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PROBLEMATIQUE I : L’HOMME PEUT-IL RELEVER LE DEFI D’UNE

EXISTENCE LIBRE ?

INTRODUCTION GENERALE

La liberté est l’une des aspirations ultime de l’homme. Etre le sujet


captif de personne n’y d’aucune autre chose est le pouvoir d’agir sans
contrainte extérieur voilà en e>et ce à quoi aspire l’homme au plus
profond de son être.
Et pourtant, l’action de l’homme semble être prisonnière qu’il veuille
ou non, d’énorme contrainte est pesanteur.
« Partout, l’homme est dans les faits » a dit Jean Jacques Rousseau
(1712-1778), de sorte on peut légitimement s’interroger sur
l’e>ectivité de son aspiration à la liberté.
D’où la question de savoir : L’homme peut-il relever le déM d’une
existence libre ?
Autrement dit est-il possible à l’homme de parvenir à la liberté en
dépit des contraintes et autres obstacles qui semblent lui interdit
l’accès.
C’est à la lumière de trois (03) hypothèses de contrainte que nous
tenterons de réponde à cette question :
 La nature psychique de l’homme
 La société
 Dieu et religion

Problème 1 : LA CONNAISANCE DE L’HOMME EST-ELLE


POSSIBLE ?
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Introduction
Nous avons généralement tendance à régler brutalement lorsqu’on
nous assimile par exemple à un mouton à un chien ou à un cafard. Si
l’homme refuse cette comparaison. C’est fondamentalement parce
qu’il estime être, bien plus qu’un simple corps, qu’une réalité
psychique hors du commun.
Que faut-il entendre par là et cela est-il seulement vraie ? Par ailleurs
quel incident peut avoir notre nature psychique sur notre liberté ?

I- LA NATURE PSYCHIQUE DE L’HOMME


Réalité et caractéristique

A-L’homme un être doué de conscience

La conscience est l’intuition plus ou moins claire qu’à un sujet de ses


états et de ses actes. L’homme est de tous les êtres connus qui
peuplent l’univers, celui chez qui cette intuition semble la plus
développée fondamentalement du fait qu’il pense ou le dit Blaise
Pascal (1623 – 1662) parce qu’il est « un roseau pensant ». En fait,
la conscience et la pensée sont dans un rapport d’égalité
mathématiquement car je ne peux pas penser et ne pas avoir
conscience. C’est-à-dire ne pas avoir conscience que je pense. C’est ce
que dit René Descartes (1596 – 1650) dans les principes de la
philosophie : « Par le mot pensée, j’entends tout ce qui se fait en nous
de tel sorte que nous l’apercevons immédiatement par nous-même ».
Ainsi, l’homme parce qu’il pense est donc nécessairement un être de
conscience car c’est grâce à la pensée qu’il se sait présent à lui-même
(la conscience est dite ré_exive), qu’il juge ces actes (la
conscience est dite morale) est qu’il vise l’extérieur et apprend à le
connaitre et à la dominée (la conscience est dite intentionnelle).
C’est tout cela que traduit la fameuse forme de Descartes tiré du
Discours de la méthode « Je pense donc je suis ». Mais la conscience
qui caractérise l’homme s’exprime aussi par la capacité qu’elle donne
à ce dernier de se souvenir. L’homme apparait dès lors comme un
homme de mémoire.

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B- L’homme un être de mémoire

On appelle mémoire la faculté que possède l’homme pour conserver


des images, des évènements, ou des idées en son esprit puis de les
actualisés à des moments donnés. Elle est la capacité que nous avons
de nous souvenir, c’est-à-dire de plonger dans l’horizon d’un passé que
nous voulons retrouver, reproduire ou revivre. Mais la mémoire
humaine n’est pas à confondre avec ce que Henri Bergson (1859 -
1941) appelle la mémoire habitude, mémoire caractéristique des
animaux, des ordinateurs, parce que ne consistant à enregistrer et à
restituer mécaniquement les informations. Si la mémoire de l’homme
peut fonctionner aussi de la sorte l’apprentissage et restitution par
cœur d’une leçon par exemple), elle est surtout, explique, Bergson,
une mémoire pure ou mémoire souvenir. C’est-à-dire une mémoire
qui pense le passé car elle enregistre les informations et ramené le
souvenir selon les dynastiques toujours ouvertes aux nouvelles.
D’ailleurs, c’est même parce que la mémoire de l’homme n’est pas
arti[cielle et mécanique que l’homme oublie c’est-à-dire que l’homme
faillit dans le rappel de son souvenir.
En e>et l’oubli est l’expression de la défaillance de l’insu\sance de la
mémoire à faire son travail d’actualisation du souvenir. Cela n’est pas
cependant dénué de sens car si pour certains il traduit le refus de
l’homme d’a>ronter son passé ou de l’assumer, il permet au contraire
pour d’autres d’exorciser un passé douloureux c’est-à-dire ne
permettrait pas une meilleure adaptation du sujet au présent.
Cela dit si dans un processus son parcours d’élaboration l’oubli
apparait comme un acte involontaire qui opère en nous de façon
inconsciente, peut-on encore s’autoriser à dire que l’homme est
conscient de tous les actes qu’il pose ?

C- L’homme : un être détermine par l’inconscient

L’inconscient désigne des phénomènes psycho-physiologique inconnu


de la conscience. C’est le psychiatre Autrichien Sigmund Freud
(1856 – 1939) qui le premier donnant un statut scienti[que à ce
terme.
L’inconscient procède chez lui d’une hypothèse, celle que l’homme
n’ouvrait pas toujours une pleine et entière conscience de lui-même et
des actes qu’il pose. Il en veut pour preuves des phénomènes tels que

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les rêves, les lapsus, les oublis, les tics, les phobies, les psychoses, les
névroses, …. dont les origines, nous sont pour l’essentielle inconnue
ou étranger. Si ces phénomènes sont des réalités et pour Freud ils le
sont d’autant plus que dit-il « C’est par eux que l’on trahit ses secrets
les plus intimes », c’est que l’inconscient existe nécessairement.
L’inconscient est même pour lui la force psychique la plus active du
psychisme car écrit-il « L’inconscient est le psychisme lui-même et son
essentielle réalité ».
Pour comprendre cela il faut se référer à sa deuxième représentation
qui subdivise le psychisme en trois (03) di>érents lieux ou instances :
le ça (das Es), le Sur-moi (das Überich) et le moi (das Ich).
- Le ça : inconscient, est le réservoir des instincts fondamentaux aussi
appelé pulsion (l’instinct de vie, de consécration, sexuelle…). C’est un
lieu de violence et de contradiction où les instincts exigent satisfaction
immédiate. On dit alors que le cà est régit par les principes du plaisir.
- Le sur-moi : inconscient lui aussi, il se constitue par intériorisation
des interdits moraux et sociaux (les totems, les tabous) pour cette
raison : il est l’instance de la censure qui refoule les désirs inconscients
venant du ça si ceux-ci menacent l’équilibre du moi ou les laissent
passer en les sublimant le plus souvent s’il contribue à la construction
du sujet.
- Le moi : conscient et obéissant aux principes de réalité se révèle
être le résultat des intérêts conbictuels du ça qui veut et du surmoi
qui intervient.
De cette représentation, on comprend que l’essentiel de notre activité
psychique et inconscient et que l’homme qui c’est pourtant dé[ni
comme l’expression même du moi apparait comme façonner par des
forces puissantes inconnues de lui si cela est vrai, la liberté ne s’en
trouve-t-elle pas ainsi compromise ?

II- LA LIBERTE DE L’HOMME A L’EPREUVE DE SA NATURE


PSYCHIQUE

A-Nature psychique et illusion de la liberté

Si le caractère lacunaire de la conscience rend indubitable. L’existence


de l’inconscient, cette existence a surtout pour incidence de
compromettre la capacité de l’homme (moi) à s’auto-determiné. Cette

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di\culté provient pour l’essentiel de l’ignorance des causes qui nous
font agir.
En e>et, que ces causes s’enracinent selon Spinoza (1632 - 1677)
dans les appétits du corps ou dans les structures sociales selon Karl
Marx (1818 – 1883) ou encore qu’elles prennent naissance dans nos
instincts les plus reculés selon Freud et Nietzche, le savons-nous
seulement ?
Pas si sûr, surtout que pour la psychanalyse (méthode scienti[que
d’exploitation des processus mentaux inconscient crée par défaut).
Psychanalyse : par si sûr surtout que nous sommes d’autant plus
ignorants des mobiles qui nous déterminent, qui se tissent dans notre
tendre enfance. Ainsi nous croyons nous construire en toute liberté par
nous-même alors que nous ne sommes en réalité que l’expression réel
ou sublime de ce que nous aurons déjà été. « L’enfant est le père de
l’enfant » il ironise à juste titre le poète anglais William Wordswocth.
Pour tout dire et ainsi que l’app Freud « moi n’est pas maitre dans sa
propre maison » parce que tel l’iceberg dont la partie essentielle est la
partie immergée, l’inconscient est la partie certes obscure de notre
psychisme mais qui ne le gouverne pas moins, rends pour ainsi
illusoire tout possibilité d’autonomie de la conscience.

B- Nature psychique et réalité de la liberté

En dépit du changement de perspective dans la perception de


l’homme qu’à provoquer la théorie Freudienne de l’inconscient,
certains pensent rester convaincus que la conscience demeure
l’existence par laquelle l’homme se dé[nit mais se gouverne
également. « Rien ne m’engage, rien ne me force, je veux ce que je
pense et rien de plus. » proteste à ce propos Alain (1868 – 1851).
Pour lui certaines réalités peuvent échapper à la conscience mais cela
ne saurait être su\sant pour surestimer l’inconscient au point de le
tenir comme Freud le fait pour les 2 tiers de notre psychisme. Car
autrement, ce serait réduire l’homme à l’état d’esclave du ça c’est-à-
dire un être entièrement gouverné par ses instincts. Car prescient cela
semble n’être pas le cas du fait que l’homme est celui-là même qui
réussit grâce à sa conscience à instaurer du sens et de la rationalité
des chaos apparent des choses.
Pour Jean Paul Sartre (1905 – 1980), l’inconscient n’est même
qu’une ruse ou un alibi de la conscience pour éviter d’assumer la
responsabilité de certains de nos actes. Pour lui, en e>et, l’inconscient
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est la signe de la mauvaise foi de l’homme car c’est quand nous
voulons fuir nos responsabilités que nous les rejetons sur un prétendu
ça. Sinon « L’homme est né libre et est ce qu’il se fait » estime-t-il
dans sans ouvrage l’existentialisme est un humaniste.
Notons pour terminer qu’à l’image du philosophe qui n’est plus dejà
ignorant dès lors qu’il a reconnu son ignorance, l’homme s’émancipe,
se libère du ça dès lorsqu’il prend conscience de l’existence de celui-ci.
Cela pour dire que toute prise de conscience est déjà libération et ce
mouvement de la conscience est la preuve qu’elle reste l’instance
fondatrice de la liberté humaine.

CONCLUSION
Si la conscience apparait comme le propre de l’homme et fait sa
grandeur et sa dignité ainsi que l’a\rme Blaise Pascal, l’inconscient
ne constitue pas moins un de ces traits caractéristiques. Connaitre
l’homme est donc fort possible même s’il apparait au terme de cette
analyse comme un être pluridimensionnel et surtout complexe.
Cela dit la pluridimensionnalité et la complexe psychique de l’homme
ne devraient pas pouvoir constituer un obstacle infranchissable à la
réalisation de notre liberté. Si tant est que nous faisons l’e>ort ainsi
que le dit d’ailleurs Freud « De prendre conscience de ce qui est
inconscient » en nous.

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Problème 2 : LA SOCIETE EST-ELLE UN OBSTACLE A LA LIBERTE
HUMAINE ?

INTRODUCTION
« L’homme est un animal qui ne peut s’isoler que dans la société »
cette rébexion est de Karl Marx né en (1818-1893) signi[e que
l’homme ne peut vivre nul par ailleurs que dans la société. Si au regard
l’expérience quotidien cela parait quasi indiscutable, peut-on en
revanche soutenir que la société o>re toutes les garanties à l’exercice
de notre liberté ?
I- L’HOMME : UN ETRE SOCIAL

A-Qu’est-ce que la société ?

Selon le vocabulaire technique et critique de la philosophie de André


Lalande, la société est un ensemble d’individu entre lesquels existent
des rapports organisés et des services réciproques. Le mot est
cependant spéci[quement rapporté à la communauté humaine parce
que c’est chez l’homme que ses rapports et ses vices sont conscients
et évolutifs. L’homme apparait comme l’être social même par
excellence.

