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Les Theories de La Communication Support Cours1
Les Theories de La Communication Support Cours1
« L’objet des SIC, c’est l’étude du tissu des rapports entre êtres, signes et choses qui constituent
l’humain » P. Lévy.
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Pour introduire...
C’est une évidence que la communication ponctue sans cesse notre présent, comme elle
a structuré notre passé mais elle reste à jamais imparfaite, incomplète. Rêver donc d’une
communication transparente est un mythe pur et dur ! Même quand nous pensons
maîtriser la langue, nos messages demeurent souvent vagues, voire ambigus car il nous
est difficile d’exprimer clairement nos messages. En effet, les récepteurs ne
sélectionnent que les informations qu’ils désirent et les véritables enjeux des échanges
restent la plupart des situations, voilés.
Cela semble curieux sachant que l’homme a commencé par communiquer dès ses
premières minutes d’existence, et ce, même s’il ne disposait pas de langage verbal.
C’est grâce à ces conduites et à ces interactions que l’enfant réalise son développement
sur les plans intellectuel, affectif et social.
2. La communication non verbale renvoie aux signes non exprimés par le langage et
souvent encore plus révélateurs de sens, gestes, silences, soupirs, regards, rires, larmes
et toutes manifestations corporelles. Dans ce sens, David LEBRETON affirme : « Le geste
est une figure de l’action, il n’est pas un accompagnement décoratif de la parole. »
Eu égard à ces évolutions extraordinaires, J.F. Dortier affirme à juste titre : « A Chaque
grande étape de l’histoire des communications, l’humanité semble faire un bond en avant. »
Ainsi, dès les années 50, l’explosion des médias de masse (presse, télévision, radio) a été
suivie d’autres mutations sociales importantes en matière de communication,
notamment :
- En même temps s’est produite une révolution dans les relations sociales
Ces mutations ont donné lieu à la naissance des sciences de l’infocom : en l’occurrence la
71 ème section du Conseil supérieur des Universités, d’un côté ; de l’autre, la formation
d’une idéologie de la « société de communication »
Toutefois, de vives critiques ont été opposées à cette vision idéalisée développée dans
la seconde partie du XXème siècle. A ce propos, le sociologue Philippe Breton parle
d’ « utopie de la communication » comme si elle pouvait régler les problèmes entre les
hommes de façon universelle et transparente. Lucien Sfez, parle d’une « utopie »
technicienne et déshumanisante. Erik Neveu quant à lui, parle du « mythe de la société
de communication. »
Après cette présentation générale dont le but est de fournir un cadrage général du
cours, il s’agit maintenant de rendre compte des grands modèles de communication et
des grandes références ayant tenté d’en cerner la complexité et d’en approfondir les
questions théoriques et épistémologiques.
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Au commencement, Aristote....
1. Le modèle rhétorique
Selon Aristote, la communication repose sur une forte charge émotionnelle, l'auditoire
doit être séduit ou charmé sinon il fermera la communication. Selon Aristote, c'est le
récepteur qui détermine l'objet et la fin de la communication, si l'objet ne lui convient
pas, il mettra un terme à la relation.
l'éthos (le style que doit utiliser l’orateur pour capter l'attention de l'auditoire),
le logos (la logique, le raisonnement, l'argumentation)
et le pathos (la sensibilité de l'auditoire).
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F. de Saussure
(1857-1913)
SOCIOLOGIE
1930 DES MEDIAS
ET DE LEUR K. Lewin
INFLUENCE (1890-1947)
H.D.Lasswell Dynamique des groupes
(1902 – 1978)
P.Lazarsfeld
1940 (1901-1976)
E.Katz ECOLE DE
N.Wiener
(né en 1927) PALO ALTO
(1894-1964)
R.K.Merton * Cybernétique
(né en1915) G. Bateson
1950 (1948)
(1904-1980)
R. Jakobson
C.Hovland C.E.Shannon (1896-1962)
E.T. Hall
(né en 1916) *Les Six Fonctions
(né en 1914)
*Théorie de du langage
R. Birdwhistell
l’information
(né en 1918)
(1948) J. Austin
P. Watzlawick
1960 M. McLuhan
(1911-1960)
(1911-1980) (né en 1921)
*La pragmatique
*La Galaxie D. Jackson
Norbert Wiener et Claude Shannon s’intéressaient tous les deux à la transmission des
informations à travers les lignes téléphoniques.
