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CHAPITRE III LA LIAISON CHIMIQUE 1 Partie

ère

III.1- Introduction
Dans les chapitres précédents nous avons étudié le modèle de l’atome seul c’est-à-dire isolé.
Les seuls éléments qui sont essentiellement constitués d’atomes sont les gaz rares du fait de leur
grande stabilité consécutive à la saturation de toutes leurs orbitales atomiques. La plupart des
composés que nous connaissons sont constitués d’un ensemble de deux ou de plusieurs atomes plus
stable que l’atome isolé : la molécule.
III.2 Molécule
On appelle molécule un assemblage chimique électriquement neutre comprenant plus d'un
atome différent ou pas. Elle peut exister à l’état libre ou lié et représente la plus petite quantité de
matière possédant les propriétés caractéristiques de la substance considérée.
La molécule est un groupe d’atomes conservé lors des changements d’état physique (cas de H2O)

La molécule se forme lors de l’établissement d’une liaison entre deux atomes A et B conduisant à un
système A – B dont l’énergie est plus faible que l’énergie des deux atomes pris séparément.
Une molécule peut être homonucléaire (constituée d’atomes identiques H2) ou hétéronucléaire
(avec au moins 2 atomes différents H2O).
III.3 Les différents types de liaisons
Il existe plusieurs types de liaison chimique
- La liaison interatomique ou liaison intramoléculaire c’est à dire une liaison s’exécutant entre deux
atomes d’une même molécule : Liaison covalente, liaison ionique, liaison métallique
- La liaison intermoléculaire ou liaison entre deux molécules : liaison hydrogène
- La liaison de Van Der Waals ou énergie de faible énergie
III.3.1 La liaison interatomique
III.3.1.1 La liaison covalente
Une liaison covalente est toute liaison obtenue par la mise en commun d’électrons. Elle est
intimement liée à la valence des éléments.
La valence d’un élément est le nombre de liaison chimique que peut faire cet élément. Elle est
liée aux nombres d’électrons périphériques ou électrons de valence.
La liaison est dite covalente pure lorsqu’elle se forme entre 2 atomes identiques ou ayant des
électronégativités semblables.
La liaison est dite covalente polarisée lorsqu’elle s’effectue entre deux atomes
d’électronégativité très différente ((par convention : ∆χ <1,7) Elle est partiellement covalente ou
partiellement ionique.
Dans le premier cas les deux électrons de la liaison se trouvent à mi-distance des noyaux
atomiques.

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III.3.1.2 Liaison ionique
Une liaison ionique ou hétéropolaire est une liaison qui se forme entre 2 ions de charge
opposée. On obtient généralement une liaison ionique quand l’un ou chacun des deux atomes est un
métal. Dans les 2 cas la différence d'électronégativité est assez importante (par convention : ∆χ <1,7) )
Les électrons sont attirés par l’atome le plus électronégatif et la liaison n’est pas symétrique
comme dans la liaison covalente pure.

III.3.1.3 Moment dipolaire


a) Dipôle
Définition : On appelle dipôle, le système formé de deux charges égales mais de signe opposé,
séparées par une distance d. Un dipôle est caractérisé par son moment dipolaire électrique 𝜇⃗ tel que.
q: charge en Coulombs (C)
𝜇 = 𝑑 × 𝑑 { μ: intensité moment dipolaire
d: distance entre les noyaux A et B (en m)
Unité des moments dipolaires, le debye : 1D = 0,3335. 10-29 C.m
Le moment dipolaire est une grandeur qui se mesure expérimentalement. L'existence d'un
moment dipolaire dans une molécule a son origine dans la différence d'électronégativité entre ses
atomes.
On dit que la molécule est polaire car le barycentre des charges positives n'est plus confondu
avec le barycentre des charges négatives. C’est le cas dans les molécules dissymétriques de type AB,
les barycentres des charges positives P et des charges négatives N ne coïncident pas. Ces molécules
sont assimilables à un dipôle caractérisé par un moment dipolaire⃗⃗⃗⃗⃗,
𝜇 orienté, conventionnellement,
de l’atome le plus électronégatif vers l’atome le moins électronégatif.
Exemples
 
