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Cours Ttec
Cours Ttec
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Université
Jean Lorougnon Guédé
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UFR Environnement
SYLLABUS
Filière : Génie de l’Eau et de l’Environnement (GEE)
Parcours : Génie de l’Eau et de l’Environnement (GEE)
Semestre : Semestre 1
Niveau : Master 1
Option : Génie de l’Eau et de l’Environnement (GEE)
Prérequis : L’apprenant doit avoir des notions de base en Hydrologie, Hydrogéologie, Chimie,
physiques et Mathématiques.
L’eau est un élément primordial pour les êtres vivants et particulièrement l’homme. La
caractéristique essentielle des eaux de distribution urbaine est leur potabilité ; ce qui implique
l’élimination dans l’eau brute de départ de tout ce qui peut constituer un risque pour la santé ou pour
l’agrément du consommateur. Les étapes (ou procédés) de traitement désignent la mise en œuvre de
techniques en vue de traiter l’eau afin d’en modifier sa qualité physico-chimique et/ou
microbiologique, par l’injection dans l’eau de produits de traitement qui sont des substances et/ou des
préparations commerciales. Ces produits jouent essentiellement trois (3) rôles :
- le rôle de "destruction" (en clarification) : il consiste à éliminer les matières organiques, le fer, le
manganèse, l’ammoniac et les micro-organismes, généralement dans l’eau de surface ;
- le rôle de "ramasseur" (en clarification) : il consiste à regrouper sous forme de flocs décantables,
les différentes impuretés détruites ;
- le rôle de "protection" (en désinfection et mise à l’équilibre calco-carbonique) : il s’agit de
protéger l’eau contre d’éventuelles contaminations par les micro-organismes lors de son transport et de
préserver les conduites de transport de la corrosion et des entartrages.
Le taux de traitement de ces produits est déterminé suite aux essais de laboratoire appelé également
essais de floculation. C’est une procédure de routine dans les stations de traitement des eaux afin de
déterminer le dosage des produits chimiques utilisés dans le traitement. On peut dire que c’est une
simulation de ce qui se passe dans la réalité.
Objectif Général : Ce cours vise à Amener l’apprenant à appréhender les différents aspects du
traitement de l’eau destinée à la consommation.
3.1. La Clarification
3.1.1. Les Prétraitements
3.1.2. L’Aération
3.1.3. La Pré-oxydation
3.1.4. La Coagulation-Floculation
3.1.5. La Décantation
3.1.6. La Filtration
3.2. La Désinfection
3.2.1. Développement des microorganismes
3.2.2. Effet des désinfectants sur les bactéries et virus
3.3. La Neutralisation (ou la Mise à l’équilibre calco-carbonique)
3.3.1. Eaux agressives et eaux incrustantes
3.3.2. Répartition de l’anhydride carbonique dans l’eau
3.3.3. Corrosivité de l’eau
- Support du cours (version électronique et version papier) mis à la disposition des étudiants
- Utilisation de Vidéos pédagogiques
(7) Bibliographie
Celerier L-L. & Faby J-A. La dégradation de la qualité de l’eau potable dans les réseaux. Document
technique FNDAE, hors-série, n°12. 98 p.
DINEPA (Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement) (2013). Directive
Technique : Réactifs utilisés dans le traitement de l’eau de boisson. Extrait du référentiel technique
national EPA, République d’Haïti : Fascicule technique/directives techniques/etc. 2.5.1 DIT1 (projet
DINEPA-OIEau-UNICEF 2012/2013), 22 p.
Diop K. & Ioseille L. (2015). GRET : Manuel d’exploitation des petites stations de potabilisation dans
la vallée du fleuve Sénégal. Manuel pour les opérateurs de stations, 38 p.
Mujawamariya M. (2012). Optimisation de la décantation primaire par ajout de produits chimiques – Jar-
Tests. Master en Sciences de l’Ingénieur Industriel en Chimie, Institut Supérieur Industriel de Bruxelles, 65 p.
Thévenot D. & Varrault G. (2005). Traitement des eaux potables. Université Paris XII-Val de
Marne, ENPC, ENGREF (UMR-MA 102), 40 p.
