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bm6201 Concpt Circuit D'eau Fondamentaux
bm6201 Concpt Circuit D'eau Fondamentaux
: BM6201 V1
Résumé Pour concevoir un système véhiculant de l'eau, il est nécessaire de maîtriser les
bases théoriques de mécanique des fluides. C'est l'ensemble de ces connaissances à
avoir a minima que présente cet article. Sont ainsi détaillées les notions de physique et
les principes qui régissent le comportement de l'eau dans de tels circuits :
grandeurs hydrauliques (viscosité, compressibilité, thermosiphon...), principes de
transfert de chaleur (convection, conduction, rayonnement), notions liées à la filtration
(colmatage, filtrat, suspension...), grandeurs et lois chimiques (loi de Henry, cristallisation,
pH de l'eau...), caractéristiques des canalisations (pression, diamètre...).
Abstract Designing a system which circulates water requires mastering the theoretical
basis of the mechanics of fluids. This article presents the minimum knowledge required. It
thus details the physical notions and the principles which govern the behavior of water in
such circuits: hydraulic quantities (viscosity, compressibility, thermosyphons), principles
of transfer of heat (convection, conduction, radiation), notions related to filtration
(clogging, filtrate, suspension, etc.), chemical quantities and laws (Henry's law,
crystallization, water pH, etc.) and characteristics of pipes (pressure, diameter, etc.)
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densité d’un liquide est souvent donnée par rapport à l’eau prise à
• De l’acier galvanisé : il est en général employé pour les tuyau- 4 oC sous 1 013 mbar (masse volumique 1 000 kg · m–3).
teries véhiculant de l’eau destinée à la consommation humaine • Viscosité : dans un fluide réel, les forces de contact ne sont
(eau froide et eau chaude sanitaire) dans les installations où l’utili- pas perpendiculaires aux éléments de surface sur lesquels elles
sation du cuivre n’est plus intéressante, et en transport d’eau tech- s’exercent. La viscosité est due à ces frottements qui s’opposent
nique froide. au glissement des couches fluides les unes sur les autres. Les phé-
nomènes dus à la viscosité des fluides ne se produisent que lors-
• De l’acier inoxydable : utilisé dès que le fluide transporté ne que ces fluides sont en mouvement. Il s’agit d’une caractéristique
doit subir strictement aucune altération ou que l’on ne peut tolérer du fluide pompé : elle représente sa capacité à s’opposer au dépla-
aucun risque de corrosion. Il est employé dans les domaines de cement. La viscosité varie en fonction de la température : quand il
l’agroalimentaire, des industries pharmaceutique et chimique, ou y a élévation de température, la viscosité de l’eau diminue. La vis-
dans le nucléaire. Il existe une multitude de classes d’aciers inoxy- cosité d’un liquide ne varie quasiment pas avec la pression. Cette
dables qui, comme leur nom ne l’indique pas, ne sont pas tous influence peut être négligée pour l’eau en-dessous de 40 bar.
sans risque de corrosion : le choix de l’acier est fonction du liquide
transporté. La viscosité dynamique, notée µ s’exprime en Pa · s. Pour l’eau,
µ = 10–3 Pa · s à pression et température ambiantes.
• Dilatabilité : la dilatabilité exprime la variation de volume que
subit un matériau sous l’influence de la température. Pour l’eau,
1.2 Diamètres et caractéristiques cette grandeur peut être négative ou positive suivant la tempéra-
des canalisations ture. D’une façon générale, les matériaux se dilatent lorsque la
température s’élève.
• Diamètre extérieur : diamètre maximal entre la génératrice • Compressibilité : la compressibilité exprime la variation de
supérieure et la génératrice inférieure d’un tuyau. masse volumique sous l’effet de la pression. On dit souvent que
l’eau est un fluide incompressible. Ce n’est pas tout à fait exact : sa
• Diamètre intérieur : diamètre extérieur d’un tuyau circulaire compressibilité est suffisante pour que le niveau des océans soit
réduit de deux fois l’épaisseur. de 40 m plus bas que si l’eau était réellement incompressible.
