Vous êtes sur la page 1sur 47

LE SECRET BANCAIRE

AVERTISSEMENT

L’institut Universitaire SIANTOU n’entend donner aucune approbation ni improbation


aux opinions émises dans les rapports de stage.
Ces opinions devront être considérées comme propres à leurs auteurs.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 1


LE SECRET BANCAIRE

DEDICACE

Je dédie ce travail
A ma famille, qui m’a doté d’une éducation digne,
Son amour a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 2


LE SECRET BANCAIRE

REMERCIEMENTS

En premier lieu, je tiens à remercier le Seigneur pour le souffle de vie.


A l’issue de ce travail, j’aimerais exprimer ma reconnaissance et mes sincères
remerciements à tous ceux qui ont permis à l’élaboration de ce travail. Ainsi, je pense :
- A mon encadreur académique, le Dr MAFO, pour sa disponibilité, ses conseils et ses
encouragements ;
- Mes pensées s’adressent également à Maître MBALLA OYONO, mon encadreur
professionnel ;
- Mes pensées vont aussi à l’endroit de tous les enseignants de la spécialité Droit des affaires
et de l’entreprise de l’Institut Universitaire Siantou ;
- A tous ceux qui, de près ou de loin qui ont contribues de près ou de loin à l’élaboration de
ce travail.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 3


LE SECRET BANCAIRE

LISTE DES PRINCIPALES ABBREVIATIONS

-ANIF : Agence Nationale d’Investigation Financière


-CMF : Commission des Marchés Financiers
-Me : Maître
-OPJ : Officier de Police Judiciaire
-SRC : société de Recouvrement de Créances

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 4


LE SECRET BANCAIRE

RESUME

Les relations entre la banque et ses clients peuvent être de divers ordres, mais le point le plus
sensible est celui relatif au secret bancaire, qui, par ricochet concerne le respect de la vie
privée du client de la banque. Le secret bancaire est consacré par le législateur camerounais à
travers la loi du 27 avril 2022 relative au secret bancaire. Cette loi parle du secret bancaire
aussi bien au plan civil que pénal et énumère les sanctions liées à la violation dudit secret.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 5


LE SECRET BANCAIRE

ABSTRACT

The relations between banks and their clients are of various natures, but the most
sensible point is that of banking secrecy which indirectly concerns the bank's client. The
financial privacy is enshrined by the Cameroonian legislator through the law of April 27 2022
regulating the banking secrecy. This law talks about banking secrecy (financial privacy) in a
civil and penal domain, and enumerates the different sanctions imposed when this bank's
secrecy is violated.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 6


LE SECRET BANCAIRE

SOMMAIRE

Avertissement.............................................................................................................................1
Dedicace......................................................................................................................................2
Remerciements............................................................................................................................3
Liste des principales abbreviations.............................................................................................4
Resume........................................................................................................................................5
Abstract.......................................................................................................................................6
Sommaire....................................................................................................................................7
Introduction générale..................................................................................................................9
Première partie : la présentation du cabinet maître mballa oyono yannick rodrigue dans
l'arrondissement de yaounde iv et le déroulement du stage......................................................10
Chapitre I : la présentation générale du cabinet d'avocat maître mballa oyono yannick
rodrigue.....................................................................................................................................11
Section 1 : l'historique, la présentation géographique et l'organisation structurelle du cabinet
d'avocat maître mballa oyono yannick rodrigue.......................................................................11
Section 2 : le fonctionnement du cabinet maître mballa oyono yannick rodrigue....................12
Chapitre 2 : le déroulement du stage.........................................................................................14
Section 1 : l'accueil du stagiaire, les principes essentiels du métier d'avocat et les qualités d'un
bon avocat.................................................................................................................................14
Section 2 : les activités effectuées pendant le stage..................................................................17
Deuxième partie : le secret bancaire.........................................................................................19
Introduction...............................................................................................................................20
Chapitre 3 : la consistance du secret bancaire au plan civil et pénal........................................21
Section 1 : le secret bancaire au plan civil................................................................................21
Section 2 : le secret bancaire au plan pénal..............................................................................30
Chapitre 4 : la répression du secret bancaire.............................................................................36
Section 1 : la poursuite de la violation du secret bancaire........................................................36
Section 2 : la sanction de la violation du secret bancaire..........................................................38
Conclusion................................................................................................................................42
Bibliographie.............................................................................................................................43

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 7


LE SECRET BANCAIRE
Annexes.....................................................................................................................................44
Table des matières.....................................................................................................................45

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 8


LE SECRET BANCAIRE

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Dans le cadre de la formation initiale de chaque étudiant, les cours théoriques sont
complétés par des stages pratiques en entreprise, qui permettent à l'apprenant d'être confronté
à la réalité du terrain, de nouer de nouvelles relations et d'affronter les difficultés concrètes.
Du 27 avril au 30 juin 2023, j'ai effectué un stage au sein du cabinet Maître Mballa Oyono
Yannick Rodrigue.
J'ai choisi de faire mon stage dans un cabinet d'avocat car le secteur de l'avocature
m'intéresse et ses valeurs correspondent aux miennes.
Pendant la période de stage, j'ai opté pour thème « LE SECRET BANCAIRE ». Il s'agit
de nous interroger sur quoi porte le secret bancaire.
Pour répondre à cette question, il sera judicieux de structurer ce travail en deux parties.
La première partie consistera à présenter le cabinet Maître Mballa Oyono Yannick Rodrigue
tandis que la deuxième partie portera sur le secret bancaire.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 9


LE SECRET BANCAIRE

PREMIÈRE PARTIE : LA PRÉSENTATION DU CABINET MAÎTRE


MBALLA OYONO YANNICK RODRIGUE DANS
L'ARRONDISSEMENT DE YAOUNDE IV ET LE DÉROULEMENT DU
STAGE

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 10


LE SECRET BANCAIRE

CHAPITRE I : LA PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU CABINET


D'AVOCAT MAÎTRE MBALLA OYONO YANNICK RODRIGUE

Il va falloir dans ce chapitre, donner un aperçu général sur le cabinet d'avocat Maître
Mballa Oyono Yannick Rodrigue. Il s'articule à cet effet en deux sections dont la présentation
géographique, l'historique et l'organisation structurelle (Section 1) et enfin, le fonctionnement
dudit cabinet (Section 2).

SECTION 1 : L'HISTORIQUE, LA PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE ET


L'ORGANISATION STRUCTURELLE DU CABINET D'AVOCAT MAÎTRE MBALLA
OYONO YANNICK RODRIGUE

Cette section va analyser deux principaux paragraphes. Le premier nous renseignera


sur l'historique et la présentation géographique tandis que le deuxième portera sur
l'organisation structurelle dudit cabinet.

PARAGRAPHE 1 : L'HISTORIQUE, LA PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE DU


CABINET MAÎTRE MBALLA OYONO YANNICK RODRIGUE
Le cabinet Maître Mballa Oyono Yannick Rodrigue est situé derrière la Société Nationale
D'investissement. Ce cabinet d'avocat voit le jour en 2020 après que son promoteur Maître
Mballa ait prêté serment. Le cabinet ouvre ses portes à 8h00 et ferme à 17h00.
Maître Mballa a trois collaborateurs et une secrétaire qui sont :
-Me Mbida ;
-Me Fernande ;
-Me Mbarga ;
-Christelle.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 11


LE SECRET BANCAIRE
PARAGRAPHE 2 : ORGANISATION STRUCTURELLE DU CABINET MAÎTRE
MBALLA OYONO YANNICK RODRIGUE
Une bonne formation et une adéquate structuration sont nécessaires pour un meilleur
fonctionnement. Ainsi, le cabinet Maître Mballa Oyono Yannick Rodrigue est structuré de la
manière suivante :

ORGANIGRAMME DU CABINET MAÎTRE MBALLA OYONO YANNICK RODRIGUE

SECTION 2 : LE FONCTIONNEMENT DU CABINET MAÎTRE MBALLA OYONO


YANNICK RODRIGUE
Il sera question pour nous de voir dans cette section les missions du cabinet
(Paragraphe1) ainsi que ses objectifs (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LES MISSIONS DU CABINET D'AVOCAT

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 12


LE SECRET BANCAIRE
Le cabinet Maître Mballa a les missions suivantes :

● Conseiller ses clients juridiquement ;

● Représenter ses clients ;

● Rédiger des contrats pour ses clients ;

● Assurer la défense de ses clients devant les juridictions.

PARAGRAPHE 2 : LES OBJECTIFS DU CABINET MAÎTRE MBALLA OYONO


YANNICK RODRIGUE
L'objectif principal du cabinet Maître Mballa Yannick Oyono Rodrigue est d'assurer la
défense de ses clients. Accessoirement, il assure le conseil juridique des clients, entreprend
des négociations avec la partie adverse en vue d'éviter le procès.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 13


LE SECRET BANCAIRE

CHAPITRE 2 : LE DÉROULEMENT DU STAGE

Dans le cadre de ce chapitre, il va falloir procéder à l'évaluation des activités


effectuées pendant la période de stage. C'est la raison pour laquelle je parlerai tout d'abord de
l'accueil d'un stagiaire et des principes et qualités qui encadrent le métier d'avocat (Section 1).
Et des activités effectuées pendant le stage (Section 2).