Chapitre 1.
RESSOURCES EN EAU
ET
NOTION DE POTABILITÉ
Chapitre 1. Ressources en eau et notion de potabilité
élimination concerne les organismes pathogènes (les bactéries, les virus, les
parasites, les champignons), les matières en suspension et en solution.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’eau potable comme une
eau qui ne contient pas d’agents pathogènes ou d’éléments chimiques à des
concentrations ne pouvant nuire à la santé du consommateur (OMS, 2011). C’est dans
ce sens que des directives de qualité ont été définies pour juger de la potabilité des
eaux de consommation et ce, au niveau de chaque pays (régionale) ou à l’échelle
continentale (directives européennes) et mondiale (directives de l’OMS).
L’éventuel dépassement d’une norme ne veut pas dire nécessairement qu’il
existe un risque pour la santé du consommateur. La plupart des normes sont fixées
au microgramme par litre (µ/l) près ; ce qui équivaut à 0,000 001 gramme par litre
d’eau. Dans ces quantités, la nuisance de l’un ou l’autre paramètre n’est possible que
par exposition constante et à très long terme à ce paramètre.
Une eau est dite non potable si elle présente en son sein des éléments à une
dose pouvant entrainer des maladies graves, voire mortelles. On peut donc s’attendre
à ce que les qualités d’une eau potable ne se définissent pas dans l’absolu, ni d’une
manière inconditionnelle. Aussi voyons-nous les normes des pays se différencier les
unes des autres. En effet, le concept de « potabilité » varie à travers le monde, fruit
d'un contexte historique, scientifique et culturel local. Chaque paramètre ne doit pas
dépasser une valeur limite qui est égale généralement à la "concentration maximale
admissible" (CMA). C’est ainsi qu’est employé la notion de « valeurs guides » qui
correspond à un niveau de qualité à atteindre.
De nos jours, toutes les normes se rapprochent de celles de l’OMS. Cependant,
il convient de savoir que les normes internationales ne tiennent pas parfois compte
des exigences très diverses de tous les milieux naturels.
Une eau potable est définie au regard de toute une série de paramètres. Un
paramètre est un élément dont on cherche à révéler la présence et connaître la
quantité. Il existe 63 critères de potabilité de l’eau, que l’on peut regrouper en cinq (5)
grands paramètres (Tableau 1.2) :
- Paramètres organoleptiques : ce sont ceux que le consommateur perçoit
immédiatement (qualités sensibles de l’eau) : la couleur, le goût, l’odeur et la turbidité.
- Paramètres physico-chimiques liés à la structure naturelle des eaux : ils
correspondent aux caractéristiques naturelles des eaux et délimitent les quantités
maximales à ne pas dépasser pour certains composants.
- Paramètres liés aux substances indésirables : ils concernent les
substances dont la présence est tolérée si elle est inférieure à un certain seuil.
- Paramètres liés aux substances toxiques : ce sont les micropolluants ainsi
que certains hydrocarbures. Ils sont soumis à des normes très sévères à cause de leur
toxicité. Leur teneur tolérée est de l’ordre du millionième du gramme.
FILIERES DE TRAITEMENT
DES EAUX DE CONSOMMATION
Chapitre 2. Filières de traitement des eaux de consommation
2.1.1. Définition
L’eau pure n’existe pas à l’état naturel. Dans son parcours jusqu’à nos robinets,
elle se charge d’éléments à la fois indispensables à notre santé mais peut également
rencontrer des substances potentiellement toxiques pour l’organisme. C’est pourquoi
l’eau doit subir plusieurs traitements avant d’être considérée comme potable.
La potabilisation consiste en divers processus qui mènent à une purification
de l'eau pour la rendre fiable et sûre quand on la boit, lui donner les vertus de l'eau
potable d'une eau douce en suivant des normes de potabilité.
2.1.2. Objectifs
L’eau destinée à la consommation humaine doit être produite en continu, en
quantité suffisante et présenter une qualité appropriée pour les usages sanitaires
(consommation, préparation des aliments, douches, etc.). Ainsi, l’eau fait l’objet de
traitements spécifiques de potabilisation qui évoluent au fil des innovations. L’objectif
du traitement de l’eau est de produire une eau exempte de risque pour le
consommateur, via l’élimination des substances indésirables éventuellement
présentes dans l’eau et des micro-organismes potentiellement pathogènes.