• Thermosiphon : du fait de la variation de masse volumique de
• DN : désignation alphanumérique conventionnelle, relative à
l’eau en fonction de la température (cela est vrai pour tous les
la taille d’un composant de tuyauterie et utilisée à des fins de réfé-
corps fluides : « l’air chaud monte »...), certaines installations fonc-
rence. Cette désignation est exprimée par le sigle DN suivi d’un
tionnent sans pompe : on obtient une circulation naturelle de l’eau
numéro approprié. Ce numéro n’est relié que de manière approxi-
dans l’installation du fait de la différence de masse volumique
mative aux dimensions de fabrication. Il ne représente pas une
entre l’eau chaude et l’eau refroidie. Cela conduit à avoir des dia-
valeur mesurable et ne doit jamais être utilisé dans les calculs, ni
mètres de tuyauterie importants, des températures de l’eau éle-
être suivi d’une unité.
vées au départ de la source chaude, et de ne pas calorifuger les
canalisations afin d’améliorer le « tirage ».
• ISO PN : désignation alphanumérique conventionnelle, rela-
tive à la résistance mécanique d’un composant de tuyauterie et uti- • Pression absolue : c’est la pression par rapport à la pression
lisée à des fins de référence. Cette désignation est exprimée par le du vide parfait, c’est-à-dire en prenant comme référence p = 0.
sigle ISO PN suivi d’un numéro approprié. • Pression relative ou effective : sous-entendu relativement à la
pression de l’atmosphère (≈ 1 bar), c’est la pression mesurée par
• Pression de calcul : pression différentielle choisie pour les cal- rapport à celle de l’atmosphère. Ainsi définie, la pression effective
culs de résistance mécanique d’un composant, à la température de peut être négative, pour un composant en « dépression » ou « sous
calcul, pour le dimensionnement de celui-ci. vide ».
• Pression maximale admissible : pression différentielle positive • Pression différentielle : c’est une différence entre deux pres-
maximale qu’un composant peut supporter à une température sions. La pression relative est une pression différentielle (diffé-
donnée, de façon permanente. rence entre la pression dans une canalisation et la pression de
l’atmosphère extérieure) mais une pression différentielle n’est pas
• Pression de rupture : pression à laquelle se produit la rupture obligatoirement une pression relative.
du composant soumis à une pression progressivement croissante. Ces trois différentes définitions sont illustrées sur la figure 1.
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Au fur et à mesure que la masse d’eau injectée augmente, la pres- où celle-ci est située à un niveau inférieur à celui de la veine où
sion va monter jusqu’à une limite appelée pression de vapeur l’eau est prélevée : de cette façon, l’eau entre en général spontané-
saturante (autrefois appelée tension de vapeur). Ensuite, tout ment dans la pompe sans aucune difficulté.
volume d’eau introduit reste à l’état liquide. Si l’on augmente la
température de l’enceinte, le volume d’eau liquide diminue pour • Amorçage : remplissage de la pompe ou de la tuyauterie par
atteindre (s’il y a au départ suffisamment de liquide) une nouvelle retrait de l’air que celle-ci contient. Dans certains cas, il peut y
pression. On a donc correspondance entre la pression d’une avoir des pompes auto-amorçantes, c’est-à-dire équipées d’un
vapeur en présence de liquide et la température. La vapeur qui mécanisme automatique qui facilite l’amorçage et, par
coexiste avec le liquide est appelée vapeur saturée. Si il n’y a plus conséquent, le démarrage de la pompe qui, autrement, serait
de liquide en présence de la vapeur, celle-ci est communément impossible ou tout au moins très lent.
appelée vapeur surchauffée. En chauffage vapeur on préfèrera uti-
liser de la vapeur saturée. Pour l’entraînement de turbine, il sera • Cavitation : une pompe est construite pour véhiculer un fluide
au contraire impératif d’utiliser une vapeur surchauffée pour éviter et non un gaz. Dans certain cas, l’eau à l’entrée de la pompe peut
toute érosion (voire pire) liée à la présence de gouttes de liquide. se vaporiser (en fonction de la pression et de la température) ;
c’est le phénomène de cavitation. Si une pompe cavite, le débit
d’eau chute fortement et les changements d’état de l’eau créent un
Unités de pression
martèlement à fréquence élevée. La documentation technique de
On utilise comme unité « légale, SI » le pascal : Pa la pompe indique la pression minimale à l’aspiration, en dessous
(1 Pa = 1 N · m–2), mais il y a beaucoup d’autres unités de laquelle la pompe ne doit pas travailler. Cette valeur s’appelle le
possibles, en fonction du domaine de pression étudié : NPSH (Net Positive Suction Head ).
