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Mémoire Consolidé Dédicace Remerciements Avant-Propos Et Sigles Et Tables de Matières
Mémoire Consolidé Dédicace Remerciements Avant-Propos Et Sigles Et Tables de Matières
MÉMOIRE PROFESSIONNEL
Maître de stage :
M. N’DOUBA A ASSANVO
Directeur Régional Abidjan Nord IV
Encadreur académique :
M. KOKOUNSEU BENSON
Chargé de cours de Méthodologie
JANVIER / 2023
DEDICACES
A mes parents, à ma famille
I
REMERCIEMENTS
Nous voudrions exprimer notre profonde gratitude envers Monsieur le
Directeur Général de l'École Nationale d'Administration (ENA), ainsi qu'à toute
l'équipe de direction pour tous les efforts fournis ayant pour but de hisser l'ENA
aux standards des meilleures écoles d'administration à travers le monde et pour
l'environnement de formation dont nous avons bénéficié. Nous tenons également à
remercier sincèrement le personnel d'encadrement et le corps enseignant pour la
qualité exceptionnelle de l'encadrement et de l'enseignement qui nous ont été
dispensés.
Enfin, nous tenons à dire merci à toutes les personnes, aussi aimables que
disponibles, qui nous ont aidés à concevoir ce document.
II
AVANT-PROPOS
III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AP : Actions Particulières
CDI : Centre des Impôts
CF : Contrôle formel
CGI : Code Général des Impôts
CME : Centre des Moyennes Entreprises
CP : Contrôle ponctuel
CSP : Contrôles sur pièces
DERAR : Direction des Enquêtes, du Renseignement et de l’Analyse Risque
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DGI : Direction Générale des Impôts
DOA : Directeur des Opérations d'Assiette
DR : Directeur Régional
DRAN IV : Direction Régionale Abidjan Nord IV
DVFN : Direction des Vérifications Fiscales Nationales
IBIC : Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux
IBNC : Impôt sur les bénéfices non commerciaux
IGR : Impôt général sur le revenu
ITS : Impôt sur les traitements et salaires
LPF : Livre de Procédures Fiscales
PRC : Procédure de redressement contradictoire
RME : Régime des Microentreprises
RNI : Réel normal d’imposition
RSI : Réel simplifié d’imposition
SAID : Services d’Assiette d’Impôts Divers
SIGICI : Système Intégré de Gestion des Impôts en Côte d’Ivoire
TCA : Taxes sur le chiffre d'affaires
TEE : Taxe d’État de l'Entreprenant
TVA : Taxe sur la valeur ajoutée
VASFE : Vérification Approfondie de la Situation Fiscale d’Ensemble
IV
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PARTIE I:
GÉNÉRALITÉS SUR LE CONTROLE FISCAL
Chapitre I: FONDEMENTS, FINALITÉS ET TYPOLOGIE DU CONTRÔLE
FISCAL
Chapitre II: MISE EN ŒUVRE DU CONTRÔLE FISCAL
PARTIE II:
ANALYSE DE L'APPORT DU CONTROLE FISCAL DANS L'ATTEINTE
DES OBJECTIFS DE RECETTES DE LA DRAN IV
Chapitre I: ORGANISATION DU CONTRÔLE AU SEIN DE LA DRAN IV
Chapitre II: LES LIMITES DU CONTRÔLE FISCAL
PARTIE III:
SUGGESTIONS POUR UN CONTRÔLE FISCAL EFFICIENT
Chapitre I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES ET DES
MOYENS EXISTANTS DU CONTRÔLE FISCAL
Chapitre II: SENSIBILISATION DES CONTRIBUABLES ET FORMATION
DES AGENTS DE LA DGI
CONCLUSION
V
INTRODUCTION
1
Le système fiscal ivoirien est déclaratif. Les déclarations des contribuables
bénéficient donc d’une présomption de sincérité. Cependant, la confiance
n’excluant pas le contrôle, l’Administration fiscale se réserve le droit d’exercer un
contrôle afin de s’assurer que le contribuable a régulièrement satisfait à ses
obligations fiscales. Ainsi, l’article 1 du Livre de Procédures Fiscales, l’énonce
clairement en ces termes : « L’administration fiscale contrôle les déclarations ainsi
que les actes et documents utilisés pour l’établissement des impôts, droits, taxes
et redevances.1 ».
Face aux objectifs de recettes assignés à la Direction Générale des Impôts
(DGI) et notamment à la Direction Régionale Abidjan Nord (DRAN) IV qui ne font
que croître sans cesse, le contrôle fiscal pourrait occuper une place de choix dans
leur réalisation. Car, s’il est vrai que l’Administration fiscale a recours au contrôle
fiscal pour garantir l’égalité de tous devant l’impôt, celui-ci pourrait être un moyen
d’améliorer les recettes.
De ce qui précède, il apparaît opportun de porter notre réflexion sur le thème
suivant : « L’IMPACT DU CONTRÔLE FISCAL DANS LA RÉALISATION
DES OBJECTIFS DE RECETTES : CAS DE LA DRAN IV ».
Afin de mieux appréhender ce thème, il convient de définir les mots ou
expressions clés, tels que « impact », « contrôle fiscal » et « objectifs de recettes ».
Selon le dictionnaire le Petit Robert, le mot « impact » signifie « effet, influence »2.
C’est donc l'effet produit par quelque chose, l'influence qui en résulte. Dans notre
cas, l'impact c'est l'effet, l'influence ou le changement observable opéré par une
action et/ou une activité sur une organisation. Les objectifs de recettes peuvent être
perçus comme les prévisions de recettes à réaliser, fixées par la hiérarchie suivant
un certain nombre de critères (politiques, économiques et sociaux). Ils peuvent
également s’entendre comme le niveau de réalisation de recettes attendues. Quant
au contrôle fiscal, il se définit comme l’ensemble des techniques permettant de
1
Article 1er du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
2
Définition donnée par le Nouveau Petit Robert de la langue française, Dictionnaire le Robert, édition 2007
2
réparer le préjudice causé au Trésor public par les infractions à la loi fiscale 3.
Autrement dit, c’est une action qui est initiée par la DGI dans le but de vérifier que
les déclarations fiscales du contribuable (qu’il soit un particulier ou une
entreprise) concordent bien avec les éléments dont dispose l’Administration fiscale.
Le thème du présent mémoire pose dès lors le problème de l’impact du
contrôle fiscal, en tant que stratégie de mobilisation de recettes fiscales, sur la
réalisation des objectifs de recettes de la DRAN IV.