Un émetteur envoie un message qui est codé au départ puis transmis sur la ligne
téléphonique, à l’autre bout, le récepteur reçoit et décode l’information. En imaginant
que le message de départ subissait le moins d’altérations possibles. Mais utiliser ce
modèle amène à se poser multiples questions :
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- Quelle est l’information de départ ? Quel codage ? Quel parasitage ? Appelé aussi
« bruit », tout ce qui peut être physique ou psychologique. Quelle distorsion ? Quel
résultat ?
Or, Shannon s'est éloigné volontairement des idées de Wiener, puisque son schéma
néglige consciemment une caractéristique fondamentale pour Wiener, à savoir la notion
de rétroaction (feedback), auquel on devrait par la suite la théorie systémique de la
communication.
Les recherches en SIC ont révélé que la communication de masses médias se situe à
deux niveaux. Le média n’agit pas directement sur le public cible. L’impact du média
passe par le biais de « leaders d’opinions » qui sont eux-mêmes des relais auprès
d’individus cibles.
Ce modèle est encore exploité en publicité, le cas de l’enfant qui relaie auprès de ses
parents tel ou tel produit en est un exemple. Les publicitaires repèrent les « leaders
d’opinions » et agissent directement sur cette cible privilégiée. Tout ceci donne
naissance au modèle « marketting » , modèle très présent et enseigné dans les écoles de
commerce et de gestion.
Dans les trois modèles précités, la communication est décrite comme « une opération à
piloter ». Les trois modèles souscrivent à la même épistémologie « positiviste »
puisqu’ils raisonnent dans une linéarité cause-effet. Bien qu’ils soient linéaires, et donc
ne rendent pas compte de la complexité de la communication humaine, ces modèles
sont encore exploités et enseignés.
Pour nous enseignants et étudiants, nous ne pouvons nous contenter de ces modèles
qui bien qu’importants, sont insuffisants pour assurer une communication de qualité. La
communication humaine ne peut se réduire à un modèle mathématique. En effet,
plusieurs facteurs échappent à cette vision télégraphique, en l’occurrence elle ne tient
pas compte de la signification des signaux, du contexte, de la culture, de l’intention de
l ’émetteur et du récepteur…
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Le message est une séquence de signaux transmettant l’information mise en forme par le
codage du destinateur et identifiée par le décodage opéré par le destinataire.
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Chaque facteur correspond à une fonction que ce schéma permet de mettre en relief :
Contexte
(Fonction référentielle)
Destinateur..…………..…..……….Message……….……………Destinataire
Contact
(Fonction phatique)
Code
(Fonction métalinguistique)
Selon Jakobson, chaque fonction est assumée au niveau d’un pôle composant le
schéma :
Ainsi, l’outil linguistique ne se réduit pas aux règles internes de fonctionnement mais devient aussi le
lieu de normes culturelles.
Elle est la capacité d’utiliser à bon escient cette langue dans ses dimensions pragmatiques et culturelles
dans des interactions effectives.
5-Ton (Keys) : c’est l’accent, la manière ou l’esprit dans lequel un acte est accompli.
7-Normes (Norms) : elles regroupent à la fois les normes d’interaction notamment les
mécanismes de régulation interactionnelles (par exemple : tours de paroles,
interruptions, chevauchement…) et les normes d’interprétation qui « impliquent le
système de croyance d’une communauté » et « supposent que les messages sont
transmis et reçus en fonction d’un système de représentation et d’habitudes
socioculturelles ».
Dans les années 50, faisant opposition au modèle de Shannon jugé trop linéaire, l’école
de Palo Alto, du nom d’une petite ville de Californie située au Sud de San Francisco et
constituée principalement de Grégory Bateson, Paul Watzlawick et Erving Goffman,
propose d’envisager la communication comme un vaste système de processus
relationnels et interactionnels.
Les auteurs posent en axiome que : « toute communication présente deux aspects : le
contenu et la relation.» Une interaction ne se réduit pas à un simple transfert de contenu
mais le dépasse à l’établissement d’un lien, et donc elle répond à un enjeu relationnel.
Ce groupe de chercheurs est nommé aussi « collège invisible » par Yves Winkin étant
donné que ses membres travaillaient sur des recherches pluridisciplinaires et dans divers
centres universitaires aux Etats-Unis. Issus d’horizons différents, ces chercheurs
s’accordent sur leur choix méthodologique de recherche. C’est le mélange des genres
qui a fait toute la distinction de cette école qui a renouvelé, voire révolutionné la
conception et la définiton de la communication humaine.
Ce chercheur s’attache à décrire les conduites manifestées par les individus au cours de
leurs interactions. Il met ainsi en évidence un « système de gestes », une expression
codifiée des émotions et des affects qu’il désigne par le concept d’ « ethos », concept qui
a influencé Erwing Goffman et qu’on retrouve chez Pierre Bourdieu (habitus).
