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Réf.

: A800 V1

Tuyauteries - Flexibilité
Date de publication :
10 novembre 1979

Cet article est issu de : Mécanique | Machines hydrauliques, aérodynamiques et


thermiques

par Richard GLODKOWSKI

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Tuyauteries
Flexibilité
par Richard GLODKOWSKI
Ingénieur de l’Université de Liège
Chef du Service des Calculs et des Essais de la Société Nordon et Cie

1. Définition du tracé des tuyauteries .................................................... A 800 - 3


2. Flexibilité et orientation des membres.............................................. — 5
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3. Équations de flexibilité........................................................................... — 8
4. Sollicitations statiques et leurs effets .............................................. — 10
5. Forces, moments, déplacements, rotations et contraintes ......... — 16
6. Autres méthodes d’étude des tuyauteries........................................ — 17
7. Sollicitations dynamiques : vibrations, séismes............................. — 23
8. Signification et composition des contraintes ................................. — 33
9. Qualité et présentation des résultats................................................. — 34
10. Conclusions ............................................................................................... — 35
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. A 800

a révolution industrielle s’est fortement accélérée depuis la dernière guerre


L et s’est accompagnée de la croissance des moyens qui, à leur tour, ont
influencé les méthodes de calcul.
L’apparition de l’ordinateur bouleverse ces dernières et facilite en même
temps la transmission du savoir-faire dans le monde entier.
Avant le règne de l’ordinateur les études des tuyauteries se limitaient à des
cas très simples. Certains constructeurs, peu nombreux, ont recouru avanta-
geusement à des études sur modèles réduits qui donnent de très bons résultats,
mais sont relativement coûteuses et longues.
De plus, l’examen des lignes de conduite se limitait la plupart du temps au
calcul des effets de la dilatation thermique sur les efforts et les contraintes dans
les tubes. La prise en compte des autres sollicitations telles que le poids ou le
vent se faisait au moyen de règles pratiques et de calculs approximatifs.
Avec l’ordinateur, la liste des sollicitations traitées s’allonge et l’on peut aborder
les calculs itératifs, impensables autrement, qui permettent de résoudre les pro-
blèmes de frottements et de vibrations.
La taille des mémoires de l’ordinateur étant pratiquement sans limite, il se prête
aux calculs par les ensembles matriciels qui facilitent énormément la formulation
11 - 1979

et, par là même, la solution des problèmes de tuyauterie.


Actuellement les calculs des ensembles et plus particulièrement les calculs
matriciels sont largement enseignés dans les écoles et dans les universités. Il
est donc inutile de les résumer dans cet article, d’autant plus qu’ils sont utilisés
ici sous une forme assez élémentaire.
La réponse élastique des éléments des tuyauteries aux diverses sollicitations
A 800

se manifeste surtout par la flexion, d’où le titre du présent article : Flexibilité.


Ce titre couvre l’ensemble des méthodes de calcul des tuyauteries et ne doit
pas être confondu avec la méthode particulière dite de flexibilité basée sur l’apti-
tude à la déformation des divers membres sous l’effet des charges unitaires.

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TUYAUTERIES _________________________________________________________________________________________________________________________

Pour les équations générales de calcul des structures, le lecteur se reportera


à la rubrique spécialisée dans le traité Sciences fondamentales.

Notations et Symboles Notations et Symboles


Symbole Définition Symbole Définition

A matrice carrée de flexibilité, de format quelconque, W poids du tube par unité de longueur
composée de aij Y multiplicateur du vecteur propre ou facteur de
Am matrice de flexibilité carrée et symétrique de format 6, participation globale
représentant les déformations du membre m sous Z module de flexion Z = 2 I /d 0
[L] [N ] a distance entre deux extrémités d’un membre
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l’effet des efforts unitaires : A m =


t b distance entre deux points
[ N ] [J ]
c point courant
A′m matrice Am rapportée au système auxiliaire d’axes
d0 diamètre extérieur du tube
B matrice carrée de transfert sans rotation d’un point à
un autre, de format 6 di diamètre intérieur
tB matrice transposée de B dm diamètre moyen
C — matrice carrée de format 3, cosinus directeur e épaisseur moyenne du tube
— coefficient d’amortissement f fréquence
E module d’élasticité en traction i — coefficient de concentration des contraintes
F — matrice colonne de format 6 des moments et des — lignes des matrices
forces j colonnes des matrices
— force d’excitation
k décrément logarithmique
G module d’élasticité en cisaillement
ks coefficient sismique
H matrice de raideur, inverse de A
m membre ou fin du membre
I — moment d’inertie flexionnel de la section droite
d’un tube n extrémité d’une branche
— matrice unité représentant une seule direction de p pression
l’excitation q charge répartie par unité de longueur
J matrice carrée de format 3 de déplacement sous qm charge répartie sur un membre
l’action des forces unitaires
rm rayon moyen de la section transversale du tube
L — matrice carrée de format 3 de rotation sous l’action
des moments unitaires t temps
— matrice de transformation u composante du déplacement
— distance admissible entre deux amortisseurs ou u̇ composante de la vitesse
deux fixations, ou longueur d’une travée
u̇˙ composante de l’accélération
M — masse ou matrice de masse
— moment Φ vecteur de déplacement - vecteur propre
N matrice carrée de format 3 de rotation sous l’action 1
des forces unitaires α facteur de flexion, pour le tube droit α = -------
EI
tN matrice carrée de format 3 de déplacement sous 1+ν
l’action des moments unitaires (matrice transposée β facteur de torsion, pour le tube β = -------------
de N ) EI
P charge concentrée, matrice colonne δ dilatation thermique
Q charge concentrée due aux charges réparties, 8 1+ν
η facteur de cisaillement, pour le tube η = ----- -------------
matrice colonne 3 ES
R — rayon du coude ou rayon de cintrage θ matrice carrée d’orientation de format 6
— matrice triangulaire telle que R tR = H λ facteur de traction ou de compression, pour le tube
S surface de la section droite du tube 1
λ = ---------
T demi-tangente au coude ES
U matrice colonne de format quelconque des rotations ν coefficient de Poisson
et déplacements ξ rapport entre amortissements effectif et critique
Um matrice colonne de format 6 des rotations et ξ = C /2 ω M
déplacements du membre m σ contrainte
U˙ matrice de vitesse τ temps
U̇˙ matrice d’accélération ϕ angle du coude
Ur déplacement résultant ω — rotation
V distance des centres de gravité aux fibres les plus — fréquence circulaire ω = 2 π f
éloignées

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1. Définition du tracé dilatation et de déterminer les efforts sur les appareils en fonction
d’une disposition différente des fixations ou des dispositifs auto-
des tuyauteries bloquants de vibrations.
On explore de cette façon les possibilités du tracé en facilitant
grandement son optimalisation.
1.1 Mise au point du tracé par ordinateur
Dans les méthodes connues de calcul des tuyauteries, on introduit
dans l’ordinateur les divers points de la ligne où l’on désire obtenir
1.2 Réalisation du schéma de calcul
des résultats [1] [2] [3] [4] [5] [6]. Dans le meilleur des cas, l’ordinateur
met en place les coudes dans la jonction entre deux tronçons droits. Le parcours des lignes est réalisé en introduisant les tronçons qui
relient les points de changement de direction et en leur donnant des
Le système fort évolué comme celui d’Adlpipe [7] prévoit numéros séquentiels (figure 1).
certaines facilités dans la modification du tracé. Il permet d’intro-
duire d’une part des coudes aux dimensions et caractéristiques Le parcours est indiqué par des flèches. Le choix du parcours est
différentes de celles des tronçons droits voisins, d’autre part des assez arbitraire. On pourrait sans inconvénient changer numéro-
butées et des supports dans des points choisis d’avance. tage et parcours. Les combinaisons sont nombreuses et peuvent
être choisies arbitrairement. L’unique obligation pour le projeteur
Toutes ces méthodes n’attachent pas assez d’importance à la est de s’assurer que le parcours se fait dans le même sens, du
définition du tracé dont dépend l’organisation du calcul. nombre le plus petit vers le nombre le plus grand, pour éviter à
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Pour pallier cette carence, nous avons imaginé et réalisé une évo- l’ordinateur la recherche des signes des diverses caractéristiques
lution dynamique du tracé. En partant d’un canevas géométrique, des membres qu’il assemble et ordonne automatiquement.
déterminé par les distances entre les points de changement de direc- Cette façon de procéder permet d’ajouter des branches complé-
tion, le calculateur donne les instructions nécessaires à l’ordinateur mentaires aux points quelconques du tracé sans modification des
pour l’introduction des éléments flexibles et rigides dans le tracé, cartes existantes (§ 1.3).
tels que les coudes, les pièces de connexion, les robinets, les
compensateurs à soufflets, les tubes ondulés, etc. Il procède de la Chaque membre est inséré entre deux nombres : le plus grand
même façon pour définir la position, l’orientation et le décalage par désigne le membre même et le plus petit son origine.
rapport à l’axe du tube des fixations et des supports, en tenant Les membres sont associés aux dimensions des tubes. Le chan-
compte de leurs caractéristiques élastiques et de leurs réponses aux gement éventuel de celles-ci peut être introduit a posteriori par les
sollicitations. cartes concernant les pièces spéciales.
Le tracé est achevé automatiquement par l’ordinateur qui choisit La longueur et l’orientation du membre sont données par ses
la taille des membres (§ 2.1) et leur attribue des numéros séquentiels coordonnées établies dans un système de trois axes orthogonaux
qui facilitent l’interprétation des résultats. trigonométriques classiques. L’orientation des axes dans l’espace
Ce procédé permet d’obtenir au cours d’une même séquence de est arbitraire pour l’entrée des données. Elle peut être modifiée par
calcul les résultats des variantes avec et sans compensateurs de l’ordinateur, par exemple pour faciliter l’interprétation de certains
résultats.

Figure 1 – Schéma de calcul de tuyauteries

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TUYAUTERIES _________________________________________________________________________________________________________________________

1.3 Mise en place des pièces spéciales Ici, les membres 4 et 5 sont modifiés tout en conservant leurs
caractéristiques. Le membre créé 25 reçoit les propriétés du coude
qui sont données par la carte-coude précisant le rayon et le
Il y a des pièces du type membre droit (robinets, soufflets,
rétreints, cales de mise sous tension, etc.) et des pièces du type numéro du tube de référence ou, à défaut, les caractéristiques élas-
branchement (barillets ou pièces de connexion en T, Y, etc.). tiques spéciales.
Les cartes des pièces spéciales comportent l’adresse sous la forme L’angle du coude est obtenu par l’ordinateur suivant les orienta-
suivante : numéro du membre, longueur, position par rapport à tions des membres qui reçoivent le coude, ici 4 et 5 (calcul au
l’origine ou à la fin du membre et caractéristiques élastiques définies paragraphe 2.3).
par le numéro du tube équivalent ou par les valeurs correspondantes La même carte peut servir pour plusieurs coudes de rayon et
indiquées directement sur la même carte. caractéristiques identiques mais comportant des positions et des
angles différents.
Une pièce spéciale crée de nouveaux membres et modifie les
membres anciens. Les nouveaux membres reçoivent des numéros
provisoires. À la fin de l’opération de mise au point du tracé, l’ordina-
teur rétablit la numérotation séquentielle en suivant le sens du 1.5 Mise en place des fixations,
parcours qui n’est pas altéré par les opérations de mise en place.
supports et charges concentrées
La mise en place des pièces spéciales de type membre droit est
illustrée sur la figure 2, celle de type branchement sur la figure 3.
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Les membres créés nos 20 et 21 possèdent les caractéristiques Les fixations complètes ou partielles sont définies par les direc-
l’un du membre 4 et l’autre de la pièce spéciale ; le membre 4 est tions de leur action, par les déplacements imposés et par la raideur
modifié en conservant ses propriétés élastiques. de leurs constituants. Les caractéristiques sont introduites dans
Les membres nouveaux nos 22 et 24 conservent les caractéris- l’ordinateur suivant un système d’axe général ou suivant un système
tiques des membres anciens respectivement nos 2 et 12, le no 23 est particulier à la fixation, où elles sont plus faciles à déterminer.
créé avec ses propriétés spéciales, les membres anciens nos 2, 12 Les orientations particulières sont étudiées au paragraphe 2.4.
et 3 sont modifiés, les deux premiers acquièrent les propriétés nou- La carte de fixation comporte, outre les informations décrites pré-
velles et le dernier conserve les anciennes. cédemment, les indications concernant sa position et les numéros
des variantes dans lesquelles elle n’intervient pas.
Les supports élastiques et les charges concentrées sont traités
1.4 Mise en place des coudes de la même façon que les fixations.
L’insertion de ces éléments dans le tracé est illustrée par la
Les coudes, comme précédemment les pièces spéciales, créent figure 5.
des membres nouveaux et modifient les anciens. Ils introduisent
cependant une différence : le point d’épure E disparaît, le numéro La fixation est placée sur la pièce spéciale ; elle crée le
correspondant est déplacé à l’origine du coude (figure 4). membre 26 et modifie le 21 qui conservent les caractéristiques de
la pièce spéciale.
Dans cet exemple, la fixation coupe l’axe du tube. Dans d’autres
cas, il est intéressant de la placer à une certaine distance de l’axe
du tube (figure 6).
Il n’y a pas de difficulté à placer une fixation ou un support dans
un coude.

Figure 2 – Insertion d’un membre droit

Figure 5 – Mise en place d’une fixation dans l’axe du tube

Figure 3 – Insertion d’un branchement

Figure 6 – Mise en place d’une fixation hors de l’axe du tube

Figure 4 – Mise en place d’un coude

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Une fixation qui coupe le tracé à une des extrémités du membre 2.2 Flexibilité des membres droits
ne crée pas de nouveaux membres.
Dans le cas de la figure 6, la fixation crée trois nouveaux Le membre droit ordinaire représente un tronçon du tube droit.
membres, 27, 28 et 29, et modifie le 6. Les 27 et 6 gardent les En utilisant l’astuce du choix des axes propres au tronçon, employée
propriétés de l’ancien membre 6 et les 28 et 29 obtiennent les carac- entre autres par Stanley Poley [8], on peut simplifier les expressions
téristiques élastiques données par la carte de décalage. de flexibilité et d’orientation.
Le système auxiliaire X ′, Y ′, Z ′ pour le membre droit est tel que
l’axe OX ′ est dirigé de la fin du membre vers l’origine de celui-ci
1.6 Découpage et numérotation et que la position des autres axes n’a pas d’importance. Le système
définitifs des membres auxiliaire est donc défini par les projections du membre sur le
système principal d’axes (figure 7).
Dès que les divers éléments sont introduits dans le tracé, l’ordi- aX , aY et aZ sont donnés par les cartes d’entrée :
nateur peut procéder à la définition finale des membres. Les
2 2 2
membres droits et coudés de grande longueur sont découpés en plus a = aX+aY+aZ
petit pour faciliter l’analyse détaillée des résultats de calcul.
La position du membre dans le tableau séquentiel donne son Les coefficients de flexibilité de ce membre, dans le système auxi-
numéro. liaire d’axes, sont calculés dans les matrices L′, J ′ et N ′ relatives à
ce système. La signification physique de ces matrices, comme celle
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Le tableau séquentiel contient pour chaque membre sa descrip- de L, J et N (tableau de Notations et Symboles p. 2), est plus claire
tion, ses dimensions, son orientation, ses caractéristiques élastiques
que celle de A′m :
sous l’effet de la charge unitaire concentrée et de la charge unitaire
répartie, les numéros et les distances de toutes les fixations en aval.
Les charges concentrées et réparties et les fixations que l’on βa 0 0 λa 0 0
rencontre sur les parcours après passage sur le membre étudié sont L′ = 0 αa 0 J′ = 0 αa 3 / 3 + ηa 0
considérées comme se trouvant en aval. 0 0 αa 0 0 αa 3 / 3 + ηa
De plus, le tableau séquentiel contient pour chaque variante de
calcul les charges agissant directement et les sommes des charges
concentrées et réparties en aval des parcours passant par le membre 0 0 0
examiné. N′ = 0 0 αa 2 / 2
Une telle organisation du tableau séquentiel permet le déroule- 0 – α a2 / 2 0
ment extrêmement rapide de tous les calculs.
L’ordinateur calcule ces valeurs en partant des définitions données
en début d’article. Il détermine ensuite la matrice d’orientation θm
sur la base de la définition de la matrice carrée C m de
2. Flexibilité et orientation format 3 appelée cosinus directeur du système auxiliaire.
des membres Posons :
aX aY aZ 2 2
a 1 = – ------- ; a 2 = – ------- ; a 3 = – ------- ; a 12 = a1+a2
a a a
2.1 Description générale des membres
Le membre constitue l’élément le plus simple de la tuyauterie. Il
est délimité par deux points voisins numérotés et il est désigné par
le numéro le plus élevé.
En général, le membre peut être sollicité par trois forces et trois
moments dirigés suivant les trois axes perpendiculaires l’un à
l’autre. À chaque effort, il répond par trois déplacements et trois
rotations. En conséquence, la flexibilité totale d’un membre est
décrite par une matrice de flexibilité carrée A m de format 6.
On peut facilement démontrer que cette matrice est symétrique
par rapport à la diagonale ; cette propriété découle de la loi de réci-
procité de Maxwell (articles de la rubrique Calcul des structures
dans le traité Sciences fondamentales). Elle possède donc 21 coef-
ficients indépendants.
La matrice de flexibilité représente la déformation du membre
sous l’effet des efforts unitaires. Elle est obtenue par le calcul ou
expérimentalement.
Pour obtenir la matrice de raideur, il suffit d’inverser celle de
flexibilité. Les coefficients de raideur représentent les efforts dus
aux déformations unitaires des membres.