Pour mener à bien cette étude, nous avons axé nos investigations autour de la
problématique suivante : Comment se présente le contrôle fiscal ? Quelle
évaluation peut-on en faire ? Quelles mesures convient-il d’envisager pour
améliorer son efficacité ?
La conduite de notre réflexion a été guidée par la méthode analytique. Elle
s’est essentiellement basée sur la recherche documentaire, la consultation des
rapports d’activités de la DRAN IV ainsi que de la DGI et les entretiens avec des
responsables de l’Administration fiscale et certains agents. Les informations
recueillies nous ont permis d’articuler notre travail autour de trois (3) grands axes.
Tout d’abord, le premier axe expose les généralités sur le contrôle fiscal. Ces
généralités portent notamment sur ses fondements et sa typologie.
Ensuite, le deuxième axe évalue l’apport du contrôle fiscal au sein de la
DRAN IV. Cette partie est consacrée à l’analyse des résultats de la DRAN IV et à
l’appréciation de l’impact du contrôle fiscal sur ces résultats. Cela revient à faire
ressortir les performances dudit contrôle et ses limites en matière de recouvrement.
Enfin, le troisième axe fait des suggestions pour améliorer l’efficacité du
contrôle fiscal. Ces suggestions portent sur le renforcement des capacités de
l’Administration et sur la promotion du civisme fiscal.
3
Thierry Lambert, Contrôle Fiscal, Droit et Pratique, 1ère édition, 1991.
3
Partie I: GÉNÉRALITÉS SUR LE
CONTRÔLE FISCAL
4
Chapitre I: FONDEMENTS, FINALITES ET TYPOLOGIE DU
CONTRÔLE FISCAL
Section I: FONDEMENTS ET FINALITES DU CONTRÔLE
FISCAL
Paragraphe I:Fondements du contrôle fiscal
A. Fondements constitutionnels
L’article 43 de la constitution ivoirienne révisée en 2016 dispose : « Tout
résident a le devoir de s’acquitter de ses obligations fiscales conformément à la
loi. L’État prend les mesures nécessaires pour garantir le recouvrement des
impôts, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales 4. ». La lecture de cet article
induit de la constitution le principe du contrôle fiscal. En effet, le contrôle fiscal
fait partie des mesures nécessaires prises par les Pouvoirs Publics pour garantir le
recouvrement des impôts, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales.
5
(…). Les agents de l’Administration fiscale peuvent assurer le contrôle et l’assiette
de l’ensemble des impôts ou taxes dus par le contribuable qu’ils vérifient 5. ». De
plus, la doctrine fiscale : note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20
juin 2018 porte essentiellement sur les règles de contrôle de l'impôt 6.
5
Article 1er du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
6
Note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 de la Doctrine Fiscale 2018, définissant les règles
de contrôle de l’impôt.
7
RICOU, Benjamin, Droit des procédures fiscales, Ellipses, 2022.
6
B. Finalités budgétaires, dissuasive et répressive
Une autre finalité majeure du contrôle fiscal, qui est par ailleurs intimement
liée à la première, est d’ordre budgétaire : il s’agit d’un besoin vital pour le
fonctionnement de l’État, en ce qu’il permet de recouvrer avec rapidité et efficacité
l’impôt qui a été éludé. Par ailleurs, la simple existence du contrôle fiscal et de
sanctions parfois importantes, pouvant aller jusqu’au prononcé d’une peine
d’emprisonnement, devrait en principe dissuader le contribuable de tenter de se
soustraire à l’établissement et au paiement de l’impôt. Le contrôle a en effet une
finalité dissuasive et répressive censée renforcer le civisme fiscal des
contribuables8.
8
RICOU Benjamin, Droit des procédures fiscales, Ellipses, 2022.
7
pièces se composent de contrôle formel (CF) et de contrôle sur pièces (CSP)
proprement dit.
a. Contrôle formel
9
BOUVIER Michel, Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt, 10e édition, LGDJ, 2010
10
Manuel de formation le contrôle fiscal, les types de contrôle et les procédures de redressement.
11
Article 4 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
8
B. Vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble des
personnes physiques
La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble (VASFE)
concerne uniquement les personnes physiques et s’exerce au regard de l’impôt
général sur le revenu. C’est un contrôle dont l’objet est d’apprécier la cohérence
entre, d’une part, les revenus déclarés et d’autre part la situation patrimoniale, la
situation de trésorerie et les éléments du train de vie des personnes physiques au
regard de l’impôt général sur le revenu12. En d’autres termes, il s’agit de s’assurer
que les dépenses du contribuable sont compatibles avec ses revenus connus et
déclarés. La réalisation de ce type de contrôle conduit le vérificateur à examiner
l’ensemble des comptes financiers, des dépenses et les éléments du train de vie des
personnes composant le foyer fiscal (comptes bancaires, compte d’épargne, etc.).
Les contrôles externes sont ceux qui se déroulent dans les locaux
professionnels du contribuable. En pratique, à la demande expresse du
contribuable, le contrôle peut se dérouler chez son conseil ou au bureau du
vérificateur. Le contrôle externe revêt plusieurs formes. Cependant l’accent sera
mis sur la vérification ponctuelle de comptabilité et la vérification générale de
comptabilité.
A. Vérification ponctuelle de comptabilité
En fiscalité, la vérification de comptabilité est dite ponctuelle, lorsque d’une
part elle ne porte que sur quelques impôts et taxes exigibles au titre de la période
vérifiée (ITS, TCA …) et d’autre part lorsqu’elle est limitée à des opérations
déterminées (contrôle des crédits de TVA, contrôle des retenues à la source IBIC,
12
Article 5 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
9
IBNC…)13. Les articles 19 et 20-3 du LPF constituent les fondements de la
vérification ponctuelle.
13
Articles 19 et 20-3 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
14
Article 2 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
10
Chapitre II: MISE EN ŒUVRE DU CONTRÔLE FISCAL
Le contrôle fiscal au sein la DRAN IV est du ressort des cellules CSP des
Services d’Assiette des Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et Yopougon 2 et de
la Brigade Régionale de contrôle. Plusieurs types de contrôles s’y déroulent,
cependant un accent particulier sera mis sur le contrôle sur pièces proprement dit
pour les cellules CSP et la vérification générale de comptabilité pour la Brigade
Régionale de Contrôle. Ces contrôles sont généralement menés selon la procédure
de redressement contradictoire qui donne l’opportunité au contribuable de porter la
contradiction.