– le bar : 1 bar = 105 Pa ;
– l’atmosphère : 1 atm = 101 325 Pa = pression exercée par
une colonne de mercure de 760 mm ; 2.2 Rappels de certains théorèmes
– le psi (unité anglo-saxonne), « pounds force per square
inch ») : 1 psi = 6 895 Pa ; utilisés en hydraulique
– le mètre de colonne d’eau (masse volumique prise à 4 oC
sous 1 atm) : 1 m CE = 9 807 Pa = pression exercée par 1 m de
colonne d’eau. Le m CE est très commode lorsque le fluide est
2.2.1 Théorème d’Archimède
l’eau mais ne se justifie pas pour les autres liquides.
« Tout corps plongé dans un fluide en équilibre est soumis de la
part de celui-ci à une poussée verticale dirigée de bas en haut,
• Débit : le débit est la quantité de fluide qui traverse une sec- égale au poids du volume de fluide déplacé ». Le point où toutes
tion droite de conduite et par unité de temps. les forces génèrent l’effort de poussée est appelé le centre de
Débit-masse : si ∆m est la masse de fluide qui a traversé une poussée. Il correspond au centre de gravité du fluide déplacé.
section droite de la conduite pendant le temps ∆t, par définition, le
débit-masse est :
2.2.2 Théorème de Pascal
∆m
Qm = (unité : kg ⋅ s−1)
∆t Un fluide incompressible transmet intégralement les pressions.
En effet, pour deux points A et B fixes, toute augmentation de
Débit-volume : si ∆V est le volume de fluide qui a traversé une pression en A se transmet en B, puisque la différence de pression
section droite de la conduite pendant le temps ∆t, par définition, le ne dépend que de la différence d’altitude, qui demeure constante.
débit-volume est :
∆V 2.2.3 Théorème de Bernoulli appliqué
Qv = (unité : m3 ⋅ s−1)
∆t à un fluide réel avec pertes de charge
Relation entre Qm et Qv : Lors de l’écoulement d’un fluide réel, il peut y avoir des pertes
de charge entre deux points (1) et (2). Toute occasion de ralentis-
Qm = ρQ v sement de la circulation normale du fluide déplacé représente
une cause de pertes de charge, comme les brusques change-
avec ρ masse volumique. ments de direction ou de section des tuyauteries. Dans le cas
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)
(P)
(VK
)
(B
)
0,005
200 500 103 2 5 104 2 5 105 2 5 106 2 5 107 2 5 Re
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Pression
les pertes de charge sont à peu près proportionnelles au carré de Domaine
la vitesse et on a donc adopté la forme suivante d’expression. Domaine fluide ou
liquide hypercritique
En pascals :
Transition Point critique
Fusion
ρv 2 Transition
∆p = ξ Solidification
Vaporisation
2 Liquéfaction
En m CE : p
Domaine
solide Domaine
v2 vapeur
∆h = ξ Point triple
2g
Transition
ξ est appelé coefficient de perte de charge singulière (sans dimen- Condensation
sion). La détermination de ce coefficient est principalement du Sublimation
domaine de l’expérience.
T Température
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3. Diagrammes de l’eau
Pour une température donnée, le passage d’un état à l’autre ne
peut se faire qu’à une pression fonction de cette température (et
Plusieurs diagrammes sont utilisés pour présenter les caractéris- inversement). Le point triple précise la pression et la température
tiques de l’eau : pour lesquelles on peut avoir coexistence des trois états (0,01 oC et
– le diagramme dit de phase : on peut désigner l’état de l’eau 611 Pa pour l’eau). Au-dessus du point critique (374 oC et 221 bar
suivant la pression et la température. On a représenté, par pour l’eau) il n’y a plus de différence entre l’état liquide et l’état
exemple sur la figure 4, le diagramme de l’eau ; gazeux : on désigne ce fluide par le terme d’hypercritique.
– le diagramme enthalpie-pression qui permet de visualiser
l’énergie thermique que contient une phase (ou un mélange) en Le passage de l’état liquide à l’état vapeur demande une quan-
fonction de la température. tité d’énergie sous forme thermique.
