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Expose en Droit Sur Le Contrat
Expose en Droit Sur Le Contrat
INTRODUCTION
a) L’offre de contracter
b) L’acceptation de l’offre
c) La rencontre de l’offre et de l’acceptation
a) Le principe
b) Les exceptions au principe
a) L’exécution forcée
b) L’exécution par équivalent
1- L’obligation de résultat
2- obligation de moyens
1- La force majeure
2- Le fait de la victime
3- Le fait d’un tiers
CONCLUSION
INTRODUCTION
Le droit des obligations est l'ensemble des règles juridiques applicables aux obligations.
La notion d obligation est définie selon deux sens :
Un sens général, notion de devoir général qui pèse sur une personne (obligation pour
un père de déclarer la naissance de son enfant) et un sens particulier qui est celui du
droit des obligations et contrat ou la notion d'obligation se ramène au rapport de droit
en vertu duquel une personne que l'on appelle créancier est en droit d'exiger de l'autre
que l’on appelle débiteur, l'accomplissement d'une prestation.
Cette obligation peut avoir plusieurs sources parmi lesquelles figure le contrat. Le
contrat est une source légale, car réglementé par la loi et rend l’obligation plus ou moins
contraignante. Mais pour ce faire, nous analyserons les critères de formation du contrat,
ensuite son exécution et enfin les sanctions qui en découle en cas d’inexécution.
a) L’offre de contracter
L’offre émane d’une personne qui fait connaître son intention (à une ou plusieurs
autres) de conclure un contrat dans des conditions déterminées.
L’offre doit être précise et indiquer notamment la nature de la chose vendue, le prix, les
conditions de paiement…
Elle se manifeste sous diverses formes :
– l’offre expresse peut être écrite (catalogue, affiche, annonce…), verbale (camelot), en
ligne (via Internet) ;
– l’offre tacite résulte d’attitudes. Exemple: menu affiché à l’entrée d’un restaurant.
b) L’acceptation de l’offre
Le Code civil (art. 1108) prévoit quatre conditions de validité des contrats.
Il ne suffit pas que le consentement existe pour que le contrat soit valablement formé, il
faut aussi qu’il soit libre et éclairé. Cela suppose de vérifier l’absence de vices du
consentement tels que l’erreur, le dol ou la violence, comme le précise l’article 1109 du
Code civil.
1 L’erreur
3 La violence
La violence est une contrainte physique ou morale exercée sur l’autre partie afin
d’obtenir son consentement.
La Cour de cassation retient une nouvelle forme de violence : la violence économique.
La capacité d’exercice est la possibilité pour une personne d’exercer seule les
droits dont elle est titulaire.
Dans un souci de protection de leur patrimoine, les mineurs non émancipés et les
majeurs en tutelle ne peuvent contracter seuls.
c) L’objet du contrat
d) La cause du contrat
La cause du contrat est la raison pour laquelle les parties veulent contracter.
Elle doit être licite et morale.
Il existe, en droit des contrats, un grand principe : la liberté contractuelle. Les parties
peuvent définir librement le contenu du contrat, encore faut-il que ce soit licite. L'objectif est
d'appliquer un régime juridique correspondant. La classification permet une qualification. Ces
classifications peuvent se combiner voire s'additionner. Avant de rentrer dans le détail des
classifications, voici un tableau synthétique des différentes classifications :
Typologie Source Définition Exemples Intérêt de la
qualification
Contrat Art. 1102 Contrat faisant Contrat de vente, le * Preuve : art. 1325 C.c
synallagmatiqu C.c naître des vendeur est le créancier formalité du double.
e ou bilatéral obligations du prix et l’acheteur est le
réciproques à la débiteur du prix et * Exception d’inexécution
charge de chacune créancier de la chose. possible.
des parties.
* Résolution possible en
cas d’inexécution.
*Application de la théorie
des risques.
Contrat Art. 1103 Contrat faisant La donation. * Preuve art. 1326 C.c
unilatéral C.c naître des « mention écrite de la
obligations à la Seul le donateur s’oblige à somme ou de la quantité
charge d’une seule donner. en toutes lettres et en
des parties. Une chiffres ».
seule partie s’oblige
à l’égard d’une * Le contrat unilatéral
autre : l’une est doit être distingué de
créancière l’autre est l’acte unilatéral lequel
débitrice. naît de la volonté d’une
seule personne.
Contrat à titre Art. 1106 Contrat en vertu Le contrat de vente. Applications des règles
onéreux C.c duquel chaque partie de droit commun.
reçoit une
contrepartie de
l’avantage qu’elle
procure à l’autre.
Contrat à titre Art. 1105 Contrat par lequel La donation * Contrat intuitus
gratuit C.c une partie procure à personae : l’erreur sur la
l’autre un avantage personne est admise.
purement gratuit.
* La garantie des vices
cachés ne joue pas.