Cl H
μ = 1,08 D
b) Caractère ionique d’une liaison
Lorsque 2 atomes d’électronégativité différente forment une liaison, celle-ci n’est pas
symétrique. On dit que cette liaison possède un caractère ionique, ce qui se traduit
expérimentalement par l'existence d'un moment dipolaire électrique
Définition : On appelle caractère ionique ẟ (ou charge partielle relative) d'une liaison, le rapport entre
le moment dipolaire expérimental de cette liaison et le moment dipolaire théorique de la liaison
correspondante si celle-ci était purement ionique (c'est-à-dire : q = e = 1,6.10-19 C, charge
élémentaire).
𝜇𝑒𝑥𝑝.
𝛿=
𝜇𝑡ℎé𝑜.
Exemple : la distance séparant les deux noyaux de H et Cl dans la molécule est d =0,128 nm. Quelle
est le ẟ de cette molécule ?
Réponse :
μexp. 1,08 × 10−29
δ= = = 0,175
e×d 3 × 1.6. 10−19 × 0,128. 10−9
Ce qui signifie que la liaison H – Cl a 17,5 % de caractère ionique et 82,5 % de caractère covalent.

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Remarque : Plus la différence d’électronégativité est grande plus le caractère ionique est élevé.
III.3.1.4 Représentation des molécules
En chimie on utilise souvent des représentations graphiques pour décrire les molécules et
leurs structures Ces représentations permettent de définir les liaisons moléculaires, le nombre et le
type d'atomes qui composent la molécule, sa forme dans l'espace. Elles permettent très souvent de
décrire une molécule de façon sommaire et simple.
1) Les Règles du duet et de l’octet
Règle du duet : les atomes caractérisés par Z< 4 évoluent de manière à saturer leur première couche
(n =1). Ils acquièrent un "duet" d’électrons c’est-à-dire une paire d’électrons.
Les éléments hydrogène et lithium cherchent à avoir la structure du gaz rare hélium dans les
complexes où ils se trouvent. L’hydrogène a tendance à former une liaison covalente et même dans
certains cas à former des ions hydrures H-. C’est le cas dans LiH, NaH….Le lithium perd facilement
un électron pour se retrouver avec 2 électrons sur la première couche. Cette tendance à avoir une
couche saturée à 2 électrons est appelée règle du duet.
Règle de l’octet : Les atomes tels que Z ≥ 4, lorsqu’ils s’associent à un autre atome pour donner
une molécule, ont tendance à saturer leur couche externe (avec 8 électrons) et à prendre la
configuration électronique du gaz rare le plus proche.
NB : Cette règle, qui est valable pour presque tous les éléments de la 2ème période, n’est pas toujours
respectée par les éléments des périodes suivantes.
2) Structure de LEWIS
Une molécule est constituée, généralement, d’un atome central et de ligands (les autres atomes
de la molécule). On peut y trouver des liaisons covalentes (Cl2), ioniques (NaCl) et/ou de coordination
(NH4+).
La liaison covalente est assurée par un doublet d’électrons entre 2 atomes. Cette liaison est
obtenue lorsque :
 Chaque atome apporte un électron célibataire (forcément de la couche externe) pour
former un doublet (ex. :Cl2) : liaison covalente simple.
𝐶𝑙 ∙ ∙ 𝐶𝑙 = 𝐶𝑙 − 𝐶𝑙
 L’un des 2 atomes donne un doublet de sa couche externe (atome donneur) à l’autre
atome (accepteur) qui dispose, sur sa couche externe, une orbitale vide pouvant recevoir le doublet
(NH4+) : liaison dative ou de coordinence.
𝐻3 𝑁: → 𝐻 + ~ 𝑁𝐻4+
Tous les électrons de la couche de valence
des atomes d’une molécule ne participent pas à la
formation de liaison. Il existe souvent dans ces
couches externes des doublets ne participant pas à
la formation de liaisons, ce sont des doublets non
liants ou libres. Par contre, ceux qui participent
aux liaisons sont dits doublets liants

 Dans certaines molécules, deux atomes liaisons est appelée liaison « sigma : σ » et
peuvent mettre en commun plus d’un doublet l’autre (liaison double) ou les 2 autres (liaison
électronique. On parle, alors, de double ou de
triple liaison. Dans ce type de liaison, l’une des

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triple) sont dites liaison «pi : π)

Pour représenter des molécules selon Lewis :