L’eau peut exister sous trois états :
Cette énergie, appelée chaleur latente et souvent notée L, corres-
– l’état solide : la glace ; pond à la variation d’enthalpie (la transformation se faisant en
– l’état liquide ; effet à pression constante). Lorsque la température et la pression
– l’état gazeux : la vapeur. correspondent à un point de la courbe de vaporisation, on peut
Le passage de l’un à l’autre de ces états nécessite un apport ou avoir un mélange liquide/vapeur à l’équilibre. On définit le titre en
une perte d’énergie et porte un nom spécifique. Attention, vapeur x comme étant le pourcentage massique de vapeur du
contrairement à la légende de la figure 4, on utilise dans le lan- mélange. On peut le lire directement dans un diagramme thermo-
gage technique le terme de « condensation » pour désigner le pas- dynamique (par exemple enthalpie-pression, voir figure 5) par la
sage de la vapeur au liquide. Un comportement très particulier de « règle du levier ». Au point représenté par le carré bleu sur la
l’eau est celui de la transition solide – liquide. En effet, si l’on figure 5, le titre vaut x = /L (rapport de la distance verticale entre
prend de la glace et qu’on augmente la pression on voit qu’elle va le point et la courbe du domaine liquide sur la distance entre les
fondre, ce qui n’est pas le cas pour les autres corps. courbes du domaine liquide et du domaine vapeur).
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Courant de
convection
Corps A
+ 70 ˚C Corps B
+ 30 ˚C Terre
Rayonnement
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Ts2 Ts2
Te2 Te2
T T
Te2
Te2
Ts2 Ts2
Ts1
Longueur Longueur
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Ts2 Ts2
Ts1 Ts1
Ts1
Te1 Te1
Te2 Te2
T Te2 T
Te2
Ts1 Ts2
Ts1
Ts2
Te1 Te1
Longueur Longueur
c circulation à deux passes côté tubes d circulation à deux passes côté tubes
(première passe à contre-courant) (première passe à cocourant)
mité gauche (ici entrée) est Te2 – Te1 . L’écart de température à Dans ce cas, la moyenne logarithmique doit être calculée
l’extrémité droite (ici sortie) est Ts2 – Ts1 . L’écart de température comme lors du montage à contre-courant, et corrigée d’un facteur
moyen dans l’appareil est la moyenne logarithmique des écarts de Y compris entre 0,6 et 1 fourni par des abaques, soit :
température à chaque extrémité, soit :
Φéchangé = K SY ∆θml
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14 Le relation (2) peut toujours s’écrire que l’eau soit pure ou non.
Pour l’eau pure on peut montrer que le pH est égal à la moitié du
pKe . On évitera d’employer le terme eau neutre pour une eau de
pH de l’ordre de 7, ce terme étant plutôt utilisé pour qualifier une
13 eau à l’équilibre calco-carbonique (eau en équilibre avec le carbo-
nate de calcium).
12
■ Acides et bases
0 10 20 30 40 50 60 70 80 Dès qu’un acide est en contact avec l’eau, les ions se séparent.
Température (˚C) Par exemple, l’acide chlorhydrique (HCl) se sépare en hydrogène
(H+) et en chlore (Cl–). De même pour les bases : NaOH donne Na+
On peut utiliser un polynôme de lissage : et OH–.
p Ke = 14,94 – 43,44,T ’ + 270 T ’ 2 – 1 490 T ’ 3 Ainsi, quand une substance acide se dissocie dans l’eau, un ion
avec T ’ = 10–3 T, T exprimé en ˚C hydrogène est relâché rendant l’eau plus acide. Le pH est déter-
miné par la quantité d’ions H+ présents dans l’eau. De la même
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+
H2O Haqueux + OH− (1)
Produit pH
Les concentrations molaires dans cet équilibre chimique sont
hydroxyde de sodium molaire 14,0
définies par application de la loi d’action de masse par le produit :
ammoniaque 11,0
+
[Haqueux ] ⋅ [OH] = K e (2) eau pure 7,0
vin 4,0
Le produit ionique de l’eau Ke est fonction de la température
(figure 9). L’influence de la pression sur la valeur du pKe est en jus de citron 2,0
revanche beaucoup plus faible : par exemple, pour une pression acide chlorhydrique molaire 0,0
de 200 bar, K200bar = 1,2 K1bar .
