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La Saisine Des Juridictions en Matiere Civile
La Saisine Des Juridictions en Matiere Civile
MATIERE CIVILE
Par Me Philippe MEMONG
Secrétaire de l’Ordre
L’idéal dans une société organisée serait que les rapports entre
particuliers restent emprunts de convivialité. Malheureusement
cependant, ce n’est pas toujours le cas. Les conflits sont donc souvent
au centre de ces rapports, et c’est le rôle de l’institution judiciaire de les
régler.
Plusieurs ordres de juridiction ont été mis sur pied pour régir les
conflits de toute nature ; ainsi, si les juridictions de l’ordre administratif
sont en charge de connaître des litiges pouvant naître des rapports
entre la puissance publique et les particuliers et des questions relatives
à la tenue de ses comptes, les juridictions de l’ordre judiciaire quant à
elles connaissent des conflits nés des rapports entre particuliers ;
Pour les régler, des juridictions précises ont été créées avec des
règles de procédure particulières ; elles forment ce qu’il peut être
convenu d’appeler le droit procédural qui consiste dans l’ensemble
des règles qui gouvernent l’organisation et le fonctionnement des
juridictions civiles et pénales dans l’ordre judiciaire, l’une des premières
de ces règles étant la manière de les saisir pour permettre à la justice
de se prononcer. Elles sont différentes selon les matières et ne peuvent
donc s’étudier que distinctement en commençant, dans le respect du
Programme de formation, par la saisine des juridictions civiles.
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la juridiction afin que celle – ci examine la recevabilité et le caractère
fondé de ses prétentions » ; cette définition est très proche de celle de
l’action en justice telle que définie par le nouveau code de procédure
civile français , qui la définit comme « le droit pour l ‘auteur d’une
prétention, d’être entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise
bien ou mal fondée. »2
a- L’intérêt.
2 Art 30 NCPC
3L.GARAUD , L’intérêt pour agir en justice. Contribution à la notion d’intérêt en droit positif, Th
Poitiers , 1959 ; ROLAND BOYER , « Adages du droit Français », 2e Edition., p.724 juris classeur
pr.civ 126-2
4Article 31 du NCPC : « L’action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au
succès ou au rejet d’une prétention sous réserve du cas où la loi attribue le droit d’agir aux
2
Pour que l’action soit déclarée recevable, l’intérêt doit être :
2 – La qualité
seules personnes qu’elle qualifie pour élever ou combattre ou combattre une prétention ou
pour défendre un intérêt déterminé »
5Cass 1ère chambre civile 9 juillet 2010, pourvoi n°08-12720, BICC n°715 du 1er février 2010 et
Legifrance).
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détient la qualité , mais l’exercice de l’action revient à un
mandataire ou représentant. (Tuteur, gérant, administrateur
de société ) ; il s’agit du pouvoir pour agir.
N.B.
La
sanction des conditions de l’action en justice est
l’irrecevabilité de celle-ci ;
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En l’invoquant, il s’agit d’une fin de non recevoir et non d’une
exception.
DEFINITIONS IMPORTANTES
« EXCEPTION DE PROCEDURE :
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1- La demande introductive d’instance ou demande initiale
a- La demande contentieuse
b- La demande gracieuse
2- Demande Incidente
a- La demande reconventionnelle
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La demande reconventionnelle se distingue de la défense au fond.
Elle est qualifiée de demande parce que, même si elle est formée en
réponse à celle du demandeur, elle tend à l’obtention d’un avantage
particulier qui ne se résout pas dans le seul rejet de la prétention du
demandeur.
b- La demande additionnelle
Dans ce cas, l'affaire qui est en état est mise au rôle, tandis que
l'instruction de l'autre se poursuit indépendamment de la première.
c- L’ intervention
8 La Cour de cassation considère que la demande est caractérisée exclusivement par son
objet et non par les moyens invoqués ; que la prétendue demande reconventionnelle de la
société..., fondée sur une argumentation s’opposant à celle présentée à l’appui des
demandes principales, ne constitue qu’une défense au fond (Soc., 15 juin 1995, n° 92-40.078).
