Vous êtes sur la page 1sur 42

URGENCES (Prof KABEYA)

CHAP I : URGENCES GENERALES


1.1. Gestion de la fièvre
1) Définition : la fièvre c’est l’état de la température corporelle au-
delà de 38°c.
La température corporelle habituelle d’un enfant c’est entre 36,5°
et 37,5° c. la fièvre est un signal que l’organisme se défend contre
un élément particulier ou une agression particulière. Il peut
s’agir :
- D’une infection
- D’une inflammation
- D’une poussée dentaire
- Ou d’une exposition à la chaleur
La fièvre est utile car elle aide l’organisme à lutter contre les infections
notamment les infections virales.
Une fièvre est dite :
- Aigue : si inférieure à 5 jours
- Au-delà de 5 jours : fièvre prolongée
Comment prendre la température :
Elle se prend à distance des repas et après un repos de 20 minutes. La
voie classique de la prise de température est la voie rectale.
Actuellement, on utilise plus le thermomètre électronique ou à laser.
2) TRAITEMENT
a) Mesures hygiéno-diététique
Il faut habiller légèrement l’enfant et ne pas trop le couvrir, proposer
fréquemment à boire à l’enfant dans certains cas faire des
enveloppements humides mouillés à l’eau de robinet ou donner des
bains frais à l’enfant ; abaisser la température de la pièce autour de 21°c
b) Traitement médicamenteux
- Les 1ers traitements à privilégier est le paracétamol à la dose
de 10 mg/kg/prise avec un maximum de 60 mg/kg/24h. le
paracétamol est le traitement de choix et le seul recommandé
avant l’âge de 3 mois. Il peut être administré toutes les 4 H si
c’est nécessaire.
- Le 2ème traitement c’est l’ibuprofène à la dose de 10 mg/kg
toutes les 8 H maximum 30 mg/kg/24h
- Le 3ème traitement c’est le kétoprofène à la dose de 0,5 mg/kg
toutes les 6 H avec un max de 2 mg/kg/24h
- Le 4ème traitement est l’aspirine à la dose de 10 mg/kg toutes
les 6 H avec un max de 40 mg/kg/24h. l’aspirine est de plus en
plus abandonnée à cause de ses effets secondaires notamment
le syndrome de Reye qui est une atteinte néphrotique menant à
l’insuffisance rénale
NB : la dipyrone a des effets hématologiques et néphrotiques
importants et a été retiré du marché depuis longtemps
1.2. GESTION DE LA DOULEUR
1) Définition
La douleur est un signe qui repose sur les ressenties de chacun (cad lié
à la personne). C’est un signal d’alerte envoyé à partir d’une zone de
l’organisme qui subit une agression ou un dysfonctionnement.
Schématiquement, les nerfs de la zone concernée sont stimulés, le
message est transmis au cerveau à partir des nerfs spécialisés et le
cerveau interprète ces messages comme signe de douleur.
Un antalgique est un médicament qui atténue ou supprime la douleur en
bloquant le signal transmis au cerveau, il ne traite donc pas la cause de
l’agression. L’action des antalgiques peut empêcher le passage du
message de la douleur de 3 façons :
- Au niveau des nerfs de la zone concernée
- Au niveau de la moelle épinière
- Directement au niveau du cerveau
Les antalgiques sont classés en 3 catégories, selon le niveau du blocage
du message douloureux et de la capacité à bloquer ce signal.
On a des antalgiques :
- De niveau 1 : agissent principalement au niveau des nerfs
périphériques. Ils traitent des douleurs légères à modérées
- De niveau 2 : agissent au niveau de la moelle épinière et traitent
des douleurs modérées à intenses
- De niveau 3 : agissent au niveau du cerveau et traitent des
douleurs intenses à des douleurs sévères
2) Principes généraux de la PEC de la douleur de l’enfant
On distingue 4 type de douleurs :
- Provoquée par des agressions inflammatoires, infectieuses ou
traumatique
- Douleurs neuropathique liées à l’atteinte du SN
- Idiopathique (inexpliquée)
- Psychogène
Evaluation de la douleur
Il faut systématiquement évaluer la douleur de l’enfant au moyen d’une
échelle.
- Entre 0-4 ans : on utilise les échelles d’observation
comportementales (EVENDOL, EDIN, …)
- Entre 4-6 ans : on utilise les échelles d’auto-évaluation. On
pose des questions à l’enfant entre 1-10 il situe sa douleur à
quel niveau…
- A partir de 6 ans : on utilise les échelles d’auto-évaluation
analogique, verbale ou numérique
3) Molécules utilisées
- Paracétamol qui peut être par voie orale ou IV
- Des AINS
- La codéine
- Le nalbuphine
- Le tramadol
- La morphine
1° soins douloureux
Il est à noter que chez l’enfant tout soin est générateur des douleurs
d’où :
- Faire des solutions sucrées orales : donner avant traitement par
biberon sachant que le sucre protège contre la douleur. Souvent
on utilise la solution de saccharose à 24% ou glucose à 30 %.
On donne habituellement 0,5 ml pour le saccharose à 24% et 2
ml sur le glucosé à 30%
- Allaitement maternel : un enfant qui tète ressent moins la
douleur
- Anesthésiques locaux topiques (EMLA) = patchs appliqués à
la zone concernée à piquer. Mélange de lidocaïne et prilocaïne
- Le MEOPA = mélange oxygène protoxyde d’azote. C’est le
moyen de référence actuellement utilisé dans les pays
développés pour les soins douloureux. Il s’agit d’un gaz qui est
délivré au nez de l’enfant avec un masque. Ces effets
antalgiques et anxiolytique sont rapides et réversible
- La kétamine : surtout utilisée pour les sutures chez l’enfant à la
dose de 3 mg/kg
- Hypnovel à la dose de 0,3 mg/kg
2° douleurs neuropathiques
On utilise :
- La gabapentine (LYRICA) à la dose de 10 mg/kg en 3 prises
- Amitryptine à la dose de 0,3 mg/kg en 1 prise journalière
- Clonazepam à la dose de 0,1 mg/kg/prise
3° migraine
- L’ibuprofène à la dose de 10 mg/kg toutes les 8H max 30
mg/kg//24h
- Sumatripam à la dose de 1 mg/kg
4° Classification des antalgiques selon l’OMS
Niveau Antalgiques Molécules
1 Non morphinique Paracétamol, aspirine,
AINS
2 Opioïdes faibles Codéine, tramadol,
dextropropoxyphène
3 Opioïdes forts 2 Agonistes purs
classes Fentanyl, morphine,
pétidine,
hydromorphone
Agonistes mixtes
Nalbuphine,
pentazocine,
buprenorphine
Molécules utilisées mais qui ne sont pas des  Antiépileptiques :
antalgiques carbamazépine,
valproate,
clonazepam
 Corticoïdes
 Neuroleptiques
 Spasmolytique
 Antidépresseur

5° Posologie :
- Paracétamol 10 mg/kg/prise
- Ibuprofène 10 mg/kg/ prise
- Aspirine 10 mg/kg
- Kétoprofène 0,5 mg/kg
- Tramadol 1 mg/kg/prise en 4 fois dose max 8 mg/kg/jour
- Codéine 1 mg/kg/prise, dose max 6 mg/kg/jr
- Nalbuphine : s’administre doit par IV ou rectale à la dose de
0,2 mg/kg/prise ou 1.2 mg/kg/24h dans une perfusion
- Morphine : IV dose de charge 0,1 mg/kg ensuite 0,02 mg/kg//
toutes les 30 minutes. Per os : 0,2 mg/kg toutes les 4H
CHAP 2 : URGENCES NEONATALES
2.1. DETRESSE RESPIRATOIRE DU NOUVEAU-NE
1) définition
Les principales étiologies sont : les pathologies respiratoires, les
pathologies pulmonaires et les pathologies extra pulmonaire comme les
infections ou l’hypoglycémie, également les pathologies
Une détresse respiratoire du nouveau-né se définit selon le score de
Silvermann.
