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MINISTÈRE D’ETAT, MINISTÈRE DE LA RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

FONCTION PUBLIQUE ET DE LA Union – Discipline – Travail


MODERNISATION DE L’ADMINISTRATION ___________
____________

ÉCOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION


_____________

ÉCOLE DE GESTION ÉCONOMIQUE ET


FINANCIÈRE
______________
FILIÈRE : IMPÔTS
CYCLE : SUPÉRIEUR
PROMOTION : 58ème

MÉMOIRE PROFESSIONNEL

L’IMPACT DU CONTRÔLE FISCAL DANS LA


RÉALISATION DES OBJECTIFS DE RECETTES :
CAS DE LA DRAN IV

Présenté par : Sous la direction de:


GUEYE ALIX GERALD
Fonctionnaire – Élève Coordonnateur de stage :
Mme DJAH AKISSI NATHALIE TRABY
Sous-Directeur de la Formation Initiale et
des Stages

Maître de stage :
M. N’DOUBA A ASSANVO
Directeur Régional Abidjan Nord IV

Encadreur académique :
M. KOKOUNSEU BENSON
Chargé de cours de Méthodologie

JANVIER / 2023
DEDICACES
A mes parents, à ma famille

A tous ceux qui me sont chers

I
REMERCIEMENTS
Nous voudrions exprimer notre profonde gratitude envers Monsieur le
Directeur Général de l'École Nationale d'Administration (ENA), ainsi qu'à toute
l'équipe de direction pour tous les efforts fournis ayant pour but de hisser l'ENA
aux standards des meilleures écoles d'administration à travers le monde et pour
l'environnement de formation dont nous avons bénéficié. Nous tenons également à
remercier sincèrement le personnel d'encadrement et le corps enseignant pour la
qualité exceptionnelle de l'encadrement et de l'enseignement qui nous ont été
dispensés.

De plus, nous souhaitons exprimer nos sincères remerciements aux autorités


de la Direction Générale des Impôts pour l'accueil et le cadre d'apprentissage que
nous avons reçus. Nous voudrions cependant accorder une attention particulière à
Madame la Sous-directrice de la formation et des stages et à Monsieur le Directeur
Régional d'Abidjan Nord IV (DRAN IV), ainsi qu'à leurs collaborateurs respectifs.

Enfin, nous tenons à dire merci à toutes les personnes, aussi aimables que
disponibles, qui nous ont aidés à concevoir ce document.

II
AVANT-PROPOS

L'École Nationale d'Administration (ENA) a été fondée par le décret n°60-


271 du 2 septembre 1960 et a pour but de former les membres les plus éminents de
l'Administration ivoirienne. Afin de répondre adéquatement à cette mission et de
contribuer à la modernisation inévitable de l'administration, l'ENA a entrepris des
réformes en se concentrant sur les méthodes de recrutement des étudiants, les buts
de formation et les conceptions pédagogiques.

Au terme de la formation théorique, les élèves sont invités à effectuer un


stage d'application dans leur administration de destination. C’est ainsi que nous
avons été accueillis par la Direction Générale des Impôts (DGI), particulièrement,
par la Direction Régionale d'Abidjan Nord IV (DRAN IV) pour notre stage de six
(6) mois, du 3 juillet 2023 au 5 janvier 2023. Le but de ce stage est de développer
un certain nombre de compétences chez les futurs agents de l'administration, telles
que le développement organisationnel, le développement professionnel et personnel
et le développement comportemental. Le stagiaire y apprend le métier lié à sa
formation. Au total, l'objectif de ce stage de fin de formation est de renforcer les
compétences et les connaissances de l'élève.

Ledit élève doit mener une étude technique et rédiger un mémoire


professionnel pour améliorer les performances de l'Administration. Le présent
mémoire professionnel qui a pour thème « L’IMPACT DU CONTRÔLE
FISCAL DANS LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DE RECETTES :
CAS DE LA DRAN IV » est proposé pour répondre à cette exigence.

III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AP : Actions Particulières
CDI : Centre des Impôts
CF : Contrôle formel
CGI : Code Général des Impôts
CME : Centre des Moyennes Entreprises
CP : Contrôle ponctuel
CSP : Contrôles sur pièces
DERAR : Direction des Enquêtes, du Renseignement et de l’Analyse Risque
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DGI : Direction Générale des Impôts
DOA : Directeur des Opérations d'Assiette
DR : Directeur Régional
DRAN IV : Direction Régionale Abidjan Nord IV
DVFN : Direction des Vérifications Fiscales Nationales
IBIC : Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux
IBNC : Impôt sur les bénéfices non commerciaux
IGR : Impôt général sur le revenu
ITS : Impôt sur les traitements et salaires
LPF : Livre de Procédures Fiscales
PRC : Procédure de redressement contradictoire
RME : Régime des Microentreprises
RNI : Réel normal d’imposition
RSI : Réel simplifié d’imposition
SAID : Services d’Assiette d’Impôts Divers
SIGICI : Système Intégré de Gestion des Impôts en Côte d’Ivoire
TCA : Taxes sur le chiffre d'affaires
TEE : Taxe d’État de l'Entreprenant
TVA : Taxe sur la valeur ajoutée
VASFE : Vérification Approfondie de la Situation Fiscale d’Ensemble

IV
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PARTIE I:
GÉNÉRALITÉS SUR LE CONTROLE FISCAL
Chapitre I: FONDEMENTS, FINALITÉS ET TYPOLOGIE DU CONTRÔLE
FISCAL
Chapitre II: MISE EN ŒUVRE DU CONTRÔLE FISCAL
PARTIE II:
ANALYSE DE L'APPORT DU CONTROLE FISCAL DANS L'ATTEINTE
DES OBJECTIFS DE RECETTES DE LA DRAN IV
Chapitre I: ORGANISATION DU CONTRÔLE AU SEIN DE LA DRAN IV
Chapitre II: LES LIMITES DU CONTRÔLE FISCAL
PARTIE III:
SUGGESTIONS POUR UN CONTRÔLE FISCAL EFFICIENT
Chapitre I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES ET DES
MOYENS EXISTANTS DU CONTRÔLE FISCAL
Chapitre II: SENSIBILISATION DES CONTRIBUABLES ET FORMATION
DES AGENTS DE LA DGI
CONCLUSION

V
INTRODUCTION

1
Le système fiscal ivoirien est déclaratif. Les déclarations des contribuables
bénéficient donc d’une présomption de sincérité. Cependant, la confiance
n’excluant pas le contrôle, l’Administration fiscale se réserve le droit d’exercer un
contrôle afin de s’assurer que le contribuable a régulièrement satisfait à ses
obligations fiscales. Ainsi, l’article 1 du Livre de Procédures Fiscales, l’énonce
clairement en ces termes : « L’administration fiscale contrôle les déclarations ainsi
que les actes et documents utilisés pour l’établissement des impôts, droits, taxes
et redevances.1 ».
Face aux objectifs de recettes assignés à la Direction Générale des Impôts
(DGI) et notamment à la Direction Régionale Abidjan Nord (DRAN) IV qui ne font
que croître sans cesse, le contrôle fiscal pourrait occuper une place de choix dans
leur réalisation. Car, s’il est vrai que l’Administration fiscale a recours au contrôle
fiscal pour garantir l’égalité de tous devant l’impôt, celui-ci pourrait être un moyen
d’améliorer les recettes.
De ce qui précède, il apparaît opportun de porter notre réflexion sur le thème
suivant : « L’IMPACT DU CONTRÔLE FISCAL DANS LA RÉALISATION
DES OBJECTIFS DE RECETTES : CAS DE LA DRAN IV ».
Afin de mieux appréhender ce thème, il convient de définir les mots ou
expressions clés, tels que « impact », « contrôle fiscal » et « objectifs de recettes ».
Selon le dictionnaire le Petit Robert, le mot « impact » signifie « effet, influence »2.
C’est donc l'effet produit par quelque chose, l'influence qui en résulte. Dans notre
cas, l'impact c'est l'effet, l'influence ou le changement observable opéré par une
action et/ou une activité sur une organisation. Les objectifs de recettes peuvent être
perçus comme les prévisions de recettes à réaliser, fixées par la hiérarchie suivant
un certain nombre de critères (politiques, économiques et sociaux). Ils peuvent
également s’entendre comme le niveau de réalisation de recettes attendues. Quant
au contrôle fiscal, il se définit comme l’ensemble des techniques permettant de
1
Article 1er du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
2
Définition donnée par le Nouveau Petit Robert de la langue française, Dictionnaire le Robert, édition 2007

2
réparer le préjudice causé au Trésor public par les infractions à la loi fiscale 3.
Autrement dit, c’est une action qui est initiée par la DGI dans le but de vérifier que
les déclarations fiscales du contribuable (qu’il soit un particulier ou une
entreprise) concordent bien avec les éléments dont dispose l’Administration fiscale.
Le thème du présent mémoire pose dès lors le problème de l’impact du
contrôle fiscal, en tant que stratégie de mobilisation de recettes fiscales, sur la
réalisation des objectifs de recettes de la DRAN IV.
Pour mener à bien cette étude, nous avons axé nos investigations autour de la
problématique suivante : Comment se présente le contrôle fiscal ? Quelle
évaluation peut-on en faire ? Quelles mesures convient-il d’envisager pour
améliorer son efficacité ?
La conduite de notre réflexion a été guidée par la méthode analytique. Elle
s’est essentiellement basée sur la recherche documentaire, la consultation des
rapports d’activités de la DRAN IV ainsi que de la DGI et les entretiens avec des
responsables de l’Administration fiscale et certains agents. Les informations
recueillies nous ont permis d’articuler notre travail autour de trois (3) grands axes.
Tout d’abord, le premier axe expose les généralités sur le contrôle fiscal. Ces
généralités portent notamment sur ses fondements et sa typologie.
Ensuite, le deuxième axe évalue l’apport du contrôle fiscal au sein de la
DRAN IV. Cette partie est consacrée à l’analyse des résultats de la DRAN IV et à
l’appréciation de l’impact du contrôle fiscal sur ces résultats. Cela revient à faire
ressortir les performances dudit contrôle et ses limites en matière de recouvrement.
Enfin, le troisième axe fait des suggestions pour améliorer l’efficacité du
contrôle fiscal. Ces suggestions portent sur le renforcement des capacités de
l’Administration et sur la promotion du civisme fiscal.

3
Thierry Lambert, Contrôle Fiscal, Droit et Pratique, 1ère édition, 1991.

3
Partie I: GÉNÉRALITÉS SUR LE
CONTRÔLE FISCAL

4
Chapitre I: FONDEMENTS, FINALITES ET TYPOLOGIE DU
CONTRÔLE FISCAL
Section I: FONDEMENTS ET FINALITES DU CONTRÔLE
FISCAL
Paragraphe I:Fondements du contrôle fiscal

Aborder les fondements du contrôle fiscal implique de faire une distinction


entre les fondements constitutionnels et les fondements législatifs et
réglementaires.

A. Fondements constitutionnels
L’article 43 de la constitution ivoirienne révisée en 2016 dispose : « Tout
résident a le devoir de s’acquitter de ses obligations fiscales conformément à la
loi. L’État prend les mesures nécessaires pour garantir le recouvrement des
impôts, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales 4. ». La lecture de cet article
induit de la constitution le principe du contrôle fiscal. En effet, le contrôle fiscal
fait partie des mesures nécessaires prises par les Pouvoirs Publics pour garantir le
recouvrement des impôts, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales.

B. Fondements législatifs et réglementaires


Il s’agit du Code Général des Impôts (CGI), ses annexes et tout
particulièrement le Livre de Procédures Fiscales (LPF). Le droit de contrôle tel que
défini est attribué à l'Administration fiscale par l'article premier du LPF qui dispose
que : « L’Administration fiscale contrôle les déclarations ainsi que les actes et
documents utilisés pour l’établissement des impôts, droits, taxes et redevances.
Elle contrôle également les documents déposés en vue d’obtenir des déductions,
restitutions, remboursements, dégrèvements, exonérations et attestations fiscales
4
Article 43 de la Constitution ivoirienne révisée en 2016

5
(…). Les agents de l’Administration fiscale peuvent assurer le contrôle et l’assiette
de l’ensemble des impôts ou taxes dus par le contribuable qu’ils vérifient 5. ». De
plus, la doctrine fiscale : note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20
juin 2018 porte essentiellement sur les règles de contrôle de l'impôt 6.

Après avoir relevé les fondements du contrôle fiscal, il importe alors de


mettre un point d’honneur sur ses finalités.

Paragraphe II: Finalités du contrôle fiscal

Ce paragraphe consistera à relever, dans un premier temps, la finalité qui est


de garantir l’égalité devant l’impôt, dans un second temps, les finalités budgétaires,
dissuasive et répressive.

A. Garantie de l’égalité devant l’impôt


Une des grandes finalités du contrôle fiscal est de garantir l’égalité de tous
devant l’impôt puisqu’il permet de s’assurer que le contribuable ne s’est pas
soustrait à l’établissement ou au paiement de l’impôt qu’il doit acquitter. Il s’agit
de faire en sorte que sa contribution aux dépenses publiques ne soit pas reportée sur
les autres contribuables, alors même que cet effort doit être réparti équitablement
entre tous les citoyens. On notera toutefois que si l’Administration fiscale est dotée
de moyens et de pouvoirs importants, elle est – puisqu’elle ne peut pas tout
contrôler – amenée à sélectionner les dossiers qu’elle va vérifier. À ce titre, le
choix des contribuables à contrôler est rarement le fruit du hasard7.

5
Article 1er du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
6
Note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 de la Doctrine Fiscale 2018, définissant les règles
de contrôle de l’impôt.
7
RICOU, Benjamin, Droit des procédures fiscales, Ellipses, 2022.

6
B. Finalités budgétaires, dissuasive et répressive
Une autre finalité majeure du contrôle fiscal, qui est par ailleurs intimement
liée à la première, est d’ordre budgétaire : il s’agit d’un besoin vital pour le
fonctionnement de l’État, en ce qu’il permet de recouvrer avec rapidité et efficacité
l’impôt qui a été éludé. Par ailleurs, la simple existence du contrôle fiscal et de
sanctions parfois importantes, pouvant aller jusqu’au prononcé d’une peine
d’emprisonnement, devrait en principe dissuader le contribuable de tenter de se
soustraire à l’établissement et au paiement de l’impôt. Le contrôle a en effet une
finalité dissuasive et répressive censée renforcer le civisme fiscal des
contribuables8.

