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Au profit des étudiants de la filière :

Management stratégique des ressources humaines et gouvernance régionale


École Marocaine des Sciences de l'Ingénieur
« EMSI »
Rabat

La Fiscalité Internationale
Préparé et présenté par :

Pr. Ameziane Karim

Année universitaire : 2023-2024 1


Les conventions internationales au

service d’élimination de la double

imposition
I. C’est quoi « la double imposition » ? Et quels sont ses types ?

La double imposition internationale se produit lorsqu’une personne / un revenu est assujettie à l'impôt dans deux
pays différents en raison de la législation fiscale des deux juridictions.

Une personne ou un revenu

Double imposition économique Double imposition juridique


Double imposition économique

La double imposition économique pourrait se référer à la situation où un même revenu économique est
soumis à l'impôt dans plus d'une juridiction.

Double imposition
Double imposition juridique

La double imposition juridique pourrait se référer à la situation où une même personne (physique ou

morale) est soumis à l'impôt dans plus d'une juridiction.

Double imposition
de la société
« Beta »

Filiales de « Beta » Société mère « Beta »


II. Les méthodes d’élimination de la double imposition

Les conventions financières et fiscales internationales prévoient deux techniques d’élimination de la double imposition :

Les méthodes
Les méthodes
d’exonération /
d’imputation
d’exemption

Exonération Exonération Imputation Imputation


intégrale Partielle intégrale Partielle
II.1 Les méthodes d’exonération / d’exemption

La méthode d’exonération intégrale

Le pays de résidence : Renonce complètement à son droit d’imposition des revenus générés à
l’étranger

Le pays de source : Jouit de l’autonomie d’imposition


Application 1 :

Soit Ibrahim un citoyen marocain résident au Maroc, et qui perçoit un revenu de 150.000 dirhams englobant :
• Un salaire de 100.000 Dirhams auprès d’une entreprise marocaine opérant au Maroc.
• Un revenu équivalent à 50.000 Dirhams de provenance d’une source externe Y.
T.A.F : calculez l’impôt dû que doit payer Ibrahim au pays de résidence en cas d’exonération intégrale.
La méthode d’exonération partielle

Dans le pays de résidence : Le revenu imposable dans l’Etat source reste exonéré.

Ce revenu est pris en considération pour calculer l’impôt dû sur


le revenu global

Comment ?
Calcul de l’impôt fictif : L’impôt est calculé sur le revenu global y compris le revenu
Etape 1
étranger comme si la convention n’existe pas

Etape 2 Ce montant est ensuite réduit de la part des revenus exonérés en vertu de la convention en
appliquant la formule suivante :

𝑹𝒆𝒗𝒆𝒏𝒖 𝑭𝒊𝒔𝒄𝒂𝒍 𝒆𝒙𝒐𝒏é𝒓é (𝒔𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆 é𝒕𝒓𝒂𝒏𝒈è𝒓𝒆)


Impôt à payer pour l’Etat de résidence = IF – ( IF ×
𝑹𝒆𝒗𝒆𝒏𝒖 𝒈𝒍𝒐𝒃𝒂𝒍 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒔𝒂𝒃𝒍𝒆
)
Application 2 :

Un contribuable dispose d'un revenu global de 200 000 DH dont 130 000 DH de source marocaine et 70 000
DH de revenus fonciers de source étrangère. Le revenu foncier a été soumis à l'impôt dans l'Etat de la source.
La convention fiscale internationale accorde l'imposition du revenu foncier exclusivement à l'Etat où est situé
le bien immobilier.
T.A.F : calculez l’impôt à payer dans le Maroc en cas d’exonération partielle du revenu.
II. 2. Les méthodes d’imputation

La méthode d’imputation intégrale

C’est une méthode qui consiste à imputer dans le montant de l’impôt de l’Etat de résidence, l’intégralité du
montant de l’impôt payé dans l’Etat de la source.

Etape 1 Calcul de l’impôt dû dans l’Etat de source.

Etape 2 Calcul de l’impôt général sur le revenu global

Etape 3 Calcul de l’impôt dû à l’Etat de résidence = Impôt général – Impôt payé à la source
Application 3 :

Un contribuable résidant au Maroc dispose d'un revenu global de 200 000 DH comprenant un revenu de
source marocaine de 125 000 DH et une rémunération de prestations d’assistance technique de source
étrangère de 75 000 DH ayant supporté une retenue dans l'Etat de la source au taux de 10 %.
T.A.F : Calculer l’impôt dû au pays du résidence en cas d’imputation intégrale.
La méthode d’imputation partielle

C’est une méthode qui consiste à imputer dans le montant de l’impôt de l’Etat de résidence, une fraction plafonnée du
montant de l’impôt payé dans l’Etat de la source.