Les principales causes de détresses respiratoires couramment
rencontrées sont liées à une pathologie de l’adaptation à la vie extra
utérine notamment :
- La détresse respiratoire transitoire,
- L’inhalation méconiale,
- La maladie des membranes hyalines,
- L’hypertension artérielle pulmonaire persistante.
Autres causes :
- Infection
- Troubles métaboliques
- Epanchements pleuraux gazeux ou liquidien
- Cardiopathies congénitales
- Malformations thoraciques et
- Malformations de la sphère ORL
Signes cliniques orientant vers le diagnostic
 Le score de Silvermann
 L’asymétrie à l’auscultation
 Cyanose
 Teint gris
 Hépatosplénomégalie
Examens complémentaire
 Radio thorax
 La gazométrie
 La NFS
 Les examens bactériologiques
La PEC :
Toutes détresse respiratoire nécessite :
 La libération des voies aériennes supérieures
 Une oxygénothérapie
 Une ventilation manuelle ou avec un appareil à pression positive
expiratoire
 Une intubation trachéale si nécessaire
 La pose d’une voie d’abord veineuse
 La mise en route d’un traitement étiologique
NB : Les formes le plus sévère nécessite une ventilation mécanique
Selon l’étiologie on a recours soit à une antibiothérapie, à une
correction des troubles métaboliques piu à l’usage du surfactant
exogène.
2.2. Infections materno-fœtale
Définition : une infection materno-fœtale bactérienne est une infection
du nouveau-né par contamination verticale materno-fœtale en période
péri natale. Elle peut s’exprimer dès la naissance ou plus tardivement.
La contamination du fœtus se fait par 3 voies :
- Voie ascendante
- Voie exogène
- Voie péri natale
Les bactéries les plus fréquemment en cause sont :
- Streptocoques du groupe B
- E. coli surtout le sérotype K
- Listéria
Diagnostic
Les données d’anamnèse concernant la grossesse et l’accouchement
sont essentielles. Les critères majeurs de suspicion d’infection materno-
fœtale sont :
 La présence de chorio-amniotite
 Jumeaux atteint d’infection
 Température maternelle au-delà de 38,5°c
 Prématurité de moins de 35 SA
 Rupture prématuré des membranes de plus de 12 h
Les critères mineurs sont :
 Prématurité de moins 35 SA
 Fièvre maternelle en plein travail
 Liquide amniotique teinté ou méconial
 Troubles du rythme fœtal
Diagnostic biologique
 NFS : on peut trouver l’hyperleucocytose, thrombocytose et une
thrombopénie
 CRP valeur normale en dessous de 8 mg/l au-delà de 10 c’est
élevé
 La pro calcitonine (PCT) normal en dessous de 2 mg/l
 La VS
Examen bactériologique
 Hémoculture
 Culture du liquide gastrique (prélèvement gastrique) : sachant que
le n-né n’est pas colonisé dans son TD si on trouve des germes on
conclut à une infection néonatale
 Urino-culture
 La ponction lombaire et la culture du LCR qui n’est pas fait de
manière systématique
Traitement :
On utilise soit la bithérapie ou la trithérapie. On utilise chez nous
souvent l’ampicilline ou l’amoxicilline (à visée listeria) à la dose 100
mg/kg, le céfotaxime (à visée E. coli) à la dose de 100 mg/kg, souvent
associées à un aminoside souvent la gentamycine à la dose de 3 mg/kg
pour renforcer les 1ers.
2.3. Ictère néonatal
Définition : c’est la coloration jaune de la peau, c’est un signe clinique
très fréquent chez les nouveaux né, souvent d’évolution bénigne qui ne
doit pas pour autant être négligé car le risque d’encéphalopathie (ictère
nucléaire) due à une accumulation de la bilirubine au niveau des noyaux
gris centraux est toujours à craindre.
Démarche diagnostic
a) Facteurs cliniques de risque d’ictère sévère
- Ictère précoce survenant avant les 24 h de vie
- Prématurité
- Souffrance fœtale
- Hématome ou ecchymose
- Incompatibilité fœto-maternelle (ABO ou rhésus)
- Hémolyse constitutionnelle de type G6PD
- Infection
b) Facteurs biologiques de risque d’ictère sévère
- Présence d’agglutinines irrégulières chez la mère
- Test de Coombs direct positif chez le nouveau-né
- Acytose
- Polyglobulie
- Hypo albuminémie
- Hyper bilirubinémie
c) Facteurs thérapeutiques de risque d’ictère sévère
Il s’agit de tous les médicaments qui se lient à l’albumine de façon
compétitive notamment :
 Le furosémide
 L’indométacine
 Benzoate
 Emulsion lipidique
La surveillance c’est le dépistage systématique dans les 24 h de l’ictère
de façon transcutanée, ensuite le dépistage du groupe sanguin de la
mère et du bébé, ensuite surveillance de tous les enfants présentant une
bosse séro-sanguine ou un céphalhématome
Traitement :
La photothérapie en cas d’ictère élevé
CHAP 3 : URGENCES PNEUMOLOGIQUES
3.1. Bronchiolite
Définition : la bronchiolite est une maladie respiratoire épidémique de
l‘enfant de moins de 2 ans et qui est due principalement au VRS. Elle
se manifeste par un œdème et une hypersécrétion provoquant une
obstruction des bronchioles, elle se manifeste par une dyspnée à
prédominance expiratoire, une toux paroxystique, un wheezing, une
irritabilité, une polypnée, un tirage intercostal et sous costal, un
battement des ailes du nez, une sur distension et parfois une cyanose
A l’auscultation il y a présence des sibilances et des sous crépitant
On mesure l’intensité de la dyspnée par la fréquence cardiaque, le
wheezing et la SaO2
La recherche des complications notamment :
 Les otites moyennes aigues et
 Les surinfections respiratoires
Les grands facteurs de risque sont :
 Nourrisson de moins d e6 mois
 Présence des apnées
 Antécédents des broncho dystasies, des cardiopathies et
d’immunodépression
Traitement :
Mesure hygiéno-diététique :
 Hydratation adéquate de l’enfant
 Oxygénothérapie si la SaO2 est inf. à 94%
 Désobstruction nasale par des lavages fréquents au sérum
physiologique
 Position proclive à 30°
 Humidification de la pièce ou du local
Traitement médical
 L’utilisation des bronchodilatateurs notamment le salbutamol en
aérosol et le ventolin
 Utilisation des corticoïdes inhalés ou par voie générale qui n’a pas
montré des effets
 La kinésithérapie respiratoire
Antibiothérapie n’est pas utile sauf en cas de surinfection prouvée par
une radio thorax. En cas d’une bronchiolite sévère on fait la ventilation
assistée.