B- SigniMcation de l’homme comme être social


Se présenter comme être social, c’est prendre conscience de deux
réalités fondamentales.
La première, sous entendue par l’idée de relation évoque une présence
autre que la mienne : C’est Autrui. Objet de ma perception, il
s’annonce à moi comme un semblable que je dois connaitre. Mais le

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voilà déjà qui m’apparait comme un être di>érent et étrange posé
devant moi.
« Autrui, c’est l’autre c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi » a\rme
Sartre, dans l’être et le néant comme pour traduire cette énigme que
constitue l’autre.
La seconde réalité suggère, elle part l’idée de rapport organisé, évoque
l’organisation ou le type d’organisation qui régit nos relations : c’est
l’Etat. Car aujourd’hui commun à la presque totalité de l’organisation
des sociétés humaines. Par ce thème, il faut entendre la superstructure
mise en place par les hommes en vue de régler leur vie collective.
C’est un appareil légitime par les règles juridiques et qui a pour
mission d’assurer à travers diverse institutions les fonctions de
gouvernement, d’administration, et d’éducation, de santé, de
sécurité…. sur un territoire déterminé.
Si l’homme est l’être social par excellence c’est parce qu’il a pris
conscience de ces deux réalités qui sont Autrui et l’Etat.
Mais, c’est aussi et surtout parce qu’il a pris conscience que ce sont là
deux présences duquel il est confronté et dont il ne peut se passer. Ces
présences ne mettent-elles pas en danger notre liberté ?

II- LA SOCIETE COMME OBSTACLE A LA LIBERTE DE


L’HOMME

A-Au fondement de la société : la violence

La violence est un acte de brutalité. Elle traduit d’inbiger par la force


un dommage physique ou morale à un individu. La société prend
racine par la violence par le fait principal de l’homme qui semble en
être naturellement attaché. Sous l’emprise de la violence de ces
instincts et tenaillé parce que Nietzche appelle la « volonté de
puissance », Freud constate en e>et que « L’Homme n’est point cet
être débonnaire au cœur assoiLé d’amour, mais un être au contraire,
qui est tenté de satisfaire son besoin d’agression au dépend de son
prochain »
Résultat : la violence parcourt la société car ainsi que ce désole
Soljniststne « Notre monde est déchiré par la haine, l’envie,
l’hostilité mutuelle, la violence se promène victorieusement à travers
le monde »
Autrui et l’Etat apparaissent comme le maitre d’œuvre de cette
violence.

B- Autrui et sa violence comme source de non aliénation


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Dans l’univers social, Autrui parce que naturellement violent ne peut
résister à la tentation de me nuire. Mais, sa violence à mon égard
répond également à un autre besoin, celui de la renaissance et de
l’a\rmation de soi, parce qu’une conscience ne désire être dominé par
un autre et voire ainsi sa liberté aliénée, s’a>ermer come conscience
libre et épanouir passe par la déstabilisation et l’asservissement de la
conscience rivale.
Tout ce passe comme-ci écrit Hegel (1770-1831) « Toute conscience
poursuit la mort de l’autre » ce qui transforme inéluctablement la
société en un champ d’’a>rontement où être devient forcement
travailler à l’échec, l’aliénation et l’anéantissement de son semblable.
La violence d’Autrui est si manifeste que Jean Paul Sartre et
Emmanuel Mounier la remarquent dans son regard qui, me faisant
découvrir la honte, veut me soumettre à ces désirs et à ces valeurs.
Autant dire qu’Autrui constitue pour moi un réel danger de sorte qu’on
peut conclue avec Sartre que « L’enfer c’est les autres » Mais, ce qui
est vrai pour Autrui est aussi pour l’Etat.

C- La violence de l’état comme frein à la liberté

Si l’Etat est un arti[ce inventé par les hommes pour administrer leurs
rapports. Il apparait dans son fondement ainsi que dans son
fonctionnement comme violente et aliénant.
Ainsi, pour les anarchistes tels que Bakounin (1814-1876), l’Etat
n’est rien d’autre qu’ « immense cimetière où viennent s’enterrer les
manifestations de la vie individuelle » dans la mesure où il impose à
des gens qui n’en ont pas besoin, parce que naturellement altruis des
rapports arti[ciels qui suppriment de ce fait leur liberté naturel.
Quant aux marxistes, ils voient dans l’Etat un instrument
historiquement au service d’une classe, la classe bourgeoise, qui lui de
moyen de domination et d’exploitation des prolétaires par la mise en
place d’arti[ce sournois mais intelligent que le philosophe français
Louis Althuser appelle les Appareils Idéologiques de l’Etat (AIE) et
les Appareils Répressifs de l’Etat (ARE).
La théorie selon laquelle l’Etat serait l’ensemble des citoyens devient
ainsi aux yeux de Nietzche un mensonge bagrant car pour lui tout
porte à croire que « L’Etat est le plus froid de tous les monstres froids.
Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : moi
l’Etat, je suis le peuple » Ainsi parlait Zarathoustra.

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Notons en[n qu’au nom d’une certaine raison d’Etat, des abus sont
commis et arbitraire est érigée en système de gouvernement. L’Etat
dans cette perspective se donne à voir comme le fossoyeur des droits
et des libertés des individus.
Mais est-ce pour autant qu’il faille considérer l’Etat comme un
monstre, l’éliminer, et par ailleurs autrui comme une présence
totalement négative ?

III- LA SOCIETE COMME CONTRAINTE LIBERATRICE

A-Au fondement de la société : le droit est la justice comme


moyen d’échec à la violence

Si la société humaine n’est pas exempte d’a>rontement et de conbits,


celle-ci n’est pas pour autant condamnée et à la violence au
déchirement primaire. En e>et, guidé par l’éros et une espèce de
« droit raison » selon Platon, les hommes comprennent l’intérêt de
la vie communautaire qui nécessite de faire échec à l’agressivité
naturelle de l’homme en essayant de l’encadrer et de l’humaniser. Le
droit et la justice apparaissent ici comme les moyens de la mise en
œuvre de cette nécessité.
Par le droit en e>et il s’agit de soumettre la conduite de l’homme a un
cadre règlementé qui lui indique le champ du permis et de l’interdit.
De la sorte ces appétits sont canalisés et peuvent s’orienter vers des
buts non destructifs.
Mais, les lois à elles seules ne peuvent assurer l’équilibre de l’individu
et de la société. Si le corpus règlementaire n’est pas établit dans un
élan de justice qui vise à accorder à chacun ce qu’il mérite par de là le
hasard et la fortune. « La justice est une disposition constante de
l’âme à attribuer à chacun ce qui d’après le droit publique lui revient »
écrit à propos Spinola. Ainsi l’idée de justice aide à éviter dans la
sphère sociale, les appropriations et les expropriations abusives. Avec
le droit adossé à la justice, la société ne vise donc qu’un seul est mon
objectif : fait échec à la violence de nos tendances en essayant
de la rendre plus vivable plus acceptable et donc plus
humaine.
La violence d’autrui est de l’Etat désormais ainsi que domptée n’en
demeure dès lors plus positive.

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B- La violence d’autrui comme moteur de ma liberté

« Avant la rencontre d’Autrui et du groupe, l’homme n’est rien que des


virtualités aussi légères qu’une transparente vapeur » écrit Lucien
Malson, les enfants sauvages.
Cela signi[e que l’homme n’est rien sans les autres, sans ses
semblables. En e>et c’est au contact de l’autre que, je m’a>ranchis de
l’enfer de la solitude et que je prends conscience d’exister de façon
objective. Autrui est cette présence qui, par ces critiques et ces
jugements à mon égard, me permet de me remettre en cause, de ma
corriger, éventuellement et de me dépasser. C’est en outre auprès
d’autrui que je fais l’expérience de l’éducation, du langage et des
valeurs. Bref, sans l’autre à mes côtés, mon existence serait réduite à
une latitude absolue et à une sou>rance terrible car ainsi que le
reconnait Roger Garaudy dans Eloge de la philosophie : « L’enfer,
c’est l’absence des autres ».
La présence de l’autre, aussi antagonique et violente soit-elle, n’est
donc jamais une pure négativité. Bien au contraire, j’aime besoin de
cet antagonisme, est que ainsi que l’a\rme Antoine de Saint
Exupéry « Si tu diLères de moi, loin de léser tu m’enrichis »
On l’aura compris ici la di>érence, l’opposition, la contradiction le
conbit des contraire sont ce qui forme l’homme, le forti[ent et le
sauvent de l’aliénation.

C- L’état et sa violence comme facteur de liberté

Contrairement à ce que croient les anarchistes nul ne peut vraiment


parier sur l’altruisme et le paci[sme absolu de l’homme.
La nécessité de l’Etat repose d’ailleurs écrit Nicolas Machiavel
(1469-1527) sur le postulat que « Les hommes sont méchants et
toujours prêt à deployer se caractère de méchanceté toutes les fois
qu’il en trouverons l’occasion. » On comprend ici que les hommes ont
besoin ainsi que le dit Emmanuel Kant d’un maître qui puisse prendre
en charge leur méchanceté et la colonisé pour la stabiliser de la
coexistence sociale. C’est ce rôle que joue précisément l’Etat qui est
chargé de favoriser la vie collective selon la prescription de la loi dans
un élan de justice. Sa vocation est d’animer la vie publique et de
veiller à ce que chaque citoyen puisse réaliser son bonheur à l’intérieur
de la sphère des droits et devoir qui lui sont reconnus. Si l’Etat fait
parfois œuvre de violence dans l’exécution de sa mission, cette

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violence apparait toutefois nécessaire dans la mesure où, agissant
comme élément contrainte, elle permet non seulement d’assurer la
pérennité de l’Etat mais de maintenir l’ordre sociale par le contrôle et
la régulation des di>érents égaux. Car aussi que l’écrit le philosophe
Allemand Max Webery « Si n’existait que des structures sociales d’où
toute violence serait absente, le concept d’Etat aurait alors disparu et
il ne subsisterait que ce que l’on appelle au sens propre l’anarchie »
Pour tout dire l’Etat et la violence mettent parfois en œuvre dans
l’accomplissement de sa mission apparaissent comme les germes
même de notre liberté, car leur rôle consiste non par à faire de nous
des automates aliènes, mais plutôt à permettre ainsi que l’a\rme
Rousseau que « Chacun s’unisse à tous n’obéisse pourtant car lui lui-
même et reste aussi libre qu’au paravent »
Si l’Etat garantie notre liberté, la nation est celle qui la renforce et la
consolide.

D-La nation comme consolidation des libertés et renforcement


de la cohésion sociale
Alors que l’Etat désigne une communauté juridique, c’est-à-dire une
communauté fondée sur des lois positives (lois positive), la nation est
une entité a>ective dans laquelle les membres développent l’idée
d’une communauté de destin. Ernest Renan écrit en e>et qu’ « Une
nation est une âme un principe spirituel. C’est le désire de viore
ensemble, la volonté de continuer l’héritage qu’on a reçu individus »
Si l’Etat est une réalité institutionnelle, on se rend compte ici que la
nation ne se décrète pas mais se construit. Ici, c’est à dire dans la
nation des membres qui la construisent entendent partager le même
destin par-delà leurs di>érences parce qu’ils se reconnaissent comme
formant un même peuple et partagent les mêmes valeurs. Ainsi l’idée
de nation rattache les individus les uns des autres de sorte à former un
bloc solide. Mieux que dans l’Etat où les citoyen certes soumis aux
mêmes lois mais où rien ne les empêches. Cependant de développer
des rébexes sectaires, l’a>ections est d’autant plus réel dans la nation
qu’elle renforce la cohésion sociale nécessaire à une meilleure
consolidation des libertés par l’Etat. Pour nos micros Etats africains
fragilisés et lézardés par les haines tribales, ethniques, régionalistes,
religieuses et politiques.
Tendre vers l’Etat –nation devient donc plus que nécessaire pour éviter
de continuer d’être des sou>res douleurs des autres mais surtout nos
propres sou>re-douleurs.

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CONCLUSION
La société avec les passions qui s’y déclenchent et ses structures si
coercitive de règlementation et codi[cation de la vie, peu donner
l’image d’être un obstacle à l’émancipa tion de l’homme, ce qui peut
pousser ce dernier à rechercher la solitude. Mais, si nous n’avons en
réalité nulle part où aller à par rester dans la société, c’est dire quelle
demeure le lieu privilégié et obligé. Ici cependant, si les passions et les
instincts ne sont pas administrés, elle ferait inéluctablement viré la
société au libertin c’est-à-dire [nalement que s’il est vrai qu’il « n’est
pas bon que l’homme soit seul » apparait tout aussi vrai qu’il y a
liberté que celle qui est encadrée. Relisons et méditons à ce propos
ces paroles de Rousseau extrait du contrat social « Il n’y a point de
liberté sans loi… le respect à la loi qu’on s’est prescrit est liberté »

Problème 3 : LA RELIGION EST-ELLE FACTEUR D’ALIENATION OU


DE MA LIBERATION ?

INTRODUCTION
La religion se dé[nit comme la manifestation individuelle ou collective
d’une croyance respectueuse de l’homme en un être transcendant et
absolu en rapport auquel rien ne peut être comparé à Dieu (Allah).
Par ce thème, il faut entendre ici l’ordonnateur de toute chose, celui
que les grandes religions révélées dites monothéistes, le judaïsme, le
christianisme, l’islam, dé[nirent comme l’Etre vivant par excellence est
qui par son omniscience, son omnipotence et son omniprésence règne
sur tout ce qui est. L’esprit religieux nait en l’homme de la
reconnaissance et de l’a\rmation par lui de cette réalité supérieure
qu’il vénère dans une attitude de soumission, de servitude.