Cette réaction, dite d’autoprotolyse de l’eau, fait apparaître un
■ Sels minéraux
ion OH– appelé ion hydroxyle et un ion H+ appelé ion hydronium
(voir Nota). Le cycle de l’eau fait que celle-ci se charge naturellement en pro-
Nota : l’usage veut actuellement que la notation H+ ne soit plus utilisée afin de mieux duits issus des terrains rencontrés. Parmi ceux-ci, les minéraux
refléter la réalité. En effet, H+ correspond à un proton qui en solution est hydraté en H3O+ peuvent se présenter sous une forme ionisée ou sous une forme
(de même pour les autres cations ou anions présents dans l’eau). L’écriture « correcte » colloïdale. Ces minéraux peuvent être :
devrait donc être : H3O+ ou Haqueux + . Néanmoins quelle que soit l’écriture utilisée, les – soit désirables : minéralisation minimale de potabilité ou
calculs effectués sur les équations d’équilibre donneront les mêmes résultats avec par
contre une simplification de l’écriture de ces mêmes équations. Par la suite on utilisera la
nécessaire à un processus (protection contre la corrosion des
notation simplifiée : H+. conduites d’eau urbaine par exemple) ;
– soit indésirables : non potabilité (métaux lourds, nitrates, phos-
On définit le pH par : phates...), ou apportant des dysfonctionnements dans le procédé :
pH = − lg [H+ ] dépôts de tartre, corrosivité, pollutions des fabrications...
Les eaux naturelles peuvent être amenées à contenir les miné-
avec [H+] en mol · L–1, lg désignant le logarithme décimal. raux suivants.
Quand les quantités des ions et sont égales, l’eau (ou la H+ OH–
substance) est considérée comme neutre, et le pH vaut environ 7 à
25 oC (voir figure 9). Cation Symbole Anion Symbole
Explication : d’après la figure 9, à 25 oC, –lg Ke = 14, donc Ke =
Calcium Ca2+ Carbonate CO2−
3
10–14. Ainsi : [H+] · [OH–] = 10–14, or [H+] = [OH–], donc [OH–] = 10–7,
comme pH = – lg[OH–], pH = 7. Magnésium Hydrogéno-
Mg2+ HCO3−
carbonate
Le pH n’a pas d’unité, c’est simplement un nombre sans dimen-
sions (voir Nota). C’est un facteur logarithmique : quand une solu- Sodium Na+ Sulfate SO2−
4
tion devient dix fois plus acide, le pH diminue d’une unité. Si la
solution devient 100 fois plus acide, le pH diminue de deux unités. Potassium K+ Chlorure Cl–
Le pH est aussi appelé alcalinité. Le mot pH est l’abréviation de
Fer Fe2+ Nitrate NO3−
pondus Hydrogenium, qui littéralement signifie le poids de
l’hydrogène. Cette convention d’écriture se généralise : on notera Cuivre Cu2+ Nitrite NO2−
pX = – lg [X].
Zinc Zn2+ Fluorure F–
Nota : la notation pH = – lg [H+] est donc abusive : en réalité, [H+] représente ici l’acti-
vité des ions hydronium, qui elle, est sans dimension, et se confond avec la
concentration.
Aluminium Al3+ Phosphates PO3−
4
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p 200
Cs = 150
H
100
avec Cs fraction molaire maximale (dite « à saturation »),
50
p pression partielle du gaz dans l’atmosphère,
0
H constante de Henry qui dépend de la nature du gaz, de la
0 10 20 30 40 50 60 60
température, et du liquide.
Température (˚C)
Cette « constante » varie avec la température et présente un
maximum (qui correspond au minimum de solubilité) qui est fonc-
tion du gaz : vers 100 oC pour l’oxygène et l’azote, 130 oC pour le Figure 11 – Constante de Henry en fonction de la température
pour le dioxyde de carbone dissous dans l’eau
dioxyde de carbone (figures 10 et 11).
■ Propriétés électriques de l’eau
Pour la mesure de la résistivité de l’eau, on préfère employer
L’eau pure est peu conductrice du courant électrique car elle ne l’unité dérivée : Ω · cm plus en rapport avec l’ordre de grandeur
contient que très peu de particules chargées électriquement (ions), habituel que le Ω · m.
susceptibles de se déplacer dans un champ électrique. L’eau pure
contient à 25 oC : 2 · 10–7 mol (2 sur 10 millions) par litre d’ions H+
et OH– ; la présence de 0,5 mg · L–1 de CO2 fait chuter sa résistivité Remarque : la grandeur : s / exprimée en mètres (m) est
d’un facteur 25. De part ses propriétés polaires, l’eau dissout de appelée constante du résistivimètre.