La double contrainte est en quelque sorte le contraire du libre choix. Selon ce chercheur
la double contrainte est organisée autour de 6 éléments :
6. En fin de compte, la répétition n'est plus forcément nécessaire: Ainsi, celui qui subit
les doubles contraintes ne voit son univers qu’à travers celles-ci. Plus encore, cette
personne peut en devenir la source.
2.4.4. La métacommunication
« Méta » est un terme grec qui signifie « au-dessus de ». C’est donc l’échange qui porte
sur l’échange lui-même. Cette opération permet d’élucider les dysfonctionnements de
communication tel le malentendu. Méta communiquer, c’est communiquer à propos de
la communication. c’est donc se situer « au-dessus » de l’échange en cours pour en
déceler le dysfonctionnements éventuels.
Ex: un professeur parle à un étudiant pressé de sortir: « dois-je comprendre que vous
avez une urgence ou que le cours vous déplaît?
Il s’agit ainsi d’un processus réflexif portant sur l’acte de communiquer ou d’échanger en
vue d’en déceler les ratés, les maladresses ou les dysfonctionnements (malentendus,
incompréhensions, conflits...) dus à un ou plusieurs facteurs qui composent l’interaction.
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L’acte de communiquer comporte une double information : une portant sur le contenu
et une autre sur la façon dont le message est exprimé.
Cette théorie conçoit le monde social comme une scène de théâtre où chacun assume
un rôle, chacun est à la fois acteur et spectateur. Dans ce cadre, Le concept de rôle et de
la distance au rôle, renvoient à une attente sociale et à des normes prédéterminées et
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morales. Goffman dit à ce propos : c’est « parce que ces normes sont innombrables et
partout présentes, que les acteurs vivent, bien plus qu’on ne pourrait le croire, dans un
univers moral… »
Le but fondamental de l’interaction sociale est de ne pas perdre la face. Lorsque l’acteur
déroge à ces règles, il commet une fausse note (exemple gaffe, impairs), ce qui peut
engendrer rupture de l’interaction et gacher la face.
En vue d’éviter cela, l’acteur recourt à des stratégies de protection comme le tact et les
échanges réparateurs. Ils permettent d’assurer une régulation à l’ordre de l’interaction,
ainsi la face des individus est protégée. Ces échanges réparateurs ritualisés, comme les
excuses, sont essentiels dans les relations interpersonnelles dans la vie professionnelle.
Comme le souligne Watzlawick, Goffman rappelle « Qu’un individu le veuille ou non […]
son corps, en présence d’autrui, ne peut pas ne pas communiquer. » Selon lui, la tenue et la
déférence sont des manifestations de cette considération réciproque (tenue, allure,
félicitations, gratification, politesse…), laquelle exprime l’Importance de l’engagement
qui s’exprime non seulement par la parole mais également par le corps tout entier à
travers les comportements, attitudes, postures, habillement, tenue.
Pour lui, la gestualité, le langage parlé, le toucher, l’odorat, l’espace et le temps sont des
codes de communication. Ce chercheur définit la kinésique comme « l’étude des aspects
communicatifs des mouvements corporels appris et structurés ». La gestualité renvoie à
un ensemble de règles de construction aussi élaborées que le langage. Véritable
grammaire gestuelle, le kinème a la même importance pour le geste tout comme le
phonème pour l’alphabet.
Birdwhistell conçoit ses études dans l’objectif de mettre en évidence une grammaire
généralisée du comportement qui s’inscrit dans une culture donnée, dans un contexte
donné .
Même non conscient et non formulé, cet « espace informel » qui est l’espace est très
important. Il permet de voir comment les individus, dans un espace donné, se situent
entre eux et quelle en est la signification.
Hall met en évidence quatre modes de distances communicationnelles dans son ouvrage
le langage silencieux, en s’attelant à l’étude de l’espace dans la culture nord-occidentale.
Les travaux de cette école vont donner naissance à d’autres méthodes et théories. un
grand nombre de méthodes thérapeutiques de référence comme :
La communication interpersonnelle :
Conclusion
Certes la communication est complexe, mais une bonne communication est possible si
l’on est conscient de ses enjeux, ses principes et ses contraintes.
L’on peut parvenir à développer une hygiène communicationnelle si on peut avoir une
bonne connaissance des différents modèles étudiés.
Jean Dortier stipule que « Connaître les ressorts de la communication, ses embûches, ses
obstacles, ses enjeux invisibles- permet de mieux en jouer. »