I- LA RELIGION FACTEUR D’ALIENATION

A- La religion comme creuset du dogmatisme et fanatisme

Vérité religieuse est la parole de Dieu adressée aux hommes et qui par
son caractère absolu, s’impose de fait à eux. Le [dèle accepte cette
vérité comme telle par acte de foi, annihilant de ce fait toute
possibilité de sa mise en cause. Ce dogmatisme c’est-à-dire cette
disposition du [dèle accroit sa véri[cation, ni discussion, peut se lire

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dans l’adresse du Christ ressuscité à son disciple Thomas plus
matérialiste que jamais : « Heureux ceux qui auront cru sans avoir
vu ». Pour le philosophe Allemand Nietzsche cette façon de voir les
chose favorisent ce qu’il appelle l’esprit de « Troupeau » ou l’esprit
« Moutonnier » c’est à dire une attitude de suivisme car la liberté de
pensée et de juger est ici totalement étou>ée, le drame, c’est que cela
peut conduire au fanatisme (zèle ou enthousiasme aveugle) dans la
défense d’une (religion, doctrine) d’autant que l’esprit fermé du [dèle
peut amener à considérer tout autre point dire contrarie à la vérité, à
lui révèle comme blasphématoire et punissables).
La religion de son point de vue constitue manifestement un péril pour
l’homme dans le sens où a\rme le penseur François Jacob « Rien est
aussi dangereux que la certitude d’avoir raison. Rien ne cause autant
de destruction que l’obsession d’une vérité considéré comme absolu »
Le jeu des possibles.

B- La religion comme dépouillement de l’homme


Dans la religion qui est enseignée au [dèle de croire qu’il n’y pas que
la volonté de Dieu qui commande toute chose. Celle de l’homme
inferieur et impuissant, serait totalement sous son emprise. La formule
« Amen » ou « Amina » par laquelle le [dèle religieux clôt sa prière le
traduit bien car par elle il consent à l’idée que tout dépend de l’in[nie
et omnipotente volonté de Dieu. L’homme avait encore une volonté
qu’il est devenu dans la religion un vaste creux dépouillé où s’étant
dépouillé lui-même de cette force vitale pour ne la reconnaitre
désormais que comme véritable possession du devin. C’est comme si
on devra Feuerbach (1804-1872) que dans religion « L’homme
aXrme en Dieu ce qu’il nie en lui-même, l’homme nie en face de Dieu
son savoir et sa pensée pour poser en Dieu son savoir et sa pensée »

C- La religion comme solution illusoire

La religion est souvent vue par l’homme comme un moyen de


protection face à la détresse de la vie. Pour Marx cependant, la
religion apparaît plutôt comme un vaste univers onirique ou l’homme
croit pouvoir trouver à sa misère le biais de Dieu. « La religion est
l’opium du peuple » écrit-il en e>et parce qu’elle met l’homme hors de
la vraie réalité. Ce qui le rend incapable de moindre sursaut de prise
de conscience et de révolte pour améliorer sa situation misérable

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qu’accomplit la bourgeoisie capitaliste. La religion dans cette
perspective se rend complice des forces avilissantes. Ce qu’elle ne
résous nos problèmes qu’illusoirement comme dit Marx « La religion
fantastique de l’être humain ».
Mais tout cela est-il su\sant pour appeler à la suppression de la
religion et à la mort de Dieu.

II- LA RELIGION : FACTEUR DE LIBERATION

A- La religion comme réponse à la question du sens de la vie


et à l’angoisse existentielle de l’homme

Dans sa prétention à se dé[nir comme sujet doué de raison, l’homme


réalise qu’il n’arrive pas toujours à enraciner son existence dans une
logique claire et à lui conférer un sens et une nécessité absolue. Des
questions relatives à sa destinée hantent par ailleurs son esprit mais
auxquelles semble répondre malheureusement le silence angoisse de
son ignorance :
D’où venons-nous et où allons-nous ? Pourquoi hérité de la vie pour la
perdre ? A quel sens obéit notre devenir ? Devant les limites
manifestent de son intelligence rassurent à lui donner des réponses
claires et dont il a besoin l’homme se réfugie dans la religion pour
chercher la réponse qui sauve mais surtout qui libère l’âme. C’est
certainement cette réalité que Pascal évoque quant-il écrit « Misère
de l’homme sans Dieu félicité de l’homme avec Dieu »

B- La religion comme facteur de cohésion sociale par la


promotion des valeurs

« Les fondateurs des religions et leur continuateur furent des docteurs


de l’âme et de l’esprit, des senseurs et des ciseleurs des mœurs.
L’idéal que ce proposent les voies religieuses, c’est de mener au bien
on évite le mal » Disais Hampaté Bah lors d’un colloque à Cotonou au
Benin en 1970. Signi[e que la religion a pour rôle d’éduquer les
hommes à la culture du bien. En e>et elle nous enseigne à éviter par
exemple la haine, l’ingratitude, le mensonge, l’égoïsme et à pratiquer
l’amour, la gratitude, la vérité, le partage… une sorte de code de
bonne conduite par laquelle l’homme devient sociable et s’intégré
harmonieusement dans la communauté des hommes. La fonction
sociale de la religion ainsi souligné, on peut dire que c’est grâce à la
religion que l’homme apprend à se libérer de l’animalité et du vice et à
accéder à l’humanité et à la moralité. La religion apparaît dès lors
comme la source même de l’obligation morale qui libère.

15
C- Dieu, l’obligation morale et la liberté

Par obligation morale, il faut entendre l’acte par lequel un sujet se sent
moralement et volontairement libre d’agir conformément au bien. Non
assimilable à la contrainte qui est une action à laquelle un individu est
soumis par une volonté extérieure, l’obligation morale est l’expression
de la soumission volontaire au bien qui n’a de sens que parce qu’elle
vise le respect pour la personne humaine.
« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le
de même pour eux » prescrit le Christ dans l’évangile de
Mathieu.
Le philosophe Emmanuel Kant décline quant à lui l’obligation morale
sous la forme de l’impératif catégorique ainsi formulée : « Agis de tel
sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que la
personne de tout autre toujours en même temps comme une [n
jamais simplement comme un moyen » Les fondements de la
métaphysique de mœurs.
L’homme est sujet morale non pas tant du fait de sa raison mais parce
que c’est Dieu qui instruit en nous l’action morale en tant que désir de
l’homme envers l’homme. C’est ce que semble reconnaitre d’ailleurs
Kant lorsqu’il écrit dans sa critique de la raison pratique « La religion
est la connaissance de nos devoirs comme commandement divin » Ici,
Dieu instruit seulement en nous l’action morale, il ne nous contraint
pas à faire le bien autrement comment expliquer alors la persistance
des meurtres et autres délits alors même que Dieu nous recommande
de ne point tuer ? La raison est simple : avec Dieu l’homme n’a jamais
perdu sa liberté. Bien au contraire en nous obligeant moralement les
uns à l’égard des autres. Dieu a\rme notre libre arbitre et nous mets
plus que jamais devant nos responsabilités.

CONCLUSION

La religion peut être circonscrire à la recherche par l’homme d’un ordre


et d’un sens de l’existence privilégient la foi à la raison, elle engage
l’homme à une adhésion totale divine. Si cette posture peut se lire
comme une posture de servitude est de dépouillement de soi, elle
exprime cependant le désir profond est permanent de l’homme
d’accéder par la religion à un monde liberté est de plénitude dont Dieu
demeure le fondement et la garantie. Servir Dieu est être libre, voilà
peut-on dire ici la condition véritable de notre émancipation.

16
CONCLUSION GENERALE

La liberté à tout point de vue apparaît comme une conquête car tant
d’obstacle et de contrainte se dressent sur le chemin de l’homme en
quête d’autonomie et de plénitude. Loin de constituer cependant des
obstacles insurmontables ces contraintes et pesanteur peuvent être
dépassées mais à la condition que l’homme les acceptent les
intériorises plutôt comme moyen de sa liberté. Car la liberté n’est
surement pas celle qui s’exprime sur la forme de jouissance sans frein
de nos désirs et de nos caprices mais plutôt celle consent à sa
limitation. C’est dire que l’homme croit certainement relève le dé[
d’une existence libre.
Mais seulement s’il considère les contraintes (ici l’inconscient autrui,
l’Etat et ses lois, Dieu et la religion)
Non pas comme des obstacles fatalement aliénant mais plutôt comme
des vecteurs possibles de sa liberté. Ainsi que l’a\rme VLADIMIR
JANKEITCH (1903-1985)
« Nous sommes déterminés et nous sommes libre à partir de nos
détermination. »

PROBLEMATIQUE II : L’HUMAINTE : MYTHE OU

INTRODUCTION GENERALE

En mettant en place depuis la [n de la première guerre mondiale de


grands ensembles tels que la SDN, l’ONU, l’UNESCO, l’OMS, l’AIEA
etc.., que veulent ainsi exprimer les hommes ?
Sans doute, veulent-ils dire qu’au-delà des frontières et de di>érences
qui les séparent, ils partagent le même destin parce que membre de la
même communauté : l’humanité. Mais, l’histoire même des hommes,
histoire jalonnée de conbits de tous ordres et sans cesse exacerbée
par des volontés impérialistes et des tendances monopolistiques, ne
trahit-elle pas une telle intention ? Autrement dit l’humanité ne serait-

17
elle qu’un mythe ou au contraire devrons-nous l’appréhender malgré
tout comme une réalité tangible ?

Problème 1 : LA NOTION DE D’HUMANITE EST-ELLE COMPATIBLE


AVEC
L’IDEE DE DOMINATION ?

INTRODUCTION
L’histoire de l’homme est riche en expérience dramatique. Toute
expression de l’asservissement, de la maltraitance, de l’exploitation et
de l’extermination de l’homme par l’homme. Hier, incompréhension
brutale, ces drames ont eu pour nm la traite négrière, l’esclavage, la
colonisation, l’holocauste, l’apartheid.
Aujourd’hui, plus sournois et plus [n, ils se nomment colonialisme,
mondialisation, globalisation.
Faut-il croire que l’homme va de pair avec la domination ?

I- NOTION D’HUMANITE SENS ET REALITE

A- Qu’est-ce que l’humanité ?

1- DéMnition

18
Le vocabulaire technique et critique de la philosophie d’André Lalande
dé[nit l’humanité comme étant l’ensemble des êtres humains en tant
que ceux-ci constituent un être collectif unique. Autrement dit, c’est la
race humaine prise dans sa totalité et dans sa diversité. Le mot
humanité désigne donc les humains, tous les hommes sans
considération aucune, en tant qu’ils appartiennent à la même espèce :
l’espèce humaine. Mais par ce mot les hommes veulent également
indiquer ce qui les distingue de autres espèces en particulier les
espèces animales.

2- La culture, la civilisation et l’histoire comme traits


distinctifs de l’humanité

S’il est ordinairement admis que l’homme est un animal, il faut


cependant reconnaitre qu’il n’est pas un animal ordinaire. Entre autre
raisons, Paul Sivadon énonce que : « L’homme se distingue de
l’animal par le fait qu’il naît prématuré. Sa personnalité s’élabore
après sa naissance dans une série de matrices culturelles qui sont
aussi importantes pour son développement que la matrice
maternelle »
Cette rébexion signi[e que c’est la cu………. Bien plus que la nature
qui caractérise foncièrement l’homme et qui le fait parce qu’il tient
l’essentiel de ses dispositions d’élément culturel et civilisationnel,
lesquels sont aux yeux de l’anthropologue et l’ethnologue français
Clause Levi Strauss « L’ensemble des coutumes, des croyances, des
instructions telle que l’art, le droit, la religion, les techniques de la vie
matérielle, en un mot toutes les habitudes ou aptitudes apprises par
l’homme en tant que membre d’une société » Race et histoire.
L’homme n’est jamais ainsi une donnée brute déjà accomplit à l’image
du génie apparent de certains animaux. Il est dit François Jacob
« génétiquement programmer pour apprendre » et c’est au sein d’un
environnement culturel qu’il s’accomplit car c’est grâce à cet
environnement qu’il réussit à vaincre le chaos naturel de ces
tendances primaires et parvient à intégrer le genre humain.
L’homme ne se limite pas à sa stature biologique qu’il est toujours
amené à dépasser et à enrichir par la culture. Cela fait de lui un être
en perpétuelle construction de lui-même. L’homo informaticus
d’aujourd’hui n’est tout de même plus le Cro-Magnon de la
préhistoire ? Voilà comment en sus l’histoire devient un trait distinctif
de l’homme car en plus de réaliser son être dans des dynamiques plus

19
culturels que simplement biologique ou physiologique, l’homme
apparait comme le seul être qui a conscience de son dynamique et qui
tente de les comprendre c’est-à-dire [nalement e comprendre sa
destinée. Cela dit, c’est-à-dire si l’humanité se reconnait par la
culture, la civilisation de l’histoire, le vécu traduit-il cependant cette
réalité ?

B- L’humanité : une réalité pervertie

1- L’ethnocentrisme au fondement de la ……………….