SECTION 1 : L'ACCUEIL DU STAGIAIRE, LES PRINCIPES ESSENTIELS DU MÉTIER


D'AVOCAT ET LES QUALITÉS D'UN BON AVOCAT

PARAGRAPHE 1 : L'ACCUEIL DU STAGIAIRE


Le lundi 27 Février 2023 à 09h30 minutes, je me trouve dans le cabinet Maître
Mballa Oyono Yannick Rodrigue situé derrière la Société Nationale D'investissement (SNI),
j'ai été accueilli chaleureusement par Mademoiselle Christelle, Maître Mballa et ses
collaborateurs. Après un bref entretien avec Maître Mballa, ce dernier me met sous la tutelle
de Maître Mbida.

PARAGRAPHE 2 : LES PRINCIPES ESSENTIELS DE LA PROFESSION D'AVOCAT ET


LES QUALITÉS D'UN BON AVOCAT
Dans le cabinet Maître Mballa Oyono Yannick Rodrigue, mon encadreur
professionnel, Maître Mballa Yannick est l'avocat en chef. Tandis que Maître Mbida est l'un
de ses collaborateurs. Grâce à eux, j'ai eu la possibilité de découvrir les principes qui
encadrent le métier d'avocat (I) ainsi que les qualités d'un bon avocat (II).

I- LES PRINCIPES ESSENTIELS DE LA PROFESSION D'AVOCAT

A. La discipline :

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 14


LE SECRET BANCAIRE
Elle peut être définie comme une règle de conduite commune à tous ceux qui font
parties d'un corps ou ordre. L'avocat se doit d'être discipliné pour respecter ces règles qui lui
sont imposées. La méconnaissance d'un seul de ces principes, règles ou devoirs peut
constituer une faute pouvant entraîner une sanction disciplinaire.

B. La dignité :
Une personne digne est celle-là qui a un caractère qui inspire la considération. C'est
ainsi qu'un avocat doit respecter les règles de la morale, et respecter scrupuleusement les
règles qui s'imposent à lui.

C. L'humanité :
Une personne qui a de l'humanité est celle-là qui éprouve de la bonté, sensibilité ou de
la compassion pour les malheurs d'autrui. Lorsqu’un avocat prête serment, il jure d'exercer ses
fonctions avec « dignité et humanité ».

D. L'intégrité :
L'avocat se doit d'être intègre. C'est-à-dire avoir la qualité d'une personne
incorruptible. Il peut choisir de prendre en charge un dossier, comme il peut s'en décharger.
Cette faculté garantit pour son client une relation de qualité basée sur une confiance mutuelle
et la transparence indispensable pour permettre à son avocat de défendre convenablement les
intérêts de son client.

E. La prudence :
La prudence renvoie à l'attitude d'esprit de celui qui, réfléchissant à la portée et aux
conséquences de ses actes, prend ses dispositions pour éviter des erreurs ou fautes, des
dangers possibles, s'abstient de tout ce qu'il croit pouvoir être source de dommage ou pourrait
être considéré par autrui comme non convenable ou désobligeant. L'avocat doit faire preuve
de prudence, pour ne pas conseiller à son client s'il n'est pas en mesure d'apprécier la situation
décrite, de déterminer à qui ce conseil ou cette action est destinée, d'identifier précisément son
client. Lorsqu'il a des raisons de suspecter qu'une opération juridique pourrait avoir pour
résultat la commission d'une infraction, il doit s'efforcer d'en dissuader son client. S'il n'y
parvient pas, il doit se retirer du dossier.

F. La discrétion :

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 15


LE SECRET BANCAIRE
Une personne discrète est celle-là qui a de la réserve ou même de la retenue, dans les
actions et dans les paroles. C'est ainsi que l'avocat doit garder pour lui les confidences ou les
secrets qu'il a eu à recevoir de son client. Le secret professionnel a donc un caractère général.
Il s'applique dans tous les domaines d'interventions de l'avocat (conseil, défense…).

I. LES QUALITÉS D'UN BON AVOCAT


Le métier d'avocat est très exigeant, il faut faire preuve de nombreuses qualités qui
sont :

A. L'organisation :
Le défenseur ou l'avocat doit se montrer très organisé dans son travail et être capable
d'assimiler facilement une quantité très importante d'information car la loi est vaste et parfois
compliquée.

B. La droiture :
La droiture peut être définie comme le fait de se comporter toujours conformément
aux règles. L'avocat est mené par le désir de faire respecter la loi. Il doit être irréprochable,
c'est pourquoi l'éthique et la déontologie sont au centre de cette profession. Lors du serment
que prononce « le futur avocat », ce dernier promet de faire preuve de dignité, conscience,
indépendance, probité et humanité dans l'exercice de ses fonctions.

C. La discrétion :
Le défenseur doit être digne de confiance et doit respecter le secret professionnel vis-
à-vis de ses clients.

D. L'éloquence :
L'éloquence peut être définie comme l'art de pouvoir bien parler, d'émouvoir et de
persuader. L'avocat doit pouvoir convaincre son auditoire en usant d'argumentation et de
logique. Cette éloquence peut être accompagnée de la vivacité d'esprit et la réactivité pour
savoir contrer les arguments de son adversaire, le procureur.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 16


LE SECRET BANCAIRE
SECTION 2 : LES ACTIVITÉS EFFECTUÉES PENDANT LE STAGE
Dans le cadre de cette section, il sera question de voir les tâches que j'ai eu à effectuer
pendant le stage (Paragraphe 1), l'apport du stage, les difficultés rencontrées et les suggestions
(Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LES TÂCHES EFFECTUÉES PENDANT LE STAGE

Une tâche peut être définie comme une charge que l'on donne à quelqu'un. Dans ce
cadre, nous allons parler des tâches principales (I) et des tâches secondaires (II) que j'ai eu à
faire pendant la période de stage.

I. LES TÂCHES PRINCIPALES :


Ma mission principale était la lecture. Selon le dictionnaire Larousse, la lecture peut
être définie comme l'action de lire, de prendre connaissance du contenu d'un écrit. Beaucoup
l'ignorent, mais elle a beaucoup de bienfaits qui sont : l'amélioration des connaissances,
l'enrichissement du vocabulaire et la diminution du stress. Selon la plus plupart des juristes,
un étudiant ne doit pas se limiter à la lecture de son cours, car le cours ne peut tout avoir. En
ce qui concerne la lecture, j'ai eu à lire :
- Une partie du code de procédure pénale ;
- Certains dossiers qui portaient sur le divorce, la succession et le contrat de bail.

II. LES MISSIONS SECONDAIRES OU ACCESSOIRES

En ce qui concerne les tâches secondaires, j'ai eu à faire les choses suivantes :

- Renseigner et orienter les visiteurs et clients.


- La saisie.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 17


LE SECRET BANCAIRE
PARAGRAPHE 2 : L'APPORT DU STAGE, LES DIFFICULTÉS ET LES SUGGESTIONS

I- L'APPORT DU STAGE
Ce stage a été très enrichissant pour moi, car il m’a permis de découvrir le métier
d’avocat, les qualités d’un bon avocat, des principes du métier, les avantages et inconvénients
du métier. Il m’a aussi permis d’apprendre à rédiger des plaintes, à être attentive…

II- LES DIFFICULTÉS DU STAGE ET LES SUGGESTIONS


A. Les difficultés
La seule difficulté que j’ai eue était le fait de ne pas avoir une personne parfaitement
bilingue avec qui travailler.
B. Les suggestions
Comme suggestions, je propose à mon encadreur professionnel de chercher à être
parfaitement bilingue ou d’avoir un collaborateur et/ou une secrétaire qui l’est.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 18


LE SECRET BANCAIRE

DEUXIÈME PARTIE : LE SECRET BANCAIRE

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 19


LE SECRET BANCAIRE

INTRODUCTION

Si pendant longtemps on s’est interrogé sur le point de savoir si le banquier faisait


partie des professionnels tenus au secret professionnel dont la violation est sanctionnée
pénalement ou s’il était seulement tenu d’un devoir de discrétion sanctionné uniquement sur
le plan civil, la question ne se pose plus. Avant, son obligation au secret bancaire était régie
au Cameroun par deux textes, l’article 45 de l’ordonnance de la 1985 et la loi du 21 avril 2003
relative au secret bancaire. Près de dix-neuf (19) ans après son adoption, la loi camerounaise
du 21 avril 2003 relative au secret bancaire vient de faire l’objet d’une révision à la faveur de
la promulgation de la nouvelle loi y relative à savoir la loi N°2022/06 du 27 avril 2022. Selon
l’article 3 de cette loi, le secret bancaire « consiste en l’obligation de confidentialité à laquelle
sont tenus les établissements assujettis, quant aux actes, faits et informations concernant leurs
clients, dont ils ont connaissance dans l’exercice de leur profession ». En d’autres termes, le
secret bancaire désigne l’obligation légale, à laquelle sont tenus les établissements assujettis,
de ne pas divulguer à des tiers les données qu’ils détiennent sur leurs clients. Il y’a donc lieu
de s’interroger sur les innovations de cette nouvelle loi ?
Les évolutions notées dans le secteur financier sont aujourd’hui accompagnées de
nouveaux risques liés au développement des activités criminelles, à savoir le blanchiment de
capitaux, la cybercriminalité, et le financement du terrorisme. C’est ce qui peut justifier la
raison d’être de cette réforme qui vient à point nommé. Selon l’art 3 de la loi n°2022, «
Les principales innovations contenues dans la loi nouvelle sont axées autour de quatre
principaux points que sont :

− L’ajout d’une nouvelle terminologie dans le champ réservé aux définitions ;

− L’élargissement des personnes habilités à solliciter la communication d’informations

et l’encadrement de la procédure de communication dans le cas de non violation du


secret bancaire ;

− La clarification sur les actes donnant lieu à l’inopposabilité du secret bancaire et

l’élargissement des institutions à qui le secret bancaire est inopposable ;

− La mise en place des sanctions plus sévères à l’égard des contrevenants aux

dispositions de la loi présente.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 20


LE SECRET BANCAIRE
On peut les résumé en présentant la consistance du secret bancaire tant au plan
civil que pénal (chapitre 3) que sa répression (chapitre 4).