Il est nécessaire d’assurer l’innocuité et l’efficacité des traitements mis en
œuvre afin qu’ils ne dégradent pas la qualité organoleptique, chimique et
microbiologique de l’eau. La réglementation encadre donc l’utilisation des produits et
procédés de traitement employés pour la production d’eau destinée à la consommation
humaine. Ainsi faut-il déterminer le procédé de traitement le mieux adapté pour rendre
cette eau potable. Ce procédé doit être évalué en tenant compte de la variabilité de la
qualité de l’eau au cours des années précédentes (variations journalière, saisonnière,
climatique).
C’est un procédé mis en place selon le type et la qualité de l’eau brute à traiter.
Ce procédé donne les différentes étapes parcourues par cette eau dans le but de sa
potabilisation. Selon l’origine de l’eau à potabiliser, l’importance relative des différentes
opérations à mener ne sera pas la même. La composition exacte de la filière de
traitement est par conséquent variable d’un cas à l’autre.
Les eaux produites sont d’origines diverses : forages, barrages, seuil, rivières.
Les eaux issues de ces différentes prises se résument aux deux types d’eaux (eaux
de surface et eaux souterraines). La conception de la prise d’eau constitue le point de
départ de la filière de traitement :
- Captage de l’eau souterraine : il doit entrainer moins de grains de sable avec
l’eau, dans un périmètre de protection bien délimité ;
2 UJLoG_Master 1 GEE_Traitement des eaux destinées à la consommation
Chapitre 2. Filières de traitement des eaux de consommation
La station de traitement simple est une unité de production d’eau potable qui
comprend :
- un captage d’eau souterraine par forage ;
- une désinfection.
L’eau traitée est directement distribuée ou stockée au château avant
distribution.
ÉTAPES DU TRAITEMENT DE
L’EAU DE CONSOMMATION
Chapitre 3. Etapes du traitement de l’eau
Introduction
3.1. La Clarification
C’est l’ensemble des traitements destinés à éliminer les matières en suspension
(MES) et les particules colloïdales susceptibles de conférer à l’eau une mauvaise
couleur, odeur et un goût désagréable. C’est l’étape qui consiste à rendre l’eau claire.
Cette étape est importante dans le traitement des eaux de surface. Elle se décompose
en plusieurs sous-étapes.
A l’issue de ce point, l’apprenant doit pouvoir décrire les différentes sous-
étapes de la clarification, définir l’objectif de chaque étape et lister les produits
utilisés.
3.1.1.2. Le Tamisage
C’est également un procédé mécanique appliqué contre les particules encore plus
fines. On dispose des filtres à tamis dans la canalisation transportant l’eau brute à la
station pour éliminer les grains de sables ou particules de taille semblable (dimension
supérieure à 0,3 mm).
3.1.1.3. L’Adsorption sur charbon actif (CA)
3.1.2. L’aération
L’aération consiste à introduire l’air atmosphérique dans l’eau. En d’autres
termes, l’aération est un procédé qui permet d'augmenter la teneur en oxygène de
l'eau et réduire celle de dioxyde de carbone. Elle permet d’éliminer les mauvaises
saveurs dues à la présence de gaz initialement dissous dans l’eau tels que l’hydrogène
sulfureux (H2S), l’ammoniac (NH3), etc. ou certains composés organiques volatils
(toluène, éthylbenzène). D’autre part, l’aération permet d’oxyder certains composés
chimiques dissous tels que le fer, le manganèse en les transformant en hydrates
d'oxyde ferrique et manganiques pour les rendre séparables par précipitation. Ainsi, le
processus d'aération peut être défini comme étant un procédé d'oxydation physico-
chimique car il met en jeu des phénomènes physiques de transfert d'air (d’oxygène)
dans l'eau et éventuellement des réactions chimiques d'oxydation.
