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« Les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler », déclare la Princesse

de Clèves dans le roman qui porte le même nom de Madame de La Fayette, publié
anonymement en 1678. Cette histoire nous parle d'un mariage au XVIIe siècle donc mariage par
intéret. Celui-ci est traversé par des passions que Madame de Clèves ressent pour un autre
homme (Monsieur de Nemmours). Tout au long de l'oeuvre, la passion entre la Princesse de
Clèves et Monsieur de Nemmours est impossible car elle est mariée à Monsieur de Clèves. Mais
à la fin de l'oeuvre, quand cela est enfin possible, la princesse préfère respecter les principes et
les codes moraux de la société que de vivre cette passion. Comment la princesse de Clèves qui
est envahie par la passion arrive-elle tout de même à se contrôler? Dans une première partie,
nous verrons que chaque personne peut être envahie par des passions comme Madame de
Clèves, puis, dans une deuxième partie, nous observerons que quelques rares fois ces passions
ne nous aveuglent pas forcément.

Premièrement, nous pouvons voir que les passions sont assez communes, la plupart des
personnes, au cours de leur vie, ressentent ce sentiment de passion, de ne plus se maitriser
mais d'être contôlé par une force presque surnaturelle. C'est ce que Madame de Clèves
commence à ressentir pour Monsieur de Nemmours, le début de la passion amoureuse. C'est
lors de la première rencontre, dans la scène du bal où les deux âmes soeurs commencent à
développer une sorte d'admiration l'un envers l'autre. Puis, lors du tournoi, quand le duc de
Nemmours tombe, la princesse de Clèves se met à s'inquiéter, à avoir peur pour lui. C'est à
partir d'ici que la passion naît entre les deux personnages. Le fait que la princesse s'inquiéte
pour lui nous montre qu'inconciemment les passions prennent le dessus, réagissant presque à
sa place. Une fois que nous devenons passionnés, nous sommes envahis par nos sentiments,
nous ne nous maîtrisons plus complétement. Les passions peuvent nous aveugler, tant et si bien
que l'on est pris par ces passions et l'on ne vit plus que pour celles-ci. Ainsi, quand une passion
s'arrête, la vie semble s'arrêter également, et la seule issue possible, envisagée est souvent la
mort. Dans ce roman, cela a été le cas pour Monsieur de Clèves, totalement passionné par son
épouse. Quand elle lui a avoué qu'elle était secrètement amoureuse de Nemmours, sa vie
n'avait plus de sens et il en est mort de chagrin. Les passions ont une telle emprise sur nous,
qu'on ne peut lutter. Celles-ci peuvent nous rendre aveugles voire même aliénés. Les passions
amoureuses sont souvent vues comme quelque chose d'extraordinaire, de merveilleux, deux
personnes follement amoureuses seraient capables de tout accomplir ensemble et l'une pour
l'autre. Et la vivacité des sentiments, exacerbés par la passion nous pousse parfois à dire des
choses blessantes ou à commettre des actes regrettables voire répréhensibles. Emportés par la
passion, nous pourrions faire des choses insensées, que nous n'aurions même pas pu imaginer
habituellement. Dans la Princesse de Clèves, le duc de Nemmours commet un vol. Il attend
d'abord le bon moment, absorbé par ses sentiments pour Madame de Clèves, puis il dérobe le
portrait de la princesse appartenant à son mari. Monsieur de Nemmours a pris énormément de
risques en dérobant ce tableau car si quelqu'un d'autre l'avait surppris avec ce portrait, l'avenir
de ces deux personnages aurait été bien sombre. En effet, la société du XVIIe siècle n'aurait
jamais accepté une histoire d'amour hors mariage.

Après avoir vu l'emprise de ces passions sur l'être humain, tout ce que celles-ci peuvent
provoquer, causer que ce soit d'un coté positif comme d'un coté negatif. Nous allons voir que
quelques rares fois ces passions ne nous aveuglent pas forcément. Les passions arrivent certes à
contrôler nos sentiments, à prendre le dessus sur nos émotions, à nous neutraliser. Mais dans la
phrase : « Les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler », déclarée par
la Princesse de Clèves, nous avons l'impression que ce n'est pas le cas pour elle. Madame de
Clèves parait comprendre ce qu'est réellement la passion amoureuse, elle ne la limite pas à ses
aspects positifs. La princesse semble maîtriser ses émotions, ses sentiments, sentir et percevoir
les dangers. La passion, parfois dangeureuse, réussit à prendre le dessus sur la majorité des
personnes mais certaines parviennent à se maîtriser en se rendant compte du danger qu'elles
encourent. Elles arriveront à ne pas enfreindre leurs principes, à respecter les codes moraux, à
prendre en compte l'avis de leurs proches. Dans ce roman, Madame de Clèves perd sa mère;
touchée par sa mort, elle ne va pas oublier son éducation et la pression morale exercée par sa
mère: respecter les codes moraux et les principes de la société. De plus, Monsieur de Clèves est
mort à cause de l'amour éperdu qu'il avait pour son épouse. Par respect pour lui et par rapport
aux regards des personnes dans la société du XVIIe siècle, elle décide de rester vertueuse. La
plupart des personnes deviennent aveugles en amour mais Madame de Clèves parvient à
surmonter ses dangers. D'autre part, elle évoque le manque de confiance qu'elle a dans la gente
masculine, elle a peur que le duc ne l'aime plus passionnément tôt ou tard et lui soit infidèle.
C'est pour ces raisons que, dans le dernier entretien avec Monsieur de Nemmours, elle lui
annonce sa décision de renoncer à cette passion amoureuse, pour aller dans un couvent pour le
restant de ses jours. Elle décide donc d'aller à l'encontre de ses sentiments au nom des
principes et des codes moraux de la société.

L'amour, la passion amoureuse sont des sentiments que toutes les personnes recherchent mais
cet amour est en même temps un danger qui peut avoir des conséquences. Quand la princesse
de Clèves s'est rendu compte de sa passion naissante pour le duc, du fait qu'elle pouvait
facilement perdre pied, commettre des erreurs, par amour, qui seraient peut-être irréparrables
pour la société de l'époque, elle décida de se faire violence et trouva comme seule issue
d'entrer au couvent. Pour se protéger, Madame de Clèves sacrifie leur passion. Nous pouvons
comparer cette oeuvre à Romeo et Juliette qui vivent une passion amoureuse secrète qui se
termine également par des sacrifices afin d'emporter leur amour dans l'éternité.

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