Section II: TYPOLOGIE DE CONTRÔLE FISCAL


Du point de vue de ses modalités administratives, le contrôle fiscal s'exerce
selon deux grandes formes, avec d'une part le contrôle de cabinet et d'autre part les
contrôles externes.

Paragraphe I: Contrôle de cabinet

Par cabinet il faut entendre, les locaux de l’administration fiscale où le


contrôle s’effectue. Les travaux préparatoires, les travaux d’analyse et les
conclusions du contrôle fiscal doivent s’effectuer dans les locaux de la DGI. Il
existe deux types de contrôle de cabinet qui sont les contrôles sur pièces (CSP) et la
vérification approfondie de la situation fiscale d'ensemble (VASFE).

A. Contrôle sur Pièces (CSP)


Dans le cadre du CSP, les "pièces" sont les déclarations et autres documents
souscrits par le contribuable auprès de l’Administration fiscale. Les contrôles sur

8
RICOU Benjamin, Droit des procédures fiscales, Ellipses, 2022.

7
pièces se composent de contrôle formel (CF) et de contrôle sur pièces (CSP)
proprement dit.

a. Contrôle formel

Le contrôle formel des déclarations des contribuables consiste à repérer, le


plus souvent à 1'aide de procédés informatiques, les erreurs matérielles les plus
facilement décelables (informations générales concernant le foyer fiscal, erreurs de
calcul, etc.) et par conséquent celles qui ne nécessitent pas ou peu de recherches 9.
De plus, Il consiste à corriger les erreurs matérielles constatées dans les
déclarations souscrites par le contribuable. Il est effectué au moment de la réception
de la déclaration par les services de base en présence ou non du déclarant. Il
n’implique pas de recherche extérieure. Le contrôle formel peut constituer
également une phase préparatoire au CSP10.

b. Le contrôle sur pièces proprement dit

Ce contrôle de cabinet consiste en l’examen critique de l’ensemble des


déclarations et documents contenus dans le dossier du contribuable ainsi que de sa
situation fiscale pour une période donnée. Prévu par l’article 4 du Livre de
Procédures Fiscales (LPF), le contrôle sur pièces (CSP) a pour objet de s’assurer
que les obligations fiscales sont respectées (délai de déclaration, présentations
formelles, etc.) et de rectifier les erreurs, insuffisances, inexactitudes, omissions ou
dissimulations dans les éléments ayant servi de base au calcul de l’impôt 11. Le
contrôle sur pièces peut aboutir à des redressements justifiant des rappels
d’imposition complémentaire (droits simples et pénalités), c’est un contrôle de
cohérence globale.

9
BOUVIER Michel, Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt, 10e édition, LGDJ, 2010
10
Manuel de formation le contrôle fiscal, les types de contrôle et les procédures de redressement.
11
Article 4 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

8
B. Vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble des
personnes physiques
La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble (VASFE)
concerne uniquement les personnes physiques et s’exerce au regard de l’impôt
général sur le revenu. C’est un contrôle dont l’objet est d’apprécier la cohérence
entre, d’une part, les revenus déclarés et d’autre part la situation patrimoniale, la
situation de trésorerie et les éléments du train de vie des personnes physiques au
regard de l’impôt général sur le revenu12. En d’autres termes, il s’agit de s’assurer
que les dépenses du contribuable sont compatibles avec ses revenus connus et
déclarés. La réalisation de ce type de contrôle conduit le vérificateur à examiner
l’ensemble des comptes financiers, des dépenses et les éléments du train de vie des
personnes composant le foyer fiscal (comptes bancaires, compte d’épargne, etc.).

Paragraphe II: Contrôles externes

Les contrôles externes sont ceux qui se déroulent dans les locaux
professionnels du contribuable. En pratique, à la demande expresse du
contribuable, le contrôle peut se dérouler chez son conseil ou au bureau du
vérificateur. Le contrôle externe revêt plusieurs formes. Cependant l’accent sera
mis sur la vérification ponctuelle de comptabilité et la vérification générale de
comptabilité.
A. Vérification ponctuelle de comptabilité
En fiscalité, la vérification de comptabilité est dite ponctuelle, lorsque d’une
part elle ne porte que sur quelques impôts et taxes exigibles au titre de la période
vérifiée (ITS, TCA …) et d’autre part lorsqu’elle est limitée à des opérations
déterminées (contrôle des crédits de TVA, contrôle des retenues à la source IBIC,

12
Article 5 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

9
IBNC…)13. Les articles 19 et 20-3 du LPF constituent les fondements de la
vérification ponctuelle.

B. Vérification générale de comptabilité


A la différence de la vérification ponctuelle, la vérification générale de
comptabilité porte sur toutes les natures d’impôts et taxes ainsi que toutes les
opérations effectuées par le contribuable dans le cadre de ses activités soumises au
contrôle. Elle a pour objet d’examiner dans les locaux de l’entreprise, la
comptabilité en la confrontant à certaines données de fait ou matérielles afin de
s’assurer de l’exactitude et de la sincérité des déclarations souscrites.
L’Administration fiscale dispose du droit d’effectuer des vérifications de
comptabilité conjointe avec les agents des administrations fiscales d’autres pays.
Elle a également le droit de se faire assister par toute personne physique ou morale
disposant d’une expertise dans un domaine spécifique concerné par les opérations
de vérification14.

Les fondements et la typologie du contrôle fiscal ayant été égrainés, il


convient dès à présent de mettre un point d’honneur sur la mise en œuvre du
contrôle fiscal au sein de la Direction Régionale Abidjan Nord (DRAN) IV.

13
Articles 19 et 20-3 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
14
Article 2 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

10
Chapitre II: MISE EN ŒUVRE DU CONTRÔLE FISCAL
Le contrôle fiscal au sein la DRAN IV est du ressort des cellules CSP des
Services d’Assiette des Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et Yopougon 2 et de
la Brigade Régionale de contrôle. Plusieurs types de contrôles s’y déroulent,
cependant un accent particulier sera mis sur le contrôle sur pièces proprement dit
pour les cellules CSP et la vérification générale de comptabilité pour la Brigade
Régionale de Contrôle. Ces contrôles sont généralement menés selon la procédure
de redressement contradictoire qui donne l’opportunité au contribuable de porter la
contradiction.

Section I: CONTRÔLE FISCAL AU SEIN DE LA DRAN IV


Cette section va consister dans un premier temps à s’attarder sur les
caractéristiques du contrôle sur pièces et dans un second temps sur celui de la
vérification générale de comptabilité.

Paragraphe I: Contrôle sur pièces (CSP)

Le contrôle sur pièces est le type de contrôle qui s’effectue dans les Services
d’Assiette des Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et Yopougon 2. Aborder son
déroulement va consister à voir son étendue et ses moyens d’investigation.

A. Étendue du CSP
Pour mieux cerner le pouvoir de l’administration fiscale en matière de
contrôle sur pièces, il convient d’analyser aussi bien les personnes, les documents
que les périodes soumises audit contrôle.

a. Personnes soumises au CSP

Sans distinction de la personnalité ou de la forme juridique sous laquelle ils


exercent, tous les contribuables immatriculés au fichier de la DRAN IV, y compris

11
les entreprises bénéficiant de régimes spéciaux et les personnes relevant du régime
employeur peuvent être soumis au contrôle sur pièces15.

b. Documents soumis au CSP

L’Administration fiscale a le pouvoir de contrôler les pièces constitutives du


dossier du contribuable. Il s’agit notamment des déclarations de chaque nature
d’impôt, périodiquement souscrites par le contribuable, des actes et documents
utilisés pour l’établissement des impôts, droits, taxes et redevances, des documents
déposés en vue d’obtenir des déductions, restitutions, remboursement ou
dégrèvements d’impôts, des exonérations et attestations fiscales, toutes
informations en sa possession ou obtenues par le biais des demandes de
renseignements et des droits de communication16.

c. Périodes soumises à contrôle

Le contrôle sur pièces s’étend à toutes les années non prescrites, de manière
à apprécier l’évolution des éléments d’imposition. On distingue les délais généraux
(le délai de non-prescription) des délais spéciaux (en cas de déficit fiscal, crédits de
TVA…)17.

d. Autres caractéristiques et limites du CSP

En matière de CSP, il n’y a pas d’avis de contrôle adressé au contribuable et


de délai de notification provisoire. Toutefois, il existe la possibilité de reprise du
contrôle dans le cadre d’une vérification de comptabilité. De plus, le CSP peut être
effectué à la suite d’une vérification de comptabilité sous certaines conditions

15
Note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 de la Doctrine Fiscale 2018, définissant les règles
de contrôle de l’impôt
16
Note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 de la Doctrine Fiscale 2018, définissant les règles
de contrôle de l’impôt
17
Note de service n° 2418/SEPMBPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 de la Doctrine Fiscale 2018, définissant les règles
de contrôle de l’impôt

12
(article 19 du LPF). Cependant il existe des limites liées au délai de prescription,
aux documents comptables, aux contrôles précédents, à la préséance des contrôles
externes.

B. Moyens d’investigation
Les moyens d’investigation sont les outils mis à la disposition de
l’Administration pour la recherche d’informations. On distingue les demandes de
renseignements, d’éclaircissements ou de justifications du droit de communication.

a. Demande de renseignements, d’éclaircissements ou de


justifications

L’Administration fiscale peut, conformément aux dispositions de l’alinéa 3


de l’article premier du Livre de Procédures Fiscales, demander par écrit ou
verbalement les renseignements, explications, éclaircissements ou justifications
utiles pour asseoir et contrôler l’impôt 18. Elle peut également recourir aux
procédures de demande de justifications et d’éclaircissements prévues par les
articles 8 et 11 du LPF19 (voir annexe I). Pour les demandes de renseignements par
écrit, un délai de trente (30) jours est imparti au contribuable (article premier alinéa
4)20. Le contribuable qui s’abstient de répondre dans le délai légal imparti ou qui
répond oralement ou hors délai à une demande d’éclaircissements ou de
justifications visée aux articles 8 et 11 du LPF, est susceptible de faire l’objet d’une
taxation d’office conformément à l’article 27-3° du LPF 21. Ces procédures sont
distinctes du droit de communication.

18
Article 3 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
19
Articles 8 et 11 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
20
Article 1er du du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
21
Article 27-3° du du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

13
b. Droit de communication

Aux termes des dispositions de l’article 32 du LPF, l’administration dispose


pour l’assiette, le contrôle et le recouvrement des impôts, droits, redevances, taxes
et tout autre prélèvement appliqué prévus par le CGI ou par tout autre texte, d’un
droit de communication général qui lui permet de prendre connaissance de tous
documents, informations et renseignements détenus par des personnes physiques ou
morales22 (voir annexe II). Le secret professionnel ne peut être évoqué pour
refuser la satisfaction de cette demande. Dans le cas des personnes assujetties à
l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, ces informations doivent être
fournies dans un délai de trente (30) jours.

Paragraphe II: Vérification générale de comptabilité

En matière de vérification générale de comptabilité, l’avis de vérification est


le premier acte de la procédure. Il importe de préciser que sans l’avis de
vérification, il ne peut avoir de première intervention sur place. Par la suite le
contrôle en question doit se dérouler dans des conditions bien définies.

A. Avis de vérification et première intervention sur place


a. Avis de vérification

Conformément aux dispositions de l’article 15 du LPF, le contribuable doit


être obligatoirement informé d’un avis de vérification qu’il va faire l’objet d’une
vérification de comptabilité23. L’avis de vérification transmis obligatoirement par
voie électronique doit contenir impérativement certaines mentions et précéder
l’intervention sur place d’un certain délai (voir annexe III).

22
Article 32 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
23
Article 15 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

14
L’avis de vérification est un acte d’une importance cruciale dans le
déroulement d’une vérification de comptabilité. Il doit tout d’abord indiquer les
périodes à contrôler et la nature des impôts, droits et taxes soumis à vérification si
elle est ponctuelle, ensuite mentionner, sous peine de nullité, que le contribuable
peut se faire assister par un conseil de son choix au cours des opérations de
vérification et enfin préciser la date et l'heure de la première intervention sur place.
Dans le cadre de la vérification générale de comptabilité, le délai compris entre la
date de transmission de l'avis de vérification au contribuable et le début des
interventions sur place est de 15 jours francs minimum. Ce délai diffère selon la
nature du contrôle.

b. Première intervention sur place

La première intervention sur place revêt également une importance capitale


lorsqu’il s’agit d’un contrôle externe. C’est en effet le premier contact entre
l’Administration fiscale représentée par le vérificateur et l’entreprise qui fera
l’objet de contrôle. En cas de vérification de comptabilité, l’avis précise la date et
l’heure de la première intervention sur place. Il doit être transmis au contribuable
au moins quinze (15) jours avant l’engagement de la procédure 24 (Article 15 du
LPF). De plus, lors de la première intervention sur place, l’agent vérificateur dresse
un procès-verbal constatant le début des opérations matérielles de contrôle,
contresigné par le contribuable ou le cas échéant, son représentant 25 (Article 20-4°
du LPF) (voir annexe IV). Il faut toutefois indiquer que les délais de présence en
entreprise et de notification des redressements envisagés, courent à compter de la
date de la première intervention sur place26 (Article 20-5° du LPF).

24
Article 15 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
25
Article 20-4° du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
26
Article 20-5° du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

15
B. Déroulement du contrôle et limites
a. Déroulement de la vérification de comptabilité

La vérification doit se dérouler au siège de l'entreprise. De plus, le


contribuable n’est pas tenu d’envoyer ses livres et documents comptables au bureau
du vérificateur. Ce dernier ne peut emporter des documents comptables que sur
autorisation expresse du contribuable et lui en donner décharge : il devient dès lors,
responsable des documents qui lui sont remis 27 (article 15 du LPF). Sous peine de
nullité de l'imposition, la vérification sur place des livres et documents comptables
ne peut s'étendre sur une durée supérieure à six mois. Ce délai peut être prorogé de
trois mois lorsqu'à la demande du contribuable et sous réserve de l'accord préalable
de l'administration, la vérification a été suspendue28 (article 20-1° du LPF).