Etape 1 Calcul de l’impôt dû dans l’Etat de source.

Etape 2 Calcul de l’impôt général sur le revenu global

Etape 3 Calcul du plafond de l’impôt étranger admis à l’imputation

Etape 4 Calcul de l’impôt dû à l’Etat de résidence


Application 4 : (même application)

Un contribuable résidant au Maroc dispose d'un revenu global de 200 000 DH comprenant un revenu de
source marocaine de 125 000 DH et une rémunération de prestations d’assistance technique de source
étrangère de 75 000 DH ayant supporté une retenue dans l'Etat de la source au taux de 10 %.
T.A.F : Calculer l’impôt dû au pays du résidence en cas d’imputation partielle.
II. 3. Les autres méthodes d’imputation

 Le crédit pour impôt fictif


Cette méthode est une autre variante de la méthode de l’imputation et consiste, pour l’Etat de
résidence, à imputer sur son propre impôt non seulement l’impôt effectivement payé dans l’Etat de la
source, mais également celui dont le paiement a été différé ou annulé du fait d’une mesure
d’exonération ou d’une réduction d’impôt, d’où l’appellation « impôt fictif ».

 La méthode de la déduction
• Cette méthode, très ancienne, consistait à déduire, non pas de l’impôt de l’Etat de résidence, mais de
la base imposable, le montant de l’impôt payé dans l’Etat de la source.
• L’impôt payé est considéré comme une charge déductible de la base d’imposition.
stratégies fiscales internationales

d'optimisation :

La stratégie de transfert des prix


C’est quoi le prix de transfert ?

Pays A Pays B

Impôt en B ˂ Impôt en A

Vente des produits


À un prix minoré

Société gamma
Stratégies de transfert
Fabricant A des prix Fabricant B

Transaction intragroupe

Coûts = 100 Prix de revente = 300

Bénéfices Prix de transfert Bénéfice brut de B Bénéfice Total de gamma

50 150 150 200


C’est quoi la stratégie de prix de transfert ?

C’est une stratégie comptable par laquelle L’administration fiscale impose aux entités liées, telles que des filiales
d'une même multinationale, qui opèrent dans des juridictions fiscales différentes, de conformer leurs prix de
transactions à celles qui prévaudraient entre elles si elles étaient des parties indépendantes.

Quel intérêt ?

L'objectif principal est d'éviter la manipulation des prix à des fins fiscales. c'est-à-dire d'éviter que les entités ne
fixent délibérément des prix de transfert artificiellement élevés ou bas pour minimiser ou maximiser leurs profits
imposables dans une juridiction particulière.
Techniques des transferts des bénéfices ?
• Achat à prix majorés ou vente à prix minorés :
Facturation des marchandises par la société mère à son établissement stable ou sa filiale à des prix préférentiels majorés (non-
conformes aux prix de marché ce qui engendre un gonflement des charges.

• Versement des redevances excessives :


Les redevances stipulées par un contrat peuvent être destinées à rémunérer divers services à un prix excessif et donc transférer
des bénéfices par le biais d’une manipulation des charges.

• Prêt intragroupes
Les prêts accordés gratuitement ou à des prix réduits peuvent être des astuces de transfert des bénéfices.
• Sous-capitalisation
Elle consiste à accorder aux sociétés filiales des prêts au lieu de recourir à une augmentation du capital.
• L’abandon de créance
Il permettent d’effectuer des transferts des bénéfices vers des pays à fiscalité plus favorable, en créant une charge exceptionnelle
chez la société la plus fortement imposée, qui abandonne la créance.
• Distribution déguisée des dividendes
Les sociétés distribuent ce type de dividendes en souscrivant dans leur comptabilité des charges non justifiées, hors exploitation ou
doublement comptabilisées.
Les méthodes de valorisation / fixation des prix de transfert

Pour déterminer le prix de pleine concurrence OCDE propose cinq méthodes :

Techniques de fixation des prix de


transfert

Méthodes axées sur la comparaison des


Méthodes transactionnelles
niveaux de profits

Méthodes Méthode du Méthodes


Méthode du prix Méthodes du prix
fondées sur les partage des transactionnelle
de revente de revient majoré
transactions bénéfices de la marge nette
Les méthodes transactionnelles