On appelle ethnocentrisme la tendance à prendre la société dans


laquelle on vit et ses modes de penser et d’être comme le modèle de
référence en vertu duquel on se croit autoriser à juger les autres
sociétés ou peuples. Le risque ici est qu’une telle attitude provoque à
l’égard des autres un sentiment d’étrangeté, surtout de racisme c’est-
à-dire de rejet. L’ethnocentrisme faisant corps avec le racisme se
nourrît de préjuger et de stéréotypes à l’égard des autres qu’on
considère généralement comme des sous-hommes, des faux hommes,
des hommes impurs. Tout simplement parce que nous apprend Claude
Levi Strauss « On préfère regretter hors de la culture tout ce qui ne
se conforme pas à la norme sous laquelle on vit »
Ainsi si le simple postulat que l’autre n’aurait pas de culture ou
manifesterait une culture archaïque, on lui dénie sa qualité d’homme
et donc sa capacité à faire partie de l’humanité. Sa façon d’être est la
plus achevée. C’est ce qu’on fait les grecs à l’égard de ceux qu’il
considérait comme barbares parce qu’étant étranger à leur mode de
vie. Les occidentaux à un moment donné ont eu la même réaction vis-
à-vis de l’africain, ne le voyant come un sauvage ne comprenne rien à
la philosophie et à la science. Les Nazis ont rejette hors de l’humanité
les juifs et de nombreux européens parce que se considérant eux
comme le modèle achevé de l’espèce humaine.
On peut évoquer certains peuples des africains marginalisés par leur
congénère parce que ne leur étant reconnu qu’un statut d’exclure ou
de vaurien. Voilà comment ce corrompt le concept d’humanité.
Si cette corruption a produit dans l’histoire des drames horribles, la
colonisation est l’une de ces drames.

2- La colonisation, aliénation comme expression de la


perversion du concept d’humanité

20
Colonisé c’est envahir un territoire, un pays ou un peuple qui n’est pas
le sien, l’occuper et le soumettre. C’est un acte qui est le résultat d’un
rapport de force au terme duquel le vainqueur (colon) refuse au
vaincu (le colonisé) tout droit de disposer de lui-même.
La colonisation prend généralement prétexte d’une mission civilisatrice
car ici on croit être investi de la mission d’apporter la science, la
technique, le moral, la religion etc… à des individus et à des peuples
considérés comme des sauvages arriérés et incultes.
C’est ce prétexte qu’on peut lire dans les propos de Hegel comme
pour justi[er rue Afrique : « Le nègre est un homme à l’état brut. Il
représente l’homme dans toute sa barbarie et son absence de
discipline. On peut rien trouvé dans son caractère qui se rapproche à
l’humain ». Mais aussi déjà dans ceux de Montesquieu qui pense
qu’ « il est impossible que nous supposions ces gens lui soit des
hommes. On peut se mettre à l’esprit que Dieu qui est un être très
sage ait mis une âne dans un corps tout noir »
L’acte de colonisation corrompt gravement l’idée d’humanité parce
que les raisons qui la fonde a\rme la négation absolue de l’autre non
seulement an tant que sujet culturel mais seulement en tant que
homme. Il ne peut donc conduire dans le meilleur des cas qu’aliénation
du colonisé d’autant que lessivé par des valeurs qui lui son inconnu et
auquel il ne comprend rien, il devient dit Alber Memmt « Un étranger
dans son propre pays » qui rebète que sa muse que est vulgaire et sa
peinture écœurante.

II- L’HUMANITE COMME REFUS DE TOUTE DOMINATION

A- Le refus de la domination comme exigence humaine

1- Contre les pesanteurs, faire le choix de l’existence


Jeter dans le monde, l’homme y apparait un être abandonner à lui-
même est livré à toute sortes d’inconnus et di\cultés comme celles
liées à la recherche de sa liberté. Si ces di\cultés ne disparaissent
jamais comme enchantement,

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……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
Dans sa critique de la raison dialectique : « Par l’existence nous
n’entendons pas une substance stable qui se repose en elle-même
mais un déséquilibre perpétuelle, un arrachement à soi de tout le
corps. » Cette rébexion de Sartre veut dire que l’homme qui a fait le
choix de l’existence et celui-là qui décide d’aller au de la du simple vire
pour s’engager dans le monde en vue de et, cela étant donné uns sens
et une chaque fois nouveaux à sa vie. C’est celui qui a décidé, contre
les pesanteurs, de prendre en charge son devenir pour la façonner à sa
dimension car ainsi que nous l’apprend Henri Bergson « Pour un être
conscient, existé consiste à changer, changer à se murir, se murir à se
créer indé[niment soi-même »
Dans cette perspective existé c’est refusé le fatalisme et
l’immobilisme, l’attentisme et la résignation. En e>et, tout est à la
merci du changement pour autant que se décider de m’engager dans
l’action pour autant que je me décide de me révolter selon le mot de
Camus. Pour l’africain, colonisé d’hier et d’aujourd’hui, il n’y a donc
plus d’alternative car son choix devient nécessairement celui de
l’existence. Et s’il a choisi d’exister, le combat commence sûrement
par lutter contre l’ethnocentrisme.
2- Contre l’ethnocentrisme
Ideologie et ethncentrisme, on l’a dit, est une ideologie de la negation
de l’autre. Sous le pretexte que celui-ci n’aurait pas de culture que
cette culture ne serait pas digne de l’humanité. Les ethnologues et les
antropologues ont demontré la vacuité d’une telle thèse, leurs
recherches ayant revele qu’il n’y a jamais eu de societe humaine
depourvue de culture et de civilisation. Toutes sociétes humaines
quelle qu’elle soit à en e>et ces habitudes qui lui sont prpores, ces
traditions,ces modes de pensée et d’être.
Or c’est precisement cet ensmble qu’on nomme la culture ou la
civilisation.
Ainsi la culture porte toujours la marque de la diversité, de la pluralité,
de la putiplicité. On peut donc dire qu’il y a autant de cultu qu’il exise
de peuples di>erents.

22
Par ailleurs, toue culture indique l’état de developpement social,
institutionnel, technique, esthetique, etc d’un peuple a un moment
donné de son histoire. Cet état de developpement ne peut
valablement servir de pretexte à la diabolisation de tel ou tel peuple
car relatif il correspond toujours en realité à la nature des besoins de
chaque peuple.
L’etnocentrisme ne peut donc prosperer car tout peuple quel qu’il

3- Décoloniser et désaliéner comme nécessité absolu


« Renoncé à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’homme » écrivain
Rousseau dans Contrat social
Cette rébexion qui signi[e qu’un homme qui tient à sa dignité, tient à
sa liberté et ne saurait indé[niment être sous le joug d’un autre. Pour
le colonisé, reprendre possession de soi devient aussi une nécessité
absolue. On peut convenir ici que cette reprise d son identité et de son
destin par le sujet colonisé passe par une mise en accusation et une
convocation du colonisateur devant le tribunal de l’histoire pour ses
crimes commis contre l’humanité. Mais il apparait que c’est surtout à
un exercice de désenvoutement mental, intellectuel et culturel que
devra impérativement se livré l’homme colonisé s’il veut reconquérir
son identité et sa dignité, comme par exemple se débarrasser de
l’anesthésiant complexe de l’infériorité.
Il ne s’agit pas en e>et ici de jeter de façon systématique l’anathème
sur le blanc ni le menacé de mort.
Il s’agit plutôt, à l’image des negritudiennes qui ont adroitement
réinventé le concept nègre, d’aller à la rencontre du monde en puisant
dans sa propre histoire et dans ces propres valeurs.
Le processus de décolonisation-désaliénation apparait dès lors non pas
comme un processus contre l’homme mais comme un combat de
l’homme pour l’homme. L’humanité retrouve ainsi réhabilité sons sens
et l’homme prouve par là tout le rôle qu’il joue dans cette
réhabilitation.
Mais comment ce rôle est-il concrètement compris ?
B- Rôle et statut de l’homme dans l’histoire de
l’humanité

L’histoire au sens philosophique du terme est la marche dialectique de


l’homme dans le temps et dans l’espace vers l’accomplissement ou la
réalisation de son être. La place que l’homme occupe dans cette

23
marche est cependant diversement interprétée car tandis que certains
l’appréhendent come objet ou produit de l’histoire, d’autres pensent
que l’homme est plutôt le sujet ou l’artisan de l’histoire.

1- L’homme comme objet de l’histoire


Le philosophe allemand Hegel est le tenant principal de cette thèse.
Pour lui, en e>et c’est la Raison ou l’esprit absolu qui précède au
destiné de l’histoire. C’est ce qu’on peut lire clairement dans un
passage de son ouvrage la Raison dans l’histoire « La raison gouverne
le monde et par conséquent l’histoire universelle s’est-elle déroulée
rationnellement »
La raison gouverne le monde parce que pour Hegel rien de tout ce qui
s'y déroule n’est dénuée de sens. Rien n’est absurde ni irrationnel, tout
ce qui s’accomplit à un sens. Et ce sens est bien plus important que
l’action de l’homme parce qu’il est ce qui la porte, qui l’anime mais
surtout qui lui survit.
L’histoire chez Hegel c’est donc bien plus que l’action de l’homme, la
manifestation de la raison car elle est l’intelligence du monde qui nous
transcende et qui se déplore en nous utilisant comme les instruments
de son déploiement : « Les hommes sont les moyens et les
instruments d’une chose plus élevée, plus vaste qu’ils ignorent et
accomplissent de façon inconsciente » écrit en e>et Hegel. Pour tout
dire l’histoire est chez Hegel l’ordre du monde, un ordre à la fois
transcendante est inconnu de l’homme, que nous aidons à réaliser de
façon inconsciente par nos actions. Cette conception de l’histoire et le
rôle que l’homme y joue n’et cependant pas partagé par tous.

2- L’homme comme sujet de l’histoire


La perception hégélienne de l’histoire fait s’y manifeste un principe s’y
transcende à l’homme ne satisfait pas des penseurs comme Marx et
Sartre.
Pour Karl Marx qui a une approche plutôt matérialiste de l’histoire,
celle-ci n’est que l’action de l’homme réel confronté en permanence à
l’hostilité de la nature et qui travaille à la modèle et à en ce jouir. C’est
ce qui faut comprendre quant il dit dans la sainte famille : « L’histoire
ne se sert pas de l’homme comme un moyen pour réaliser ces propres

24
buts. Elle n’est que l’activité de l’homme qui pourrait ces propres
objectifs. »
L’histoire n’a pas de but à elle, elle ne saurait exister indépendamment
des hommes encore moins les commander car c’est dans la décision
que l’homme prend chaque jour d’a>ronter les contraintes
économiques, sociales, politiques et dans la volonté de les surmontés
ou non que s’éclaire ou s’assombrit son devenir historique. Autrement
dit qu’il construit son histoire c'est-à-dire l’histoire de l’humanité. Son
histoire d’autant plus pour Karl Marx « L’histoire ne fait rien. C’est
l’homme, l’homme réel et vivant qui livre tous les combats. » Avec
Marx, l'homme est donc au cœur du processus historique en tant que
sujet dont le désir toujours éprouvé de se réaliser. L’histoire n’est donc
le rebet de nos choix qui font de nous non pas de marionnettes ou des
acteurs passifs mais des êtres de ‘‘Projet’’ pour parler comme Jean-
Paul Sartre c'est-à-dire des êtres qui sont en construction permanente
d’eux-mêmes.

CONCLUSION GENRALE
Parlé de l’humanité, c’est a\rmer qu’au-delà de leur di>érence les
hommes son tous membres de la même famille, la famille humaine. Si
ce sens du mot humanité souvent a été perverti, cela ne saurait être
une fatalité dans la mesure où la dignité de l’homme consiste
justement à refuser toute domination de toute exploitation
(assujettissement). Si le devenir de l’humanité réside dans ce refus, le
rôle de l’homme devient alors déterminant car c’est véritablement par
son action qui fera de l’humanité une réalité vivante et non un simple
mythe.
Mais, ce qu’on appelle mythe n’est-il qu’une simple et improductive
illusion dont l’histoire humaine n’a que faire ?

25
Problème 2 : LE MTYHE EST-IL SEPARABLE DE L’HISTOIRE DE
L’HUMANITE

INTRODUCTION
Si les hommes ont toujours essayé de comprendre leur trajectoire dans
le temps et dans l’espace et tenté de connaitre les réalités qui les
entourent et les portent, le VIe siècle av. J.C et le XVIIIe siècle après J.C.
ont constitué des étapes décisives dans cette tentative de
compréhension et de connaissance des choses. Car, ici la pensée
rationnelle est magni[ée et considérée comme le medium par lequel
l’homme se libère de l’obscurantisme pour atteindre la véritable
connaissance. Le XVIIIe siècle n’est-il pas d’ailleurs quali[é de « siècle
des lumières » ou « Aufklarung » ?
Et pourtant en dépit de cet encensement de la raison l’homme donne
le sentiment n’avoir pas [ni de croire aux légendes et aux mythes.
Dans ces conditions peut-on dire que le mythe est séparable de
l’histoire de l’humanité ?

I- QU’EST-CE QUE LE MYTHE ?