* La responsabilité du
débiteur pour
inexécution ou mauvaise
exécution est atténuée
du fait de l’absence de
contrepartie.
* La protection des
créanciers par l’action
paulienne est admise
facilement.
* Du fait de
l’échelonnement
Contrat Contrat dont la * La plupart des contrats * Portée limitée aux
individuel conclusion n’engage parties contractantes
que les parties et (effets relatifs du
leurs ayants cause contrat)
Contrat collectif Contrat produisant * Convention collective du * Rayonnement
des effets juridiques travail important du contrat
à l’égard de faisant échec à l’effet
personnes n’y ayant relatif.
pas consenti
Contrat de gré à Contrat dont le * Contrat de vente * Liberté contractuelle
gré contenu est totale
librement négocié
par les parties
Contrat Contrat dont le * Contrat bancaire * Non contraire au
d’adhésion contenu n’est pas principe d’autonomie de
discuté par les * Contrat d’assurance la volonté car le s
parties, mais imposé contractants ont la
par un contractant liberté de ne pas
puissant (contrat contracter
type)
* Contrô le des clauses
abusives.
Contrat forcé L. 5 juillet Contrat dont la * Assurance automobile * Liberté contractuelle
1985 art. conclusion est quant au choix du
8 imposée par la loi cocontractant
* Don manuel
Contrat Art. 2011 Contrat dont la * Contrat d’hypothèque * Acte authentique
solennel et 1832 formation nécessite obligatoire
un accord de * Contrat de donation
C.c volontés constaté * Acte authentique
dans un acte, sous * Contrat de société obligatoire
peine de nullité.
* Contrat de vente de * Acte sous seing privé
fonds de commerce. obligatoire
Contrat à titre gratuit ou contrat de bienfaisance : contrat dans lequel une partie
entend procurer un avantage à l'autre sans rien recevoir en échange (ex : la donation).
Contrat à titre onéreux : chacune des parties tire avantage du contrat (contrat de
travail, de vente, d'échange…).
Contrat unilatéral : obligation à la charge d'une seule partie (ex : testament, dons…).
Contrat commutatif : lorsque les prestations mises à la charge des parties sont définies
de manière définitive au moment de sa conclusion.
Contrat aléatoire : la prestation de l'une des parties dépend dans son existence ou son
étendue, d'un événement incertain (ex : contrat d'assurance).
Contrat innommé : aucune réglementation légale particulière (ex : contrat d'hô tellerie :
contrat de louage de services ou de biens, contrat de dépô t…).
Parfois, du fait de la liberté contractuelle, les parties créent des contrats atypiques :
contrat SUI GENERIS (= qui est son genre).
Le contrat est la loi des parties. Toutefois, dans un souci d’équilibre, le Code civil limite
la portée de cette « loi » en exigeant que les contrats soient exécutés de bonne foi.
Aux termes de l’article 1134, alinéa 1er, du Code civil : « Les conventions légalement
formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. »
Ce texte pose le principe de la force obligatoire des contrats passés entre les personnes.
Le contrat est donc la loi des parties, à condition, toutefois, qu’il ait été régulièrement
formé. En vertu de ce principe, les parties sont tenues d’exécuter l’arrangement
contractuel qu’elles ont négocié. De même, celles-ci ne peuvent pas modifier
unilatéralement le contrat.
Le dernier alinéa de l’article 1134 prévoit que les conventions « doivent être exécutées
de bonne foi ».
Est de bonne foi celui qui parle avec sincérité ou bien encore celui qui agit avec droiture,
franchise, honnêteté. La jurisprudence tire de cette disposition des conséquences
pratiques : les parties doivent exécuter loyalement les obligations mises à leur charge.
Par exemple, un chauffeur de taxi doit emmener son client à destination en empruntant
le chemin le plus court. Par ailleurs, les parties sont tenues à un devoir de coopération.
Par exemple, dans un contrat de travail, l’employeur et son salarié collaborent : ils
échangent des informations, travaillent ensemble.
Le contrat n’a d’effet qu’entre les parties contractantes. Ce principe dit de l’effet relatif
reçoit des exceptions.
a) Le principe
Aux termes de l’article 1165 du Code civil, « les conventions n’ont d’effet qu’entre les
parties contractantes ». Le contrat ne crée donc ni droits ni obligations à l’égard des
tiers (personnes étrangères au contrat).
Par exemple, le nouvel occupant d’un logement n’est pas tenu de poursuivre le contrat
de téléphone de l’ancien locataire ; ce contrat ne lie que les parties signataires.
b) Les exceptions au principe
Des tiers peuvent être concernés par le contrat. Un contrat peut créer une charge pour
autrui : par exemple, les héritiers qui acceptent la succession sont tenus par les contrats
passés par le défunt comme s’ils les avaient passés eux-mêmes; ils succèdent aux droits
et créances du défunt. Ils sont aussi tenus des dettes, sauf s’ils refusent la succession.