Le contrôle sur pièces est le type de contrôle qui s’effectue dans les Services
d’Assiette des Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et Yopougon 2. Aborder son
déroulement va consister à voir son étendue et ses moyens d’investigation.
A. Étendue du CSP
Pour mieux cerner le pouvoir de l’administration fiscale en matière de
contrôle sur pièces, il convient d’analyser aussi bien les personnes, les documents
que les périodes soumises audit contrôle.
11
les entreprises bénéficiant de régimes spéciaux et les personnes relevant du régime
employeur peuvent être soumis au contrôle sur pièces15.
Le contrôle sur pièces s’étend à toutes les années non prescrites, de manière
à apprécier l’évolution des éléments d’imposition. On distingue les délais généraux
(le délai de non-prescription) des délais spéciaux (en cas de déficit fiscal, crédits de
TVA…)17.
15
Note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 de la Doctrine Fiscale 2018, définissant les règles
de contrôle de l’impôt
16
Note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 de la Doctrine Fiscale 2018, définissant les règles
de contrôle de l’impôt
17
Note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 de la Doctrine Fiscale 2018, définissant les règles
de contrôle de l’impôt
12
(article 19 du LPF). Cependant il existe des limites liées au délai de prescription,
aux documents comptables, aux contrôles précédents, à la préséance des contrôles
externes.
B. Moyens d’investigation
Les moyens d’investigation sont les outils mis à la disposition de
l’Administration pour la recherche d’informations. On distingue les demandes de
renseignements, d’éclaircissements ou de justifications du droit de communication.
18
Article 3 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
19
Articles 8 et 11 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
20
Article 1er du du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
21
Article 27-3° du du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
13
b. Droit de communication
22
Article 32 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
23
Article 15 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
14
L’avis de vérification est un acte d’une importance cruciale dans le
déroulement d’une vérification de comptabilité. Il doit tout d’abord indiquer les
périodes à contrôler et la nature des impôts, droits et taxes soumis à vérification si
elle est ponctuelle, ensuite mentionner, sous peine de nullité, que le contribuable
peut se faire assister par un conseil de son choix au cours des opérations de
vérification et enfin préciser la date et l'heure de la première intervention sur place.
Dans le cadre de la vérification générale de comptabilité, le délai compris entre la
date de transmission de l'avis de vérification au contribuable et le début des
interventions sur place est de 15 jours francs minimum. Ce délai diffère selon la
nature du contrôle.
24
Article 15 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
25
Article 20-4° du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
26
Article 20-5° du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
15
B. Déroulement du contrôle et limites
a. Déroulement de la vérification de comptabilité
16
fin de la troisième année qui suit celle au titre de laquelle l’imposition est due. En
ce qui concerne les taxes sur le chiffre d’affaires et les taxes spécifiques, le droit de
reprise de l’Administration s’exerce jusqu’à la fin de la troisième année suivant
celle au cours de laquelle la taxe est devenue exigible. En matière de Droit
d’enregistrement, il y’a prescription pour la demande des droits et pénalités après
un délai de cinq (5) ans à compter du jour de l’enregistrement d’un acte, d’un
document ou d’une déclaration.
17
contrôle. En matière de contrôle fiscal, le Livre de Procédures Fiscales prévoit deux
types de procédures à savoir une procédure de droit commun et des procédures
d’office.
A. Procédure de droit commun
Selon les dispositions de l’article 22 du Livre de Procédures Fiscales, la
procédure de droit commun est celle qui s’applique en général lorsque le
contribuable a satisfait régulièrement ses obligations déclaratives et comptables et
que la loi n’a pas prévu de procédures particulières. C’est la procédure de
redressement contradictoire (PRC) qui est la procédure normale de rectification des
déclarations c’est-à-dire la procédure de droit commun (voir annexe VI). Elle
résulte directement du système déclaratif. Elle s’applique dès lors que le
contribuable s’est conformé aux obligations fiscales, déclaratives ou justificatives
lui incombant. Elle offre la possibilité au contribuable après réception d’une
notification provisoire de redressement, de présenter des observations et des
justifications sur des chefs de redressement contenus dans ladite notification. Elle
s’achève avec l’émission d’une notification définitive de redressement.
18
précisé dans la notification provisoire que le contribuable dispose de trente (30)
jours à compter de sa date de réception.
B. Procédures d’office
Les procédures d’office sont avec les procédures spécifiques, les deux
composantes des procédures d’exception. Elles sont au nombre de trois (3) et visent
à mettre à la charge du contribuable des impositions considérées comme éludées,
lorsque l’Administration n’a pas été à mesure d’évaluer de façon précise les droits
réellement dus, du fait dudit contribuable ou d’un tiers agissant pour son compte ou
dans son intérêt. On distingue :
a. Taxation d’office
30
Article 22 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
19
articles 35 et 36 du CGI ou de défaut de réponses aux demandes de justifications de
l’Administration fiscale31 (article 27 du LPF).
b. Rectification d’office
c. Évaluation d’office
A. Sanctions
Les infractions fiscales commises par les contribuables entraînent, lorsqu'elles
sont mises en évidence l'application de sanctions édictées par le LPF et le CGI. Il
importe de distinguer les sanctions fiscales des sanctions pénales (voir annexe IX).
31
Article 27 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
32
Article 29 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
20
a. Sanctions fiscales33
33
Les sanctions fiscales sont prévues et organisées par les articles 161 et suivants du Livre de Procédures Fiscales
34
Les sanctions pénales sont prévues et organisées par les articles 171 et suivants du Livre de Procédures Fiscales
21
B. Recours
Deux recours s’offrent au contribuable ayant subi des redressements à l’issue
d’un contrôle fiscal.
a. Recours contentieux
b. Recours gracieux
22
statue en appel. Les contribuables, personnes physiques ou morales, peuvent
introduire auprès du Directeur général des impôts une demande de transaction
portant sur des droits, pénalités et amendes qui ne sont plus susceptibles de recours
contentieux. Si la demande fait suite à une procédure de redressement, elle doit
intervenir dans un délai de quarante-cinq (45) jours après la notification définitive
(article 23-2° du LPF). La transaction devient caduque en cas de non-respect des
termes de l'accord (article 23-3°).