L'Administration dispose d'un délai de dix mois à compter de la date de l'avis


de vérification pour notifier au contribuable les redressements envisagés par une
notification provisoire. Elle dispose d'un délai maximum de trois mois à compter de
la date de la notification pour confirmer les redressements qu'elle maintient par une
notification définitive lorsque le contribuable a présenté des observations. Le
contrôle est prorogé du même délai en cas de recours à l'assistance administrative
auprès d'un État étranger. Le contribuable en est informé par écrit (voir annexe V).

b. Délai de reprise et limites

Le délai de reprise est le délai à l’intérieur duquel l’Administration peut


réparer les omissions, insuffisances ou inexactitudes constatées dans l’assiette de
l’impôt ainsi que les erreurs commises dans l’établissement des impôts. Les délais
de reprise se distinguent selon la nature de l’impôt concerné. En matière d’impôt
direct et taxes assimilées, le droit de reprise de l’Administration s’exerce jusqu’à la
27
Article 15 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
28
Article 20-1° du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

16
fin de la troisième année qui suit celle au titre de laquelle l’imposition est due. En
ce qui concerne les taxes sur le chiffre d’affaires et les taxes spécifiques, le droit de
reprise de l’Administration s’exerce jusqu’à la fin de la troisième année suivant
celle au cours de laquelle la taxe est devenue exigible. En matière de Droit
d’enregistrement, il y’a prescription pour la demande des droits et pénalités après
un délai de cinq (5) ans à compter du jour de l’enregistrement d’un acte, d’un
document ou d’une déclaration.

Quant à la limite de la vérification générale de comptabilité, elle se résume


en l’interdiction d’une double vérification. En effet, lorsque la vérification de
comptabilité qui est un contrôle sur place est achevée, l’Administration perd le
droit de procéder à une nouvelle vérification sur la même période. Cette
interdiction est valable même si la vérification qui vient de s’achever n’a abouti à
aucun redressement ou même lorsqu’elle a été annulée pour vice de forme ou pour
forclusion. Cependant, une nouvelle vérification de comptabilité est possible sur les
mêmes exercices sous certaines conditions édictées par l’article 19 du Livre de
Procédures Fiscales29.

Section II: PROCEDURE DE REDRESSEMENT, SANCTIONS


ET RECOURS
Dans cette section, il sera question de voir dans un premier temps les
procédures de redressement et dans un second temps les sanctions ainsi que les
recours.

Paragraphe I: Procédure de redressement

Les redressements sont les résultats de la régularisation des erreurs et/ou


omissions décelées dans l’assiette des différents impôts et taxes à l’issue du
29
Article 19 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

17
contrôle. En matière de contrôle fiscal, le Livre de Procédures Fiscales prévoit deux
types de procédures à savoir une procédure de droit commun et des procédures
d’office.
A. Procédure de droit commun
Selon les dispositions de l’article 22 du Livre de Procédures Fiscales, la
procédure de droit commun est celle qui s’applique en général lorsque le
contribuable a satisfait régulièrement ses obligations déclaratives et comptables et
que la loi n’a pas prévu de procédures particulières. C’est la procédure de
redressement contradictoire (PRC) qui est la procédure normale de rectification des
déclarations c’est-à-dire la procédure de droit commun (voir annexe VI). Elle
résulte directement du système déclaratif. Elle s’applique dès lors que le
contribuable s’est conformé aux obligations fiscales, déclaratives ou justificatives
lui incombant. Elle offre la possibilité au contribuable après réception d’une
notification provisoire de redressement, de présenter des observations et des
justifications sur des chefs de redressement contenus dans ladite notification. Elle
s’achève avec l’émission d’une notification définitive de redressement.

a. Notification provisoire de redressement

La notification du redressement ouvre la procédure de redressement


proprement dite. Dans le cadre du contrôle sur pièces, la notification provisoire de
redressement constitue le premier document officiel émanant de l’Administration
fiscale et informant le contribuable de l’engagement d’une procédure de contrôle et
des impositions qu’elle entend mettre à la charge de celui-ci. Elle doit présenter la
motivation de la notification et le délai légal de réponse du contribuable (voir
annexe VII). S’agissant du délai légal de réponse du contribuable, il doit être

18
précisé dans la notification provisoire que le contribuable dispose de trente (30)
jours à compter de sa date de réception.

b. Notification définitive de redressement

Le Livre de Procédures Fiscales dispose en son article 22 qu’un état de


liquidation est directement établi à la suite d’une notification provisoire dans le cas
où le contribuable ne répond pas à la notification, donne son accord dans le délai
prescrit ou présente dans le délai prescrit les observations fondées 30. Nonobstant ces
dispositions, il convient dans toute procédure de redressement contradictoire,
d’adresser au contribuable une notification définitive, avant d’établir l’état de
liquidation et l’avis de mise en recouvrement dont le montant en droits et en
pénalités est immédiatement exigible (voir annexe VIII).

B. Procédures d’office
Les procédures d’office sont avec les procédures spécifiques, les deux
composantes des procédures d’exception. Elles sont au nombre de trois (3) et visent
à mettre à la charge du contribuable des impositions considérées comme éludées,
lorsque l’Administration n’a pas été à mesure d’évaluer de façon précise les droits
réellement dus, du fait dudit contribuable ou d’un tiers agissant pour son compte ou
dans son intérêt. On distingue :

a. Taxation d’office

La taxation d’office est une procédure dont la mise en œuvre relève de la


compétence des services chargés de l’assiette et du contrôle de l’impôt. Elle est
appliquée en cas de défaut de souscription par les contribuables dans les délais
légaux, des déclarations d’impôt, de non production des documents prévus aux

30
Article 22 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

19
articles 35 et 36 du CGI ou de défaut de réponses aux demandes de justifications de
l’Administration fiscale31 (article 27 du LPF).

b. Rectification d’office

La rectification d’office sanctionne le défaut de tenue ou de présentation de


comptabilité, de supports comptables ou de tout autre document dont la tenue est
obligatoire par le contribuable, les erreurs omissions ou inexactitudes graves
répétées dans la comptabilisation des opérations effectuées, l’absence de pièces
justificatives privant la comptabilité de toute valeur probante, la tenue de
comptabilité parallèle et l’existence d’erreurs matérielles dans les déclarations, non
régularisées 10 jours après la relance de l’Administration (article 30 du LPF).

c. Évaluation d’office

L’évaluation d’office est prévue par l’article 29 du Livre de Procédures


Fiscales. Elle est mise en œuvre en cas d’opposition aux opérations de contrôle, du
fait du contribuable lui-même ou de tiers agissant pour son compte ou dans son
intérêt32.

Paragraphe II: Sanctions et recours

A. Sanctions
Les infractions fiscales commises par les contribuables entraînent, lorsqu'elles
sont mises en évidence l'application de sanctions édictées par le LPF et le CGI. Il
importe de distinguer les sanctions fiscales des sanctions pénales (voir annexe IX).

31
Article 27 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)
32
Article 29 du Livre de Procédures Fiscales (LPF)

20
a. Sanctions fiscales33

Elles sont les sanctions pécuniaires prononcées par l'administration et sont


constituées des intérêts de retard, de majorations de droit et d’amendes fiscales. Les
intérêts de retard sont prévus par les articles 24 et 161 du Livre des Procédures
Fiscales (LPF). Ils s’appliquent en cas de non-respect des délais des déclarations
des différents impôts et taxes, de payement tardif des impôts et taxes, de
conservation par devers soi, des deniers publics et de rupture d’égalité entre les
contribuables et la concurrence déloyale. Les majorations des droits sont les
sanctions spécifiques à chaque procédure de redressement et visent à sanctionner
l’importance des droits éludés. On en distingue plusieurs types, énumérés aux
articles 162 à 165 du LPF. Quant aux amendes, elles sont des sanctions
indépendantes de toute procédure de redressement et sont regroupées en trois
grandes catégories selon les articles 146, 168, 169 et 170 du LPF.
b. Sanctions pénales34

Elles consistent en des peines correctionnelles, prononcées par les tribunaux


de l'ordre judiciaire pour des infractions d'une gravité particulière. En effet, les
infractions telles que la fraude fiscale, le non reversement des retenues d’impôts et
des taxes sur le chiffre d’affaires ainsi que l’opposition à la loi fiscale sont
passibles, en sus des sanctions fiscales, de sanctions pénales. La fraude fiscale est
le fait de se soustraire ou de tenter de se soustraire frauduleusement à
l’établissement de l’impôt. Quant à l’opposition à la loi fiscale, elle est le fait pour
une personne d’empêcher ou de tenter d’empêcher, par voie de fait, menace ou
moyen dilatoire, l’exercice du droit d’enquête.

33
Les sanctions fiscales sont prévues et organisées par les articles 161 et suivants du Livre de Procédures Fiscales
34
Les sanctions pénales sont prévues et organisées par les articles 171 et suivants du Livre de Procédures Fiscales

21
B. Recours
Deux recours s’offrent au contribuable ayant subi des redressements à l’issue
d’un contrôle fiscal.

a. Recours contentieux

Il porte sur les contestations d’imposition et ou la réparation d’erreurs


commises dans l’assiette, le calcul ou les motivations. Il couvre également les
demandes visant à obtenir le bénéfice de droit. Il présente deux modalités à savoir
le contentieux administratif et le contentieux juridictionnel. Le contentieux
administratif se fait à deux échelles, notamment au sein de la DGI (article 183 et
185 du LPF) et au niveau du Ministère (Article 189 du LPF). Cependant le
contentieux juridictionnel représente la requête auprès du juge après des décisions
de rejet ou même le silence du Ministre du Budget suite à une réclamation (Article
194 du LPF). La saisine doit intervenir dans le courant de deux mois après la
notification de rejet ou l’expiration du délai de réponse imparti au Ministre.
Pendant la réclamation, le contribuable bénéficie d’un sursis à paiement, cependant
il doit procéder à un cautionnement équivalent à 10 % des droits et pénalités
encourues.

b. Recours gracieux

Il concerne les demandes d’atténuation et de remise gracieuse. Lorsque des


droits, intérêts de retard, majorations et amendes ne sont plus susceptibles de
recours contentieux, le contribuable peut saisir le Directeur général des impôts
d'une demande d'atténuation. Les personnes morales ou physiques qui introduisent
une demande en atténuation doivent fournir la preuve de leur incapacité financière
à s'acquitter de la dette fiscale. En cas de refus de l'atténuation par le Directeur
général des impôts, un recours peut être introduit auprès du Ministre du Budget qui

22
statue en appel. Les contribuables, personnes physiques ou morales, peuvent
introduire auprès du Directeur général des impôts une demande de transaction
portant sur des droits, pénalités et amendes qui ne sont plus susceptibles de recours
contentieux. Si la demande fait suite à une procédure de redressement, elle doit
intervenir dans un délai de quarante-cinq (45) jours après la notification définitive
(article 23-2° du LPF). La transaction devient caduque en cas de non-respect des
termes de l'accord (article 23-3°).

23
Partie II: ANALYSE DE L'APPORT DU
CONTROLE FISCAL DANS
L'ATTEINTE DES OBJECTIFS DE
RECETTES DE LA DRAN IV

24
Chapitre I: ORGANISATION DU CONTRÔLE AU SEIN DE LA
DRAN IV
Le contrôle fiscal est effectif au sein de la DRAN IV à travers son
organisation. Cette effectivité se matérialise à travers les moyens de contrôle et les
résultats qui en découlent.

Section I: MOYENS DE CONTRÔLE ET LEUR


FONCTIONNNEMENT
Il sera question dans cette section de présenter les moyens de contrôle ainsi
que leur fonctionnement.

Paragraphe I: Moyens de contrôle


Dans ce paragraphe, il s’agira de relever d’un côté les moyens organiques et
de l’autre les moyens d’action.

A. Moyens organiques
Le contrôle fiscal au sein de la DRAN IV est du ressort des cellules CSP des
Services d’Assiette d’Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et 2 et de la Brigade
Régionale de Contrôle. En effet, les cellules CSP sont compétentes en matière de
contrôle sur pièces (CSP) des contribuables issus de leurs territoires fiscaux. Au
niveau de la DRAN IV, il en existe deux (2), une cellule CSP pour le SAID
Yopougon 1 et une autre pour le SAID Yopougon 2. Par ailleurs, il faut tout de
même noter que les SAID ont la possibilité d’exercer un contrôle formel sur les
déclarations qu’ils reçoivent des contribuables.

D’un autre côté, il y’a la Brigade Régionale de Contrôle qui se charge de la


vérification de comptabilité (qu’elle soit générale ou ponctuelle). Ladite Brigade a
été créée par décision N° 1964/SEPMBPE/DGI/DRHF/DVFN/KS du 11 Mai 2018
et sa compétence est limitée au fichier et au ressort territorial de la DRAN IV. De

25
ce fait, elle peut donc exercer un contrôle aussi bien sur les contribuables du SAID
de Yopougon 1 que sur ceux du SAID de Yopougon 2. Il importe de préciser que la
création des Brigades Régionales de Contrôle fait suite à la politique de
déconcentration des opérations de contrôle fiscal amorcée par la Direction
Régionale des Impôts. Cela a eu pour avantage d’élargir le maillage en matière de
contrôle externe et d’augmenter le taux de couverture du contrôle.

Les organes en charge du contrôle fiscal de DRAN IV ayant été présentés, il


convient dès lors de faire un état des lieux des moyens d’action utilisés par ces
organes pour mener à bien leur mission.

B. Moyens d’action
Pour effectuer le contrôle fiscal, la DRAN IV dispose de plusieurs moyens
notamment, humains, matériels et techniques. Toutefois, l’on s’attardera sur les
moyens humains qui représentent le plus important.

En ce qui concerne la Brigade Régionale de Contrôle de la DRAN IV, elle


est animée par un Chef de Brigade aidé dans sa tâche par une équipe de dix (10)
agents, tous de grade A. Ces derniers sont chargés à la fois d'exécuter les tâches
administratives et de procéder au contrôle sur place des dossiers qu'ils ont à charge
sous la supervision du Chef de brigade. Par ailleurs, les cellules CSP des SAID de
Yopougon 1 et Yopougon 2 comptent chacune six (6) agents.

S’agissant des moyens matériels et techniques, il convient de souligner que


les agents vérificateurs bénéficient d’une dotation en carburant. De plus, Il importe
d’indiquer que des efforts sont consentis au sein de la DRAN IV pour doter les
différents services en charge de contrôle de matériels informatiques et de
fournitures de bureau. Au niveau technique, il faut noter avec satisfaction la prise

26
en charge du contrôle fiscal (CSP et VG) dans le Système Intégré de Gestion des
Impôts en Côte d’Ivoire (SIGICI).