3.2. Asthme aigu
Définition : il s’agit d’un syndrome obstructif respiratoire aigu qui
associe un bronchospasme, un œdème interstitiel et une hyper sécrétion
bronchique.
Le diagnostic clinique
 Dyspnée
 Tachypnée
 Inspiration brève avec une expiration prolongée
 Expiration sifflante
 Râles sibilant à l’auscultation
Les signes de gravité sont :
 Difficulté à parler
 Agitation
 Sueur
 Transpiration
 Cyanose
 Tachypnée
 Silence auscultatoire
 Débit expiratoire de pointe de moins de 120
 FC de plus de 140
 Troubles de conscience
 Collapsus
Traitement
 En 1er lieu les bronchodilatateurs inhalés (salbutamol,
terbutalline)
 En 2ème position corticoïde de préférence inhalés ou corticoïdes
par voie orale
 L’oxygénothérapie
 Si ça ne marche pas l’étape suivante c’est l’administration des
corticothérapies par IV ou l’utilisation des bronchodilatateurs de
types aminophylline et si ça ne marche pas ventilation assistée
3.3. Laryngite aigue
1. définition : c’est une inflammation de la muqueuse sous glottique, à
l’origine d’une obstruction haute, s’exprimant cliniquement par une
toux aboyant, une raucité de la voix, une dyspnée respiratoire et un
stridor.
Diagnostique clinique
a) Laryngite striduleuse
Etiologie : virus, allergie, reflux gastro-œsophagien. Elle se présente
chez un enfant de 13 ans sans signe clinique évident, souvent sans
fièvre.
Le début des symptômes est brutal. Cette laryngite est souvent traitée
par une humidification
b) Laryngite œdémateuse ou sous-glottique
Etiologie : principalement virale
Elle se présente chez l’enfant de 3-6 ans
Clinique : présence de fièvre modérée et une rhinite
La symptomatologie est progressive et durable
Traitement : humidification et corticothérapie
c) Epiglottite
Etiologie : bactérienne (H. infl de type B)
Elle se présente chez l’enfant de 2-7 ans avec fièvre importante et
septique (aspect septique), il y’a aphonie et aphasie.
CAT :
1° laryngite œdémateuse
- Rassurer les parents
- Enfant en position assise ou semi-assise et non couché
- Humidification de la pièce
- S’il y’a des signes de gravité, faire des corticoïdes inhalées
(budesonide 1 mg en Aérosol ou utilisé le célestène 10
gttes/kg/per os
- Adrenol 1 mg en ébullition ou en aérosol ensuite oxygénothérapie
si soit O2 inf. à 94%
3.4. Inhalation des corps étrangers
Déf : passage accidentel d’un corps étranger dans les voies aériennes.
Fréquente chez l’enfant surtout de 1-5 ans
NB :
- Le diagnostic est clinique
- Toute détresse respiratoire d’apparition brutale chez l’enfant doit
faire évoquer la possibilité d’inhalation d’un corps étranger
- La clinique est définie par le syndrome de pénétration : accès
brutal de toux, une cyanose, agitation et signe de lutte
Signes de gravité :
- Cyanose
- Silence auscultatoire
- Bradycardie
- Coma
Examens paracliniques
- Rx : montre la présence d’un corps opaque ou une obstruction
segmentaire
Traitement :
- Manœuvre de Heimlich
- Sinon extraction par bronchoscopie
- Si absence de bronchoscopie, on utilise la pince de Magill
- Antibiothérapie si C.E organique
CHAP 4 : URGENCES DIGESTIVES
4.1. Gastro-entérite aigue
C’est une pathologie caractérisée par une émission fréquente des selles
liquides.
Elle est due à un déséquilibre en l’absorption et la sécrétion intestinale
d’eau et d’électrolytes.
Le traitement reposé sur la correction des pertes d’eau et des
électrolytes et sur le maintien de l’équilibre hydro-électrolytique.
Diagnostic clinique
- Anamnèse : préciser la date de début des symptômes, le nombre,
la fréquence et la consistance des selles, l’aspect glaireuse ou
sanguinolent
- Existence d’un contage au niveau de l’entourage et l’existence des
signes associés comme fièvre et vomissement
A l’examen clinique
On apprécie l’état d’hydratation et nutritionnel, évaluer
l’hémodynamique
Paraclinique :
- Inutile si pas de déshydratation
- En cas de déshydratation : faire une NFS, ionogramme, examen
des elles direct et recherche viral et coproculture
Critères d’hospitalisation
- Déshydratation sévère
- Déshydratation modérée mais milieu social défavorable
- Tableau septique avec altération de l’EG
- Nourrisson avec des selles sanguinolentes
Objectifs thérapeutique
- Réduire la gravité et la fréquence des selles
- Eviter la déshydratation et la dénutrition
Le traitement repose sur l’utilisation des solutions de réhydratation
orale et la réalimentation précoce.
Si signe de gravité :
- La réhydratation orale peut se faire par le gavage sur une sonde
gastrique ;
- Si pas d’amélioration, la réhydratation se fait par IV
Traitement associé :
- Antiémétique si l’enfant vomi : domperidone
- Ralentir le transit intestinal : tiorfam, imodium
4.2. Déshydratation sévère
Déf : c’est la perte rapide d’eau et d’électrolyte au-delà de 10% du poids
de l’enfant
Le risque de déshydratation sévère est surtout élevé avant l’âge de 12
mois
Les étiologies les plus fréquentes :
- Diarrhée aigue
- Vomissement
- Exposition à la chaleur
Physiopathologie :
- On trouve une déshydratation intra, extracellulaire ou globale, une
déshydratation isotonique (perte d’eau = perte des selles) dans ce
cas la natrémie est normale.