23
Partie II: ANALYSE DE L'APPORT DU
CONTROLE FISCAL DANS
L'ATTEINTE DES OBJECTIFS DE
RECETTES DE LA DRAN IV
24
Chapitre I: ORGANISATION DU CONTRÔLE AU SEIN DE LA
DRAN IV
Le contrôle fiscal est effectif au sein de la DRAN IV à travers son
organisation. Cette effectivité se matérialise à travers les moyens de contrôle et les
résultats qui en découlent.
A. Moyens organiques
Le contrôle fiscal au sein de la DRAN IV est du ressort des cellules CSP des
Services d’Assiette d’Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et 2 et de la Brigade
Régionale de Contrôle. En effet, les cellules CSP sont compétentes en matière de
contrôle sur pièces (CSP) des contribuables issus de leurs territoires fiscaux. Au
niveau de la DRAN IV, il en existe deux (2), une cellule CSP pour le SAID
Yopougon 1 et une autre pour le SAID Yopougon 2. Par ailleurs, il faut tout de
même noter que les SAID ont la possibilité d’exercer un contrôle formel sur les
déclarations qu’ils reçoivent des contribuables.
25
ce fait, elle peut donc exercer un contrôle aussi bien sur les contribuables du SAID
de Yopougon 1 que sur ceux du SAID de Yopougon 2. Il importe de préciser que la
création des Brigades Régionales de Contrôle fait suite à la politique de
déconcentration des opérations de contrôle fiscal amorcée par la Direction
Régionale des Impôts. Cela a eu pour avantage d’élargir le maillage en matière de
contrôle externe et d’augmenter le taux de couverture du contrôle.
B. Moyens d’action
Pour effectuer le contrôle fiscal, la DRAN IV dispose de plusieurs moyens
notamment, humains, matériels et techniques. Toutefois, l’on s’attardera sur les
moyens humains qui représentent le plus important.
26
en charge du contrôle fiscal (CSP et VG) dans le Système Intégré de Gestion des
Impôts en Côte d’Ivoire (SIGICI).
A. Élaboration du Programme
Le programme de contrôle (VG, CSP et CP) au plan national est élaboré, sur
la base des données disponibles, par la Direction des Enquêtes, du Renseignement
et de l’Analyse Risque (DERAR) conformément au Décret n° 2021-800 du 8
décembre 2021 portant organisation du Ministère du Budget et du Portefeuille de
l’État. Par ailleurs, il convient d’indiquer que le processus d’élaboration du
programme de contrôle fiscal est encadré par la note de service
n°03036/MBPE/DGI/DERAR/SDARVS du 26 octobre 2021. Cette programmation
obéit à une méthodologie scientifique basée sur le système de notation « scooring
». En effet, à travers un système de vingt-six (26) indicateurs, la DERAR procède à
l’analyse - risque de l’échantillon de contribuables transmis par les services de
base35. Ladite analyse, qui consiste au contrôle du respect des obligations
déclaratives et de la sincérité des données communiquées par les contribuables,
s’articule autour de cinq (5) axes majeurs36.
27
TABLEAU 1 : État d’évolution des programmes de contrôle fiscal général
28
TABLEAU 2 : État d’évolution des taux d’engagement et de conclusion des
programmes de la Brigade Régionale de Contrôle
Nombre de
Nombre de Nombre de
dossiers Taux Taux de
dossiers dossiers
effectivement d’engagement conclusion
programmés conclus
engagés
2020 197 197 100 % 70 35,53%
2021 180 180 100 % 88 48,89%
2022 170 170 100 % 90 52,94%
Total 547 547 100 % 248 45,34%
Sources : Rapport d’activités de la Brigade Régionale de Contrôle
Nombre de
Nombre de
dossiers Nombre de Taux de
dossiers Taux d’engagement
effectivement dossiers conclus conclusion
programmés
engagés
2020 30 8 26,67% 3 10,00%
2021 30 25 83,33% 24 80,00%
2022 45 32 71,11% 32 71,11%
Total 105 65 61,90% 59 56,19%
Sources : Rapport d’activités du SAID de Yopougon 1
29
importe d’indiquer que le taux moyen est 45,34%, le plus faible taux est 35,53%
enregistré en 2020 et le taux le plus élevé a été réalisé en 2022 avec une valeur de
52,94%.
30
Régionale de Contrôle. Lesdits redressements ont produit des droits simples,
intérêts de retard et majorations.
Notifications définitives
Droits simples Intérêt de Majorations
Nombre Total (FCFA)
(FCFA) retard (FCFA) (FCFA)
2020 50 1 926 589 836 379 909 506 1 041 924 465 3 348 425 877
2021 100 678 934 489 150 601 247 198 230 909 1 027 768 766
2022 59 865 150 486 158 859 758 237 383 180 1 261 395 505
TABLEAU 5: État d’évolution des notifications définitives et des montants
générés
31
droits simples, intérêts de retards et majorations sont les plus élevés. De plus, il faut
indiquer que 50 notifications définitives ont pu être produites sur un total de 66
notifications provisoires, soit un ratio de 75,76 %.
Par ailleurs, l’année 2021 est celle qui compte les plus grands nombres de
notifications de redressement notamment 113 notifications provisoires et 79
notifications définitives. Toutefois, les montants issus de ces notifications sont les
moins élevés.
32
TABLEAU 6 : État d’évolution des émissions en droit simples et pénalités
Emissions
Emissions
33
S’agissant de la cellule CSP du SAID de Yopougon 2, le tableau 7 ci-dessus
indique un accroissement du nombre des émissions sur la période de référence avec
respectivement 5, 12 et 28 émissions en 2020, 2021 et 2022. Lesdites émissions ont
généré des droits simples qui connaissent également une progression sur les trois
(3) années. Il faut tout de même relever que les pénalités issues des droits simples
ne connaissent pas la même évolution que les droits simples. Lesdites pénalités
connaissent une croissance de 2020 à 2021 avec respectivement 3 391 000 FCFA et
16 489 658 FCFA, avant d’enregistrer une légère baisse en 2022 soit 14 394 337
FCFA. Il faut cependant relever que le montant total émis a progressé sur les
années de référence avec notamment 10 088 635 FCFA, 43 265 874 FCFA et 49
906 180 FCFA.