Paragraphe II: Fonctionnement des organes de contrôle


La Brigade Régionale et les cellules CSP dans leur fonctionnement reçoivent
un programme élaboré qu’ils sont tenus de mettre en œuvre.

A. Élaboration du Programme
Le programme de contrôle (VG, CSP et CP) au plan national est élaboré, sur
la base des données disponibles, par la Direction des Enquêtes, du Renseignement
et de l’Analyse Risque (DERAR) conformément au Décret n° 2021-800 du 8
décembre 2021 portant organisation du Ministère du Budget et du Portefeuille de
l’État. Par ailleurs, il convient d’indiquer que le processus d’élaboration du
programme de contrôle fiscal est encadré par la note de service
n°03036/MBPE/DGI/DERAR/SDARVS du 26 octobre 2021. Cette programmation
obéit à une méthodologie scientifique basée sur le système de notation « scooring
». En effet, à travers un système de vingt-six (26) indicateurs, la DERAR procède à
l’analyse - risque de l’échantillon de contribuables transmis par les services de
base35. Ladite analyse, qui consiste au contrôle du respect des obligations
déclaratives et de la sincérité des données communiquées par les contribuables,
s’articule autour de cinq (5) axes majeurs36.

Au cours des trois dernières années, le nombre de dossiers inscrits au


programme communiqué par la DERAR et mis à la disposition des services en
charge du contrôle de la DRAN IV en fonction des différents types de contrôle est
consigné dans le tableau suivant.
35
Le bulletin du contrôle fiscal 2022.
36
Selon le bulletin du contrôle fiscal 2022, les 5 axes majeurs sont : 1) la discordance ou incohérences dans les
données du contribuable ; 2) les ratios et soldes comptables et fiscaux ; 3) le comportement déclaratif et paiements ;
4) les antécédents ou historique du contrôle fiscal ; 5) les changements intervenus et informations signalétiques de
l’entreprise.

27
TABLEAU 1 : État d’évolution des programmes de contrôle fiscal général

2020 2021 2022

VG 197 180 150


CSP SAID YOP 1 30 30 45
Sources : Rapport d’activités de la Brigade Régionale et du SAID Yopougon 1

L’on constate une baisse du nombre de dossiers programmés à la Brigade


Régionale soumis à la vérification générale sur la période allant de 2020 à 2022 soit
respectivement 197, 180 et 150 dossiers. Par contre sur cette même période, le
nombre de dossiers programmés pour les CSP de la cellule CSP du SAID
Yopougon 1 est resté constant de 2020 à 2021 avec 30 dossiers avant de croître en
2022 pour atteindre 45 dossiers. Pendant les investigations, les nombres de dossiers
programmés au cours de la période de référence de la cellule CSP du SAID de
Yopougon 2 n’ont pas été communiqués.
B. Mise en œuvre du Programme
Les contrôles fiscaux sont exécutés à partir des programmes de vérification
validés par le Directeur Général des Impôts. Les services en charge du contrôle
doivent ainsi établir et transmettre périodiquement leurs rapports sur l’activité de
contrôle au Directeur Général des Impôts avec ampliation au Directeur Régional
(DR), au Directeur des Vérifications Fiscales Nationales (DVFN), au Directeur des
Opérations d'Assiette (DOA) et à la Direction des Enquêtes du Recoupement et de
l'Analyse-Risque (DERAR).
La consultation des différents rapports annuels a permis d’élaborer les
tableaux de l’évolution des taux d’engagement et de conclusion des programmes de
contrôle durant les années 2020, 2021 et 2022 des services en charge du contrôle.

28
TABLEAU 2 : État d’évolution des taux d’engagement et de conclusion des
programmes de la Brigade Régionale de Contrôle

Nombre de
Nombre de Nombre de
dossiers Taux Taux de
dossiers dossiers
effectivement d’engagement conclusion
programmés conclus
engagés
2020 197 197 100 % 70 35,53%
2021 180 180 100 % 88 48,89%
2022 170 170 100 % 90 52,94%
Total 547 547 100 % 248 45,34%
Sources : Rapport d’activités de la Brigade Régionale de Contrôle

TABLEAU 3 : État d’évolution des taux d’engagement et de conclusion des


programmes de la cellule CSP du SAID Yopougon 1

Nombre de
Nombre de
dossiers Nombre de Taux de
dossiers Taux d’engagement
effectivement dossiers conclus conclusion
programmés
engagés
2020 30 8 26,67% 3 10,00%
2021 30 25 83,33% 24 80,00%
2022 45 32 71,11% 32 71,11%
Total 105 65 61,90% 59 56,19%
Sources : Rapport d’activités du SAID de Yopougon 1

L’analyse du tableau 2 indique que la Brigade régionale est très performante


en termes d’engagement des dossiers programmés. Au cours des années 2020, 2021
et 2022 ladite Brigade a engagé globalement 547 dossiers sur un total de 547
dossiers programmés soit un taux d’engagement de 100 %. Cependant, s’agissant
du nombre de dossiers conclus sur la période donnée, les taux d’exécution sont bien
loin des taux d’engagement. S’il est vrai que ces taux sont inférieurs à 60%, on note
néanmoins une progression desdits taux sur la période allant de 2020 à 2022. Il

29
importe d’indiquer que le taux moyen est 45,34%, le plus faible taux est 35,53%
enregistré en 2020 et le taux le plus élevé a été réalisé en 2022 avec une valeur de
52,94%.

Quant à l’analyse des tableaux 3 représentant l’état d’évolution des taux


d’engagement et de conclusion des dossiers programmés de la cellule CSP du
SAID de Yopougon 1, il convient de relever que les taux d’engagement sont
sensiblement égaux aux taux de conclusion. Il faut cependant souligner que ces
taux ont connu leurs valeurs les plus faibles en 2020 se matérialisant par 26,67% et
10%. Lesdits taux ont par la suite enregistré leurs plus forts taux en 2021 avec soit
83, 33% (taux d’engagement) et 80% (taux de conclusion), avant de baisser
légèrement en 2022 soit 71,11% représentant à la fois les taux d’engagement et les
taux de conclusion. Il importe néanmoins de relever qu’aucune information n’a été
communiquée à ce sujet pour la cellule CSP du SAID Yopougon 2.

Section II: RÉSULTATS DU CONTRÔLE FISCAL


L'appréciation des réalisations de la DRAN IV se fera d’une part au niveau
des services en charge du contrôle et d’autre part au niveau des recettes.

Paragraphe I: Réalisations des services de contrôle


L’analyse des réalisations des services de contrôle consistera d’un côté à
étudier les réalisations de la Brigade Régionale et d’un autre côté celles des cellules
CSP des SAID de Yopougon 1 et de Yopougon 2.

A. Réalisations de la Brigade Régionale


Il s’agira dans cette partie de mener une étude comparative sur les années
2020, 2021 et 2022 de l’évolution des notifications provisoires et définitives de
redressement découlant des dossiers qui ont pu être engagés par la Brigade

30
Régionale de Contrôle. Lesdits redressements ont produit des droits simples,
intérêts de retard et majorations.

TABLEAU 4 : État d’évolution des notifications provisoires et définitives

Notifications provisoires Notifications définitives

Nombre Droits simples Nombre Droits simples


(FCFA) (FCFA)
2020 66 6 875 346 978 50 1 926 589 836
2021 113 2 557 836 601 79 678 934 489
2022 90 1 982 149 466 59 865 150 486
Sources : Rapport d’activités de la Brigade Régionale de Contrôle

Notifications définitives
Droits simples Intérêt de Majorations
Nombre Total (FCFA)
(FCFA) retard (FCFA) (FCFA)
2020 50 1 926 589 836 379 909 506 1 041 924 465 3 348 425 877
2021 100 678 934 489 150 601 247 198 230 909 1 027 768 766
2022 59 865 150 486 158 859 758 237 383 180 1 261 395 505
TABLEAU 5: État d’évolution des notifications définitives et des montants
générés

Sources : Rapport d’activités de la Brigade Régionale de Contrôle

L’analyse critique des tableaux 4 et 5 permet de jauger l’évolution des


notifications provisoires et des notifications définitives de redressement sur les
années 2020, 2021 et 2022 de la Brigade régionale. Comme on le constate, ces
notifications de redressement ont donné lieu à des droits simples, intérêts de retard
et majorations. Il importe de relever qu’au cours de ces années de référence,
l’année 2020 est celle où il y’a eu moins de notifications provisoires et de
notification définitives. Mais paradoxalement cette année représente celle où les

31
droits simples, intérêts de retards et majorations sont les plus élevés. De plus, il faut
indiquer que 50 notifications définitives ont pu être produites sur un total de 66
notifications provisoires, soit un ratio de 75,76 %.

Par ailleurs, l’année 2021 est celle qui compte les plus grands nombres de
notifications de redressement notamment 113 notifications provisoires et 79
notifications définitives. Toutefois, les montants issus de ces notifications sont les
moins élevés.

Quant aux notifications de l’année 2022, leurs nombres sont passés de 90


notifications provisoires à 59 notifications définitives. Lesdites notifications
définitives ont généré un montant total de 1.261.395.505 Francs CFA.

B. Réalisations des cellules CSP

Cette partie examinera l'évolution des notifications provisoires et définitives


de redressement des trois années de référence, qui ont pu être produites dans les
cellules CSP du Service d’Assiette des Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et du
SAID Yopougon 2. Ces différentes notifications ont donné lieu à des montants
constitués de Droits simples et de Pénalités. Le tableau 6 est relatif à la Cellule CSP
du SAID de Yopougon 1, tandis que le tableau 7 concerne celle du SAID de
Yopougon 2.

32
TABLEAU 6 : État d’évolution des émissions en droit simples et pénalités
Emissions

Droits simples Pénalités


Nombre (FCFA) (FCFA)
Total (FCFA)

2020 1 645 300 1 685 043 2 330 343


2021 16 28 970 982 19 604 811 48 575 793
2022 24 406 321 935 195 673 531 601 995 466
Sources : Rapport d’activités SAID Yopougon 1

L’analyse du tableau 6 indique une progression du nombre des émissions


issues de la cellule CSP du SAID de Yopougon 1 sur les années 2020, 2021 et
2022. Cette progression impacte positivement les droits simples ainsi que les
pénalités qui enregistrent également une évolution sur la même période entrainant
du coup un accroissement du total des montants émis par la cellule CSP du SAID
de Yopougon 1 au cours de la période de référence. Toutefois, il importe de relever
la faiblesse du montant émis en 2020 soit 2 330 343 FCFA conséquence des
cessations liées à la pandémie du COVID-19. Cependant l’année 2022 enregistre le
plus haut montant émis notamment 601 995 466 FCFA, signe de l’embellie de la
situation économique de la Côte d’Ivoire.

TABLEAU 7 : Etat d’évolution des émissions en droit simples et pénalités

Emissions

Droits simples Pénalités


Nombre (FCFA) (FCFA)
Total (FCFA)

2020 5 6 697 635 3 391 000 10 088 635


2021 12 26 776 216 16 489 658 43 265 874
2022 28 35 511 843 14 394 337 49 906 180
Sources : Rapport d’activités SAID de Yopougon 2

33
S’agissant de la cellule CSP du SAID de Yopougon 2, le tableau 7 ci-dessus
indique un accroissement du nombre des émissions sur la période de référence avec
respectivement 5, 12 et 28 émissions en 2020, 2021 et 2022. Lesdites émissions ont
généré des droits simples qui connaissent également une progression sur les trois
(3) années. Il faut tout de même relever que les pénalités issues des droits simples
ne connaissent pas la même évolution que les droits simples. Lesdites pénalités
connaissent une croissance de 2020 à 2021 avec respectivement 3 391 000 FCFA et
16 489 658 FCFA, avant d’enregistrer une légère baisse en 2022 soit 14 394 337
FCFA. Il faut cependant relever que le montant total émis a progressé sur les
années de référence avec notamment 10 088 635 FCFA, 43 265 874 FCFA et 49
906 180 FCFA.

Paragraphe II: Réalisations des recettes


Le présent paragraphe s'attelle à jeter un regard critique sur les performances
globales de la DRAN IV, avant l'évaluation de l’apport du contrôle fiscal.
A. État de réalisation des recettes globales sur les prévisions de la
DRAN IV de 2020 à 2022
Le tableau 1 et le graphique 1 suivants présentent les réalisations de recettes
sur les prévisions de la DRAN IV de 2020 à 2022.
Tableau 8 : Recettes globales sur prévisions de la DRAN IV de 2020 à 2022
2020 2021 2022

PREVISIONS (FCFA) 18 752 000 000 23 090 000 000 23 498 000 000
REALISATION (FCFA) 19 218 000 000 22 954 000 000 24 241 000 000
ECART (FCFA) 466 000 000 -136 000 000 743 000 000
TAUX DE REALISATION (%) 102,485 99,411 103,162
Sources : Rapport d’activités de la DRAN IV

34
Graphique 1 : Recettes globales sur prévisions de la DRAN IV de 2020 à 2022
30,000,000,000
25,000,000,000
20,000,000,000
15,000,000,000
10,000,000,000
5,000,000,000
-
2020 2021 2022
(5,000,000,000)

PREVISIONS (FCFA) REALISATION (FCFA) ECART (FCFA)

Sources : Rapport d’activités de la DRAN IV

Les données ci-dessus indiquent que sur les trois années de références, les
recettes de la DRAN IV se sont bien comportées en général. Ladite Direction
Régionale a en effet réalisé respectivement en 2020 et 2022 des plus-values de
466 000 000 FCFA et 743 000 000 FCFA. Cependant, l'année 2021 a été la seule à
afficher un résultat négatif, soit une moins-value de 136 000 000 FCFA. Il y a eu
donc une contre-performance en 2021 qui a fort heureusement été rattrapée en
2022. Sur les trois années, la DRAN IV affiche donc une plus-value moyenne de
357 666 000 FCFA. Ce résultat global est la matérialisation des innombrables
efforts consentis par la DRAN IV. Il convient dès à présent de porter un regard sur
la contribution du contrôle fiscal dans ces efforts de recettes.

B. Contribution du contrôle fiscal aux réalisations des actions


particulières
Il est vrai que la part du contrôle fiscal dans la réalisation des objectifs parait
relativement infime. Cependant, il importe de préciser qu’elle est à l’image de
l’apport des Actions Particulières (AP) dont le contrôle fiscal fait partie. Entendons
par actions particulières, les stratégies ou les instruments mis en place pour
recouvrer l’impôt non déclaré et/ou non acquitté spontanément. Par conséquent, le
rapport des recettes du contrôle fiscal (VG et CSP) sur les recettes des Actions
Particulières (AP) permet de jauger l’importance de la contribution du contrôle

35
fiscal dans les Actions Particulières (AP) de la DRAN IV. Le tableau 9 en est une
illustration parfaite.