CHAPITRE 3 : LA CONSISTANCE DU SECRET BANCAIRE AU PLAN


CIVIL ET PÉNAL

SECTION 1 : LE SECRET BANCAIRE AU PLAN CIVIL

Le législateur de 2022, reprenant celui de 2003, détermine extensivement le domaine


du secret bancaire. Constituée des Titres I et II, elle recouvre respectivement le principe du
secret bancaire, sa violation (son incrimination) et ses inopposabilités. Mais, compte tenu du
fait que l'incrimination relève de la dimension pénale, nous n'examinerons ici que le principe
du secret bancaire (Paragraphe 1) et ses exceptions (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LE PRINCIPE DU SECRET BANCAIRE

Dans la loi du 21 avril 2003, le principe du secret bancaire était posé par les articles 3
et 4 qui, en définissant le secret bancaire comme une obligation de confidentialité, faisant
ressortir de manière confuse les sujets et l'objet de cette obligation. La loi du 27 avril 2022 y
apporte une relative précision concernant tant les sujets (I), que l'objet (II).

I- LES SUJETS DU SECRET BANCAIRE

A- LES PERSONNES TENUES AU SECRET BANCAIRE

Comme son homologue français, le législateur camerounais de 2022, reprenant celui


de 2003, détermine les personnes tenues au secret bancaire de manière générale et de façon
précise.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 21


LE SECRET BANCAIRE

1- Les personnes tenues au secret bancaire de manière générale

Selon l'article 2 alinéa 5 de la loi de 2022 régissant le secret bancaire au Cameroun, les
établissements assujettis au secret bancaire sont :
- Les établissements de crédit ;
- Les établissements de microfinance ;
- Les prestataires de services de paiement ;
- Et tout organisme dûment habileté, en vertu des dispositions des lois et
règlements portant règlementation bancaire, à exercer les activités dédiées.

2- Les personnes tenues au secret bancaire de façon plus précise

Les personnes tenues au secret bancaire dans ce cadre sont les personnes physiques.
Elles sont divisées en deux sous catégories.
- La première sous-catégorie constituée non seulement des participants à la
direction, à la gestion, au contrôle ou à la liquidation d'un établissement assujetti, mais aussi
et surtout de ses employés (y compris les stagiaires, alternants, ...), quelle que soit leur
affectation (siège, agence, filiales, succursales, bureaux de représentation).
- La seconde sous-catégorie recouvre les personnes qui, sans faire partie du
personnel, ont eu connaissance ou accès de manière indue (injustifiable) ou autorisée, aux
informations d'un établissement assujetti de par leur qualité, leurs aptitudes techniques et
intellectuelles ou leur fonction.

B- Les personnes couvertes par le secret bancaire

Le législateur de 2022 comme son prédécesseur de 2003, maintient une imprécision


regrettable sur les créanciers de l'obligation de confidentialité. En effet, il ne cite bénéficiaire
du secret bancaire que les clients des établissements assujettis. En ce sens, l'article 3 de loi du
27 avril 2022 affirme que le secret bancaire consiste en l'obligation de confidentialité à
laquelle sont tenus les établissements assujettis quant aux actes et faits et informations
concernant leurs clients dont ils ont connaissance dans l'exercice de leur profession. La notion
de « client d'établissements assujettis » doit cependant être entendue de manière stricte, dans

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 22


LE SECRET BANCAIRE
la mesure où elle désigne uniquement le client habituel, c'est-à-dire la personne physique ou
morale ayant un compte bancaire ou un compte de paiement dans les livres de l'établissement
assujetti auquel elle s'adresse ou le membre de l'établissement de micro finance de première
catégorie.
Dès lors, une question fondamentale se pose : Le bénéfice du secret bancaire peut-il
également être accordé aux tiers ? En suivant la doctrine et en extrapolant la jurisprudence
française, nous pouvons répondre par l'affirmative à cette question. Pour la doctrine bancaire,
le secret bancaire a été édicté dans l'objectif de protéger toutes les personnes à propos
desquelles les établissements assujettis ont obtenu des informations confidentielles. Or,
compte tenu de la nature de leurs activités, ces établissements recueillent de nombreuses
informations sur des personnes avec lesquelles ils n'entretiennent aucune relation
contractuelle. En conséquence, le champ d'application du secret bancaire doit être envisagé
largement en intégrant les tiers. Quant à la jurisprudence française, elle a affirmé à plusieurs
reprises que le secret bancaire au bénéficiaire d'un chèque dont les informations sont
contenues au sein des endossements, au mandataire chargé de faire fonctionner le compte du
client, au garant des obligations du client et, de manière générale, aux tiers bénéficiaires ou
donneurs d'ordres de tout type d'opérations de paiement passée sur le compte des clients (au
débit ou au crédit) des établissements assujettis. L'imprécision concernant les personnes
protégées s'accompagne de la S relative de l'objet du secret bancaire.

II- OBJET DU SECRET BANCAIRE

L'on examinera successivement l'imprécision des informations protégées par le secret


bancaire (A) et la précision de l'étendue temporelle de l'obligation au secret (B).

A- L'imprécision des informations protégées par le secret bancaire

Dans le domaine du secret bancaire, l'on se pose généralement la question de savoir


quels sont les informations protégées. À cette question fondamentale, l'article 3 de la loi du 27
avril 2022, comme l'article 3 de la loi du 21 avril 2003, répond : l’obligation de confidentialité
à laquelle sont tenus les établissements assujettis est relative aux « actes, faits et informations
» concernant leurs clients dont ils ont connaissance dans l'exercice de leur profession. Il

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 23


LE SECRET BANCAIRE
semble ressortir de cette disposition que toutes les informations obtenues par les
établissements assujettis sont couvertes par le secret bancaire.
En dépit de la généralité de cette disposition, il faut reconnaître qu'au Cameroun,
comme en France, seules les informations confidentielles sont protégées ou couvertes par le
secret bancaire. Mais, qu'est-ce qu'une information confidentielle ? Est confidentielle, une
information précise, notamment une information chiffrée ou une information non publiée.
A contrario, l'information non confidentielle, encore appelée l'information à caractère
général ou l'information d'ordre général n'est pas protégée par le secret bancaire. Cela ressort
clairement de l'article 6 a), de la loi du 27 avril 2022, aux termes duquel la communication,
par quelque moyen que ce soit, d'informations à caractère général, notamment tout
renseignement qui est d'usage de fournir à des tiers, clients, membres ou non de
l'établissement assujetti, ne constitue pas une violation du secret bancaire.
Ainsi définies, les informations confidentielles peuvent être de trois types.
- Tout d'abord, il s'agit des informations relatives au patrimoine du créancier de
l'obligation de confidentialité, notamment la nature, le montant des avoirs du client
(tant actif que passif), les types d'opérations bancaires effectuées par le client et les
revenus ou charges y afférents.
- Ensuite, il s'agit des informations relatives à la situation financière du client.
- Enfin, il s'agit des informations à caractère purement personnels telles que l'adresse
(e-mail), le numéro de téléphone, le domicile, les enfants faits hors mariage.
L'on doit noter que cette dernière catégorie d'information confidentielle est
particulièrement protégée par l'article 19, alinéa 1 er de la loi du 27 avril 2022, qui prévoit une
inopposabilité partielle au profit des successeurs universels des clients. Plus précisément, les
établissements assujettis ne peuvent opposer le secret bancaire aux successeurs universels de
leurs clients, sauf s'il s'agit des informations à caractère purement personnel dont
l'établissement a pu avoir connaissance. Il nous reste à examiner la précision de l'étendue
temporelle de l'obligation au secret.