A- DéMnition du mythe
Le mythe se dé[nit comme tout récit fabuleux d’origine imprécisé qui
met en scène des êtres étranges au pouvoir surnaturel. Ce récit vise
par ailleurs, à présenter une certaine origine du monde ou des choses
dont le sens n’est perdu depuis des lustres.
Cette dé[nition donne au mythe deux caractères essentiels :
- Un caractère intemporel
- Un caractère imaginaire

B- L’intemporel et l’imaginaire comme caractéristique du


mythe

26
Le mythe est intemporel parce qu’ici les événements se déroulent
toujours ainsi que nous l’apprend Hampaté Bâ « Tout au début des
existences, avant que les années n’aient ouvert leurs yeux pour
former les jours et qu’elles n’aient fermes leurs paupières pour
instituer les nuits » En d’autres termes les événements dans le mythe
se déroulent à une époque très très reculée se situent presque hors du
temps par rapport à laquelle on ne peut trouver aucun témoin. C’est
certainement pour cette raison que nos contes et légendes comment
toujours par l’expression « Il était une fois » ou plus trib…………….. «
avant…………..ava…………… »
Le mythe présente par ailleurs un caractère imaginaire perce que les
évènements et les personnages tels que qu’ils sont contés et
présentés dépassent notre entendement objectif, car on a l’impression
ici d’être en face d’une imagination fertile qui se donne carrière au
milieu de ces fantaisies sans aucun souci d’adéquation au réel.
Pour l’homme qui célèbre la raison et qui a besoin de connaissance
objective et de vérité, le discours mythique devient forcément un
scandale.
Mais avons-nous raison de le pensé ainsi ?

II- LES RELATIONS PHILOSOPHIE, MYTHE ET RAISON

A- La philosophie comme refus du mythe et


magniMcence de la raison

Quand la philosophie nait dans la Grèce des Héraclite, Pythagore,


Socrate, Aristote. Elle a pour vocation de proposer une explication et
une connaissance des choses qui reposent non plus sur des
personnages et des événements mythiques mais sur des principes
rationnels et objectifs. « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » Telle était
en e>et l’expression de cette révolution de la pensée ainsi qu’on
pouvait le lire au fronton de l’Académie.
Plus tard le 18ème siècle, façonné parce qu’on appelle les philosophes
de lanière à constituer à sa manière la trame de ce changement
radicale de perpertif dans la tentative de compréhension des choses.
Si la philosophie qui se veut l’expression de la raison en marche
émerge, elle émerge donc contre le mythe. Voilà pourquoi le mythe est
considéré comme l’antithèse de la raison. René Descartes dé[nit la
raison comme étant la faculté de bien jugé. Si juger signi[e peser,
véri[er, démontrer, nos énoncés ou nos propositions avant de les
émettent. Cela signi[e ce qu’on appelle la raison est toujours une

27
raison véri[catrice, démonstrative, expérimentale, critique. Elle est
telle parce que sa mission est de conduire à la vérité. Bossuet écrit à
ce propos « en tant que l’intermédiaire est dirigé au vrai et au bien il
s’appelle raison »
Si le mythe est l’antithèse de la raison, c’est parce que ce qu’il propose
comme connaissance échappe à toute tentative de véri[cation et
d’expérimentation. On comprend des lors pourquoi le mythe est
toujours perçut comme ce qui faux, n’existe pas, ce qui illusoire.
Mais comment comprendre qu’alors même que discours mythique
semble être rejeter, la pensée rationnelle et particulièrement la pensée
philosophique continue de s’y référer?

B- La philosophie comme dialectisation du mythe et de


la raison

Le discours mythique est certainement un discours de l’intemporel de


l’imaginaire qui dé[e les lois de l’objectivité. Mais le mythe relève-t-il
moins de la pensée ?
Pour Jean Pierre Vernant « Le mythe est comme une ébauche du
discours rationnel, le premier balbutiement du logos. » Mythe et
société. Vernant veut dire par cette rébexion que le mythe, c’est de la
pensée car tentative d’explication et de compréhension des choses.
Une pensée certes archaïque, embryonnaire ou encore obscure mais,
une pensée quand même.
Le mythe est comme l’enfance de la pensée qui, en référence à la
leçon psychanalytique, n’a jamais cessé d’habiter le discours rationnel,
l’âge adulte de la pensée. La philosophie en est la preuve éclatante,
elle qui de Platon à Adorno en passant par Nietzche et Camus. C’est
abondamment référé au mythe. Planton c’est en e>et, appuyer sur le
mythe pour montrer, à travers « Le mythe de la caverne », en quoi nos
connaissances sont portées d’illusions et de forcetés. Albert Camus a
eu quant à lui recours à l’histoire de Sisyphe pour lui comprendre la
terrible condition des hommes condamnés à trouver à la fois la force et
le plaisir pour vivre dans un monde fait de répétition douloureuse. La
science même, dans la [gure de Freud, n’a reussi à montrer la relation
quasi incestueuse entre le petit enfant et son parent d sexe opposé
qu’en s’appuyant sur l’histoire d’œdipe personnage de la mythologie
grec. Comme on voit le mythe est utilisé dans ou par le discours
rationnel pour faire comprendre certaines réalités, et la philosophie en
s’en gavant montre que loin d’être refus systématique du mythe, elle
est là où se rencontrent harmonieusement et e\cacement mythe et

28
raison pour une meilleure connaissance de notre monde. C’est ici que
la relation dialectique mythe et raison prend tact son importance.

III- L’IMPORTANCE DE LA RELATION MYTHE ET RAISON DANS


L’HISTOIRE DE L’HUMANITE

A- L’importance intellectuelle et pédagogique

Cette importance redice dans le fait que le mythe et la raison


combattent notre ignorance en proposant des réponses aux
interrogations que nous nous posons. Plus spéci[quement, le mythe
o>re à la raison des images, des [gures et des symboles desquels
cette dernière va tirer sens du rationalité qui permettent de mieux
connaitre les choses. L’image, la [gure ou le symbole ont d’autant plus
important qu’ils permettent d’éclairer certaines réalités qui débordent
parfois le champ de la véri[cation scienti[que, car ainsi que l’écrit
François Jacob « La science ne vise pas d’emblée à une explication
complète et dé[nitive de l’univers. Elle se contente de réponses
partielles et provisoires. Or qu’ils soient magiques, mythiques ou
religieux, ce système en globe tout. Ils s’appliquent à tous les
domaines et répondent à toutes les questions. » on sait que
l’objectivité n’est pas le fort du mythe, mais il s’agit ici à partir des
images et [gures qu’o>rent celui-ci à la raison d’en tirer un sens
logique qui puissent aider à la compréhension et à la connaissance des
choses.

B- L’importance sociale
L’exploitation des [gures et images qu’o>re mythe à la raison permet
également d’assurer la cohésion sociale. C’est ainsi que le mythe dit
l’ancêtre fondateur aide à souder les membres d’une même
communauté. Le mythe aide par ailleurs à considérer du modèle à
suivre ou des anti-modèles à éviter. Quand les uns invitent à l’évasion
et à la rêverie parce qu’il s’agit de s’en inspirer les autres sont évoqués
pour susciter chez l’individu l’exemple à ne pas suivre. C’est en ce
sens qu’il faut comprendre l’importance des totems et tabous qui
visent une certaine organisation de la société par le « Je » des interdits
et du permis. Pour tout dire bien exploité et bien pensé le mythe
propose à la raison les moyens lui permettent d’organiser et structurer
la société.

29
CONCLUSION
Le mythe n’a pas pour objet de répondre à un questionnement de type
scienti[que. Sa vocation est de plonger dans les temps immémoriaux
pour indiquer des réfères, mobilisé des pistes nouvelles et données un
élan chaque fois nouveau à l’humanité. Le champ du mythe devient
ainsi non celui de l’illusion improductive mais celui du possible. Le
mythe est l’une des étapes de la di\cile ascension de l’humanité vers
la construction d’un type de connaissance mieux structuré mais aussi
vers un prix conscience plus élaborée d’elle-même. S’il n’est pas faux
de dire que l’évolution de l’humanité est le fait de la raison, cette
évolution est aussi le fruit mythe qui ne cesse de l’enfanter ou de la
réenfanter. C’est pourquoi dans sa marche vers la connaissance
objective des choses, la raison ne peut faire l’économie du mythe
parce qu’à la vérité mythe est inséparable de l’histoire de l’humanité.
CONCLUSION GENERALE
L’humanité dans son sens ultime de promotion de l’homme par
l’homme peut paraître un leure au regard des volontés destructives de
plus en plus prononcées des hommes. Mais n’oublions pas que
l’homme reste tout de même, qu’il soit l’objet ou le sujet de l’histoire,
un pilier majeur du processus historique. De la sorte, il a toujours la
possibilité de recti[er sa raison parfois décadente pour faire de son
devenir, un devenir prometteur.
C’est dire que si l’on peut désespérer de l’homme, on peut mais
surtout on doit aussi en espéré beaucoup.
Finalement, l’humanité en tant qu’expression de notre commun est
peut-être en mythe. C’est-à-dire pour beaucoup d’entre nous une
illusion. Mais au regard de l’analyse, l’humanité devient un mythe dans
le sens du possible réalisable.

30
PROBLEMATIQUE III : LE PROGRES CONCOURT AU BONHEUR
DE L’HUMANITE

Accéder à un état de confort et de bien être absolus, telle a toujours


été l’aspiration des hommes et des sociétés à travers les âges .Le
philosophe Français Blaise Pascal observe à ce propos que : « Tous
les hommes recherchent d’être heureux. C’est le motif de toute leur
action même jusqu’à ceux qui vont se pendre ». Si les moyens d’accès
au bonheur sont nombreux, beaucoup sont les hommes qui pensent
qu’on peut y arriver que par le progrès. Sans doute, mais au vu du
chemin parcouru par l’humanité jusqu’à nos jours, peut-on a\rmer
sans se tromper que ce qu’on appelle le progrès nous a rendu
heureux ?

31
PROBLEME I : LE PROGRES ENTRAINE -T-IL LE BONHEUR ?
INTRODUCTION
Le mot progrès signi[e littéralement l’action d’avancer. C’est le
mouvement qui porte en avant vers un terme réel ou supposé. Mais
quel est ce terme pour l’homme ? Si « Le bonheur est la [n suprême »
ainsi que l’observe Rousseau, c’est dire qu’on pourrait logiquement
penser que le terme vers lequel devrait nous conduire le progrès est
le bonheur. Mais, cela est-il seulement vrai ?
I- ORIGINE ET DEFINITION DE L’IDEE DE PROGRES

A-Les lumières comme origine de l’idée de progrès


Si les hommes n’ont pas cessé en réalité de progresser, l’idée de
progrès telle que nous l’entendons aujourd’hui remonte au XVIII e
européen, à l’époque de l’Aufhlarung. Cette idée a pour socle la
redécouverte par les hommes de la puissance de la raison entendue
comme ce qui nous permettra de nous libérer de toutes les servitudes
et de toutes les pesanteurs parce que capable de tous les exploits.
C’est cette con[ance dans les capacités exceptionnelles de la raison
que Antoine De Condorcet (1743-1794), l’un des penseurs de cette
époque traduit en ces termes : « Une humanité sans cesse plus
instruite verra s’accroître son pouvoir sur la nature, ses ressources et
ses possibilités de bonheur ». Ainsi nait l’idée de progrès par la seule
puissance de la raison rendant possible tous les bonds vers l’avant, le
mieux.

32
B- Le progrès comme passage d’un moins bien vers le mieux
Le mot progrès désigne en e>et, ainsi que les laisse supposer les
lumières, tout mouvement en avant qui prend toujours un coe\cient
de valeur positive. C’est dans cette perspective que s’inscrit aussi le
mot développement parce qu’il exprime toute idée de croissance,
d’expansion, d’accroissement, mais toujours selon une approche
améliorative ou quantitative. En ce sens il est impropos de dire par
exemple que la criminalité progresse ou que le Sida se développe. Car
le progrès ou le développement traduit l’idée du passage des moins
bien vers le mieux. C’est pourquoi Emmanuel Kant conseille : « Aie le
courage de te servir de ton propre entendement, voilà la devise des
Lumières ». Le passage d’un stade plus ou moins négatif vers un stade
plus ou moins positif. Progresser ou se développer, c’est donc toujours
tendre vers un mieux-être, ce que Condorcet appelle justement ‘‘nos
possibilités de bonheur’’. Cela signi[e-t-il que le progrès conduit
fatalement au bonheur ?
II- LES RAPPORTS ENTRE LE PROGRES, LE DEVELOPPEMENT
ET LE BONHEUR

A-Le progrès et le développement comme promesse d’une


humanité
L’humanité, cela est indéniable a toujours connu des cycles de
progrès. Aujourd’hui bien plus que hier cependant, le progrès et le
développement sont devenus les maîtres-mots. Les mots-repères, les
mots-fétiches, les mots-talismans de nos sociétés dite moderne parce
qu’ils traduisent dans la conscience populaire la promesse du bonheur
de l’homme. Le progrès et le développement sont devenus pour ainsi
dire les séismes de notre accès à la plénitude suprême (au bonheur)
dans la mesure où on prête à ces mots une e\cacité magique, celle
qui ouvre au bonheur. Plus que des paroles, l’e\cacité au progrès
s’observe dans les exploits de la science et de la technique qui
permettent par leur maîtrise des éléments de la nature de rendre
l’homme heureux. En e>et, du téléphone mécanique à l’informatique
en passant par l’antibiotique, l’imprimerie, la pilule, le microscope, la
monétique etc., il apparait incontestable que la science et la technique
ont réussi au [l des époques à rendre notre existence de plus en plus
aisée. Voilà pourquoi le bonheur ne se mesure plus qu’à l’homme (la
lumière de) de la découverte scienti[que et de la révolution
technologique. C’est d’ailleurs sur cette base que les pays sont

