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ECOLE TECHNIQUE DE BLIDA

Service Technique et Pédagogique

METHODOLOGIE D’ETUDE
DE LA PROTECTION CATHODIQUE
DES RESEAUX ACIER

Mise à jour : OCTOBRE 2010


SOMMAIRE

Pages

I - ETUDE PREALABLE :

I–1- ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT: (Evaluation du risque corrosion) 2


I-2- ETUDE DE LA PROTECTION PASSIVE 5

II-DETERMINATION DE LA VALEUR DE LA RESISTANCE D'ISOLEMENT

II - 1- PAR ESSAI : 5
II – 2- PAR ESTIMATION: 9

III - ETUDE DE LA PROTECTION CATHODIQUE : 10

III-1-DETERMINATION DES FORMULES POUR LE CALCUL DE LA PROTECTION

CATHODIQUE: 10

III-1-1- PROTECTION PAR ANODE SACRIFICIELLE :


10
III-1-2- PROTECTION PAR SOUTIRAGE :
18
III–1-3- EQUATIONS DE BASE :
25

IV- LA MISE EN SERVICE D’UNE INSTALLATION DE PROTECTION


CATHODIQUE 31

V- DOCUMENTS D’ INSTALLATION ET DE MISE EN SERVICE 32

VI-CONSTITUANTS DES SYSTEMES DE PROTECTION CATHODIQUE 39

1
ANNEXES 42

2
I - ETUDE PREALABLE :
La nécessité de réaliser la protection cathodique des ouvrages
métalliques enterrés ou immergés est une notion indispensable qui doit
être présente à l’esprit de ceux qui étudient et conçoivent ces ouvrages.

Avant de commencer la conception des installations, une étude


préliminaire est nécessaire, cette étude s’intéresse aux caractéristiques
de l’ouvrage ainsi qu’à son environnement immédiat. Ce n’est qu’ensuite,
lorsque toutes ces données auront été réunies, que l’étude proprement
dite pourra être réalisée.

Cette étude devra être entreprise dès la conception du projet et se


poursuivra en fin de travaux de pose de l'ouvrage.

I–1- ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT: (Evaluation du risque


corrosion)
Au moment de la conception de l’ouvrage, une étude de tracé est
préalablement nécessaire. Réalisée à partir de plans et des cartes
géologiques et géographiques.

Cette étude permettra d’évaluer le risque de corrosion de l’ouvrage en


question dans le milieu encaissons et de prendre les décisions
nécessaire pour diminuer ce risque

* Corrosivité des sols :

La corrosivité des sols vis-à-vis de l’acier est caractérisée par la


corrosivité naturelle due au tracé, elle est évaluée par une étude
géologique préalable ainsi que par les mesures de résistivité in situ. Ces
dernières permettent de déterminer les zones de terrain de fortes
résistivités (argiles, marais, sable, nappe...).
La détermination des risques de corrosion de l’acier dans le sol consiste à
évaluer l’agressivité du terrain encaissant.
L’agressivité d’un sol dépend principalement :
- de sa nature chimique,
- de son taux d’humidité,
- du PH,
- de la granulométrie,
- de l’aération du milieu.
3
Ces différents facteurs sont pris globalement en compte dans la
mesure de la résistivité du sol.
Une détermination de la résistivité à l’aide de la méthode des quatre
piquets (méthode de Wenner), en fonction de la distance qui sépare les
électrodes (piquets) insérés dans le sol, donne approximativement la
résistivité totale du sol à une profondeur plus ou moins égale au trois
quarts (3/4) par rapport à l’espacement des piquets*.
La description de la méthode est décrite comme suit :

- Se munir d’un mesureur de terre (Géohm) muni de quatre (04)


piquets de terre et le câble de raccordement,
- Planter les quatre piquets en respectant l’équidistance (distance
« a ») entre les piquets,

La distance « a » devra être fonction de la profondeur d’enfouissement de


la conduite « h » avec «h ≈ ¾ a ».

La formule concernant la valeur de la résistivité :

 = 2  a R (1)

 = résistivité (.m)
a=distance entre les piquets (m)
R= résistance, valeur lue sur le mesureur de terre(Ω)

- accorder les quatre piquets au mesureur de terre, en respectant


l’ordre de raccordement du plus prés au plus éloigné,

- S’assurer que les quatre entrées du mesureur de terre sont dé-


shuntées,

- Lire sur l’afficheur du mesureur de terre la valeur de la


résistance,

- Calculer suivant la formule (1) la valeur de la résistivité du sol.

Quelques exemples chiffrés cités dans le tableau ci-dessous :


Electrolyte Résistivité approximative (Ω.m)

4
Eau de mer 0.20 à 0.33
Eaux minéralisées 5 à 15
Eaux potables douces faiblement 50 à 100
minéralisées
Marais 3à8
Argiles et marnes 5 à 20
Tourbières 50 à 200
Alluvions anciennes 10 à 20
Limons des plateaux 30 à 50
Terre sablonneuse 50 à 150
Sable sec/graves 200 à 2000

* Corrosivité industrielle:

La corrosivité industrielle engendrée par les courants vagabonds


continus, est évaluée par la recherche des sources perturbatrices :
proximité des voies ferrées électrifiées ou d’installation de protection
cathodique ou autre installation industrielle qui sont reportées sur plans
de masse.
Si ces installations sont difficiles à éviter, il est conseillé de limiter le
parallélisme et le croisement avec les ouvrages gaz au strict minimum.

Si elles sont inévitables, il y a intérêt, de se rapprocher des


responsables des sous stations SNTF afin d’établir un drainage à
proximité.

Les effets de ce voisinage, éventuellement estimés au préalable, ne


peuvent être mesurés qu’après mise en place de la canalisation. Si
l’étude concerne une canalisation déjà posée, celle ci prend en compte
les variations de potentiel provoquées par les courants vagabonds, et
ceci se fait par des enregistrements des potentiels de l’ouvrage au moins
de 48 heures.
Ces mesures permettent de connaître l’état électrique de l’ouvrage
avec des zones anodiques et cathodiques

* Repérage des lignes électriques haute tension :


Les croisements et les parallélismes avec les lignes d’énergie haute
tension est particulièrement des pieds de pylône sont à éviter afin de
limiter les phénomènes d’induction électromagnétique ou de conduction,
ainsi que les risques de claquage du revêtement. Il est dans ce cas,
recommandé de respecter les distances minimales en fonction des
caractéristiques des lignes électriques.

5
* Encombrement du sous-sol:
L’étude s’attache à localiser toutes les structures métalliques enterrées
protégées ou non (croisement, parallélisme intersection) situées au
voisinage des travaux envisagés, afin d’éviter les influences mutuelles.

I-2- ETUDE DE LA PROTECTION PASSIVE


Compte tenu des surfaces à protéger, c’est la qualité de la protection
passive qui fixe l’importance du dispositif de protection cathodique. Plus
le revêtement isolant est performant, plus le dispositif de protection
cathodique à prévoir peut être allégé. L’action du revêtement dans l’étude
de la protection cathodique se traduit par l’existence d’une résistance
électrique d’isolement de la canalisation par rapport au sol.