PREVISIONS (FCFA) 18 752 000 000 23 090 000 000 23 498 000 000
REALISATION (FCFA) 19 218 000 000 22 954 000 000 24 241 000 000
ECART (FCFA) 466 000 000 -136 000 000 743 000 000
TAUX DE REALISATION (%) 102,485 99,411 103,162
Sources : Rapport d’activités de la DRAN IV
34
Graphique 1 : Recettes globales sur prévisions de la DRAN IV de 2020 à 2022
30,000,000,000
25,000,000,000
20,000,000,000
15,000,000,000
10,000,000,000
5,000,000,000
-
2020 2021 2022
(5,000,000,000)
Les données ci-dessus indiquent que sur les trois années de références, les
recettes de la DRAN IV se sont bien comportées en général. Ladite Direction
Régionale a en effet réalisé respectivement en 2020 et 2022 des plus-values de
466 000 000 FCFA et 743 000 000 FCFA. Cependant, l'année 2021 a été la seule à
afficher un résultat négatif, soit une moins-value de 136 000 000 FCFA. Il y a eu
donc une contre-performance en 2021 qui a fort heureusement été rattrapée en
2022. Sur les trois années, la DRAN IV affiche donc une plus-value moyenne de
357 666 000 FCFA. Ce résultat global est la matérialisation des innombrables
efforts consentis par la DRAN IV. Il convient dès à présent de porter un regard sur
la contribution du contrôle fiscal dans ces efforts de recettes.
35
fiscal dans les Actions Particulières (AP) de la DRAN IV. Le tableau 9 en est une
illustration parfaite.
AP (FCFA) 681 000 000 1 748 000 000 1 652 500 000
CSP (FCFA) 51 614 372 20 295 214 9 107 412
VG (FCFA) 65 438 351 299 504 786 312 692 588
CSP ET VG (FCFA) 117 052 723 319 800 000 321 800 000
Sources : Rapport d’activités de la DRAN IV
2,000,000,000
1,500,000,000
1,000,000,000
500,000,000
-
2020 2021 2022
ACTIONS PARTICULIERES
CSP VG
36
entraînant également la progression des recettes des actions particulières de
681 000 000 à 1 748 000 000 FCFA, enregistrant ainsi de fort taux de progression
soit respectivement de 357,69 % et 156,68 %. Toutefois, de 2021 à 2022 pendant
que les recouvrements des Vérifications Générales (VG) vont connaître une légère
hausse passant de 299 504 786 à 312 692 588 FCFA, celles des actions particulières
vont connaître une baisse de 1 748 000 000 à 1 652 500 000 FCFA.
Par ailleurs, les recettes issues des contrôles sur pièces connaissent des
fortunes diverses. Contrairement à celles issues des VG, elles connaissent une
régression constante durant les années 2020, 2021 et 2022.
37
Chapitre II: LES LIMITES DU CONTRÔLE FISCAL
38
fichier était principalement dû au fait qu’en plus d’être composé de contribuables
des régimes forfaitaires, il englobait également les contribuables relevant du régime
du réel simplifié d’imposition (RSI) et ceux relevant du régime du réel normal
d’imposition (RNI) dont le chiffre d’affaires n’excédait pas le montant de 3 000
000 000 de Francs CFA. La plupart des contribuables relevant du régime du réel
dont il est question sont implantées à la zone industrielle de Yopougon qui fait
partie du territoire fiscal de la DRAN IV.
De nos jours, avec la création de la CME d’Abidjan Nord auquel ont été
rattachés les contribuables des impôts divers relevant du régime du RNI qui étaient
rattachés à la DRAN IV, le fichier des contribuables des impôts divers rattachés à
la DRAN IV s’est considérablement appauvri. Cette situation a eu pour
conséquence de réduire de façon drastique le nombre des contribuables de la
DRAN IV susceptibles de faire l’objet de contrôle. Du coup, l’Administration
fiscale a une marge de manœuvre considérablement réduite au moment du choix
des contribuables à programmer devant faire l’objet de contrôle fiscal (VG et CSP).
Car ce choix doit exclure les contribuables ayant déjà fait l’objet de contrôle les
années précédentes, ceux qui débutent leurs activités, ceux qui sont en cessation de
fait et ceux devant faire l’objet de contrôle la même année par la DVFN. Tous ces
facteurs exigent une actualisation régulière dudit fichier consistant à extirper tous
les contribuables ne pouvant pas faire partie du programme.
39
déguerpissement à la GESCO et route de DABOU…). En effet, un fichier non
assaini constitue un souci majeur pour les raisons suivantes. D’une part, cette
situation peut engendrer des liquidations souvent trop élevées. Lesquelles
liquidations ainsi faites deviennent la plupart du temps irrécouvrables, soit parce
que les contribuables se révèlent définitivement introuvables, soit parce que les
liquidations sont largement au-dessus des capacités de réaction des contribuables.
D’autre part, cet assainissement a tendance à réduire le tissu fiscal de la DRAN IV
déjà assez famélique réduisant du coup les performances des services de contrôle
de la DRAN IV. Car, la performance du contrôle est également liée à la qualité des
dossiers programmés.
Avant tout, il faut rappeler que dans le cadre de l'amélioration des contrôles
fiscaux, la procédure contradictoire de redressement est désormais dématérialisée
en application de l'annexe fiscale 2023, celle-ci est incorporée dans le Système
Intégré de Gestion des Impôts en Côte d'Ivoire (SIGICI) à travers le module
Contrôle et Redressement. Il va s’en dire que le réseau informatique devrait être de
très haut débit. Ce n’est malheureusement pas le cas, car la mauvaise qualité du
réseau informatique entraîne une lenteur dans le téléchargement des données. Cela
constitue un véritable obstacle à la célérité du traitement des dossiers.
40
À ces difficultés, Il importe de noter l’absence d'outils performants d'aide au
contrôle des services en charge du contrôle fiscal. Ledit outil qui pourrait être un
programme informatique de traitement automatique de données comptables reçues
des contribuables serait un apport de taille à l’augmentation du rendement des
différents services de contrôle.
S'il est démontré que les limites d’ordre technique entravent les actions des
services dédiés au contrôle de la DRAN IV, il faut également noter que les
difficultés d'ordre humain et matériel leur sont encore plus préjudiciables.
41
Paragraphe I: Difficultés d’ordre humain
Les difficultés d'ordre humain jouent un grand rôle dans l'inefficacité des
contrôles fiscaux. Elles tiennent aussi bien au déficit du personnel qu'à l'incivisme
des populations.
A. Déficit de personnel
Par ailleurs, les cellules CSP des Services d’Assiette d’Impôt Divers de
Yopougon 1 et de Yopougon 2 comptent chacune six (6) agents. S’il est vrai que
les vérificateurs sont exclusivement dédiés à la pratique du contrôle fiscal, ce n’est
vraisemblablement pas le cas pour les agents commis au CSP. Ces derniers, en plus
du CSP sont affectés à d’autres tâches réduisant du coup leur performance et leur
temps à consacrer au contrôle des dossiers.