A – La méthode traditionnelle fondée sur les transactions : La méthode comparable sur le


marché libre

Cette méthode compare le prix d'une transaction entre des entités liées à celui d'une transaction comparable
entre des entités indépendantes non liées. L'idée est de déterminer si le prix facturé entre les entités liées est
similaire à celui qui aurait été négocié entre des parties indépendantes agissant dans des conditions de
marché libre. Cela passe par :

• Identification d'une transaction comparable :

• Comparaison des prix

• Établissement d'un prix de transfert

Limites :
La rareté ou l’inexistence de produits / opérations identiques.
Les méthodes transactionnelles

A – La méthode traditionnelle fondée sur les transactions : La méthode comparable sur le


marché libre

Application 1 :
Supposons que la société A, basée en France, possède une filiale B située aux États-Unis. La filiale B fournit des
services de recherche et développement (R&D) à la société A pour un montant de 250.000 Euros.
La société C est la principale concurrente de l’entreprise A sur le territoire français, celle-ci fournit également à
des entreprises sur le marché libre des services identiques (R&D) pour un montant de 100.000 Euros.

TAF : Cette situation pose-t-elle un problème de transfert des bénéfices ? Si oui, que serait le prix de
transfert correct et légal ?
Les méthodes transactionnelles
B - La méthode de prix de revente

Cette méthode vise à établir une marge bénéficiaire raisonnable pour l'entité liée, similaire à celle observée dans des
transactions comparables sur le marché libre.

• La première étape consiste à déterminer le prix auquel l'entité liée revend un produit ou un service à un acheteur
dans le marché externe.

• Calcul de la marge bénéficiaire en pourcentage par rapport au prix de revente.

( 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑡𝑒 − 𝑐𝑜û𝑡 𝑑′ 𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡)


𝑀𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑏é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑖𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑛 % = × 100
𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑡𝑒

• Comparaison avec des transactions indépendantes : On compare ensuite la marge bénéficiaire obtenue avec celle
observée dans des transactions comparables entre entités indépendantes qui revendent des produits ou des
services similaires.

• Calcul du nouveau prix de transfert


𝐿𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑒𝑟𝑡 = 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 +/− 𝐴𝑗𝑢𝑠𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 × 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙
Les méthodes transactionnelles

B - La méthode de prix de revente

Application 2 :
Supposons que la société A, basée en France, possède une filiale B aux États-Unis, spécialisée dans la revente de
produits électroniques. La filiale B achète des produits électroniques de la société A à un prix unitaire de 350
dollar et réalise des gains de revente de 500.000 dollar en revendant 1000 unités sur le marché américain.
La marge bénéficiaire observée dans des transactions comparables sur le marché libre entre des entités
indépendantes est en moyenne de 20%.
TAF : Cette situation pose-t-elle une situation de transfert des bénéficies ? Si oui, quel serait le prix de
transfert correct et légal ?
Les méthodes transactionnelles

C - La méthode transactionnelle de prix de revient majoré

Elle concrétise l’inverse de la méthode précédente, on part des coûts de revient engagés de biens ou services et on y
ajoute une marge bénéficiaire adéquate. D’où :

𝐿𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑢𝑟𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝐴 𝑒𝑡 𝐵 = 𝑐𝑜û𝑡 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡 𝐴 + 𝑚𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑏é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑖𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑛𝑜𝑟𝑚𝑎𝑙𝑒

L’efficacité de cette méthode dépend de :


• L’existence d’une comptabilité analytique d’exploitation
• Détermination des fonctions exercées par les différentes entités du groupe.
Les méthodes transactionnelles

C - La méthode transactionnelle de prix de revient majoré

Application 3 :
Supposons que la société A, basée en France est la maison mère d'une filiale B située en Allemagne. La société A
fabrique des composants électroniques et fournit ces composants à la filiale B, qui est chargée de les assembler en
produits finis. Notons que :
• Coûts de fournitures engagés par la société A pour les composants électroniques : 800 euros par unité.
• Marge bénéficiaire normale que la société A souhaite appliquer : 20%.

TAF : Déterminer le prix de pleine concurrence selon cette méthode


Les méthodes axées sur la comparaison des niveaux de profits

A – Méthode du partage des bénéfices

Cette méthode consiste à évaluer le profit global résultant de la transaction réalisée par les entreprises
associées, puis allouer à chaque membre de groupe la part de profit correspondant à sa contribution dans la
transaction.