Dans le cas de traversée des zones de terrains particulièrement


agressives, il est nécessaire de prévoir les renforcements des
revêtements des canalisations.

II-DETERMINATION DE LA VALEUR DE LA RESISTANCE


D'ISOLEMENT
La valeur d’isolement moyenne d’un ouvrage, n’est qu’un indicateur
du niveau d’isolement moyen de l’ouvrage. Elle est fonction de l’existence
des défauts de revêtement, mettant à nu l’acier du tube qui se trouve en
contact avec le terrain environnant.

De même, elle dépend de la résistivité du sol qui entoure l’ouvrage ;


Plus la résistivité du sol sera faible, plus la résistance d’isolement sera
faible et inversement. (dimensions de l’ouvrage et la nature du
revêtement).

II - 1- PAR ESSAI :

L’essai de protection provisoire permettra après vérification des


potentiels de l’ouvrage par rapport au sol de définir :

- l'intensité du courant nécessaire à la protection cathodique,

- la valeur de la résistance moyenne d’isolement.

Pour le réaliser, il faut disposer :


6
- d'une source de courant continu (pile ou batterie),

- d'une prise de terre d'essai qui servira de déversoir à proximité de


l'ouvrage, celle-ci peut être existante (piquet de clôture, grillage). Les dispositifs
utilisés soient à une certaine distance de l'ouvrage à protéger (au moins 10
mètres) ; à défaut on peut enfoncer dans le sol une ou plusieurs barres à mine.

Pour une intensité débitée par ce soutirage, on relèvera le long du réseau les
potentiels conduite-sol, trois cas peuvent se présenter :

- Les potentiels de P.C sont trop électronégatifs, l'intensité nécessaire doit


être inférieure à celle de l'essai. Il est utile, de procéder à un nouvel essai à une
intensité plus faible pour ne pas sur dimensionner les installations à mettre en
place..

- Les potentiels de P.C sont trop faibles ou ne sont pas atteints en tous les
points. L’intensité nécessaire à la P.C doit être supérieure à celle de l’essai. Il est
nécessaire de procéder à un nouvel essai à une intensité plus forte ou de
rechercher les défauts d’isolement.

Les potentiels de P.C sont atteints en tous points. L'intensité nécessaire à la


P.C correspond à celle de cet essai = I

Cas de courants vagabonds :

En présence de courants vagabonds ( variation instantanée du potentiel de


l’ouvrage) il est nécessaire de réaliser des enregistrements de potentiel en divers
points du réseau de façon à repérer le sens de circulation des courants et
localiser leurs zones de sortie.

1ère méthode :
La valeur de la résistance moyenne d'isolement d’une conduite peut être
calculée par la formule suivante :

Pour un tronçon donné la résistance d'isolement moyenne sera égale à :

R ( m²) = U x S = U x  D L
I I

R : valeur d'isolement moyenne approchée en .m²


7
U : moyenne des gains de potentiel déterminée en calculant la différence
entre le potentiel de l'ouvrage à courant établi, la valeur relevée lors de l’essai, et
le potentiel spontané (naturel) de l'ouvrage dans le sol avant l’essai ou le
potentiel à courant coupé (déclenché)

I : l’intensité débitée au cours de l’essai exprimé en ampère


S : surface extérieurs de l'ouvrage étudier ( à protéger) en m²
D : diamètre de la canalisation en mètre

L’essai d’isolement est réalisé au moyen d’une source de courant continu


(pile ou batterie) et d’un déversoir auxiliaire placé le plus loin possible de la
conduite (5 à 10 mètres ou plus). l’essai ne doit pas être réalisé par liaison avec
un réseau déjà sous protection cathodique, cela fausserait les résultats.

Mode opératoire

- Choisir un point d’injection à une des extrémités de la conduite par


exemple.

- Relever les potentiels à vide de la conduite à chacune des prises de


potentiel. S’assurer que les extrémités des prises de potentiel sont bien isolées
selon un procédé adapté.

- Mesurer la résistivité du sol en différents points si possible le long du tracé.

- Le déversoir de l’installation à mettre en place est à positionner le plus loin


possible de la conduite (5 à 10 mètres au minimum).

- Procéder à l’injection de courant à partir d’une source de courant auxiliaire


de telle manière que le potentiel conduite-sol au point d’injection soit de l’ordre
de – 1000 à – 1500 mV car on risque de sortir de la zone de linéarité de
l’évolution des potentiels en fonction du courant injecté.

- Mesurer le potentiel conduite-sol à courant établi à chacun des points


d’accès à la conduite et le courant débité pendant l’essai.

- Appliquer la formule mentionnée ci avant.

Remarque : pour avoir les deux mesures (marche/arrêt) on peut placer dans
le circuit un interrupteur périodique (12sec/ 3sec) pour éviter la polarisation de
la conduite.

8
2ème méthode :
Cette méthode peut s’appliquer pour les ouvrages de grande longueur, consiste à
procéder à une série d’injections de courant en un point donné de la conduite à
étudier, et à tracer la droite d’évolution des potentiels en fonction des courants
injectés. La connaissance de la pente de la droite ainsi calculée permet de
déterminer la résistance d’isolement moyenne de la conduite.

Mode opératoire

- S’assurer que les extrémités des prises de potentiel situées le long du


réseau sont bien isolées selon un procédé adapté.

- Mesurer la résistivité du sol en différents points si possible le long du tracé.

- Le déversoir de l’installation à mettre en place est à positionner le plus loin


possible de la conduite (5 à 10 mètres au minimum).

- Mettre en place un appareillage dans le circuit d’injection pour pouvoir


mesurer les débits.

- Procéder à des injections de courant croissant et de courte durée à une des


extrémités de la conduite au moyen d’une pile ou batterie et d’un déversoir
auxiliaire. Les injections de courant (5 ou 6) doivent être de courte durée de
manière à ne pas polariser la conduite étudiée. Le potentiel au repos devra être
constant pendant l’essai, et que le potentiel mesuré au point d’injection soit de –
1500mV.

- Relever à chaque injection au droit du point de mesure :


* le potentiel à courant enclenché,
* le potentiel à courant déclenché,
* le débit du courant.

- Tracer la droite U en fonction du courant injecté, et en déduire la


pente qui s’exprime en Ohm. Cette pente sera multipliée par la surface
extérieure de la conduite. et on aura la valeur de la résistance
d’isolement.

Remarque : La détermination de la résistance d’isolement doit être


effectuée en 2 ou 3 points de la conduite, les extrémités et la zone
centrale.

9
Si la valeur d’isolement, déterminée selon l’une des méthodes
décrites ci avant, est inférieure à la valeur théorique, une recherche de
défauts d’isolement doit être entreprise pour localiser :

- l’existence de contacts avec d’autres ouvrages,


- les raccords isolants manquants ou défectueux,
- les détériorations de revêtement.