B- L'étendue temporelle de l'obligation au secret bancaire

L'étendue de l'obligation de confidentialité peut être doublement délimitée c'est-à-dire


sur le plan temporel et sur le plan spatial et géographique. La question de l'étendue temporelle
du secret bancaire n'avait pas été abordée par le législateur de 2003.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 24


LE SECRET BANCAIRE
Cette lacune est aujourd'hui comblée par le législateur de 2022, qui consacre le
« caractère pérenne » de l'obligation au secret. Ce caractère trouve son fondement dans
l'article 4, alinéa 3, de la loi du 27 avril 2022, aux termes duquel l'obligation de confidentialité
« est valable même après la cessation d'activité ». Il ressort de cette disposition que les
débiteurs de l'obligation au secret sont tenus éternellement de la respecter tant après la
cessation de leurs activités dans ou en dehors de l'établissement assujetti qu'après la cessation
de la relation d'affaire avec le client ou le membre. Par exemple, le fait de clôturer le compte
d'un client ne donne pas droit au banquier de communiquer, divulguer ou révéler les
informations confidentielles concernant l'ancien titulaire du compte.
L'étendue spatiale de l'obligation au secret, quant à elle, n'a été abordée ni par le législateur de
2003 ni par celui de 2022. Cette double lacune soulève une question fondamentale : la
violation du secret bancaire à l'étranger peut-elle être sanctionnée par le juge national ? À
cette question, nous répondons par l'affirmative ce qui revient à reconnaitre à l'obligation au
secret « un caractère extraterritorial «. Cette solution ressort de l'article 8, alinéa 1 er - a), du
code pénal Camerounais, qui dispose que la loi de la République s'applique « à toute
infraction dont l'un des éléments constitutifs s'est trouvé réalisé en tout ou partie sur son
territoire ». On comprend alors que la violation du secret bancaire à l'étranger pourra être
sanctionnée au Cameroun si l'un des éléments constitutifs de cette infraction a été réalisé au
pays, notamment la collection de l'information divulguée. Cependant, ne pourront pas être
sanctionnées au Cameroun au titre de la violation du secret bancaire la collecte et la
divulgation à l'étranger des informations confidentielles concernant un Camerounais. Ne
pourront également pas être sanctionnées, la collecte et la communication au Cameroun des
informations confidentielles à des personnes bénéficiaires de l'une des exceptions élargies au
principe du secret bancaire.

PARAGRAPHE 2 : LES EXCEPTIONS AU PRINCIPE DU SECRET BANCAIRE

La loi de 2003 avait établi deux grandes catégories d'exceptions au secret bancaire,
l'une concernant les autorités publiques et l'autre relative aux personnes privées. La loi du 27
avril 2022 a repris cette classification des exceptions en les élargissant a maxima pour la
première catégorie (I) et a minima pour la seconde catégorie (I).

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 25


LE SECRET BANCAIRE
I- L'EXTENSION A MAXIMA DES EXCEPTIONS RELATIVES AUX
AUTORITÉS PUBLIQUES

Le législateur de 2022 a réexaminé doublement les exceptions au secret bancaire


relatives aux autorités et organismes publics. En effet, il a reformulé certaines anciennes
exceptions au secret bancaire (A) et en a créé de nouvelles (B).

A- Le renouvellement des anciennes exceptions au secret bancaire par la loi de 2022

Les anciens articles 8 à 15 de la loi du 21 avril 2003 avaient prévu treize (13)
inopposabilités au secret bancaire concernant les autorités publiques. En effet, aux termes de
ces dispositions, le secret bancaire était inopposable :
- À l'autorité judiciaire ;
- Aux officiers de police judiciaire ;
- Aux institutions supérieures de contrôle des finances publiques ;
- Aux agents du fisc assermenté ;
- Aux fonctionnaires de la douane assermentée ;
- Aux agents assermentés du trésor public ;
- À l'autorité monétaire ;
- Au conseil National du Crédit (CNC) ;
- À la commission Bancaire de L'Afrique Centrale (COBAC) ;
- À la Banque des États de L'Afrique Centrale (BEAC) ;
- À la Commission des Marchés Financiers (CMF) ;
- Aux agents de poursuite de l'organisme nationale chargé de la prévoyance
sociale (CNPS) ;
Et à la Société de Recouvrement des Créances du Cameroun (SRC).
Ces exceptions étaient très précises, ce qui facilitait leur application, certes, mais les
exposait du coup au risque de reformulation ou de révision en cas de suppression, de
remplacement ou de modification de l'institution publique bénéficiaire.
Ce risque s'est alors réalisé des années après l'adoption de la loi du 21 avril 2003 et a
amené le législateur de 2022 à reformuler certaines anciennes exceptions au secret bancaire.
Tout d'abord rappelons que selon l'ancien article 12 de la loi du 21 avril 2003, le secret
bancaire était inopposable aux agents assermentés du trésor public, à l'autorité monétaire, au
conseil National du Crédit, à la Commission Bancaire de L'Afrique Centrale et à la Banque
des États de L'Afrique Centrale, agissant dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions. Or, le

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 26


LE SECRET BANCAIRE
12 décembre 2019, le Conseil National du Crédit a été dissous et remplacé par le conseil
National Économique et Financier (CNEF). Afin de rendre la loi Camerounaise conforme au
texte communautaire, le nouvel article 12 de la loi du 27 avril 2022 énonce désormais que le
secret bancaire est inopposable, entre autres, au comité National Économique et Financier. Ce
faisant le législateur de 2022 a maintenu le caractère précis de cette exception au secret
bancaire.
Ensuite, rappelons que d'après l'ancien article 13 de la loi de 2003, le secret bancaire
était inopposable à la Commission des Marchés Financiers agissant dans le cadre des
opérations boursières. Or, en juillet 2019, la CMF qui supervisait le marché financier
nation(Douala Stock Exchange ou DSX) a été dissoute et remplacée par l'organe de
supervision du marché financier régional(Commission de Surveillance du Marché Financier
ou COSUMAF), à la faveur de la fusion des Marchés Financiers Nationaux (DSX) et
communautaire (Bourse des Valeurs Mobilières de L'Afrique Centrale ou BVMAC).Dans le
but de rendre conforme la loi Camerounaise à un autre texte communautaire, le nouvel article
13 de la loi du 27 avril 2022 affirme aujourd'hui que le secret bancaire est inopposable à
l'organe de supervision des marchés financiers, agissant dans le cadre de l'exercice de ses
missions de contrôle et de surveillance des marchés. La reformulation de 2022 a conféré un
caractère général à cette inopposabilité, qui bénéficie certainement à la COSUMAF mais qui
peut également bénéficier à tout autre organe exerçant les missions de contrôle et de
surveillance des marchés financiers.
Enfin, rappelons qu'au terme de l'ancien article 15 de la loi du 21 avril 2003, le secret
bancaire était inopposable à la Société de Recouvrement des Créances (SRC), agissant dans le
cadre du recouvrement des créances appartenant aux personnes morales de droit public. Cette
exception, qui avait un caractère précis, a aujourd'hui un caractère général, car, selon le
nouvel article 16 de la loi du 27 avril 2022, le secret bancaire est inopposable à l'institution
publique en charge du recouvrement des créances, agissant dans le cadre des activités relevant
de sa compétence. Cette reformulation soulève des questions, d'autant plus que l'institution
bénéficiaire (la SRC) n'a pas été supprimée ni remplacée et ses activités sont restées telles
qu'elles. Ainsi, l'on se pose la question de savoir si le secret bancaire devient vraiment
inopposable à la SRC actuelle pour toutes les activités relevant de sa compétence, étant donné
que celle-ci peut être chargée du recouvrement des créances appartenant aux personnes
privées. On se pose également la question de savoir si cette reformulation présage une
suppression ou un remplacement de la SRC. L'avenir nous le dira. En attendant, examinons
les nouvelles inopposabilités consacrées par le législateur de 2022.
Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 27
LE SECRET BANCAIRE
B- La consécration de nouvelles exceptions au secret bancaire

La loi du 21 avril avait été adoptée avant l'élaboration des textes internationaux et
communautaires de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Si, dans le premier cas, elle ne pouvait prévoir aucune inopposabilité au secret bancaire au
profit du principal organe en charge de la lutte contre la corruption, institué par la convention
de Mérida après son adoption, elle aurait dû créer, dans le second cas, une inopposabilité en
faveur des organes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme,
agissant dans le cadre des opérations relevant de leurs compétences.
Concernant les institutions en charge de la lutte contre la corruption, cette exception
est nouvelle et générale, dans la mesure où elle vise expressément et directement tous les
organes de lutte contre la corruption. La loi du 21 avril 2003 visait seulement les institutions
luttant indirectement contre ce phénomène, à savoir les institutions supérieures de contrôle
des finances publiques. Cette inopposabilité permettra alors à la principale institution de lutte
contre la corruption (la Commission Nationale Anti-Corruption ou la CONAC) de bien
accomplir ses nombreuses missions.
Quant aux institutions de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme, cette inopposabilité n'est pas nouvelle ; elle est la reformulation nationale d'une
exception communautaire. Elle est néanmoins restrictive, car elle ne vise que les institutions
de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, en oubliant celles
luttant contre la prolifération des armes de destruction massive. Cette restriction est cependant
sans conséquence, les institutions luttant contre ces trois phénomènes criminels étant les
mêmes pour l'instant, notamment la cellule de renseignement financier (L'Agence Nationale
d'Investigation Financière ou l'ANIF), les autorités de régulation et de contrôle (la COBAC, la
Commission Régionale de Contrôle des Assurances ou la CRCA, la COSUMAF) et le
procureur de la République. L'indétermination du nombre exact des institutions en charge de
la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
montre à suffisance que l'extension des exceptions au profit des autorités et organismes
publics s'est faite a maxima. Ce qui n'est pas le cas de celles créées en faveur des personnes
privées.