33
comparés et hiérarchisés, les uns se considèrent comme plus disposés
au bonheur parce que béné[ciant d’un environnement technologique
sophistiqué (ce sont des pays dits riches ou développés), les autres
considérés comme inaptes au bonheur parce que se mouvant dans un
espace technologique inexistant ou archaïque. Pour tout dire, plus que
le progrès en lui-même c’est le progrès technico-scienti[que qui
apparait comme le véritable levier du bonheur. Mais doit-on se
satisfaire d’une telle analyse au point d’oublier que ce qu’on appelle le
progrès et le développement se sont souvent transformés pour notre
malheur en cauchemar ?
B- Le progrès et le développement comme facteur d’une
humanité en danger
Nul ne peut vraiment nier que la raison en éclaire l’homme de sa
lumière lui a permis de ce « rendre maitre et possesseur de la
matière » (Descartes) et par là d’entrevoir pour lui l’avenir sous les
meilleurs auspices possibles.
En y regardant de près cependant et aussi bizarre, contradictoire que
cela puisse paraitre comme Adorno et Horkheimer remarque que «
La terre entièrement éclairé resplendie sous le signe de calamité
triomphant partout » La dialectique de la vie. En e>et, il se passe
malheureusement que la raison en sa déclinaison scienti[que et
technique surtout qui a reçu pour mission d’actionner concrètement le
progrès et nous faire gouter les délices du bonheur. Et celle-là même
qui paradoxalement semble préparer notre malheur. Pour preuve,
n’est-ce pas entre autres la raison scienti[que qui a enfanté l’arme
nucléaire faisant ainsi planer sur le monde la menace permanente de
sa destruction ? N’est-ce pas en outre la même raison scienti[que qui
a généré la robotisation outrancière des entreprises, risque évident de
chômage et d’automatisation de la vie. Dans l’absolu, l’arme nucléaire
et la robotisation des entreprises sont les signes visibles que
l’humanité a progressé dans ses connaissances et dans sa maîtrise de
la nature. Mais, relativement aux conséquences notoires et
angoissantes de ses exploits, tout porte à croire que notre propre
raison menace de « transformer le progrès en son contraire, la
barbarie absolue.» Horkheimer. Eclipse de la raison. Cette barbarie, si
elle est ici provoquée par la science et la technique, trouve plus
généralement sa cause dans la réduction du progrès à une dimension
strictement matérielle.

34
C- L’approche strictement matérielle du progrès comme
risque d’un péril de la civilisation humaine.
Dans l’acception ordinaire, le progrès rime avec avancée et celle-ci est
presque toujours applaudie pourvu qu’elle tranche avec les habitudes
anciennes et considérées comme déjà archaïques. Mais est-ce
vraiment une avancée pour l’humanité de se réjouir par exemple des
performances révolutionnaires d’une arme nucléaire ? A-t-on en outre
progressé quand nous n’avons plus pour compagnon privilégié que
notre téléphone portable ou notre ordinateur portable, Et puis est-ce
avoir fait un bond vers le bonheur quand, étant avant tous préoccupés
par la quête e>rénée d’argent, nous n’avons plus le temps pour
personne ? Quel bond qualitatif avons-nous réussi quand des mariages
homosexuels sont autorisés, légalisés et pire célébrés dans des lieux
de culte ? Manifestement tout se passe comme si l’humanité est
devenue folle ou bien comme s’en désole Horkheimer que « La
raison est devenue irrationnelle, abêtie ». La raison est devenue ainsi
parce qu’elle a corrompue le sens du progrès en ne le réduisant qu’à
une dimension matérielle et utilitaire. Plus précisément, nous avons
posé qu’une société n’est ou ne devient heureuse que quand elle
réussit à se doter d’un environnement technique et technologique
pointu. La dimension spirituelle est axiologique (relatif aux valeurs) est
ainsi royalement ignorée de sorte que le monde se trouve livrer à la
libéralisation tous azimuts des mœurs et à la dépravation des valeurs.
C’est le temps de ‘’la délectation morale ‘’de Freud. Et Freud a
certainement raison d’y voir le signe d’un profond malaise que vit
l’humanité d’autant qu’il écrit « Nous vivons un temps
particulièrement curieux car nous découvrons avec surprise que le
progrès a conclu un pacte avec la barbarie ».

CONCLUSION
Si nous entendons par progrès le fait de tendre vers un niveau de vie
chaque fois meilleur, ce que Adorno « L’espoir que les choses vont
en[n s’améliorer, que les hommes pourront espérer un peu ».
On peut nier à l’homme d’avoir connu le meilleur, mais ce meilleur, cet
espoir risque de se transformer en drame et en désespoir si nous
refusons de voir et de comprendre que le véritable progrès ne se
mesure qu’à l’homme (à travers) d’une double dimension matérielle et
spirituelle (ou axiologique). Toutefois cela su\t-il à faire de l’homme
un être totalement heureux, surtout qu’il est un être de désir ?

35
PROBLEME 2 : L’HOMME, ETRE DE DESIRE PEUT-IL ETRE
HEUREUX ?

INTRODUCTION
En dit des Dieux qu’ils ne désirent point parce qu’ils sont par nature
entièrement comblé. Cela veut dire que le désir appartient en propre à
l’être imparfait et malheureux qui, par la mobilisation de ces
ressources aussi bien physique intellectuel recherche précisément la
perfection est le bonheur .
L’homme chez qui Spinoza (1632-1677) remarque que « Le désir
est l’essence même » peut-il seulement y parvenir ?

I- LE DESIR COMME MOTEUR DE L’ACTIVITE HUMAINE

36
A-Le désir source de l’activité humaine et révélateur de
l’inexcitabilité de l’homme

1- Qu’est-ce que le désir ?


Le mot désir vient du mot latin ‘’desiderare ‘’ qui signi[e
littéralement ‘‘regretter l’absence d’une étoile qu’on a contemplé ‘’.
Le désir c’est donc le regret ou la nostalgie d’une chose qu’on a pris ou
qu’on a perdu. A ce titre il évoque toujours la privation pour le
manque. Exprimons cela, le désir a en même temps la particularité
d’être une excitation psycho-physiologique, une sorte de tension plus
ou moins consciente vers l’objet absent.
Pour tout dire, le désir exprime à la fois le sentiment qu’à l’homme de
manquer de quelques choses et l’énergie qui le pousse à combler ce
manque. C’est ainsi que le désir devient la source même ou le moteur
de l’activité humaine par lequel l’homme part à la conquête des
choses, une conquête ininterrompue.

2- Le désir comme l’expression de l’insatiabilité de l’homme


Ayant le sentiment de manquer de quelques choses, l’homme parvient
bien des fois à combler ce manque. Mais, traversé par le désir,
l’homme apparait comme un être insatiable qui ne semble jamais être
satisfait de ce qu’il est ou de ce qu’il a ; qui ne cesse de réclamer
toujours autre chose qu’il n’as pas cela s’explique, au fond, par le faite
que le désir ne sait peut-être pas toujours à quoi il s’adresse et qu’il
souhaite. Mais aussi et surtout parce qu’il est de sa nature de ne
jamais être satisfait puisque voilà déjà qu’un désir nouveau à
remplacer le désir le assouvi. Ainsi donc le désir apparait comme
l’expression de l’insatiabilité de l’homme une insatiabilité que
cependant la magie de mobiliser chez lui toutes les ressources et tous
les moyens dont il dépose pour trouver satisfaction et réaliser son
bonheur l’imagination est au premier rang de ces moyens.
B- L’Imagination, une faculté au service du désir.

1- Qu’est-ce que l’imagination


C’est l’épistémologue G- Bachelars (1864-1966) qui donne de
l’émargination la dé[nition sans doute la plus simple et plus claire.

37
« L’imagination est la faculté de déformer les images fournis pour la
perception, la faculté de nous libérer des images premières de
changer les images ».
Au regard de cette dé[nition, on comprend que l’imagination est la
représentation mentale jamais exacte de la projection illimitée de
l’homme sans un univers toujours autre qu’il peut virtuellement
défermer à loisir pour satisfaire ces désirs même les plus fous.
Au service du désir l’imagination apparait ainsi comme le premier
moyen de satisfaction parce qu’elle est fondamentalement créative

2- L’imagination au service du désir comme création

Aptitude faculté à déformer ce qui est à inventer virtuellement des


formes nouvelles, l’imagination est en e>et, création. Car c’est grâce à
elle que l’homme envisage de nouvelle perspective de la réalité,
perspectives qui vont inspirer et féconder son action.
Certes l’imagination produit bien souvent des images mensongères et
illusoires et c’est sans doute pourquoi Pascal la quali[e de «
maitresse d’erreur et fausseté »
Il ne reste pas moins cependant que l’imagination permet de
redécouvrir le réel parce qu’elle n’a de cesser de l’inventer. Elle est là
où prennent origine des [gures nouvelles de l’aventure. C’est à ce titre
que pour Bachelard « L’imagination est dans le psychisme humain
l’expérience de même l’ouverture de la nouveauté. » Ainsi donc grâce
à son imagination, l’homme pénètre sans cesse de nouveaux univers
et s’ouvre de nouvel horizon. Elle expire l’élan de liberté et de
créativité in[ni qui accompagne le désir et qui permettent de l’assouvir
(satisfaire) ; inspire et féconde l’action de l’homme dans son projet de
bonheurs, un projet dont l’art, le travail et la technique constitue les
moyens de la réalisation concrète. Mais y parvient-il ?

II- LE PROCES DE L’ART, DU TRAVAIL ET DE LA TECHNIQUE


DANS LA REALISATION ET DE LA TECHNIQUE DANS LA
REALISATION CONCRETE DU BONHEUR DE L’HOMME.

A-La valeur de l’art, du travail et de la technique qans la


recherche de l’homme et son bonheur.

1- L’art ou la quête de notre bonheur par le beau.

38
L’art désigne depuis le 17 siècle « Toute production de la beauté par
les œuvres d’un être conscient » (André Lalande). Avec la notion de
beauté, l’art prend le sens de création esthétique et ainsi ne
s’apparente plus à un simple savoir-faire mettent en œuvres un
ensemble de technique et visant, à produire un résultat utilitaire.
En considérant, l’art dans sa dimension esthétique et non plus
utilitaire, il renvoie à un espace de liberté ou s’exprime la fantaisie du
créateur. C’est le domaine par excellence de la vie imaginaire; celle qui
n’a que faire de rigidité de la contrainte naturelle de sociales. En cela
l’art n’est pas une ‘‘simple imitation de la nature’’ (Platon). Mais
plutôt un arrachement des choses aux monde pour les habilles des
faires de l’imaginaire et de l’esthétique. Voilà pourquoi pour Kant «
L’art n’est pas la représentation d’une chose »
On comprend ici que l’art est la trans[guration esthétique de la réalité
des scolies, souillures, de ses incertitudes et de ses tragédies, de ses
angoisses et de ses drames en les parant des habilles du beau et du
rêve. La réalité s’en trouve dès lors moins laide et moins tragique car
le beau ne ragaillardit-il pas et ravit-il pas l’âme quand le laid
l’assombrit et le froisse ?
Si l’art a de valeur, celle-ci réside dans le fait qu’il enchante et embellit
notre bien parfois si triste. C’est pourquoi le composite d’opéras
Allemand Richard Wagner (1813-1883) a certainement raison de dit
« si nous avions la vie, nous n’aurions plus besoin de l’art. Quand le
présent ne nous oLre plus rien, nous aurions par l’œuvre d’art : Je
voudrais » Si l’art réussit la mission de nous porter vers le bonheur, le
travail et la technique ne le réussissent pas moins.

2- Les bienfaits du travail et de la technique le mot travail


renvoie à l’origine à l’idée de torture et de servitude
Le mot travail renvoie à l’origine à l’idée de torture et de servitude. Il
est l’expérience de la sou>rance de la misère de l’homme qui ne
parvient à survivre dans la nature que par un e>ort douloureux. Mais
bien qu’il évoque l’idée de peine, le travail reste malgré tout l’art par
lequel l’homme transforme et parvient à satisfaire ses multiples et
complexes besoins.
Etant donné que l’homme lui-même fait partie de la nature, en la
transformant, il se transforme lui-même, c'est-à-dire qu’il se construit
en développant chaque fois ses potentialités. C’est ce que reconnait
Karl Max quand il écrit dans le Capital « En même temps qu’il agit
sur la nature et la modi[e : « l’homme modi[e sa propre nature et

39
développe les facultés qui y sommeillent. » Le travail est par ailleurs
pour l’homme l’acte par lequel il intègre la société, s’y a\rme et s’y
fait reconnaitre. En e>et si toute les sociétés abhorrent (déteste) la
fainéantise de sorte que personne ne veut marier sa [lle a un
paresseux c’est que le travail est manifestement condition
d’intégration sociale. Il force le reste parce que grâce à son travail,
l’individu n’est pas considéré comme un déchet social.
Le travail a donc des vertus manifestes réelles parce que en plus
selon Voltaire il nous libère des liens aliénants de ‘‘l’ennui, du vice et
du besoin’’. Et par cela même il nous o>re l’indépendance. Mais toutes
ces vêtus reconnues au travail ne serait peut-être pas signi[catif si
n’être action ne serait soutenue dans sa mise en œuvre par un
ensemble de moyens, de méthode, de procède et de savoir-faire, toute
chose
qu’on résume par le mot technique. En e>et, relevant plus que jamais
d’un savoir scienti[que sans cesse innovant, la technique permet à
l’homme de renforcer son action sur la nature en la rendent toujours
plus e\cace et plus e\ciente à protéger son corps en lui faisant faire
des économies toujours plus important d’énergie et de temps. Bref de
la pierre taillée à l’ordinateur, la technique accompagne e\cacement
l’homme dans son travail et donc dans l’accomplissement de son
bonheur. Mais faut-il béatement (bêtement) faut-il se réjouir de la
valeur de l’art et des bienfaits du travail et de la technique ?