- Déshydratation hypertonique (perte d’eau > pertes des elles) :
hyper natrémie et hyper osmolarité
- Déshydratation hypotonique (pertes des selles > perte d’eau) :
hyponatrémie et une hypo osmolarité sanguine
Examen clinique :
- Quantifier la déshydratation
- Evaluer l’hémodynamique notamment par la recherche de :
tachycardie, notion de temps de recoloration
- Evaluation de la conscience
- Rechercher les signes de déshydratation : plis cutané résistant,
sécheresse des muqueuses, absence des larmes, yeux cernés,
orbites creusés, fontanelles déprimée
- Rechercher une cause extra intestinal
Examen complémentaire :
- Iono : créatinine
- Osmolarité sang
- Iono urinaire
Objectifs thérapeutiques
- Assurer une extension volémique rapide pour restaurer une
hémodynamie normale et rétablie
- Corriger les troubles ioniques et métaboliques…
Traitement étiologique :
La PEC :
- Réhydratation : obligation par voie IV souvent ou commencer par
une perfusion de remplissage de 20 ml/kg sur 1H ensuite
perfusion d’une solution mixte sur la base de 100 ml/kg
- Oxygénothérapie si troubles hémodynamique et SaO2 < 94%
- Amine vaso active (dopamine, dobutamine : 3-5 mg/kg/h) si
troubles hémodynamiques sévère
- Antipyrétique si nécessaire
- Antibiothérapie si cause infectieuse
Chez l’enfant en cas de déshydratation, il est souvent difficile de trouver
la veine, dans ce cas on peut utiliser la voie intra osseuse (c’est la voie
très sûre à l’aide d’un cathéter intra osseux : soit en dessus du genou,
soit au niveau de la malléole ext)
4.3. Douleurs abdominales
Constituent une cause fréquente des consultations aux urgences. Elles
sont à cheval entre les pathologies médicales et chirurgicales
Diagnostic :
- Interrogatoire : on définit le début, le siège, les caractéristiques de
la douleur, on demande s’il y’a des signes associés tels que la
fièvre, la diarrhée et le vomissement
- Examen clinique : enfant déshabillé, faire le 4 temps de l’examen
- Examen complémentaire : NFS, Bilan inf. : CRP
- Examen biologique : amylase, test hépatique, ECBU
- Imagerie : ASP, Echo abdo, Scanner
Les étiologies les plus fréquentes
- Douleurs abdominales chez l’enfant de moins de 12 mois :
invagination int, hernie inguinale étranglée, volvulus sur anomalie
de rotation
- Douleur chez l’enfant entre 1-5 ans : invagination intestinale,
APP aigue
- Douleur chez l’enfant de plus de 5 ans : APP aigue, occlusion sur
bride torsion d’annexe chez la fillette
- Autres douleur d’origine chirurgicale : cholécystite aigue, une
pancréatite aiguë, UD, UG, constipation
4.4. Hémorragie digestive
Déf : c’est une hémorragie dans le TD extériorisée et peut se manifester
par :
- Une hématémèse : vomissement de sang
- Rectorragie
- Méléna : sang noir par l’anus
Eléments de diagnostic
- Hématémèse : il s’agit d’une hémorragie dont la cause est située
en amont de l’angle de treize notamment : gastrite, ulcère,
syndrome de Mallory Weiss
Pour hémorragie : il s’agit souvent d’un saignement provenant des
causes précitées et aussi : hémorroïdes, colite, fissure anale, diverticule
de Meckel
Si ce sont des mélénas : hémorragie en amont de la moitié du colon
transverse, il peut s’agir d’une cause haute ou des angiomes du grêle
Sur le plan clinique : saignement, malaises, vertiges, pâleur,
tachycardie, hypotension art, sueurs
Signes de gravité :
- Agitation
- Obnubilation
- Choc
Diagnostic paraclinique : NFS, bilan de complication, fibroscopie,
coloscopie
PEC :
Il faudrait avoir 2 voies d’abord.
- S’occuper de l’hémodynamique pour remplissage avec des
macromolécules (voluven, macrodex)
- Poser une sonde nasogastrique
- Faire le cooling : c’est le passage par la sonde nasogastrique du
sérum physiologique froid
- Transfusion
- Réaliser le + rapidement possible une fibroscopie
- Mettre sous oxygène si SaO2 < 94%
- IPP
- En cas de Sd de Mallory Weiss : rien à faire
4.5. Corps étrangers ingérés
C’est souvent accidentel l’ingestion des corps étrangers.
Il s’agit souvent des huiles, des objets coupants ou pointus, des piles ou
des pièces de monnaie, clous.
Douleurs cervicales ou retro sternale lorsqu’il est bloqué au niveau de
l’œsophage et eut provoquer une hyper sialorrhée, une déglutition
douloureuse, une toux partant des vomissements ou de détresse
respiratoire.
Examen complémentaire
- Rx thorax ou radio d’abdomen sans préparation permettant de
mettre en évidence des C.E
En cas des corps étrangers transparents, on peut faire avaler à
l’enfant un produit de contraste pour aider à localiser
 Attitudes thérapeutiques
- Au niveau de l’œsophage : réaliser une fibroscopie pour l’enlever
- Si c’est un CE non traumatique…
Corps étrangers intra-gastriques
Du risque de perforation gastrique, les CE intra-gastrique sont extraits
s’ils sont de grande taille, s’ils sont toxiques, s’ils sont caustiques ou
traumatisants (aiguille, épingles, clou, lame de rasoir)
 Les autres CE non traumatisant de petite taille, non toxique ne
sont enlevés que s’ils persistent plus de 3 semaines.
La plupart de ces CE de petite taille migrent le long du TD pour
être éliminés dans les 24-72 heures. Dans ce cas, il faudrait
recommander un régime alimentaire avec beaucoup des fibres
(sombé, haricots, lenga)
 Piles, boutons et aimant : leur ingestion peut provoquer des
lésions sérieuses, des brûlures électriques des substances
toxiques.
 Lésions de nécrose par compression au niveau de l’œsophage, ces
objets sont à extraire lorsqu’ils sont au niveau de l’œsophage
4.6. RGO ET VOMISSEMENT
 Les formes simples de régurgitations ou vomissement sont très
fréquentes chez les nourrissons et surtout lorsqu’elles sont post
prandial et ne demandent aucun traitement si ce n’est que la
réadaptation au régime alimentaire
 On commence à s’inquiéter lorsqu’il y’a 3 régurgitations ou
vomissements au cours de la journée et qui dure plus de 3
semaines
 On s’inquiète aussi quand ils sont accompagnés d’hématémèse,
difficulté à s’alimenter, trouble de croissance
Les complications habituelles : œsophagite, hématémèse, méléna,
mauvaise prise pondérale.