Figure 7 – Système auxiliaire d’axes pour membres droits

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Il y a deux cas :
• 1er cas a 12 ≠ 0 :
a2 a1 a3
a1 – -------- – --------------
a 12 a 12
Cm = a1 a2 a3
a2 -------
- – --------------
a 12 a 12
a3 0 a 12

• 2e cas a 12 = 0 :
0 0 – a3
Cm = 0 1 0
a3 0 0

La matrice d’orientation θm est exprimée en fonction de Cm :


Figure 8 – Système auxiliaire d’axes pour un coude
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Cm 0
θm =
0 Cm La pression intérieure raidit le coude. Seul, le code des tuyauteries
de classe 1 (cf. [Doc. A 800]) prend cette action en considération.
Une fois θm définie, on obtient la matrice de flexibilité dans le Le coude est raidi également par les raccordements aux pièces
système principal d’axes : massives. Le code des tuyauteries de classe 1 renvoie le lecteur aux
essais en cours ; les autres codes (cf. [Doc. A 800]) augmentent la
t
Am = θm A m
′ θm raideur suivant les formules ci-après :
— une extrémité indéformable :
qui correspond à la déformation du membre m sous l’effet des
efforts agissant dans le système principal d’axes. 1,65
α = -----------------
-
γ 5/6 E I
— deux extrémités indéformables :
2.3 Flexibilité des membres-coudes
1,65
α = -------------------
-
Les axes auxiliaires du coude sont définis sur la figure 8. γ 2/3 E I
Posons : Dans les formules donnant la flexibilité des coudes, nous main-
T =
2
TX′ + T Y′ + T Z′
2 2 tiendrons pour toute éventualité α1 et α 2 .
■ Valeurs de L i′j ( L 13
′ = L 23
′ = L 31
′ = L 32
′ = 0) :
avec T X′ , T Y′ et T Z′
projections de la tangente considérée sur
les axes du système principal. R
′ = ----- [ α 2 ( ϕ – sin ϕ cos ϕ ) + β ( ϕ + sin ϕ cos ϕ ) ]
L 11
Les projections figurent dans le tableau séquentiel des membres 2
établi par l’ordinateur. Elles ont été obtenues en partant des R
′ = L ′21 = ----- ( β – α 2 ) sin 2 ϕ
L 12
membres voisins a ′ et a ′′ et de la valeur du rayon de courbure R 2
donné par les cartes d’entrée des coudes. R
′ = ----- [ α 2 ( ϕ + sin ϕ cos ϕ ) + β ( ϕ – sin ϕ cos ϕ ) ]
L 22
2
ϕ
T = R tg ----- ′ = R α1 ϕ
L 33
2
ϕ = arccos ( a 1′ a ′′1 + a 2′ a ′′2 + a 3′ a ′′3 )
■ Valeurs de J ij′ ( J 13
′ = J 21
′ = J 23
′ = J 31
′ = J 32
′ = 0) :
où a 1 , a 2 et a 3 sont définis comme au paragraphe 2.2 ;
R3 R
T X′ = a 1′ T ; T X
′′ = a ′′1 T ′ = --------- α 1 ( 3ϕ – 4 sin ϕ + sin ϕ cos ϕ ) + ----- [ λ ( ϕ + sin ϕ cos ϕ )
J 11
2 2
etc. + η ( ϕ – sin ϕ cos ϕ ) ]
Les flexibilités des coudes dans (α 1 ) et en dehors (α 2 ) du plan de R3 R
′ = J 21
J 12 ′ = – --------- α 1 ( 1 – cos ϕ ) 2 + ----- ( λ – η ) sin 2 ϕ
la courbure ne sont pas tout à fait les mêmes suivant l’étude de 2 2
Vigness [9]. Toutefois les codes américains (cf. [Doc. A 800]) qui
R3 R
sont reconnus partout sur ce sujet ne font pas de distinction. ′ = -------- α 1 ( ϕ – sin ϕ cos ϕ ) + ---- [ λ ( ϕ – sin ϕ cos ϕ )
J 22
2 2
L’équation commune est basée sur les études de Karman [10] :
+ η ( ϕ + sin ϕ cos ϕ ) ]
1,65
α 1 = α 2 = ------------- R3
γ EI ′ = -------- [ α 2 ( ϕ – sin ϕ cos ϕ ) + β ( 3 ϕ – 4 sin ϕ + sin ϕ cos ϕ ) ]
J 33
2
avec γ facteur du coude : +Rηϕ
Re
γ = -------
2
-
rm

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■ Valeurs de N ij′ ( N 11
′ = N 12
′ = N 21
′ = N ′22 = N 33
′ = 0) : — Les caractéristiques élastiques du membre ne sont pas uni-
formes dans le plan perpendiculaire à son axe, par exemple α1 ≠ α2 .
R2 Dans ce cas, il faut bien définir le système auxiliaire par rapport au

N 13 = – ------- [ α 2 ( ϕ – sin ϕ cos ϕ ) + β ( ϕ – 2 sin ϕ + sin ϕ cos ϕ ) ]
2 principal en introduisant 4 cosinus et les signes des deux autres.
R2 Posons :

N 23 = ------- [ α 2 sin 2 ϕ + β ( 1 – cos ϕ ) 2 ]
2
2 2
′ = R 2 α 1 ( ϕ – sin ϕ )
N 31 C 11 = cos X ′ X ; C 31 = cos X ′ Z ; C 21 = sgn 1 – ( C 11 + C 31 )
′ = – R 2 α 1 ( 1 – cos ϕ )
N 32 2 2
C 13 = cos Z ′ X ; C 33 = cos Z ′ Z ; C 23 = sgn 1 – ( C 13 + C 33 )
Ces expressions sont tout à fait générales. Pour les ramener
dans le système principal, il faut définir le système auxiliaire d’axes et on obtient les autres valeurs de C :
en posant : C 12 = C 23 C 31 – C 21 C 33
T X′ T Y′ T Z′
T 1 = – ----------- ; T 2 = – ---------- ; T 3 = – ---------- C 22 = C11 C 33 – C 13 C 31 ; C 32 = C13 C 21 – C 11 C 23
T T T
On obtient l’expression du cosinus directeur C m du coude :
2.4.2 Tubes ondulés
C 11 = T 1′ ; C 21 = T 2′ ; C 31 = T 3′
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T ′2 T ′′3 – T 3′ T ′′2 T 3′ T ′′1 – T 1′ T ′′3 5 10


C 13 = ----------------------------------------------- ; C 23 = ----------------------------------------------- ; α 1 = α 2 = ------- à -------
sin ϕ sin ϕ EI EI

T 1′ T ′′2 – T 2′ T ′′1 (à déterminer par le constructeur suivant les dimensions du tube) ;


C 33 = -----------------------------------------------
- I est le moment flexionnel du tube de base :
sin ϕ
1 5 10 4 1+ν
β = ------- ; λ = --------- à --------- ; η = ----- -------------
C 12 = C 31 C 23 – C 21 C 33 ; C 22 = C 11 C 33 – C 31 C 13 ; EI ES ES 3 ES
C 32 = C 21 C 13 – C 11 C 23
Une fois Cm connu, on obtient comme dans le paragraphe 2.2 :
2.4.3 Manchettes glissantes
t
Am = θm A m
′ θm Elles permettent le déplacement axial des tubes télescopiques
avec un seul effort : le frottement. Pour tenir compte de ce frottement,
il suffit d’adopter un coefficient λ compatible avec celui-ci ou d’effec-
tuer les calculs suivant la méthode exposée au paragraphe 4.9.
2.4 Flexibilité des membres spéciaux
2.4.1 Orientation des pièces spéciales 2.4.4 Compensateurs à soufflets
Il y a trois cas d’orientation des membres spéciaux. — Compensateur libre dans la conduite :
— Ils se comportent comme des membres ordinaires et leur α1 = α2 ;
orientation est déterminée de la même façon. λ et effet de fond sont donnés par le constructeur ;
— Il est nécessaire d’introduire leur orientation, mais un seul β et η sont considérés comme négligeables ;
axe (OX ′ ) suffit pour décrire leur flexibilité. Pour définir l’orientation α et λ peuvent être calculés suivant [16].
d’un axe, il suffit de calculer les projections d’un vecteur unitaire sur — Compensateur à charnières travaillant à la flexion :
deux axes principaux et de se donner le signe sgn de la troisième
projection. Chaque projection est équivalente à un cosinus entre la α1 est donné par le constructeur ;
direction à déterminer et l’axe du système principal. α2 , β, λ et η sont considérés comme négligeables.
En posant : Il faut définir OX ′ suivant l’axe du soufflet et OZ ′ dans le plan de
flexibilité α1 (plan de déformation du compensateur).
2 2
C 11 = cos X ′ X ; C 31 = cos X ′ Z ; C 21 = sgn 1 – ( C 11 + C 31 ) — Compensateur à cardan :
α1 = α2 est donné par le constructeur ;
on peut déterminer le cosinus directeur C de la même façon que
β, λ et η sont négligeables.
2
dans le paragraphe 2.2 en posant C 3 = 1 – C 31 et obtenir les autres — Compensateur travaillant en parallélogramme (figure 9).
coefficients de Cm : Le point n peut se déplacer par rapport à n ′ suivant les direc-
C 21 C 11 C 31 C 11 tions OY et OZ. Par contre, le déplacement et les rotations
C3 ≠ 0 → C 12 = – --------- ; C 13 = – --------------------- ; C 22 = --------- relatives uX , ωY et ωZ sont bloqués.
C3 C3 C3
La solution la plus simple consiste à faire travailler le compensa-
C 21 C 31 teur entre les points n et n ′ en cisaillement uniquement ; η est déter-
C 23 = – --------------------- ; C 32 = 0 ; C 33 = C 3
C3 miné suivant les données du constructeur ; α, β et λ seront petits
ou égaux à zéro.
C 3 = 0 → C 11 = C 21 = C 12 = C 23 = C 32 = C 33 = 0 La solution plus générale et plus élégante est de passer par la
notion de la boucle fictive c’est-à-dire la liaison de n avec n ′ sans
C 22 = 1 ; C 13 = – C 31 support matériel.

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Dans le cas de la figure 9, il est suffisant de bloquer entre n et n ′ L’influence d’une partie des tuyauteries sur la partie voisine sera
les déformations uX , ωY et ωZ en laissant aux deux soufflets et aux appelée ici impédance. L’impédance est exprimée en flexibilité ou
tubulures de liaison leurs caractéristiques propres. en raideur. Elle est obtenue directement par l’ordinateur au cours
Les cartes d’entrée des pièces spéciales comportent les données d’une boucle de calcul sur l’influence de 6 efforts unitaires pris l’un
pour créer les divers membres composant l’ensemble du après l’autre. En répétant donc 6 fois l’opération du calcul de défor-
compensateur ainsi que les indications concernant la boucle fictive mations sous l’effet d’un effort unitaire, on obtient une matrice
et son orientation. Ces cartes permettent à l’ordinateur d’introduire complète de flexibilité de format 6. L’impédance en rigidité est
automatiquement dans le tracé le compensateur et son comporte- obtenue par inversion de la matrice de flexibilité. La notion de l’impé-
ment élastique. dance est très utile pour décrire la rigidité d’un raccordement sur
un générateur de vapeur ou sur des machines telles que turbine ou
L’emploi de boucles fictives peut être généralisé du fait que le pompe. Elle est également très intéressante pour la prise en compte
blocage par la boucle n’a pas besoin d’être rigide, au contraire il peut de la flexibilité à la limite du matériel d’un constructeur (figure 10).
être élastique. Une boucle fictive permet donc de décrire toutes les
propriétés spéciales d’un membre. Les constructeurs A et C donnent à la limite de leurs fournitures
l’impédance et les déplacements en supposant les points a et b
libres. Le constructeur B effectue les calculs définitifs et transmet
2.4.5 Supports, guides, fixations à son tour les efforts ou les déplacements en service aux
points a et b qui permettent aux constructeurs A et C de terminer
leurs études.
Ces dispositifs sont considérés la plupart du temps comme étant
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parfaitement rigides. Dans le cas contraire, leurs coefficients d’élas-


ticité sont souvent indépendants les uns des autres et leur flexibilité
se limite aux seules valeurs situées sur la diagonale des matrices L ′
et J ′ (§ 2.2). 3. Équations de flexibilité
Pour les guides et les fixations complexes faisant partie d’une
structure élastique, il est nécessaire de calculer ou de déterminer 3.1 Conditions d’équilibre d’une structure
expérimentalement les matrices complètes L ′, J ′ et N ′. C’est le cas
de la fixation d’une ligne de conduite sur une autre ligne (figure 10). Une structure qui n’est pas sollicitée par les efforts se trouve en
équilibre même si l’on coupe toutes ses fixations sauf celle qui
positionne l’ensemble par rapport à l’espace.
Il est normal que la fixation non coupée constitue l’origine du par-
cours (figure 1) et exige un traitement spécial par rapport aux autres
fixations. Pour éviter cet inconvénient, il suffit de l’attacher par une
liaison sans dimension mais possédant une grande flexibilité à une
fixation fictive dont l’influence sur l’ensemble des efforts est tout à
fait négligeable. De plus, cet ancrage est fixe en espace et n’est
soumis ni à la dilatation, ni au mouvement. Il n’intervient que dans
le calcul de l’ordinateur qui ajoute automatiquement une grande
flexibilité sous forme d’une matrice carrée de format 6 concentrée
sur la diagonale. La flexibilité ajoutée intervient dans toutes les fixa-
tions, elle ne modifie donc pas l’équilibre de l’ensemble. L’unique
inconvénient, qui n’en est pas un dans le cas de l’ordinateur, est la
nécessité de manipuler, au cours de la résolution des équations, des
nombres possédant au moins 12 chiffres significatifs.
Figure 9 – Compensateur travaillant en parallélogramme
Une sollicitation quelconque modifie l’équilibre et provoque les
déplacements des ancrages libres. Le retour de la tuyauterie à la posi-
tion de départ demande le remplacement des fixations par les efforts
équivalents qui assurent les nouvelles conditions d’équilibre.
Certaines parties du réseau peuvent former des boucles qui ne
modifient pas l’équilibre extérieur mais occasionnent une indéter-
mination dans la répartition des efforts à l’intérieur de la tuyauterie.
Une coupure de la boucle résout ce problème. Les deux faces de
la coupure supportent les efforts de liaison qui, normalement, se
neutralisent mutuellement. Dès lors, les efforts de liaison dépendent
de la seule flexibilité de la boucle et le parcours dans la branche
boucle part de l’origine et se termine à la fin de celle-ci.

3.2 Définition des équations


Il y a autant d’équations que de composantes d’inconnues exté-
rieures et intérieures.
Les coefficients de flexibilité des efforts inconnus sont rangés dans
l’ordre de rencontre des fixations et des boucles en cours du parcours
du tracé. L’ensemble des coefficients de flexibilité forme une matrice
carrée de i lignes et i colonnes. Sur chaque ligne figurent les
Figure 10 – Schéma de tuyauteries complexes
coefficients d’influence de la totalité des fixations sur une seule
inconnue-effort, dans chaque colonne se trouvent les coefficients
d’influence d’une seule inconnue sur toutes les autres.

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À l’aide des notations définies en début d’article, on peut écrire


l’ensemble des équations du problème sous la forme matricielle
simple :
AF = U
On verra plus loin que ces équations ne sont pas attachées à un
système de référence unique mais que, au contraire, à chaque
fixation correspondent les axes de référence trigonométriques qui
diffèrent les uns des autres par la position de l’origine et souvent
par une orientation particulière. Les équations sont formulées dans
un espace généralisé de Lagrange où l’on peut abandonner les
systèmes trigonométriques de référence et les remplacer par des
axes tout à fait quelconques si la formulation et le calcul en sont
simplifiés.

3.3 Création de la matrice de flexibilité Figure 11 – Représentation vectorielle de la distance nm

3.3.1 Définition et formulation employées coefficients sur la diagonale et sur sa droite. Cette opération est
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effectuée séquentiellement en suivant les lignes de parcours repré-


Les matrices de flexibilité utilisées ici sont, sauf affirmation sentées sur la figure 12.
contraire, des matrices carrées de format 6. Les matrices corres- En pratique, les parcours sont réalisés automatiquement en
pondantes des efforts et des mouvements ont donc la dimension exploitant le tableau séquentiel des membres (§ 1.6).
de la colonne à 6 coefficients.
Les coefficients de la matrice A sont obtenus par la somme des
La matrice d’orientation θ est décrite en détail dans le matrices qui représentent pour chaque membre l’influence d’une
paragraphe 2. Par contre, la matrice de transfert B n’a pas été fixation sur une autre. Les fixations prises en considération sont
précisée jusqu’à présent ; elle est toujours définie dans le système celles qui se trouvent en aval du membre calculé. Cela revient à
principal d’axes X, Y et Z : construire la matrice A en partant de la diagonale et en se déplaçant
vers la droite.
1 0 0 0 bZ – bY Si l’on prend comme exemple le tracé de la figure 12, la prise en
0 1 0 – bZ 0 bX compte des fixations se fait conformément au tableau 1. (0)

[1] [ b nm ] 0 0 1 bY – bX 0
B nm = =
[0] [1] Tableau 1 – Position dans la matrice A des coefficients
0 0 0 1 0 0
correspondant aux efforts inconnus de chaque fixation
0 0 0 0 1 0
0 0 0 0 0 1 Point
Nombre Lignes
de Description
La matrice auxiliaire bnm est composée de la projection du d’inconnues dans A
fixation
vecteur bnm représentant la distance de n à m (figure 11).
0 ancrage ou fixation complète 6 de 1 à 6
Le tableau séquentiel des membres contient les matrices Am
5 fixation partielle 2 7 et 8
et Bnm calculées dans le système principal des coordonnées. La
matrice θn (§ 2.2) définit l’orientation de la force Fn au point n. 14 ancrage 6 de 9 à 14
16 ancrage 6 de 15 à 20
On peut démontrer la signification des expressions suivantes : 17 guide 3 de 21 à 23
θn Fn : changement d’orientation qui ramène Fn de X ′ Y ′ Z ′ 21 boucle 6 de 24 à 29
en X Y Z ; 27 boucle 6 de 30 à 35
Bnm θn Fn : réorientation de Fn suivant X Y Z et transfert du point n 33 ancrage 6 de 36 à 41
au point m ;
t θ tB
n n m Um : transfert des déformations du membre (Um ) du
L’ancrage 0 n’est intéressé que par la connexion à la fixation
point m au point n et réorientation suivant X ′Y ′ Z ′ ;
fictive décrite au paragraphe 3.1.
Am Bnm θn : déformations au point m du membre m sous l’action
des efforts unitaires au point de l’application et suivant l’orientation Les matrices d’influence des diverses fixations seront réduites par
de Fn ; la suppression des lignes et des colonnes correspondant respective-
t θ tB
ment aux directions libres des fixations influencées et influençantes.
n nm Am Bnm θn : matrice de déformation précédente trans-
férée au point de l’action et réorientée suivant l’effort Fn ; ■ Prise en considération du membre 3 (matrice A3 ).
t θ tB
Am Bim θi : matrice de flexibilité représentant l’influence Le membre intéresse toutes les fixations en aval du parcours à
n nm
l’exception des boucles aux points 21 et 27. La première fixation est
de l’effort Fi sur Fn à travers la flexibilité du membre m.
rencontrée au point 5, elle possède deux inconnues (F 5X et F 5Z ).
t θ tB
5 5,3 A3 B 5,3 θ5 représente l’influence de F 5 sur F 5 ; après la
3.3.2 Construction de la matrice globale réduction de la matrice carrée de format 6 en format 2 et la suppres-
de flexibilité sion de la partie symétrique, elle est ajoutée aux éléments suivants
de la matrice A : A 7,7 , A 7,8 et A 8,8 .
La matrice globale A est obtenue par le cumul des matrices t θ tB
d’influence. Elle est symétrique par rapport à sa diagonale en vertu 5 θ14 représente l’influence de F 14 sur F 5 ; après la
5,3 A 3 B 14,3
de la loi de réciprocité de Maxwell. Il suffit donc de calculer les réduction à la matrice de format (2,6), elle est ajoutée aux éléments
suivants de la matrice A : de A 7,9 à A 7,14 et de A 8,9 à A 8,14 .

