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Chapitre Développements limités 5.1 Comparaison de fonctions ‘On commence par définir les notions permettant de comparer deux fonctions, qui sont analogues & celles introduites pour les suites (définition 3.4.1). Définition 5.1.1 (équivalent, négligeable, dominé) Soient f,g: A > R deus fonctions, a € A et I un intervalle ouvert contenant a et contenu dans A. On suppose que g(x) #0 six €I\ {a}. On dit que f est ~ dominée par 9 au voisinage de a si la fonction L2 est bornée au voisinage de a. On note £ = O(g) (grand 0). ie) ~ négligeable devant g au voisinage de a si la fonction H2) tend vers 0 quand x tend vers a On note f = 0(9) (petit o) ~ équivalente & g au voisinage de a si la fonction fo tend vers 1 quand x tend vers a. On note f ~ 9 5.2 Formules de Taylor Le but de ce chapitre est de montrer le théoréme de Taylor-Young qui permet d’approcher des fonctions quelconques par des fonctions polyndmiales et de “contrdler” le terme d'erreur Définition 5.2.1 (fonction de classe C") Soit A CR un intervalle ou plus généralement une union d’intervalles, Pour tout entier n € N on définit C"(A) comme Vensemble des fonctions [ : A+ R tel que f peut étre dérivée n fois et sa dérivée n-iéme, notée f"), est continue. Remarques. 1. C%(A) est l'ensemble des fonctions continues de A dans R. 2. On a une suite d’inclusions strictes o7(A) c O7(A) C--- C C(A) C O%(A). 3. Si f € C*(A) on dit que f est de classe C”. 55 56 CHAPITRE 5. DEVELOPPEMENTS LIMITES 4. On note C*(A) l'intersection des C"(A) pour n € N, c’est-a-dire C*(A) est l'ensemble des fonctions f : A + R admettant des dérivées de tout ordre. On dit qu’elles sont de classe ‘Théoréme 5.2.1 (formule de Taylor-Lagrange) Soient f € C"*!(L) et a,b € I aueca 0. Les dérivées de f sont Fx), £2), Ja), dated Jeera Si on suppose que x € [0,7] on a f™ =sint > 0 pour tout ¢ € (0, 7]. On en déduit que pour tout x € [0,7] Les graphes de la fonction cosinus et de ses développements limités en 0 d'ordre 3, 5 et 7 : 58 CHAPITRE 5. DEVELOPPEMENTS LIMITES Définition 5.2.2 (développement limité) Soient f: A—R et a€ A. On dit que f admet un développement limité d’ordre n au voisinage dea s'il existe n+ 1 réels bo, b1,...,by tels que pour tout x € A { J (a) = by + bile ~ a) + bole ~ a)? + +++ + bale — a)" +1(2) (2) = of(z — a)") Remarque. 1. Admettre un développement limité d’ordre 0 en a est équivalent avoir une limite finie en a. 2. Un développement limité d’ordre n est unique, s'il existe. Théoréme 5.2.2 (formule de Taylor-Young) Soient f € C™(A) et a € A. Alors f admet un développement limité d’ordre n en a donné par f Démonstration. On a f € C"(A) = CA). On peut appliquer la formule de Taylor- Lagrange a lordre n — 1 f avec x & la place de b. On suppose ici que > a. = S10) + (e~ ase) + ESP pray bo C=" foray 4 o((e—0)") Hea) = flo) + (2 = afta) + FI pong) 4 SAP pny, avec ¢ € Ja, x|. Eerivons le dernier terme sous la forme pre) = ERM jorfay 4 E=M (ne) — 0) Tl suffit done de montrer que ( a)" (Fc) — f(a) = of(x - a)") cest-a-dire que Tim( fF (c) — f™(a)) = 0. Cela résulte de la continnité def‘) au point a. Application. 1. Trouver le développement limité d’ordre n en 0 de f : |-1,1| + R définie par f(x) II suflit de calculer les dérivées successives. On a =k(l-a)**, Wn en, done f¥(0) = kl et 2, Trowver le développement limité d’ordre n en 0 de f(z) = e*. Pour tout k € Nona f(z) =e?, done f)(0) = 1. Dio 2 > a + o(2") 5.3. CALCUL DE DEVELOPPEMENTS LIMITES 59 5.3. Calcul de développements limités Proposition 5.3.1 (somme et produit de développements limités) Soient f et g deux fone- tions admettant des développements limités d'ordre n en a alors f +9 et fg admettent des développements limités d’ordre n en a. Plus précisément si J(2) = Yale —a)* +0((2—a)") ra et Lhe - a) + of(w ~ a)") alors . Wiles + bu\(e—a)* + of(@ — a)") Pad et (faz) = (s wh) (x a)* + 0((x ~a)") tae VS Démonstration. L'assertion concernant addition est évidente Pour le produit on multiplic les polynémes en (x ~a) venant de