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Travaux dirigés de Droit des obligations/2020-2021

Séance 6 : La formation du contrat : l’objet et la cause

• Lire les dispositions pertinentes du Code civil se rattachant au thème de la séance,


notamment les articles 1108, 1118, 1126 à 1133

Jurisprudence

-CAA, arrêt n° 102, 18 février 1977, RID 1978, 3- 4, p. 41

-CAA, arrêt n° 417, 17 juin 1977, RID 1978, 3- 4, pp. 44-45

Exercices

Exercice 1 : contrôle de connaissances

1. Distinguer cause et objet du contrat.

2. Qu’est-ce que l’objet du contrat et l’objet de l’obligation ?

3. Lecture et discussion en séance sur le contenu et les conséquences de l’article 1128 du Code
civil.

4. Toutes les choses futures peuvent-elles faire l’objet d’un contrat ?

5. Cause dans le contrat et autonomie de la volonté.

6. Quelle est votre appréhension du contenu de l’article 1133 du Code civil ?

7. Analyser les conceptions ancienne et moderne de la cause.

Exercice 2 : faire le commentaire de l’arrêt suivant : Civ, 4 décembre 1929 (A rendre)

Sur le premier et le deuxième moyen réunis :

Attendu que par contrat en date du 16 octobre 1923, C., publiciste a cédé à V., docteur en médecine,
la licence exclusive d’exploitation des marques Faid et Biorane pour produits pharmaceutiques et
méthode thérapeutique, ainsi que de la clinique Faid sise à Lille, moyennant le versement d’une
somme de 240 000 francs par an, V. s’engageant, en outre, à faire dans les journaux de Lille et de la
région au moins 6 000 francs de publicité par mois ;

Attendu que l’arrêt attaqué déclare que l’un des buts du contrat est de faire prescrire par V., docteur
en médecine, les produits dénommés Faid et Biorane ; qu’il a pour objet principal l’exploitation par
V. de la méthode Biorane ; que, d’après les prospectus répandus à foison dans le public, cette
méthode a pour effet de guérir toutes sortes de maladie ; qu’elle a été imaginée par des personnes
qui ne sont munies d’aucun diplôme médical et qu’elle paraît n’avoir aucune valeur scientifique ;
qu’il en est de même de la méthode Faid qui n’en est que l’accessoire et qui a été imaginée par C. qui
n’est pas docteur en médecine ;

Attendu que l’arrêt attaqué constate, d’autre part, qu’avant de gagner pour lui la moindre somme, V.
doit se faire remettre par ses clients, des honoraires d’au moins 28 000 francs par mois pour lui
permettre de tenir ses engagements vis-à-vis de C. ;

Attendu qu’en l’état de ses constations souveraines, la cour d’appel a pu décider, par une
interprétation de la convention, dont elle n’a point dénaturé les termes, que le contrat litigieux avait
pour objet l’exploitation des malades au moyen d’une publicité intense et par l’emploi de qualificatifs
destinés à impressionner le public ;

Attendu qu’en décidant qu’une convention ayant un tel objet était nulle comme contraire à l’ordre
public, la cour d’appel a appliqué aux faits constatés les conséquences légales qu’ils comportaient.

Attendu qu’il résulte des termes de l’article 1133 C. civ. que la cause est illicite quand elle est
contraire à l’ordre public, sans qu’il soit nécessaire qu’elle soit prohibée par la loi ; que, par suite, la
nullité du contrat litigieux pouvait être prononcée sans qu’il eût été passé en violation de l’article 16
paragraphe 3 de la loi du 30 novembre 1892 ; qu’il est dès lors sans intérêt de rechercher si la cour
d’appel a pu, dans un motif surabondant, invoquer une violation de ce texte de loi ; d’où il suit que
les moyens doivent être rejetés ;

Sur le troisième moyen :

Attendu qu’un acte déclaré nul comme contraire à l’ordre public ne peut, par lui-même et en vertu
du caractère sous le rapport duquel il a été annulé, produire aucun effet juridique, soit pour l’avenir,
soit pour le passé ; d’où il suit que le troisième moyen n’est pas fondé ;

Par ces motifs, rejette.

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