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Figure 12 – Exemple d’un tracé


défini par ordinateur

t θ tB circonférence. Elle compense les déplacements des points de fixa-


5 5,3 A3 B 17,3 θ17 représente l’influence de F 17 sur F 5 ; après la
réduction à la matrice de format (2,3), elle est ajoutée aux éléments tion et les raccourcissements dus à la mise sous tension ou à la
suivants de la matrice A : A 7,21 , A 7,22 , A 7,23 , A 8,21 , A 8,22 , A 8,23 . relaxation des contraintes par le fluage. Elle résiste en se déformant
à l’action du poids, du vent, de la neige et aux efforts isolés dus par
Dès que les lignes 7 et 8 sont terminées, on attaque les lignes sui- exemple à l’ouverture de la soupape de sûreté.
vantes et on continue en terminant la répartition de A 3 par le calcul La sollicitation définit de nouvelles conditions d’équilibre, donc
des coefficients correspondant à F 33 , qui se limitent seulement aux de nouvelles valeurs pour les seconds membres des équations.
colonnes 36 à 41 du fait que l’on commence à partir de la diagonale.
Les frottements influençant les déformations provoquées par
Après le membre 3, le membre suivant est pris en considération chaque sollicitation sont également pris en considération.
et ainsi de suite.
■ Le procédé est illustré encore par la répartition des coefficients de
flexibilité du membre 18. Ce membre intéresse seulement les 4.1 Dilatation thermique empêchée
fixations F 21 et F 33 .
tθ tB
A18 B 21,18 θ21 représente l’influence de F 21 sur F 21 ; La dilatation occasionne la modification de la longueur des
21 21,18 membres.
après la suppression de la partie symétrique, cette matrice est
ajoutée aux lignes et aux colonnes de 24 à 29. Il est facile de démontrer que dès que tous les points de fixation
sont libérés, les extrémités de la tuyauterie sont soumises à la
t θ tB
21 21,18 A18 B 33,18 θ33 représente l’influence de F 33 sur F 21 ; translation sans rotation.
elle est ajoutée à la matrice A aux lignes de 24 à 29 et colonnes de 36 On calcule les valeurs de translation en partant des définitions
à 41. en début d’article et en désignant par δm le coefficient de dilatation
La répartition de A18 se termine par l’influence de F 33 sur F 33 . moyenne du membre :
Les exemples cités ci-dessus montrent que les coefficients de la
matrice globale de flexibilité A sont calculés facilement en passant ω mX
séquentiellement d’un membre à un autre et d’une fixation à la 0
suivante. Le calcul séquentiel est programmé très aisément sur ω mY 0
ordinateur. ωm ω mZ 0
Um = = = δm
um u mX a mX
u mY a mY
4. Sollicitations statiques u mZ a mZ
et leurs effets
Pour les coudes, on applique la même formulation en posant :
Tout phénomène qui modifie la ligne de déformation de la tuyau-

a mX = T mX + T ′′mX etc.
terie est considéré comme sollicitation.
La tuyauterie se déforme en absorbant les dilatations thermiques,
les allongements dus à la pression et la flexion en banane des tubes
du fait de la répartition non uniforme de la température dans la

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On obtient le déplacement total du point de fixation en faisant la chaud réapparaissent à froid ; elles sont équivalentes à la mise en
somme des dilatations thermiques des membres participant à la tension correspondant à 100 % des dilatations thermiques du
fixation. Le déplacement est ramené à la direction de cette fixation paragraphe 4.1.
et pris avec le signe contraire car il représente le retour de l’extrémité
des tuyauteries au point de fixation :
p 4.5 Effet de la pression intérieure
Un = – θn ∑ Um
o La pression occasionne une certaine augmentation de la
longueur des tubes, en fonction des contraintes et du coefficient de
avec o origine du parcours, Poisson ν du métal employé :
p extrémité du parcours.
1 – 2ν
Il suffit de supprimer les lignes de Un correspondant aux directions ∆L = ----------------- a σ L = allongement du tube droit suivant son axe
E
libres de la fixation pour que la matrice colonne obtenue représente
les seconds membres des équations d’équilibre en rapport avec Fn .
2
p p di
σ L = ------------------- - = contrainte longitudinale dans le tube
- = --------------------------------
d0
2 2 e ( d0 + di )
4.2 Déplacements des points de fixation --------
2
-+1
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di
Les tuyauteries partent ou aboutissent sur des appareils ou sur
des structures qui peuvent subir des déformations, du fait de la pour les tubes minces :
température, de la pression, de l’affaissement du terrain, de l’action
du vent ou d’un séisme. p di p di a
σ L = ------------- → ∆L = ( 1 – 2 ν ) ------------- ------
4e 4e E
Les Un correspondants sont obtenus en modifiant les signes de
ces déformations et en les rapportant à la direction de Fn . Ils La matrice de déformation du membre sous l’effet de la pression
s’ajoutent ou remplacent les valeurs des seconds membres dues à est obtenue par la même méthode que pour les dilatations
la dilatation thermique suivant que l’on désire obtenir soit les effets thermiques (§ 4.1) :
globaux, soit l’influence de telle ou telle action sur l’ensemble des
tuyauteries.
0
0
0 p di
4.3 Mise sous tension Um = ( 1 – 2 ν ) -----------------
a mX 4e E
La mise sous tension du montage a pour but de diminuer les a mY
efforts des tuyauteries en service sur les appareils. Elle permet
a mZ
également d’éviter la concentration de fluage dans les tuyauteries
soumises à haute température (> 450 oC).
L’expression de déformation du coude est très complexe. On peut
L’exécution de la mise sous tension doit se faire sans introduction l’obtenir en faisant des simplifications [1]. Toutefois, il ne faut pas
de rotations parasites qui risqueraient de rendre caducs les résultats perdre de vue que l’effet de la pression sur les réactions de fixation
de cette opération. Il faut donc autant que possible diminuer le est relativement faible et la plupart du temps négligeable. En cas
nombre de sections où la mise sous tension aura lieu et matérialiser de problème particulier où cet effet serait important, il faudrait
par une cale les valeurs des tractions à réaliser. Les deux surfaces recourir à l’expérimentation ou à une analyse approfondie des
de cette cale qui vont être en contact avec les deux extrémités des coudes réels. Ici, nous nous contenterons de considérer le coude
tubes à joindre doivent être bien parallèles et comporter des repères comme un tronçon droit en posant :
permettant le contrôle des tubes en torsion avant et après la traction.
La mise sous tension peut être générale, donc intervenir au béné- ′
a mX = T mX ′′ etc.
= T mX
fice de chaque fixation, ou partielle pour agir par exemple entre deux
fixations choisies. Les seconds membres des équations d’équilibre se déduisent de
la matrice de déformation, de la même façon qu’au paragraphe 4.1.
Les dimensions des cales et la valeur des déplacements réalisés
par certaines fixations sont déterminées par l’ordinateur suivant le
pourcentage des dilatations thermiques et les fixations à prendre
en considération. Les cales ainsi déterminées sont également 4.6 Effets de la répartition
introduites dans le tracé par ordinateur suivant la technique des non uniforme de la température
pièces spéciales. dans la circonférence du tube
L’ordinateur comptabilise les dimensions des cales au cours des
parcours vers chaque fixation. Les composantes dans le système Le phénomène est rare, on le rencontre plutôt dans les tuyauteries
d’axes (X , Y , Z ) des valeurs calculées s’ajoutent ou remplacent les cryogéniques où la coexistence de deux phases de fluide peut donner
seconds membres correspondants après avoir été ramenées à lieu à une différence de température, par exemple entre le haut et
l’orientation et adaptées au degré de liberté de chaque ancrage. le bas du tube. Il en résulte une flexion dans le tube qui a tendance
à prendre la forme d’une banane et à provoquer des déplacements
et des rotations qui devront être absorbés par la flexibilité des
4.4 Relaxation par fluage tuyauteries.
Le problème a été étudié par divers auteurs [1] [11] [12]. Il est
À haute température le fluage provoque la disparition des difficile à résoudre pour une répartition de température quelconque
contraintes dans la tuyauterie par les déformations de ses divers et plus particulièrement dans les coudes.
éléments. Le phénomène est grandement accéléré par le fluage des
tubes dû à la pression intérieure. Les contraintes disparues à l’état

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TUYAUTERIES _________________________________________________________________________________________________________________________

4.6.1 Membres droits

On se limite ici à une répartition de température conduisant à des


calculs simples. On suppose que la température suivant la généra-
trice du tube est constante et que sa variation suivant la circonférence
est progressive, avec un maximum et un minimum disposés symé-
triquement par rapport à l’axe du tube. Il en résulte une flexion uni-
forme dans le membre et un changement de courbure de celui-ci.
Pour rendre cette hypothèse proche de la réalité, il faut découper
la tuyauterie en membres d’une longueur suffisamment courte et
ne pas prendre en compte la modification de la longueur moyenne
qui peut être traitée séparément comme au paragraphe 4.1. La modi-
fication du rayon de courbure, la flèche et la rotation résultantes sont
représentées sur la figure 13.
En désignant par δ ∆ la dilatation différentielle maximale entre
deux génératrices opposées du tube en mm/mm, on obtient :
am d0
R = -------
- = ------
-
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ω′ δ∆

avec R rayon de courbure,


u ′ = R (1 – cos ω′ )
avec u ′ déplacement ou flèche, Figure 13 – Déformation en banane d’un membre droit
am δ∆
ω′ = ----------------
-
d0

avec ω′ rotation du membre.


Comme ω′ est très petit, on peut simplifier cette expression et
écrire :
2 2 2
ω′ 2 d0 a m δ ∆ a m δ∆
u ′ = R ---------- = ------- -----------------
- = ----------------
-
2 δ∆ 2 d 2 2 d0
0

En désignant par Φ l’angle que la projection de la flèche u ′ sur


le plan Y ′ O Z ′ forme avec l’axe OY ′, on obtient l’expression géné-
rale de déformation U m ′ du membre m par rapport à ses propres
axes de référence :
0
– sin Φ
+ cos Φ am δ∆
′ =
Um -----------------
0 d0
1/2 a m cos Φ
1/2 a m sin Φ

d’où son influence sur la fixation Fn :


t t Figure 14 – Déformation en banane dans le plan d’un coude
U n = θn Bnm θ m U m

En choisissant l’axe OY ′ dirigé vers le centre de la courbure, on On peut démontrer que :


obtient Φ = 0 et on peut simplifier l’expression de U m′ .

ω Z′ = --------- δ ∆ R
d0
4.6.2 Coudes
R 2 δ∆ R
u X′ = -------------------- ( ϕ cos ϕ – sin ϕ )
Dans ce cas, le problème est plus complexe, mais on peut le d0
simplifier en décomposant δ∆ entre le rayon de la courbure (δ∆ R )
et l’axe OZ ′ (δ∆ Z ). On obtient ainsi deux cas indépendants. R 2 δ∆ R
u Y′ = -------------------- ( ϕ sin ϕ + cos ϕ – 1 )
a ) Modification de la courbure existante d0
Ici, le coude ne sort pas du plan de la courbure initiale qui sera
modifiée en donnant lieu aux mouvements ω Z′ , u X′ et u Y′ R
R ′ = ---------------------------
(figure 14). R δ∆ R
1 + ----------------
d0

avec R et R ′ rayons de courbure avant et après déformation.

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Les signes obtenus sont valables pour l’augmentation de la 4.7 Charges concentrées
courbure et seront contraires pour une diminution de celle-ci.
b ) Apparition de la courbure en dehors du plan du coude L’action d’une charge concentrée est semblable à l’influence d’une
Dans ce cas, les composantes concernées du mouvement sont fixation sur une autre (§ 3.3.1).
ω′X , ω Y′ et u Z′ ; elles sont engendrées par le gradient de tempéra- Il y a plusieurs exemples de charges concentrées : le poids des
ture dans les diamètres perpendiculaires au plan du coude appareils pesants, l’action des supports, l’effet de la soupape de
(figure 15). sûreté, etc. L’application de la charge concentrée provoque la défor-
mation des membres, donc la modification des seconds membres
Les composantes concernées du mouvement ont pour expres- des équations :
sion:
Um = [ Σ t θn tBnm Am Bpm θp ]P
R δ∆ Z
ω = ( ω X′ ) 2 + ( ω Y′ ) 2 = ---------------- 2 ( 1 – cos ϕ ) avec Um somme des déformations des membres m qui sont inté-
d0 ressés à la fois par P et Fn ; ces déformations dues à la
R δ∆ Z charge P sont rapportées au point d’application de Fn et
′ = ---------------- ( 1 – cos ϕ )
ωX orientées suivant Fn ,
d0
P charge concentrée.
R δ∆ Z
ω Y′ = – ---------------- sin ϕ Après la suppression des lignes de cette matrice colonne à 6 coef-
d0
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ficients correspondant aux directions libres de Fn et le changement


de signe, elle s’ajoute aux seconds membres en rapport avec F n .
R 2 δ∆ Z
u Z′ = ------------------- ( 1 – cos ϕ ) La charge concentrée figure dans le tableau séquentiel des membres
d0 et le calcul est fait automatiquement.

Ces valeurs ont été obtenues en supposant ω très petit devant ϕ


et que la courbure sort du plan du coude et est orientée vers le
sens positif de OZ ′ ; en cas de sens contraire il faut changer les
4.8 Charges réparties
signes des mouvements.
4.8.1 Définition des diverses charges réparties
En réunissant les deux cas, on obtient l’expression générale
′ :
de U m
Les charges réparties souvent rencontrées sont les poids du tube,
δ ∆Z ( 1 – cos ϕ ) du calorifuge, du fluide, de la neige et les effets de l’action du vent.
– δ∆ Z sin ϕ Il y a deux sortes de charges réparties, l’une dont la répartition
est indépendante de son orientation, par exemple poids du tube, et
δ∆ R ϕ R l’autre qui agit sur la projection du membre sur le plan perpendi-

Um ≈ -------
culaire à la direction de la charge par exemple poids de neige ou
R δ∆ R ( ϕ cos ϕ – sin ϕ ) d0
action du vent (article Règles neige et vent NV 65 [C 3 305] dans le
R δ∆ R ( ϕ sin ϕ + cos ϕ – 1 ) traité Construction).
R δ∆ Z ( 1 – cos ϕ ) En désignant par :
qm la charge répartie sur le membre rapportée au système
′ à Un est le même que dans le cas du tronçon
Le passage de U m principal d’axes ;
droit (§ 4.6.1). q la charge répartie par unité de longueur ;
θq l’orientation de la charge par rapport au système principal
d’axes ;
Lq la longueur exposée à l’action de la charge ;
on obtient l’expression générale de la charge répartie :

0
0
0
qm = θq
qL q
0
0

Il faut déterminer la longueur L q qui dépend du type de la charge


répartie et du type de membre.
■ Charge répartie du type poids du tube :
— tronçon droit :
2 2 2
Lq = a = aX+aY+aZ

— coude :
Lq = R ϕ

Figure 15 – Déformation en banane hors du plan d’un coude

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■ Charge répartie du type poids de neige ou action du vent.


Ici Lq représente la projection du membre sur le plan perpen-
diculaire à la direction de q qui est dirigé suivant l’axe OX ′ :
— tronçon droit :
0 0
0 0
t t 0 0
a q ( m ) = θq a m = θq =
aX a qX
aY a qY
aZ a qZ

avec aq ( m )
projection de a m (longueur du membre m ) sur les
axes X ′ Y ′ Z ′.
Comme q est parallèle à OX ′, on a :
Figure 16 – Projection d’un coude sur le plan perpendiculaire à q
2 2
Lq = a qY + a qZ
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— coude.
avec A q (m ) matrice carrée de format 6 de flexibilité sous l’effet
La projection du coude sur le plan perpendiculaire à la direction de charges unitaires réparties.
de la charge q s’exprime par une fraction d’ellipse dont ni l’origine
ni la fin ne se confondent avec ses axes. La valeur exacte de la ■ Déformation d’un tronçon droit (figure 17) :
projection peut être obtenue par intégration numérique.
α2 a 2 α1 a 2
Nous proposons ici une bonne approximation qui est illustrée par ′
N q23 = ---------------- ; N q′ 32 = – ---------------- ;
la figure 16 ; elle est d’autant plus valable que l’hypothèse de la 6 6
répartition uniforme de qL q sur le coude n’est que approximative : N q′ 11 = N q′ 12 = N q′ 13 = N q′ 21 = N q′ 22 = N q′ 31 = N q′ 33 = 0

a α1 a 3 η a α2 a 3 η a
0 0 J q′ 11 = λ ----- ; J q′ 22 = ---------------
- + --------- ; J q′ 33 = ---------------
- + --------
0 0 2 8 2 8 2

t t 0 t t 0 J q′ 12 = J q′ 13 = J q′ 21 = J q′ 23 = J q′ 31 = J q′ 32 = 0
T q′ = θq T ′ = θq ; T ′′q = θq T ′′ = θq ;
T X′ ′′
TX
T Y′ T Y′′ ■ Déformation d’un coude (figure 18) :
T Z′ T Z′′ α2 R 2 β R2
N q′ ( 13 ) = – ----------------- ( 1 – cos ϕ ) 2 + ------------ [ 2 ϕ sin ϕ – 4 + ( 1 + cos ϕ ) 2 ]
2ϕ 2ϕ
0
α2 R 2 β R2
0 N q′ ( 23 ) = ----------------- ( 2 sin ϕ – ϕ – sin ϕ cos ϕ ) + ------------ (2 sin ϕ
2ϕ 2ϕ
0
Sq =

T qX ′′
+ T qX + sin ϕ cos ϕ – 2 ϕ cos ϕ – ϕ )
α1 R 2
T qY ′′
′ + T qY N q′ ( 31 ) = ----------------- [ 2 ( 1 – cos ϕ ) – ϕ sin ϕ ]
ϕ
′ + T qZ
T qZ ′′
α1 R 2
N q′ ( 32 ) = ----------------- [ ϕ ( 1 + cos ϕ ) – 2 sin ϕ ]
ϕ
Lq ≈ 1/2  ( T qY
′ ) 2 + ( T qZ
′ ) 2 + ( T qY
′′ ) 2 + ( T qZ
′′ ) 2

+ ( T qY
′ + T qY
′′ ) 2 + ( T qZ ′′ ) 2 
′ + T qZ N q′ ( 11 ) = N q′ ( 12 ) = N q′ ( 21 ) = N q′ ( 22 ) = N q′ ( 33 ) = 0

R ϕ (λ + η) R (λ – η)
J q′ ( 11 ) = ----------------------------- – ------------------------ ( sin 2 ϕ – 2 sin ϕ cos ϕ )
4 4ϕ
4.8.2 Déformation des membres
sous l’effet d’une charge unitaire répartie α1 R 3
+ ----------------- [ 1 + ϕ + ( cos ϕ – 2 ) ( 2 ϕ sin ϕ + 3 cos ϕ – 2 ) ]

Les coefficients de flexibilité concernant les efforts uniformément
R (λ – η)
répartis sont différents de ceux qui ont été obtenus par l’application J q′ ( 12 ) = ------------------------ ( 2 ϕ sin 2 ϕ + sin ϕ cos ϕ – ϕ )
des charges unitaires à l’extrémité du membre. Le chargement par 4ϕ
les moments uniformément répartis n’existe pas dans la pratique, α1 R 3
on peut donc simplifier la matrice A q′ ( m ) en posant que les termes + ----------------- ( 5 ϕ – 12 sin ϕ + 4 ϕ cos ϕ + 2 ϕ sin 2 ϕ + 3 sin ϕ cos ϕ )

qui ne sont pas utilisés dans le calcul sont égaux à zéro. La matrice
A q′ ( m ) n’est pas symétrique et s’écrit :