II- LES EXCEPTIONS RELATIVES AUX PERSONNES PRIVÉES

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 28


LE SECRET BANCAIRE
Le législateur de 2022 a non seulement repris les anciennes exceptions au secret
bancaire (A), mais il a aussi créé une nouvelle exception au secret bancaire (B).

A- La reprise des anciennes exceptions au secret bancaire

Les articles 17 à 26 de la loi du 27 avril 2022 reprennent substantiellement les dix-sept


(17) anciennes exceptions au secret bancaire concernant les personnes privées. En effet,
conformément à ces dispositions, le secret bancaire est inopposable au mandataire du client,
au conjoint muni des pouvoirs de représentation légale ou contractuelles, au tuteur d'un
mineur incapable ou d'un majeur incapable, au curateur d'un majeur protégé, aux successeurs
universels, aux héritiers, aux exécuteurs testamentaires , aux liquidateurs et administrateurs de
la succession, aux titulaires de compte joint, à la caution, à l'usufruitier, au nu-propriétaire, au
créancier gagiste, au bénéficiaire d'une stipulation pour autrui, aux organes légaux de gestion
(le gérant et le président d'un conseil d'administration dissocié ou en même temps directeur
général) et de contrôle d'une société (notamment les commissaires aux comptes), et aux
personnes ou organes intervenant dans le cadre du redressement judiciaire ou de la liquidation
des biens.
On doit noter que le législateur de 2022 n'a pas simplement repris les anciennes
exceptions au secret bancaire relatives aux personnes privées. Il a surtout précisé les
conditions d'application de l'une d'entre elles. En effet l'ancien article 21 de la loi du 21 avril
2003 disposait que le secret bancaire est inopposable à la caution, dans les limites fixées à
l'article 14 de L'acte Uniforme OHADA portant organisation des sûretés(AUS). Ainsi,
l'application de cette inopposabilité supposait un recours obligatoire à l'article 14 de l'AUS,
qui, entre temps, a été modifié par le législateur OHADA. Afin de favoriser une application
autonome de l'inopposabilité du secret bancaire à la caution, l'article 22 de la loi du 27 avril
2022 a supprimé le recours à l'article 14 de l'AUS en ces termes : le secret bancaire est
inopposable à la caution dans le cadre de son information sur la défaillance du débiteur
principal et sur le montant dû par ce dernier, en principal, intérêt et autres accessoires. La
reformulation précise de cette ancienne inopposabilité du secret bancaire était utile, ce qui
n'est pas le cas de la création de la nouvelle exception.

B- La création inutile d'une nouvelle exception au secret bancaire

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 29


LE SECRET BANCAIRE
Le législateur de 2022 a créé une seule nouvelle exception au secret bancaire concernant
les personnes privées. Cette exception trouve son fondement dans l'article 20 de la loi du 27
avril 2022, aux termes duquel, en plus des héritiers, des exécuteurs testamentaires, des
liquidateurs et administrateurs de la succession, le secret bancaire est inopposable aux ayants-
droits. On doit cependant noter que cette nouvelle inopposabilité du secret bancaire est très
imprécise ce qui pose deux problèmes.
Premièrement, elle pose le problème de la détermination effective de son ou ses
bénéficiaires, car la notion d'ayant droit étant susceptible de deux sens. D'une part, et c'est le
sens clairement indiqué par le législateur de 2022, l'ayant droit désigne « la personne titulaire
d'un droit », c'est-à-dire le titulaire du droit au secret bancaire. Entendu ainsi, l'ayant droit est
le client, le membre ou le tiers dont les informations confidentielles doivent être tenues
secrètes par les personnes morales et les personnes physiques débitrices de l'obligation de
confidentialité. D'autre part, et c'est le sens qui transparaît des articles 6 b), et 20 de la loi du
27 avril 2022, l'expression d'ayant droit s'emploie comme synonyme d'ayant cause, qui
désigne la « personne qui tient son droit d'une autre appelée auteur ». Entendu dans ce sens,
l'ayant droit désigne les successeurs légaux (héritiers et légataires) du client, du membre ou du
tiers dont les informations confidentielles doivent être tenues secrètes par tous les débiteurs
l'obligation de confidentialité.
Deuxièmement, elle pose le problème de son utilité. En effet, quel que soit le sens
donné à l'expression d'ayant droit, cette inopposabilité est inutile. Si l'ayant droit est le client,
le membre ou le tiers, l'inopposabilité est inutile et même incongrue, dans la mesure où,
naturellement le secret bancaire ne leur est pas opposable. Ils sont les ayants-droits aux
informations couvertes par le secret bancaire et, en conséquence, le secret bancaire est plutôt
opposable aux tiers. Si l'ayant droit est l'héritier du client, du membre ou du tiers,
l'inopposabilité est également inutile en ce sens qu'elle fait triple emploi avec les
inopposabilités prévues par l'article 19 au profit des successeurs Universels des clients et par
l'article 20 de la loi précitée au profit des héritiers. En définitive, nous pensons que l'article 20
de la loi susmentionnée doit être reformulé en supprimant l'expression « ayant droit ». Ce qui
favorisera l'application aisée des dispositions pénales du secret bancaire.

SECTION 2 : LE SECRET BANCAIRE AU PLAN PÉNAL

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 30


LE SECRET BANCAIRE
Le législateur de 2003 avait clairement manifesté la volonté de distinguer l'aspect
pénal du secret bancaire de son aspect civil. Mais, la mise en place de cette œuvre de
différenciation avait été malheureuse, car le titre III-consacré aux dispositions pénales ne
visait en réalité que la répression de la violation du secret bancaire. La loi du 27 avril 2022 a
renouvelé cette restriction de la dimension pénale du secret bancaire, mais en réaménageant la
répression (Paragraphe 2). En dépit de cela, l'incrimination de la violation du secret bancaire
relève également de la dimension pénale et doit être examinée ici (Paragraphe 1).

PARAGRAPHE 1 : L'INCRIMINATION DE LA VIOLATION DU SECRET BANCAIRE

En matière pénale, l'incrimination consiste à ériger un comportement en infraction


pénale. Dans la loi du 21 avril 2003, le périmètre des éléments matériels du délit de violation
du secret bancaire avait été déterminé de manière positive et négative. Le législateur de 2022
a repris cette présentation, en reformulant les situations constitutives (I) et en élargissant les
situations non constitutives (II) de violation du secret bancaire.

I- La reformulation des situations constitutives de violation du secret bancaire

De manière générale, les situations constitutives de violation du secret bancaire sont


divisées en deux catégories, à savoir les cas véritables (A) et les cas assimilés (B) de violation
du secret bancaire.

A- LES CAS VÉRITABLES DE VIOLATION DU SECRET BANCAIRE

Le législateur de 2003 avait prévu trois cas véritables de violation du secret bancaire,
repris par son successeur de 2022, en les reformulant. En ce qui concerne le premier cas, il
vise la divulgation et la communication par quelque moyen que ce soit, des faits et
informations sur les opérations bancaires, de micro finance ou de paiement, connus dans
l'exercice de leurs fonctions par les employés, les administrateurs, les organes dirigeants ou de
contrôle d'un établissement assujetti. Ce cas a été reformulé sur deux points.
D'une part, le législateur de 2022 a substitué à l'expression « établissements de crédit »
celle « d'établissement assujetti » et, en conséquence, a cité les opérations pratiquées par
chaque établissement assujetti comme les opérations dont les faits ou les informations doivent

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 31


LE SECRET BANCAIRE
être tenus secrets. D'autre part, il a élargi le cercle des personnes pouvant commettre ce cas de
violation du secret bancaire, en y incluant les administrateurs d'établissement assujetti.
En ce qui concerne le deuxième cas, il a trait à la révélation, la divulgation, la
communication par quelque moyen que ce soit par les tiers, des renseignements reçus ou
obtenus d'un établissement assujetti. Ce cas a connu un changement purement formel,
consistant au remplacement du terme « établissement de crédit » par celui « d'établissement
assujetti ».
Quant au dernier cas, il est relatif à l'exploitation à des fins personnelles, ainsi que la
communication à des tiers par un établissement assujetti ou par son personnel des faits, études
et projets et autres informations à lui confiées par un client ou un membre. Le changement
opéré dans ce cas est grammatical (le remplacement de l'expression « à ses propres fins
personnelles »), formel (le remplacement du terme « établissement de crédit » par celui
« d'établissement assujetti ») et substantiel (l'ajout du membre d'établissement assujetti à la
liste des personnes protégées par le secret bancaire).
Il convient de préciser qu'en incrimination la violation du secret bancaire, les
législateurs de 2003 et de 2022 n'ont indiqué que les éléments matériels de cette infraction, en
oubliant son élément moral. Cette lacune doit être comblée par l'article 74 du code pénal qui
dispose qu'aucune peine ne peut être prononcée qu'à l'encontre d'une personne pénalement
responsable. Est alors responsable pénalement, celui qui, volontairement commet les faits
caractérisant les éléments constitutifs d'une infraction avec l'intention que ces faits aient pour
conséquence la réalisation de l'infraction. Sauf lorsque la loi en dispose autrement, la
conséquence voulue d'une omission n'entraîne pas de responsabilité pénale. On comprend
alors qu'en rapport aux cas véritables, la Violation du secret bancaire constitue une infraction
intentionnelle. Ce qui n'est pas le cas de toutes les situations assimilées de violation du secret
bancaire.