II – 2- PAR ESTIMATION:

En absence d'éléments relevés sur le site d'essais, des valeurs


d'isolement sont données à titre indicatif dans le tableau ci dessous:
RESISTANCE
TYPE DE CONDUITE D'ISOLEMENT
EN
.m²
Réseau de canalisations enterrées avec revêtement très 500 à 1000
dégradé

Réseau maillé de canalisations enterrées avec 5000 à 15000


revêtement type C

Conduite d'acier enterrée avec revêtement type C 5000 à 100.000

Conduite d'acier enterrée revêtue en bande PE 104 à plus de


105
Conduite d'acier enterrée revêtue en PE extrudé 105 à plus de
106

* Les conditions de pose difficiles, la présence de sol très rocheux ou de


terrain imbibé d'eau peuvent abaisser les limites fixées dans ce tableau.

III - ETUDE DE LA PROTECTION CATHODIQUE :


La définition de la protection cathodique d’une canalisation procède à
la fois de calculs effectués à partir de paramètres à mesurer ou à estimer,
et de l’expérience du projeteur.
10
Les données de base pour le calcul et la conception des installations
de protection cathodique sont :
- La durée d’exploitation prévue pour l’ouvrage à protéger t (ans),
- Caractéristiques dimensionnelles de l'ouvrage : longueur diamètre,
épaisseur,etc
- valeur d'isolement de la structure revêtue et le cœfficient du
vieillissement du revêtement appliqué β,

-les résistivités du sol le long du tracé

III-1-DETERMINATION DES FORMULES POUR LE CALCUL DE LA


PROTECTION CATHODIQUE:

A- PROTECTION PAR ANODE SACRIFICIELLE :


Ce mode de protection n’est utilisée que pour la protection des réseaux
peu étendus (petites longueurs), doté d’un revêtement de bonne qualité
(une bonne résistance d’isolement) et pour lesquels on peut être sûr que
des extensions ne seront réalisées dans le futur.

a / Calcul de la résistance d'anode :

s 2L s 2.L
RA = Ln  RA = 0,366 Log
2.L d L d

RA: résistance d'anode en 


s : résistivité moyenne du sol en .m
L : longueur de l'anode en mètre
Ln : logarithme népérien
d : diamètre de l'anode en mètre
Log : logarithme décimal
Sachant que Ln = 2,33 Log.
b / Détermination du courant débité par l'anode :

sachant que U = IA . RA

U US - UA
11
 IA = =
RA RA

US : Potentiel seuil de protection = - 0,85 à - 1 V( mesurer par rapport


à l'électrode Cu/CuSO4 )
UA : Potentiel naturel de l'anode = - 1,55V pour le Mg et - 1,1V pour le
Zn
IA : débit de l'anode en Ampère
RA: résistance d'anode

c / Détermination du courant de protection du réseau :

Ix = i . S = i .  Dext . L

Ix : courant de protection du tronçon calculer pour chaque diamètre en


ampère
i : densité de courant en mA/m², calculer par la formule

Erep - Eprot ]
i =
Ris
Dans le cas ou la résistance d’isolement à été calculée par essai de
soutirage si non prise comme valeur estimée selon le tableau ci dessus.
Erep : potentiel de la conduite au repos (sans protection) =-0,75 ou
-0,4V (Cu/CuSO4)
Eprot : potentiel seuil de la conduite sous protection = - 1 V
(Cu/CuSO4)
Ris : une valeur estimée par le tableau I-b en fonction du revêtement
Dext : diamètre extérieur du tube
L : longueur du tube

d / Détermination du nombre d'anode pour un tronçon :

Ix i . Si .  Dext . L
N = = =
IA IA IA

N : nombre d'anodes pour protéger le réseau


Ix : courant de protection du tronçon de diamètre D en ampère
IA: débit d'anode en ampère

12
e / Calcul de la longueur qui sera protégée par chaque anode:

* Calcul de la surface externe Aext par mètre linéaire.

Aext =  . Dext en m² / par mètre linéaire de la conduite


(L = 1 mètre)
IA
* La longueur protégée par une seule anode est LA =
i . Aext

IA: débit d'une anode qui est calculer dans le paragraphe b


i : densité de courant calculer dans le paragraphe c en A/m²
Aext : surface calculer pour chaque diamètre de conduite en m

Exemple de calcul pour une protection par anode :

Supposons qu’on a un réseau acier revêtu en revêtement en type C, et constitué


de :2 Km de conduite en acier de diamètre 4’’ (Diamètre extérieur 114.3 mm)

Les caractéristiques des anodes en Mg à poser sont comme suit :


Poids de l’anode = 17Kg
Longueur de l’anode L = 73 cm
Diamètre de l’anode d = 16 cm

Résistivité moyenne du sol mesurée est s = 30 .m

a / Calcul de la résistance d'anode :


s 2L s 2.L 30 2x7310 -²
RA = Ln  RA = 0,366 Log = 0,366 Log
-
2.L d L d 73 10 ² 16 10-²

 que RA = 14,45 

b / Détermination du courant débité par une anode :

sachant que U = IA . RA

U US - UA -1 – (-1,55)

13
 IA = = = = 0,038 A = 38 mA
RA RA 14,45

 IA = 38 mA

c / Détermination du courant de protection du réseau :

[ Erep - Eprot ]
Ix = i . S = i .  Dext . L = x  Dext . L
Ris

Pour le réseau de diamètre 4’’ (Dext = 114.3 mm) et de longueur


2000m

S =  x 114.3 10-3x 2000 = 718.1 m²

 S = 718.1 m²

Ris estimée selon le tableau ci dessus = 1000  m²

-0,75 – (- 1)
i= = 0,25 mA/m²
1000

 i = 0,25 mA/m²

 Ix = 0 ,25 x 718.1 = 179.5 mA = 0,18 A

 Ix = 0,18 A

d / Détermination du nombre d'anode pour un tronçon :

Ix 0,18
N = = = 4.7 = 5 anodes
-3
IA 38 10
N = 5 anodes

Donc il faut 5 anodes pour protéger une longueur de 2 Km de conduite 4’’

e / Calcul de la longueur qui sera protégée par chaque anode:

14
* Calcul de la surface externe Aext par mètre linéaire.