[ 0 ] [ N q′ ]
A′q ( m ) =
[ 0 ] [ J q′ ]

t
A q ( m ) = θ m A q′ ( m ) θm

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R (λ – η) Chaque membre supporte sa propre charge qm , plus la charge


J q′ ( 21 ) = ------------------------ ( 2 ϕ sin 2 ϕ + sin ϕ cos ϕ – ϕ ) concentrée Q m , égale à la somme des charges réparties sur tous

les tronçons situés en aval sur le parcours correspondant au
α1 R 3 membre m :
– ----------------- ( 3 ϕ – 3 sin ϕ cos ϕ – 2 ϕ sin 2 ϕ )
4ϕ N

R ϕ (λ + η) R (λ – η)
Qm = ∑ B cm q c
J q′ ( 22 ) = ----------------------------- + ------------------------ ( sin 2 ϕ – 2 sin ϕ cos ϕ ) m+1
4 4ϕ
avec N nombre de membres.
α1 R 3
+ ----------------- [ ϕ 2 – 1 + cos ϕ ( 4 – 3 cos ϕ – 2 ϕ sin ϕ ) ] Les seconds membres correspondant à la fixation F n sont dus à

la somme d’actions des charges Qm et qm :
η R ϕ β R3 α2 R 3
J q ( 33 ) = ----------------- + -------------- ( ϕ – sin ϕ ) 2 + ----------------- ( 1 – cos ϕ ) 2 N
2ϕ 2ϕ

2 t t
Un = – θn Bnm ( A m Q m + A qm q m )
m
J q′ ( 13 ) = J q′ ( 23 ) = J q′ ( 31 ) = J q′ ( 32 ) = 0

4.9 Frottements
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4.8.3 Seconds membres d’équations


dus aux charges réparties 4.9.1 Influence du frottement
sur le comportement des tuyauteries
En libérant les fixations, la tuyauterie se déforme sous l’action de
l’ensemble des charges réparties. Les rotations et les déplacements Les frottements des tuyauteries ont lieu aux points d’appui des
des points de fixation munis des signes contraires représentent les guidages et des suspensions ; leur rôle dans le comportement de
valeurs des seconds membres des équations d’équilibre. En effet, l’ensemble n’est pas souvent bien compris par les constructeurs et
ces déformations doivent être absorbées par les réactions des les utilisateurs des tuyauteries.
ancrages, pour que les points de fixation retrouvent leur position Les tuyauteries soumises à des frottements importants sont
initiale. fréquemment traitées de paresseuses ; elles ne se déplacent pas
La charge répartie déforme l’élément m qui la supporte, en proportionnellement aux dilatations et, une fois forcées, ne
proportion de la matrice de flexibilité Aq (m ) . Elle déforme les autres reviennent pas à leur position de départ. Dans cet état de choses,
éléments c comme une simple charge concentrée placée au centre la position d’équilibre de la conduite devient imprécise et aléatoire.
de gravité du membre m . L’incohérence dans les mouvements peut occasionner la
concentration de fluage dans les tuyauteries soumises aux hautes
températures.
En pratique, les frottements sont équilibrés par la raideur ; dans
les tuyauteries bien conçues, les frottements sont minimaux et
compatibles avec la raideur.

4.9.2 Calcul des tuyauteries soumises au frottement


Le frottement s’oppose au mouvement : plus il est fort plus petits
sont les déplacements.
Les efforts sont modifiés par le frottement et vice versa ; le calcul
doit donc se faire par itération. On peut agir sur les seconds membres
des équations ou sur la matrice A de flexibilité. Les deux méthodes
sont équivalentes du point de vue de la précision mais on peut
préférer l’une à l’autre pour diminuer les nombres d’itérations. Les
Figure 17 – Chargement uniformément réparti sur un membre droit méthodes de modification de la flexibilité sont en général plus per-
formantes, mais celles agissant sur les seconds membres sont plus
faciles à comprendre donc à appliquer. Supposons que la tuyauterie
soit limitée dans son mouvement vertical uZ mais puisse glisser sur
la surface horizontale (XY ) :

2 2
Ff = F f X + F f Y = FZ f

avec Ff force de frottement = produit de la force perpendiculaire


à la surface par le coefficient de frottement f ,
de plus :
Ff X uX
---------- = -------
Ff Y uY

Les déplacements suivant OX et OY sont obtenus par calcul en


même temps que F Z .
Figure 18 – Chargement uniformément réparti sur un coude
Dès que les forces F X et F Y sont connues, elles modifient les
seconds membres comme les charges concentrées. La nouvelle solu-
tion donne les nouvelles valeurs de F X , F Y et F Z . On recommence
jusqu’au moment où ces trois forces ne varient que négligemment
entre deux résolutions successives.

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Fm : somme des réactions d’ancrage et des charges concentrées et


réparties participant aux sollicitations du membre m .
Les sommes de ces divers efforts figurent déjà dans le tableau
séquentiel des membres (§ 1.6) ; nous les rappelons ici uniquement
pour faciliter la compréhension.

5.2 Déplacements et rotations du membre


Les déformations du membre sont dues aux mouvements du point
de raccordement (m – 1) de son origine, à l’action de la somme des
efforts Fm , aux charges réparties sur celui-ci et à sa dilatation
thermique :
Figure 19 – Tuyauterie comportant des bras très longs
posés sur de multiples appuis glissants ou roulants Um = tBm,m – 1 Um – 1 + Am Fm + Aqm qm + am δm
Dans certains cas, il est intéressant de connaître les composantes
Les corrections sont effectuées simultanément dans tous les de ce mouvement dans le système de référence propre au membre :
points où il y a des frottements.
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t
′ = θm U m
Um

4.9.3 Limitations dans l’application du calcul


au frottement
5.3 Contraintes dans le membre
Dans le calcul des tuyauteries avec frottement comme dans tous
les calculs, il ne faut pas perdre de vue le sens des réalités et bien Les contraintes sont calculées à l’origine et à la fin du membre.
définir les limites dans lesquelles on peut obtenir les résultats Les efforts Fm concernent la fin du membre. Pour les obtenir à
valables de l’étude. l’origine, il suffit de les prémultiplier par Bm, m – 1 qui est basé sur
la distance entre la fin m et l’origine m – 1 du membre.
La figure 19 illustre le cas où le calcul classique avec frottement
donnerait des résultats aberrants. La méthode de calcul exposée pré- Les efforts stockés sont orientés suivant le système principal
cédemment conduirait à des réactions en A et B égales à la somme d’axes ; pour séparer la flexion et la rotation, il faut les réorienter
des efforts de frottement de tous les appuis. En pratique, ces réac- suivant la direction du membre. Actuellement, il y a tendance dans
tions sont limitées par un effort de flambement de la ligne ou le plus les codes [Doc. A 800] à appliquer le coefficient unique de concentra-
souvent par une valeur résultant de l’étude de probabilité. En effet, tion des tensions (im ) au moment résultant au lieu de l’appliquer
les déplacements sur les appuis ne seront pas réguliers et unifor- seulement au moment de flexion.
mément progressifs comme on devrait le supposer dans le calcul. La première méthode donne la contrainte résultante :
Au contraire, la compression du tube et la résistance par frottement
au glissement provoquent des dilatations par sauts ou secousses im M X + M Y + M Z
2 2 2
qui diminuent, annulent ou même renversent l’action des efforts de σ R = ------------------------------------------------------
-
frottement sur certains patins. Le phénomène est fortement atténué 2 I/d 0
dans le cas des tuyauteries multidirectionnelles équipant les usines ;
les calculs classiques qui tiennent compte du frottement sont alors La seconde permet de calculer séparément les contraintes de
non seulement valables mais encore très recommandés. flexion σF et de torsion σT .
C’est le cas des tuyauteries suspendues sur les supports L’exposant prime désigne les moments orientés suivant l’extré-
élastiques où le frottement peut diminuer d’une façon importante mité du membre :
les mouvements des tuyauteries et modifier la conception de M X′ MX
σ T = -------------------
- = -----------------
-
certaines suspensions. L’étude du supportage doit donc tenir 2 I 0 /d 0 4 I / d0
compte du frottement et de la variance des supports.
avec I0 moment d’inertie circulaire,

i m ( M Y′ ) 2 + ( M Z′ ) 2
σ F = ---------------------------------------------------------
5. Forces, moments, 2 I / d0
déplacements, rotations avec im coefficient d’intensification de contrainte commun aux
directions OY ′ et OZ ′,
et contraintes
( i Y M Y′ ) 2 + ( i Z M Z′ ) 2
σ F = -----------------------------------------------------------------
5.1 Transfert des efforts des branches 2 I / d0
vers les membres avec des coefficients d’intensification de contrainte différents pour
M Y′ et M Z′ .
Dès que les équations sont résolues, les valeurs des forces et des
moments sont connues à chaque point de fixation. Le problème est En général, on néglige les contraintes dues aux forces F X , F Y , F Z
donc statiquement déterminable et on peut connaître les détails des qui sont faibles devant les contraintes importantes dues aux
sollicitations dans chaque membre. moments MX , MY , M Z .
En reprenant les notations du tableau des Notations et Symboles, Il est facile d’en tenir compte :
on peut écrire :
F X′
Fm = Σ Bnm θn Fn + Σ Bpm θp Pp + Qm σ trac = --------
-
S
avec σtrac contrainte de traction,

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très proche de la méthode de raideur à condition de considérer


( F Y′ ) 2 + ( F Z′ ) 2
σ cis = --------------------------------------------
- tous les membres comme reliés entre eux par des nœuds.
S
Les diverses méthodes sont abordées dans l’ordre suivant :
avec σcis contrainte de cisaillement. — étude sur modèles réduits ;
— étude par matrice de raideur ;
— étude par éléments finis.
5.4 Expressions des forces et moments
′ – 1 et à la fin F ′m
à l’origine F m
du membre 6.2 Étude des tuyauteries
sur modèles réduits
a ) Membre droit θm = θm – 1 :
6.2.1 Lois de similitude entre modèle et structure
t t t
′ = θm F m + θm B q,m q m ;
Fm ′ – 1 = θm B m , m – 1 F m
Fm
L’étude sur modèle réduit exige la connaissance de la similitude
où la matrice de transfert Bq , m – 1 est basée sur la distance du centre entre le modèle et la réalisation industrielle.
de gravité à l’origine du membre. Dans le cas de la construction tubulaire, il y a une très bonne
concordance entre le modèle et la structure. La relation entre le
b ) Coude θm ≠ θm – 1 : l’orientation de l’origine du coude n’est
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modèle (indice m ) et la tuyauterie (indice t ) se déduit facilement de


pas la même que celle de la fin ; entre les deux, il y a une rotation la flexibilité d’un tube-poutre travaillant en flexion. On a :
suivant l’axe OZ ′ égale à l’angle ϕ du coude.
αt
 
Ut Lm 3
En désignant par θϕ la matrice d’orientation entre m et m – 1, on
F t = F m ---------- × ----------- × --------- pour les forces
obtient θm – 1 = θϕθm et les expressions de F m ′ – 1 comme pour
′ et F m αm Um Lt
le membre droit. αt
 
Ut Lm 2
La matrice θϕ est calculée à partir du cosinus directeur C défini et M t = M ---------- × ----------- × --------- pour les moments
αm Um Lt
ci-après :
C11 = cos ϕ ; C 21 = sin ϕ ; C 12 = – sin ϕ ; C 22 = cos ϕ Dans ces relations, les rapports Lm / Lt représentent l’effet de
C 33 = 1 ; C 31 = C 32 = C 13 = C 23 = 0 l’échelle, Ut /Um les déplacements virtuels et α t / αm les rigidités
relatives :
αt Et It G t I 0t
---------
- = ----------------- = ---------------------
αm Em Im G m I 0m
6. Autres méthodes d’étude avec G module d’élasticité en torsion.
des tuyauteries Re
De plus, la flexibilité des coudes est fonction du facteur γ = ---------2
-
rm
6.1 Revue des diverses méthodes 1,65
qui modifie la flexibilité du coude α coude = ------------- et demande la réa-
γEI
Les calculs des tuyauteries ont fait un bond en avant depuis le
lisation du modèle en tubes homothétiques. En jouant avec l’échelle
développement des ordinateurs et l’application du calcul matriciel.
on influence R et on facilite la concordance entre γt et γm . Étant donné
Les calculs théoriques étaient, encore récemment, limités aux
problèmes où le nombre des inconnues ne dépassait pas douze et 1,65
que la flexibilité des coudes -------------  1 , le modèle des tuyauteries
où le comportement des éléments de tuyauteries était simplifié au γ
maximum. en tubes épais peut être réalisé en ronds pleins.
Avant l’utilisation des ordinateurs, les méthodes expérimentales
se développaient et, dans certains cas, aboutissaient à des résultats
très positifs. Les méthodes expérimentales étaient difficiles à adapter 6.2.2 Principe des mesures
à la pratique industrielle ; néanmoins, les études sur modèle réduit
ont été nombreuses et souvent complexes et ont contribué à la pro- Les dilatations thermiques virtuelles des tuyauteries (§ 4.1 et 4.2)
gression importante de la connaissance des tuyauteries [13] [14] [15]. sont remplacées sur le banc d’essai du modèle par des déplacements
équivalents réalisés au moyen de chariots à vis micrométriques.
Les calculs théoriques de tuyauteries sont marqués depuis leur
L’ensemble du banc d’essai est représenté sur la figure 20 [14].
début par le développement de deux méthodes basées l’une sur la
flexibilité, l’autre sur la raideur, la matrice élémentaire carrée de Le chariot porte le capteur d’efforts qui à son tour permet la
format 6 de raideur étant égale à l’inverse de celle de flexibilité. fixation rigide d’une des extrémités du modèle.
Le calcul avec les matrices de flexibilité recherche les efforts subis Le principe du capteur est représenté sur la figure 21.
par les fixations en partant de déplacements virtuels connus. Par L’action du modèle au point A est décomposée par le capteur en
contre, les matrices de raideur conduisent à la détermination des trois couples de forces dans trois plans orthogonaux de base, définis
déformations aux nœuds où les diverses branches se rencontrent par les axes XY, XZ et YZ (figure 21). Il est important que les plans
et où leurs actions sont en équilibre [17]. Dès que les mouvements des forces soient indépendants les uns des autres. La vérification
des nœuds sont connus ; on calcule les efforts et le détail des défor- de cette caractéristique ainsi que l’étalonnage du capteur sont obte-
mations de chaque branche séparément. nus par des essais découlant du principe de la balance. Les forces
Le développement des calculs dynamiques et l’augmentation de dans chaque plan sont mesurées avec grande précision grâce à
la taille des ordinateurs ont donné naissance à la technique qui l’emploi de jauges extensométriques (article Extensométrie [R 1 850]
porte le nom de méthode des éléments finis. Nous verrons (§ 6.4) dans le traité Mesures et Contrôle) et d’appareils appropriés basés
que dans le cas des tuyauteries, la méthode des éléments finis est sur le pont de Wheatstone adapté à la variation adapté à la variation
très faible de la résistance électrique des jauges sous contraintes.

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TUYAUTERIES _________________________________________________________________________________________________________________________

surveiller et éliminer les déformations parasites du banc sous l’action


d’un modèle plus ou moins raide. Une fois cette condition réalisée,
la concordance des résultats est très bonne avec l’étude théorique ;
pour les tuyauteries simples la différence est inférieure à 1 %.
La méthode expérimentale permet d’étudier des tuyauteries
complexes comportant multiples suspensions et guides. Elle est par-
ticulièrement efficace du fait du contrôle visuel des effets qui per-
mettent de déterminer la position optimale des points semi-fixes et
des guides et d’assurer une bonne répartition des contraintes dans
la tuyauterie et des efforts admissibles aux raccordements sur les
appareils. Sur un banc d’essai équipé d’un capteur spécial, on peut
étudier également les tuyauteries comportant des boucles internes.
Les déformations du modèle sont mesurées directement avec des
micromètres à contact électrique.
Avec l’augmentation de la taille des ordinateurs et l’abaissement
du prix des calculs, l’étude sur modèle réduit n’est plus économique.
Elle garde une valeur didactique ; en effet, pour comprendre le
comportement réel des tuyauteries, l’étude sur modèle est très
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instructive.

6.3 Calcul des tuyauteries


par la méthode de raideur

Figure 20 – Banc d’essai 6.3.1 Description de la méthode

Nous avons vu (§ 2.1) que la raideur Hm du membre est égale à


l’inverse de sa flexibilité Am :
–1
Hm = A m

Il n’est donc pas nécessaire d’établir les expressions de la raideur


qui sera calculée en partant des matrices de flexibilité du membre,
plus faciles à formuler.
Le principe de la méthode de raideur consiste à représenter un
ensemble complexe de tuyauteries par les équations d’équilibre
des nœuds en partant des branches qui comportent généralement
six composantes d’efforts définies par l’équation suivante :
F = HU
Pour arriver à ce résultat, il faut connaître U qui dépend des
sollicitations (§ 5.2) et des mouvements des extrémités des branches
ayant leur origine et leur aboutissement aux points de fixation ou
aux nœuds. Ces derniers constituent un lieu de rencontre d’au moins
deux branches. Les mouvements des points de fixation sont connus ;
Figure 21 – Principe de mesure
par contre, ceux des nœuds doivent être déterminés. Ils sont obtenus
en partant des équations d’équilibre des forces et des moments pour
l’ensemble des nœuds.