Tableau 9 : Recettes des types contrôle fiscal de la DRAN IV de 2020 à 2022

2020 2021 2022

AP (FCFA) 681 000 000 1 748 000 000 1 652 500 000
CSP (FCFA) 51 614 372 20 295 214 9 107 412
VG (FCFA) 65 438 351 299 504 786 312 692 588
CSP ET VG (FCFA) 117 052 723 319 800 000 321 800 000
Sources : Rapport d’activités de la DRAN IV

Graphique 2 : Recettes des types contrôle fiscal de la DRAN IV de 2020 à 2022

2,000,000,000

1,500,000,000

1,000,000,000

500,000,000

-
2020 2021 2022

ACTIONS PARTICULIERES
CSP VG

Sources : Rapport d’activités de la DRAN IV

Il convient de constater que sur le graphique 2, les recettes issues des


vérifications de comptabilité évoluent quasiment dans le même sens que de celles
issues des actions particulières, contrairement aux recouvrements des contrôles sur
pièces. En effet, quand les recettes des Vérifications Générales (VG) croissent,
elles entraînent avec elles, les recettes des actions particulières. C’est le cas de
l’évolution des recettes constatée entre 2020 et 2021 où les recettes des
Vérifications Générales ont progressé de 65 438 351 à 299 504 786 FCFA

36
entraînant également la progression des recettes des actions particulières de
681 000 000 à 1 748 000 000 FCFA, enregistrant ainsi de fort taux de progression
soit respectivement de 357,69 % et 156,68 %. Toutefois, de 2021 à 2022 pendant
que les recouvrements des Vérifications Générales (VG) vont connaître une légère
hausse passant de 299 504 786 à 312 692 588 FCFA, celles des actions particulières
vont connaître une baisse de 1 748 000 000 à 1 652 500 000 FCFA.

Par ailleurs, les recettes issues des contrôles sur pièces connaissent des
fortunes diverses. Contrairement à celles issues des VG, elles connaissent une
régression constante durant les années 2020, 2021 et 2022.

En matière de vérification générale à la DRAN IV, il est également


important d’intégrer dans l’analyse des résultats, le montant des déficits annulés sur
la période de référence. En effet, à titre indicatif, le montant des déficits annulés en
2021 et 2022 sont respectivement de 734 934 893 et 2 313 328 143 FCFA. De plus,
Il faut relever que les actions de contrôle ont un effet induit sur les recettes
spontanées.

Au total, l’apport du contrôle fiscal en termes de recouvrement au sein de la


DRAN IV, bien que palpable, n’a pas encore atteint le niveau auquel
l’Administration fiscale souhaiterait qu’il soit. Cette situation pourrait s’expliquer
par les raisons qui seront évoquées dans le chapitre suivant.

37
Chapitre II: LES LIMITES DU CONTRÔLE FISCAL

Il existe de nombreuses difficultés qui sapent les performances du contrôle


fiscal au sein de la DRAN IV. Elles sont à la fois techniques, humaines et
matérielles.

Section I: DIFFICULTÉS TECHNIQUES

Les difficultés techniques sont perceptibles d’une part au niveau du fichier


des contribuables soumis au contrôle fiscal et d’autre part au niveau des
installations techniques.

Paragraphe I: Difficultés liées au fichier des contribuables

Le fichier des contribuables des impôts divers rattachés à la DRAN IV est


source de difficultés pour le contrôle fiscal en raison de sa pauvreté et de son non
assainissement.

A. Pauvreté du fichier des contribuables

Il faut entendre par fichier des contribuables, l’ensemble des contribuables


relevant des structures opérationnelles (DGE, CME, CDI) et qui accomplissent
régulièrement leurs obligations déclaratives 37. Le fichier dont il est question dans
notre étude est celui des contribuables qui relèvent des impôts divers de la DRAN
IV qui sont susceptibles de faire l’objet de contrôles sur pièces et de vérifications
générales de comptabilité au sein des cellules CSP de la DRAN IV et de la Brigade
Régionale de Contrôle Fiscal. En effet, ce fichier des contribuables des impôts
divers de la DGI rattachés à la DRAN IV avant la création du Centre des Moyennes
Entreprises (CME) d’Abidjan Nord était beaucoup plus riche. Cette richesse du
37
https://www.impots.cm/fr/fichier-des-contribuables

38
fichier était principalement dû au fait qu’en plus d’être composé de contribuables
des régimes forfaitaires, il englobait également les contribuables relevant du régime
du réel simplifié d’imposition (RSI) et ceux relevant du régime du réel normal
d’imposition (RNI) dont le chiffre d’affaires n’excédait pas le montant de 3 000
000 000 de Francs CFA. La plupart des contribuables relevant du régime du réel
dont il est question sont implantées à la zone industrielle de Yopougon qui fait
partie du territoire fiscal de la DRAN IV.

De nos jours, avec la création de la CME d’Abidjan Nord auquel ont été
rattachés les contribuables des impôts divers relevant du régime du RNI qui étaient
rattachés à la DRAN IV, le fichier des contribuables des impôts divers rattachés à
la DRAN IV s’est considérablement appauvri. Cette situation a eu pour
conséquence de réduire de façon drastique le nombre des contribuables de la
DRAN IV susceptibles de faire l’objet de contrôle. Du coup, l’Administration
fiscale a une marge de manœuvre considérablement réduite au moment du choix
des contribuables à programmer devant faire l’objet de contrôle fiscal (VG et CSP).
Car ce choix doit exclure les contribuables ayant déjà fait l’objet de contrôle les
années précédentes, ceux qui débutent leurs activités, ceux qui sont en cessation de
fait et ceux devant faire l’objet de contrôle la même année par la DVFN. Tous ces
facteurs exigent une actualisation régulière dudit fichier consistant à extirper tous
les contribuables ne pouvant pas faire partie du programme.

B. Fichier des contribuables pas assaini

Le taux assez élevé de dossiers dits « compromis » indique clairement que le


fichier des contribuables rattachés à la DRAN IV a besoin d’être assaini. Cet
assainissement aura pour avantage d’extirper du fichier tous les contribuables qui
ne sont plus actifs ou qui sont momentanément inactifs (cessation de fait,

39
déguerpissement à la GESCO et route de DABOU…). En effet, un fichier non
assaini constitue un souci majeur pour les raisons suivantes. D’une part, cette
situation peut engendrer des liquidations souvent trop élevées. Lesquelles
liquidations ainsi faites deviennent la plupart du temps irrécouvrables, soit parce
que les contribuables se révèlent définitivement introuvables, soit parce que les
liquidations sont largement au-dessus des capacités de réaction des contribuables.
D’autre part, cet assainissement a tendance à réduire le tissu fiscal de la DRAN IV
déjà assez famélique réduisant du coup les performances des services de contrôle
de la DRAN IV. Car, la performance du contrôle est également liée à la qualité des
dossiers programmés.

Paragraphe II: Difficultés liées aux installations


techniques

On distingue les limites spécifiques au réseau informatique de celles propres


au réseau électrique.

A. Limite liée au réseau informatique

Avant tout, il faut rappeler que dans le cadre de l'amélioration des contrôles
fiscaux, la procédure contradictoire de redressement est désormais dématérialisée
en application de l'annexe fiscale 2023, celle-ci est incorporée dans le Système
Intégré de Gestion des Impôts en Côte d'Ivoire (SIGICI) à travers le module
Contrôle et Redressement. Il va s’en dire que le réseau informatique devrait être de
très haut débit. Ce n’est malheureusement pas le cas, car la mauvaise qualité du
réseau informatique entraîne une lenteur dans le téléchargement des données. Cela
constitue un véritable obstacle à la célérité du traitement des dossiers.

40
À ces difficultés, Il importe de noter l’absence d'outils performants d'aide au
contrôle des services en charge du contrôle fiscal. Ledit outil qui pourrait être un
programme informatique de traitement automatique de données comptables reçues
des contribuables serait un apport de taille à l’augmentation du rendement des
différents services de contrôle.

B. Limite liée au réseau électrique

Il importe de relever que les services de la DRAN IV, souffrent constamment


d'interruptions intempestives d'électricité et l'utilisation des applicatifs de gestion
des services est difficile voire impossible d'accès à des périodes mêmes où des
actions diligentes doivent être menées. Ces interruptions intempestives d'électricité
sont très préjudiciables à la DRAN IV, car lorsqu’elles surviennent, elles entraînent
l’arrêt automatique des travaux des agents pendant toute la durée de la coupure,
leur faisant perdre un temps précieux.

En somme, les difficultés techniques constituent un réel handicap au bon


fonctionnement aussi bien de la Brigade Régionale de Contrôle que des cellules
CSP. Qu’en est-il des difficultés humaines et matérielles ?

Section II: DIFFICULTES HUMAINES ET MATERIELLES

S'il est démontré que les limites d’ordre technique entravent les actions des
services dédiés au contrôle de la DRAN IV, il faut également noter que les
difficultés d'ordre humain et matériel leur sont encore plus préjudiciables.

41
Paragraphe I: Difficultés d’ordre humain

Les difficultés d'ordre humain jouent un grand rôle dans l'inefficacité des
contrôles fiscaux. Elles tiennent aussi bien au déficit du personnel qu'à l'incivisme
des populations.

A. Déficit de personnel

Le personnel en charge de contrôle fiscal au sein de la DRAN IV est


relativement insuffisant, cela est en partie dû aux compétences que requiert
l’exercice d’une telle activité qui exigent un recrutement sélectif. En effet, la
Brigade Régionale de Contrôle compte en son sein dix (10) agents vérificateurs. Ce
nombre peut paraître pléthorique au regard du tissu fiscal du Centre des Impôts de
Yopougon 1 et 2, cependant seuls trois (3) agents peuvent effectuer des contrôles
de façon autonome car rompus à cette tâche. Ce qui n’est pas le cas des autres
agents qui doivent se faire régulièrement assister parce que n’étant pas encore
aguerri à la pratique du contrôle.

Par ailleurs, les cellules CSP des Services d’Assiette d’Impôt Divers de
Yopougon 1 et de Yopougon 2 comptent chacune six (6) agents. S’il est vrai que
les vérificateurs sont exclusivement dédiés à la pratique du contrôle fiscal, ce n’est
vraisemblablement pas le cas pour les agents commis au CSP. Ces derniers, en plus
du CSP sont affectés à d’autres tâches réduisant du coup leur performance et leur
temps à consacrer au contrôle des dossiers.

À ce nombre insuffisant d’agents, s’ajoute la qualité de la ressource humaine


en charge du contrôle fiscal. En effet, le contrôle fiscal est une activité délicate qui
exige des connaissances aussi bien en fiscalité qu’en comptabilité. Il serait
vraiment difficile d’y parvenir si certaines difficultés ne sont pas résorbées. Ce sont

42
entre autre, l’intensification des recrutements hors du circuit classique de l'ENA,
échappant au contrôle des responsables de la DGI (nombre d'agents non fiscalistes
supérieur à celui des fiscalistes), l’absence de formations spécifiques dispensées
aux agents promus dans les fonctions d'encadreurs (Chefs de Services et de
Brigades, Sous-Directeurs et Chef CDI), le nombre restreint d'agents bénéficiaires
des formations continues dont la mutualisation n’est pas assurée par ceux-ci avec
leurs autres collègues et la suspension de la formation portant sur les techniques de
contrôles sur pièces depuis 2017, alors que les règles fiscales, comptables et même
l'organisation administrative ont fortement évolué38.

En somme, le problème de personnel est une réalité en matière de contrôle


fiscal à la DRAN IV et limite les services dans leurs actions. D’autre part, il faut
également noter les difficultés inhérentes à l'incivisme des contribuables.

B. Incivisme fiscal des contribuables

L’un des problèmes majeurs auxquels se heurtent les services en charges du


contrôle fiscal est l'absence de civisme fiscal des contribuables. Cette situation est
certainement due à la psychologie du contribuable qui n'est pas favorable à l'impôt.
Ce qui fait qu’il cherche généralement des voies et moyens pour y échapper. A cet
effet, MM BROCHIER et TABATONI disaient : « la fraude est le fruit d'une
fiscalité mal reçue »39. Autrement dit la mentalité des contribuables est défavorable
au paiement des impôts. Ce qui concourt fortement à créer un climat favorable à la
fraude fiscale40. De plus, la complexité de la législation doublée d’une inadaptation

38
Compte rendu du séminaire sur « L’optimisation du contrôle fiscal » du 1er au 3 juillet 2021
39
Cité par Bruno TADDEI dans son ouvrage La fraude fiscale, Litec, 1974
40
https://www.memoireonline.com/03/12/5513/Les-effets-de-lincivisme-fiscal-sur-la-mobilisation-des-ressources-
fiscales-locales-cas-de-la-co.html#fn43

43
des procédures qui ne prennent pas suffisamment en compte la faible culture fiscale
et surtout l’analphabétisme de la majorité des contribuables 41.

Dans ce type d'environnement, les tentatives des services de contrôle sont


constamment confrontées à la résistance des contribuables de se soumettre à toutes
les formes d'actions particulières mises en place pour compenser leur défaillance.
C'est alors qu'il est donné de constater fréquemment la mobilité et la volatilité des
contribuables, qui sont notamment favorisées par la nature de leurs activités. En
réalité, la majorité des contribuables du fichier général de la DRAN IV sont des
prestataires de services qui ne possèdent pas de locaux professionnels. La plupart
du temps, les problèmes de localisation et de dépôt d'actes se posent. Dans ce
contexte, tout se déroule par téléphone et les contribuables ne réagissent quasiment
jamais, sachant parfaitement leur forfaiture. Dans la même veine, il est très courant
d'assister à des cessations de fait délibérées ou par méconnaissance des
procédures42.

Paragraphe II: Difficultés matérielles

Du point de vue matériel, la situation de la DRAN IV n'est pas également


reluisante. À l'instar des autres difficultés évoquées plus haut, les difficultés
matérielles créent d'énormes préjudices aux actions des services.