Aext =  . Dext = 359.08 10-3m²/ par mètre linéaire de la conduite (L =


1 mètre)

La longueur protégée par une seule anode est

IA 38
LA = = = 423.3
-3
i x Aext 0,25 x 359.08 10

 que dans ces conditions 1 anode de 17 Kg peut protéger 423.3 mètres


de conduite 4’’

Exemple de calcul pour une protection par anode :


Supposons qu’on a un réseau acier revêtu en revêtement en type C, et constitué
de :

2 Km d’acier diamètre 300 mm


3,5 Km d’acier diamètre 80 mm

Les caractéristiques des anodes en Mg à poser sont comme suit :

Poids de l’anode = 17Kg


Longueur de l’anode L = 73 cm
Diamètre de l’anode d = 16 cm
Résistivité moyenne du sol s = 30 .m

a / Calcul de la résistance d'anode :

s 2L s 2.L 30 2x7310-²
R =
A Ln  R = 0,366
A Log = 0,366 Log
2.L d L d 73 10 -² 16 10-²

 que R = 14,45 
A

15
b / Détermination du courant débité par une anode :

sachant que U = IA . RA

U U -U
S A -1 – (-1,55)
 I
A = = = = 0,038 A = 38 mA
R A RA 14,45

 IA = 38 mA

c / Détermination du courant de protection du réseau :

[ Erep - Eprot ]
Ix = i . S = i .  D . L ext = x  D .L
ext

Ris

Pour le réseau de diamètre 300 (Dext = 323,9 mm) et de longueur 2000m

S =  x 323,9 10-3x 2000 = 2035m²

 S = 2035m²

Ris estimée selon le tableau ci dessus = 1000  m²

-0,75 – (- 1)
i= = 0,25 mA/m²
1000

 i = 0,25 mA/m²

 Ix = 0 ,25 x 2035 = 508,8 mA = 0,51 A

 Ix = 0,51 A
d / Détermination du nombre d'anode pour un tronçon :

Ix 0,51
N = = = 13,4 = 14 anodes
IA 38 10-3
N = 14 anodes

16
Donc il faut 14 anodes pour protéger une surface de 2035m²

e / Calcul de la longueur qui sera protégée par chaque anode:

* Calcul de la surface externe Aext par mètre linéaire.

Aext =  . Dext = 1018 10-3m²/ par mètre linéaire de la conduite (L = 1


mètre)

IA 38
La longueur protégée par une seule anode est : LA = =
= 149
i x Aext 0,25 x 1018 10-3

 que dans ces conditions 1 anode de 17 Kg peut protéger 149 mètres de


conduite 300 ( 152 m² )

Pour la conduite diamètre 80 et de longueur de 3,5 Km la démarche est la


même donc les résultats obtenus sont :

RA = 14,45 

IA = 38 mA

S = 977,51m²

i = 0,25 mA/m²

Ix = 244,4mA = 0,24A

N = 6,5 = 7 anodes

1 anode avec les caractéristiques données ci dessus peut protéger 544


mètres de conduite 80 (152m²).

Le nombre total d’anodes qui puisse protéger un réseau de 4,5Km (2Km 


300 et 3,5 Km  80) est de 21 anodes en Magnésium.

Conclusion :

17
Ce nombre d’anodes qui est important (21) est du à la résistance d’isolement
qui est faible (1000 .m² ) et à l’importance de la longueur du réseau (4,5Km).

Pour cela il est recommandé de protéger par anode sacrificielle que les
réseaux peu étendus (petites longueurs), doté d’un revêtement de bonne qualité
(une bonne résistance d’isolement) et pour lesquels on peut être sûr que des
extensions ne seront réalisées dans le futur.

Elles peuvent aussi être installées pour jouer un rôle de mise à la terre
électrique des ouvrages ( cas des influences avec d’autres structures
métalliques).

III-1-2- PROTECTION PAR SOUTIRAGE :

Le soutirage de courant s’emploie chaque fois que l’intensité nécessaire à la


protection est importante :

- Conduites enterrées revêtues, dont la longueur dépasse quelques


kilomètres,

L’étude permettra de définir :

- le type et la puissance des installations de protection,


- leur implantation géographique, en particulier celles des masses anodiques,
- le nombre et le positionnement des dispositifs de contrôle(prises de
potentiels).

Dans tous les cas, il sera tenu compte du vieillissement possible de


l’isolement de la canalisation, pour déterminer la puissance de l’installation.

Avant de déterminer les formules de calcul on doit expliquer les


principales notions, et de donner certains paramètres qui entrent dans les
calculs à savoir :

a/ Potentiel d’injection
Le potentiel d’injection est défini comme étant l’abaissement du
potentiel qu’on doit assurer au point de soutirage afin d’avoir aux
extrémités de la conduite des valeurs inférieures aux seuils de protection
(<-850 mV / Cu/CuSO4).

b/ Courant de protection
18
Il est défini comme étant l’intensité de courant nécessaire à injecter
dans la structure( le rail) afin d’assurer un abaissement du potentiel(la
conduite) par rapport au critère de protection.

c/ Résistance longitudinale de la conduite :


Les ouvrages métalliques traversés par le courant de protection sont
considérés comme des conducteurs, ces conducteurs présentent une
résistance au passage d’un courant électrique.

Cette résistance est appelée résistance longitudinale et dépend de la


nature du matériau et de ses dimensions.

Elle est donnée par la formule suivante :


a a
r = = [ .m-1]
 x e (Dext - e)  x e Dext

r : résistance longitudinale de la conduite en .m-1


a : résistivité de l'acier qui varie entre 17.10-8 et 24 10-8 .m
e : l'épaisseur du tube en m (il est fonction du diamètre)
Dext : diamètre extérieur de la conduite en mètre.

d/ Résistance transversale de la conduite

La résistance transversale R est exprimée en  m, est la résistance


électrique par rapport au sol d’un mètre de canalisation revêtue.

Ris a 8L
R= ou R= (Ln -1) [ .m ]
.Dext 2 Dext

R : résistance transversale de la conduite en .m


Ris: résistance d'isolement en .m² calculée ou estimée
(voir Chap.II).
Dext : diamètre extérieur de la conduite en mètre.
.Dext : Périmètre (P).

e/ Coefficient d'atténuation :

=r/R [ m-1]

r : résistance longitudinale de la conduite en .m-1


19
R : résistance transversale de la conduite en .m

Ce coefficient varie de 1 à 20 x 10-5 m-1, il est inversement


proportionnel à la valeur d'isolement, plus la valeur d'isolement est
importante plus le  est faible et plus la portée de soutirage est
importante.

f/ Résistance caractéristique:

Rc =  r R [  ] La résistance caractéristique d'un tronçon


représente la résistance de terre d'une conduite de longueur infinie.

g/ Calcul du courant de protection (structures compactes ou des


surfaces réduites):

Dans ce cas on peut utiliser la notion de la densité de courant de


protection pour calculer le courant de protection

* Cas ou Ris connue :

I = i . ST = i .  i = 1.Dext i . Li

I : courant de protection du réseau en ampère


[ Erep - Eprot ]
i: densité de courant en mA/m²,
calculer par la formule i =

Ris

Ou déterminer à partir de l’essai.

Erep: potentiel de la conduite au repos (sans protection) = - 0,75 ou


0,4 V (Cu/CuSO4)
Eprot : potentiel seuil de la conduite sous protection = - 1 V
(Cu/CuSO4)
Ris : une valeur estimée par le tableau du Chap.II en fonction de la
nature du revêtement
Dext : diamètre extérieur du tube.
L : longueur du tube.