L’action du modèle au point O du capteur est obtenue par les


formules simples suivantes : 6.3.2 Organisation des calculs
F X = F X 1 + F X 2 ; M X = ( F Y 2 – F Y 1 )b de la méthode de raideur
F Y = F Y 1 + F Y 2 ; M Y = ( F Z 2 – F Z 1 )b
F Z = F Z 1 + F Z 2 ; M Z = ( F X 2 – F X 1 )b Ici, l’organisation des calculs, l’établissement des équations, le
calcul des seconds membres sont différents de ceux de la méthode
de flexibilité. La méthode de raideur ne connaît par la boucle et la
notion de fixation a une signification différente ; en effet ici, par oppo-
6.2.3 Technique d’emploi sition à la méthode de flexibilité, on cherche à calculer les déplace-
ments et ceux-ci sont connus aux points d’ancrage. Par contre, les
La figure 20 donne une idée assez précise du banc d’essai, des nœuds ont un rôle essentiel dans la préparation et l’organisation des
dimensions du modèle et de la disposition des diverses appareils. calculs, ils délimitent les branches et constituent les points où les
On peut se rendre compte également que le montage du modèle efforts de celles-ci s’équilibrent.
ne présente pas de difficultés particulières. L’expérimentateur doit

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En écrivant les conditions d’équilibre des efforts, on obtient des


équations qui permettent de calculer les mouvements des nœuds.
Il y a autant d’équations qu’il y a de libertés de ceux-ci ; en principe,
six pour chaque nœud.
L’exemple des tuyauteries (figure 22 ) permet de mieux
comprendre et de suivre le développement de la méthode.
Les branches sont délimitées par les fixations et les nœuds ;
dans l’exemple de la figure 22 il y a les onze branches suivantes :
0 - 1 ; 1 - 2 ; 1 - 4 ; 2 - 3 ; 2 - 6 ; 2 - 7 ; 4 - 5 ; 4 - 6 ; 6 - 7 ; 7 - 8 et
7 - 9, le numéro le plus petit désignant l’origine.
Ces branches sont en équilibre aux 5 nœuds désignés par les
points portant les numéros 1, 2, 4, 6 et 7. Les mouvements connus
sont composés des déplacements des points fixes, des dilatations
thermiques et des déformations dues aux sollicitations ; ils sont
rapportés à la fin et calculés en partant de l’origine de la branche.
Pour que la branche soit complètement déterminée, il faut calculer
les mouvements des nœuds pour chaque variante de fonctionne-
ment.
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L’organisation des calculs est basée sur la figure 22 et sur les


constatations suivantes :
a ) la définition du tracé est la même que dans les calculs de flexi-
bilité, à l’exception des parcours qui sont ici nettement plus simples, Figure 22 – Tracé de tuyauteries adapté aux calculs
de l’origine à la fin de chaque branche ; par la méthode de raideur
b ) la raideur des membres est calculée par l’inversion des matrices
de flexibilité Am ; le paragraphe 2 reste donc valable pour la défi-
nition des matrices de raideur Hm et d’orientation θm des membres ; Il y a 4 nœuds : les nœuds 1 et 3 ont chacun cinq degrés de
la raideur de toute la branche est cumulée à la fin de celle-ci ; liberté car ils sont bloqués respectivement suivant OX et OZ ; le
c ) les valeurs des mouvements connus sont nécessaires pour nœud 6 supporté élastiquement possède donc six degrés de liberté
écrire les conditions d’équilibre des nœuds, elles sont obtenues en comme le nœud 9.
appliquant les règles du paragraphe 5.2 entre l’origine et la fin de Les branches sont au nombre de 11 dont les trois 1 - 2 ; 3 - 4 et
chaque branche ; 6 - 7 sont sans dimension, l’origine étant confondue avec l’extrémité.
d ) dès que les équations d’équilibre sont écrites et résolues, on Cette façon de représenter les supports est très commode mais pas
connaît les mouvements des nœuds et on peut donc retourner vers exclusive et souvent inadmissible quand l’axe de la suspension
les branches et déterminer les efforts en appliquant l’équation passe assez loin de l’axe du tube.
ci-dessous à 6 inconnues : Il est utile de rappeler et de compléter les désignations précé-
Fb = H b Ub dentes. Les diverses grandeurs rassemblées dans le tableau 2 sont
toutes calculées dans le système principal d’axes. Les systèmes parti-
e) les forces, moments, déplacements, rotations et contraintes culiers de référence peuvent être utiles au niveau de la branche mais
sont calculés dans chaque membre suivant la méthode du ne sont pas, la plupart du temps, pratiques dans l’expression géné-
paragraphe 5 en partant des efforts à la fin de la branche. rale d’équilibre des nœuds.
L’originalité de la méthode de raideur réside dans la formation La relation entre les déformations et les efforts dans une branche,
des équations ; il suffit donc d’exposer cette opération pour rendre par exemple 3 - 9 s’écrit :
clair l’ensemble du développement des calculs.
F 3,9 = H 3,9 [U9 – (tB 9,3 U 3 + U 3,9 + Uq (3,9))]
On considère habituellement comme nœuds, les points d’appli-
cation des fixations partielles, guides, pendarts, supports élastiques, En partant de cette équation, on peut exprimer la condition
etc. Ce procédé augmente considérablement le nombre de libertés d’équilibre d’un nœud ; par exemple du nœud 1 :
et d’équations donc le temps d’ordinateur. Une variante du traite-
ment des supports est exposée plus loin (§ 6.3.4) ; elle permet de F 0,1 + F 1,2 + B 3,1 F1,3 + B 6,1 F1,6 = 0
réduire le nombre d’équations du problème mais complique un peu
la notion de branche. H 0,1 [U 1 – (tB 1,0 U0 + U0,1 + Uq(0,1))]
Dans les conclusions (§ 6.3.5) est exposée, entre autres, + H 1,2 U 1 + B 3,1 H 1,3 tB 3,1 [U 1 – tB 1,3 (U 3 + Uq(1,3) + U 1,3)]
l’influence du frottement sur le développement des calculs. + B 6,1 H 1,6 tB 6,1 [U 1 – tB 1,6 (U 6 + U 1,6 + Uq(1,6))] = 0
En remarquant que tBn, m tBm, n = 1 et en séparant les termes
6.3.3 Formation des équations d’équilibre des nœuds inconnus des termes connus, on obtient :

(H0,1 + H 1,2 + B 3,1 H 1,3 tB 3,1 + B 6,1 H 1,6 tB6,1) U1


La figure 23 facilite la compréhension de l’équilibre des nœuds
et de la formation des équations qui concernent les tuyauteries – (B 3,1 H 1,3) U3 – (B6,1 H 1,6) U6 = H0,1 (tB 1,0 U 0 + U0,1 + Uq(0,1))
comportant également les supports élastiques et rigides. + B 3,1 H 1,3 (U 1,3 + Uq(1,3)) + B 6,1 H 1,6 (U 1,6 + Uq(1,6))

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En partant de l’équilibre d’un seul nœud, on peut écrire par ana-


logie les équations pour l’ensemble du réseau :
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Les termes à gauche de la diagonale ne sont pas représentés


étant donné que la matrice globale de raideur, comme la matrice Tableau 2 – Exemples de grandeurs
correspondante de flexibilité, est symétrique. utilisées dans les équations d’équilibre
Pour la clarté de la démonstration, les termes H 1,2 et H 3,4 figurant
Symbole Définition
dans la matrice de raideur sont maintenus ; ils représentent les rigi-
dités des supports correspondants. Comme les nœuds 1 et 3 sont F1,3 expression générale de l’effort dans la branche 1 - 3,
bloqués respectivement suivant OX et OZ, ces termes disparaissent agissant au point 3
en même temps que les lignes et les colonnes de la matrice globale U matrice colonne à 6 coefficients, représentant les
correspondant à u 1X = u 3Z = 0. déplacements
La mise en place des termes de la matrice globale de raideur et U6 mouvements du point 6
des seconds membres d’équations est très simple et parfaitement U1,3 dilatation, mise sous tension, relaxation et fluage
claire dans l’exemple traité. dans la branche 1 - 3 calculés au point 3
Uq (1,3) mouvements de la branche 1 - 3 calculés au point 3
La résolution des équations donne les valeurs des mouvements sous l’effet de charges q telles que poids, vent,
des nœuds, il suffit donc de reprendre les équations des branches neige, charges concentrées...
pour déterminer complètement les tuyauteries. H 1,3 matrice carrée de format 6 de raideur de la
branche 1 - 3, représentant les efforts dus aux défor-
mations unitaires au point 3
B 9,3 matrice de transfert basée sur la distance de 9 à 3
B 9,3 F 3,9 transfert de l’effort de 9 au point 3
tB U3 transfert des déformations de 3 à 9
9,3
B 1,3 H 3,9 tB 9,3 transfert de la matrice de raideur de 9 à 3

6.3.4 Traitement spécial des supports

Dans le paragraphe 6.3.3, les fixations partielles et les supports


donnent naissance à la création de nouveaux nœuds et par
conséquent à des équations complémentaires et à l’augmentation
de la taille de la matrice globale de raideur.
On peut éliminer cet inconvénient en appliquant la méthode de
sous-structure. Jusqu’à présent, le rôle des sous-structures a été
assuré par des branches simples ; ici, on utilise des branches
complexes comportant des fixations partielles S 1 et des supports
élastiques S 2 (figure 24).
Dans cet exemple, il faut déterminer les matrices de raideur et les
déformations équivalentes aux points n et m qui seront utilisées dans
Figure 23 – Tuyauteries comportant des supports élastiques
les équations d’équilibre des nœuds.
et rigides

(0)

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où les lignes de ΣU m,S 1 et ΣU m,2 correspondant aux mouvements


libres de S 1 et S 2 sont supprimées :

S1

∑ Um,S 1

[ F S1 ] [ H 11 ] [ H 12 ] [ H 13 ] m
2
t
[ F S2 ] = [ H12 ] [ H 22 ] [ H 23 ] ∑ Um,2
[ Fn ] t
– [ H13 ]
t
[ H23 ] [ H 33 ]
m
n

∑ Um,n
m
Figure 24 – Image d’une branche complexe
on obtient :
t t
L’établissement direct des matrices de raideur aux points n et m F n = H 33 ΣU m,n + H13 ΣU m,S1 + H23 ΣU m,2
est assez complexe ; par contre, il est simple d’écrire la matrice de
flexibilité et de l’inverser ensuite : où les matrices carrées H 13 Um,1 et H 23 Um,2 , de format 6, sont
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complétées avec des zéros à la place des lignes supprimées avant


la résolution des équations. En définitive on obtient au point n :
–1 t t
F n = H 33 [ ΣU m,n + H 33 ( H13 ΣU m,S1 + H23 ΣU m,2 ) ]

Dans cette expression, H 33 représente la raideur de la branche et


les termes entre parenthèses les déformations équivalentes à utiliser
dans les équations globales d’équilibre. Il reste à répéter l’opération
pour le point m, où l’on peut écrire par analogie :
t t
′ [ ΣU n,m + H 33
F m = H 33 ′ –1 ( H ′13 ΣU n,S1 + H 23
′ ΣU n,2 ) ]

t t –1
H ′33 , H 13
′ et H 23
′ sont tirés de la matrice H n,m = A n,m obtenue
–1
de la même façon que A m,n .
Dès que les équations d’équilibre des nœuds sont résolues, on
connaît les mouvements de m et n et on peut déterminer les efforts,
déformations et contraintes dans la branche examinée.
Dans le cas de l’exemple choisi, on gagne 11 équations d’équilibre
en effectuant, en contrepartie, quelques opérations complémen-
Les matrices carrées A et H, de format 8, sont symétriques. Dans taires sur les matrices d’ordre 6 et 8.
la matrice A les lignes et colonnes correspondant aux directions
libres de S 1 et S 2 qui possèdent leurs propres flexibilités A S 1 et A S2
sont éliminées. Le décalage du point d’application de S 1 est pris en 6.3.5 Conclusions concernant la méthode de raideur
considération par A S 1 qui est calculé au point S 1 . Les matrices de
La méthode de raideur est caractérisée par une remarquable
flexibilité entre deux points de la branche par exemple Am, n sont simplicité dans la formulation des équations globales du problème.
calculées en négligeant l’existence de S 1 et S 2 . On aboutit à l’équa- Elle permet souvent d’arriver à un nombre d’équations inférieur à
tion de la branche F = HU où la matrice colonne à 8 coefficients de celui obtenu par la méthode de flexibilité, en utilisant la technique
S1 2 n des sous-structures telle qu’elle est exposée dans le paragraphe
déformations U est composée de ∑ Um,S 1
, ∑ Um,2 et ∑ Um,n , qui précédent ; toutefois, cet avantage est très rapidement controversé
si chaque support donne lieu à la création d’un nouveau nœud.
m m m
sont calculées comme dans le paragraphe 4 par exemple : La méthode de raideur n’est pas très performante dans le cas du
calcul du frottement dans les appuis, guidages et supports. En effet,
S1
il n’est pas très pratique de retourner vers les branches, pour appré-
∑ Um,S
t
1
= U S1 – B S1 ,m U m – U m,S 1 – U q ( m,S 1 ) cier la variation des efforts de frottement, après chaque itération.
m

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Le principe du calcul du frottement est le même que dans le cipal avantage est la possibilité de l’utiliser pour des calculs dyna-
paragraphe 4.9.2 ; il est caractérisé par deux possibilités, dans l’une miques notamment dans le cas des vibrations.
on ajoute une raideur additionnelle aux caractéristiques du support,
dans l’autre on simule l’effort de frottement par une charge
concentrée qui modifie les seconds membres des équations 6.4.2 Organisation et exécution des calculs
d’équilibre.
Dans son ensemble, la méthode de raideur est aussi valable que La fonction de forme qui interconnecte rigoureusement l’origine
la méthode de flexibilité ; elle a certaines qualités que l’autre ne c – 1 avec la fin c du membre se présente comme une matrice de
possède pas et vice versa. raideur (carrée de format 12) symétrique :

t
[ B c,c – 1H c Bc,c – 1 ] [ – Bc , c – 1 Hc ]
6.4 Application de la méthode [ ] [ Hc ]
des éléments finis à l’étude statique
des tuyauteries On peut écrire de la même façon la matrice d’interconnection des
membres c et c + 1, il en résulte l’équation d’équilibre des membres
c – 1, c et c + 1 suivante :
6.4.1 Description de la méthode
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t
L’apparition de la méthode des éléments finis est relativement [ B c,c – 1 H c Bc,c – 1 ] [ – Bc , c – 1 Hc ] [ 0 ]
récente et est liée au développement des ordinateurs, son application
n’étant pas pensable sans leur aide. Hc
t – B c + 1, c H c + 1
Les diverses possibilités de la méthode sont analysées dans + B c + 1, c H c + 1 Bc + 1, c
l’ouvrage la Méthode des éléments finis de Zienkiewicz [18].
[ ] [ ] [ Hc + 1 ]
Elle permet l’étude de structures complexes avec une précision
remarquable si les conditions de continuité des déplacements à [ B c , c – 1 H c ( U c – 1, c + U q ( c – 1, c ) ) ]
l’intérieur et d’équilibre à l’extérieur de chaque élément sont satis- [ Uc – 1 ]
faites. La continuité est assurée par une fonction à laquelle on donne H c ( U c – 1,c + U q ( c – 1,c ) )
divers noms tels que : de forme, déplacement, interpolation, configu-
ration, pondération, etc. Le nom de la fonction de forme paraît le
× [ Uc ] =
[ Uc + 1 ]
+ B c + 1,c H c + 1 (U c,c + 1 +U q ( c,c + 1 ) )

mieux adapté car il souligne l’importance de la forme de l’élément [ H c + 1 ( U c,c + 1 + Uq ( c,c + 1 ) ) ]
et de la pièce dans l’établissement de cette relation.
Dans le cas de pièces complexes, le choix de la forme et des dimen- Cette expression est analogue à celle qui représente l’équilibre de
sions de l’élément de base ainsi que l’établissement de la fonction deux branches m et m + 1 avec une incertitude concernant les
de forme pose un problème délicat qui demande beaucoup de doigté points c – 1 et c + 1. En considérant ces points comme fixes, les
et d’expérience pour aboutir à des résultats valables et proches de 6 premières et les 6 dernières lignes et colonnes disparaissent en
la réalité. laissant six équations d’équilibre, tout à fait classiques, de deux
Ce problème ne se pose pas pour la tuyauterie où la fonction de membres ou de deux branches au point commun c.
forme est parfaitement connue et où les éléments sont constitués La méthode des éléments finis conduit à un nombre d’équations
par des tronçons droits ou coudés réduits à l’axe et possédant les très important qui s’approche du nombre total des membres multi-
caractéristiques de la tuyauterie. Les extrémités du tronçon sont plié par 6. On a souvent dans ce cas intérêt, pour faciliter la solution,
considérées comme les nœuds par lesquels il est raccordé aux autres à obtenir la matrice globale des coefficients d’inconnus, la plus
membres. Le mouvement d’une extrémité est lié avec l’autre d’une compacte possible par rapport à sa diagonale. Cette opération est
façon précise par l’expression de la raideur du membre. Dans l’étude faite la plupart du temps par ordinateur et il y a des programmes
de sollicitations statiques dans la tuyauterie, la méthode des pour cela, comme on peut le voir dans la référence [19].
éléments finis ne diffère guère de la méthode de raideur ; son prin-

La figure 25 illustre l’exemple d’un embranchement pour lequel


la matrice premier membre des équations d’équilibre est la suivante :

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Une tuyauterie répond à l’excitation du séisme par des vibrations


qui représentent la somme des divers modes d’oscillation de la ligne.
Une des premières précautions est d’éviter que les fréquences
d’excitation du séisme soient du même ordre de grandeur que celles
des modes propres de la tuyauterie. On supprime ainsi la résonance
qui peut amplifier les effets normaux du séisme.
En général, les tuyauteries sont attachées sur une charpente ou
un bâtiment qui peuvent également amplifier, par leurs propres
Figure 25 – Schéma illustrant l’établissement des matrices
vibrations, les effets d’une secousse au ras du sol.
de raideur compactes
Une tuyauterie un peu complexe peut avoir une multitude de
fréquences propres, donc être soumise simultanément à un nombre
On voit qu’on obtient une matrice compacte en situant les très élevé d’oscillations qui se superposent les unes aux autres. Elle
membres successifs alternativement sur l’une et l’autre branche. Un est donc difficilement comparable à un oscillateur simple tel que le
numérotage continu, comme dans la méthode de flexibilité, pendule classique qui a une seule période de vibration. Pourtant,
conduirait certains termes de la matrice à s’éloigner fortement de nous verrons plus loin que dans un système complexe les divers
la diagonale. La démonstration est également faite que la modes d’oscillation sont indépendants les uns des autres. On peut
construction de la matrice globale des paramètres d’équations est remplacer dans ces conditions un système complexe par une multi-
extrêmement simple et facile à programmer. tude d’oscillateurs simples correspondant chacun à une période de
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Le calcul des seconds membres d’équations d’équilibre des nœuds vibration de la structure.
est le même que dans la méthode de raideur (§ 6.3.3) ; le membre
remplace ici la branche, donc la détermination des seconds membres
est encore plus facile. 7.2 Oscillateurs simples à un degré de liberté
Dès que les équations sont résolues, on connaît les déformations
de chaque nœud donc le détail des mouvements de tous les 7.2.1 Comportement des systèmes simples
membres. Les efforts correspondants sont calculés en retournant
aux équations du membre Fm = Hm Σ Um . Avant d’entreprendre l’étude des tuyauteries complexes, il est inté-
Les contraintes dans les membres sont déterminées de la même ressant d’examiner le comportement de systèmes simples décrits
façon que dans la méthode de flexibilité (§ 5.3). entre autres d’une façon complète par R. W. Clough [21]. La figure 26
L’application principale de la méthode des éléments finis concerne représente un oscillateur simple à un degré de liberté, constitué par
le calcul dynamique des tuyauteries qui est développé dans le une masse concentrée M, un ressort de raideur H et un amortisseur
paragraphe 7. de coefficient d’amortissement C.
Toutes les forces qui interviennent dans le mouvement dynamique
de la masse M sont représentées sur la figure 26. L’équilibre de ces
forces est obtenu du fait qu’elles s’opposent toutes à l’effort d’exci-
7. Sollicitations dynamiques : tation F qui est fonction du temps t :

vibrations, séismes FM + FC + FH = F (t ) (1)