Ces vomissements peuvent provenir d’une cause extradigestive qu’il
faut rechercher. Il peut s’agir :
- Pneumopathie
- Bronchite
- Asthme
Ou d’une pathologie ORL :
- Laryngite
- Stridor
- Sinusite et
- Otite à répétition
 Les malaises du nourrisson
Examen paraclinique : examen ORL, Rx thorax, phmétrie, endoscopie
digestive
Traitement :
 Si RGO :
- Position proclive à 30°
- Epaississement des repas
- Oméprazole
 Si vomissement transitoire : anti émétique pour une courte durée
CHAP 5 : URGENCES INFECTIEUSES
5.1. Fièvre aigue chez le nourrisson de moins de 3 mois
Chez un nourrisson de moins de 3 mois, toujours évoquer le
déroulement de la grossesse, période néonatale, recherche les critères
d’infections materno fœtal sévères.
Paraclinique
Bilan comprend : NFS, CRP, ECBU, hémoculture, coproculture, Rx
thorax
Toute fièvre aigue chez un nourrisson de moins de 3 mois est jusqu’à
preuve du contraire synonyme d’infection bactérienne.
L’objectif sera de dépister précocement et de traiter rapidement afin de
limiter de complication et des séquelles.
TRAITEMENT :
Antipyrétique (paracétamol)
Traitement étiologique : en cas d’infection bactérienne : mettre 3 ATB :
- Ampicilline
- Céfotaxime
- Aminoside
5.2. Méningite bactérienne
C’est une infection du LCR et des espaces méningés. C’est une
association à des degrés divers :
- Sd méningé
- Sd infectieux
- Sd encéphalitique
La méningite est une urgence diagnostique et thérapeutique absolue
conditionnant le pronostic vital et…
Diagnostic clinique
- Céphalée
- Photophobie
- Vomissement
- Raideur (si grand enfant)
- Hyperthermie ou fièvre
- Et souvent Sd encéphalitique (troubles de comportement, de
conscience, agitation)
- Convulsion
Signe de gravité : purpura, coma, hypotension, détresse respiratoire
Diagnostic paraclinique : NFS, CRP, Pro calcitonine, iono, glycémie,
urée, créatinine, hémoculture, PL (sur le LCR : cytologie, bactériologie,
Ag soluble, biochimie)
Démarche diagnostic
- S’il s’agit d’une méningite à pneumocoque : céfotaxime 300 mg
- S’il s’agit d’une méningite à Listeria : amoxicilline 200
mg/kg/jour + genta 3 mg/kg/j
- S’il s’agit d’une méningite à H. influenzae : ceftriaxone 100
mg/kg/j + genta 3 mg/kg/j
En cas de cytologie et biochimie positive et bactériologie négative : on
associe la genta et le céfotaxime
- Traitement adjuvent : antipyrétique + antalgique (paracétamol)
- Traitement pour HTIC ‘prévention) : position semi assise et éviter
l’hyperhydratation (apport hybride moins de 80 ml/kg/j
- Traitement anti infectieux : Dexaméthasone 0,1 mg/kg/j si
méningite à Haemophilus
 Surveillance biologique : après 48 H de traitement et PL après 5
jour de traitement
5.3. PURPURA FULMINANS OU MENINGOCOCCEMIE
Le purpura fulminans ou méningococcémie est un choc septique
foudroyant associé à un purpura extensif et à une CIVD.
Le purpura fulminans est une association de 3 syndromes :
1. Sd infectieux : fièvre, détresse respiratoire, céphalées et
vomissement
2. Sd purpurique sévère : se manifeste par des liaisons
pétéchiales ou purpuriques rapidement extensives sur tout le
corps pouvant évolué vers la nécrose
3. Etat de choc : qui s’installe dès le début de la maladie :
tachycardie, extrémité froide, cyanose, marbrure, polypnée et
oligurie
NB : tout purpura fébrile est à considérer jusqu’à preuve du contraire
comme une méningococcémie.
Un purpura fulminans est une urgence thérapeutique prioritaire, car en
absence des thérapeutiques, il y’a presque 100% des décès
Les critères de gravité
- Extension rapide des lésions purpuriques
- Présence des lésions nécrotiques
- Choc et fièvre sup à 38°
La PEC clinique comprend :
- Le comptage des lésions
- La surveillance des troubles hématologiques
- La surveillance du syndrome méningé
Les examens paracliniques : NFS, CRP, bilan de coagulation,
hémoculture, ponction lombaire
PEC thérapeutique :
Le traitement doit être mis en place sans délai. Ce traitement a 2
objectifs
1. La correction des troubles hémodynamiques et du choc
2. Le traitement étiologique (méningocoque) par une antibiothérapie
qui se fait soit par ceftriaxone ou le céfotaxime. La 1ère injection
de l’antibiotique dès la réception du malade : ceftriaxone 100
mg/kg ou céfotaxime 200 mg/kg ; ensuite, on apporte le
traitement selon un schéma bien établi :
a. Oxygénothérapie premièrement
b. 2 voies d’abord veineux périphériques càd 1 voie pour le
remplissage (correction des troubles hémodynamiques) et 1
voie pour l’antibiothérapie
3. Correction des troubles hémodynamique :
- Remplissage au sérum physiologique 20 ml/kg//30 minutes
- Perfusion de préférence par des macromolécules habituellement
au rythme de 60 ml/kg//24h
4. Poursuite de l’antibiothérapie : même s’il a déjà reçu la 1ère dose
à l’admission, on ajoute une 2ème dose de céfotaxime ou de
ceftriaxone après le remplissage
5. Amines vaso actives : dopamine et dobutamine
6. Antipyrétique : paracétamol IV
7. Ventilation assistée si multi défaillance
5.4. Fièvre prolongée
Il s’agit d’une fièvre au-delà de 38° c et qui dure plus de 7 jours avec
ou sans traitement
Recherche étiologique
L’interrogatoire qui doit définir la fièvre :
- Son début
- Sa durée
- Son intensité et
- Sa tolérance aux antipyrétiques
On doit chercher des signes fonctionnels associés tels que :
vomissement, diarrhée, maux de tête, douleurs abdominales. L’enfant
doit être examiné complètement.