* Cas Ris non connue


20
Si on ne connaît pas la valeur de la résistance d’isolement (R is), on
peut prendre la surface nue de la conduite (c-à-d la seule surface à
protéger), suivant le type de revêtement et les difficultés de pose X la
densité de courant donnée par divers auteurs dans les différents
milieux =I

Remarque : Compte tenu de nombreuse hétérogénéité de la structure


et du sol, la densité de courant nécessaire est difficile à appréhender,
mais des expériences ont permis d’évaluer la densité de courant de
protection pour des métaux de différents milieux. Elle est définie par une
valeur moyenne égale à la totalité du courant de protection divisée par la
surface totale de l’ouvrage à protéger.

Les densités de courant données par divers auteurs dans les


différents milieux sont données dans le tableau ci dessous:

DENSITE DE
TYPE DE CONDUITE COURANT
mA/ m²
Réseau de canalisations immergées avec revêtement 0,5 à 1
type C

Réseau de canalisations enterrées avec revêtement type 0,3 à 0,6


C dégradé

Conduite d'acier enterrée avec revêtement type C en bon 0,01 à 0,15


état

Conduite d'acier enterrée revêtue de PE ou d’époxy 0,001 à 0,1

* Ce tableau reflète l’expérience acquise. Il est donné à titre indicatif et ne


saurait justifier à lui seul un calcul de protection cathodique:

h/ Détermination du poids du rail :

D'après la loi de faraday on sait que la consommation du fer est de


9,15 Kg/Amp.an

21
 P = 9,15 x I x t [ Kg ]

P : le poids du rail qu'il faut pour un débit de courant I


t : la durée de vie du rail voulue ( 20 à 30 ans)

i / Détermination de la longueur du rail:

Sachant que 1 mètre linéaire du rail = 46 kg 

L = P / 46 [m]

L : longueur du rail en mètre


P : poids du rail en Kg

j/ Calcul de la résistance de terre d'un déversoir:

La résistance de terre d'un déversoir doit être calculée pour être


compatible avec les possibilités du générateur de courant continu, qui
fourni le courant nécessaire pour la protection du réseau, compte tenu
des extensions prévisibles. Cette résistance dépend de la forme du
déversoir, de ses dimensions et de la résistivité du sol.

 Pour le rail posé horizontalement :

0.366 s 3L 3L
R= x [Log + Log ]
L 2d 8h

R : résistance de terre d'un déversoir en .


s : résistivité du sol en .m
L : longueur du rail en m
d : diamètre du rail en m = 0.10m
h : profondeur de pose du rail en m
Log : logarithme décimal.

 Pour le rail posé verticalement :

0.366 s 3L
R= x [Log ] = R1
L d

22
 Pour les anodes posées verticalement :

= R1

Rv : Résistance de terre en (),


s : résistivité du sol en ( m),
L : longueur de l’anode en (m),
d : diamètre de l’anode en (m).

 Pour les anodes posées horizontalement :

= R1

Rh : Résistance du déversoir horizontal ,


L : Longueur de l’anode (m),
t : profondeur de pose de l’anode,
d : diamètre de l’anode et de son backfill (m).

Cette résistance peut être déterminée pour chaque type de déversoir à l'aide
des courbes théoriques voir en annexe donnant :

R / s = f ( longueur du déversoir),
R / s = f (nombre des anodes),.

Remarques : voir annexe pour le détail concernant la protection cathodique


par soutirage avec déversoir en anodes Fesi .

Pour une longueur donnée du rail ou un nombre déterminé d’anodes on


détermine
R /s en %, et pour avoir la résistance on multiplie ce rapport par s .

Exemples :

1/Pour un rail de longueur 50 mètres R /s = 3 %

23
Dans un terrain de 60 .m, le déversoir aurait pour résistance
R = 0,03 x 60 = 1,8  = R1

2/ Pour 4 anodes en FeSi, R /s = 8%,

Dans un terrain de 60 .m, le déversoir aurait pour résistance

R = 0,08 x 60 = 5,2  = R1
Remarques :
* Généralement la pose des déversoirs se fait horizontalement, car cette
technique est simple, et demande moins de moyens.

* Estimation de la longueur du déversoir : l’hypothèse de calcul est basée sur


la détermination de la résistance du déversoir à la plus faible valeur possible
pour éviter une tension trop élevée aux bornes du générateur de courant, la
valeur de 1  est considérée comme très bonne et les valeurs de 2 à 3  très
acceptables. Pour assurer cette faible résistance du déversoir, il faut choisir
l’emplacement à des zones de faible résistivité.

k/Détermination de la puissance de soutirage :

UIs R I²s
P= = [ Watt ]
 

 : le rendement du redresseur en générale il est de 60 à 75 %


R : la résistance du circuit = Ri = R1 + R2+R3+R4
R1 : résistance du déversoir/sol
R2 : résistance de la conduite /sol
R3 : résistance de la conduite
R4 : résistance des câbles

* calcul de R1 : voir paragraphe j pages 22,23.

24
* calcul de R2 voir le graphe donnant la résistance de la conduite en
fonction de la distance qui sépare le déversoir de la conduite, et selon les
différentes résistivités du sol: Voir annexe page 36.

* calcul de R3

a.LT a.LT
R3 = =
ST .Dext e

* R4 négligeable devant toutes ces résistances varie entre 0,279 et 0,07


Donc le dimensionnement du redresseur est donnée par la tension, l’intensité
et la puissance.

III.1.3- LES EQUATIONS DE BASE :

Le calcul des paramètres de la protection cathodique est basé sur le courant


de protection, donc le calcul de ce paramètre se fait selon la structure à protéger.

a/ Cas des structures longilignes

Dans le cas des ouvrages longilignes (canalisations) et homogènes, il faut


tenir compte de la résistance électrique de l’ouvrage, car elle provoque un effet
d’atténuation du courant. Voir les formules mathématiques pour le calcul de
l’intensité et du potentiel d’injection.

Etablissement des formules mathématiques pour le calcul du E et I ( Lois


télégraphistes)

Le passage du courant, détermine dans la conduite un abaissement de


potentiel, cet abaissement et l'intensité de courant sont variables, le long de la
canalisation et suivent une loi exponentielle, soit donc :

Es = gain de potentiel de la canalisation par rapport au sol au droit de


soutirage voir Fig. pris au point x = 0, (abaissement du potentiel au point O)
Is : L'intensité du courant de soutirage pris au point x = 0

25
E x: Le gain de potentiel de la canalisation par rapport au sol par suite du
soutirage au point x (abaissement du potentiel au point x).
I x : L'intensité du courant circulant dans la conduite à une distance x du
point de soutirage
r : Résistance longitudinale de la conduite en .m-1
R : Résistance transversale de la canalisation (résistance d'isolement) en
.m
( R=Ris/ . Dext
O : Le point de soutirage du courant et origine des longueurs
L : La longueur de la canalisation à protéger
X : abscisse d’un point à une distance x de l’origine.