Le déplacement de la masse M, désigné par U, est également fonc-
tion du temps ; il permet de mieux définir les forces qui s’opposent
7.1 Introduction aux calculs dynamiques au mouvement.
des tuyauteries Désignons par :
du
Le problème des vibrations et des sollicitations dynamiques se u̇ = --------- = vitesse
dt
pose depuis toujours dans l’exploitation des tuyauteries, par
exemple, dans les bateaux où le roulis les soumet à de fortes d2 u
u̇˙ = -----------
- = accélération
vibrations. dt 2
Les études théoriques sont encore très complexes.
d’où la nouvelle définition des forces :
Par contre, les interventions directes sur le site sont relativement
faciles puisque les effets d’une fixation ajoutée sont immédiatement F M = Mu̇˙ force d’inertie proportionnelle à l’accélération ;
visibles. On peut donc prévoir et essayer des fixations supplémen-
taires et obtenir les amplitudes admissibles de vibrations. Il est tou- F C = Cu̇ force d’amortissement proportionnelle à la vitesse ;
tefois nécessaire de veiller à ce que les fixations ajoutées n’entravent FH = Hu force de ressort proportionnelle au déplacement.
pas d’une façon excessive la dilatation thermique des tuyauteries.
En reportant ces forces dans l’équation (1) on obtient :
Dans le cas de protection contre un séisme éventuel, il n’est plus
possible d’intervenir directement sur le site. Un tremblement de terre Mu̇˙ + Cu̇ + Hu = F ( t ) (2)
n’est pas prévisible ; il faut donc concevoir la protection contre un
séisme probable.
En général, on prend en considération deux intensités de séisme 7.2.2 Force d’excitation dans le cas d’un séisme
pour chaque type de site :
— la première, Séisme Normal Admissible (SNA), définie dans Les masses d’inertie retardent ou accélèrent le déplacement de
Regulatory Guide [20] comme OBE (Operating Basis Earthquake), l’oscillateur au cours de mouvements du sol dus au séisme. Ce sont
provoque des contraintes et des efforts acceptables dans la donc les forces d’inertie qui jouent dans ce cas le rôle d’excitation,
tuyauterie ; et les forces extérieures F (t ) sont nulles.
— la seconde, Séisme Majoré de Sécurité (SMS), appelée SSE
En désignant par uT , ub et u les déplacements respectifs : total,
(Safe Shutdown Earthquake) en anglais [20] qui, en provoquant des
déformations même importantes, n’occasionne pas de perte d’étan- de base et relatif de l’oscillateur, on peut écrire :
chéité de la tuyauterie. uT = ub + u
et u̇˙T = u̇˙b + u̇˙ (3)

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On voit sur la figure 26 que les forces du ressort et de l’amortisseur En posant :


dépendent uniquement du mouvement relatif entre la base et la H
masse, contrairement aux forces d’inertie qui sont fonction de l’accé- ------- = ω 2
M
lération totale.
L’équation (2) devient : nous obtenons l’équation différentielle du mouvement : u̇˙ + ω 2 u = 0
dont la solution est de la forme :
M ( u̇˙b + u̇˙ ) + Cu̇ + Hu = 0
u = A sin ωt + B cos ωt
Mu̇˙ + Cu̇ + Hu = – Mu̇˙b (4) les constantes A et B étant définies par les valeurs initiales du dépla-
cement u 0 et de la vitesse u̇ 0 .
Dans cette équation, la force d’excitation de l’oscillateur est égale
à l’inertie de sa masse qui s’oppose au départ, comme le signe moins
u̇ 0
l’indique, au mouvement sismique du sol et l’entraîne par la suite Pour t = 0, on a u 0 = B et u̇ 0 = Aω, donc A = -------
-.
dans un mouvement harmonique libre semblable à l’action d’une ω
force extérieure. Nous obtenons :
u̇ 0
u = -------- sinωt + u 0 cosωt (5)
7.2.3 Vibration libre sans ou avec l’amortissement ω
d’un oscillateur simple
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L’équation (5) représente un mouvement harmonique simple dont


les caractéristiques sont les suivantes :
La vibration libre a lieu après la disparition de l’impulsion 2π
extérieure. De plus, en supposant que l’amortissement est nul, — période T = --------- ;
ω
l’équation (2) se simplifie et devient :
1 ω
— fréquence f = ------ = --------- ;
Mu̇˙ + Hu = 0 T 2π
— fréquence circulaire ω;
du
— amplitude maximale du mouvement (valeur de u pour --------- = 0) :
dt
2
u̇ 0
Y =
2
 
u 0 + --------
ω
La figure 27 représente bien ce mouvement harmonique.
Dans le cas de vibration libre mais amortie, le mouvement est
également harmonique et évolue de la même façon avec cette
différence que l’amplitude Y diminue avec le temps.
Pour obtenir l’équation de ce mouvement, nous remplaçons le
coefficient d’amortissement C par le rapport ξ entre les amortis-
sements effectif et critique. Ce dernier est défini comme le premier
amortissement qui assure après l’impulsion le retour sans oscillation
du pendule à la position d’équilibre. Le nouveau coefficient d’amor-
tissement a été étudié [22] et défini par la relation suivante :
C
ξ = ----------------
2ωM

Figure 26 – Oscillateur à un degré de liberté Après l’introduction de cette valeur dans (2) et l’annulation de la
force d’excitation, on obtient :

u̇˙ + 2ξωu̇ + ω 2 u = 0 (6)

Figure 27 – Mouvement harmonique libre

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Pour les valeurs raisonnables de ξ et pour ω a = ω 1 – ξ 2 (fré- L’introduction de ces valeurs dans l’équation (5) permet de déter-
quence circulaire avec l’amortissement), la solution générale de miner l’accroissement du du déplacement au temps (t – τ) compté
cette équation est donnée par l’expression suivante [23] : à partir du moment de l’action de la charge :
u = exp (– ξωt ) (A sin ωa t + B cos ωa t ) P (τ)
du ( τ ) = --------------- sin ω ( t – τ )dτ (8)
Après la détermination des constantes A et B en partant des condi- Mω
tions initiales u 0 et u˙0 on obtient : Le mouvement décrit par cette formule est représenté sur la
figure 30.
u̇ 0 + ξωu 0
ωa 
u = exp ( – ξ ωt ) ----------------------------- sin ω a t + u 0 cos ω a t  (7) Par l’intégration de l’équation (8) on obtient l’expression (9)
connue sous le nom de intégrale de Duhamel [21] :


Cette équation représente une harmonique à amplitude décrois-
1
sante illustrée par la figure 28. u (t ) = ------------ P ( τ ) sinω ( t – τ )dτ (9)

La diminution de l’amplitude est définie par le décrément loga-
rithmique K : On peut appliquer l’équation (7) et le même raisonnement au
Y1 Yn mouvement amorti et obtenir :
K = ln -------- = ln ----------------


Y2 Yn + 1
1
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2πω u a (t ) = -------------- P ( τ )exp [ – ξω ( t – τ ) ] sinω a ( t – τ ) dτ (10)


Y n + 1 = Y n exp ( – ξ ωT a ) → K = ξωT a = -------------ξ Mω a
ωa
L’intégrale de Duhamel est calculée habituellement par intégration
numérique ; elle ne peut convenir qu’aux oscillateurs élastiques du
Comme ω a = ω 1 – ξ 2 il résulte que ωa est très proche de ω pour fait qu’elle représente la superposition d’impulsions élémentaires
les structures normales où l’amortissement réel est inférieur à 25 % ; réparties dans le temps.
on peut donc simplifier l’expression de K :
K
K ≈ 2π ξ d′où ξ ≈ --------

- 7.3 Oscillateurs complexes
Il est facile de déterminer expérimentalement la valeur de K en
à plusieurs degrés de liberté
mesurant deux amplitudes successives au cours des oscillations
libres de la structure. 7.3.1 Passage du système simple
au système complexe

7.2.4 Réponse d’un système simple Comme nous le verrons au paragraphe 7.3.5, l’oscillateur
à une impulsion d’excitation complexe peut être ramené à la somme des oscillateurs simples cor-
respondant chacun à un seul mode de vibration.
La figure 29 représente l’exemple d’un chargement dans le temps. En pratique, les choses se compliquent du fait que le
Considérons un élément de charge de durée dτ au temps τ. Cet mouvement dynamique dépend d’une part des efforts occasionnés
élément donne une impulsion qui provoque un accroissement de par les masses d’inertie, la raideur et l’amortissement des tuyau-
la vitesse donc de la quantité du mouvement du système oscillant : teries et d’autre part des déplacements, vitesses et accélérations
variant avec le temps et la position dans l’espace. Tous ces facteurs
Mdu̇ = P ( τ ) dτ doivent donc être rattachés à un système généralisé cohérent
dépendant du temps.
En supposant que l’impulsion d’excitation est donnée à l’oscilla- De plus, les masses réparties doivent être ramenées à un certain
teur au repos, on peut écrire : nombre, obligatoirement limité, de nœuds dynamiques pour refléter
le comportement réel des tuyauteries. Le problème de modélisation
P ( τ ) dτ
u 0 = 0 et du̇ = u̇ 0 = ----------------------- des tuyauteries se pose donc pour approcher le plus possible la
M réalité.

Figure 28 – Mouvement harmonique amorti

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7.3.2 Équations de mouvement Dans chaque nœud dynamique les forces d’inertie, de raideur,
d’amortissement et d’excitation sont équilibrées. L’ensemble des
La figure 31 représente la tuyauterie comportant des nœuds équations d’équilibre est obtenu par le même procédé que dans le
dynamiques interconnectés par des branches. paragraphe 6.3.3. Ici, les branches ne sont sollicitées ni par la dila-
tation thermique, ni par le poids, ni par les charges concentrées. Dans
ces conditions, les seconds membres que nous avons vus au para-
graphe 6.3.3 disparaissent et sont remplacés par les forces exté-
rieures d’excitation.
Dès lors, les équations d’équilibre ont la même forme que la
relation (2) dans laquelle on remplace les simples force, masse,
raideur et amortissement par des matrices dont les dimensions
correspondent au nombre de degrés de liberté de l’ensemble des
nœuds :
MU ˙˙ + CU˙ + HU = F ( t ) (11)
avec U,U˙ ,U
˙˙ et F (t ) matrices colonne,
M, C et H matrices carrées.
La matrice M représente les masses associées aux nœuds. Dans
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Figure 29 – Chargement dans le temps la forme la plus simple, tous ses termes sont nuls à l’exception de
ceux de la diagonale qui correspondent aux déplacements non
bloqués et qui sont égaux aux masses concentrées dans le nœud
dynamique.
La matrice H définit l’ensemble des raideurs ; elle est constituée
par les matrices carrées de format 6 qui, pour chaque nœud, repré-
sentent la somme des raideurs des branches associées ou l’influence
de la raideur de la liaison avec le nœud voisin. Elle est formée exac-
tement de la même façon que celle du paragraphe 6.3.3.
La matrice C a les mêmes dimensions que les deux précédentes,
mais elle ne sera pas utilisée directement ; pour le moment, elle
n’a pas besoin d’être définie davantage.
Il est souvent utile d’obtenir la masse M avec plus de précision.
En découpant la branche en plusieurs tronçons, on introduit les
masses ponctuelles intermédiaires dont l’élimination pour les opéra-
tions exposées ci-après conduit à une nouvelle matrice M plus
élaborée (figure 32).
Désignons par U la matrice colonne de déplacement de format
30 (5 × 6).
Soit U 1 déplacements de n et de m, matrice colonne de
format 12 ;
Figure 30 – Influence d’une impulsion élémentaire U 2 déplacements des nœuds intermédiaires 1, 2 et 3,
matrice colonne de format 18 ;
H 1 matrice carrée de format 12 de raideur associée aux
nœuds n et m ;
H 2 matrice carrée de format 18 de raideur associée aux
nœuds 1, 2 et 3 ;
H 12 matrice de format (12,18) d’influence de 1 sur m et de 3
sur n.
Posons :
U2 = LU1
avec L matrice de transformation, de dimension (18,12) dans le
cas de la figure 32.
La matrice L est déterminée en partant de la matrice de raideur H
dont la valeur est précise, alors que la matrice de masse M n’est
qu’approximative et composée :

[ U1 ] [1 ]
[U ] = = [ U1 ] (12)
[ U2 ] [L ]

comme :
[ H 1 ] [ H 12 ] [ U 1 ]
 [H ] [U ]  = t
(13)
[ H12 ] [ H2 ] [ U2 ]

Figure 31 – Répartition des nœuds dynamiques

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on élimine les nœuds 1, 2 et 3 des calculs directs en posant que les


forces dans ces nœuds sont nulles :
tH U1 + H2 U2 = 0
12
Figure 32 – Branche mn découpée en 4 tronçons et 5 nœuds
–1 t
d’où U 2 = H 2 H12 U 1 = LU 1
–1 t Il est, dans ces conditions, intéressant de définir le module de ce
d’où L = H 2 H12
vecteur par la relation :
Une fois que L est connu, on calcule H 1 , M 2 et C 1 associés à n tΦ MΦ=1 (20)
et m en posant pour faciliter l’écriture :
qui détermine la valeur précise de Φ , qui désormais va s’appeler
[1] le vecteur propre normé par rapport à M.
[z ] =
[L] Pour résoudre (18), on peut développer le polynôme du déter-
minant (19) et en déduire directement les valeurs ω. Cette méthode
Transformons (13) en remplaçant U par l’expression (12) : n’est pas commode ; elle est remplacée en pratique par les méthodes
itératives adaptées aux problèmes de valeurs propres qui conduisent
[ H 1 ] [ H 12 ] à la détermination simultanée des fréquences et des vecteurs
[ H ] [ z ] [ U1 ] = [ z ] [ U1 ] (14) propres. Il est intéressant d’adapter l’équation (18) à la méthode de
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t
[ H12 ] [ H2 ] solution itérative en l’écrivant sous la forme :
1
qui représente la matrice colonne à 30 coefficients des efforts dus H –1M Φ = -------- Φ (21)
à la raideur dans tous les nœuds. ω2
Pour amener les efforts intermédiaires aux nœuds dynamiques n Dans l’expression (21), la plupart du temps la matrice H –1M n’est
et m, il suffit de prémultiplier l’expression (14) par tz. Il en résulte pas symétrique. Comme pour la résolution par une méthode itéra-
après l’élimination de U 1 l’expression condensée de raideur H* : tive, on a intérêt à l’avoir sous la forme symétrique. On la transforme
en utilisant une matrice triangulaire R définie ci-après et dont tous
les termes situés au-dessus de la diagonale principale sont nuls :
t t [ H 1 ] [ H 12 ]
[ H* ] = [ z ] [ H ] [z ] = [ z ] [z ] (15)
t R tR = H → tR –1 R –1 = H –1
[ H12 ] [ H2 ]
En remplaçant H dans (21), et en prémultipliant par tR on obtient :
Étant donné que U˙ 2 = LU˙ 1 et U
˙˙ = LU
2
˙˙ , on peut appliquer le
1 1 t
même mode de condensation aux matrices C et M : R –1 M Φ = -------- RΦ
ω2
C* = tz C z et M* = tz M z (16) En posant :
La condensation des masses et des raideurs ressemble exacte- tR Φ = X, soit Φ = tR –1 X
ment aux opérations de changement des coordonnées exposées
dans le paragraphe 3.3.1. il résulte :
t 1
R –1 M R –1X = --------X (22)
ω2
7.3.3 Propriétés et solutions des équations
Dans cette nouvelle équation, la matrice R –1 M tR –1 est toujours
aux valeurs propres
symétrique. La solution par la méthode itérative de l’équation (22)
est facile à programmer. On commence avec une valeur arbitraire
Reprenons l’équation d’équilibre (11) et appliquons-la aux vibra- XK de X, la plupart du temps égale à 1 et on continue jusqu’au
tions libres sans amortissement qui, comme nous l’avons vu dans moment où la différence entre deux valeurs successives de X est
le paragraphe 7.2.3, n’influencent que faiblement la fréquence inférieure à une limite imposée. On obtient ainsi [25] la valeur propre
d’oscillation. En conséquence : la plus grande et son module réel et unique qui, dans notre cas, repré-
sente 1/ω2. Les valeurs propres restantes sont calculées à partir de
C = 0 et F (t ) = 0 ; ˙˙ + HU = 0
il reste MU (17) l’équation (22) transformée par ωK et XK suivant la formule :
Il existe une solution périodique simple de l’équation [18] [25] t
sous la forme U = Φ cos ωt. On peut donc écrire : t 1 X K XK 1
( R –1 M R –1 ) K – ---------
- ------------------- X = --------X
2 t
ω K XK X K ω2
(H – ω2 M ) Φ = 0 (18)
Cela représente un problème typique aux valeurs propres qui est La solution de l’équation (22) permet d’obtenir les valeurs de 1/ω2,
traité dans de très nombreux ouvrages de mathématiques. L’équa- donc les fréquences f = ω /2π ainsi que les vecteurs propres Φ. Les
tion (18) ne possède de racines réelles que pour certaines valeurs vecteurs Φ ont une propriété qui porte le nom d’orthogonalité des
de ω qui rendent le déterminant de l’expression entre parenthèses modes qui simplifie d’une façon importante les calculs. En effet,
nul : l’orthogonalité des modes rend ceux-ci indépendants les uns des
dét (H – ω2 M) = 0 (19) autres [25].
Cette propriété pour les modes i et j où i ≠ j est définie par la
À chaque valeur de ω vérifiant le déterminant (19) donc relation :
l’équation (18) correspond un vecteur de déplacement Φ souvent tΦ M Φ = 0
appelé le vecteur propre dont les composantes sont déterminées à i j (23)
une constante arbitraire multiplicatrice près.