La représentation de Lewis est faite dans un plan, pour ce faire
1) On repère l’atome central : c’est l’atome le moins électronégatif. Certains atomes tels que Cl, Br,
I, …qui sont à valences multiples peuvent être ligands ou atomes centraux. Les atomes monovalents
ne peuvent être que ligands (ex H).
2) On détermine la structure électronique externe de chaque atome en indiquant les doublets
électroniques, les électrons célibataires et les lacunes électroniques.
3) On établit d’abord les liaisons de covalence entre l’atome central et les ligands.
4) Les liaisons datives sont ensuite formées entre l’atome donneur et les ligands.
Les molécules d’acides possédant un ou plusieurs atomes d’oxygène sont caractérisés par la
présence d’un ou de plusieurs groupes hydroxyles (-OH).
3) Prévision de la géométrie des molécules : théorie de Gillespie : VSEPR
(Valence shell electron pair repulsion : Répulsion des paires électroniques des couches de valence)
Le modèle de Lewis permet d’expliquer la formation d’une simple, double ou triple liaison
mais ne peut pas, nous donner des informations sur le type de liaison ni sur la géométrie de la
molécule.
Pour expliquer et prévoir la géométrie des molécules, on utilise la théorie VSEPR (Valence
Shell Electron Pairs Repulsion ou Répulsion des paires électroniques de la couche de valence). Elle
est basée sur la théorie de la répulsion des électrons de la couche de valence.
Dans la méthode VSPER, les doublets liants ou non liants (des couches de valences des
atomes) exercent les uns sur les autres des forces de répulsion électrostatiques mais ces doublets sont
disposés de telle sorte que les répulsions soient les plus faibles possibles.
Selon les nombres de doublets liants (entre l’atome central et les ligands X), de doublets libres
(sur l’atome central A), les formes géométriques possibles correspondant à la répulsion minimale sont
données dans le tableau ci-dessous.
Remarque : Ces différents arrangements correspondent tous à des liaisons simples entre l’atome
central A et les atomes X.
Lorsqu’il existe une liaison multiple, la théorie VSEPR la considère comme une liaison simple.
Nombre de Type de
Environnement Géométrie Exemple
doublets molécules
2 Linéaire AX2 Linéaire BeH2
AX3 ; Triangle équilatéral
3 Triangulaire BF3
AX2E Forme en V (angle <120°)
AX4 Tétraèdre CH4
4 AX3E Pyramide trigonale (angle < 109°28’) NH3
Tétraèdre
AX2E2 Forme en V (angle < 109°28’) H2O
AX5 Bipyramide trigonale PCl5
Bipyramide AX4E Tétraèdre irrégulier SF4
5
Trigonale AX3E2 molécule en T CIF3
AX2E3 linéaire I3-
AX6 Octaèdre SF6
6 Octaèdre AX5E Pyramide à base carrée IF5
AX4E2 Plan carré ICl4-
Exemples :

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Doublets Type de
Représentation Géométrie de
Molécule de l’atome molécule Modèle Spatial
de Lewis la molécule
central (VSEPR)
AX4

4 liaisons Tétraédrique
CH4
simples régulier

AX3E
3 liaisons
simples et Molécule
NH3
un doublet pyramidale
non liant

AX2E2
2 liaisons
simples et 2 Molécule plane
H2O
doublets coudée
non liants

AX3E2

3 liaisons
simples et 2
ClF3 Molécule en T
doublets
non liants

4 liaisons
simples et 2
IF5 Plan carré
doublets
non liants

NB : Dans les molécules CH4, NH3 et H2O, la géométrie de base est un tétraèdre, mais les angles de
liaison (HÂH) sont respectivement égaux à 109°28’, 107° et 105° (différence due à la présence de
doublets libres sur les atomes centraux)
III.3.1.5 - Théorie des orbitales moléculaires : Combinaison linéaire des orbitales atomiques
(LCAO)
Dans la théorie quantique, chaque électron de l’atome est décrit par une orbitale atomique ψ.
Une liaison chimique étant formée d’un doublet. Donc dans un doublet liant, nécessairement deux
OA, se combinent pour former une liaison. Ces deux électrons vont être décrits par une orbitale
moléculaire (O.M)

