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Le Chevalier de La Foi Selon Kierkegaard - Ghady Samaha
Le Chevalier de La Foi Selon Kierkegaard - Ghady Samaha
Philosophie Contemporaine
Dissertation
(ID : 202202402)
Mars 2023
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INTRODUCTION ........................................................................................................................................... 3
I- UN CHEVALIER TRAGIQUE ........................................................................................................ 3
1- Le héros tragique ......................................................................................................................... 3
1.1- La tragédie positive du XVIIe siècle......................................................................................... 3
INTRODUCTION :
« Le héros tragique renonce au certain pour le plus certain, et le regard se pose sur lui
avec confiance. Mais Abraham renonce au général pour saisir une chose plus élevée
qui en diffère ». (Kierkegaard, 1843, Page 94).
Dans une conception hégélienne, le général ne peut être aperçu que par un système où
l’unité de la pensée et de l’être coïncide dans une pensée pure, qui à son tour projette
l’objet d’une manière abstraite hors d’elle-même afin de le saisir et le maitriser.
Cependant, un philosophe danois portant le nom de Søren Kierkegaard, va entamer la
dialectique rationnelle de Hegel d’une manière contradictoire en utilisant une autre
strictement anthropologique. Et donc en s’inspirant des récits platoniques par
l’articulation de la pensée platonicienne à travers la bouche de Socrate, Kierkegaard
représentera d’une manière plus poétique l’argument existentialiste d’une la vérité
subjective radicale à travers le père de la foi Abraham, en passant par l’épreuve divine
du livre de la Genèse, qui en d’autres termes signifie le sacrifice commandé par Yahvé
de son fils Isaac. Cependant, la problématique rendue manifeste dans son livre Crainte
et tremblement porte sur la voie vers l’éternité rendue manifeste non par une certitude
mais plutôt par un paradoxe comme celle de l’épreuve Abrahamique. Que différencie
donc Abraham des autres héros tragiques de l’antiquité dans leur sacrifice ? De plus
est-ce que le paradoxe du récit biblique peut-être compris et justifier dans la sphère
éthique de la même manière que les autres, ou ouvre-t-il pour nous un nouvel horizon
insaisissable par le pur intellect ? Pour le dégager, il faudra premièrement de faire une
distinction entre le héros tragique et son lien avec le chevalier de la résignation infinie.
Pour être capable deuxièmement de faire la distinction entre lui et le chevalier de la foi
caractérisé par une subjectivité inobjectivable, ce qui va nous aider troisièmement à
faire sortir l’homme du général qui l’enclot et l’enferme dans ses propres limites, afin
d’accéder à la vérité éternelle essentielle qui ne concerne qu’un être existant et qui
dépasse toute impossibilité.
I- UN CHEVALIER TRAGIQUE
1) Le héros tragique
1. La tragédie positive du XVIIe siècle
Lorsqu’on entend le mot héros, une image d’un être masculin ou bien féminin plus au
moins mythique qui se distingue dans une activité spécifique en accomplissant des
œuvres extraordinaires dans des situations dangereuses, se projette à notre esprit
comme provenant de l’imagination d’un romancier. Mais dans les tragédies de Pierre
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Corneille à titre d’exemple, le héros est d’une manière plus spécifique soumit à un
destin ou la fatalité qui est en elle-même une force qui le dépasse pour provoquer une
purgation des passions chez le spectateur en lui engendrant une sorte de terreur et pitié
lors de l’histoire. C’est ainsi que dans un dilemme cornélien, le héros se déchire entre
deux valeurs importantes (l’amour et le devoir politique) ce qui le rend incapable de
prendre une décision et le pousse à essayer de réconcilier l’inconciliable.
2. Un esclave de la généralité
Le fait d’être au service du général, dans une extériorité qui se projeté hors de soi-
même, le héros tragique sacrifie ses propres intérêts et passions au bénéfice d’une
idéologie commune qui prend son support à partir du soutien des autres qui ne sont que
pour lui une représentation du public et son bien commun. Mais d’après Kierkegaard,
avant même d’arriver à accéder au bien commun, il faut commencer à chercher le
propre bien individuel qui ne se déclenche qu’à partir d’une interrogation concernant
ses capacités propres reliées à son existence. Une révélation de soi qui se manifeste
radicalement dans un désespoir existentiel de ne pas trouver en soi-même, ni au sein
d’une extériorisation du général dans une morale objective, ni même à travers ses
ressources pour accomplir sa vocation. Le héros donc ne cesse de retomber dans un
système qui le jette continuellement hors de soi-même malgré tous ses efforts. « Pour
lui, toute expression du moral a son propre τελος dans une expression supérieure du
moral ; il réduit le rapport moral entre le père et le fils, ou la fille et le père à un
sentiment dont la dialectique se rapporte à l’idée de moralité. Il ne peut donc ici être
question d’une suspension téléologique du moral lui-même ». (Kierkegaard, 1843, Page
91)
récompense légitime qui peut satisfaire l’angoisse existentielle de l’individu. Il faudra donc
un autre chevalier d’effectuer ce saut vers l’infini sans avoir recourt au pouvoir de la raison,
mais de l’absurde même « La foi ».