A. Absence de véhicule de liaison

L’une des difficultés matérielles les plus handicapantes de la DRAN IV se


trouve évidemment être le problème de véhicules qui réduit la mobilité des agents
vérificateurs dans la mission de contrôle qui leur est confiée. La Brigade Régionale
41
https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2012-4-page-1043.htm&wt.src=pdf
42
BOUAKI Koffi Bouattian, L’impact des actions particulières dans la réalisation des objectifs de recettes : de la
DRAN II, Mémoire de fin de cycle, Abidjan, ENA, Cycle Moyen-Supérieur Impôts, 2016

44
de Contrôle de la DRAN IV ne dispose en effet pas de véhicules de liaison, alors
que les interventions des agents vérificateurs se font généralement en entreprise.
Pour pallier à ce problème, la DGI a depuis cette année procédé à la dotation en
carburant de tous les agents vérificateurs des brigades régionales. S’il est vrai que
ce geste est à saluer, il faut néanmoins relever l’inexistence d’Indemnité
Kilométrique. Ces situations peuvent constituer un obstacle au rendement des
agents dédiés au contrôle.

B. Insuffisance du matériel informatique


Il existe en effet d’autres difficultés d’ordre matériel. Il s’agit notamment de
l'insuffisance et de l'obsolescence du matériel informatique et accessoires. Cette
situation rend le plus souvent impossible même la simple édition des actes. De plus,
il faut relever le déficit de fournitures de bureau dans des locaux déjà très exigus.
Du coup, même si les services étaient pourvus en personnels suffisants, tous
n'auraient pas de bureaux. Les conditions de travail ne sont donc pas appropriées
pour un rendement optimal. Il est vrai que les agents fournissent des efforts
considérables, cependant leurs performances sont plombées par cet environnement
de travail. Tous ces soucis matériels, rendent difficile l’exécution du contrôle fiscal
au sein de la DRAN IV.

Au total, le contrôle fiscal, corollaire du système déclaratif, a pour principal


but de dissuader le contribuable dans sa volonté de dissimuler les véritables chiffres
liés à son activité à l’effet de se soustraire du paiement de ses impôts ou d’en payer
peu. Cependant, force est de constater que cet objectif semble encore loin d'être
atteint du fait de certaines difficultés de plusieurs ordres qui sapent les efforts des
services. Ces difficultés appellent nécessairement des suggestions dans le but
d'améliorer l'efficacité du contrôle fiscal.

45
46
Partie III: SUGGESTIONS POUR UN
CONTROLE FISCAL EFFICIENT

47
Chapitre I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES ET
DES MOYENS EXISTANTS DU CONTRÔLE FISCAL

Au regard des difficultés évoquées au chapitre précédent, le renforcement


des moyens techniques ainsi que des autres moyens existants s’avère indispensable.

Section I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES

Le renforcement des moyens techniques reviendrait pour l’Administration


fiscale non seulement à opérer des réformes nécessaires afin d’étoffer et d’assainir
le fichier des contribuables des Directions Régionales, mais aussi à prendre
mesures pour stabiliser les réseaux informatiques et électriques.

Paragraphe I: Nécessité d’étoffer et d’assainir le fichier de la


DRAN IV

Pour étoffer le fichier de la DRAN IV, la prise d’un certain nombre de


mesures pourraient être bénéfique au contrôle fiscal, et espérer son réel impact dans
la réalisation des objectifs de recettes de la DRAN IV. Lesdites mesures passent
nécessairement par le rehaussement du nombre de contribuables rattachés aux
Directions Régionales en générale et à la DRAN IV en particulier. En effet, il avait
été mentionné dans le chapitre précédent que la création des Centres des Moyennes
Entreprises (CME) a eu pour conséquences de dépouiller considérablement le
fichier des contribuables rattachés à la DRAN IV. Le rehaussement du nombre des
contribuables des Directions Régionales, consisterait à piocher certains
contribuables relevant du RNI et rattachés aux CME. De façon pratique, il
consisterait pour l’Administration fiscale de prendre des mesures juridiques et
réglementaires afin de permettre aux Directions Régionales d’être rattachées par les
contribuables relevant du régime du RNI dont le chiffre d’affaires n’excède pas la

48
somme de 1 000 000 000 de francs CFA. Cela impliquerait que les contribuables
dont les chiffres d’affaires situés entre 1 000 000 001 et 3 000 000 000 de francs
CFA resteraient rattachés aux CME. Ladite mesure aurait pour double avantage,
non seulement d’étoffer le fichier des contribuables rattachés aux Directions
Régionales, mais aussi et surtout de rationaliser le fichier des contribuables
rattachés aux CME. De plus, les Directions Régionales qui en application de cette
mesure se retrouveraient avec un nombre considérable de contribuables devraient
bénéficier de la création d’une nouvelle Brigade Régionale de contrôle fiscal.
Toutes ces mesures auraient pour avantage de rehausser le taux de couverture du
contrôle fiscal sur le territoire national.

Quant à l'assainissement du fichier, il devrait appeler la collaboration


inévitable des services du cadastre et d'assiette. En effet l’apport de ces services
serait très bénéfique dans la mesure où il pourrait permettre aux services chargés du
contrôle fiscal de localiser et d’indiquer le statut les contribuables devant être
contrôlés. De plus, il faudrait songer à mettre en place des procédures
contraignantes pour lutter contre le phénomène de cessations de fait et de
cessations fictives suivies de nouvelles créations. Cette mesure devrait
principalement cibler certaines catégories de contribuables, en particulier les
prestataires de services.

Ces différentes mesures pourraient être avantageuses pour l'Administration


fiscale, car elles lui donneraient une plus grande marge de manœuvre.

49
Paragraphe II: Nécessité de stabiliser les réseaux
informatiques et électriques

Il serait judicieux de résorber le problème de coupures intempestives de


courant ainsi que ceux récurrents de réseaux informatiques. En ce qui concerne les
interruptions intempestives d’électricité, il faudrait insister sur la nécessité
d’installer un groupe électrogène sur le site abritant les services de la DRAN IV.
Cette fourniture continue en électricité pourrait être bénéfique aux activités des
services notamment ceux dédiés au contrôle fiscal. Dans la même veine, la
nécessité de trouver une solution définitive aux problèmes de réseaux
informatiques s’avèrerait très salutaire. Cette mesure consisterait à améliorer la
capacité du réseau informatique et la connexion par l'acquisition de matériels de
dernière génération adaptée aux exigences nouvelles liées au déploiement et à la
généralisation de SIGICI. Cela contribuerait à donner un coup d’accélérateur aux
performances de la Brigade Régionale ainsi que des cellules CSP de la DRAN IV.

Le renforcement des moyens techniques est indispensable pour se doter


d’une administration fiscale performante, cela nécessite un élargissement du fichier
de la DRAN IV et une stabilité des réseaux informatique et électrique. Toutefois,
les autres moyens dont dispose la DRAN IV devraient également être renforcés.

Section II: RENFORCEMENT DES AUTRES MOYENS

Le renforcement des autres moyens de la DRAN IV passe obligatoirement


par le renforcement des moyens humains ainsi que des moyens matériels.

50
Paragraphe I: Renforcement des moyens humains

Du point du renforcement des moyens humains, l'accent devrait être mis sur
l'augmentation des effectifs et sur la formation et l'encadrement des agents.

A. Augmentation des effectifs du personnel

La pratique du contrôle fiscal au sein de la DRAN IV se heurte à une


difficulté majeure, le manque de personnel de qualité. Il avait été relevé en amont
que le personnel dédié au contrôle fiscal était quantitativement et qualitativement
insuffisant. Pour résoudre ce problème il serait souhaitable non seulement de
recruter du personnel, mais aussi et surtout de privilégier les recrutements via
l'ENA afin de doter ces services d’agents ayant reçu une formation de qualité. De
plus, il serait bénéfique de réorganiser la répartition du personnel en hiérarchisant
les fiches de tâches au niveau des Brigades de contrôle, afin d'y intégrer des
catégories inférieures tels que les B et les C, qui seront affectés aux travaux
préparatoires de contrôles. Toute chose qui aurait pour avantage de décharger les
agents vérificateurs afin que ces derniers puissent exclusivement s’adonner à la
vérification de comptabilité.
Augmenter l’effectif du personnel pourrait se traduire également par la
création des brigades régionales d'enquête et d'analyse-risque dont les compétences
se limiteraient aux territoires régionaux. En effet, la Direction des Enquêtes, du
Renseignement et de l’Analyse-Risque (DERAR) est compétente sur toute
l’étendue du territoire national. Ce qui occasionne une forte centralisation de ces
actions, toute situation qui à la longue pourrait entraîner leur inefficacité dans la
mesure où elle pourrait ne plus répondre aux nombreuses sollicitations. La
déconcentration de cette Direction, constituerait dès lors un avantage non
seulement pour ses agents, mais également pour ceux des Direction Régionales.

51
L’avantage de cette création au sein de la DRAN IV se traduirait par
l’augmentation qualitative du personnel.
Le renforcement des effectifs des agents dédiés au contrôle apparaît très
bénéfique pour la DRAN IV. Cependant, il ne faudrait pas perdre de vue que la
formation et l'encadrement des agents sont également d’une importance capitale.

B. Formation et encadrement des agents

L’Administration fiscale ivoirienne consciente du fait qu’un agent des


Impôts mal formé est un danger pour la Nation, a déjà pris certaines mesures pour
pallier à cela. Cependant, lesdites mesures déjà existantes devraient être renforcées
par l’institution de plans de formations continues des agents dédiés au contrôle
dans l'optique du renforcement de leurs capacités aussi bien en matière de contrôle
des droits d'enregistrement et des actes domaniaux qu’en matière informatique
(EXCEL Avancé), surtout pour le contrôle des comptabilités informatisées. A cela,
il serait bénéfique d’assurer la formation continue des agents de recouvrement et
particulièrement ceux en charge des créances issues des contrôles. Il ne serait pas
anodin d’instituer une formation systématique des vérificateurs sur les nouvelles
dispositions contenues dans les annexes fiscales en insistant sur les exposés des
motifs ayant prévalu à l'adoption des nouveaux textes.
Tout agent des Impôts devrait véritablement s’impliquer dans les tâches qui
lui sont confiées. Cette implication des agents passe nécessairement par des actions
de la Direction Générale des Impôts qui sont, entre autres, la définition d’un profil
de carrière spécifique pour les vérificateurs et enquêteurs, l’établissement
d’objectifs individuels et l’organisation au plan local de cérémonies de récompense
des agents les plus performants. Pour ce faire, la définition d’indicateurs de
performance des services et des agents de contrôle devrait être envisagée. Toutes

52
ces actions auraient pour avantage de non seulement motiver mais aussi de stimuler
une saine émulation des agents, entraînant du coup une amélioration des recettes
issues des services de contrôle.
Les mesures à prendre pour améliorer les ressources humaines de la DRAN
IV ainsi égrenée, il faut dès à présent mettre l’accent sur les moyens matériels.

Paragraphe II: Renforcement des moyens matériels

Les services de la DRAN IV ne sont pas que seulement dépourvus en


personnels. Ils souffrent également de problèmes matériels qui constituent de
véritables obstacles à la mise en œuvre du contrôle fiscal. Ces difficultés
matérielles mériteraient d'être résorbées.
En effet, Il apparaît évident de résoudre le problème de mobilité des agents
commis à la tâche de contrôle. Et cela passe nécessairement par la dotation de la
Brigade Régionale de Contrôle de la DRAN IV de véhicules de liaison qui de
préférence devraient exclusivement être de type 4X4, car mieux adaptés à la qualité
des voies de sa zone de compétence. En effet, en matière de contrôle externe le
véhicule de service estampillé de la plaque d’immatriculation administrative
impose beaucoup plus de respect et de considération de la part des contribuables
visités. A défaut, la DGI devrait songer à traiter de façon égalitaire tous les
vérificateurs d’Abidjan en octroyant également des indemnités kilométriques à
ceux des Brigades Régionales. Cette mesure viendrait à coup sûr, appuyer celle
déjà existante qui n’est autre que la dotation en carburant des agents vérificateurs.
Cependant il faudrait veiller à ce que cette dotation soit régulière et revue à la
hausse.
En plus du problème de mobilité, il serait souhaitable d’améliorer la capacité
du réseau informatique et la connexion par l'acquisition de matériels de dernière
génération adaptée aux exigences nouvelles liées au déploiement et à la
généralisation de SIGICI. Pour y parvenir, il serait intéressant que chaque agent

53
soit doté d'un ordinateur dont la licence d'utilisation des logiciels est acquise au
moment de l'achat afin d’éviter certains désagréments. A côté de cela, il serait
opportun de pourvoir régulièrement les services de la DRAN IV, plus
particulièrement celles de la Brigade Régionale et les cellules CSP, en fourniture de
bureau de qualité et en nombre suffisant.
Les services en charge du contrôle de la DRAN IV pourraient valablement
mener à bien leurs missions et voir leurs performances décupler si les mesures
préconisées ci-avant voient le jour. Toutefois, ces mesures devraient être
accompagnées d’autres visant à sensibiliser les contribuables et à former les agents
de la Direction Générale des Impôts.

Chapitre II: SENSIBILISATION DES CONTRIBUABLES ET


FORMATION DES AGENTS DE LA DGI

La réticence des populations à l'impôt, et plus précisément leur manque de


coopération aux contrôles fiscaux, est étroitement liée à leur manque de
connaissance des règles fiscales et à leur incivisme. Dans ce cadre, il est nécessaire
de mettre en place un plan spécial de promotion du civisme fiscal.

Section I: SENSIBILISATION ET EDUCATION DES


CONTRIBUABLES

Il est communément admis qu'un impôt bien compris est mieux accepté et se
paie plus aisément. Toutefois, les différents efforts de communication, de
sensibilisation, de formation et d'éducation des citoyens initiés par la Direction
Générale des Impôts au niveau national, ne semblent pas encore donner de résultats
au sein de la DRAN IV. Il serait donc nécessaire de prévoir un plan spécial de
sensibilisation et de formation pour cette partie du territoire de compétence de la
DGI.

54
Paragraphe I: Sensibilisation du contribuable

Réalité ou mauvaise foi ? De toute évidence, l'action s'impose. Il


conviendrait dès lors de renforcer les actions nationales par une sensibilisation de
proximité, et ce, par les médias de proximité et par les leaders d'opinion et de
communautés.