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Lorsque 2 atomes se rapprochent l’un de l’autre suivant l’axe de leur orbitale atomique, il
arrive un moment où ils sont suffisamment proches pour que les deux orbitales se chevauchent. On
dit qu’il y a recouvrement d’O.A c’est-à-dire une forme de fusion entre des OA et la création d’un
nouvel espace. C'est l’orbitale moléculaire dont la forme est définie mathématiquement par la
méthode dite LCAO (Linear Combination of Atomic Orbitals).
Il existe deux types de recouvrement :
- Un recouvrement frontal (ou encore
axial), lorsque les axes de symétries des O. A
sont colinéaires : la liaison est dite du type σ.
Recouvrement axial d'une OA s
et d'une OA p

Recouvrement axial de 2 OA s Recouvrement axial de 2 OA p

- Un recouvrement latéral lorsque les


axes de symétrie des O.A sont parallèles :
liaison π.
- La liaison π est donc une liaison
chimique covalente créée entre deux atomes
par recouvrement d'orbitales de nombre
quantique secondaire l ≥ 1 (orbitales p, d…) .
- Le recouvrement est dit latéral, car les
2 lobes des deux orbitales en interaction sont Recouvrement latéral
de 2 OA p
parallèles
NB : a) Les liaisons σ et π sont deux types de liaisons différentes. En général les liaisons de type σ
sont plus fortes que les liaisons de type π, car elles correspondent à un meilleur recouvrement.
b) Cependant pour qu’il puisse y avoir recouvrement il faut nécessairement que les 2 OA impliquées
aient des énergies proches et soient de même symétrie.
Par recouvrement on peut avoir deux types d'orbitales moléculaires :
- Orbitale moléculaire liante responsable de la liaison ayant une énergie plus faible que celle des
orbitales atomiques.
- Orbitale moléculaire antiliante qui a tendance à déstabiliser la liaison chimique. Son énergie est plus
élevée que celle des orbitales atomiques.
1) Molécules diatomiques
Dans la méthode LCAO, l’orbitale moléculaire Φ est une combinaison linéaire des orbitales
atomiques Ψ des atomes constituant la liaison chimique.
Dans le cas d’une molécule AB :
Φ = 𝐶1 Ψ𝐴 + C2 Ψ𝐵 𝐶1 et C2 sont des coefficients réels
* Ψ𝐴 et Ψ𝐵 sont les fonctions d’onde des O.A
* La combinaison de N orbitales atomiques conduit à la formation de N orbitales moléculaires
* Deux orbitales atomiques ne peuvent se combiner que lorsque :

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- Leurs énergies sont voisines.
- Elles ont la même symétrie par rapport à l'axe de recouvrement.
2) Cas de la molécule d’hydrogène
La méthode LCAO est une méthode approximative de détermination des orbitales
moléculaires O.M. Les OM sont les solutions d’une équation de Schrödinger qui n’a de solutions
exactes que pour les systèmes à une particule. Il est donc impossible de trouver des solutions exactes
dans le cas des molécules du fait que ces entités mettent en jeu plus d’un électron

Les orbitales moléculaires liantes (OM)


sont plus basses en énergie que les orbitales
atomiques (OA) à partir desquelles elles sont
formées et les OM antiliantes plus hautes en
énergie que leurs OA constituantes.
Le recouvrement de 2 orbitales
atomiques de même énergie conduit à 2
orbitales moléculaires d’énergies différentes
3) Diagramme énergétique des O.M de la
molécule H2
Le diagramme d'orbitales moléculaires
ou diagramme énergétique des OM représente,
en fonction de leur énergie, les orbitales
moléculaires formées par combinaison linéaire des orbitales atomiques.

Les OM liante et antiliante sont respectivement appelées σ et σ*. Comme dans le cas des OA
on applique le principe de stabilité et les règles de Hund et de Pauli. Les électrons (représentés par
des flèches) occupent d’abord les niveaux d’énergie les plus bas.
4) Indice de liaison
L’indice de liaison donne une indication sur la force d’une liaison. Il permet aussi de connaitre
la nature magnétique de la molécule c’est-à-dire de pourvoir dire si elle est paramagnétique (présence
d’électrons célibataires ou diamagnétique (absence d’électrons célibataires).
L’indice peut être défini comme un paramètre permettant de chiffrer la solidité d’une liaison.