Le bilan paraclinique :
- NFS
- CRP
- VS
- Fibrinogène
- Bilan hépatique
- ECBU
- Hémoculture
- Les sérologies virales (hep B, …)
- Rx thorax
- IDR (intradermo réaction)
- Coproculture
Etiologie
- Bactérienne fréquente : infection bactérienne, mucoplasma
chlamydien, salmonellose, légionellose
- Virale fréquente : VIH, CMV, EBV, hépatite virale et surinfection
au décours d’une infection à VIH
- Parasitaire : palu (plasm falc), leishmaniose, toxoplasmose,
trypanosomiase
- Fongique ou mycosique : candidose et aspergillose
- Tumorale ; leucémie aigüe, lymphome, histiocytose, sarcome
d’Ewing
- Inflammatoire : arthrite chronique juvénile, LED, KAWASAKI
5.5. Infections ORL
1. OMA :
Traitement de choix : amoxicilline 50 mg/kg/jr// 5 j si échec ceftriaxone
50 mg/kg/j// 3 j
2. Otite externe souvent liée à une collection liquidienne derrière le
tympan : amoxicilline et ibuprofène associé
3. Angine : amoxicilline
4. Sinusite : traitement de choix : Augmentin à la dose de 80 mg/kg
d’amoxicilline sur 10 j sauf en cas de sinusite ethmoïdale, l’enfant
doit être hospitalisé et on associe l’Augmentin aux aminosides
genta 3 mg/kg/j
CHA VI : URGENCES NEUROLOGIQUES
6.1. CONVULSIONS
Il s’agit d’une crise convulsive généralisée de simple clonie ou
convulsions à la suite d’une hyperthermie.
La définition différencie les convulsions hyperthermiques et non
hyperthermique
a) Convulsions non hyperthermique
Il faut différencier une crise inaugurale d’une crise répétitive chez un
épileptique connu.
La PEC comprend :
- La position latérale de sécurité
- La mise en place d’une canule de Guedel
- Valium 0,5 mg/kg en intra rectal
- Phénobarbital 5 mg/kg si les convulsions ne cèdent pas, ou
phénytoïne 20 mg/kg ou NESDONAL 5 mg/kg ou clonazepam
0,1 mg/kg, …… 6mg/kg
b) Convulsions hyperthermique
c) Elles sont très fréquentes avant l’âge de 2 ans et peuvent survenir
jusqu’à 5 ans. Elles sont sans rapport réelle avec l’intensité de la
fièvre (càd qu’on peut convulser à 38° comme à 40° c) le risque
de récidive est d’environ 40%
Cliniquement, il s’agit souvent d’une crise tonico clonique généralisée
et rarement une crise partielle localisée. La phase post critique dure
environ 20 minutes, elle peut aller jusqu’à l’obnubilation.
Attitudes thérapeutiques
- Position latérale de sécurité
- Libération des voies aériennes supérieures
- Valium intra rectal 0,5 mg/kg
- Antipyrétique
Examen clinique complet à la recherche d’une cause infectieuse, la PL
n’est pas obligatoire sauf si état neurologique post critique anormale ou
suspicion de méningite
6.2. Etat de mal épileptique
- A l’admission : PLS (position latérale de sécurité), canule de
Guedel, antipyrétique si fièvre, valium 0,5 mg/kg, faire des
prélèvements comprenant : NFS, CRP, glycérides, Urée, dosage
des toxiques
- A la 5ème minute si pas d’amélioration ; répétition de la dose de
valium
- A 10 minutes : si toujours des convulsions 3ème dose de valium
- A 15 minutes : si pas d’amélioration on passe au clonazepam 0,1
mg/kg en IM ou IV
- A 20 minutes : si pas d’amélioration phénobarbital 20 mg/kg en
30 minutes en dose d’attaque. Si on a le phenytoïne 10 mg/kg en
30 minutes en dose d’attaque
- Au-delà de 60 minutes on eut recourir au NESDONAL 5 mg/kg
En tout état de cause, il faudrait s’occuper de l’état général et recherche
étiologique
6.3. COMA CHEZ L’ENFANT
C’est une altération durable +/- complexe de la conscience et de la
vigilance de l’enfant et souvent lié à une maladie, un traumatisme ou
une intoxication. Il est témoin d’une souffrance cérébrale sévère qui est
souvent un processus évolutif dans le temps.
A l’anamnèse, il faut s’intéresser :
- Aux ATCD familiaux
- Aux ATCD personnels
- Aux signes précurseurs tels que : céphalées, vomissement, fièvre,
traumatisme et convulsions
- S’intéresser aux circonstances d’installation surtout si début
brutal ou progressif
- S’intéresser à la prise médicamenteuse
- Prise de toxine ou exposition au CO
A l’examen clinique :
Il y’a d’abord :
- L’évaluation primaire des fonctions vitales par l’échelle de
Glasgow
- Rechercher une augmentation de la PIC
- L’examen neurologique complet
- Signes vitaux généraux (T°, TA, FR)
Examen paraclinique (complémentaire) :
- NFS,
- Glycémie
- Iono
- Test hép
- Gaz de sang
- Lactate
- Bandelettes urinaires
- Recherche des toxiques et examen bactériologique,
- Test de la malaria
- Imagerie : scanner, IRM, fond d’œil, EEG
Etiologie :
 Probables :
1. Traumatismes :
- Hématome extra durale
- Fractures crâniennes
- Contusion cérébrale
- Syndrome du bébé secoué
2. Métaboliques :
- Déshydratation
- Hypoglycémie
- Acidocétose
- IR
- Insuffisance hépatique
- Hyperamoniémie
- Ingestion des toxiques
3. Causes infectieuses
- Méningite
- Encéphalite
- Abcès cérébral
- Neuro palu
4. Etat de mal épileptique
5. Processus expansif :
- Hématomes
- Tumeurs
- Hydrocéphalie
6. Causes vasculaires :
- Hématome
- Hémorragie méningée
- Thrombose veineuse
- Embolie
- Troubles de coagulation
7. Causes anoxiques
- Arrêt cardiaque
- Malaise grave du nourrisson
- Noyade
- Crise d’asthme sévère
8. Causes circulatoires : choc hémorragique, choc vagal
CHAP VII : URGENCES CARDIAQUE
7.1. Arrêt cardiorespiratoire chez l’enfant
La reconnaissance de cet arrêt cardio respiratoire doit être rapide car
chaque seconde qui coule peut être non récupérable.
On reconnait un arrêt cardio respiratoire lorsque :
- L’enfant est non reveillable
- Absence de respiration spontanée
- Absences des pouls
Les données de l’anamnèse doivent rechercher : une infection récente,
des symptômes digestifs, des symptômes respiratoires, une prise de
toxiques ou des médicaments, une fièvre sévère ou un syndrome de
pénétration.