𝐶𝑜û𝑡 𝑠𝑢𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡é 𝑝𝑎𝑟 𝑙 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡é
𝑃𝑟𝑜𝑓𝑖𝑡 𝑎𝑡𝑡𝑟𝑖𝑏𝑢é à 𝑙 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡é = × 𝑃𝑟𝑜𝑓𝑖𝑡 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙
𝐶𝑜û𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛

Limite : Une méthode qui nécessite au préalable une analyse précise des fonction de chaque entreprise.
Les méthodes axées sur la comparaison des niveaux de profits

A – Méthode du partage des bénéfices

Application 4 :
Supposons que la société A, basée en France, est la maison mère d'une filiale B située en Espagne. Les deux
entreprises sont impliquées dans la production de composants électroniques. Notons que :
• Profit global de la transaction entre A et B : 1 000 000 euros.
• Analyse des contributions :
 La société A fournit les composants électroniques (coût : 600 000 euros).
 La filiale B est responsable de l'assemblage des composants et de la distribution sur le marché espagnol
(coût : 200 000 euros).

TAF : Déterminer le profit à attribuer à chaque entité.


Les méthodes axées sur la comparaison des niveaux de profits

B – La méthode transactionnelle de la marge nette

Il s’agit de déterminer le prix de transfert en procédant à une comparaison pure et simple des marges nettes
réalisées par les entreprises indépendantes dans des transactions comparables. Avec :

𝑀𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒 ∶ 𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒 𝑛𝑒𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒 / 𝑐ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑’𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 × 100.

• Comparaison avec des transactions indépendantes : On compare ensuite la marge nette obtenue avec
celle observée dans des transactions comparables
• Calcul du nouveau prix de transfert
𝐿𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑒𝑟𝑡 = 𝑐𝑜û𝑡 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡 +/−𝐴𝑗𝑢𝑠𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 × 𝑐ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒

Limite : Cette méthode devient délicate à pratiquer en l’absence des termes de comparaison
Les méthodes axées sur la comparaison des niveaux de profits
B – La méthode transactionnelle de la marge nette
Application 5 :
Supposons que la société A, basée en France, soit la maison mère d'une filiale B située au Canada. Les deux
entreprises sont impliquées dans la vente de logiciels. Utilisez la méthode de comparaison des marges nettes pour
déterminer le prix de transfert des logiciels de la filiale B à la société A. Notons que :
• Chiffre d'affaires de la filiale B : 2 000 000 dollars canadiens
• Bénéfice net comptable de la filiale B : 400 000 dollars canadiens
• Le coût de revient soit égal à 60% du chiffre d'affaires.
• Marge nette moyenne observée chez des entreprises indépendantes dans des transactions comparables : 18%

TAF : Calculer le nouveau prix de transfert


Le processus de détermination du prix de transfert

Identifications des transactions liées


Dans le but d’avoir une idée claire et transparentes sur l’ensemble des opérations potentielles.

Analyse fonction, Actifs et risques

En combinant ces trois analyses (Fonctions, Actifs, Risques), les entreprises peuvent déterminer une répartition équitable des
bénéfices entre les différentes entités liées, conformément au principe de pleine concurrence.

Choix de la méthode de prix de transfert

Ajustement (si nécessaire)


Si les prix de transfert proposés diffèrent de ceux qui résulteraient d'une transaction entre parties indépendantes, des
ajustements peuvent être nécessaires pour aligner les prix sur les conditions du marché.

Documentation conforme aux réglementations locales et internationales


Les entreprises doivent se conformer aux exigences locales et internationales en matière de documentation des prix de
transfert, notamment les directives de l'OCDE et les directives de la direction générale des impôts.

Révision continue
Les prix de transfert doivent être régulièrement réévalués pour tenir compte des changements dans les opérations
commerciales, les conditions du marché et les évolutions des règles fiscales.
Risques associés aux ajustements de prix de transfert et stratégies pour les minimiser.

A - Risques financiers :

• Impact sur la rentabilité

• Besoin de liquidités

B- Risques opérationnels :

• Complexité administrative

• Coûts de conformité

C - Risques liés à l'image de l'entreprise :

• Réputation
Le dispositif législatif marocain en

matière de prix de transfert


Droit interne (Code Général des Impôts)

• Article 213 du CGI : Pouvoir d’appréciation de l’administration

• Article 214 du CGI : Droit de communication et échange d’information


Article 213 §II :

« Lorsqu'une entreprise a directement ou indirectement des liens de dépendance avec des entreprises situées
au Maroc ou hors du Maroc, les bénéfices indirectement transférés, soit par voie de majoration ou de
diminution des prix d'achat ou de vente, soit par tout autre moyen, sont rapportés au résultat fiscal et/ou au
chiffre d'affaires déclarés.
En vue de cette rectification, les bénéfices indirectement transférés comme indiqué ci-dessus sont
déterminés par comparaison avec ceux des entreprises similaires ou par voie d'appréciation directe, sur
la base d'informations dont dispose l'administration ».