L'aération s'effectue couramment par ruissellement ou projection de l'eau dans
l'air : par cascades, pulvérisation, aérateurs rotatifs, tours de contact, mécaniques...
3.1.3. La Pré-oxydation
La pré-oxydation consiste à éliminer une partie des composés organiques et
minéraux (responsables de la couleur et des goûts désagréables) par l’utilisation d’un
oxydant, en vue de faciliter la coagulation-floculation. Elle empêche le développement
des algues, bactéries et animalcules dans les ouvrages en maintenant toujours un
résiduel de chlore. Elle s’applique selon la charge polluante contenue dans l’eau brute.
Le choix de l’oxydant dépend :
- de son pouvoir oxydant ;
- de sa vitesse de réaction avec les composés à éliminer ;
- de son coût et ;
- du fait qu’il n’introduit pas de composés parasites toxiques dans l’eau.
Les oxydants couramment utilisés sont l’hypochlorite de calcium, le chlore
gazeux, le bioxyde de chlore, le permanganate de potassium.
Le chlore gazeux réagit avec l’azote ammoniacal pour donner des chloramines
(Figure 3.1). La formation des chloramines est très rapide et leur destruction est plutôt
lente (1 heure de temps de contact). Il faut 7,6 mg de chlore gazeux pour détruire 1
mg d’ammoniac.
Quelques définitions
Chlore libre : Chlore présent sous la forme d’acide
hypochloreux, d’ion hypochlorite ou de chlore élémentaire
dissous.
o Nitrites (NO2-)
Il faut 1,54 mg de chlore pour détruire 1 mg de nitrites.
o Fer (Fe) et Manganèse (Mn2+)
Il faut 0,64 mg de chlore pour détruire 1 mg de Fer et 1,29 mg pour détruire 1
mg de Manganèse.
3.1.4. La coagulation-floculation
La coagulation-floculation est un procédé de traitement physico-chimique
d'épuration de l'eau, utilisé pour le traitement de potabilisation ou le traitement d'eau
usée. Son principe repose sur la difficulté qu'ont certaines particules à se décanter
(déposer) naturellement : les colloïdes.
3.1.4.1. La Coagulation
3.1.4.2. La floculation
3.1.5. La décantation
C’est le dépôt des particules agglomérées au fond du décanteur par le seul fait
de la pesanteur. Le rendement de la décantation est lié à la taille et au poids des
flocons ainsi qu’à la température ambiante. Plus les flocons seront gros et lourds et
moins la température sera élevée, mieux se fera la décantation. Quel que soit le
décanteur utilisé, 80 à 90% des matières en suspension (MES) sont éliminées.
L’écoulement de l’eau aussi joue un rôle important. Il est nécessaire qu’il soit
homogène et sans turbulence pour éviter que les flocs déjà décantés soient remis en
solution.
Les types de décanteurs généralement rencontrés sont : le décanteur horizontal
couloir, le décanteur lamellaire, le décanteur cylindroconique.
Temps de chute des flocs (Tc) < Temps de séjour de l’eau dans le décanteur (Ts)
Tc = H/U < Ts = V/Q
H/U < V/Q
U/H > Q/V
U > QH/V
U > QH/L*l*H
U > Q/L*l
U > Q/S
Avec S, surface du décanteur et Q/S, vitesse de surverse (Vs) ou vitesse de
HAZEN ou vitesse de l’eau qui traverse le décanteur.
Pour une meilleure décantation, la vitesse de chute des flocs doit être
supérieure à la vitesse de surverse qui est généralement comprise entre 1 et 1,5 m/h
pour éviter d’entraîner les flocs déjà décantés. La hauteur d’eau dans le décanteur est
toujours supérieure à 2 m.
3.1.6. La filtration
(pouvant même aller jusqu’à la traversée du filtre par les particules les plus fines :
perçage). Deux (2) principaux types de filtres sont couramment utilisés :
- Les filtres ouverts : ce sont les plus fréquents. A faible ou grande hauteur d’eau
et d’épaisseur de sable compris entre 0,8 et 1,2 m, ils supportent des vitesses de
filtration allant de 4 à 10 m/h (4 à 10 m3/h par m2).