L’ACR de l’enfant est le plus souvent un ACR secondaire lié à une
insuffisance respiratoire et/ou circulatoire
Etiologies
 Probables :
1. Causes respiratoires :
- Inhalation des CE
- DR sévère liée à l’asthme ou à la bronchiolite
2. Causes cardiaques :
- Myocardite
- Décompensation d’une cardiopathie méconnue
- Syndrome de QT long
- Hypovolémie suite à une déshydratation sévère
- Purpura fulminans
3. Causes neurologiques
- Méningite
- Etat de mal convulsif
4. Causes métaboliques
- Surtout l’hyponatrémie
5. Causes accidentelles :
- Accident des voies publiques
- Noyade
- Intoxication
Démarche thérapeutique
Suivre la séquence ABCD
- A : libération des voies aériennes sup
- B : ventilation
- C : massage cardiaque externe : 15 compressions/2 insufflations
- D : drugs ou médicaments : adrénaline 0,001 mg/kg/prise qu’on
répétera après 2 minutes
- Mettre une voie d’abord ensuite oxygénothérapie puis on
recherche les causes réversibles de l’ACR afin de les traiter (par
ex : hypoxie, hyper volémie par remplissage, hyponatrémie,
hypothermie, pneumothorax (insufflation), crise d’asthme sévère
- Défibrillation en cas d’une tachycardie ventriculaire
7.2. Insuffisance cardiaque
Il s’agit d’une incapacité du cœur à assurer un débit adéquat et une
oxygénation suffisante des différents organes
Diagnostic clinique
 Chez le n-né : elle se manifeste par une détresse respiratoire avec
collapsus circulatoire
 Chez les nourrissons : association des signes respiratoires avec
des signes digestifs qui peuvent être trompeurs. Càd de la plainte
fondamentale des parents peuvent être : refus du biberon,
vomissement ou mauvaise prise de poids
Les signes cardiaques se manifeste par :
- Hépatomégalie
- Cyanose
- Souffle cardiaque
- Abolition des pouls périphériques
 Chez l’enfant l’examen clinique doit rechercher : un galop, des
râles crépitants, une hépatomégalie, une turgescence jugulaire, un
reflux hépato jugulaire, tachycardie
Examen complémentaire : Rx thorax, ECG, écho cardiaque, examen
sang recherchant une gazométrie sanguine, iono, troponine, biologie
inflammatoire
Etiologie :
 Chez le n-né :
- Cardiopathies congénitales surtout cardiopathies avec shunt
gauche-droit (CA, canal atrio ventriculaire et CIV)
- Myocardiopathies néonatales
- Troubles du rythme pos anoxique péri natales
 Chez les nourrissons :
- Persistance d’une cardiopathie congénitale à shunt gauche droit
- Coarctation de l’aorte
- Myocardiopathies
 Chez l’enfant
- Myocardiopathies
- RAA
- Valvulopathies acquises
Démarche thérapeutique
a) Traitement d’urgence
- Position semi assise
- Oxygénothérapie
- Diurétiques (furosémide 1 mg/kg/dose renouvelable jusqu’à 6 fois
- Digoxine si pas d’amélioration avec les diurétiques (30
µg/kg/24h) ensuite on peut utiliser :
- Sédatif (diazépam 0,5 mg/kg, morphine 0,1 mg/kg) ensuite :
- Equilibre hydro électrolytique par des perfusions adaptées
b) Traitement à long terme :
- Digoxine per os : 1er médicament le + utilisé. Dose 1 mg/kg/j
associé souvent aux spironolactones 1 mg/kg/j
Mesures hygiéno-diététique
- Restriction liquidienne
- Restriction sodée
7.3. Bradycardie
C’est lorsqu’on a une FC e, dessous de 60 bpm. Traité par :
- Adrénaline
- Isuprel
- Atropine
- Défibrillation
7.4. Tachycardie
C’est une FC au-delà de 100 bpm avec des aspects particuliers tels que :
- Flutter
- Torsade de pointe
- Fibrillation ventriculaire
Ici la FC > 250 bpm
Molécules les plus utilisées :
- Avlocardyl (un propanolol)
- Amiodarone ou cordarone le plus souvent rencontré chez nous
- Lidocaïne
CHA VIII : URGENCES HEMATOLOGIQUES
8.1. PEC de l’enfant drépanocytaire
C’est une affection héréditaire de l’Hb due à la mutation de la chaine
beta globine qui est à l’origine d’une Hb modifiée, HbS.
La drépanocytose associe 3 catégories des manifestations :
a) Une susceptibilité aux infections
b) Des crises vaso occlusives
c) Une anémie chronique
Présentation clinique de la crise vaso occlusive
 Hand and foot Sd (Sd Pieds-mains)
Qui est caractéristique de la crise vaso occlusive de l’enfant de 6 mois
à 1 an
 Crise cérébrale :
Il s’agit d’un tableau ischémique transitoire, une somnolence ou des
convulsions
 Crise abdominale
Il s’agit des douleurs abdominales diffuses avec une abolition du
péristaltisme et distension abdominal qui peuvent être confondus avec
un abdomen chirurgical
 Crise ostéo-articulaire
Elle se manifeste chez l’enfant caractérisée par : des douleurs, une
impotence fonctionnelle, gonflement localisé, parfois fièvres
Les localisations préférentielles sont les os riches en tissu
hématopoïétiques : vertèbres, sternum, crosses articulaires
 Crise ostéo articulaire à une crise pulmonaire
Association d’une douleur thoracique avec des râles, frottements
pleural et fièvre.
La Rx thorax montre un infiltrat pulmonaire
 Priapisme
Peut entrainer des séquelles fonctionnelles importantes et définitives
Paraclinique :
- NFS
- Test de PATIL
- Test inflammatoires
- Electrophorèse de l’Hb avant transfusion
Démarche thérapeutique :
- Hyper hydratation alcaline : de préférence S. physiologique avec
bicarbonate
- Un bon positionnement : positionner selon le siège de la douleur
- Traitement antalgique : les plus utilisés :
a) Paracétamol 10-15 mg/kg/prise
b) Ibuprofène 5 mg/kg/prise
c) Spasfon 0,5 mg/kg
d) Fentanyl 0,2 mg/kg/h
e) Morphine 0,1 mg/kg/dose
f) Topalagic 0,5 mg/kg/prise
- Transfusion si anémie sévère
- Exsanguino transfusion surtout en cas de crise cérébrale,
pulmonaire et priapisme
8.2. Purpura thrombopénique idiopathique
C’est un Sd hémorragique qui est lié à une thrombopénie secondaire à
la destruction dans la rate des plaquettes sensibilisées par les auto ac
Démarche clinique
L’anamnèse peut révéler une consanguinité ou une thrombopénie
familiale.
Il faut rechercher une infection virale ou vaccination dans les mois
précédant l’apparition du PTI
Sur le plan clinique, le Sd hémorragique se manifeste par :
- Ecchymose
- Pétéchies
- Saignement muqueux
- Règles intarissables
Paracliniques :
- Hémogramme
- Réticulocytes
- Bilan de coagulation
- Ac anti plaquette
- Sérologie CMV, EBV, HIV, Hep ABC
Traitement :
Démarche thérapeutique
Objectif est de limiter le risque d’hémorragie sévère notamment
hémorragie intra crânienne.