B- LES CAS ASSIMILÉS DE VIOLATION DU SECRET BANCAIRE

Le législateur de 2022, reprenant son devancier de 2003, a incriminé trois


comportements assimilés à la violation du secret bancaire. Le premier comportement
concerne le fait de procéder même par imprudence, à un traitement automatisé d'informations
bancaires nominatives sans prendre toutes les précautions utiles pour préserver la sécurité des

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 32


LE SECRET BANCAIRE
procédures et de nature à entraîner des dénaturations, dommages ou communications à des
tiers.
Le deuxième comportement est relatif au fait d'accéder ou de se maintenir
frauduleusement dans tout ou partie d'un système de traitement automatisé des données d'un
établissement assujetti.
Le troisième comportement enfin concerne le fait d'introduire frauduleusement des
données dans un système de traitement automatisé des données d'un établissement assujetti ou
de supprimer, de modifier frauduleusement les données qu'il contient.
Les cas assimilés de violation du secret bancaire ont connu un changement purement
formel consistant au remplacement du terme « établissement de crédit » par celui
« d'établissement assujetti ». Notons qu'enfin, le premier cas assimilé de violation du secret
bancaire constitue un délit non-intentionnel, tandis que les deux autres cas constituent des
délits intentionnels (et un dol général est exigé), car le législateur bancaire de 2022 comme
son prédécesseur de 2003, parle des faits commis « même par imprudence » dans la première
situation et des faits commis « frauduleusement » dans les autres situations. Il reste à
examiner l'élargissement des situations non constitutives de violation du secret bancaire.

PARAGRAPHE 2 : L'ÉLARGISSEMENT DES SITUATIONS NON CONSTITUTIVES DE


VIOLATION DU SECRET BANCAIRE

Le législateur de 2022 n'a pas uniquement repris les anciennes situations non
constitutives de violation du secret bancaire(I), mais a aussi innové en créant des nouvelles
situations non constitutives du secret bancaire (II).

I- Les anciennes situations non constitutives de violation du secret bancaire

La loi du 21 avril avait prévu cinq (05) situations non constitutives de violation du
secret bancaire. Le législateur de 2022 reprend substantiellement quatre (04) d'entre elles et
reformule entièrement la dernière. S'agissant de celles qui ont été reprises, on prend note que
ne constitue pas une violation du secret bancaire :

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 33


LE SECRET BANCAIRE

− La communication, par quelque moyen que ce soit, d'informations à caractère général,

notamment tout renseignement qui est d'usage de fournir à des tiers, clients, membres
ou non de l'établissement assujetti ;

− La communication, par quelque moyen que ce soit, d'informations ou de

renseignements sur autorisation du client ou membre, de ses héritiers ou ayants-droits ;

− L'échange d'informations à caractère confidentiel entre établissements assujettis dans

l'exercice de leur profession ;

− Et le fait pour un établissement assujetti de laisser examiner ses livres et bases de

données sur injonction du tribunal, dans les conditions définies par l'Acte Uniforme
OHADA relatif au droit commercial général (AUDCG).
La situation non constitutive reformulée est celle prévue par l'ancien article 6, d) de la
loi du 21 avril 2003, qui disposait que, ne constitue pas une violation du secret bancaire <<la
déclaration faite au procureur de la République ou à l'autorité monétaire par les dirigeants d'un
établissement de crédit d'opérations ou d'informations portant sur des sommes d'argent dont
ils savent ou qui paraissent provenir du trafic de stupéfiant, de l'activité d'organisations
criminelles ou du blanchiment des capitaux >>. Il faut reconnaître que la formulation de cette
situation non constitutive était malheureuse, car, dans une communauté qui a fait le choix
d'une cellule de renseignement financier (CRF) de type administratif, les personnes assujetties
ne font pas leur déclaration auprès du procureur de la République, encore moins auprès de
l'autorité monétaire. Elles adressent leur déclaration d'opérations suspectes plutôt à une
autorité administrative indépendante c'est-à-dire L'ANIF dans notre cas, dont la tutelle est
assurée par l'autorité monétaire.
Prenant conscience de la non-conformité du texte national au texte communautaire, le
législateur de 2022 a reformulé cette situation non constitutive au travers du nouvel article
6,e) de la loi du 27 avril 2022 en ces termes: ne constitue pas une violation du secret bancaire,
la déclaration faite à l'ANIF opérations ou informations portant sur des sommes d'argent qu'ils
soupçonnent provenir notamment du trafic de stupéfiant, de l'activité d'organisations
criminelles, du blanchiment des capitaux ou de financement du terrorisme et toutes les autres
infractions sous-jacentes.
Certes, cette ancienne situation non constitutive est désormais bien formulée, mais elle
nous semble inutile, car elle fait double emploi avec l'inopposabilité de caractère général
instituée au profit des institutions de lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux, le
Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 34
LE SECRET BANCAIRE
financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. De ce fait,
elle doit être supprimée au profit de l'inopposabilité. Tel doit être également le sort réservé
aux nouvelles situations non constitutives de violation du secret bancaire, consacrées par la loi
du 27 avril 2022.

II- Les nouvelles situations non constitutives de violation du secret bancaire

La loi du 27 avril 2022 a créé quatre nouvelles situations non constitutives de violation
du secret bancaire. Il s'agit de la communication par les institutions assujetties, sur réquisition,
demande ou par obligation réglementaire, des informations bancaires au Procureur de la
République, à l'autorité monétaire, aux organes de supervision et à toutes autres entités
auxquelles le secret bancaire ne peut être opposé. Il s'agit aussi de la déclaration faite lors
d'une procédure judiciaire ou celle faite devant un officier de police judiciaire agissant sur
réquisition du Procureur de la République ou sur Commission rogatoire du juge d'instruction
par les dirigeants d'un établissement assujetti. Il s'agit également de la communication, par
quelque moyen que ce soit, d'informations à l'administration fiscale dans le cadre du droit de
communication tel que prévu par le Code Général des Impôts et les conventions
internationales conclues par le Cameroun en matière fiscale. Il s'agit enfin, de la
communication, par quelque moyen que ce soit, à l'administration douanière dans le cadre du
droit de communication tel que prévu par le Code des Douanes de la CEMAC, ainsi que les
conventions et accords internationaux conclus par le Cameroun en matière douanière.

Il convient de reconnaître que les cas qui viennent d'être présentés comme de
nouvelles situations non constitutives de violation du secret bancaire ne sont, à proprement
parler, pas nouveaux. En réalité, il s'agit de la reprise, sous la technique des situations non
constitutives de violation du secret bancaire, des limites ou exceptions précédemment
consacrées sous la technique des inopposabilités au secret bancaire: les bénéficiaires des
situations non constitutives étant les autorités publiques ( le Procureur de la République,
l'autorité monétaire, les organes de supervision des institutions assujetties, les OPJ,
l'administration fiscale et l'administration douanière) bénéficiaires des inopposabilités. En
conséquence on doit déplorer l'inutilité de cette reprise (qui alourdit la loi) et proposer leur
suppression, car qu'il s'agisse des inopposabilités ou des situations non constitutives, le
résultat est le même, à savoir l'absence de sanction civile, disciplinaire et surtout pénale en cas
de divulgation des informations confidentielles.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 35


LE SECRET BANCAIRE

CHAPITRE 4 : LA RÉPRESSION DU SECRET BANCAIRE

La répression peut être définie ici comme l'action de réprimer, de prendre des mesures
punitives contre ceux qui sont jugés contrevenir aux règles et aux lois. Il s'agira d'étudier dans
ce cadre la poursuite (Section 1) et la sanction de la violation du secret bancaire (Section 2).