- Les filtres sous pression (en général métalliques) : l’eau passe sous pression
à travers le sable à des vitesses pouvant aller jusqu’à 25 m/h.
le sable s’use et les grains les plus fins sont éliminés lors des opérations de lavage.
Ces pertes sont compenser par l’apport de sable neuf (quelques centimètres par an).
3.2. Désinfection
BACTERIES VIRUS
DESINFECTANTS Dose (mg/L) Temps (mn) Dose (mg/L) Temps (mn)
Chlore gazeux 0,1 – 0,2 10 - 15 0,3 – 0,5 30 - 40
Dioxyde de chlore 0,1 – 0,2 5 - 10 0,3 – 0,5 30
Ozone 0,1 – 0,2 1-2 0,4 4
Remarque : Les champignons, levures et vers parasites sont très résistants. Leur
destruction demande des taux de traitement élevés (8 à 10 mg/L de chlore actif).
Une eau qui a la capacité de dissoudre ainsi le calcaire est appelée « eau
agressive ». Son pH est inférieur à 7. Le calcaire est un dépôt solide de carbonate de
calcium appelé également tartre. Ces dépôts contribuent à la protection des parois
internes des conduites contre la corrosion.
2ème cas : Concentration en CO2 inférieure à celle existant à l’équilibre (équation 3.5).
Le déplacement de l’équilibre se fera alors vers la droite, c’est-à-dire dans le sens
d’une précipitation de CaCO3 à partir du Ca (HCO3)2 en solution.
Une eau qui présente la propriété de précipiter ainsi le calcaire est appelée «
eau incrustante ». Une eau entartrante est une eau qui a la propriété de former sur les
parois internes des conduites une couche de tartre. C’est un dépôt généralement dur
et adhérent, quelquefois poreux et constitué essentiellement de sels (carbonates,
sulfates, silicates de calcium, etc.)
Schématiquement, on situe le problème de la façon suivante :
CO2 libre > CO2 d’équilibre = présence de CO2 agressif. Eau agressive.
CO2 libre = CO2 d’équilibre = absence de CO2 agressif. Eau en équilibre.
CO2 libre < CO2 d’équilibre = déficit en CO2 d’équilibre. Eau incrustante.
CO2 TOTAL
(HCO3-) (CO32-)
Figure 3.2. Différentes formes de CO2 dans l’eau
apparaît donc que l’agressivité et la corrosivité de l’eau sont deux caractères différents
mais complémentaires dus au même composé chimique : le gaz carbonique.
La neutralisation est donc une étape importante dans la filière de traitement de
potabilisation de l’eau.
Conclusion
La Clarification est une étape très importance dans le traitement de
potabilisation de l’eau (surtout les eaux de surface) car c’est elle qui va susciter
l’agrément du consommateur par l’élimination de la couleur, de la turbidité, du goût et
des odeurs dans l’eau ; et cela, à travers plusieurs sous-étapes.
La Désinfection qui consiste en l’élimination des germes pathogènes de l’eau
revêt une importance capitale, voire vitale, parce qu’elle permet de garantir la santé
par une meilleure hygiène de l’eau de consommation.
La Neutralisation est une étape importante de la filière de traitement. Son
objectif est d’obtenir, pour l’eau distribuée, le pH d’équilibre afin d’éviter la formation
de dépôts calcaires dans les canalisations (eau incrustante) ou que l’eau attaque les
ouvrages métalliques (eau corrosive) ; ce qui pourrait causer des dommages
importants aux installations.
L’eau produite ne passe pas systématiquement par ces trois grandes étapes.
Les étapes sont fonction du type d’eau et surtout de sa qualité physico-chimique et
chimique. Seule, la production d’eau potable à partir des eaux de surface s’adapte à
ces trois grandes étapes : on parle alors de filière à traitement complet.