 Notion de dépendance ?

 Méthodes de détermination du prix de transfert ?


Notion de dépendance

A. Liens directs de dépendance


• Sociétés non résidentes et leurs établissements stables au Maroc;
• Sociétés mère et leurs filiales;

Cette dépendance peut en effet être :


o Juridique
• Nombre d’actions détenues dans le capital
• Pouvoir décisionnel

o Economique
par les liens étroits pouvant régir les activités exercées
Notion de dépendance

Liens indirects de dépendance:

• Entre entreprises filiales apparentées à l'intérieur d'un même groupe d’entreprises qui, lui-même est
sous le contrôle d’une société mère

• Une situation de monopole, de quasi-monopole ou d’intérêt commun;

• L’influence des dirigeants.


Méthodes de détermination du prix de transfert

Article 213§3 du CGI :

« Lorsque l'importance de certaines dépenses engagées ou supportées à l'étranger par les entreprises
étrangères ayant une activité permanente au Maroc n'apparaît pas justifiée, l'administration peut en
limiter le montant ou déterminer la base d'imposition de l'entreprise par comparaison avec des
entreprises similaires ou par voie d'appréciation directe sur la base d’informations dont elle
dispose ».

Par comparaison avec des entreprises similaires

Par voie d'appréciation directe sur la base d’informations dont elle dispose
Méthodes de détermination du prix de transfert

Article 214. III:


« l’administration des impôts peut demander à l’entreprise imposable au Maroc communication des
informations et documents relatifs :
1. à la nature des relations liant l’entreprise imposable au Maroc à celle située hors du Maroc ;

2. à la nature des services rendus ou des produits commercialisés ;

3. à la méthode de détermination des prix des opérations réalisées entre lesdites entreprises et les éléments qui

la justifient ;
4. aux régimes et aux taux d’imposition des entreprises situées hors du Maroc.

……
A défaut de réponse dans le délai/ou de réponse ne comportant pas les éléments demandés, le lien de dépendance
entre ces entreprises est supposé établi. »
Analyse de comparabilité

Il s’agit de la recherche de “comparables raisonnablement fiables”:

• Idéalement, c’est l’obtention d’un comparable réellement identique.

Le plus souvent, il y a des différences.

• Comparer les conditions entre transactions intra-groupe et transactions sur le marché libre :
voir les comparables internes et externes.
Facteurs déterminants de la comparabilité

1. Caractéristiques des biens ou services

Pour les biens corporels :

• Les caractéristiques physiques du bien ;


• La qualité ;
• La facilité d’approvisionnement ;
• Le volume de l’offre ;
• La durée de la garantie accordée aux clients etc.
Facteurs déterminants de la comparabilité
1. Caractéristiques des biens ou services

Pour les prestations de services :


• La nature du service;
• Le savoir faire attaché au service ;
• Le délai d’exécution etc.

Pour les actifs immatériels :


• Le type d’actif tel que brevet, marque de fabrique ou procédé technique ;
• La forme de la transaction : concession d’une licence ou vente ;
2. Analyse fonctionnelle

• Identifier et comparer les fonctions économiquement significatives et qui les exerce.

• Rechercher les actifs utilisés.

• Evaluer les risques assumés.


 Les risques sont affectés par les fonctions exercées.

• Évaluer les fonctions d’après leur importance économique (en prenant en compte les actifs utilisés et risques
assumés).
Facteurs déterminants de la comparabilité
3. Clauses contractuelles

Comment les risques, avantages et responsabilités sont répartis.


• Analyser les termes, écrits ou oraux, explicites ou implicites.

• A défaut de l’existence de clauses écrites, les relations contractuelles entre les parties
peuvent être déduites de leur comportement ainsi que des principes économiques qui
régissent habituellement les relations entre les entreprises indépendantes.
4. Analyse de la situation économique

Les caractéristiques à prendre en compte comprennent:


• La localisation géographique ;
• La dimension des marchés ;
• Le degré de concurrence.
• La position concurrentielle ;
• Le pouvoir d’achat des consommateurs ;
• La nature et la portée des réglementations publiques applicables au marché.
Facteurs déterminants de la comparabilité

5. Stratégies des entreprises

la conquête d’un nouveau marché ou le lancement d’un nouveau produit peuvent justifier des dépenses
supplémentaires sur une période limitée (dépenses publicitaires, frais de mise en place d’un réseau de
distribution…) ou une diminution du chiffre d’affaires et des marges (remise promotionnelle…). Elles
doivent être supportées par l’entreprise qui tirera l’essentiel du profit de cette stratégie.

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