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African Journal of Business and Finance

https://revues.imist.ma/index.php/AJBF/index
L'entrepreneuriat féminin : Entre motivations et contraintes
entrepreneuriales

Women's Entrepreneurship: Motivations and constraints


Mohamed Habiboullah MEYABE, Doctorant, ERMOT, FSJES, USMBA, Fès,
mohamedhabiboullah.meyabe@usmba.ac.ma
Bouchra AIBOUD BENCHEKROUN, Enseignant-Chercheur, ERMOT, FSJES, USMBA, Fès,
bouchra.aiboudbenchekroun@usmba.ac.ma

Mots - clés Résumé


Financement des Les systèmes de santé universels du monde entier font face à une Le
Entrepreneuriat féminin monde a connu ces dernières décennies des crises économiques,
Autonomisation
sociales et sanitaires qui ont entraîné des répercussions négatives
sur la société humaine. Par conséquent, ces crises ont augmenté le
Motivations chômage et la pauvreté au niveau mondial. L’entrepreneuriat
Obstacles féminin est apparu comme une activité créatrice de revenu et
absorbante du chômage, Il est ainsi considéré comme une source
centrale d'autonomisation des femmes. En effet, plusieurs
motivations internes, externes poussent la femme à entreprendre.
Cependant, la femme entrepreneur rencontre plusieurs contraintes
freinant ses ambitions entrepreneuriales. Dans ce contexte, nous
avons mobilisé une revue de la littérature afin de répondre à la
problématique suivante : Quelles sont les motivations et les
contraintes de l’entrepreneurial féminin ? Nous répondons à cette
problématique sous l’angle de la théorie push/pull.

AJBF, Vol 1, No 1, Décembre 2022 (131-142) 131


Key words Abstract
Women's The world has experienced economic, social and health crises in
entrepreneurship recent decades that have had a negative impact on human society. As
Empowerment
a result, these crises have increased unemployment and poverty
worldwide. Women entrepreneurship has emerged as a miracle,
Motivations income creating and unemployment absorbing activity, thus, it is
Barriers considered a central source of women empowerment, as it produces
employment by contributing to wealth creation. Indeed, there are
several internal, external, push and pull motivations that push
women to become entrepreneurs in order to gain financial autonomy
and take their place as a key player in society. On the other hand, the
woman entrepreneur encounters several constraints that can slow
down her entrepreneurial project, notably the problem of financing,
support and the lack of competence. In this context, we mobilized a
literature review in order to answer the following question: What are
the motivations and constraints of female entrepreneurship? We
approach this problematic from the perspective of push/pull theories.

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Introduction :

Le monde a connu ces dernières décennies des crises économiques, sociales et sanitaires sans
précédents qui ont engendré une augmentation du chômage et un allongement de sa durée, ce qui
a causé plus de pauvreté dans les sociétés. En effet, L’entrepreneuriat est un phénomène qui
impulse la création d’une organisation encouragée par un ou plusieurs personnes unies pour
contribuer au développement socioéconomique (Verstraete, 2003 ; Verheul et al, 2006 ; Brush et
al, 2006).

La question de l’entrepreneuriat féminin a imposé de nouveaux défis méthodologiques et


conceptuels pour un nombre important des chercheurs (Ahl et al., 2015 ; Jennings et Brush,
2013). Les premiers sujets qui ont traité l’entrepreneuriat féminin se sont focalisés sur le profil
des femmes entrepreneurs spécifiquement sur le plan sociodémographique, puis sur la
comparaison de l’entrepreneuriat féminin à celui masculin (Zouiten et Levy-tadjine 2005).

Cependant, la question de la motivation entrepreneuriale demeure est une question vitale quant à
la conduite entrepreneuriale (Shane,2003). Les chercheurs ont rassemblé trois groupes de facteurs
qui poussent l’individu à la décision entrepreneuriale : des facteurs économiques, des facteurs
démographiques, ainsi que des facteurs socio-environnementaux et perceptuels (Arenius et
Minniti, 2005).

A travers cet article nous essayons de répondre à la problématique suivante : Quelles sont les
motivations et les contraintes de l’entrepreneurial féminin ? Nous mobilisons la revue de la
littérature dans l’objectif de mettre l’accent sur les facteurs push et pull de l’entrepreneuriat
féminin.

Dans cet article nous allons présenter, dans un premier temps, le concept de l’entrepreneuriat
féminin, dans un deuxième temps, la théorie push/pull, dans un troisième temps, l’entrepreneuriat
féminin comme une source d’autonomie financière et enfin, nous allons recenser de la littérature,
les motivations et les contraintes de l’entrepreneuriat féminin.

1. L’entrepreneuriat féminin : Revue de littérature

L’entrepreneuriat a connu une croissance considérable vue que l’économie postmoderne est
devenue une économie d’entrepreneurs se basant ainsi principalement sur la création d’entreprise.
Dans ce sens, l’entreprise est devenue un acteur essentiel sur le plan économique et social (A.
Tounes et A. Fayolle, 2006 ; St-Cyr et al. 2003 ; Knight, 1967 et Drucker 1970).

