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VIH Synthèse Cours Universitaire
VIH Synthèse Cours Universitaire
Histoire épidémique
2016 : 36.7 millions de cas dans le monde dont 70% en Afrique subsaharienne. Par
rapport à 2010 il y a eu une diminution de 16% des nouvelles personnes infectées.
On a encore 1.1 millions de décès par en an en 2015. Encore beaucoup !
Si on analyse les données du VIH sur 20 ans, les personnes vivant avec le VIH ne font
qu’augmenter, 2000 c’était 24 millions, en 2020 c’est 38 millions de malade. Cette
augmentation est due à :
1. Des nouvelles infections, celles-ci diminuent mais restent tout de même
importantes avec 0,5 millions de nouvelles infections par an.
2. Le nombre de décès a drastiquement diminué. En 2000, 1.4 millions de décès
en 2020, 690.00 décès. Ce nombre diminue car de plus en plus de gens on
accès au traitement antirétroviral (augmente l’espérance de vie, quasiment
normale).
En Belgique, on a en 2018 quand même une moyenne de 2,5 nouveaux cas de VIH par
jour, ce qui représente 26% de réduction par rapport à 2012.
Rapport de 2019 sur le VIH montre 923 nouvelles infections (toujours à peu près 2,5
cas/jour) en Belgique, diminution dans les populations belges et sub-saharienne mais
une augmentation de l’incidence du VIH chez les latinos (Américains) et asiatiques :
surtout jeunes homosexuels.
Au tout début on avait décrit des cas de pneumonies à pneumoncystis chez les patients
homosexuels dans les hôpitaux aux Etats-Unis (1er H). Puis on a décrit des cas chez les
homosexuels Haïtien (2ème H). Puis en 82 on a décrit des cas chez des hémophiles (3ème
H) on parlait donc de la maladie des 3 H (syndrome d’immunodéficience lié à
l’homosexualité).
C’est seulement en septembre 82 qu’on a commencé à parler de AIDS (« acquired
immune deficiency syndrome »), qui veut dire SIDA (syndrome d’immunodéficience
acquise).
En 83, on a eu les premières transmissions non homosexuelles, chez des droguées : là on
commence à penser à un agent infectieux puisqu’on commence à avoir des données de
transmissions par le sang.
Puis premier cas en Afrique centrale (décrit par ULB/UCL parle déjà de la diminution
des lymphocytes T-CD4 avec une inversion du rapport CD4/CD8) qui n’avait aucun lien
avec usage de drogues, ni homosexualité. A vraiment changé la perception (3H).
Mai 83, on isole pour la première fois le VIH (découvert en France et aux Etats-Unis en
même temps, cette découverte a été à l’origine d’un prix Nobel 20 ans plus tard).
85’ Food Drug Administration (USA) approuve les premiers tests pour détecte le virus.
87’ FDA approuve l’utilisation de zidovudine (AZT) premier médicament actif contre
le VIH.
96 : apparition des premières trithérapies Espoir +++
L’origine du VIH n’a jamais été clair, aujourd’hui encore débattu par certains. Etudes
phylogénétiques : à priori ça viendrait d’une forêt du sud du Cameroun via de grands
singes, puis est arrivé à Kinshasa (chemin de fer construit par Haïtiens, qui sont
retournés à Haïti par après).
Structure et réplication
Dans le virus, on a des capsides (p24, p21, p17, gp120 et gp41) qui sont des antigènes,
cibles pour le diagnostic de l’infection au VIH.
Transmission
Symptômes aspécifiques qui font simplement penser à une infection virale aspécifique,
donc il faut bien chercher dans l’historique du patient. Est-ce que ce patient est à risque
ou pas ?
Sérologie HIV à ce stade souvent négative.
Biologie
- Petit syndrome inflammatoire viral
- Diminution des GB ; particulièrement des lymphocytes
- Thrombopénie (petite)
- Touche hépatite mixte
Aussi peu spécifique mais penser à la notion de risque !
Pendant la primo-infection, le test sérologique est souvent négatif car ce qui augmente
en premier c’est la quantité de virus (précoce entre 7-14 jours, période
asymptomatique).
Niveau apparition on a d’abord les symptômes puis les antigènes P24 qui vont devenir +
dans les 12 jours, puis seulement apparition des anticorps (30-60 jours après
l’exposition) Longue fenêtre sérologique.
Test sérologique de 4ème génération comprend aussi les P24 (+Ac) donc fenêtre
sérologique de 12j au lieu de 30j quand ils recherchaient uniquement les Ac.
Si on fait un test au bout des 12 j seuls les P24 (Ag) vont revenir + et si on teste dans le
sang la charge virale, elle sera déjà élevée.
Après on fait une confirmation sur un second sérum, le Western Blot.
Une fois qu’on a confirmé le diagnostic, on va faire un bilan :
- CD4 : reflet de l’état immunitaire du patient
- Charge virale : reflet de la réplication du virus
L’équilibre dans l’organisme va dépendre de la quantité de virus et des
défenses !
- Génotype : recherche des résistances
- Fonction rénale et hépatique pour établir les co-morbidités, avant beaucoup
de néphropathies quand infection avec VIH. Mais aussi pour adapter les
médicaments.