B- LES LIMITES DE L’ART, DU TRAVAIL ET LA TECHNIQUE DANS


LA RECHERCHE PAR L’HOMME DE SON BONHEUR

1- L’illusion du bonheur par l’art


L’art nous conduit au bonheur parce que avions nous dit qu’il enchante
et embellit nos vie laide et angoissée. Mais, cela semble n’être que
symbolique car la réalité est simplement maquillée mais jamais
vraiment transformée. L’art apparait en réalité comme une simple
cosmétique que vise simplement en nous enivrer et à nous
transporter dans des univers [ctifs et oniriques les belles et engagées
mélodies d’un Bob Marley par exemple sont-elles vraiment changé
quelques chose dans l’attitude dédaigneuse de ‘’ Babylone’’ envers les
peuples noires ?
Par ailleurs si l’art est la recherche et la recherche et la production du
beau, avons-nous tous cependant la même perception du beau ?

40
Si l’art est plus que quiconque celui qui vit de ces rêves, c’est dire qu’il
nous faudrait nécessairement partager sa vision du beau si nous
voulons voir notre âme enchanté.
En[n l’illusion du bonheur par l’art vient du risque de son
industrialisation. C’est moins ce que pense le philosophe Allemand
Adorno pour qui l’art travestit sa mission dès lors qu’il devient un
objet de commerce commandé par les lois du marché, celles de l’o>re
et de la demande. Ceci est précisément dangereux dans la mesure où :
- Les enjeux esthétiques de l’art sont désormais considérés comme
subsidiaires (secondaires), la recherche de gain étant devenu l’ultime
enjeu
- La spontanéité et l’inspiration de l’artiste sont mises sans tutelle, le
chronogramme de production étant désormais le plus cruciale.
- La spéci[cité ou l’originalité de l’œuvre d’art est banalisé, sa
reproduction industrielle étant plus porteuse de gain
- La liberté du consommateur est con[squée, la consommation étant
devenu une consommation téléguidé ou par procuration. Ainsi le plus
grand danger qui guette l’art est son industrialisation car c’est par elle
dit Adorno que l’art devient « un tra[que fabuleux du bonheur. » Ce
qui est vrai de l’art est aussi.

2- Les dangers de la technique et l’aliénation par le travail


Les bienfaits de la technique sont, c’est sûre, inestimable, cependant
sont développement exponentielle et sa trop grande et trop fort
présence dans l’univers sociale tendent à con[rmer l’homme dans un
rôle secondaire, ce qui le livre ainsi à l’oisiveté et au chômage.
Par ailleurs vue que dans notre technicien « Le citadin dont la cour de
sa journée ne fait que quitter une machine pour en trouver une autre »
l’homme court le risque d’en l’adopté les rébexes et de transformer
ainsi en homme-machine ou en homme -robot c'est-à-dire un être chez
qui émotion et sentiment n’existe plus. La sagesse chinoise n’avertit-
elle pas d’ailleurs que « celui qui utilise une machine exécute
machinalement toutes ces a>aires, celui qui agit de la sorte se fait un
cœur de machines » ?
L’homme devenu machine, le système technicien dans lequel il évolue
désormais ne peut dès lors que lui demandé d’être aussi disponible ;
aussi performant et aussi e\cace que la machine. Pour l’homme cela

41
signi[e dorénavant que les moues besoins à satisfaire sont non plus
les siens mais plutôt ceux du travail. Conséquence, l’homme n’a plus
le temps de se consacrer à lui-même de se reposer, son temps, sa
force et son énergie étant désormais consacré au seul besoin de son
travail. Le travail qui était censé nous ouvrir les portes du bonheur
devient ainsi les facteurs même de notre destruction car, enfermés
dans le cercle infernale ‘’boulot dodo boulot ‘’, les hommes [nissent
frontalement par s’aliéner en ce sens qu’est explique Marx : « le
travail a perdu chez eux toute apparence de manifestation de soi et ne
maintien leur vie quand l’étiolant » d’Après l’idéologie Allemand

CONCLUSION
Le bonheur, l’homme le recherche dans toutes ces activités auxquelles
il s’adonne. Mais, porter par sa nature désireuse celles-ci lui
apparaissent toujours d’un goût inachevé aussi n’a-t-il de cesser
d’améliorer ces savoirs. Faire pour s’ouvrir les portes de la félicité. Il
reste cependant que l’homme n’a pas toujours la maitrise de ces
savoir-faire de sorte que le travail qu’il est censé faire avancer connait
parfois des tournures malheureuses. Faut-il alors croire avec Albert
Einstein que « Tout notre progrès technologique est comme une
hache dans les mains d’un criminel » ? Qu’en pensez-vous

CONCLUSION GENERALE

Le progrès n’est de loin incite l’optimisme, analysé de près cependant ;


il perd en évidence dans la mesure où nos avancés n’ont pas toujours
positivement servir l’humanité. Ce paradoxe trouve essentiellement
raison dans la perversion de l’idée de progrès, perversion qui elle-
même est l’expression de la raison humaine. C’est tout comme ça si
le lamentais Jean Jacques Rousseau « Nos âmes ne sont corrompues
à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la
perfection » Malgré cela le progrès ne devrait avons jamais cessé
d’être « L’espoir que les choses vont s’améliorer ». Mais peut-être
faudrait-il pour cela accordé plus d’importance à la dimension

42
spirituelle du progrès qu’a sa dimension simplement faienne et
utilitaire
PROBLEMATIQUE IV : LA VERITE PROBLEME DE
CONNAISSANCE : PROBLEME DE

INTRODUCTION GENERALE
Connaitre est une ambition légitime d l’homme. Ambition qui relevé
des projets de conquête de la vérité. Dans cette quête cependant, la
vérité semble être prise en otage, chacun de nous revendiquent son
monopole, tel l’accusé ou le témoin qui jure devant le tribunal « dire la
vérité, toute la vérité, rien que la vérité ». Et pourtant un tel serment
n’a presque jamais convaincu quelqu’un.
Est-ce parce que nous appelons la vérité se donne di\cilement à
connaitre ou plutôt à reconnaitre ?

43
PROBLEME 1 : PEUT-ON DEFINIR LA VERITE

INTRODUCTION
« Il faut aller à la vérité de toute son âme » aimait enseigner Socrate.
Mais à quel moment pouvons-nous avoir la certitude de l’avoir atteinte
? Répondre à cette question suppose qu’on a clairement dé[ni ce
qu’on appelle la vérité. Mais le pouvons-nous seulement ?

I- DE L’IDENTIFICATION DE LA VERITE

A- La vérité dans la chose ou dans l’énoncé ?


Découvrant sur la table des perles que sa mère à ramener du marché,
Alicia s’écrié « mais maman ce sont de vrais perle ça » si Alicia parle
de vraies perles c’est pour insister sur le fait qu’elles ne sont pas du
plastique ou des imitations. Mais cela remet-il en cause la réalité de
ces objets, fussent-ils de plastic, en tant que perle ? En réalité, vraies
ou fausses les perles existent de la même façon .Ce qui change c’est le
jugement qu’on porte sur leur nature. La vérité n’est donc pas dans
l’objet mais plutôt dans le jugement que nous portons sur l’objet car
aucun objet, aucune chose n’est soit vraie ou fausse. Mais, alors selon
qu’elle critère jugeons-nous ? Par nos énoncés les choses comme étant
vraies ou fausses.
B- Quel critère par la vérité ?
Le critère le plus ancien, et le plus commun de la vérité est celui de la
conformité de l’esprit à la réalité. Spinoza le rappelant écrit : « On
appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-
même, fausse celle qui montre une chose autrement qu’elle n’est en
réalité » Mais, étant soumise au changement perpétuel et nous même
parfois victime d’illusion d’optique, sommes-nous certains d’évoquer la
réalité telle qu’elle est en elle-même ?
Descartes, Malebranche, Leibniz, on évoqué pour leur part, l’évidence
comme critère de la vérité. C’est-à-dire selon l’auteur du discours de la
méthode ce qui « se présente si distinctement est si clairement à
l’esprit qu’on ne peut le mettre en doute » Mais, sommes-nous certain
que ce qui est évident pour moi l’est forcément pour l’autre ?

44
Pour les mathématiciens et logisticiens, la vérité ne tient que dans son
caractère formel c’est-à-dire dans la non contradiction de l’esprit avec
ces propres lois. Mais, si à ce titre l’énoncé « Tous les hommes sont
honnêtes, or M. Blotier est homme donc M. Blotier est
honnête. » est vrai, peut-on dire autant de cet autre énoncé. « Tous
les chats sont des chiens hors les margouillats sont des chats
donc les margouillats sont des chiens » ?
On a par ailleurs souvent vu l’unamité le critère de la vérité. La vérité
semble ici se trouver du côté du grand nombre comme on peut s’en
apercevoir par exemple dans le domaine politique avec les régimes
démocratiques. Mais, le grand nombre ne peut-il jamais se tromper ou
être dans le faux ? N’a-t-on jamais vu un individu avoir raison du grand
nombre ?
Sans que cela ne soit exhaustif, cette énumération de critère montre
qu’il est di\cile de trouver un critère universel à la vérité et donc il est
di\cile de l’identi[er ou de la dé[nir. Mais n’est par cela que nous
révèle le langage et la relation communicative ?

II- LE LANGAGE ET LA COMMUNICATION DANS LA QUETE DE


LA VERITE

A-Qu’est-ce que le langage et la communication ?

En un sens large le langage est un système de signe utilise pour établir


une communication entre des individus. C’est ainsi qu’on parlera par
exemple du langage chi>re, du lange des tambours, du langage
animal, gestuel.
Au sen strict cependant, le langage est une aptitude fondamentale
humaine qui consiste à inventer et à utiliser intentionnellement des
signes et des symboles a[n de communication c’est-à-dire d’échanger
et de transmission de données ( informations, émotions,
sentiments) entre di>érentes consciences car ainsi que l’écrit le
linguiste suisse André Martinet : « C’est la communication qu’il faut
retenir comme la fonction centrale de cet instrument qu’est le
langage » Le langage dans sa fonction communicative nous faut-elle
découvrir la vérité ?

B- La problématique de la connaissance dans la relation


communicative

45
Poser le problème de la relation communicative, c’est posé la question
de la sincérité ou authenticité du message communiqué. Cette
question trouve raison dans le fait que la relation communicative est
soupçonnée de ne pouvoir traduire la vérité vue que les gestes, les
mots ou tous les autres moyens par lesquels nous communiquons
trahissent ou déforment nos pensées, nos émotions, nos sentiments
comme le disait Diderot : « Les mots ne suXsent presque jamais pour
rendre précisément ce que l’on ressent ». Les moyens dont nous
disposons pour communiquer et en l’occurrence la parole ne rebète
donc pas su\samment la sincérité nous ressentons, nous pensons.
C’est sans doute conscient de cette insu\sance que nous disons
parfois de façon triviale « les mots me manquent » comme pour
avouer que le langage n’est pas toujours capable de rendre compte de
nos états de conscience. Comment dans d telles conditions de
trahisons, de travestissement, de déformation de nos états de
conscience et même de silence, peut-on alors être sûre de la vérité de
son propre langage et à fortiori de la sincérité du langage de celui avec
qui je communique ?
Dans la relation communicative, la vérité apparait ainsi par la faute
même du caractère claire, obscur du langage come presque toujours
voilà cachée, maquillée c’est-à-dire di\cile à connaitre ou à
reconnaitre c’est en vertu de cela que l’écrivain Allemand Goethe
(1749-1832) a écrit : « La vérité c’est comme Dieu, elle ne se montre
jamais à visage découvert » Maxime et rébexion.

CONCLUSION
Dé[nir la vérité semble être un exercice bien di\cile, ballotée en e>et
entre des critères aussi multiple que di>èrent. Mais aussi rendue
brumeuse par la nature équivoque de nos langages et des modes de
transmission de nos états de conscience, la vérité se brise en morceau
et devient vérités.
Peut-on en raison de cela donné l’exclusivité de la vérité à un domaine
particulier du savoir et précisément ici au savoir scienti[que.