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7.3.4 Généralisation des coordonnées de référence 7.3.6 Réponse générale au séisme


Le mouvement dynamique dépend du temps et des facteurs tels Dans le cas d’un séisme, l’excitation vient du mouvement du sol
que la forme, la masse, la raideur et l’amortissement de la structure. qui entraîne la structure. Les masses d’inertie de celle-ci tendent à
Dans un ensemble aussi complexe, il est intéressant de choisir une retarder le mouvement et la valeur des efforts s’exprime par la
variable de référence et de lui relier les autres variables et facteurs. ˙˙ de la base.
matrice de masse M multipliée par l’accélération U b
En général et plus particulièrement en dynamique, les déplacements
Seules, les masses qui correspondent à la direction de l’accélération
se prêtent très bien pour décrire le mouvement et jouer la fonction
de référence. U˙˙ sont excitées. Une matrice colonne I composée de 1 et 0, où 1
b
Une oscillation complexe se décompose en harmoniques simples désigne la direction d’excitation des nœuds, assure la liaison entre
indépendantes les unes des autres. Chaque harmonique est décrite les masses et les accélérations et permet de définir les forces F
par son vecteur propre ΦP qui est proportionnel au mouvement et d’inertie agissant sur la tuyauterie :
par un facteur multiplicateur Y qui dépend du chargement, donc du
temps. On peut écrire : ˙˙
F (t ) = MIU (28)
b

U P (t ) = Φ P Y (t )  En introduisant cette valeur dans l’intégrale (27), on obtient la


 définition de YP en fonction des forces d’inertie :
U˙ P ( t ) = Φ P Y˙ ( t )  (24)
˙˙ ( t ) = Φ Y˙˙ ( t ) 

t
ΦP MI P
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U P P Y P = ------------------------ U˙˙bP ( τ ) exp [ – ξω ( t – τ ) ] sinω P ( t – τ )dτ (29)


ωP
En introduisant ces valeurs dans l’équation (11) et en prémul-
tipliant l’ensemble par t ΦP on obtient une seule équation corres- Étant donné que, sous l’effet d’un séisme, l’accélération de base
pondant au mode qui est caractérisé par sa période d’oscillation : reste la même pour tous les modes, il suffit de mettre au point un
type de solution de l’intégrale (29) pour déterminer les réponses de
ΦP M ΦP Y˙˙ + ΦP C ΦP Y˙ + ΦP H ΦP Y = ΦP F ( t )
t t t t
(25) l’ensemble des modes.
En remplaçant l’intégrale par sa valeur numérique V, on obtient
Les termes t Φ M Φ, t Φ C Φ, t Φ H Φ, t Φ F représentent respective- la valeur de YP :
ment la masse, l’amortissement, la raideur et la force généralisée,
et l’expression (25) pour le système complexe devient identique à t VP
celle établie pour un oscillateur simple (2). Y P = ΦP MIP --------- (30)
ωP
La généralisation du système de référence ressemble au change-
ment de coordonnées exposé dans le paragraphe 3.3.1 ; elle repré- puis le vecteur de mouvement UP correspondant au mode P et défini
sente en effet le remplacement d’un système d’axes unique par la par l’expression (24).
multitude des axes de référence évoluant avec le vecteur Φ. Cette méthode permet d’effectuer, pour chaque direction du
séisme, les calculs dans le temps réel et d’additionner les valeurs
obtenues avec leur signe. Malheureusement, elle est très coûteuse
7.3.5 Réponse des tuyauteries en temps d’ordinateur et en définitive pas très exacte, du fait que
à une impulsion extérieure le développement d’un séisme, qui est à la base du calcul, ne peut
être prévu avec précision.
L’orthogonalité des modes définie par la relation (23) implique
dans une tuyauterie complexe l’indépendance des modes de vibra-
tion. La réponse de chaque mode est donc calculée comme pour 7.3.7 Réponse au séisme
un oscillateur simple (§ 7.2.4). En utilisant les diverses conventions basée sur le spectre de réponse
et propriétés établies précédemment [(20), (18) et § 7.2.3 ] :
tΦ Le spectre de réponse est établi en fonction de l’histoire sismique
M Φ= 1

du lieu et des enregistrements des divers séismes dans les autres
H Φ = ω2 t Φ M Φ = ω2 endroits.
C = 2 ξ ω M → tΦ C Φ = 2 ξ ω tΦ M Φ = 2 ξ ω La plupart des tuyauteries ne sont pas ancrées directement au sol
mais aux bâtiments. Ce sont donc les spectres de réponse de ces
l’expression (25) devient : derniers qui doivent être pris en considération par le fabricant. Les
spectres de réponse peuvent être en accélération, en vitesse, en
Y˙˙P + 2ξ P ω P Y˙P + ω P YP = ΦP F (t )
2 t
(26) déplacement ou en ces trois effets à la fois. Le plus souvent, on utilise
le spectre en accélération (figure 33) et quelquefois le spectre à trois
La solution de (26) est exprimée ci-après par l’intégrale de effets (figure 34).
Duhamel, déjà établie pour un oscillateur simple (10) :
Les spectres de réponse représentent l’effet d’un séisme traduit


par des oscillateurs simples placés au sol ou sur le bâtiment. La
1 t réponse de l’oscillateur dépend de la structure du bâtiment, du
Y P = ---------- ΦP F ( τ ) exp [ – ξω ( t – τ ) ] sinωP ( t – τ )dτ (27)
ωP niveau du plancher d’ancrage, etc. ; il est donc rare qu’un seul spectre
soit attaché à une tuyauterie qui passe dans divers bâtiments et
La valeur de YP pour le mode P peut être obtenue par intégration rejoint des niveaux très différents. On dispose dans ce cas de plu-
numérique dès que le chargement F (τ ) est connu en fonction du sieurs spectres qu’on superpose les uns aux autres pour obtenir un
temps. spectre-enveloppe qui conduit aux résultats de calcul les plus
défavorables.

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Figure 33 – Spectre de réponse


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en pseudo-accélération
(exemple : spectre d’oscillation d’un plancher)

Pour obtenir des résultats plus précis, on peut attacher à chaque de 10 % parce qu’elle est formulée très clairement et conduit à des
tronçon de la tuyauterie un spectre qui est déterminé directement résultats conservatifs :
par l’ordinateur par l’interpolation entre deux spectres corres-
N 1/ 2
pondant aux deux fixations ou supports voisins.
∑ U P + 2 ∑ Ui Uj
2
Ur = (33)
Nous avons vu précédemment (§ 7.3.5) que les modes de vibra-
P=1
tions d’un système complexe sont indépendants les uns des autres ;
il faut donc trouver sur le spectre de réponse une accélération qui est le déplacement résultant (un terme dans la matrice [U ]).
corresponde à la fréquence de chaque mode (figure 33).
Dans l’utilisation de la formule (33), il y a les limitations suivantes
u̇˙max = accélération maximale d ′ un mode ; à observer :
u̇˙max ωj – ωi
u̇ max = --------------
- = vitesse maximale qu’on introduit dans la i ≠ j ; 1  i  j  N et -------------------  0,1
ω ωi
relation (30) et on obtient :
Suivant le Regulatory Guide, la sommation (33) est effectuée pour
t u̇˙Pmax
Y Pmax = ΦP MI P -----------------
2
- (31) chaque direction d’excitation et pour chaque caractéristique sépa-
ωP rément. Les trois valeurs d’une caractéristique telle que déplace-
ment, effort ou contrainte ainsi obtenues sont composées par la règle
multiplicateur maximal du vecteur propre qu’on appelle souvent de sommation quadratique.
facteur de participation globale du mode P : La Société Nordon et Cie, qui a intégré le calcul de séisme dans
UPmax = ΦP YPmax (32) l’ensemble statique des calculs des tuyauteries, considère que la
méthode complète, dite modale, est nettement plus valable que les
La relation (32) définit le vecteur de déplacement du mode P, il méthodes approchées exposées plus loin (§ 7.5).
est calculé pour P variant de 1 à N où ce dernier désigne, pour Les nombreux essais de précision et de performance que nous
chaque direction de séismes, le nombre de modes qui est égal au avons effectués ont abouti à quelques règles pratiques qui rendent
nombre total de degrés de liberté. Étant donné que la direction les calculs à la fois exacts et rapides du point de vue du temps
d’un séisme n’est pas connue à l’avance, il est nécessaire d’ordinateur. Les règles sont exposées dans le paragraphe suivant.
d’exécuter les calculs pour trois séismes dirigés suivant trois axes
perpendiculaires les uns aux autres.
L’ensemble des calculs donne beaucoup de modes et beaucoup
de vecteurs de déplacement, qu’il faut composer pour obtenir les
7.4 Modélisation des tuyauteries
résultats finaux. et calcul des efforts et contraintes
Ce problème complexe a préoccupé un grand nombre de
chercheurs. En définitive, la US Nuclear Regulatory Commission qui 7.4.1 Modélisation des tuyauteries
fait autorité en la matière a tranché, en établissant des règles de
composition des modes dans Regulatory Guide 1.92 [23]. La tuyauterie est composée de tronçons droits et coudés. Le
programme de définition du tracé (§ 1.6) découpe ces tronçons en
Cette composition est obtenue en extrayant la racine carrée des
membres de longueur limitée en fonction du diamètre du tube. Le
sommes des carrés (composition quadratique) avec une exception
nombre de membres ainsi créés est relativement grand, donc le
pour les modes dont les fréquences sont très rapprochées (moins
nombre des équations à résoudre est important. La résolution des
de 10 % d’écart). Pour tenir compte de ces derniers modes, le Regu-
équations dynamiques est itérative ; de plus, il est souvent néces-
latory Guide [23] propose trois méthodes de composition parmi
saire de refaire les calculs pour corriger la position des guides et
lesquelles nous en avons choisi une qui est nommée : méthode
des amortisseurs pour rendre acceptables les efforts et contraintes
dans la tuyauterie. On a ainsi intérêt à diminuer le nombre d’équa-
tions, donc le temps d’utilisation de l’ordinateur et à rendre moins
lourd le coût de l’étude.

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Figure 34 – Spectre de réponse combiné

On obtient un abaissement du prix de calcul en diminuant le environs des points de fixation et pas trop loin les uns des autres.
nombre de nœuds dynamiques par regroupement des membres en La formule suivante peut donner une bonne distance entre deux
branches. Les caractéristiques de la branche sont déterminées par nœuds dynamiques :
la méthode développée dans le paragraphe 7.3.2 en utilisant pour
définir les matrices de raideur et de masse aux extrémités de chaque  
EI 1/4
L = 2,9 --------
q
branche la formule de condensation (15).
Ce regroupement n’altère pas, à condition de prendre quelques où le module d’élasticité E, le moment d’inertie flexionnel I et le
précautions dictées par l’expérience, la précision désirée dans les poids par longueur q sont exprimés en mêmes unités.
résultats de calcul de la fréquence circulaire ω et du vecteur propre Φ. Il en va autrement pour le calcul du facteur de participation qui
En général, il est intéressant de situer les nœuds dynamiques aux demande le retour aux membres et aux masses ponctuelles pour
ne pas introduire d’erreur dans la valeur exacte de ce coefficient.
Cette opération est effectuée de la façon suivante :
ΦPm = L ΦPb (34)

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________________________________________________________________________________________________________________________ TUYAUTERIES

Ce vecteur propre rapporté aux membres éliminés précédemment Dans la pratique, cela revient à prévoir une multitude d’amortis-
est égal à celui de la branche correspondante multipliée par la seurs dynamiques dont le coût est fort élevé aussi bien à l’achat qu’à
matrice de transformation L définie dans le paragraphe 7.3.2. À partir l’installation.
de ce moment, tous les calculs et les résultats sont déterminés sur La méthode la plus connue est proposée par J. D. Stevenson [24]
la base de ΦPm . qui la destine à la détermination sismique des tuyauteries
composées de tubes de diamètre très faible.
La méthode de Stevenson est basée sur la détermination de la
7.4.2 Calcul des déplacements,
longueur d’une travée dans laquelle sont admissibles les contraintes
efforts et contraintes dans chaque membre dues à la déformation sismique. En prenant la moyenne entre
de tuyauteries l’encastrement parfait et l’appui simple aux extrémités de la travée
on obtient la formule suivante qui permet de calculer la longueur
Nous avons vu dans le paragraphe 7.3.7 que les calculs des maximale entre deux appuis sous la charge sismique uniformément
déplacements sont effectués séparément pour chaque axe d’exci- répartie :
tation conformément à la référence [23].
σ h Z 1/ 2
Les caractéristiques des membres sont calculées à partir de la
relation (34). Celle-ci agrandit et transforme le vecteur propre ΦPb
 Wk S 
L = 2,45 -------------- (36)

en Φ Pm qui correspond au nombre de degrés de liberté de Cette formule utilise la désignation suivante :
l’ensemble des nœuds délimitant les membres.
σh contrainte admissible du code (classe 2 dans [Doc.A 800]) ;
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En partant de ΦPm et en utilisant les formules (31), (32) et (33), Z module de flexion ;
on obtient les déplacements des membres pour l’excitation suivant W poids du tube par unité de longueur ;
l’axe OX (UrX ). On peut répéter ces calculs pour OY et OZ et déter- kS = 0,85 × amax coefficient sismique où amax représente l’accé-
miner les déplacements résultants Ur par l’application de la règle lération du pic du spectre de réponse.
de composition quadratique : La méthode de Stevenson se résume à l’emploi de la formule (36) ;
2 2 2 1/2 elle est donc très simple. Toutefois, elle est difficilement utilisable
U r = ( U rX + U rY + U rZ ) (35) pour les travées comportant des coudes ; de plus, elle est trop
approximative.
Pour conserver la représentation matricielle des termes de la
relation (35), il suffit de transformer les matrices colonnes en La plus proche de la réalité est la méthode dite de réponse statique
matrices carrées diagonales. dont le principe repose sur l’application à toutes les masses de la
tuyauterie de l’accélération de base. La travée ainsi chargée se
Les efforts sont calculés par la formule classique reliant effort, déforme et de l’étude de la déformation on obtient la valeur exacte
raideur et déplacement à laquelle on ajoute les forces d’inertie dues de la fréquence. C’est la première fréquence à réponse maximale,
aux masses ponctuelles situées à chaque extrémité des membres : elle correspond au mode prépondérant.
2
F Pm = H m U Pm + Mm ω P U Pm La formulation de ce problème est effectuée en partant de la travée
qui est considérée comme un simple tuyau encastré aux extrémités
En remplaçant les matrices colonnes par des matrices carrées et sollicité par les charges concentrées aux extrémités de chaque
diagonales, on peut écrire les expressions de l’effort résultant par membre :
direction d’excitation et ensuite déterminer l’effort global pour trois AF=U
composantes de séisme :
Comme au paragraphe 3.2, cette équation est composée des
N 1/2 matrices de format 6 :
∑ + 2 ∑ Fim F jm
2
F PX = F Pm F = A–1 U
P=1
avec F forces dans la tuyauterie,
où i et j ont la même signification que dans (33) : A est défini dans le paragraphe 2 et U (somme des déformations
2 2 2 1/2 des membres) dans le paragraphe 4.7.
F r = ( F r X + F rY + F r Z )
Dès que l’effort F est déterminé, on calcule les déplacements Uc
Les contraintes résultantes σr dans le membre sont calculées comme dans le paragraphe 5.2. L’exemple d’une travée un peu
directement en partant des moments résultants Frm tirés de Fr : compliquée est représenté par la figure 35 ; elle comporte
8 membres.
F rm
σ r = ----------
-
Z
avec σr une des trois composantes de la contrainte résultante.

7.5 Méthodes simplifiées


de calcul des tuyauteries
exposées aux séismes
7.5.1 Méthodes basées sur le calcul d’une travée
entre deux fixations
La travée est délimitée par des points fixes, semi-fixes ou par
des amortisseurs.
D’une façon générale, ces méthodes simplifiées sont imprécises Figure 35 – Exemple d’une travée
mais souvent exagérées et exigent un nombre important de
fixations.

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TUYAUTERIES _________________________________________________________________________________________________________________________

Les mouvements Uc et les mases Mc du point courant permettent


de définir les paramètres dynamiques Q et Q ′ conduisant au calcul
de la fréquence. Les effets rotationnels des masses sont négligés
et on prend en considération les déplacements u de membres à
l’exclusion des rotations ω. Pour la direction d’excitation OX et l’accé-
lération de base u̇˙OX , on obtient :
N
QX = ∑ uXXc Mc
1
N


2 2 2
et Q X′ = ( u XXc + u YXc + u ZXc )M c
1

Dans ces expressions, le premier indice du déplacement u définit


sa direction, le deuxième la direction d’excitation et le troisième le
numéro du membre :
1 QX
f X = --------- ------------ u̇˙OX
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2π Q X′ Figure 36 – Tracé de tuyauteries mettant en évidence les anomalies


de la méthode statique
avec fX fréquence de vibration.
Partant de la fréquence calculée fX et de l’amortissement donné
on lit sur le spectre de réponse (figure 34) le pic d’accélération u̇˙ terminés, on ajoute les masses négligées multipliées par l’accélé-
situé à la droite de la fréquence. Le rapport de u̇˙X /u̇˙OX = α déter- X ration de base u̇˙Oj , avec j = X, Y ou Z, aux forces correspondant à
mine le coefficient multiplicateur des effets d’un séisme par rapport la direction d’excitation.
au mouvement du sol. La méthode statique est exacte pour les structures rigides dont
On peut répéter les mêmes calculs pour les directions d’excitation la réponse n’est pas affectée par la résonance. Elle est souvent
OY et OZ et obtenir en définitive la réponse composée comme dans préconisée pour limiter le coût des calculs par la méthode modale
le paragraphe 7.4.2. [26]. Par exemple, on arrête les calculs des modes dès que la fré-
L’exemple ci-après correspond au déplacement résultant ur Xc quence de 30 Hz est dépassée et la tuyauterie se comporte alors
dans la direction OX du point c mais la même formulation s’applique comme un corps rigide. Dans ce cas, on peut calculer les résidus
à tous les autres déplacements et efforts : par la méthode statique et l’ajouter aux résultats modaux (§ 7.6).

u r Xc = ( u XXc α X ) 2 + ( u XYc α Y ) 2 + ( u XZc α Z ) 2


7.6 Remarques concernant les calculs
Les contraintes résultantes sont calculées comme dans le
paragraphe 7.4.2 en partant des moments résultants. dynamiques
Cette méthode est nettement plus exacte que celle de Stevenson ;
toutefois, on considère souvent que pour obtenir les valeurs
7.6.1 Domaine de validité des calculs dynamiques
conservatrices (valeurs au-delà de la sécurité), il faut multiplier les
Les calculs dynamiques, comme toute étude de phénomènes
résultats obtenus par le coefficient de sécurité 1,5.
physiques, dépendent des hypothèses de base. Actuellement, les
Étant donné que le nombre de membres ou de masses concentrées développements mathématiques sont exacts, mais la connaissance
n’a pas besoin de dépasser 6, le problème de la travée peut être des séismes est loin d’être complète. L’apparition, le développement
résolu avec une calculatrice de bureau ou même de poche. et la puissance de ceux-ci sont du domaine de la probabilité.
Les spectres de réponse qui constituent la base des calculs
sismiques sont établis la plupart du temps suivant des enregis-
7.5.2 Application de la méthode de réponse trements de tremblements de terre dans des sites lointains.
statique aux tuyauteries complexes
De plus, les tuyauteries passent dans plusieurs bâtiments et relient
La formulation est la même qu’au paragraphe 7.5.1 sauf pour la divers niveaux du même bâtiment où l’influence du séisme est très
dimension des matrices qui peut être très grande et qui exige l’exécu- différente d’un point à un autre. Les calculs sismiques des structures
tion des calculs par l’ordinateur. La taille des matrices A et U sera sont difficiles et coûteux ; on a donc souvent tendance à exagérer
déterminée par le nombre d’inconnues du problème suivant le pro- la réponse de celles-ci, d’autant plus que la raideur et la masse d’un
cédé exposé dans le paragraphe 3 et le contenu de ces matrices par bâtiment au stade de projet ne sont connues qu’approximativement.
l’application des paragraphes 2, 3 et 4. Les spectres de réponse des points de fixation et du supportage des
tuyauteries ne peuvent pas être rigoureux.
Cette méthode qui est directe est nettement plus rapide que la
méthode modale exposée dans les paragraphes 7.1, 7.2, 7.3 et 7.4 ; Il est donc important de se trouver du côté de la sécurité sans
elle se prête donc bien au dégrossissement du problème, notamment tomber dans des réalisations lourdes et coûteuses ; cet objectif ne
pour améliorer la disposition des amortisseurs et fixations partielles peut être réalisé qu’avec l’aide de l’expérimentation.
intermédiaires. Il y a un problème de précision du calcul modal du fait que le
Dans certains cas illustrés par la figure 36, la réponse statique nombre des modes est nécessairement arbitraire.
conduit à des efforts trop exagérés sur les points de fixation. On peut commettre une erreur qui affecte plus particulièrement
Les efforts calculés aux points 0 et 7 respectivement pour les les forces calculées. Les moments, donc également les contraintes,
excitations suivant OY et OX seront trop grands, surtout si le coef- ne sont que peu concernés par ce manque de précision.
ficient multiplicateur α est important. Pour éviter l’erreur, il faut faire Il y a aussi les méthodes qui permettent d’améliorer les résultats
les calculs en considérant comme non chargés les membres 1, 2 et 3 des calculs ; on distingue les deux méthodes des résidus et de la
pour l’excitation OY et 5, 6 et 7 pour OX. Dès que les calculs sont masse totale ; la première complète et la seconde contrôle les
résultats modaux.