nombreux sels minéraux qui donnent naissance à des ions : ces
ions augmenteront la conductivité de l’eau proportionnellement à On utilise aussi la grandeur conductivité, γ, qui est liée à la résis-
leurs concentrations (pour de faibles concentrations). tivité par la relation :
On définit la résistivité d’un corps conducteur par : 1
γ =
ρ
Rs
ρ= L’unité SI est le siemens · m–1 : S · m–1. Pour les mêmes raisons
que précédemment, on utilise plutôt le µS · cm–1.
avec ρ (Ω · m) résistivité, Relation importante :
R (Ω) résistance. 106
(m) distance séparant les points d’application du champ γ (µS · cm−1) =
ρ (Ω · cm)
électrique : longueur du conducteur ou distance entre les
électrodes de mesure d’un résistivimètre, On retiendra : γ · ρ = 106 avec les unités précitées.
s (m2) section de passage du courant électrique : section La conductivité est fonction de la température et est générale-
du conducteur ou surfaces des électrodes de mesure d’un ment exprimée (sans indication contraire), à la température de
résistivimètre. 20 oC.
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À la température de 20 oC : l’eau pure a une résistivité de l’ordre 5.2 Traitement des eaux : divers
de 25 MΩ · cm (γ = 0,04 µS · cm–1). L’eau obtenue par déminéralisa-
tion a couramment une résistivité de 18 MΩ · cm (eau nécessaire à
procédés
la fabrication de circuits intégrés) (< 0,06 µS · cm–1). L’eau potable
du réseau urbain de distribution a une résistivité de l’ordre de De nombreux procédés existent. Nous rappelons dans le
1 000 à 5000 Ω · cm (γ = 200 à 1 000 µS · cm–1). tableau 1 les principaux, dans lequel nous abordons plus particu-
lièrement les résines d’épuration.
Procédé Caractéristiques
Faciliter l’élimination des matières en suspension (MES) et des colloïdes, élimination qui sera réali-
Objectif
sée ensuite par décantation, flottation ou filtration.
Coagulation- Ajout d’un réactif (le coagulant), qui déstabilise la suspension colloïdale par neutralisation des char-
floculation ges de surface et qui conduit à la production d’un floc (floculation). La floculation peut être amélio-
Principe rée par ajout d’un adjuvant qui a pour objectif d’augmenter la taille des flocons. Les adjuvants de
floculation sont de nature minérale (silice activée, argiles, sable fin, charbon actif...) ou de nature
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Élimination d’ions métalliques : calcium, magnésium, métaux lourds, ou d’anions : fluorures, phos-
Objectif
phates, sulfates.
Ajout d’un réactif qui permet le dépassement du produit de solubilité : carbonate de sodium, soude
Précipitation (qui joue sur le pH pour la précipitation des métaux), chlorure de calcium, sels de fer ou d’alumi-
nium (pour la précipitation des anions).
Principe
La précipitation est fortement améliorée par la présence de germes de cristallisation (recirculation
de boues, introduction de sable qui catalyse les réactions). On peut être amené à ajouter un coagu-
lant.
Empêcher la formation de dépôts incrustants liés à une précipitation chimique ou à une décantation
Objectif
naturelle.
Une particule laissée dans un liquide au repos est soumise à deux forces antagonistes :
– son poids ;
– la traînée liée à son déplacement dans le fluide.
À l’équilibre on peut écrire que la vitesse de chute v0 est liée aux masses volumiques du solide et
du liquide, ρs et ρ , et au diamètre de la particule d par la relation :
Décantation 4 ( ρ s − ρ ) gd
v 02 =
Principe 3 C ρ
où C, coefficient de traînée, s’exprime en fonction du nombre de Reynolds : C = a Re–n.
En régime laminaire (que l’on essaie d’obtenir rapidement dans un décanteur) : a = 24 ; n = 1
(formule de Stokes).
Une particule sera retenue dans un bassin de décantation si :
Q
v0 >
SH
avec Q : débit et SH : surface horizontale du bassin.
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Procédé Caractéristiques
La séparation sur membranes peut mettre en jeu suivant leur type trois phénomènes très distincts.
• La filtration très poussée : la membrane est perméable à l’eau et permet une élimination variable des :
Séparation – colloïdes, bactéries : microfiltration ;
sur membranes – macromolécules : ultrafiltration ;
Principe – ions divalents et molécules organiques : nanofiltration ;
– ions monovalents : osmose inverse.