42
entre autre, l’intensification des recrutements hors du circuit classique de l'ENA,
échappant au contrôle des responsables de la DGI (nombre d'agents non fiscalistes
supérieur à celui des fiscalistes), l’absence de formations spécifiques dispensées
aux agents promus dans les fonctions d'encadreurs (Chefs de Services et de
Brigades, Sous-Directeurs et Chef CDI), le nombre restreint d'agents bénéficiaires
des formations continues dont la mutualisation n’est pas assurée par ceux-ci avec
leurs autres collègues et la suspension de la formation portant sur les techniques de
contrôles sur pièces depuis 2017, alors que les règles fiscales, comptables et même
l'organisation administrative ont fortement évolué38.
38
Compte rendu du séminaire sur « L’optimisation du contrôle fiscal » du 1er au 3 juillet 2021
39
Cité par Bruno TADDEI dans son ouvrage La fraude fiscale, Litec, 1974
40
https://www.memoireonline.com/03/12/5513/Les-effets-de-lincivisme-fiscal-sur-la-mobilisation-des-ressources-
fiscales-locales-cas-de-la-co.html#fn43
43
des procédures qui ne prennent pas suffisamment en compte la faible culture fiscale
et surtout l’analphabétisme de la majorité des contribuables 41.
44
de Contrôle de la DRAN IV ne dispose en effet pas de véhicules de liaison, alors
que les interventions des agents vérificateurs se font généralement en entreprise.
Pour pallier à ce problème, la DGI a depuis cette année procédé à la dotation en
carburant de tous les agents vérificateurs des brigades régionales. S’il est vrai que
ce geste est à saluer, il faut néanmoins relever l’inexistence d’Indemnité
Kilométrique. Ces situations peuvent constituer un obstacle au rendement des
agents dédiés au contrôle.
45
46
Partie III: SUGGESTIONS POUR UN
CONTROLE FISCAL EFFICIENT
47
Chapitre I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES ET
DES MOYENS EXISTANTS DU CONTRÔLE FISCAL
48
somme de 1 000 000 000 de francs CFA. Cela impliquerait que les contribuables
dont les chiffres d’affaires situés entre 1 000 000 001 et 3 000 000 000 de francs
CFA resteraient rattachés aux CME. Ladite mesure aurait pour double avantage,
non seulement d’étoffer le fichier des contribuables rattachés aux Directions
Régionales, mais aussi et surtout de rationaliser le fichier des contribuables
rattachés aux CME. De plus, les Directions Régionales qui en application de cette
mesure se retrouveraient avec un nombre considérable de contribuables devraient
bénéficier de la création d’une nouvelle Brigade Régionale de contrôle fiscal.
Toutes ces mesures auraient pour avantage de rehausser le taux de couverture du
contrôle fiscal sur le territoire national.
49
Paragraphe II: Nécessité de stabiliser les réseaux
informatiques et électriques
50
Paragraphe I: Renforcement des moyens humains
Du point du renforcement des moyens humains, l'accent devrait être mis sur
l'augmentation des effectifs et sur la formation et l'encadrement des agents.
51
L’avantage de cette création au sein de la DRAN IV se traduirait par
l’augmentation qualitative du personnel.
Le renforcement des effectifs des agents dédiés au contrôle apparaît très
bénéfique pour la DRAN IV. Cependant, il ne faudrait pas perdre de vue que la
formation et l'encadrement des agents sont également d’une importance capitale.
52
ces actions auraient pour avantage de non seulement motiver mais aussi de stimuler
une saine émulation des agents, entraînant du coup une amélioration des recettes
issues des services de contrôle.
Les mesures à prendre pour améliorer les ressources humaines de la DRAN
IV ainsi égrenée, il faut dès à présent mettre l’accent sur les moyens matériels.
53
soit doté d'un ordinateur dont la licence d'utilisation des logiciels est acquise au
moment de l'achat afin d’éviter certains désagréments. A côté de cela, il serait
opportun de pourvoir régulièrement les services de la DRAN IV, plus
particulièrement celles de la Brigade Régionale et les cellules CSP, en fourniture de
bureau de qualité et en nombre suffisant.
Les services en charge du contrôle de la DRAN IV pourraient valablement
mener à bien leurs missions et voir leurs performances décupler si les mesures
préconisées ci-avant voient le jour. Toutefois, ces mesures devraient être
accompagnées d’autres visant à sensibiliser les contribuables et à former les agents
de la Direction Générale des Impôts.
Il est communément admis qu'un impôt bien compris est mieux accepté et se
paie plus aisément. Toutefois, les différents efforts de communication, de
sensibilisation, de formation et d'éducation des citoyens initiés par la Direction
Générale des Impôts au niveau national, ne semblent pas encore donner de résultats
au sein de la DRAN IV. Il serait donc nécessaire de prévoir un plan spécial de
sensibilisation et de formation pour cette partie du territoire de compétence de la
DGI.
54
Paragraphe I: Sensibilisation du contribuable
55
devrait songer à la production d’une série télévisée de sensibilisation impliquant les
acteurs en vogue, à l’image de la série « SIDA dans la cité » qui avait marqué les
esprits dans les années 90.
Ces mesures qui pour la plupart, seraient très coûteuses sont du ressort du
Pouvoir Public par le biais de la Direction Générale des Impôts. La DRAN IV ne
disposant pas de moyens conséquents pourrait quant à elle se charger de la
sensibilisation de proximité.
56
préoccupations. Cela aurait pour avantage de briser le mur de méfiance qui existe
entre les deux parties. Pour y parvenir, il serait judicieux de doter le bureau accueil
de moyens conséquents afin qu’il continue de mener convenablement la mission
d’information qui lui est confiée. Outre les journées portes ouvertes, la DRAN IV
devrait également avoir recours aux caravanes mobiles de sensibilisation afin de se
rapprocher encore plus de la population.