SECTION 1 : LA POURSUITE DE LA VIOLATION DU SECRET BANCAIRE

Le législateur de 2003 avait prévu trois garanties de l'effectivité de poursuite de


l'infraction de violation du secret bancaire, dont deux ont été reprises (Paragraphe 1) et une
autre supprimée par le législateur de 2022 (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 :LA REPRISE DE CERTAINES GARANTIES DE L'EFFECTIVITÉ DE


LA POURSUITE

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 36


LE SECRET BANCAIRE
Le législateur de 2022 a repris deux garanties de l'effectivité de la poursuite de la
violation du secret bancaire. La première garantie concerne l'élargissement du cercle des
personnes susceptibles de mettre en mouvement l'action publique. En effet, aux termes de
l'article 28 de la loi du 27 avril 2022, sans préjudice des prérogatives du Ministère Public,
l’initiative des poursuites appartient aussi à l'autorité monétaire et à la victime. La possibilité
accordée à l'autorité monétaire de mettre en mouvement l'action publique se justifie par le fait
que l'institution du secret bancaire vise également à protéger l'intérêt général, notamment le
bon fonctionnement du système bancaire. Par conséquent, il est normal que le garant de cet
intérêt général poursuive toute personne qui mettra à mal le système bancaire en violant le
secret bancaire. L'extension de sphère des personnes susceptibles de déclencher l'action
publique garantit la poursuite effective de la violation du secret bancaire.
La seconde garantie a trait au renversement de la charge de preuve. En effet, en vertu
du principe « actori incubit probation » consacré par l'article 307 du code de procédure
pénale, « La charge de la preuve incombe à la partie qui a mis en mouvement l'action
publique ». En application de ce principe, il revient au ministère public, à l'autorité monétaire
ou à la victime, en leur qualité de demandeur de faire la preuve de la violation du secret
bancaire. La difficulté à faire cette preuve peut alors les amener à hésiter à mettre en
mouvement l'action publique. Afin de garantir la poursuite effective de ce délit, le législateur
de 2022 a reconduit la présomption de confidentialité des informations détenues par les
établissements assujettis : « Le caractère secret des informations est présumé. Toutefois, cette
présomption n'est pas irréfragable ». Ainsi, il revient à la personne poursuivie de supporter la
charge de la preuve du caractère non confidentiel des informations divulguées, communiquées
ou révélées. Cette reconduction est louable autant que la suppression d'une autre garantie de
l'effectivité de la poursuite pénale.

PARAGRAPHE 2 : LA SUPPRESSION D'UNE AUTRE GARANTIE DE L'EFFECTIVITÉ


DE LA POURSUITE

L'ancien article 29, alinéa 2, de la loi du 21 avril 2003 disposait que l'action publique
se prescrit par trois (03) ans à compter de la connaissance du délit. Deux choses apparaissent
dans cette disposition : le délai de la prescription et son point de départ. Concernent le délai
de la prescription de l'action publique, il ne posait aucun problème, car, comme la majorité
des délits, la violation du secret bancaire était soumise à la prescription triennale. Le problème

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 37


LE SECRET BANCAIRE
se posait cependant par rapport au point de départ des délais de prescription. En effet, en
disposant que l'action publique se prescrit par trois ans « à compter de la connaissance du
délit », le législateur de 2003 faisait du délit de la violation du secret bancaire une infraction
clandestine, définie comme une infraction « dont les agissements sont, en fait ou en droit,
dissimulés, maintenant la victime et le ministère public dans l'ignorance de son existence ».
En conséquence, il avait retardé le point de départ de la prescription de l'action publique dans
le but d'assurer l'exercice effectif des poursuites rendu concrètement impossible par le
caractère occulte des faits délictueux.
Pourtant, la violation du secret bancaire proprement dit est loin d'être une infraction
clandestine, dans la mesure où elle consiste essentiellement en la divulgation, la
communication ou la révélation d'une information confidentielle. Ce qui discrédite l'octroi de
cette garantie. La prise de conscience de cette situation a alors amené le législateur de 2022 à
supprimer cette disposition, soumettant ainsi l'action publique à la prescription de droit
commun quant à son délai et son point de départ.
Ainsi, aux termes de l'article 65, alinéa 4 du code de procédure pénale, en matière de
délit, et sous réserve des dispositions spécifiques à certaines infractions, le délai de
prescription de l'action publique est de trois années, à compter du lendemain du jour ou le
délit a été commis, si dans cette intervalle, il n'est intervenu aucun des actes interruptifs de la
prescription de l'action publique. En conséquence, le ministère public, l'autorité monétaire et
la victime doivent agir vite s'ils veulent faire sanctionner la violation du secret bancaire.

SECTION 2 : LA SANCTION DE LA VIOLATION DU SECRET BANCAIRE

La violation du secret bancaire expose tout agent infracteur à deux types de de


sanctions pénales telles que les peines principales et les peines accessoires. Le législateur de
2022 a renforcé les premières (Paragraphe 1) et a adouci les secondes (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LE RENFORCEMENT DES PEINES PRINCIPALES

Le législateur de 2022 a accentué les sanctions principales encourues par les violateurs
du secret bancaire, en distinguant clairement les peines encourues par les personnes physiques
de celles encourues par les personnes morales.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 38


LE SECRET BANCAIRE
I- Les peines encourues par les personnes physiques

Concernant les personnes physiques qui violent le secret bancaire, elles encourent
deux types de sanctions principales : l'emprisonnement et l'amende. De ces sanctions, seule la
seconde a été renforcée par le législateur de 2022. En effet, comme l'ancien article 26 alinéa
1er de la loi du 21 avril 2003, le nouvel article 27 alinéa 1 er de la loi du 27 avril punit d'un
emprisonnement de trois (03) mois à trois ans quiconque viole le secret bancaire.
Mais contrairement à l'ancien article 26 alinéa 1 er de la loi du 21 avril 2003 qui
punissait d'une amende d’un million (1, 000,000) à dix millions (10, 000,000) de francs CFA
celui qui violait le secret bancaire, le nouvel article 27, alinéa 1 er de la loi du 27 avril 2022
punit d'un emprisonnement de trois mois à trois ans quiconque viole le secret bancaire.
Mais, contrairement à l'ancien article 26 alinéa 1 er de la loi du 21 avril 2003, qui
punissait d'une amende d’un million à dix millions de francs CFA celui qui violait le secret
bancaire, le nouvel article 27, alinéa 1er de la loi du 27 avril 2022 punit d'une amende d’un
million (1, 000,000) à cinquante millions (50, 000,000) de francs CFA quiconque viole le
secret bancaire. De même, contrairement à l'ancien article 26 alinéas 2 de la loi du 21 avril
2003 qui ne doublait les peines que si l'infraction était commise par voie de presse écrite, de
radio, de télévision, par voie de communication électronique ou par tout autre moyen destiné
à atteindre le public.

II- Les peines encourues par les personnes morales

Quant aux personnes morales, elles encouraient la même peine d'amende que les
personnes physiques, lorsqu'elles avaient violé le secret bancaire. Plus précisément et en
rappel, comme les personnes physiques, les personnes morales étaient punies d'une amende
d'un million (1, 000,000) à dix millions (10, 000,000) de francs CFA. Cette sanction n'était
malheureusement pas dissuasive pour les personnes morales, car, étant généralement plus
riches que les personnes physiques, elles pouvaient très facilement violer le secret bancaire et
payer dix millions d'amende ou ne rien payer du tout en cas de sursis. Le législateur de 2022 a
corrigé cette situation inacceptable, non seulement en distinguant expressément la peine
encourue par les personnes morales de celles susceptibles d'être subies par les personnes
physiques et en la renforçant, mais aussi et surtout en garantissant son application effective.
Ainsi, l'article 27, alinéa 3, première phrase, de la loi du 27 avril 2022 dispose que « la
peine encourue par la personne morale est l'amende prévue aux alinéas 1 er et 2 ci-dessus dont

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 39


LE SECRET BANCAIRE
le maximum est le quintuple ». Concrètement, la personne morale qui viole le secret bancaire
sera punie d'une amende allant d’un million (1, 000,000) à deux cent cinquante millions (250,
000,000) de francs CFA. Si l'infraction est commise par voie de presse écrite, de radio, de
télévision, et par voie de communication électronique ou par tout autre moyen destiné à
atteindre le public, la peine d'amende est doublée, passant ainsi à 500, 000,000 de francs CFA.
Par ailleurs, afin d'éviter l'impunité de la personne morale et l'incitation à violer le secret
bancaire, l'alinéa 3, deuxième phrase, de l'article 27 susmentionné ajoute que « dans ce cas, le
sursis ne peut être accordé ». En excluant les personnes morales du bénéfice du sursis, le
législateur de 2022 garantit la sanction effective de toute violation du secret bancaire par ces
personnes. Certes, cette mesure est louable, mais nous pensons qu'au lieu de se limiter aux
personnes morales, elles devraient s'étendre aux personnes physiques ; d’autant plus que
l'application des sanctions accessoires adoucies n'est pas automatique.