f ot g on négligeant les termes de degré > n qui sont des o((r —a)"). Pour calculer le produit des polyndmes on commence par caleuler le terme contant, puis le coefficient de (2 — a) puis celui de (x — a)?,,, (S9)(2) = abo + (aobi + ardp)(a — a) + (aoba + arbi + aabo)(x — a)? ++ 1 En pratique, on a un formulaire qui donne les développements limités des fonctions usuelles en 0 et on calcule le développement limité d’une fonction f(x) au voisinage de a de la maniére suivante, 1. On se raméne au point 0 par translation, c'est-a-dire en posant 2 — a = u, de sorte que u tend vers 0 quand tend vers a. Ainsi le développement limité en 0 de la fonction Gu) = f(uta) correspond au développement limité en a de la fonction f. 2. On utilise les formules donnant le développement limité d’une somme, d’un produit et d'une composée de fonctions usuelles. Proposition 5.3.2 (composition de développements limités) Soient f et g deux fonctions ayant des développements limités d’ordre n en 0. On suppose que g(0) = 0. Alors fog aun développement d’ordre n en 0 qui s‘obtient en remplacant dans le développement de f la variable x par le développement de g et en négtigeant les termes de degré > n. Exemple. Calcul du développement limité de e** en 0 A Vordre 3. On a 2 cost = =F +o(a°) 60 CHAPITRE 5. DEVELOPPEMENTS LIMITES On a cos0 = 1 # 0. Mais on peut écrire cosz = 1 + u(x) avec u(0) = 0. Alors e** = eltulz) = ec), Ona vow l4utyte Comme u(x) = ~# + o(2), u? va commencer par x* et on peut done négliger toutes les puissances u* pour k > 2. Finalement, il reste ¢ +0(u') = e(1- z) +o(z°) Proposition 5.3.3 (développement limité de la fonction inverse) Soient f et 9 deur fone- tions admettant des développements limilés a Vordre n en 0. Si g(0) #0, ta fonction £ admet un développement limité & Vordre n en 0. Démonstration. Il suffit par la propriété multiplicative (proposition 5.3.1) des développements limités de montrer que 1 a un développement limité A Vordre n en 0. Ecrivons le développement limité de g a Vordre n en 0 g(x) = by + So buat + of") = avec by # 0.Alors 2 t= etd (2) bo + Dota bat + 02") ~ bo(1+ Dp Bak + ole") — bo avec u=—(Sfy Met) + of2"), On sait que (voir application 2 de la formule de Taylor-Young) 1 poy itutws: ++u" +0(u"). Par composition on a un développement limité d’ordre n de la fonetion est done démontrée. La proposition Exemple. Calcul du développement limité de tanx = Ona #22 en 0 a ordre 5. a a a 5 sing =2—- + + ole") et oat Ey ofa cosr=1—F +5 +029) Il suffit d’avoir le développement & Vordre 5 de 2. Ona for avec u= 3 — H+ of2°), On a aussi : qaitutwsul tut tui + ou) Comme le premier terme (par ordre croissant des puissances de 2) du développement limité de u est en 22, le premier terme du développement limité de u? est en x*, Celui de ut est en 2°, done négligeable & ordre 5, ainsi que celui de u°. En d'autres mots ut = o(2°) et u® = o(2°). 5.4. EXERCICES 61 Tl reste donc ot aprés simplification 3 tamper toad ane aot +2 5 * (24). 5.4 Exercices Exercice 5.1. 1) Ecrire les développements limités en x = 0 A l’ordre indiqué entre parenthéses des expressions suivantes : 1+tanc tan sinztanz (3), 4), &™* (5), (4) 2) Trouver lorsque x tend vers 0 les limites des expressions suivantes, si elles existent = ; ¥ 50650), Simats)=sinla-2) sine = cos(a + 2) — eos(a— a2) (a #0) 3) Trouver la limite lorsque z tend vers 1 de e-e c-l 4) Prolonger par continuité en 0 la fonction f:l-mal > R 2 ao Exercice 5.2. Encore quelques développements limités 1) Donner un développement limité & ordre 5 en zéro des fonctions suivantes F(x) =log(1 +e), g(x) =log(1+sinz), h(x) = VI+a5 2) Donner un développement limité A Pordre 5 de x + tan en 2ér0 ¢d’abord en utilisant Ja définition de tan, et les DL de sin et cos ensuite en utilisant Ja relation (tan)’ = 1+ tan®, en intégrant successivement Péquivalent : tan XG) & 3) Déterminer les limites suivantes : 2(cos. — 1) + tan. lim - 0 a sing + tanz — Exercice 5.3. Trouver la limite : lim sce 2 =e

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