Il est déplorable de constater que certains contribuables pensent à tort que les
agents du fisc collectent l'impôt pour le compte de la DGI afin d’être redistribué
entre les agents. De telles pensées renforcent la nécessité de l'éducation des
contribuables. Il faut donc relever que la manière de penser l’impôt par le
57
contribuable joue un rôle déterminant dans son acceptation ou son rejet. L’impôt ne
devrait plus être perçu comme une charge, mais considéré comme un devoir
citoyen. Parvenir à un tel résultat consisterait à prendre les mesures suivantes :
améliorer la pédagogie de l’impôt, rendre accessible la fiscalité aux assujettis par la
simplification, la transparence et l’uniformisation des procédures fiscales et
accorder des récompenses au contribuable ayant l’habitude d’adopter un
comportement fiscal civique.
58
la raison de leur ignorance des obligations et des procédures fiscales. Dans ces
conditions, pour que le contrôle fiscal puisse porter ses fruits, il faudrait que des
mesures soient prises. Il s’agirait dans la mesure du possible de procéder à la
formation des contribuables sur les obligations et les procédures fiscales. En effet,
l’ignorance de ces obligations et procédures entrave fortement l’exécution des
actions de l’Administration fiscale notamment le contrôle fiscal. Les agents du fisc
devraient donc consacrer beaucoup de temps à donner des explications aux
contribuables qu’ils reçoivent afin que ceux-ci soient mieux éclairés et moins
réticents à accomplir leurs devoirs fiscaux.
59
Section II: RENFORCEMENT DES ACTIONS DE
L'ADMINISTRATION
60
sentant plus concernés par la chose publique. Cela aussi serait un stimulant du
civisme fiscal des moins nantis.
61
transmission des fiches de solvabilité des contribuables contrôlés aux services de
recouvrement. Ces données pourraient aider à mener les différentes procédures de
recouvrement jusqu’à leur terme. Une telle situation serait bénéfique aux différents
services impliqués qui atteindraient à coup sûr les objectifs qui leur seraient
assignés.
62
CONCLUSION
63
En définitive, le contrôle fiscal est le moyen utilisé par l’Administration
fiscale, pour s’assurer que les contribuables ont correctement effectué leurs
déclarations. Tout comme l’Impôt proprement dit, il est basé sur un cadre juridique
avec des règles de procédures qui garantissent les droits des contribuables.
64
Il est bon de noter que de nos jours, les pouvoirs publics ont régulièrement
recours aux recettes fiscales pour financer leurs projets de développement. Cela
dénote du rôle important que joue la collecte des impôts dans la mobilisation
globale des ressources de l’État. Cependant, certains facteurs constituent un frein
au rendement optimal des recouvrements fiscaux. Il s’agit notamment de l’absence
de civisme fiscale des contribuables matérialisée par une forte progression de la
fraude et l’évasion fiscale. Des mesures idoines devraient être prises pour remédier
à ces maux qui impactent négativement la mobilisation des ressources fiscales.
Notre présente analyse a montré que ces mesures devraient mettre l’accent d’une
part sur la promotion du civisme fiscal au sein de la population et d’autre part sur le
renforcement des capacités de la Direction Générale des Impôts, plus
particulièrement de la DRAN IV.
65
ANNEXES
66
LISTE DES ANNEXES
67
BIBLIOGRAPHIE
I - TEXTES LÉGISLATIFS
- Constitution 2016 de la troisième République de Côte d’Ivoire.
- Code Général des Impôts, Abidjan, Les publications de la DGI, 2023.
- Livre de procédures Fiscales, Abidjan, Les Publications de la DGI, 2023.
- Décret n° 2021-800 du 8 décembre 2021 portant organisation du Ministère
du Budget et du Portefeuille de l’État.
- Décision N° 1964/SEPMBPE/DGI/DRHF/DVFN/KS du 11 Mai 2018
- Doctrine fiscale, Abidjan, Les Publications de la DGI, 2018.
68
- TAHAR Amor Hadj, Les prérogatives de l'administration fiscale lors du
contrôle, Mémoire pour l'obtention du Mastère en Droit Public et du
Commerce International, Université de Sfax, 2008.
69
- Rapports annuels d’activités 2020, 2021 et 2022 des Services d’Assiette des
Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et Yopougon 2.
- Rapports annuels d’activités 2020, 2021 et 2022 des Recettes des Impôts
Divers (RID) de Yopougon 1 et Yopougon 2.
V - OUVRAGES GÉNÉRAUX
- Robert Paul, Le Nouveau Petit Robert de la langue française, Dictionnaire le
Robert, 2007, 2837 pages.
- Robert Paul, Dictionnaire des synonymes, nuances et contraires, Dictionnaire
le Robert, 2005, 1260 pages.
70
TABLES DES MATIÈRES
DEDICACES...................................................................................................................................I
REMERCIEMENTS......................................................................................................................II
AVANT-PROPOS.........................................................................................................................III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS.....................................................................................................IV
SOMMAIRE...................................................................................................................................V
INTRODUCTION...........................................................................................................................1
Partie I: GÉNÉRALITÉS SUR LE CONTRÔLE FISCAL.......................................................4
Chapitre I: FONDEMENTS, FINALITES ET TYPOLOGIE DU CONTRÔLE
FISCAL…………………………………………………………………………………………5
Section I: FONDEMENTS ET FINALITES DU CONTRÔLE FISCAL...........................5
Paragraphe I: Fondements du contrôle fiscal......................................................................5
A. Fondements constitutionnels...................................................................................5
B. Fondements législatifs et réglementaires................................................................5
Paragraphe II: Finalités du contrôle fiscal..........................................................................6
A. Garantie de l’égalité devant l’impôt.......................................................................6
B. Finalités budgétaires, dissuasive et répressive........................................................6
Section II: TYPOLOGIE DE CONTRÔLE FISCAL...........................................................7
Paragraphe I: Contrôle de cabinet.......................................................................................7
A. Contrôle sur Pièces (CSP).......................................................................................7
a. Contrôle formel.......................................................................................................8
b. Le contrôle sur pièces proprement dit.....................................................................8
B. Vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble des personnes
physiques...........................................................................................................................9
Paragraphe II: Contrôles externes.......................................................................................9
A. Vérification ponctuelle de comptabilité..................................................................9
B. Vérification générale de comptabilité...................................................................10
Chapitre II: MISE EN ŒUVRE DU CONTRÔLE FISCAL...........................................11
Section I: CONTRÔLE FISCAL AU SEIN DE LA DRAN IV........................................11
Paragraphe I: Contrôle sur pièces (CSP)..........................................................................11
A. Étendue du CSP....................................................................................................11
a. Personnes soumises au CSP..................................................................................11
b. Documents soumis au CSP...................................................................................12
c. Périodes soumises à contrôle................................................................................12
d. Autres caractéristiques et limites du CSP.............................................................12
B. Moyens d’investigation.........................................................................................13
a. Demande de renseignements, d’éclaircissements ou de justifications.................13
b. Droit de communication.......................................................................................14
Paragraphe II: Vérification générale de comptabilité.......................................................14
A. Avis de vérification et première intervention sur place........................................14
71
a.