• La perméation : la membrane permet de fractionner un mélange par transfert sélectif en phase
gazeuse : pas encore d’utilisation industrielle pour le traitement de l’eau.
• La dialyse : la membrane n’est perméable qu’à certains ions.
On utilise les propriétés de surface de matériaux granulaires ou pulvérulents qui peuvent être utili-
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sés en lit fixe ou introduits en continu (poudres) ou en discontinu (pointe de pollution) dans l’eau à
traiter. Les surfaces spécifiques peuvent aller jusqu’à 1 200 m2 · g–1 pour les charbons actifs (le
plus utilisé). Pour le charbon actif, la loi de Freundlich permet d’établir une relation entre la quantité
de substance adsorbée par unité de masse : X/m et la concentration à l’équilibre :
Adsorption
Principe X
Ce = K C e1/n
m
avec K et n constantes expérimentales qui dépendent du couple
adsorbant/adsorbant, et de la température (isotherme d’adsorption).
Le charbon actif a de plus une action catalytique sur le chlore (utilisation
en déchloration) et peut être le support de développement bactérien.
• Amener le pH d’une eau au pH de compatibilité avec une utilisation, une réaction ou un rejet.
Objectifs
• Amener l’eau à l’équilibre calco-carbonique.
Une population bactérienne fixée (lits à ruissellement, lits granulaires, disques biologiques...) ou
libre (boues activées) est alimentée par les effluents à traiter : ce sont des solutions intensives. Les
Réacteurs micro-organismes dégradent la part biodégradable des pollutions carbonée, azotée, et phosphorée
biologiques par assimilation.
Principe On assiste à une formation de :
– biomasse : la quantité de bactéries croît, produit des « exopolymères » leur permettant de coagu-
ler ou de se fixer sur un support (création d’un biofilm) ;
– produits de la dégradation liés à la fermentation : CO2 , CH4 , H2O, NH3... et ce en fonction de la
présence d’O2 (aérobiose), ou non (anaérobiose).
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Procédé Caractéristiques
Filtration voir § 6
L’échange d’ions est un procédé par lequel les ions contenus dans une solution sont éliminés pour
être remplacés par une quantité équivalente d’autres ions de même charge électrique (charge posi-
tive pour les cations, négatives pour les anions).
Le processus se déroule dans un échangeur d’ions composé d’un pot, qui contient le substrat
d’échange, et d’un environnement qui permet d’assurer la fonction d’échange et les fonctions asso-
ciées. Le substrat qui permet l’échange est actuellement une résine de synthèse.
L’eau à traiter percole à travers un lit de résines qui possède dans sa structure moléculaire des radi-
caux ionisés associés à des ions mobiles susceptibles d’être remplacés par les ions contenus dans
la solution à traiter. Les réactions dépendent du type de résine utilisée et des ions mobiles
confrontés. L’équation d’équilibre qui suit caractérise l’échange utilisé en adoucissement sur résine
cationique forte en cycle sodium :
1
Ca2+ + R-(SO −3 , Na+ ) 2 ←
→ R-(SO 3− ) 2 , Ca2+ + 2 Na+
2
Le sens 1 correspond à la phase de service (ou fixation), le sens 2 à la phase de régénération (ou
élution). La phase d’élution nécessite une solution très concentrée : acide chlorhydrique, soude en
déminéralisation, saumure de chlorure de sodium en adoucissement ou dénitratation.
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Procédé Caractéristiques
Abattements L’élimination des ions peut être quasi totale : l’utilisation de lits mélangés (mélange de résines anio-
réalisés niques et cationiques), permet d’obtenir des résistivités élevées
• Débit à traiter.
• Volume à traiter.
Paramètres • Nature des allogènes à éliminer.
de dimen- • Concentrations.
Épuration
sionnement • Temps de contact.
d’une eau
et facteurs • Température.
par échanges
d’influence • Fuite ionique tolérable ou résistivité.
d’ions (suite)
• pH.
• Présence d’oxydants.
Utilisations
• Traitement d’effluents industriels : récupération de métaux.
• Traitement des eaux du bâtiment : chauffage...