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le jugement de la cause principale, quand elle sera en état. »
• Intervention volontaire
• Intervention forcée
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Elle est évoquée par l’article 14 du décret N° 69-DF-544 du 19
décembre 19699, mais n’est presque pas utilisée devant nos juridictions ;
il s’agissait sans doute à l’époque de pallier les difficultés des citoyens
qui ne savaient ni lire, ni écrire, et bien que cette disposition ne soit pas
abrogée, les magistrats trouveraient fastidieux l’élaboration du procès
verbal prévu .
b- La comparution volontaire
Elle est prévue par les articles 3 et 18 du CPC 10 mais n’est plus
guère usitée non plus sans doute pour des raisons d’organisation des
greffes dont le rôle n’est pas spécifié dans ces dispositions, mais qui
jouent un rôle décisif dans le fonctionnement des tribunaux de nos
jours.
a- L’assignation
9Article 14 : « Le demandeur introduit l’instance par une requête écrite ou orale présentée
au président de la juridiction compétente. Si la requête est orale, le président, assisté du
secrétaire, en établi un procès verbal qui est immédiatement consigné sur un registre. »
10: Article 3 CPC « Toutes les instances sont dispensées du préliminaire de conciliation.
« Néanmoins, dans toutes les affaires, les parties peuvent, d'accord, comparaître
volontairement aux fins de conciliation devant le Juge compétent »
Article 18 CPC : « Les parties pourront se présenter volontairement, sans citation, devant le
juge pour y être jugées ; dans ce cas, il en sera fait mention au jugement.
Elles pourront également se présenter devant un tribunal autre que celui de leur domicile ou
résidence ; mention de leur comparution volontaire sera insérée au jugement. »
Article 5 CPC… « Sous réserve de ce qui sera dit aux articles 18 et suivants, les instances en
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✓ La date des jours, mois et an,
✓ les nom, profession et domicile du demandeur ;
✓ Les nom, demeure et matricule de l'huissier ou de l'agent
d'exécution,
✓ les nom et demeure du défendeur, ( OHADA en ajoute)
✓ La mention de la personne à laquelle copie de l'exploit sera
laissée
✓ L'objet de la demande,
✓ L'exposé sommaire des moyens ;
✓ L'indication du tribunal qui doit connaître de la demande,
✓ la date et l'heure de l'audience ;
b- Requête
12Article 602 — Sauf dans les cas où les lois ou décrets n'en disposent autrement,
les nullités d'exploits ou actes de procédure sont facultatifs pour le Juge qui peut
toujours les accueillir ou les rejeter.
13Article 19 — En toute matière, les parties peuvent saisir la juridiction compétente
par requête et plaider sur mémoires, même par avocat-défenseur, lorsqu'elles
résident à plus de 20 kilomètres du lieu où siège la juridiction saisie.
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en matière gracieuse et contentieuse.
Elle comprend :
c- Citation
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C’est un acte qui n’a pas de forme préétablie l’essentiel étant
qu’il soit rédigé par un avocat à l’intention de son confrère constitué
pour la partie adverse et à condition toutefois que les parties ainsi que
les avocats concernés soient précisément identifiées sur le modèle des
requêtes , assignation ou citation (Noms prénoms domiciles etc…) et
que l’acte contiennent non seulement les moyens et la demande que
doit examiner le juge.
1- Le paiement de la consignation
16Article 24 — Hormis les cas d'assistance judiciaire, le demandeur est tenu avant toute
instance de consigner au greffe de la juridiction qu'il entend saisir une somme suffisante pour
garantir le paiement des frais, enregistrement compris. Il devra compléter cette provision si
en cours d'instance elle se révèle insuffisante.
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litige n’est pas évalué en argent comme l’expulsion ou la
suppression d’ouvrages ;
• Etc…
Une fois ces formalités accomplies plus rien ne peut faire obstacle
à ce que la juridiction, désormais saisie, ne connaisse pas de l’affaire,
sauf déni de justice.
CONCLUSION
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Au demeurant, l’étude de la procédure civile conduit à constater
que notre pays a un sérieux retard par rapport aux autres et qu’il est
désormais urgent de réformer à notre tour, car en la matière, seul le
texte fait défaut tandis que les esprits sont hardis et en avance./-
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