Avis de vérification...............................................................................................14
b.
Première intervention sur place............................................................................15
B. Déroulement du contrôle et limites.......................................................................16
a. Déroulement de la vérification de comptabilité....................................................16
b. Délai de reprise et limites.....................................................................................16
Section II: PROCEDURE DE REDRESSEMENT, SANCTIONS ET RECOURS...........17
Paragraphe I: Procédure de redressement.........................................................................17
A. Procédure de droit commun..................................................................................18
a. Notification provisoire de redressement...............................................................18
b. Notification définitive de redressement................................................................19
B. Procédures d’office...............................................................................................19
a. Taxation d’office...................................................................................................19
b. Rectification d’office............................................................................................20
c. Évaluation d’office...............................................................................................20
Paragraphe II: Sanctions et recours..................................................................................20
A. Sanctions...............................................................................................................20
a. Sanctions fiscales..................................................................................................20
b. Sanctions pénales..................................................................................................21
B. Recours.................................................................................................................21
a. Recours contentieux..............................................................................................21
b. Recours gracieux...................................................................................................22
Partie II: ANALYSE DE L'APPORT DU CONTROLE FISCAL DANS L'ATTEINTE DES
OBJECTIFS DE RECETTES DE LA DRAN IV........................................................................23
Chapitre I: ORGANISATION DU CONTRÔLE AU SEIN DE LA DRAN IV............24
Section I: MOYENS DE CONTRÔLE ET LEUR FONCTIONNNEMENT...................24
Paragraphe I: Moyens de contrôle....................................................................................24
A. Moyens organiques...............................................................................................24
B. Moyens d’action...................................................................................................25
Paragraphe II: Fonctionnement des organes de contrôle..................................................26
A. Élaboration du Programme...................................................................................26
B. Mise en œuvre du Programme..............................................................................27
Section II: RÉSULTATS DU CONTRÔLE FISCAL........................................................29
Paragraphe I: Réalisations des services de contrôle.........................................................29
A. Réalisations de la Brigade Régionale...................................................................30
B. Réalisations des cellules CSP...............................................................................31
Paragraphe II: Réalisations des recettes............................................................................33
A. État de réalisation des recettes globales sur les prévisions de la DRAN IV de
2020 à 2022......................................................................................................................33
B. Contribution du contrôle fiscal aux réalisations des actions particulières............34
Chapitre II: LES LIMITES DU CONTRÔLE FISCAL...................................................37
Section I: DIFFICULTÉS TECHNIQUES........................................................................37
Paragraphe I: Difficultés liées au fichier des contribuables.............................................37
72
A. Pauvreté du fichier des contribuables...................................................................37
B. Fichier des contribuables pas assaini....................................................................38
Paragraphe II: Difficultés liées aux installations techniques............................................39
A. Limite liée au réseau informatique.......................................................................39
B. Limite liée au réseau électrique............................................................................40
Section II: DIFFICULTES HUMAINES ET MATERIELLES.........................................40
Paragraphe I: Difficultés d’ordre humain.........................................................................41
A. Déficit de personnel..............................................................................................41
B. Incivisme fiscal des contribuables........................................................................42
Paragraphe II: Difficultés matérielles...............................................................................43
A. Absence de véhicule de liaison.............................................................................43
B. Insuffisance du matériel informatique..................................................................44
Partie III: SUGGESTIONS POUR UN CONTROLE FISCAL EFFICIENT......................45
Chapitre I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES ET DES MOYENS
EXISTANTS DU CONTRÔLE FISCAL...............................................................................46
Section I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES......................................46
Paragraphe I: Nécessité d’étoffer et d’assainir le fichier de la DRAN IV........................46
Paragraphe II: Nécessité de stabiliser les réseaux informatiques et électriques...............47
Section II: RENFORCEMENT DES AUTRES MOYENS................................................48
Paragraphe I: Renforcement des moyens humains...........................................................48
A. Augmentation des effectifs du personnel..............................................................48
B. Formation et encadrement des agents...................................................................49
Paragraphe II: Renforcement des moyens matériels.........................................................50
Chapitre II: SENSIBILISATION DES CONTRIBUABLES ET FORMATION DES
AGENTS DE LA DGI..............................................................................................................52
Section I: SENSIBILISATION ET EDUCATION DES CONTRIBUABLES................52
Paragraphe I: Sensibilisation du contribuable..................................................................52
A. Utilisation des médias nationaux..........................................................................52
B. Utilisation de politiques de proximité...................................................................54
Paragraphe II: Éducation fiscale des Contribuables.........................................................55
A. Éducation à la notion de l'impôt et de sa finalité..................................................55
B. Formation aux obligations et aux procédures.......................................................56
Section II: RENFORCEMENT DES ACTIONS DE L'ADMINISTRATION..................57
Paragraphe I: Renforcement des actions du pouvoir public.............................................58
Paragraphe II: Renforcement des liaisons fonctionnelles.................................................59
CONCLUSION..............................................................................................................................60
ANNEXES.....................................................................................................................................63
BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................65
TABLES DES MATIÈRES..........................................................................................................68
73
Corollaire du système déclaratif, le contrôle fiscal est le moyen dont dispose
la Direction Générale des Impôts (DGI) pour s’assurer que le contribuable a
régulièrement souscrit ses déclarations. Il est d’autant plus important que l’enjeu au
sein de la Direction Régionale Abidjan Nord (DRAN) IV, est de jauger son apport
au niveau du recouvrement des recettes fiscales, à travers la réflexion suivante :
« L’impact du contrôle fiscal dans la réalisation des objectifs de recettes : cas de la
DRAN IV ». L’analyse a démontré que le rôle d’appui au recouvrement du
contrôle fiscal, l’emporte sur la finalité dissuasive. Car malgré sa mise en œuvre et
son intensification, les contribuables continuent de faire preuve d’incivisme fiscal.
Il s’avère donc nécessaire de prendre des mesures idoines pour non seulement
rehausser la couverture du contrôle fiscal, mais aussi et surtout de sensibiliser le
contribuable sur l’importance d’adopter un comportement fiscal civique.