Dans un élément de canalisation dx situé à une distance x de l'origine,

Is
Es

Ex
I=0
EL
0

X L-X

L
Raccord
isolant

Redresseur
déversoir

26
Détermination du courant de protection

- l’entrée du courant dans la structure est représentée par l’équation :

(1)
Au point de soutirage l’abaissement de potentiel de soutirage Es est
maximale, diminue au fur et à mesure que x croit, donc :

- la chute de potentiel dans ce tronçon dx parcouru par le courant Ix est:

dEx=rIx dx (2)

En dérivant l’équation 1, on a :
(3)

 (4)
La solution générale est :
Ex=Aex+Be-x (5)

(6)

Les constantes A et B sont déterminées pour x=0 à partir des équations (5) et
(6) :

Ce qui conduit aux équations suivantes :

Ex = E0 ch  x + RC I0 sh  x(7)
Ix = I0 ch x +E0/ RC sh  x (8)
Eo : Potentiel au point de soutirage en mV,
Io : intensité de protection au point de soutirage (A),
α : coefficient d’attenuation,
27
Rc : résistance caractéristique d’un tronçon en Ω.

*Le calcul de Ex et Ix est possible en tout point M de la conduite en


fonction de Io et Eo
* Cas d’une conduite finie (longiligne homogène)

Soit une structure de longueur L et EL l’abaissement de potentiel à son extrémité,


en ce point l’intensité qui circule dans la structure devient nulle (I L = 0).

ce qui conduit aux équations


(5) Ex = EL ch (L - x) (9)
EL
(6) Ix = sh(L - x ) (10)
Rc

EL est le potentiel à obtenir à l’extrémité opposée du soutirage (valeur


minimale du potentiel à atteindre).

Donc en tout point de la structure finie on a la relation :

Ex
Rt = = Rc coth (L – x)
Ix
Ex = Rc coth (L – x) Ix (11)

El : est le potentiel à obtenir à l’extrémité opposées du soutirage


(valeur minimale du potentiel à atteindre).
Rt : est la résistance de terre de la conduite, en se fixant Es qui
représente le gain de potentiel en extrémité de la conduite on peut déterminer I s
courant de soutirage.

Par contre en pratique ces dernières équations, qui sont les plus
souvent utilisées pour les conduites finies car elles relient l’abaissement de
potentiel ou l’intensité au point de soutirage avec l’abaissement de potentiel à
l’extrémité de la structure.
Pour x = 0 

Ex = E 0 = E s (12)

Ix = I 0 = I s  (13)

28
Es
Ex = E0 = Es = Rc coth L Is  = Rc cothL = Rt
Is

Dans le cas d’une conduite définie en longueur, diamètre, épaisseur,


résistivité et la résistance d'isolement, on peut calculer l’intensité nécessaire
pour protéger l’ouvrage par la formule (10). Si on se fixe un potentiel en
extrémité de - 1 volt (Cu/CuSO4), on obtient directement la valeur de Is au
point de soutirage et par la formule (9) le potentiel Es de la conduite en ce point.

* Structure longiligne homogène demi-infinie

Pour une structure demi-finie, on peut écrire que pour x tend vers , Ix tend
vers 0. En remplaçant ces conditions dans l’équation (8) :

Ix = I0 ch x - E0/ Rc sh x

Quand x   Ix  0  E0 = I0 Rc coth x  E0 = I0 Rc (*) (car


pour x grand cothx =1), en on déduit de :

(8)  Ex = E0 e - x (14)
(9)  Ix = I0 e- x (15)

En tout point M de la structure Ex = Ix RC

*Cas d’une structure composée d’un tronçon prolongé par une partie demi-
infinie de caractéristiques différentes

Soit un tronçon (1) de longueur L et de caractéristiques r1, R1, 1 et RC1


connecté à son origine à un poste soutirant un courant I0, qui y produit un
abaissement de potentiel E0. Le tronçon est protégé à son extrémité, comme
l’illustre la figure 2 par une partie demi - infinie (2) de caractéristiques r2, R2, 2
et RC2 . Désignons par EL l’abaissement de potentiel à l’interface entre le tronçon

29
1 et la partie demi - infinie 2 de la structure et par I L le courant qui circule à ce
niveau.

Soutirage
(E0) (Ex1) (1) (EL ) (2) (Ex2)
0 M1 M2

I0 Ix1 IL Ix2

0 x1 L x2

Situation sur un tronçon protégé par une partie demi-infinie

L’abaissement du potentiel et l’intensité correspondant à un point M 2 (x2) de


la partie (2) revient à écrire :

Par ailleurs l’équation (*) donne : EL=Rc2 IL (**)

L’abaissement du potentiel et l’intensité correspondant à un point M 1(x1) du


tronçon (1) peuvent être calculés à partir des équations ci après :

Ex1 = A e1x1 + B e-1x1 (16)


Ix1 = 1/Rc1 (A e1x1 - B e-1x1 ) (17)

En remplaçant x=L on a Ex1=EL et Ix1=IL dans les équations (6) et (7) , on peut
avoir la valeur des coefficients A et B.

(18)
(19)

Pour x1=0, on obtient les expressions de E0 et I0 en fonction de EL et IL:

(20)
30
(21)
Remarque :

En faisant IL = 0 dans ces équations on retrouve les équations


correspondantes pour une structure finie.

Après l’étude préalable et le calcul de protection cathodique qui a permis de


déterminer le courant de protection, le dimensionnement du redresseur et le
choix de l’emplacement du dispositif de protection cathodique par courant
imposé on procèdera à la mise en service de l’installation.

IV- LA MISE EN SERVICE D’UNE INSTALLATION DE PROTECTION


CATHODIQUE

IV-1. OBJECTIF

Lors de mise en service d’un dispositif de protection cathodique, on


s’assure :

- que le critère fondamental de protection cathodique (<-850mV) est obtenu en


tout point de l’ouvrage,

- que tous les joints isolants sont efficaces,

- qu’il n’y a pas de contact entre la conduite et le fourreau

- qu’il n’y a pas de contact avec les structures voisines, ou d’influence


dommageable.

IV-2. PROCÉDURE DE MISE EN SERVICE

Cette procédure comporte les opérations suivantes :

- visites de tous les points de mesures prévus sur l’ouvrage,

- mesure des potentiels (marche /arrêt pour protection par courant imposé), ces
mesures seront effectuées sur toutes les prises de potentiel, joints isolants, prises
fourreaux etc..

31
- mise en service de la P.C et réglage préliminaire des soutirages de courant en
fonction des paramètres déterminés lors de l’étude,

- relevé des potentiels, des postes de soutirages en service et enregistrement


durant au moins 24h s’il y a risque de l’existence des courants vagabonds

Ces mesures permettront :


- de calculer la valeur d’isolement moyenne de la conduite, et d’en déduire la
qualité globale de son revêtement,

- de juger de l’efficacité des raccords isolants,


- de mettre en évidence et d’éliminer les contacts fortuits avec les autres
structures métalliques, en faisant la recherche de défauts,

- de confirmer éventuellement la présence des courants vagabonds, et de prévoir


les dispositions à prendre pour neutraliser leurs effets,

- de déterminer les besoins réels en courant pour assurer la protection


cathodique de l’ouvrage, d’ajuster en conséquence le dispositif de protection
( avoir en tous les points de la structure un potentiel < -850mv).