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Il est donné par la formule :
∑ 𝑛 − ∑ 𝑛∗
𝑛𝑖 =
2
Où n est le nombre d’électrons dans des OM liantes et n* le nombre d’électrons dans des OM
antiliantes ;
Plus ni est élevé et plus la liaison est forte et courte. Si ni est nul, aucune liaison ne peut se
former entre les atomes. La molécule n’existe pas.
5) Diagramme énergétique des O.M des molécules diatomiques AA ou A2
Comme dans le cas de l’hydrogène, l’orbitale moléculaire Φ est la combinaison des OA
identiques ΨA. Pour Φ, il faut résoudre l’équation de Schrödinger. Dans le cas des molécules
diatomiques homonucléaires, la résolution de l’équation conduit à 2 énergies E1 et E2. À chaque
énergie Ei correspond une orbitale moléculaire Φi
En chimie, seuls les électrons de valence participent à la formation des liaisons chimiques.
Les recouvrements se font entre les OA des électrons de la couche de valence. La contribution à
l’indice de liaison des électrons internes est nulle.
a) Construction d’un diagramme d’énergie d’une OM
Pour construire le diagramme énergétique des OM liantes et antiliantes, il faut :
- Déterminer et construire les OA de valence qui vont se combiner pour former les OM
- Noter que seules les OA ayant des énergies égales ou voisines peuvent se combiner
- Construire sur le schéma les OM liantes et antiliantes en respectant la différence d’énergie
entre celles-ci et les OA
- Répartir les électrons de valences dans les OM en respectant les mêmes principes et règles
utilisés pour les OA (principe de stabilité, règles de Hund et de Pauli)
- Calculer l’indice de liaison (si nécessaire) pour connaître la nature de la (ou des) liaison.
- Vérifier que la combinaison de 2 OA s donnent deux OM σ et σ*
- Vérifier que la combinaison de 2 OA p donnent deux OM σp et σp* et deux OM πx et πy*.
b) Diagramme d’énergie sans interaction s-p
Lorsque la différence d’énergie des OA 2s et 2p est très grande, les niveaux d’énergie des OM
σ et σ* sont inférieurs à ceux de π et π*. On dit que le diagramme d’énergie est sans interaction s-p.
Ce diagramme est obtenu pour les molécules
diatomique A2 avec des atomes A ayant un
nombre de protons ZA supérieur à 7. Dans ce
cas l’ordre énergétique croissant des OM est :
𝜎𝑠 < 𝜎𝑠∗ < 𝜎𝑝 < 𝜋𝑥 𝜋𝑦 < 𝜋𝑥∗ 𝜋𝑦∗ < 𝜎𝑝∗
Le diagramme énergétique sans interaction s-p
se présente comme suit :

c) Diagramme d’énergie avec interaction s-p

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Quand la différence d’énergie des OA 2s et 2p est faible, les énergies des OM πx et πy sont
plus basses que celle de σp, on dit que l’on a une interaction s-p. L’ordre énergétique croissant des
OM est :
𝜎𝑠 < 𝜎𝑠∗ < 𝜋𝑥 𝜋𝑦 < 𝜎𝑝 < 𝜋𝑥∗ 𝜋𝑦∗ < 𝜎𝑝∗
Ce type de diagramme s’obtient avec les
molécules diatomiques homonucléaires dans
lesquelles le nombre de charge de l’atome A
est inférieur à 7 et se présente comme suit.

c) Exemples de molécules diatomiques homonucléaires


2 1
- Li2 : 3𝐿𝑖 ∶ 1𝑠 2𝑠
La couche de valence de Li 2s². Celle qui va intervenir dans la construction des OM.
2+0
Indice de liaison: n𝑙𝑖2 = =1
2
Une liaison entre les deux atomes :
Structure de Lewis :

- C2 : 6C: 1s²2s²2p² Couche de valence 2s²2p


6−2
Indice de liaison: nLi = =2
2
Deux liaisons covalentes entre les atomes
Structure de Lewis C = C

- O2 : 6O: 1s²2s²2p4  Couche de valence 2s²2p


- Sans interaction s-p

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8−4
Indice de liaison: n𝑂2 = =2
2
Deux liaisons covalentes entre les atomes
Structure de Lewis O = O

Ne2 : 10Ne: 1s²2s²2p6 Couche de valence 2s²2p6


Sans interaction s-p
8−8
Indice de liaison: nNe2 = =0
2
Indice de liaison nul ce qui veut dire que la
molécule Ne2 n’existe pas

d) Exemples de molécules diatomiques hétéronucléaires


La même démarche, que dans le cas des molécules diatomiques homonucléaires, est adoptée.
Cependant les niveaux des OA ne sont pas identiques. On considère dans ce cas que les niveaux
d’énergie des OA de l’atome le plus électronégatif, sont plus bas. Dans le cas des molécules
diatomiques hétéronucléaires, il faut bien vérifier que les OA qui vont se combiner ont des énergies
voisines. En effet, lorsque la différence d’énergie entre deux OA est assez élevée, la combinaison est
impossible.