communicable aux autres personnes qui l’entourent, alors que le dilemme moral du
chevalier de la foie reste incompréhensible et hors de toute communication à cause de la
suspension téléologique de l’éthique qui lui fait surmonter les frontières du plausible pour
franchir a l’absurde et acquérir l’impossible qui ne peut se réaliser sans un saut dans le
domaine de la foi.
1) La solitude solidaire
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La foi donc est un lien indestructible qui nous lie à nous même en Dieu, et donc personne
ne peut faire le parcours individuel vers l’éternité que dans une solitude détachée de toute
admiration collective du monde, prenant en compte que le chevalier de la foi ne s’échappe
pas du monde volontairement mais il est plutôt excommunié malgré lui à cause d’une male-
interprétation de l’acte de foi effectué par lui qui ne semble pour le monde qu’une notion
sans consistance et sans réelle signification comme celle d’Abraham, Le héros devient le
vilain et le donneur de vie devient un meurtrier.
De cette manière l’intériorité nous pousse à s’isoler de toute objectivation, car toute
connaissance de soi qui ne s’accomplit que dans l’extériorité n’arrive qu’à
transformer l’être existant en une altérité étrangère par rapport à ce qu’il est vraiment, et
qui par conséquent ne peut être comprise uniquement que par pure objectivation. Tandis
que pour Kierkegaard, l’intériorité ne se quitte jamais elle-même car elle n’est jamais
temporelle, elle supporte le poids de sa vérité en chaque point de son être, c.à.d. là où il y
a intériorité il y a éternité car l’intériorité est capable avant tout de Dieu qui fait le parcourt
avec l’homme dans sa souffrance qui se souffre elle-même dans le Verbe fait chair Jésus
Christ « De même que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et afin
de donner sa vie en rançon pour plusieurs. » (Math 20 :28)
CONCLUSION :
Dans un monde où l’ivresse de la raison avait contaminé tout le domaine du savoir
philosophique en rejetant comme faux tout ce qui échappe à l’entendement humain,
Kierkegaard nous montre que la foi n’est pas « Une fuite de … » mais « Une poursuite vers
… », autrement dit la foi consiste de croire l’impossible et renoncer tout pour l’acquérir,
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ce qui résultera une chute dans un désespoir où l’individu qui se souffre soit même constate
qu’il ne souffre que parce qu’il a en lui cette éternité qui dépasse le mourir, un vivre qui
est premier par rapport à la mort et qui entame l’existence d’une manière radicale et infinie.
Ce n’est qu’à mon avis, que lorsque notre connaitre se rapport au croire et non au savoir
que l’homme fait un saut exceptionnel vers l’infinie qui n’est pas extérieur a lui mais
plutôt une intériorité indestructible et indissociable avec Dieu à travers le même παθος
qui lie le Fils Unique avec le Père Eternel dans l’Esprit Saint « Le Christ est une
compassion qui traverse la vie dans la pauvreté, les mains vides, elles ne possèdent ni or,
ni argent, mais un unique trésor terrestre… les larmes ». Et si on veut vivre comme de
vrais chrétiens, on n’a qu’à revisiter la scène du sacrifice d’Abraham pour apprendre de
lui comment ne pas perdre autrui en perdant son désir « car lorsque dans la temporalité il
est devenu impossible de posséder l’être aimé, l’éternité intervient et dit : ‘Tu dois aimer’ ».
BIBLIOGRAPHIE :
- Kierkegaard, S. (1843). Crainte et tremblement.
- Chevallier, P. (2004). Abraham et le commandement de l'amour chez Kierkegaard.
Centre Sèvres ; Paris. Archive de Philosophie 66, 321-335.
- Platon, (390 av. J.C). Apologie de Socrate, 21d
- Arnaud, C. (2016), Kierkegaard : lecture suivie. Paperback
- Kierkegaard, S. (1845). Œuvres complètes, t. I, p. 148.
- L’INFLUX, (2011, Février 22). Personnage mythique : Antigone. Le département
arts vivants à la médiathèque de Vaise
https://www.linflux.com/arts-vivants/personnage-mythique-antigone/