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a) Méthode des résidus celle due à la dilatation thermique. Cette dernière peut dépasser la
Cette méthode est basée sur le calcul approximatif statique exposé limite d’élasticité, provoquer une déformation plastique et se relaxer
dans le paragraphe 7.5.2 [26]. sans conséquences pratiques pour la tuyauterie. En général, les
contraintes uniformément réparties dans l’épaisseur du tube sont
En supposant que la dernière fréquence du calcul modal est égale plus dangereuses que celles de flexion qui peuvent provoquer des
à 33 Hz, on obtient les résidus et la valeur corrigée du déplacement dégâts par la répétition cyclique des contraintes, donc uniquement
de la relation suivante : par la fatigue.
2
U r X,cor = U r X + ( U X,33 – U r X,33 ) 2 Cet état des choses est connu des spécialistes depuis longtemps,
mais à défaut de règles claires chaque fois que le problème s’est
avec UrX, cor déplacement corrigé dû au séisme suivant la posé il a été résolu par des ingénieurs plus ou moins intuitivement.
direction OX (correspond au déplacement Toutefois, l’intuition est capricieuse et pas uniformément répartie
d’un seul point), entre les hommes ; elle conduit à des solutions qui sont rarement
UrX somme quadratique des déplacements de optimales.
tous les modes jusqu’à f = 33 Hz (§ 7.3.7), Les Américains les premiers ont créé une philosophie de classi-
(UX,33 – UrX,33) résidus à partir de la fréquence f = 33 Hz, fication des charges suivant leur importance du point de vue de la
rupture des tubes. Les charges qui ne se relaxent pas avec la défor-
UX,33 réponse statique calculée avec l’accéléra- mation plastique de la tuyauterie (par exemple la pression et les
tion correspondant à f = 33 Hz (§ 7.5.2), poids) sont placées dans la première catégorie comme étant les plus
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UrX,33 réponse résultante modale calculée avec dangereuses. Elles sont suivies par celles qui diminuent avec le
accélération correspondant à f = 33 Hz. dépassement de la limite d’élasticité du métal comme les dilatations
b) Méthode de la masse modale totale thermiques des tuyauteries et de leurs points de fixation. Les charges
et la géométrie des éléments des tuyauteries qui donnent lieu à des
La masse participant dans le mode k est donnée par l’expression contraintes souvent ponctuelles sont classées en troisième position.
suivante pour le séisme dans la direction OX : Elles ne provoquent pas de déformations sensibles mais conduisent
t 2
( Φk MI X ) lentement à la ruine par fissuration du métal sous la réception
M kX = ------------------------------
t
- cyclique de la charge. Dans ce groupe, on trouve le choc thermique
Φk M Φ k à la surface du tube ou des accidents géométriques tels que chan-
gements brusques de dimensions, ouvertures, pièces de conne-
Le multiplicateur éventuel de Φ intervient au carré aussi bien dans xions, etc., qui donnent lieu à la concentration locale de contraintes.
le numérateur que dans le dénominateur de l’expression Mk et
démontre que cette expression ne dépend pas de la normalisation Les valeurs des contraintes dépendent de l’amplitude du charge-
de Φ. ment suivant les conditions de calcul et de service.
Les diverses conditions de calcul et de service sont indiquées par
N
le propriétaire de l’installation ou son représentant.
∑ MkX  Mtot = IX MIX où IX représente matrice colonne de
t

1
C’est également le propriétaire qui définit les situations contrac-
même dimension que Φ contenant des 1 et des 0. ΣMk est toujours tuelles qui doivent être prises en considération dans l’étude des
inférieur à Mtot . Pour être sûr que tous les effets de séisme sont déter- tuyauteries. Chaque situation est définie par un ensemble de solli-
citations stables ou variables.
minés avec précision il suffit que la masse calculée s’approche de
la masse totale par exemple qu’elle dépasse la valeur de 95 % Les situations suivantes sont envisageables :
de Mtot . Les masses modales sont calculées séparément pour les — conditions de conception (design conditions ) ;
directions OX, OY et OZ. — régimes normaux (normal conditions) ;
— régimes perturbés (upset conditions ) ;
— régimes exceptionnels (emergency conditions) ;
7.6.2 Rôle de l’expérimentation — régimes accidentels (faulted conditions ) ;
— épreuves et chargements simples (par exemple, épreuve
Il est normal et nécessaire de passer à l’expérimentation pour véri- hydraulique, ou tassement du sol).
fier directement les hypothèses de calcul et les limites de résistance Les contraintes de comparaison à employer avec tel ou tel régime
aux vibrations des divers éléments des tuyauteries. Les laboratoires ne sont pas les mêmes. Le fonctionnement normal de longue durée
spécialisés possèdent déjà toute une panoplie de moyens pour enre- doit être protégé par les impératifs de sécurité de haut niveau ; par
gistrer et analyser les vibrations. On commence également, assez contre, on peut baisser les coefficients de sûreté en cas de conditions
timidement, à relever sur les installations existantes diverses carac- exceptionnelles limitées dans le temps.
téristiques telles que l’amortissement. Ce qui manque encore, ce
sont des programmes et des installations d’essais comportant des
possibilités de simulation de divers séismes, capables d’entre-
prendre des études de propagation des phénomènes dynamiques 8.2 Composition des contraintes
et de l’influence d’une partie de la construction sur le comportement
et la résistance des autres parties et de l’ensemble. La composition des contraintes est traitée dans l’article Calcul de
la résistance des éléments [A 790] de cette rubrique Tuyauterie. Elle
n’est donnée ci-dessous qu’en exemple adapté au calcul de
flexibilité.
8. Signification et composition Prenons comme exemple le code américain ASME section III,
des contraintes subsection NC. Les codes SNCT et ANSI B 31-1 sont très proches
de l’exemple choisi [Doc. A 800].

8.1 Comparaison entre les contraintes


d’origines différentes 8.2.1 Régime normal et conditions de conception
Ces conditions sont examinées en même temps ; elles sont
L’effet d’une contrainte n’est pas égal à celui d’une autre de même d’ailleurs semblables dans la majorité des cas.
valeur. Par exemple, la contrainte de la membrane dans l’épaisseur
d’un tube, sous l’effet de la pression, ne se relaxant pas avec la défor-
mation plastique ou un fluage, est nettement plus dangereuse que

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TUYAUTERIES _________________________________________________________________________________________________________________________

La relation suivante exprime les contraintes primaires σn dans le


tube dues à la pression p et au moment Ma provoqué par le poids 9. Qualité et présentation
et autres charges non relaxables : des résultats
pd 0,75M a
σ n = -----------0- + ----------------------  σ c (37)
4e Z 9.1 Assurance qualité
avec σc contrainte admissible à chaud.
L’augmentation du rendement par l’organisation industrielle et la
Les effets Mc de la dilatation thermique des tuyauteries sont pris recherche systématique de la qualité imposent une réglementation
en compte dans la relation : stricte des études, de la fabrication, du montage et du contrôle.
pd 0,75iM iM c Les équipements des centrales nucléaires sont soumis à un très
σ t = -----------0- + -----------------------a- + ------------  1,25 ( σ c + σf ) (38) haut niveau de qualité et de ce fait l’étude des tuyauteries destinées
4e Z Z
à celles-ci requiert des soins particuliers. Les programmes qui
avec σf contrainte admissible à froid. commandent l’ordinateur sont vérifiés par calculs manuels et paral-
lèlement comparés aux résultats obtenus par les autres méthodes
L’équation (38) est valable pour tous les régimes où il y a dilatation
et programmes connus.
thermique. Il suffit donc de l’examiner une seule fois pour le régime
le plus contraignant et pour le point le plus sollicité. Les mouvements L’exécution des calculs prévoit des vérifications multiples suivant
des ancrages dus au séisme y sont systématiquement pris en compte la procédure décrite et définie en détail.
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également ; en cas de dépassement de la valeur admissible, ils Une partie des vérifications est effectuée par l’ordinateur lui-même
peuvent être transférés dans l’équation du régime ci-après. dont le programme comporte de nombreuses boucles de contrôle.
Les résultats obtenus sont d’abord examinés par le technicien
qui a défini les hypothèses et la modélisation des tuyauteries et
8.2.2 Régime perturbé ensuite vérifiés par le responsable de l’ensemble de calcul.
Les contraintes de ce régime sont réunies dans l’équation : En dernier lieu, les notes des résultats sont approuvées par un
bureau spécial, indépendant des études et de la fabrication, qui porte
pd 0 0,75i ( M a + M b ) le nom de Service assurance qualité et qui est responsable pour
- + ----------------------------------------------  1,2 σ c
σ p = ----------- (39) l’ensemble des procédures de contrôle et d’acceptation.
4e Z
Elles comprennent, outre p et Ma , les charges occasionnelles Mb
telles que le séisme SNA (§ 7.1) et la poussée des soupapes de 9.2 Présentation des résultats
décharge et de sécurité.
L’ordinateur manie avec une facilité déconcertante une masse de
données et une multitude de résultats qui tous n’ont pas la même
8.2.3 Régime exceptionnel et accidentel importance pour un problème déterminé. Il est nécessaire donc de
trier les divers calculs pour présenter les résultats dont on a réel-
On applique la même relation (39) que dans le régime perturbé,
lement besoin sous une forme qui les rend clairs pour l’utilisateur
avec cette différence que Mb comprend ici les effets de séisme
et notamment pour les bureaux d’études qui traduisent les calculs
SMS (§ 7.1) par exemple en rapport avec des conditions exception-
en réalisation effective.
nelles et des effets de séisme et de vent extrême en cas de régime
accidentel. Les contraintes obtenues sont à comparer avec les De plus, il est nécessaire que les caractéristiques de la tuyauterie
contraintes admissibles pour les régimes exceptionnels et acciden- introduites par cartes ou tirées de la banque des données soient faci-
tels, égales respectivement à 1,8 σc et 2,4 σc . lement lisibles dans la note des résultats en même temps que les
hypothèses attachées à chaque variante et qu’elles rendent ainsi
comparables les calculs effectués par des organismes différents.
8.2.4 Épreuves et charges simples non répétitives L’étude des calculs est grandement facilitée en réunissant dans
un seul tableau les résultats qui proviennent des différentes variantes
Les efforts dus à ces divers cas entrent dans le moment Md de de calcul.
l’équation suivante : La présentation des résultats à la carte exige des calculs intégrés
iM permettant l’exécution dans la même séquence de l’ensemble des
-----------d-  3σ f
Z calculs statiques et dynamiques.
De plus, toutes les sorties peuvent être arrangées pour tenir
dans un format A4 et être photocopiées telles quelles.
8.2.5 Traitement des contraintes par ordinateur
La mise en programme ordinateur de ces formules ne présente 9.2.1 Sorties systématiques
pas de difficultés ; toutefois, il faut prévoir l’introduction, dans la
banque des données de l’ordinateur, des coefficients d’intensi- Ce sont des tableaux indiquant les données introduites par les
fication des contraintes et divers autres facteurs. cartes et prédigérées par l’ordinateur pour les nécessités du calcul.
Dans le cas où il y a risque d’utilisation de plusieurs codes, il est — Tableau descriptif des variantes indiquant les données géné-
bon de prévoir la confection par l’ordinateur d’un tableau où les rales, les caractéristiques et les orientations des fixations et des
composantes de moments de toutes les variantes de calcul sont charges introduites dans chaque variante.
réunies pour chaque point caractéristique de la tuyauterie. Ensuite, — Tableau des numéros des tubes et des coordonnées par rapport
il est facile d’effectuer les calculs de composition de contraintes. à l’origine commune pour chaque élément (membre) de tuyauterie.
— Tableau des tubes, coudes et pièces spéciales comportant
nature du métal, mode de fabrication, dimensions, poids, section,
moment d’inertie, module de flexion, caractéristiques élastiques en
flexion, torsion, traction-compression et cisaillement, coefficients
d’intensification des contraintes.

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________________________________________________________________________________________________________________________ TUYAUTERIES

9.2.2 Sorties associées à chaque variante collecteurs d’une chaudière, que les fixations sur la charpente
de calcul statique laissent passer la majeure partie des rotations sauf si elles sont
construites avec une rigueur exceptionnelle. De même, les frotte-
— Sortie systématique : action des tuyauteries sur les ancrages ments et les variances sont souvent importants dans les supports,
et supports. les effets de suspensions courtes perturbent les résultats et la mise
sous tension lors du montage introduit fréquemment des erreurs très
— Sortie optionnelle : forces, moments, déplacements rotations
significatives.
et contraintes à l’origine et à la fin de chaque membre.
Toutes ces sources d’erreur sont évitables à condition que cet
aspect des tuyauteries ne soit pas perdu de vue au cours de l’étude
9.2.3 Sorties associées à chaque variante du projet. Il suffit tout simplement de le prendre en compte dans
de calcul dynamique les calculs ou d’éliminer de l’installation les éléments perturbateurs.
Pour les suspensions, il est facile d’estimer l’erreur introduite par
■ Sorties systématiques frottement, inclinaison ou variance des supports ; elle est fonction
— Tableau des fréquences propres et des facteurs de participation du poids de la ligne et des caractéristiques des éléments porteurs
par mode pour chaque direction du séisme. et doit être inférieure à 20 % la force résultante due à la dilatation
thermique. Dans le cas où les efforts sur les appareils ne sont pas
— Action des tuyauteries sur les ancrages et supports pour imités, on a intérêt à assurer à la tuyauterie une certaine raideur,
chaque composante et pour l’ensemble du séisme. compatible avec la contrainte admissible, en ajoutant des guides et
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■ Sorties optionnelles des suspensions sans ressort. Une telle tuyauterie est parfaitement
contrôlée par le calcul, son comportement dynamique sera meilleur
Forces, moments, déplacements, rotations et contraintes pour et on évitera des surprises dans la répartition des déplacements, des
chaque composante et pour l’ensemble du séisme. contraintes et éventuellement du fluage.
La mise sous tension lors du montage peut être facilement
améliorée par l’introduction de cales réalisées à l’atelier et
9.2.4 Sorties générales optionnelles permettant un contrôle précis des déplacements et l’élimination des
rotations parasites. Le nombre de cales doit être minimal et au plus
— Répertoire des supports : il définit le type de support suivant
égal au nombre de branches hyperstatiques.
le catalogue Nordon avec les charges à chaud, à froid, au cours
d’épreuves hydrauliques, les déplacements à chaud des points de
supportage avec frottement et le déplacement vertical sans
frottement. 10.2 Ressemblances et particularités
— Tableau des écarts à chaud et à froid après la mise sous tension des diverses méthodes de calcul
par rapport à la position de montage et des variations de pentes entre
le froid et le chaud. Ce tableau permet le contrôle des positions des Les diverses méthodes de calcul statiques sont pratiquement équi-
tuyauteries en cours d’étude, de montage et en service. valentes. En partant de la constatation que la raideur est égale à
— Tableau récapitulatif des composantes des moments résultants l’inverse de la flexibilité, l’organisation et les phases diverses de pré-
dans diverses variantes réunis pour chaque point des tuyauteries paration des données et des calculs sont les mêmes pour les cas
et accompagnés de la contrainte due à la pression pour permettre des méthodes de flexibilité et de raideur, à l’exception de la formation
la composition des contraintes suivant le code désiré. des équations générales du problème. La formation des équations
est plus simple dans la méthode de raideur qui repose sur l’équilibre
des efforts dans les nœuds. Par contre, la méthode de flexibilité est
plus claire dans la signification physique des opérations et dans
10. Conclusions l’appréciation qualitative des influences d’un élément de tuyauterie
sur les autres.
La méthode des éléments finis est exactement la même que celle
10.1 Importance de la bonne définition de raideur ; chaque membre constitue une branche qui relie les deux
des tuyauteries et du choix judicieux nœuds. C’est une méthode coûteuse qui doit être associée à des ordi-
nateurs puissants opérant avec un nombre de chiffres significatifs
des hypothèses de calcul très grand du fait que la quantité d’équations à résoudre simulta-
nément est importante et que le calcul du mouvement des nœuds
L’établissement d’une note de calcul correcte s’appuie sur la demande une grande précision pour passer au calcul des efforts dans
bonne définition du tracé et sur le choix des hypothèses de calcul les membres qui sont souvent très raides. Actuellement, ce qui
qui correspondent bien à la réalité des tuyauteries. compte c’est l’efficacité et l’utilisation pratique des calculs d’où
Il n’est pas rationnel d’exécuter les études complètes et définitives l’importance de la mise au point, par l’ordinateur, du tracé qui
d’une tuyauterie dont le tracé n’est pas optimalisé par des calculs simplifie l’introduction des données et de la souplesse dans la sortie
partiels ou approximatifs. De même il ne sert à rien d’utiliser des des résultats qui facilite l’interprétation du comportement des
programmes sophistiqués de calcul pour des tuyauteries dont les tuyauteries.
hypothèses de départ ne correspondent pas à la réalité. Souvent on Les mêmes motivations exigent l’intégration de calculs statiques
se contente de supposer que les extrémités de la tuyauterie sont et dynamiques d’où la nécessité d’invention d’astuces de pro-
ancrées parfaitement et ne peuvent pas se déformer que les points gramme et de modélisation permettant de traiter en vibration des
fixes intermédiaires arrêtent toutes les rotations, que les supports tuyauteries de plus en plus complexes avec une dépense faible et
ne comportent ni frottements ni variances dues au ressort ou à l’incli- une précision élevée.
naison, que la mise sous tension lors du montage est parfaite, etc.
Par ailleurs, la méthode expérimentale sur modèles réduits de
Un tuyauteur expérimenté sait que les raccordements sur les appa- tuyauteries garde une grande valeur didactique.
reils présentent une flexibilité qui n’est pas négligeable et souvent
même considérable, par exemple aux raccordements sur les

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P
O
U
Tuyauteries R
Flexibilité E
par Richard GLODKOWSKI N
Ingénieur de l’Université de Liège
Chef du Service des Calculs et des Essais de la Société Nordon et Cie

S
Références bibliographiques
A
Parution : novembre 1979 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031704 - institut algerien du petrole // bourennani SAMIR // 41.111.213.35

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11 - 1979

American Society of Mechanical Enginers ASME


ASME Boiler and pressure vessel code 1977. Section III. Division 1.
Subsection NB. Class 1 : Components ; Subsection NC. Class 2. Components.
American National Standards Institute ANSI
ANSI B 31.1.1977 Power Piping.
Doc. A 800

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