Soit une molécule AB telle A soit moins électronégatif que B. Les niveaux de B sont donc, plus bas
en énergie et le diagramme d’énergie (souvent avec interaction s-p) est le suivant

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N.B : Il est souvent nécessaire, si la différence d’électronégativité est importante, de connaître les
valeurs des énergies des OA pour pourvoir déterminer les orbitales atomiques qui se combinent.
En général, la différence d’énergie des OA combinées doit être inférieure à 10 eV.
- Cas de la molécule de NO
𝑁: 1𝑠 2 2𝑠 2 2𝑝3
- Molécule NO → { 7 2 2 4
8𝑂 : 1𝑠 2𝑠 2𝑝

Comme les électronégativités de O et N sont


assez proches, on peut supposer que la
combinaison des OA de O et de N est possible.
Les OA qui se combinent pour former
les OM sont 2𝑠 2 2𝑝3 du carbone et 2𝑠 2 2𝑝4 de
l’oxygène. Comme O est plus électronégatif
que N, les OA de O sont plus basses en énergie
que celles de N
8−3
Indice de liaison: n𝑁𝑂 = = 2,5
2

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CHAPITRE III LA LIAISON CHIMIQUE 2 Partie
ème

5) Diagramme énergétique des O.M des molécules polyatomiques :


a) Notion d’hybridation
Soit la molécule de CH4, les orbitales atomiques de valence sont respectivement 1s1 pour les
atomes de H et 2s²2p² pour l’atome de carbone. Si on considère que les liaisons dans cette molécule
résultent de la combinaison linéaire des OA des différents atomes avec un état excité du carbone
(1s12p3), on a les recouvrements axiaux suivants :
1s(H) − 2s(C); 1s(H) − 2px (C); 1s(H) − 2py (C); 1s(H) − 2pz (C).
Dans ces combinaisons, au moins deux liaisons ne sont pas identiques
Or l’expérience montre que les 4 liaisons C – H dans la molécule du méthane sont toutes
identiques et que la molécule est parfaitement symétrique. La méthode LCAO ne permet pas
d’expliquer cette structure du méthane.
Pour expliquer la structure du méthane et celle d’autres molécules, on fait appel à la théorie
de l’hybridation qui est basée sur le fait que toute combinaison linéaire de deux ou plusieurs fonctions
d’onde solutions de l’équation de Schrödinger est elle aussi solution de l’équation.
Dans cette théorie, des OA d’un même atome ayant le même nombre quantique principal n et
de nombre quantiques secondaires l différents fusionnent pour donner des orbitales atomiques
hybrides (OH) équivalentes, de même énergie, de même géométrie, d’orientation différente des OA
initiales mais un certain pourcentage des caractères des OA combinées.
La théorie d’hybridation permet d’expliquer la géométrie des molécules polyatomiques mais
aussi de donner les valeurs des angles valenciels entre les directions des liaisons.
L’hybridation de n OA donne n OH. Il existe différents types d’hybridation.
b) Hybridation sp3 : tétragonale
Dans l’hybridation sp3, une OA de type s se combine avec 3 OA de type p pour donner 4
orbitales hybrides dites sp3. Une orbitale hybride sp3 a 25% de caractère s et 75% de caractère p.

Les 4 orbitales sp3 sont identiques et


équivalentes et sont dirigées selon les
directions d’un tétraèdre du centre au
sommet.

Exemple de CH4.

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L’hybridation des OA du C se passe en deux étapes :
- Le carbone passe de son état fondamental (E.F) à un état excité (E.E) lui permettant d’avoir
une valence égale à 4.

- Les 4 orbitales (2s et 2p) se combinent ensuite pour donner 4 orbitales hybrides sp3.