PARAGRAPHE 2 : L'ADOUCISSEMENT DES PEINES ACCESSOIRES

L'ancien article 28 de la loi du 21 avril 2003 prévoyait cinq (05) peines pouvant être
prononcées, en plus des peines principales, par le tribunal à l'encontre de toute personne
poursuivie pour violation du secret bancaire. La réforme du 27 avril 2022 a supprimé
certaines d'entre elles et a maintenu d'autres, ces dernières étant désormais qualifiées de
peines accessoires. Les sanctions supprimées sont la confiscation « du corpus delicti » et la
déchéance des droits civiques.
Quant aux peines accessoires maintenues, le législateur de 2022 distingue celles
encourues par les personnes physiques de celles encourues par les personnes morales. On doit
d'emblée noter que l'une de ces sanctions accessoires est commune aux personnes physiques
et morales alors que chacune des deux autres sanctions est propre soit aux personnes
physiques, soit aux personnes morales. La peine commune concerne la publication de la
décision prononcée et sa diffusion par voie de médias. Le législateur de 2022 n'ayant pas
prévu le régime de cette sanction, cette lacune est comblée par l'article 33 du code pénal
Camerounais, aux termes duquel dans les cas où la juridiction compétente peut ordonner la
publication de sa décision, celle-ci est affichée dans les conditions qui sont fixées par décret
pour une durée de deux (02)mois au maximum en cas de condamnation pour crime ou délit, et
de quinze jours au maximum en cas de contravention ; dans les mêmes cas, la juridiction peut
aussi ordonner la publication de sa décision par voie de médias qu'elle indique. Ces

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 40


LE SECRET BANCAIRE
publications sont faites aux frais du condamné ; l'information par voie de presse écrite, de
radio et de télévision ou sur internet, ainsi que les commentaires objectifs, sont libres.
La sanction particulière aux personnes physiques est l'interdiction d'exercer une
fonction ou une activité dans un établissement assujetti. La sanction propre aux personnes
morales est la fermeture, pour une durée déterminée, de l'établissement ou des succursales
ayant servi à la Commission des faits incriminés. Relativement à cette sanction, l'article 34 du
code pénal précise que « dans les cas où la juridiction compétente peut ordonner la fermeture
d'un établissement commercial ou industriel ou d'un local, cette mesure emporte interdiction,
pour le condamné ou pour le tiers auquel le condamné a vendu, cédé ou loué l'établissement
professionnel ou le local, d'exercer dans le même local le même commerce, la même industrie
ou la même profession.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 41


LE SECRET BANCAIRE

CONCLUSION

En somme, le respect du secret bancaire est une obligation consacrée par le législateur
camerounais. Cependant, la nouvelle loi de 2022 portant sur le secret bancaire est à la fois
précise et imprécise. Elle est précise lorsqu’elle parle des personnes tenues au secret bancaire
et de l’étendue temporelle de cette obligation. Elle maintient son imprécision sur les
personnes et informations couvertes par le secret bancaire et nécessite des améliorations.

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 42


LE SECRET BANCAIRE

BIBLIOGRAPHIE

i. Ouvrages
ii. Loi du 27 avril 2022 portant sur le secret bancaire
iii. Google
iv. Dictionnaire

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 43


LE SECRET BANCAIRE

ANNEXES

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 44


LE SECRET BANCAIRE

TABLE DES MATIÈRES

AVERTISSEMENT....................................................................................................................1
DEDICACE................................................................................................................................2
REMERCIEMENTS...................................................................................................................3
LISTE DES PRINCIPALES ABBREVIATIONS......................................................................4
RESUME....................................................................................................................................5
ABSTRACT................................................................................................................................6
SOMMAIRE...............................................................................................................................7
INTRODUCTION GÉNÉRALE................................................................................................9
PREMIÈRE PARTIE : LA PRÉSENTATION DU CABINET MAÎTRE MBALLA OYONO
YANNICK RODRIGUE DANS L'ARRONDISSEMENT DE YAOUNDE IV ET LE
DÉROULEMENT DU STAGE................................................................................................10
CHAPITRE I : LA PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU CABINET D'AVOCAT MAÎTRE
MBALLA OYONO YANNICK RODRIGUE.........................................................................11
SECTION 1 : L'HISTORIQUE, LA PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE ET
L'ORGANISATION STRUCTURELLE DU CABINET D'AVOCAT MAÎTRE MBALLA
OYONO YANNICK RODRIGUE...........................................................................................11
PARAGRAPHE 1 : L'HISTORIQUE, LA PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE DU
CABINET MAÎTRE MBALLA OYONO YANNICK RODRIGUE..................................11
PARAGRAPHE 2 : ORGANISATION STRUCTURELLE DU CABINET MAÎTRE
MBALLA OYONO YANNICK RODRIGUE.....................................................................12

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 45


LE SECRET BANCAIRE
SECTION 2 : LE FONCTIONNEMENT DU CABINET MAÎTRE MBALLA OYONO
YANNICK RODRIGUE..........................................................................................................12
PARAGRAPHE 1 : LES MISSIONS DU CABINET D'AVOCAT.....................................12
PARAGRAPHE 2 : LES OBJECTIFS DU CABINET MAÎTRE MBALLA OYONO
YANNICK RODRIGUE......................................................................................................13
CHAPITRE 2 : LE DÉROULEMENT DU STAGE................................................................14
SECTION 1 : L'ACCUEIL DU STAGIAIRE, LES PRINCIPES ESSENTIELS DU MÉTIER
D'AVOCAT ET LES QUALITÉS D'UN BON AVOCAT......................................................14
PARAGRAPHE 1 : L'ACCUEIL DU STAGIAIRE............................................................14
PARAGRAPHE 2 : LES PRINCIPES ESSENTIELS DE LA PROFESSION D'AVOCAT
ET LES QUALITÉS D'UN BON AVOCAT........................................................................14
I- LES PRINCIPES ESSENTIELS DE LA PROFESSION D'AVOCAT.....................14
I. LES QUALITÉS D'UN BON AVOCAT...................................................................16
SECTION 2 : LES ACTIVITÉS EFFECTUÉES PENDANT LE STAGE..............................17
PARAGRAPHE 1 : LES TÂCHES EFFECTUÉES PENDANT LE STAGE.....................17
I. LES TÂCHES PRINCIPALES :................................................................................17
II. LES MISSIONS SECONDAIRES OU ACCESSOIRES..........................................17
PARAGRAPHE 2 : L'APPORT DU STAGE, LES DIFFICULTÉS ET LES
SUGGESTIONS...................................................................................................................18
I- L'APPORT DU STAGE.............................................................................................18
II- LES DIFFICULTÉS DU STAGE ET LES SUGGESTIONS....................................18
DEUXIÈME PARTIE : LE SECRET BANCAIRE.................................................................19
INTRODUCTION....................................................................................................................20
CHAPITRE 3 : LA CONSISTANCE DU SECRET BANCAIRE AU PLAN CIVIL ET
PÉNAL......................................................................................................................................21
SECTION 1 : LE SECRET BANCAIRE AU PLAN CIVIL...................................................21
PARAGRAPHE 1 : LE PRINCIPE DU SECRET BANCAIRE..........................................21
I- LES SUJETS DU SECRET BANCAIRE..................................................................21
A- LES PERSONNES TENUES AU SECRET BANCAIRE........................................21
B- Les personnes couvertes par le secret bancaire..........................................................22
II- OBJET DU SECRET BANCAIRE............................................................................23
A- L'imprécision des informations protégées par le secret bancaire...............................23
B- L'étendue temporelle de l'obligation au secret bancaire.............................................24
PARAGRAPHE 2 : LES EXCEPTIONS AU PRINCIPE DU SECRET BANCAIRE........25

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 46


LE SECRET BANCAIRE
I- L'EXTENSION A MAXIMA DES EXCEPTIONS RELATIVES AUX
AUTORITÉS PUBLIQUES.............................................................................................25
A- Le renouvellement des anciennes exceptions au secret bancaire par la loi de 2022. .26
B- La consécration de nouvelles exceptions au secret bancaire......................................27
II- LES EXCEPTIONS RELATIVES AUX PERSONNES PRIVÉES..........................28
A- La reprise des anciennes exceptions au secret bancaire.............................................29
B- La création inutile d'une nouvelle exception au secret bancaire................................29
SECTION 2 : LE SECRET BANCAIRE AU PLAN PÉNAL.................................................30
PARAGRAPHE 1 : L'INCRIMINATION DE LA VIOLATION DU SECRET BANCAIRE
...............................................................................................................................................31
I- La reformulation des situations constitutives de violation du secret bancaire...........31
A- LES CAS VÉRITABLES DE VIOLATION DU SECRET BANCAIRE.................31
B- LES CAS ASSIMILÉS DE VIOLATION DU SECRET BANCAIRE.....................32
PARAGRAPHE 2 : L'ÉLARGISSEMENT DES SITUATIONS NON CONSTITUTIVES
DE VIOLATION DU SECRET BANCAIRE......................................................................33
I- Les anciennes situations non constitutives de violation du secret bancaire...............33
II- Les nouvelles situations non constitutives de violation du secret bancaire...............34
CHAPITRE 4 : LA RÉPRESSION DU SECRET BANCAIRE..............................................36
SECTION 1 : LA POURSUITE DE LA VIOLATION DU SECRET BANCAIRE...............36
PARAGRAPHE 1 :LA REPRISE DE CERTAINES GARANTIES DE L'EFFECTIVITÉ
DE LA POURSUITE............................................................................................................36
PARAGRAPHE 2 : LA SUPPRESSION D'UNE AUTRE GARANTIE DE
L'EFFECTIVITÉ DE LA POURSUITE...............................................................................37
SECTION 2 : LA SANCTION DE LA VIOLATION DU SECRET BANCAIRE.................38
PARAGRAPHE 1 : LE RENFORCEMENT DES PEINES PRINCIPALES......................38
I- Les peines encourues par les personnes physiques....................................................38
II- Les peines encourues par les personnes morales........................................................39
PARAGRAPHE 2 : L'ADOUCISSEMENT DES PEINES ACCESSOIRES......................40
CONCLUSION.........................................................................................................................42
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................43
ANNEXES................................................................................................................................44
TABLE DES MATIÈRES........................................................................................................45

Rédigé et présenté par AVOTO ZE Myriam Manuela Page 47

Vous aimerez peut-être aussi