- IST : Gonocoque, Chlamydia, Syphilis, HPV ! Ne pas oublier de rechercher les
autres IST !
- Sérologies : Hépatite A, B, C (co-infections)
- IDR ou IGRA (de préférence) pour exclure une TBC. Les 2 maladies associées
sont responsables d’une énorme morbidité.
- Radio du thorax
Plus le temps va passer sans qu’on ait de diagnostic, plus les CD4 vont descendre
Infections classiques (zona, herpès, mycoses cutanées) RECIDIVANTES.
En-dessous de 200 CD4 on voit apparaître les infections opportunistes (toxo,
pneumocystose, cryptococcose).
Classification clinique
A= Asymptomatique
B= Certaines affections
C= conditions qui définissent le stade SIDA
Souvent quand ils sont C (classification clinique) ils sont déjà au stade 3 C3. C3 définit
le stade SIDA
C’est comme ça qu’on fait les classification sida (A1, B2…)
Pathologies surajoutées
Candidose oropharyngée
Diagnostic clinique
- Brûlure, picotement au niveau buccal, modification du goût (dysgueusie)
- Lésions érythémateuses avec plaques blanchâtres +- confluentes, Bien
rechercher !!
- Rechercher une œsophagite : pyrosis, douleur rétrosternale, dysphagie (aussi
des taches blanches dans l’œsophage si il est atteint)
Candidose buccale B
Candidose œsophagienne C
Zona
Traitement ARV
Aujourd’hui, on traite tous les malades HIV quelque soit leur taux de CD4 (basé sur 2
grandes études : START et TEMPRANO).
Bénéfices pour leur santé :
1. Mortalité de toute causes
2. Événement définissant le SIDA
3. Cancer lié ou non lié au SIDA
4. Infection bactérienne invasive
5. Prévenir la tuberculose
6. Maladies cardiovasculaires.
7. Neurologiques
+ On prévient la transmission du VIH (= 2e raison pour laquelle il faut traiter
TOUT LE MONDE, moyen de prévention le plus puissant puisqu’on n’a plus de
transmission, réduction du risque de 93-96%*).
*Et encore, parmi les 4-7%, certains ont été infectés en dehors de leur couple
(étude du génome viral) ou bien la charge virale de leur partenaire n’était pas
encore bien contrôlée, d’où la transmission.
Quand la charge virale est contrôlée pendant 6 mois + test de dépistage pour IST, les
couples peuvent avoir les rapports sexuels non protégés.
But du traitement
Cas cliniques
Avec ces cas on comprend mieux les problèmes qu’on peut rencontrer lors d’une mise
en place d’un traitement ARV.
Les traitements sont très efficaces mais il faut qu’il soit adapté au patient !!!
Faire attention à ces critères lorsqu’on prescrit un traitement ARV à un patient :
Le fait que les patients atteints du VIH vieillissent, ils auront plus de comorbidités, il faut
le prendre en compte.
On doit prendre en compte le choix, les préférences du patient car c’est un traitement au
long cours et la compliance est très importante : c’est un choix COMMUN !
On remarque qu’un patient compliant à 95% ou plus a une bonne suppression du virus.
Elle est déjà beaucoup moins bonne si le patient est compliant à moins de 95% !
TOUT OU RIEN !!
Suivi
- Tous les 4 à 6 mois (3x par an pour la majorité, si suit bien son R/ et stable :
2x par an suffit)
- Vérifier leur adhérence : c’est vraiment la clé !
- Toxicité des ART (foie, reins)
- Fonction rénale : 1 à 2x/an (dépend des facteurs de risques)
- Vérifier CD4 et charge virale chaque fois
- Surveillance IST (dépistage et R/)
- Prévention et R/ des comorbidités
Cause d’échec de R/
Présentation tardive
Personnes à haut risques (5-6 partenaires différents et tout les temps) qui peuvent
prendre la PrEP (ne protège pas des IST) en :
- continu (tout le temps) 1 comprimé /jour (rapports vaginaux : protection
optimale après 21j de prise quotidienne, rapports anaux : protection optimale
après 7j de prise quotidienne)
- discontinu 2 comprimés dans les 24 heures (au plus tard 2h) avant le rapport
à risque puis 1 comprimé toute les 24h suivant cette prise jusqu’à 2 jours
après le dernier rapport (rapports anaux)
PrEP très efficace ! (Pour info : Recherche en cours pour injection toutes les 4 à 8
semaines de cette PrEP qui resterait pendant 1 mois dans le sang donc longue
protection)
Il faut quand même rechercher les IST et traiter (aussi partenaires) !
Bien interroger le patient sur ses facteurs de risques, le type de rapport qu’il a eu.
Pour hépatite B, le risque est de 30% si AgHbe + et AgHbs + (100x plus que le HIV). Pour
l’hépatite C, c’est 3% si PCR + pour Hépatite C ! (Surtout attention pour hépatite C car
pas de vaccin).
Follow-up :
- Précaution dans la vie privée : rapports protéger le temps du R/ et du bilan
- Pas de don (sang, organes,…)
- Pas de grossesse
- Si fièvre, adénopathie, pharyngite, éruption cutanée, photophobie,… primo
infection ?? les recontacter pour être sûr qu’il ne sont pas en train de
s’infecter.