- Ces 4 orbitales hybrides vont par suite,


par recouvrement axial, avec les OA (1s) des 4
atomes d’hydrogène, former 4 liaisons
covalentes parfaitement identiques.

c) Hybridation sp2: trigonale


L’hybridation sp2 résulte de la combinaison d’une orbitale atomique s et de 2 orbitales
atomiques p. Elle conduit à la formation de 3 orbitales hybrides sp2 de même énergie et possédant
environ 33% de caractère s et 67% de caractère p. Leur énergie est comprise entre celle d’une orbitale
s et celle d’une orbitale p.
Les 3 orbitales sp2 sont identiques et
équivalentes et sont dirigées selon les
directions d’un triangle du centre au sommet

sp2

p
2
sp
sp2

Exemple de BH3
On procède de la même manière que précédemment :

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La configuration externe du bore à l’état est 2s22p1, elle passe à l’état excité 2s12p2. Trois des
4 orbitales atomiques (1 orbitale s et 2 orbitales p) se combinent pour donner 3 orbitales hybrides sp2.
Il reste, ainsi dans le bore, une orbitale p pure.

Ces 3 orbitales hybrides sp2 vont par 1s H


suite, par recouvrement axial, avec les OA (1s)
des 3 atomes d’hydrogène, former 3 liaisons sp2
covalentes parfaitement identiques. p
sp2
sp2
1s
H
1s
H
c) Hybridation sp : diagonale ou linéaire
L’hybridation sp résulte de la combinaison d’une orbitale atomique s et d’une orbitale
atomique p. Elle conduit à la formation de 2 orbitales hybrides sp de même énergie et possédant
environ 50% de caractère s et 50% de caractère p. Leur énergie est comprise entre celle d’une orbitale
s et celle d’une orbitale p.

p p

sp sp

Exemple de BeCl2
La configuration externe du béryllium à l’état est 2s22p0, elle passe à l’état excité 2s12p1. Deux
des 4 orbitales atomiques (1 orbitale s et 1 orbitale p) se combinent pour donner 2 orbitales hybrides
sp. Il reste, ainsi dans le béryllium, 2 orbitales p pures.
Les 2 orbitales hybrides sp forment 2 liaisons covalentes parfaitement identiques, par
recouvrement axial, avec les OA (2p).

N.B : Il existe d’autres types d’hybridations telles

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III.3.2 La liaison intermoléculaire
Une liaison intermoléculaire est une liaison qui s’établit entre deux molécules d’une même substance.
Ce qui entraine une certaine cohésion dans celle-ci. Elle est principalement liée à la polarité des
molécules.
III.3.2.1 Liaison hydrogène

L’une des plus intenses des liaisons


intermoléculaires est la liaison « hydrogène »
qui s’établit entre un atome d'hydrogène d’une
molécule et un atome électronégatif d’une
autre molécule.
Pour qu’une liaison hydrogène s’établisse, il
faut que :

- L’une des molécules comporte un atome d’hydrogène porté par un atome suffisamment
électronégatif c’est-à-dire avoir une électronégativité d’au moins 2,60. Ainsi les molécules dans
lesquelles on retrouve des liaisons hydrogène sont celles où on trouve des atomes d’hydrogène liés
à des halogènes.
- La deuxième molécule doit avoir un atome assez électronégatif portant au moins un doublet
libre tel que O, F ; Cl ; Br et I.

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http://slideplayer.fr/slide/1662018/
http://www.chimie-briere.com/molq/molq.htm

Diagramme energetique
Orbitale
antiliante 1* = (1sa - 1sb)
Energie 1*
Eantiliante
H
Eliante - EH 1sa
Orbitale
1
liante 1 = (1sa + 1sb)
1sb

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Consacrer

EXERCICES LE CHAPITRE VI

Exo I Moment dipolaire


Le moment dipolaire dans la molécule HF est de 1,08 D, avec caractère ionique égal à 43%.
Déterminer :
1) la charge partielle portée par chaque atome
2) la distance entre les noyaux.
Exo II Représentation de Lewis
Donner la structure de Lewis des composés suivants : NH3 ; NH4+ ; NH2OH, HNO3
Exo III Liaisons  et. Hybridation et géométrie des molécules
1) Etudier les recouvrements des orbitales atomiques dans la molécule BeH2. Donner le type
d’hybridation, sa géométrie.
2)
3) Sachant que la molécule d’acide cyanhydrique HCN est linéaire et que l’atome d’azote est
hybridé sp, donner les liaisons formées par recouvrement.
4) Préciser la géométrie des molécules suivantes : COCl2 ; CH3CN ; SO2 ; CO2 ; SiH4.

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