PRODUITS DE TRAITEMENT
Introduction
Types d’eau
Produits chimiques Eaux de surface Eaux
souterraines
Sulfate d’alumine en granulé de 16 à 18% d’alumine X
Hypochlorite de calcium en granulé de 68 à 70% de X X
chlore actif
Chaux hydratée sous forme de fleur de chaux à 95% X X
de chaux éteinte
Chlore gazeux dans des bouteilles de 80 Kg X X
Chlorite de sodium en solution de 31% de chlorite X
Charbon actif en poudre (CAP) et en grains (CAG) X
Dolomie en grain de diamètre de 2 à 5 mm X
Carbonate de sodium solide (poudre) X
………
4.1.1. Le sulfate d’aluminium (S.A)
Le sulfate d’aluminium ou d’alumine de formule chimique (Al2 (SO4)3, 14 H2O) se
présente sous forme de poudre blanche de diamètre 0,1 à 2,5 mm avec au minimum
17% de dioxyde d’aluminium (Al2O3). La réaction de base lors de l’ajout de l’ion Al3+
dans l’eau est la formation d’un précipité d’hydroxyde d’aluminium avec libération
d’une certaine acidité (Equation 4.1) :
L’acide hypochloreux (HClO) formé, s’ionise en donnant l’ion hypochlorite selon la réaction
de l’Equation 9.
HClO H+ + ClO- pKA= 7,5 à 25°C (9)
En théorie, il faut 1,92 mg de KMnO4 pour oxyder 1 mg de Mn2+. Le taux de traitement est
souvent inférieur à la stœchiométrie d’autant plus que les pH sont élevés. Le fer peut être
également oxydé rapidement (0,94 mg KMnO4/mg fer) pour des pH de 6 à 9 selon la réaction
globale suivante :
4.4.2. La Dolomie
C’est un double carbonate de calcium et de magnésium CaMg(CO3)2. Elle se présente sous
forme de granulés utilisés dans un tank comme un filtre. La dolomie joue le même rôle que la
chaux, le neutralisant le plus utilisé dans le traitement de l’eau produite par la SODECI.
Compte tenu de la présence des cations bivalents (Ca2+ et Mg2+), la dolomie joue également un
rôle de reminéralisant et peut donc être recommandée pour les eaux des aquifères du bassin
sédimentaire côtier de Côte d’Ivoire qui ont une faible minéralisation.
Eau de chaux
L’eau de chaux est une solution de chaux à aspect transparent et incolore. Elle est obtenue à
partir de lait de chaux et d’eau de service. Elle est fréquemment utilisée dans les stations d’eau
potable pour l’étape de la neutralisation. Son titre, qui dépend de la température de dissolution
est d’environ 220 °F de TAC à 20 °C ; ce qui correspond à une concentration en Ca(OH)2 de
220 x 7,4 mg/L, soit 1,6 g/L.
Lorsqu’on utilise la chaux pour l’ajustement du pH d’une eau potable, il y a intérêt à utiliser
un saturateur de chaux qui assure à la fois :
- le maintien en solution de la chaux ;
- l’élimination des impuretés et des boues de carbonates. Le saturateur retient les
impuretés (incuits) et fournit une eau de chaux limpide, alors qu’un lait de chaux confère
toujours à l’eau une turbidité dont l’intensité dépend du degré de pureté du produit commercial
et de la dose de chaux nécessaire.
Dans la filière de traitement, le point d’injection de chaque produit chimique a un effet sur la
qualité de l’eau traitée aussi fortement que la vitesse d’écoulement de l’eau brute et les
dimensions des ouvrages. Ainsi, au niveau de la vasque d’arrivée d’eau brute, la pré-oxydation
se fera avant l’injection du coagulant afin que la réaction chimique, qui permet d’éliminer une
partie des composés organiques et minéraux, ait le temps de se réaliser. Pour cela, il arrive que
le l’oxydant soit injecté sur la conduite, près du lieu de pompage (exhaure). L’oxydation se
produit sur le trajet, de la tour de prise à la station de traitement.
Conclusion
Comme tout produit chimique, ces produits doivent être manipulés avec beaucoup de
précaution. En effet, certains sont agressifs et d’autres corrosifs, pouvant ainsi conduire à des
cas d’extrême gravité. Il est donc recommandé le port de vêtements et d’appareils de protection
tels que les gants, le masque à gaz, la blouse, les lunettes et les chaussures de sécurité. Les
locaux de stockage doivent être aérés et loin des sources de chaleur.