Un contrat peut profiter à autrui : il en est ainsi de la stipulation pour autrui. Dans cette
situation, une personne (le stipulant) obtient d’une autre personne (le promettant)
qu’elle s’engage envers une troisième personne (le tiers bénéficiaire) restée étrangère à
cette convention. L’assurance-vie utilise ce mécanisme : dans ce contrat, une personne
(le stipulant) convient avec son assureur (le promettant) que celui-ci versera une
somme d’argent à une troisième personne (par exemple, la fille du stipulant) à son
décès.
a) L’exécution forcée
Au cas où le débiteur refuserait de s’exécuter, le créancier peut exercer sur lui une
contrainte pour l’obliger à respecter les obligations mises à sa charge. Par exemple,
l’acheteur oblige son vendeur à livrer le matériel ; dans ce cas, on parle d’exécution
forcée. Le créancier va donc réclamer l’exécution en nature du contrat. L’exécution
forcée suppose la réunion de deux conditions.
D’une part, il faut une mise en demeure. Il s’agit d’un acte qui constate le retard du
débiteur et qui apporte la preuve du caractère volontaire de ce retard. Ce constat est
effectué par divers moyens, notamment la sommation. Cet acte, signifié par huissier, a
pour objet de mettre le débiteur en demeure d’exécuter ses obligations.
D’autre part, il faut un titre exécutoire. Ce titre, qui prend la forme d’un jugement ou
d’un acte notarié, permet de recourir, si besoin, à la force publique (ex. : une saisie
mobilière).
Dans certaines situations, l’exécution en nature n’est pas possible. Par exemple, une
pièce unique objet du contrat (tableau ou bijou) ne peut pas être remplacée par un objet
identique si cette pièce est perdue. Il faut avoir recours à une autre forme de réparation:
l’exécution par équivalent. Celle-ci se traduit par le versement de dommages-intérêts
par le débiteur au créancier. Les dommages-intérêts correspondent à une somme
d’argent versée au créancier et qui est destinée à compenser le préjudice subi du fait de
l’inexécution du contrat. Dans certains cas, les dommages-intérêts ne sont pas dus. Il en
est ainsi en cas de force majeure. Il s’agit d’un événement extérieur aux parties et
irrésistible. À titre d’exemple on peut citer la chute d’un arbre sain à la suite d’une
tempête.
La faute contractuelle n’est pas appréciée de la même façon selon qu’il s’agit d’une
obligation de résultat ou de moyens.
1 L’obligation de résultat
2 obligation de moyens
Dans l’obligation de moyens, le résultat n’est pas promis. Le débiteur s’est seulement
engagé à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour y parvenir. Si le résultat
n’est pas obtenu, le débiteur n’est pas présumé fautif. Pour établir une faute éventuelle,
le créancier devra lui-même la prouver, en démontrant qu’il y a eu imprudence ou
négligence de la part du débiteur. Par exemple, si le médecin ne guérit pas son patient, il
n’est pas présumé automatiquement en faute. Le patient devra prouver que le médecin
a commis une négligence ou une imprudence. Il devra démontrer que le médecin n’a pas
mis au service de son patient toutes les ressources de ses compétences.
1 La force majeure
La force majeure est un événement extérieur aux parties et irrésistible. Par exemple,
une tempête détruit un hangar dans lequel était entreposé de la marchandise
appartenant à une autre personne que le propriétaire.
2 Le fait de la victime
Le tiers est toute personne autre que la victime (le défendeur). Si le fait du tiers est la
seule cause du préjudice subi par la victime, le défendeur doit être exonéré. Par
exemple, un voyageur agressé dans un train par un autre voyageur invoque la
responsabilité contractuelle de la compagnie ferrovière ; celle-ci pourra écarter sa
responsabilité en prouvant que le dommage a été causé par le fait d’un tiers,
imprévisible et irrésistible.
L’inexécution d’un contrat synallagmatique, c’est-à -dire dont les obligations sont
réciproques, offre des voies de recours particulières. En effet, en cas d’inexécution de
ces contrats, il est possible de recourir à la résolution ou à la résiliation.
1 La résolution
2 La résiliation
Tous les contrats synallagmatiques ne sont pas susceptibles de résolution. Remettre les
choses au même et semblable état qu’auparavant est parfois impossible. Il en est ainsi
pour les contrats à exécution successive : par exemple, dans un contrat de travail,
l’employeur ne peut pas rendre au salarié sa force de travail. Dans ce cas, le contrat est
résiliable : ses effets passés demeurent, mais il ne peut plus produire d’effet pour
l’avenir. La résiliation est donc l’anéantissement pour l’avenir d’un contrat
synallagmatique à exécution successive.
CONCLUSION
Le contrat est, comme tout autre contrat, parfait lorsque les parties ont,
réciproquement et d’une manière concordante, manifesté leur volonté . L’accord
des parties doit porter sur les points essentiels du contrat.