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Troisième République
Troisième République
1870, France. L'Empereur Napoléon III perd contre la Prusse. La Troisième République est
proclamée. Elle reste à ce jour le modèle républicain français le plus stable dans le temps, en vigueur de
1870 à 1940.
Après l'insurrection de la Commune, le monarchiste Patrice de Mac Mahon et le républicain
Léon Gambetta s'affrontent. Le projet républicain se met lentement en place. Des lois essentielles sont
votées, comme celles sur l'éducation de Jules Ferry, la loi d'association de 1901 et la loi de 1905 sur la
séparation des Églises et de l'État. Entre réformes, crises et colonisations, la Troisième République traverse
la Belle Époque et marque l'entrée de la France dans le XXe siècle.
Dans cet article, tu découvriras ce qu'était la Commune et comment elle a été réprimée dans le sang par Adolphe
Thiers.
Tu pourras lire un résumé du début de la Troisième République, avec la lutte entre Patrice de Mac Mahon et
Léon Gambetta et les lois constitutionnelles de 1875.
Tu trouveras ensuite un tableau récapitulant les présidents de la Troisième République.
On étudiera aussi les premières réformes du régime, avec les lois de Jules Ferry, la loi d'association de 1901 et la
loi de 1905.
Tu auras également un aperçu de la Belle Époque.
Puis, on abordera les crises qui ébranlent le pays, notamment l'affaire Dreyfus, le mouvement du général
Boulanger et le Front populaire.
Enfin, tu pourras en savoir plus sur la colonisation opérée par la Troisième République.
Qu'est-ce que la Commune ?
La Commune de Paris est un gouvernement révolutionnaire qui dirige la capitale française du 18
mars 1871 au 28 mai 1871.
Après la capitulation de Napoléon III à la suite de sa défaite à Sedan, la Troisième République est
proclamée le 4 septembre 1870. Le nouveau Gouvernement de la Défense nationale a pour mission de
continuer la guerre, mais une majorité monarchique s'installe et l'armistice est finalement signé en janvier
1871.
La population parisienne, majoritairement ouvrière, y voit une trahison et prend les armes ; une
situation qui va se répandre dans les autres villes françaises telle une traînée de poudre. L'insurrection
s'organise et devient la Commune de Paris.
Le 21 mai, Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif légitime et réfugié à Versailles, envoie l'armée
sur Paris. C'est le début de la semaine sanglante, sept jours de combats, de massacres et d'exécutions. Le 28
mai, la Commune de Paris tombe.
On estime entre 10 000 et 20 000 le nombre de Communards, ou suspectés tels, tués pendant la
semaine sanglante, contre 900 versaillais.
Des milliers de personnes affiliées à la Commune sont déportées. Elles sont graciées en 1880 par le
Parlement républicain.
Début de la Troisième République : résumé
Au début, la Troisième République est supposée être provisoire. Certaines personnalités politiques,
comme Adolphe Thiers ou Mac Mahon, veulent en effet le retour de la monarchie en France. D'autres voix,
comme celle de Léon Gambetta, s'élèvent pour mettre en place un modèle républicain durable. Les lois
constitutionnelles de 1875 instaurent finalement le régime parlementaire de la Troisième République.
Patrice de Mac Mahon
Succédant à Adolphe Thiers en tant que Président en 1873, le maréchal Mac Mahon est un
monarchiste. Il nomme deux fois le duc de Broglie président du Conseil, entendant rétablir l'ordre moral. Il
rencontre une vive opposition de la Chambre des députés à partir de 1876, donnant aux Républicains la
majorité. Il démissionne en 1879.
Léon Gambetta
C'est Léon Gambetta, surnommé le père fondateur de la République, qui proclame la Troisième
République le 4 septembre 1870.
Le peuple a devancé la chambre qui hésitait.
Pour sauver la Patrie en danger, il a demandé la République.
Il a mis ses représentants non au pouvoir, mais au péril.
La République a vaincu l’invasion en 1792 ; la République est proclamée.
La révolution est faite au nom du droit, du salut public.
Citoyens, veillez sur la cité qui vous est confiée ; demain vous serez, avec l’armée, les vengeurs de la
Patrie.1
Figure de l'opposition républicaine, il est député sous Thiers et Mac Mahon, avant de faire partie du
gouvernement en 1881. Il s'engage pour des mesures républicaines comme les lois constitutionnelles de
1875. Il meurt prématurément fin 1882.
Lois constitutionnelles de 1875
En janvier 1875 est voté l'amendement Wallon, promulguant l'élection d'un Président de la
République par l'Assemblée nationale, pour sept ans. Quelques mois plus tard sont votées trois lois
constitutionnelles, surnommées « Constitution de 1875 ». La Troisième République, régime parlementaire,
est instaurée.
Ce régime parlementaire est, dans le texte, dualiste : le gouvernement est responsable devant
l'Assemblée nationale et le chef de l'État.
À partir de 1876, les républicains accèdent à la tête des organes institutionnels et le rôle du Président
s'affaiblit. Le régime perd ce caractère dualiste : le gouvernement devient progressivement responsable
uniquement devant l'Assemblée nationale.
Présidents de la Troisième République
Date Président Bord politique
1871–1873 Adolphe Thiers Républicain conservateur
1873–1879 Patrice de Mac Mahon Légitimiste (monarchiste)
1879–1887 Jules Grévy Républicain modéré
1887–1894 Sadi Carnot Républicain modéré
1894–1895 Jean Casimir-Perier Républicain modéré
1895–1899 Félix Faure Républicain modéré
1899–1906 Émile Loubet Centre-droit
1906–1913 Armand Fallières Républicain modéré, centre-droit
1913–1920 Raymond Poincaré Centre-droit
1920 Paul Deschanel Républicain modéré, centre-droit
1920–1924 Alexandre Millerand Centriste
1924–1931 Gaston Doumergue Républicain radical, centre-gauche
1931–1932 Paul Doumer Indépendant, centre-droit
1932–1940 Albert Lebrun Républicain modéré, centre-droit
Trois présidents de la Troisième République meurent en exercice :
Références
1. Léon Gambetta, Hôtel de ville de Paris, le 4 septembre 1870. Signé : Emmanuel Arago, Adolphe
Crémieux, Pierre-Frédéric Dorian, Jules Favre, Jules Ferry, Antoine-Léonce Guyot-Montpayroux, Léon
Gambetta, Louis-Antoine Garnier-Pagès, Joseph-Pierre Magnin, Francisque Ordinaire, Pierre-Albert
Tachard, Eugène Pelletan, Ernest Picard, Jules Simon. MOREL Benjamin, « 1870-2020 : Cent
cinquante ans de la proclamation de la République – Suite », Site internet Revue Politique (17
septembre 2020 - Consulté le 11 novembre 2022)
2. Image 4. Caricature « Découpage de l’Afrique à la conférence de Berlin - À chacun sa part, si l'on est
bien sage. » Journal L'Illustration. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:IMGCDB82_-
_Caricatura_sobre_conferencia_de_Berl%C3%ADn,_1885.jpg