V- DOCUMENTS D’ INSTALLATION ET DE MISE EN SERVICE

Après mise en service des installations de protection cathodique, un dossier


doit être constitué et il comprend ce qui suit :

- les caractéristiques du réseau, la liste des éléments pris en compte lors de


l’étude, le projet avant la mise en service et la date de mise en service,

- un plan de conduite avec repérage des points de contrôle, des points de


raccordement des installations de P.C, des équipements spéciaux etc.. ,

- le dispositif des installations, avec caractéristiques et référence des matériels


utilisés, y compris schéma cotés précisant l’implantation des différents éléments
( distance, profondeurs et orientations) ainsi que toutes les informations utiles à
la bonne marche et à la maintenance de l’installation,

- les caractéristiques de réglage et de fonctionnement des appareillages et les


résultats des mesures effectuées avant et après mise en service, ainsi que la liste
des travaux complémentaire à réaliser,

32
- Le dossier ainsi constitué doit être archivé et conservé durant toute la durée de
vie de l’ouvrage, et à le compléter à chaque modification .

Exemple de calcul pour une protection par soutirage

Supposons qu’on a un réseau acier revêtu en revêtement type C, et


constitué de :

2 Km d’acier diamètre 300 mm


3,5 Km d’acier diamètre 80 mm
Résistivité moyenne du sol s = 30 .m
Résistivité de l’acier a = 17 10-8 .m

1/Caractéristiques physiques S =  Dext L

Diamètre Diamètre Epaisseur Longueu Surface


Nom. (mm) ext. (mm) (mm) r (m²)
(m)
300 323,9 4 2000 2035,12
80 88,9 3,2 3500 977,51
St = 3012,6 m²

2/Calcul des paramètres r, R,  et Rc

Ris a été estimée selon le tableau de la phase 1, la valeur prise est celle ou le
revêtement type C est dégradé Ris = 1000 m²

Diamètre Diamètre Epaisseur Résistance Résistanc Coefficie Résistanc


Nom. ext. (mm) (mm) r en (m-1)
e nt e Rc ()
(mm) -1
R en  (m )
(m)
-5 3 -4
300 323,9 4 4,18 10 0,98 10 2,06 10 0,20
80 88,9 3,2 19,02 10-5 3,58 103 2,30 10
-4
0,83

3/Calcul du courant de protection

a/ Cas ou Ris est connue = 1000  m²

- Calcul de la densité de courant :

33
i = (Erep – Eprot )/ Ris

Erep = - 0,58 V
Eprot = -1 V  i = 0,42 mA/m²

I = i St = 0,42 x 3012,6 = 1,3 A

Pour cette valeur nous ajoutant 1 A de part et d’autre de l’emplacement du


soutirage et ceci pour les futures extensions, Ce qui donne un courant de

Is = 3,3 A

b/ Cas ou Ris non connue : selon le tableau du parag.g, la densité de courant


estimée pour un réseau enterrée avec revêtement type C dégradé, est de
moyenne de 0,45 mA/m²
I = 0,45 x 3012,6 = 1,36 A  Is = 3,36A.

4/Calcul des caractéristiques du rail

*Calcul du poids
P = 9,15 I t pour t = 20ans  P = 9,15 x 20 x 3,36 = 615Kg

P = 615 Kg

* Calcul de la longueur
L = P/46 = 13,5m L = 13,5 m

* calcul de la résistance
Pour L = 13,5m  R = 2,31  > 1
Donc il faut rechercher la longueur pour une résistance égale à 1 Ohm
- L = 20 R = 1,74 
- L = 30 R = 1,29 
- L = 40 R = 1,04 
- L = 42 R = 0,998 
La longueur du rail doit être égale à 42 mètres 

L = 42m , P = 1932 Kg

CALCUL DE IS ET E S SELON LES LOIS DES TÉLÉGRAPHISTES

Pour des structures longilignes les formules générales sont les suivantes :
34
Ex = E0 ch  x + Rc I0 sh  x
Ix = I0 ch x +E0/ Rc sh ( x)

1/ Cas d’une structure homogène et finie

Ex = E0 = Es
Ix = I0 = Is 

* Pour ce cas le calcul se fera pour la conduite de diamètre 300 (conduite


homogène)
EL l’abaissement à l’extrémité de la conduite = - 0,5V,
Es le potentiel de soutirage est estimé à = -2,5V – 0,5V
L= 2l qui est la portée de protection

 l = (1/ 2,06 10-4 ) Arch 2/0,5 = 10016 mètres

l = 10016m
Is = = 19A
Es = 2,5V
Is = 19A

2/ Cas d’une structure demie infinie

Ex = E0 e - x
- x
Ix = I0 e
Pour x   E0 = I0Rc  I0 = E0 / Rc = 2 /0,2 = 10A
Is =10A
3/ Cas d’une structure finie à paramètres variables

L’architecture du réseau choisie selon les caractéristiques cités plus haut est
comme suit :
E
F

650ML 700ML

A 300 B D
DP
35
DP
1450ML 550ML

950ML 1200ML
80
PS C

Supposons que le choix de l’emplacement du poste de soutirage est au point C,


le potentiel de l’extrémité du réseau (les points les plus éloignés E et A) de part
et d’autre du PS est fixé à –1volt.
un calcul de Ex et Ix est nécessaire pour confirmer si le courant déterminer par
estimation est bon.
UA = -1V
Au point A : X = 2400ML (1450ML 300mm et 950ML
80mm)
IA = 0A

UE = -1V
Au point E : X = 1900ML  80mm
IE = 0A

Pour ce type de réseau (caractéristiques différentes) l’abaissement du potentiel et


de l’intensité correspondant à un point x1 peuvent être calculés par les équations
(23) et (24) de l’annexe :

Le choix du positionnement du PS est fait comme le montre le schéma ci dessus.