A. Utilisation des médias nationaux

Il est bon de souligner que la promotion de la culture fiscale passe


nécessairement par des campagnes d’information et de sensibilisation à grande
échelle. La Direction Générale des Impôts fourni déjà d’énormes efforts allant dans
ce sens, à travers la production d’émissions télévisée « L’impôt et vous » et
radiophonique « Le maquis des Impôts ». Ces émissions sont diffusées sur des
canaux qui couvrent toute l’étendue du territoire national et s’adressent aux
citoyens. Cependant, ces diffusions ne bénéficient pas d’un fort taux d’audience.
Pour pallier à cela, il serait ingénieux de revoir ces productions en les adaptant à
l’air du temps afin que les plus jeunes s’y intéressent. Une autre solution serait de
produire des prêt-à-diffuser de courte durée afin de les diffuser avant et pendant les
émissions radio-télévisées à forte audience tels que les événements sportifs.

Par ailleurs, il faut souligner que l’espace audiovisuel a été libéralisé,


cela a eu pour conséquence de faire baisser considérablement le taux d’audience
des chaînes nationales. Du coup, pour s’assurer de toucher de larges couches de la
population, l’association des chaînes dites privées serait la bienvenue. Ainsi, l’État
de Côte d’Ivoire pourrait-il, à travers ces canaux, assurer la diffusion des spots de
sensibilisation sur la nécessité du paiement de l’impôt et les effets néfastes de la
fraude fiscale sur l’économie ivoirienne. Enfin, la Direction Générale des Impôts

55
devrait songer à la production d’une série télévisée de sensibilisation impliquant les
acteurs en vogue, à l’image de la série « SIDA dans la cité » qui avait marqué les
esprits dans les années 90.

Ces mesures qui pour la plupart, seraient très coûteuses sont du ressort du
Pouvoir Public par le biais de la Direction Générale des Impôts. La DRAN IV ne
disposant pas de moyens conséquents pourrait quant à elle se charger de la
sensibilisation de proximité.

B. Utilisation de politiques de proximité

Malgré la vaste campagne nationale de sensibilisation menée par


l’Administration fiscale, les contribuables persistent dans leur refus de souscrire à
leurs obligations fiscales et à répondre aux convocations de l’Administration. Du
coup, l’utilisation des médias de proximité s’avérerait être l’option idéale, car plus
suivis par les populations locales. La DGI par le biais de la DRAN IV pourrait donc
se servir de ces médias pour atteindre le maximum de contribuables. Toute chose
qui lui permettrait de concevoir des émissions périodiques ayant pour but
d'informer et de sensibiliser les populations ainsi que les contribuables sur leurs
obligations, mais aussi sur les sanctions encourues en cas de non-respect de ces
obligations. Ces émissions, pour toucher une large couche de la population,
devraient être diffusées, soit en français accessible, soit en langues communautaires
les plus représentatives du territoire fiscal de la DRAN IV.

L’autre politique de proximité consisterait à envisager l'organisation de


journées portes ouvertes à l'intention des contribuables et de tous les opérateurs du
secteur informel. Ces journées constitueraient un cadre idéal d’échanges avec les
contribuables, dans la mesure où ces derniers pourront poser toutes leurs

56
préoccupations. Cela aurait pour avantage de briser le mur de méfiance qui existe
entre les deux parties. Pour y parvenir, il serait judicieux de doter le bureau accueil
de moyens conséquents afin qu’il continue de mener convenablement la mission
d’information qui lui est confiée. Outre les journées portes ouvertes, la DRAN IV
devrait également avoir recours aux caravanes mobiles de sensibilisation afin de se
rapprocher encore plus de la population.

Cette initiative serait certainement en mesure d'atteindre un grand nombre de


contribuables. Cependant, elle n'est pas suffisante. Il serait donc souhaitable songer
à renforcer l’éducation fiscale des contribuables.

Paragraphe II: Éducation fiscale des Contribuables

L'éducation fiscale fait partie des compétences nécessaires pour préparer le


milieu social à l'acceptation de l'impôt et à la facilitation de la mise en œuvre des
actions de l'administration fiscale. Cela est d'autant nécessaire qu'à la DRAN IV,
malgré la pluralité des publications disponibles, le niveau d'instruction général des
populations ne permet pas une compréhension adéquate des concepts
fondamentaux de l'impôt et de sa finalité, ainsi que des obligations et des
procédures fiscales. Il est donc essentiel que l'Administration mette en place des
moyens importants pour la formation des contribuables, notamment des Centres de
Gestion Agrées (CGA).

A. Éducation à la notion de l'impôt et de sa finalité

Il est déplorable de constater que certains contribuables pensent à tort que les
agents du fisc collectent l'impôt pour le compte de la DGI afin d’être redistribué
entre les agents. De telles pensées renforcent la nécessité de l'éducation des
contribuables. Il faut donc relever que la manière de penser l’impôt par le

57
contribuable joue un rôle déterminant dans son acceptation ou son rejet. L’impôt ne
devrait plus être perçu comme une charge, mais considéré comme un devoir
citoyen. Parvenir à un tel résultat consisterait à prendre les mesures suivantes :
améliorer la pédagogie de l’impôt, rendre accessible la fiscalité aux assujettis par la
simplification, la transparence et l’uniformisation des procédures fiscales et
accorder des récompenses au contribuable ayant l’habitude d’adopter un
comportement fiscal civique.

Il serait peu judicieux de parler d'éducation fiscale sans prendre en compte


les générations futures. En effet, la perception de l’impôt comme un devoir citoyen
ainsi que sa finalité devrait être enseignée aux plus jeunes, afin que ceux-ci ne le
perçoivent pas, dans le futur, comme une charge à laquelle ils devraient se
soustraire. Pour y parvenir, la DGI devrait nouer de solides partenariats avec le
Ministère de l’Éducation Nationale à travers le slogan : « l'éducation fiscale pour
sensibiliser les contribuables actuels et potentiels ainsi que les générations futures
». Ces partenariats devraient aboutir à l’institution de cours et à la production de
manuels scolaires illustrés, essentiellement dédiés à l’impôt. Cette mesure
permettrait aux plus jeunes de se familiariser avec la fiscalité, ce qui pourrait
favoriser l'adoption de comportements civiques à l'avenir.

Il est indéniable que l'éducation fiscale peut aider à promouvoir le civisme


fiscal. Cependant il convient de souligner l'importance de la formation des
contribuables à leurs obligations ainsi qu'aux différentes procédures.

B. Formation aux obligations et aux procédures

La DRAN IV se situe dans un environnement où la plupart des contribuables


n'ont pas les moyens de bénéficier de l’assistance d’experts en fiscalité. C’est donc

58
la raison de leur ignorance des obligations et des procédures fiscales. Dans ces
conditions, pour que le contrôle fiscal puisse porter ses fruits, il faudrait que des
mesures soient prises. Il s’agirait dans la mesure du possible de procéder à la
formation des contribuables sur les obligations et les procédures fiscales. En effet,
l’ignorance de ces obligations et procédures entrave fortement l’exécution des
actions de l’Administration fiscale notamment le contrôle fiscal. Les agents du fisc
devraient donc consacrer beaucoup de temps à donner des explications aux
contribuables qu’ils reçoivent afin que ceux-ci soient mieux éclairés et moins
réticents à accomplir leurs devoirs fiscaux.

La formation des contribuables passerait également par l’édition de manuels,


illustrés et rédigés dans un français accessible à tous, destinés aux contribuables.
Ces manuels à l’instar du « budget citoyen » produit annuellement par la Direction
Générale du Budget, devraient être gratuitement mis à la disposition des
contribuables et comporter l’essentiel des obligations et des procédures fiscales.
Les contribuables pourraient ainsi, sans fournir assez d’effort intellectuel, se
familiariser aux différents concepts fiscaux et mieux comprendre leur nécessité.
Cette situation serait bénéfique pour l’Administration fiscale qui pourrait réaliser
ces objectifs de recouvrement car disposant de contribuables plus aptes à payer
leurs impôts.

Au total, le manque d'informations et de formation pousse certains


contribuables à faire preuve d’incivisme fiscal. Pour y remédier, il est donc
impérieux de faire la promotion du civisme fiscal. En complément des efforts de
sensibilisation et de formation, il est essentiel de renforcer les actions de
l'Administration.

59
Section II: RENFORCEMENT DES ACTIONS DE
L'ADMINISTRATION

Renforcer les actions de l’Administration, revient à renforcer d’une part les


actions du pouvoir public et d’autre part ceux liaisons fonctionnelles de la DRAN
IV.

Paragraphe I: Renforcement des actions du pouvoir public

Un nombre important de contribuables des zones couvertes par la DRAN IV


ne trouvent pas d’intérêt à accomplir leur devoir fiscal. L’argument le plus
généralement avancé est qu’ils ne bénéficient pas des retombés de l’impôt qu’ils
payent. En effet, l’insuffisance et l’état de dégradation des infrastructures de base
dans cette commune leur donnent souvent raison. Les pouvoirs publics devraient
donc songer, à travers un vaste programme d’investissement social, d’une part à
doter les populations de cette zone d’infrastructures et d’autre part à réhabiliter
celles déjà existantes, mais présentant un état de vétusté avancé. Cette situation
permettrait au pouvoir public de gagner les cœurs de ces populations et de les
rendre réceptifs au paiement de leurs impôts.

En outre, d’autres difficultés notamment les problèmes de viabilisation,


d'assainissement, d’insalubrité, d'électrification et de maux divers sont récurrents
dans ces zones. Elles sont à la base d’énormes manques à gagner pour les
contribuables et par ricochet pour l’Administration Fiscale. Il serait alors bénéfique
pour l’État ivoirien de prendre des mesures pour résoudre les problèmes que vivent
les contribuables au quotidien. Ces derniers sentiraient ainsi l’intérêt que leur
portent les Pouvoirs publics, à leur tour, ils leur renverraient l’ascenseur en se

60
sentant plus concernés par la chose publique. Cela aussi serait un stimulant du
civisme fiscal des moins nantis.

Dans le cas où les capacités de la DRAN IV seraient renforcées et que les


pouvoirs publics joueraient pleinement leur rôle, il serait impensable que la
collaboration entre les services de la DRAN IV ne soit pas effective.

Paragraphe II: Renforcement des liaisons fonctionnelles

Le renforcement des liaisons fonctionnelles au sein de la DRAN IV devrait


se matérialiser par une franche collaboration entre les services chargés de contrôle
fiscal et les autres services de ladite Direction. Ladite collaboration permettrait à
ces services de bénéficier des informations recueillies pendant les opérations
périodiques de recensement menées sur le terrain afin d’élargir l’assiette fiscale.
Cette situation aurait pour double effets d’étoffer le tissu fiscal et d’assainir le
fichier à travers la prise en compte de nouveaux contribuables ainsi que la
suppression de ceux ayant cessé. De plus, les agents de la Brigade Régionale en
charge de la Vérification de Comptabilité et ceux des services d’assiette compétents
pour les contrôles sur pièces devraient mutualiser leurs expériences afin d’être plus
efficace lors des contrôles. Par ailleurs, s’il est vrai que le renforcement des
contrôles s’avère nécessaire, il n’en demeure pas moins qu’une augmentation
quantitative et qualitative de l’effectif des agents qui s’y adonnent soit essentielle.

En ce qui concerne la collaboration avec les services de recouvrement, Elle


devrait également se matérialiser par un échange d’informations. En effet, la
Brigade Régionale et les Cellules CSP des services d’assiette devraient fournir à la
recette les données nécessaires à la localisation des contribuables ayant fait l’objet
de notification définitive de redressement. Il s’agit notamment d’intensifier la

61
transmission des fiches de solvabilité des contribuables contrôlés aux services de
recouvrement. Ces données pourraient aider à mener les différentes procédures de
recouvrement jusqu’à leur terme. Une telle situation serait bénéfique aux différents
services impliqués qui atteindraient à coup sûr les objectifs qui leur seraient
assignés.

62
CONCLUSION

63
En définitive, le contrôle fiscal est le moyen utilisé par l’Administration
fiscale, pour s’assurer que les contribuables ont correctement effectué leurs
déclarations. Tout comme l’Impôt proprement dit, il est basé sur un cadre juridique
avec des règles de procédures qui garantissent les droits des contribuables.

Par ailleurs, il existe plusieurs types de contrôle regroupés en deux grandes


catégories qui sont les contrôles internes et les contrôles externes. Les contrôles
internes se composent de contrôles sur pièces et de la vérification approfondie de la
situation fiscale d’ensemble, tandis que les contrôles externes comprennent les
vérifications de comptabilité, qu’elles soient générales ou ponctuelles. Le point
commun de tous ces types de contrôle est qu’ils obéissent chacun à des procédures
qui leur sont particulières et dont le respect s’impose sous peine de les voir annuler.

Corollaire du système déclaratif pour lequel a opté l’Administration fiscale


ivoirienne, le contrôle fiscal est le procédé auquel la Brigade Régionale de Contrôle
et les cellules CSP des Services d’Assiette des Impôts Divers de la DRAN IV ont
recours pour déceler et sanctionner les contribuables indélicats. Cependant, force
est de constater qu’il ne répond toujours pas aux attentes qui sont de rehausser
significativement les recouvrements de ladite Direction Régionale. Cela s’explique
par le fait que plusieurs maux constituent des entraves aux efforts fournis par ces
services dédiés au contrôle fiscal. Ces difficultés qui ont pour effet de réduire les
capacités desdits services, se résument en deux grands points qui sont d’une part
l’incivisme fiscal du contribuable et d’autre part le déficit de moyens de diverses
natures des services en question. Il serait donc opportun de trouver des solutions
nécessaires pour résoudre les problèmes qui entravent la pratique du contrôle fiscal
au sein de la DRAN IV.

64
Il est bon de noter que de nos jours, les pouvoirs publics ont régulièrement
recours aux recettes fiscales pour financer leurs projets de développement. Cela
dénote du rôle important que joue la collecte des impôts dans la mobilisation
globale des ressources de l’État. Cependant, certains facteurs constituent un frein
au rendement optimal des recouvrements fiscaux. Il s’agit notamment de l’absence
de civisme fiscale des contribuables matérialisée par une forte progression de la
fraude et l’évasion fiscale. Des mesures idoines devraient être prises pour remédier
à ces maux qui impactent négativement la mobilisation des ressources fiscales.
Notre présente analyse a montré que ces mesures devraient mettre l’accent d’une
part sur la promotion du civisme fiscal au sein de la population et d’autre part sur le
renforcement des capacités de la Direction Générale des Impôts, plus
particulièrement de la DRAN IV.