46
LA VERITE EST-ELLE LE PRIVILEGE DU
PROBLEME 2 :
DISCOURS SCIENTIFIQUE ?

INTRODUCTION

Aujourd’hui plus que jamais la connaissance scienti[que semble s’être


imposée à tous comme la seule douée de valeur, la seule crédible à
cause, soutient-on de sa façon rigoureuse et objective à saisir le secret
des choses. Cela veut-il dire que la science est seul détentrice de la
vérité ? Ne présente-t-elle pas des insu\sances dans la quête de sa
vérité ?

I- QU’APPELLE-T-ON DISCOURS SCIENTIFIQUE

A-La notion de discours scientiMque à l’origine

De l’antiquité gréco-latine au début du 19ème siècle la science s’oppose


à l’opinion et désigne toute connaissance qui refuse la séduction des
apparences et des croyances et le confort des certitudes immédiates.
Elle se dé[nit alors comme un discours exigeant rationalité et certitude
rigoureuse, c’est-à-dire un discours qui se construit contre toutes
références de type mythologique

B- La notion de discours scientiMque au sens moderne actuel

Si la science désigne originairement le savoir en quête de certitude


rigoureuse, elle s’assimile depuis le XIX ème siècle à toute connaissance
réalisant l’apport des esprits compétant tant il a été au niveau des
méthodes d’investigation et véri[cation tant au niveau des résultats.
Cette conception de la science prend prétexte de ce que dit-on,
certaines connaissances relèveraient d’une trop grandes subjectivité et
liberté d’esprit, ce qui a pour conséquences de faire éclater le champ
de la vérité et rendre par conséquent problématique non accès. On
appela ces connaissances ‘’lettres’’ (l’histoire, la philosophie, la

47
littérature, la poésie) pour les distinguer de celles dont-on estime être
plus objective et plus rigoureuses dans leur approche et accoucheuse
de résultats : ofoctitique ‘’les sciences ‘’ c’est-à-dire la physique, la
chimie, la biologie, l’astrologie. Cela dit comment ces dernières
élaborent, elle leur quête de la vérité.

II- L’ELABORATION DE LA VERITE EN SCIENCE

A-L’élaboration de la vérité en science formelle

Les sciences formelles dans lesquelles on classe singulièrement les


maths et la logique sont des disciplines qui ne s’intéressent qu’à la
cohérence et à la rigueur du raisonnement indépendamment de son
contenu matériel. La vérité possède une démarche hypothéco-
deductive c’est-à-dire une démarche qui tirant toute conséquence
d’hypothèse admise comme point de départ (axiomes, postulats,
hypothèses) permet à la pensée de progresser de façon méthodique
pour aboutir à des résultats nécessaires, tel qu’on peut le décoder
dans le syllogisme et la démonstration mathématique suivante :
1 - cas syllogisme : tous les hommes sont [dèles or Mr. Blottier est
un homme donc Mr. Blottier est [dèle.
Le syllogisme est le raisonnement par lequel, de deux propositions
données qu’on nomme prémisses (la majeur et mineur) on tire une
conséquence nécessaire (la conclusion)
2- cas de démonstration mathématique
a c
Soit : b = d , démontrer que cd = bc
Pour démontrer cette égalité il faut une règle opératoire qui consiste à
réduire les deux fractions au même dénominateur. Sachant qu’une
fraction ne change pas de valeur quand on multiplie ces deux termes
par la même quantité. Il su\t de multiplier les deux termes de la
a c
fraction b par d et les deux termes de la fraction d par b. On
ad bc
obtient alors bd = bd et par suite ad = bc
On remarquera que la démarche hypothético déductive impose par la
nécessité de ces résultats. Parce que procèdent en fait de leurs
rapports tautologiques ou proposition anthologique ou proposition de
départ.
Comme le Leibniz (1646 -1716)

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« Une démonstration n’est pas autre chose que la résolution d’une
vérité en d’autres vérités déjà connues » Qu’en est-il des sciences
expérimentales ?

B- La découverte de la vérité dans les sciences


expérimentales

Il faut entendre par science expérimentale les savoirs qui portent sur
l’exploration de la nature et usent de l’expérimentation. On classe ici la
physique, la chimie la biologie, la géologie. Dans ces sciences
l’élaboration de la vérité procède d’une démarche expérimentale en
quatre étapes.

- Observation des faits, première étape est celle où le scienti[que


capte par ces sens un phénomène donné. Mais, qui redevient objet
d’étude scienti[que, un fait ‘‘polémique’’. Selon Gaston Bachelard,
que si le phénomène à provoquer chez lui des interrogations.
- L’hypothèse, seconde étape est celle des suppositions par lesquels
le chercheur tente une explication anticipé de ce qu’il a observé.
- La vériMcation, ou l’expérimentation. Etape essentielle est celle
ou savant à travers une série d’expérience cherche à con[rmer ou
in[rmer ces hypothèses.
- L’émission de la loi, c’est l’étape [nale celle de la loi explicative du
phénomène observé comme on le voit, le processus de la découverte
de la vérité en science expérimentale répond à une démarche
rigoureuse qui exclut l’arbitraire, la subjectivité et l’a peu près. Elle
veut faire connaitre les choses telles qu’elles sont et de ce fait
constitue une démarche qui donne à la science la compétence et la
crédibilité nécessaire à la recherche de la vérité. Une recherche qui se
fonde sur le va-et-vient permanent de la raison entre la théorie et
l’expérience.

C- La science comme dialogue entre la théorie et


l’expérience

A la question de savoir si la connaissance provient de la sensibilité ou


de l’entendement, deux doctrines se sont traditionnellement opposés
l’empirisme et rationalisme
Pour les empiristes tels que Jonh Lock et David Hume, nous ne
connaissons les choses que par l’expérience directe et immédiate que
nous avons d’elles. Quant aux rationalistes tels que Descartes, ils
arguent que seule la raison est celle qui nous ouvre à la vérité des

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choses mais une telle opposition est en réalité scienti[quement
absurde, et cela pour deux raisons essentielles. Il est vrai que nous
connaissons la pluie, le vent, les nuages, la chaleur, etc, que par nos
sens, c’est-à-dire ‘‘le ’contact direct que nous avons avec ces
phénomènes.’’ Mais il faut reconnaitre que c’est fondamentalement
grâce à la raison que parvenons à classer et organiser ces
phénomènes à priori désordonnés et muets en eux-mêmes pour en
découvrir les déterminations logiques et les lois qui les gouvernent.
Galilée qui donne de la chute des corps une expression algébrique où
Descartes y utilise des rapports trigonométriques pour exprimer les
lois de la réfraction, loin de travestir la réalité observée, veulent
seulement par cette formalisation mathématique du réel tenter de
mieux la comprendre. Cela dit s’il est reconnu que c’est la théorie qui
organise l’expérience (le vécu) et la rend intelligible, la première tire
cependant sa vérité de la seconde car c’est toujours à l’épreuve des
faits qu’une théorie se révèle vrai ou fause. En d’autres termes, c’est
l’expérience qui au quotidien juge la théorie.

De ce qui précède on se rend compte que c’est non dans l’opposition


mais plutôt dans le dialogue entre la sensibilité et l’entendement entre
le phénomène et la raison, entre le fait et l’idée qui s’y rapporte entre
l’expérience et la théorie qu’émerge en science des connaissances
solides. C’est cela que traduit Emmanuel Kant quand il écrit : «
intuitions et concepts, tels sont les éléments de notre connaissance.
Sans la sensibilité, nul objet ne serait donné, sans l’entendement nul
ne serait pensé. Ces pensées sans matière sont vides, des intuitions
sans concepts sont aveugles » les critiques de la raison pure
Quoi que la démarche scienti[que peut être rigoureuse et ces résultats
pertinent, cela nous autorise-t-il à conclure à l’e\cacité absolu de
cette démarche et à l’infaibilité de ces théories ou de ces lois ?

III- LES LIMITES DU DISCOURS SCIENTIFIQUE DANS SA


PRETENTION A DIRE LA VERITE

A-Les insuvsances dans la démarche expérimentale dans la


connaissance de l’homme et du vivant

Le vivant, véritable objet de la biologie et multiple et multiforme car,


ces spécimens vont des animaux en passant par l’homme. Le vivant
est par essence un organisme, c’est-à-dire un système existant en soi
dont les tous les éléments ou organes son inter dépendant. En

50
considération de cette spéci[cité du vivant, on peut légitimement se
poser les questions suivantes :
- Comment réaliser une étude expérimentale sérieuse sur une réalité,
ou un être par nature inséparable une fonction à travers laquelle il se
manifeste. (Etude qui consiste d’ailleurs essentiellement en la
séparation des organes) sans détruire son unité et l’équilibre qui le
caractérise ?

Pour le philosophe français George Canguilhem (1904 à 1995) la


réponse est sans appel : « Il n’est pas certain qu’un organisme après
ablation d’organe soit le même organisme. Il y a tout lieu de croire au
contraire que l’on a désormais aLaire à un autre organisme. »
- Que valent les résultats de méthodes expérimentale si celle-ci doit
faire disparaitre son objet d’étude, le vivant en mettant à mort a[n
d’observer et de l’analyser ?
- Comment s’agissant de l’homme, ce vivant particulier, la biologie
peut-elle prétendre disposer sur lui des connaissances solides alors
qu’il apparaît comme un être imprévisible non déterminé dans l’absolu
telle un vulgaire animal, autrement dit, comme le résultat d’un
ensemble de combinaison recombinaison permanent ?
A l’évidence les caractéristiques propre à la matière vivante (l’auto-
construction, l’auto-conservation, l’auto-observation, l’auto-regulation,
l’auto-réparation). Mais aussi les problèmes éthiques que son étude
expérimentale pose (on n’a pas le droit par exemple de faire subit
n’importe quel traitement à un être vivant) rendent di\cile
l’observation et l’expérimentation biologique. Toutes choses qui
peuvent légitimement amené à douter de la perspicacité de la
démarche expérimentale par avoir des conséquences de la crédibilité
de ces résultats.

B- La vérité scientiMque, une vérité relative et provisoire

Pour beaucoup les vérités mathématiques 19 è siècle son infaillibles et


pourtant l’histoire même des mathématiques montrent que les vérités
auxquelles elles aboutissent sont loin d’être absolue. On en veut pour
preuve la remise en cause du célèbre postulat de Euclide sur les
parallèles. Alors que pour Euclide « Par un point puis hors d’une droite
dans un plan, on peut mener qu’une est une seule parallèle à cette
droite » Les mathématiciens Lobatchevski et Riemann en sont
venus à relativiser ce postulat en démontrant pour le premier qu’on
peut mener plusieurs parallèles à cette droite et en soutenant pour le
second qu’on ne peut mener aucune parallèle à la même droite.
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La question qu’on peut se poser ici est de savoir lequel de ces trois
mathématiciens dit la vérité. En fait nul ici ne dit plus la vérité que les
autres, car chacune de ces géométries ne se véri[ent que dans un
système qui lui est propre, axiomatique. Ainsi la preuve de la relativité
de la vérité est ainsi faite en science.
Quant au caractère provisoire de la vérité scienti[que, il tient de ce
qu’une théorie scienti[que n’est jamais à l’abri contre qu’une
véri[cation expérimentable susceptible à tout moment de l’invalidé.
L’Epistémologue Karl Popper (1902 – 1994) parle à ce propos de
falsi[abilité pour dire qu’une théorie scienti[que ne peut jamais être
dé[nitivement et absolument véri[ée. Cela parce que non seulement
parce que l’univers des phénomènes connus ne cesse de s’élargie
avec le développement des techniques expérimentales. Mais ainsi
parce que la recherche scienti[que n’est pas exempte de subjectivité,
les hypothèses relevant toujours de la discrétion du chercheur et les
moyens expérimentaux ceux qu’il aura lui-même. En conséquence, on
peut dire que la vérité sortie de l’expérimentation scienti[que est
toujours la vérité d’un moment, une vérité proviseure.

CONCLUSION
Il est vrai qu’au vue de ces méthodes et ces résultats, la science
fascine. Malgré leur rigueur, apparentes, il ne faut cependant pas
croire que les sciences sont accoucheuses de la vérité absolue. Car des
insu\sances existent dans leur démarche ce qui est parfois
problématique la crédibilité de leurs résultats. C’est pourquoi qu’on ne
saurait dire la science qu’elle détient le monopole de la vérité dont le
champ reste manifestement ouvert à d’autres approches possibles.

CONCLUSION GENERALE
Si la détention de la vérité, dit on libère et rend heureux, il existe
manifestement beaucoup de di\cultés à appréhender sa matière
véritable. En e>et l’absence d’un critère dé[nitif de la vérité qui
consacre ainsi sa relativité, l’équivocité de nos langages qui traduit
l’incapacité de l’homme à exprimer exactement sa pensée et ses états
d’âme, les limites de la démarche scienti[que qui laissent perplexe,
quant à la connaissance de l’homme en tant que sujet moral. Voilà
autant de preuves qui justi[ent les di\cultés à déterminer les
conditions de possibilités de la vérité. Alors, la vérité : problème de
connaissance ou de communication ? C’est peut-être Goethe qui nous
en donne la meilleure réponse.
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Relisons le « La vérité est comme Dieu elle ne se montre jamais
à visage découvert »

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