Supposons que l’abaissement du potentiel à l’extrémité du réseau est de 0,5V, en


prenons le potentiel de la conduite hors protection = -0,5V , I L = 0 pour une
structure finie 

 Du point E au point D

= 0,506V
IED = 0. Ch 2,3 10-4 (1900-1200) + 0,5/0,83 Sh 2,3 10-4 (1900-1200) = 0,098A

EED = 1,006V , IED= 0,098A

36
* Du point D au point C

EDC = 0,506 Ch 2,3 10-4(1200)+0,83 . 0,098 . Sh 2,3 10-4 (1200) =0,548V


IDC = 0,098 Ch 2,3 10-4 (1200)+ 0,506/0,83 . Sh 2,3 10-4 (1200) = 0,272A

EDC = 1,048V , IDC= 0,272A

* Du point A au point B

= 0,522V
IAB = 0. Ch 2,06 10-4 (2400-950) + 0,5/0,20 Sh 2,06 10-4 (2400-950) = 0,758A

EAB = 1,022V , IAB= 0,758A

* Du point B au point C

EBC = 0,522 Ch 2,3 10-4(950)+0,83 . 0,758 . Sh 2,3 10-4 (950) =0,672V


IBC = 0,758 Ch 2,3 10-4 (950)+ 0,522/0,83 Sh 2,3 10-4 (950) = 0,916A

EBC = 1,172V , IBC= 0,916A

* Du point B au point F

EBF=0,522. Ch 2,3 10-4 (650) + 0,83. 0,758 Sh 2,3 10-4 (650) = 0,622V
IBF = 0,758. Ch 2,3 10-4 (650) + 0,522/0,83 Sh 2,3 10-4 (650) = 0,852A

EAB = 1,122V , IAB= 0,852A

* Du point B au point D

EBD=0,522. Ch 2,0610-4 (550) + 0,20 . 0,758 Sh 2,06 10-4 (550) = 0,542V


IBD = 0,758. Ch 2,06 10-4 (550) + 0,522/0,20 Sh 2,06 10-4 (550) = 1,059A

EAB = 1,042V , IAB= 1,059A

Donc I = IDC + IBC = 0,272+0,916 =1,188A en tenant compte des extensions


futures donc

37
Is = 3,188A< 3,36A calculé auparavant

CALCUL DE LA PUISSANCE DU GÉNÉRATEUR

UIs R I²s
P= = [ Watt ]
 

 : le rendement du redresseur en générale il est 60 à 75 %


R : la résistance du circuit = Ri = R1 + R2+R3+R4
R1 : résistance du déversoir/sol = 0,998
R2 : résistance de la conduite /sol = 0,5 (Voir graphe en annexe).
R3 : résistance de la conduite = 0,19 ( calculé par la formule ci dessous).
R4 : résistance des câbles elle est fonction de l’intensité et de la section,
généralement elle varie entre 0,279 et 0,07  = 0,17

* calcul de R3

a.LT a.LT
R3 = =

ST .Dext e

Diamètre Nom. Diamètre ext. Epaisseur Section


(mm) (mm) (mm) (m²)
300 323,9 4 4070,24 10-6
80 88,9 3,2 893,72 10-6

ST = 4963,96 10-6 m²  R3 = 0,19 

R = 0,998 + 0,5+0,19+0,17 = 1,858 

Donc le dimensionnement du redresseur est donnée par la tension et la


puissance P, U et I.

U = R Is = 1,858 x 3,36 = 6,24 V

UIs R I² 6,24 x 3,36


P= = = = 28 Watts

  0,75
38
Donc le soutirage doit être de puissance au minimum de 10V/28 Watts

VI- Constituants des systèmes de protection cathodique

VI- 1 Postes à courant imposé

La puissance du poste de soutirage à mettre en place est définie par


les calculs par contre le choix de sont emplacement est tributaire de la
disponibilité de l’énergie électrique et de la résistivité du sol.
Néanmoins, si les conditions le permettent, il sera installé de
préférence au milieu du réseau pour avoir une plus grande portée de
protection

VI- 2 Anodes galvaniques

D’une manière générale, les anodes galvaniques (solubles) ne peuvent


être employées économiquement que pour des structures qui exigent peu
de courant de protection définitive (Ip) et dans les sols de faibles
résistivités.
Les anodes peuvent être utilisées pour la protection provisoire* d’une
conduite enterrées en cours de réalisation, ou encore pour la protection
définitive.
Il seront installé à une distance minimale de 3 mètres de l’ouvrage à
protéger
Pour que la fourniture du courant soit aussi régulière que possible et pour
présenter une faible résistance de terre, les anodes doivent être placées
dans un backfill approprié de faible résistivité.

VI- 3 Câbles

Des câbles spécifiques doivent être utilisés pour le raccordement de


structures protégées, d’anodes à courant imposé (déversoir), d’anodes
galvaniques et de prises de potentiel. De tels câbles n’auront pas, de
préférence, d’armure métallique. Les conducteurs portant un marquage
indiquant leur usage comme conducteurs de terre ne doivent être
utilisées qu’à cette fin.

39
Les sections des câbles sont déterminées en fonction des critères
suivants :
- chutes de tension techniquement admissibles,
- résistance mécanique,
- économie.

VI- 4 Postes de drainage

Un poste de drainage comprend l’équipement et les matériels


nécessaires pour assurer le drainage des courants vagabonds de la
structure influencée vers la source de courant continu influençante.
Les postes de drainage peuvent être prévus lors de l’étude, mais d’une
manière générale, leurs nécessités et leurs spécifications ne sont
établies qu’après la mise en service et pendant la durée de vie du
système de protection cathodique.

V- 5 Prises de potentiel

Les prises de potentiel sont prévues pour la mesure du potentiel de la


structure. Une présence d’une prise de potentiel chaque 1 Km à 1.5
Km (en moyenne) est envisagée.

VI- 6 Prises ampérométriques :

Les prises ampérométriques sont prévues pour la mesure du courant.


Une présence d’une prise ampérométrique chaque 5 à 7 Km (en
moyenne) est envisagée.

VI- 7 Liaisons électriques

Différents types de liaisons existent :


- Liaison directe (Shunt) : Il convient de prévoir des liaisons
métalliques de faible résistance électrique.
- Liaison résistante : liaison présentant une résistance
électrique suffisante pour limiter le passage de courant
- Liaison unidirectionnelle (ou liaison de drainage polarisé) :
liaison qui permet le passage du courant dans un seul sens.

VI- 8 Raccords isolants (joints isolants)

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Les joints isolants sont des organes de raccordement électriquement
discontinu, installés pour assurer une discontinuité électrique entre
deux longueurs de canalisation comportant ou non une protection
cathodique.

VI- 9 Coffrets de shuntage

Les coffrets de shuntage sont destines à regrouper plusieurs câbles


provenant des différents points de raccordement pour assurer les
fonctions suivantes :
- Continuité entre deux ou plusieurs ouvrages,
- Mesures électriques (potentiel, débit de courant….),
- Contrôle et élimination des interférences dues à la protection
cathodique (par le biais de résistances).
Les coffrets de shuntage seront installés à l’intérieur des postes gaz et
à l’extérieur des fosses à vanne.

VI- 10 Mises à la terre

Les postes gaz sont soumis aux risques d’incendie ou autres pouvant
être provoqués par les courants électriques de protection cathodique,
par les courants vagabonds, ou par les courants de défauts issus des
lignes électriques ou la foudre.
Pour se prémunir contre ces risques, il est nécessaire de se conformer
aux règles de sécurité relatives aux mises à la terre.
Ces mises à la terre, peuvent être constituées de :
- Conducteur nus en cuivre ou acier inoxydable de section 25 à
100mm², enfouis horizontalement autour du poste gaz,
- Piquets constitués de tube en acier galvanisé de 25 à 50 mm
de diamètre et de 1 à 3 m de longueur placés verticalement,

Aussi, les postes de soutirage et postes de drainage devront être mis à la


terre.

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ANNEXES

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