Tout cela pourrait être bénéfique à l’Administration fiscale, qui verrait à la


longue ses recettes s’accroître considérablement, aidée en cela par la disparition du
mur de méfiance qui existerait entre elle et la population. Les agissements négatifs
des contribuables vis-à-vis de fisc devraient dès lors, donner lieu à une étude
approfondie devant permettre de mieux cerner la psychologie du contribuable de la
commune de Yopougon afin d’y remédier durablement.

65
ANNEXES

66
LISTE DES ANNEXES

Annexe I : Exemple de demande de renseignements et d’éclaircissements


(page 13)

Annexe II : Exemple d’avis de passage conformément au droit de


communication (page 14)

Annexe III : Exemple d’avis de vérification générale (page 14)

Annexe IV : Imprimé de procès-verbal de première intervention sur place


(page 15)

Annexe V : Tableau de synthèse des délais d’engagement, de présence et de


notification (page 16)

Annexe VI : Tableau de rappels sur les procédures de redressement (page


18)

Annexe VII : Exemple de notification provisoire de redressement (désormais


jointe en annexe dans le SIGICI sous l’appellation de motivation
de notification provisoire de redressement) (page 18)
Annexe VIII : Exemple de notification définitive de redressement version
SIGICI (page 19)

Annexe IX : Tableau synoptique des intérêts de retard, majorations et


quelques amendes usuelles (page 20)

67
BIBLIOGRAPHIE
I - TEXTES LÉGISLATIFS
- Constitution 2016 de la troisième République de Côte d’Ivoire.
- Code Général des Impôts, Abidjan, Les publications de la DGI, 2023.
- Livre de procédures Fiscales, Abidjan, Les Publications de la DGI, 2023.
- Décret n° 2021-800 du 8 décembre 2021 portant organisation du Ministère
du Budget et du Portefeuille de l’État.
- Décision N° 1964/SEPMBPE/DGI/DRHF/DVFN/KS du 11 Mai 2018
- Doctrine fiscale, Abidjan, Les Publications de la DGI, 2018.

II - MÉMOIRES, THÈSES ET RAPPORTS


- DIALLO Ibrahim, La problématique du contrôle fiscal des prix de transfert,
Mémoire de fin de cycle, Abidjan, ENA, Cycle Supérieur Impôts, 2012.
- ABRE Aminata épse FOFANA, La contribuable enquêtes fiscales à
l’amélioration des contrôles fiscaux, Mémoire de fin de cycle, Abidjan,
ENA, Cycle Supérieur Impôts, 2005.
- OULOUA Meschar Konan Kpandji, Le contrôle fiscal des prix de transfert
dans la perspective d’une optimisation des recettes fiscales en Côte d’Ivoire,
Mémoire de fin de cycle, Abidjan, ENA, Cycle Supérieur Impôts, 2022.
- DIET Thymbo Yolande, Exercice du droit de communication : quelle
efficacité en matière de contrôle fiscal ? Mémoire de fin de cycle, Abidjan,
ENA, Cycle Moyen-Supérieur Impôts, 2007.
- BOUAKI Koffi Bouattian, L’impact des actions particulières dans la
réalisation des objectifs de recettes : de la DRAN II, Mémoire de fin de
cycle, Abidjan, ENA, Cycle Moyen-Supérieur Impôts, 2016.

68
- TAHAR Amor Hadj, Les prérogatives de l'administration fiscale lors du
contrôle, Mémoire pour l'obtention du Mastère en Droit Public et du
Commerce International, Université de Sfax, 2008.

III - OUVRAGES DE SPÉCIALITÉ


- MOUZON Rémi, Le contrôle fiscal des sociétés, Paris, Édition Litec, 1990,
226 pages.
- GUIDET Pierre-Emmanuel, Vadémécum Contrôle fiscal 2020, Arnaud
Franel Editions, 2020, 150 pages.
- TAOUAB Omar, Le Contrôle fiscal au Maroc, Connaissances & Savoirs,
2016, 201 pages.
- RICOU Benjamin, Droit des procédures fiscales, Ellipses, 2022, 526 pages.
- BOUVIER Michel, Introduction au droit fiscal général et à la théorie de
l'impôt, 10e édition, LGDJ, 2010, 316 Pages.
- THIERRY Lambert, Contrôle Fiscal, 1ère édition, Droit et Pratique, 1991.
- DEBAT Olivier, SERLOOTEN Patrick, Droit fiscal des affaires, 19e édition,
Dalloz, 2020-2021, 915 pages.

IV- SÉMINAIRES, TRAVAUX DE REFLEXION, COLLOQUES


- Bulletin du contrôle fiscal année 2022.
- Séminaire sur l’Optimisation du contrôle fiscal, 2022, Abidjan.
- Rapports annuels d’activités 2020, 2021 et 2022 de la Direction Régionale
d’Abidjan Nord IV.
- Rapports annuels d’activités 2020, 2021 et 2022 de la Brigade Régionale de
Contrôle de la DRAN IV.

69
- Rapports annuels d’activités 2020, 2021 et 2022 des Services d’Assiette des
Impôts Divers (SAID) de Yopougon 1 et Yopougon 2.
- Rapports annuels d’activités 2020, 2021 et 2022 des Recettes des Impôts
Divers (RID) de Yopougon 1 et Yopougon 2.

V - OUVRAGES GÉNÉRAUX
- Robert Paul, Le Nouveau Petit Robert de la langue française, Dictionnaire le
Robert, 2007, 2837 pages.
- Robert Paul, Dictionnaire des synonymes, nuances et contraires, Dictionnaire
le Robert, 2005, 1260 pages.

VI - WEBOGRAPHIE OU SITES INTERNET


- https://www.cadplus.fr/post/contr%C3%B4le-fiscal-quelles-garanties-pour-
le-contribuable.
- https://www.memoireonline.com/03/12/5513/Les-effets-de-lincivisme-fiscal-
sur-la-mobilisation-des-ressources-fiscales-locales-cas-de-la-co.html#fn43.
- https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2012-4-
page-1043.htm&wt.src=pdf.

70
TABLES DES MATIÈRES
DEDICACES...................................................................................................................................I
REMERCIEMENTS......................................................................................................................II
AVANT-PROPOS.........................................................................................................................III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS.....................................................................................................IV
SOMMAIRE...................................................................................................................................V
INTRODUCTION...........................................................................................................................1
Partie I: GÉNÉRALITÉS SUR LE CONTRÔLE FISCAL.......................................................4
Chapitre I: FONDEMENTS, FINALITES ET TYPOLOGIE DU CONTRÔLE
FISCAL…………………………………………………………………………………………5
Section I: FONDEMENTS ET FINALITES DU CONTRÔLE FISCAL...........................5
Paragraphe I: Fondements du contrôle fiscal......................................................................5
A. Fondements constitutionnels...................................................................................5
B. Fondements législatifs et réglementaires................................................................5
Paragraphe II: Finalités du contrôle fiscal..........................................................................6
A. Garantie de l’égalité devant l’impôt.......................................................................6
B. Finalités budgétaires, dissuasive et répressive........................................................6
Section II: TYPOLOGIE DE CONTRÔLE FISCAL...........................................................7
Paragraphe I: Contrôle de cabinet.......................................................................................7
A. Contrôle sur Pièces (CSP).......................................................................................7
a. Contrôle formel.......................................................................................................8
b. Le contrôle sur pièces proprement dit.....................................................................8
B. Vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble des personnes
physiques...........................................................................................................................9
Paragraphe II: Contrôles externes.......................................................................................9
A. Vérification ponctuelle de comptabilité..................................................................9
B. Vérification générale de comptabilité...................................................................10
Chapitre II: MISE EN ŒUVRE DU CONTRÔLE FISCAL...........................................11
Section I: CONTRÔLE FISCAL AU SEIN DE LA DRAN IV........................................11
Paragraphe I: Contrôle sur pièces (CSP)..........................................................................11
A. Étendue du CSP....................................................................................................11
a. Personnes soumises au CSP..................................................................................11
b. Documents soumis au CSP...................................................................................12
c. Périodes soumises à contrôle................................................................................12
d. Autres caractéristiques et limites du CSP.............................................................12
B. Moyens d’investigation.........................................................................................13
a. Demande de renseignements, d’éclaircissements ou de justifications.................13
b. Droit de communication.......................................................................................14
Paragraphe II: Vérification générale de comptabilité.......................................................14
A. Avis de vérification et première intervention sur place........................................14

71
a.
Avis de vérification...............................................................................................14
b.
Première intervention sur place............................................................................15
B. Déroulement du contrôle et limites.......................................................................16
a. Déroulement de la vérification de comptabilité....................................................16
b. Délai de reprise et limites.....................................................................................16
Section II: PROCEDURE DE REDRESSEMENT, SANCTIONS ET RECOURS...........17
Paragraphe I: Procédure de redressement.........................................................................17
A. Procédure de droit commun..................................................................................18
a. Notification provisoire de redressement...............................................................18
b. Notification définitive de redressement................................................................19
B. Procédures d’office...............................................................................................19
a. Taxation d’office...................................................................................................19
b. Rectification d’office............................................................................................20
c. Évaluation d’office...............................................................................................20
Paragraphe II: Sanctions et recours..................................................................................20
A. Sanctions...............................................................................................................20
a. Sanctions fiscales..................................................................................................20
b. Sanctions pénales..................................................................................................21
B. Recours.................................................................................................................21
a. Recours contentieux..............................................................................................21
b. Recours gracieux...................................................................................................22
Partie II: ANALYSE DE L'APPORT DU CONTROLE FISCAL DANS L'ATTEINTE DES
OBJECTIFS DE RECETTES DE LA DRAN IV........................................................................23
Chapitre I: ORGANISATION DU CONTRÔLE AU SEIN DE LA DRAN IV............24
Section I: MOYENS DE CONTRÔLE ET LEUR FONCTIONNNEMENT...................24
Paragraphe I: Moyens de contrôle....................................................................................24
A. Moyens organiques...............................................................................................24
B. Moyens d’action...................................................................................................25
Paragraphe II: Fonctionnement des organes de contrôle..................................................26
A. Élaboration du Programme...................................................................................26
B. Mise en œuvre du Programme..............................................................................27
Section II: RÉSULTATS DU CONTRÔLE FISCAL........................................................29
Paragraphe I: Réalisations des services de contrôle.........................................................29
A. Réalisations de la Brigade Régionale...................................................................30
B. Réalisations des cellules CSP...............................................................................31
Paragraphe II: Réalisations des recettes............................................................................33
A. État de réalisation des recettes globales sur les prévisions de la DRAN IV de
2020 à 2022......................................................................................................................33
B. Contribution du contrôle fiscal aux réalisations des actions particulières............34
Chapitre II: LES LIMITES DU CONTRÔLE FISCAL...................................................37
Section I: DIFFICULTÉS TECHNIQUES........................................................................37
Paragraphe I: Difficultés liées au fichier des contribuables.............................................37

72
A. Pauvreté du fichier des contribuables...................................................................37
B. Fichier des contribuables pas assaini....................................................................38
Paragraphe II: Difficultés liées aux installations techniques............................................39
A. Limite liée au réseau informatique.......................................................................39
B. Limite liée au réseau électrique............................................................................40
Section II: DIFFICULTES HUMAINES ET MATERIELLES.........................................40
Paragraphe I: Difficultés d’ordre humain.........................................................................41
A. Déficit de personnel..............................................................................................41
B. Incivisme fiscal des contribuables........................................................................42
Paragraphe II: Difficultés matérielles...............................................................................43
A. Absence de véhicule de liaison.............................................................................43
B. Insuffisance du matériel informatique..................................................................44
Partie III: SUGGESTIONS POUR UN CONTROLE FISCAL EFFICIENT......................45
Chapitre I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES ET DES MOYENS
EXISTANTS DU CONTRÔLE FISCAL...............................................................................46
Section I: RENFORCEMENT DES MOYENS TECHNIQUES......................................46
Paragraphe I: Nécessité d’étoffer et d’assainir le fichier de la DRAN IV........................46
Paragraphe II: Nécessité de stabiliser les réseaux informatiques et électriques...............47
Section II: RENFORCEMENT DES AUTRES MOYENS................................................48
Paragraphe I: Renforcement des moyens humains...........................................................48
A. Augmentation des effectifs du personnel..............................................................48
B. Formation et encadrement des agents...................................................................49
Paragraphe II: Renforcement des moyens matériels.........................................................50
Chapitre II: SENSIBILISATION DES CONTRIBUABLES ET FORMATION DES
AGENTS DE LA DGI..............................................................................................................52
Section I: SENSIBILISATION ET EDUCATION DES CONTRIBUABLES................52
Paragraphe I: Sensibilisation du contribuable..................................................................52
A. Utilisation des médias nationaux..........................................................................52
B. Utilisation de politiques de proximité...................................................................54
Paragraphe II: Éducation fiscale des Contribuables.........................................................55
A. Éducation à la notion de l'impôt et de sa finalité..................................................55
B. Formation aux obligations et aux procédures.......................................................56
Section II: RENFORCEMENT DES ACTIONS DE L'ADMINISTRATION..................57
Paragraphe I: Renforcement des actions du pouvoir public.............................................58
Paragraphe II: Renforcement des liaisons fonctionnelles.................................................59
CONCLUSION..............................................................................................................................60
ANNEXES.....................................................................................................................................63
BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................65
TABLES DES MATIÈRES..........................................................................................................68

73
Corollaire du système déclaratif, le contrôle fiscal est le moyen dont dispose
la Direction Générale des Impôts (DGI) pour s’assurer que le contribuable a
régulièrement souscrit ses déclarations. Il est d’autant plus important que l’enjeu au
sein de la Direction Régionale Abidjan Nord (DRAN) IV, est de jauger son apport
au niveau du recouvrement des recettes fiscales, à travers la réflexion suivante :
« L’impact du contrôle fiscal dans la réalisation des objectifs de recettes : cas de la
DRAN IV ». L’analyse a démontré que le rôle d’appui au recouvrement du
contrôle fiscal, l’emporte sur la finalité dissuasive. Car malgré sa mise en œuvre et
son intensification, les contribuables continuent de faire preuve d’incivisme fiscal.
Il s’avère donc nécessaire de prendre des mesures idoines pour non seulement
rehausser la couverture du contrôle fiscal, mais aussi et surtout de sensibiliser le
contribuable sur l’importance d’adopter un comportement fiscal civique.

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