5.3 Cristallisation
Alimentation Cristaux
La cristallisation est l’opération qui consiste, à partir d’une solu- Cristalliseur
tion (solvant + soluté) ou d’un solide fondu, à former un solide A, xA , TA C, xC , TC
cristallisé. Le soluté cristallise en général sous une forme géomé-
trique prédéfinie (cubique, cubique face centrée, etc.), incluant ou
non des molécules de solvant (par exemple, Na2SO4 pur ou
[Na2SO4 , 10 H2O]). La forme ou formule chimique des cristaux a voie sèche
peut dépendre de la température de cristallisation.
On distingue deux types de cristallisation dans l’industrie Vapeur
(figure 12) : V
• Voie sèche : on part d’un solide fondu, et on opère la cristalli-
sation par refroidissement de ce solide. L’alimentation est un Alimentation Eaux mères
Cristalliseur
solide fondu (donc un liquide ou une pâte), pur ou mélange de plu- + filtre
sieurs constituants. La sortie du procédé est constituée d’une ou A, xA , TA L, xL , TL
plusieurs phases solides.
• Voie humide ou cristallisation en solution : le soluté est initiale- Cristaux
ment en phase liquide dans un solvant. Il est cristallisé (solidifica- C, xC , TC
tion ordonnée selon une structure régulière) au sein de la solution,
soit par évaporation de solvant, soit par refroidissement de la solu- b voie humide
tion, soit les deux. En sortie de procédé, on obtient ainsi deux ou
trois phases : une phase vapeur (constituée de solvant pur), une
phase solide cristallisée (qui peut contenir ou non du solvant), et Figure 12 – Deux modes de cristallisation
une phase liquide contenant du solvant et du soluté dissous, en
général à saturation et appelée « liqueur mère » ou « eaux
• Ensemencement : on appelle ensemencement l’introduction de
mères ».
germes dans une solution sursaturée. Cela permet de déclencher
Le phénomène de cristallisation en solution n’est pas instantané, le phénomène de cristallisation (par grossissement des germes)
il suit une cinétique complexe qui peut se représenter par les deux sans attendre la nucléation spontanée, qui n’a lieu qu’à partir d’un
mécanismes suivants : certain taux de sursaturation. L’introduction de germes en taille et
nombre déterminés permet également d’influencer la qualité des
• Nucléation (ou germination) : c’est la formation de tous petits
cristaux obtenus en fin de cristallisation (peu de cristaux de taille
cristaux (appelés germes), de quelques dizaines de micromètres, à
importante, ou au contraire, beaucoup de cristaux de très petite
partir d’une solution sursaturée. La nucléation ne se produit spon-
taille).
tanément qu’à partir d’un certain taux de sursaturation, qui
dépend du sel considéré mais aussi des conditions opératoires On distingue sur le diagramme de la figure 13 deux courbes
(pureté de la solution, contenant, agitation, etc.). (concentration en g/100 g de solvant en fonction de la tempéra-
ture), ces deux courbes délimitant trois domaines :
• Grossissement : la cristallisation se produit à la surface des
– courbe de solubilité (ou courbe de saturation) : elle donne la
germes, avec accroissement de leur taille. Ce phénomène se pour-
limite de solubilité d’un sel en fonction de la température. C’est
suit jusqu’à ce que la solution rejoigne la courbe d’équilibre. La
une courbe d’équilibre ;
solution obtenue en fin de cristallisation est ainsi (théoriquement)
– courbe de nucléation spontanée (ou courbe de sursaturation) :
exactement à saturation (à la limite de solubilité du sel).
elle marque la limite au-delà de laquelle la solution donne nais-
La qualité finale des cristaux formés (taille et répartition) dépend sance spontanément à des germes de cristaux, initiant ainsi la
des vitesses de germination et de grossissement. cristallisation ;
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S (g de sel/100 g de solvant)
Limite de la zone
S (g de sel/100 g de solvant)
métastable
Zone
Solubilité de la solution métastable
Zone de Limite de saturée à la même
nucléation spontanée solubilité température que M
(zone instable, labile Zone
métastable
*
SM
n
Zone
io
at
non saturée
ur
at
rs
su
de SM M
rb
e ité
u bil
Co solu
de
rbe
Cou
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Tsat TM T (˚C)
T (˚C) Température de saturation
de la solution en M
Figure 13 – Cristallisation et courbes de solubilité Figure 15 – Exemples de lectures sur la courbe de solubilité
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Conception des circuits fluides en eau R
Rappels fondamentaux E
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par Olivier COSTE
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