Traitement par injection Ig 1g/kg en perfusion lente
Corticoïdes :
- Prednisolone 4 mg/kg/j//4j
- Dexaméthasone 20 mg/m2 sur 2 jours
8.3. Anémie
On se base sur l’Hb et VGM
Hb VGM
er
1 jour 16 108
7 jours 17 107
30 jours 14 104
60 jours 11,5 56
6 mois - 2 ans 12 78

2 ans - 6 ans 12 81

6 ans - 12 ans 13 86

12 ans – 18 ans 14 90

Clinique :
Il faudrait apprécier le degré et la tolérance de l’anémie. Il faut faire un
examen clinique complet
Paraclinique
- NFS
- Réticulocytes
- GS
- Recherche d’agglutinine irrégulière
- Bilan rénal
- G6PD
Etiologie
Si anémie microcytaire :
- Carence martiale
- Intoxication au plomb
- Sd inflammatoire
Si anémie normocytaire :
- Hémorragie aigue
- IR
- Anomalie constitutionnelle
- Causes toxiques et infectieuse
Si anémie macrocytaire :
- Hypothyroïdie
- Aplasie médullaire
- Déficit en vit B12
- Déficit e, folate
- Hémopathie maligne
- IR
- Leucémie
CHAP IX : URGENCES M2TABOLIQUES ET
NEPHROLOGIQUES
9.1. Diabète de l’enfant
A. Diabète inaugural
Se manifeste par :
- Hyperglycémie
- Acétonurie
- Glycosurie
- Polyurie
- Amaigrissement
- Polydipsie
- Acidose
Clinique :
Habituellement lors de la découverte d’un diabète inaugural, l’enfant
n’a pas des troubles digestifs et pas de déshydratation
Sur le plan biologique
- Hyperglycémie
- Hémogramme et acétonurie
- Gazométrie acidose (<7,20)
Traitement :
- Réhydratation orale en donnant de l’eau 8 ml/kg/h//2h ensuite
2l/m2 sur 24h
- Si alimentation impossible, passer à la perfusion S. mixte 10
ml/kg/h
- Après la réhydratation de 2h, insulinothérapie par voie SC 0,5-
1U/kg/24h en 4 prises
- Alimentation répartie en 3 ou 4 repas sur la journée
- Surveillance ionogramme toutes les 12h et surveillance glycémie
capillaire toutes les 3 h (dextro)
Objectif : avoir une glycémie entre 150-200 mg et une cétonurie négatif
B. Acidocétose sévère
- Déshydratation
- Polypnée
- Troubles de conscience
- Troubles digestifs
Biologie
- Hyperglycémie
- Glycosurie
- Acétonurie
- Acidose Ph < 7,20
- Perturbation de l’ionogramme notamment hyponatrémie,
hypokaliémie, acidose
PEC
Il faut d’emblée 2 voies :
- Pour corriger les troubles hydro électrolytiques
- Une autre pour la perfusion
Sonde gastrique si troubles digestifs
ECG si troubles digestifs
Démarche thérapeutique
1. Réhydratation
- Si choc, remplissage pendant les 20 premières minutes avec du S.
phys. ou Ringer lactate 20 ml/kg
- Dans les 2 premières heures : S. phys. 10 ml/kg/h
Il faudrait corriger les troubles électrolytiques
- Pendant les heures qui vont suivre 3 l/m2/24H
2. Insuline
IV en perfusion de 0,1U/kg/h d’insuline rapide
Surveillance
- Glycémie capillaire toutes les heures
- Ionogramme et gazométrie toutes les 3 heures
- Il faudrait refaire l’ECG si persistance de l’hypokaliémie
- Il faudrait faire un fond d’œil si troubles électrolytiques
importants
9.2. Hyperkaliémie
Kaliémie > 5,5 mmol/l
La kaliémie dévient néfaste lorsqu’elle est d’installation rapide et
différence des signes électriques (ECG)
Etiologies
Les causes fréquentes sont :
- Défaut d’élimination rénale (IR ou prise des diurétiques)
- Transfert du secteur extra cellulaire vers intra cellulaire (acidose
rhabdomyolyse)
- Excès d’apport
Les signes cliniques sont rares :
On trouve :
- Des signes sensitifs
- Des paresthésies
- Des troubles du rythme
- Parfois des collapsus
Si kaliémie très élevée : risque de mort subite
Signes électriques à l’ECG :
- Onde T ample, pointu et symétrique
- Aplatissement onde P
- Allongement espace PR
En cas de sévérité :
- Elargissement du complexe QRS
- Disparition su segment ST
Démarche thérapeutique
- Perfusion NaHCO3 à 42 pour mille %0
- Lasix 2 mg/kg
- Gluconate de Ca
- Et parfois insulinothérapie associée au G 30% 1 UI/kg en 1 fois
- Caexalate par voie orale ou intra rectal
9.3. Hyper natrémie
Natrémie supérieure à 146 mmol/l
Clinique :
- Faiblesse
- Confusion
- Soif intense
- Déshydratation
- Collapsus
- Coma
L’hyper natrémie est liée à une déshydratation intracellulaire et excès
d’apport Na+ et excès de perte d’eau.
La natrémie supérieure à 180 mmol/l est presque toujours mortelle
Démarche thérapeutique
 Réhydratation avec l’eau pure (orale)
- Sonde si patient conscient
- Voie veineuse avec S. glucosé hypotonique
 Epuration extra rénale ou dialyse
9.4. Hypokaliémie
Kaliémie inférieure à 3,5µmol/l
Causes :
- Carence d’apport
- Perte digestif ou rénale
- Transfert
Clinique
- Asthénie
- Hypotonie
- Myalgie
- Abolition reflexe ostéo tendineux
- Iléus paralytique
Signes électriques
- Onde T diminuée ou aplatie
- Dépression segment ST
- Onde Q augmentée
- Troubles du rythme
Kaliémie inférieure à 2 µmol/l presque toujours mortelle
PEC thérapeutique
- Traitement per os car hypokaliémie est souvent d’installation
progressive
- Aliments contenant du K+ (banane, pamplemousse)
- Sirop ou gélules de K+
Si intolérance digestive et signes à l’ECG : voie parentérale, perfusion
NaCl ou RL avec du KCl 2 méq/l on peut associer le MgSO4 pour la
résorption du K+
9.5. Hyponatrémie
Natrémie inférieure à 134 µmol/l
Elle est souvent asymptomatique. Peut se manifester par :
- Des crampes
- Myoclonies
- Confusion
- Délire
Démarche thérapeutique
La correction doit se faire de façon lente.
Si asymptomatique, on peut traiter uniquement par restriction hydrique.
Si symptomatique, perfusion S. phys. ou RL dans lequel on met du
NaCl 1-2 µmol/l/h
On peut également faire l’épuration extra rénale s’il y’a IR ou
oligoanurie.

Vous aimerez peut-être aussi