L’entrepreneuriat peut être « assimilée à la création d’entreprise qui consiste à saisir des
opportunités qui se présente dans un marché par des entrepreneurs qui en sont les principaux
acteurs, et qui doivent se dérouler dans un environnement pouvant favoriser leur développement
grâce à des facteurs d’innovation » (Julien et Marchesnay, 1998). En effet, l’entrepreneuriat
s’expose des différentes formes notamment, l’entrepreneuriat, la franchise, l’essaimage ou la
filialisation (Tounes, 2003).

L’entrepreneuriat est un locomotive économique principal qui permet de s’acharner contre la


pauvreté et de mieux distribuer la richesse des pays développés et de ceux en développement

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(Adebayo et Nassar, 2014). L’entrepreneuriat a la capacité d’améliorer les conditions
économiques et sociales d’une communauté par quatre paradigmes notamment, la création d’une
organisation, l’exploitation d’une opportunité d’affaires, l’innovation et la création de valeur
(Verstraete et Fayolle, 2005).

L’entrepreneur est toute personne qui est capable d’exploiter une opportunité de création d’une
organisation (Schumpeter, 1950 ; Drucker, 1985 ; Bygrave et Hofer, 1991). L’entrepreneur est
un innovateur qui présente de nouveaux produits sur le marché qui vont substituer les anciens. Il
est une médiation qui profite des insuffisances du marché pour obtenir un profit (I. Kirzner ,1973).
Il est aussi « quelqu’un qui agit non en fonction des ressources qu’il contrôle actuellement, mais
qui poursuit inlassablement une occasion » (Timmons, 1994).

1.1 Définition : La femme entrepreneure

La définition d’une entrepreneure ne fait pas objet de consensus entre les chercheurs. Selon
Belcourt, Burke et Lee-Goselin (Belcourt, 1991), l’entrepreneure est « cette femme qui recherche
l’épanouissement personnel, l’autonomie financière et la maitrise de son existence grâce au
lancement et à la gestion de sa propre entreprise ». De sa part Le Groupe Canadien de Travail
sur l’Entrepreneuriat Féminin définit l’entrepreneur féminin comme « une personne qui prend
des risques financiers pour créer ou acquérir une entreprise, et qui la dirige de manière
innovatrice et créatrice en développement de nouveaux produits et en conséquent de nouveaux
marchés » (GTEM, 1997).

La femme entrepreneure est définie comme toute « personne physique, venant d’une situation
d’inactivité, de chômage ou de salariée dépendant d’un employeur, qui seule ou en équipe, crée
une nouvelle entreprise indépendante en assumant les responsabilités managériales et les risques
qui sont liés à la production de richesse envisagé » (Marie-Thérése Um, Ahmadou Aly, & Félix,
2017). Selon Filion (1997), « Une personne qui prend des risques financiers pour crée où
acquérir une entreprise, et qui dirige de manière innovante et créatrice en développant de
nouveaux produits et en conquérant de nouveaux marchés » (Collége condition féminine CLD
Longueuil, 2004, p. 10).

Dans une même perspective, les femmes entrepreneures sont « des femmes passionnées et
déterminées qui ont choisi de créer leur entreprise ou travailler à leur compte pour avoir le
contrôle sur leurs décisions, et gérer leur temps avec un sentiment de flexibilité, exploiter au
maximum leurs capacités et les compétences avec un objectif personnel de sa réaliser à travers
ce projet de vie » (Collége condition féminine CLD Longueuil, 2004, p. 33). Cette femme
entrepreneure est capable de créer et gérer son entreprise, qu’elle soit seul ou en collaboration,
tout en assumant les différentes responsabilités financières, sociales et administratives pour
développer ses activités (Cornet et al. 2004). La « Personne (la femme qui possède et dirige une
entreprise) qui l’on peut désigner comme femme entrepreneure » (Christian, 2006).

Dans les caractéristiques individuelles, les profits personnels des femmes au niveau d’expérience
et d’éducation et de milieu social peuvent influencer sur les comportements entrepreneuriaux et
leurs choix, les comportements racistes aux entrepreneurs féminins peuvent-être réaliser sur le
plan professionnel (De Vita, Mari et Poggesi, 2014 ; Saidi, 2003 ; Rachdi, 2006 ; Boussetta,

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2011 ; Tounes, 2003). En plus, des études ont démontré que les entrepreneurs féminins sont
souvent mariés avec des enfants à charge et plus jeunes que leurs semblables masculins et ils ont
généralement des diplômes plus élevés que les hommes mais ils n’ont pas des connaissances et
des compétences managériales nécessaires pour gérer une entreprises dans le marché (Carrington,
2004 ; Légaré, 2000 ; St-Cyr, 2002 ; St-Cyr, Hountondji et Beaudoin, 2003 ; Itani, Sidani et
Baalbaki, 2011 ; Roomi, Harrison et Beaumont-Kerridge, 2009).

Les entrepreneurs féminins sont présents plus dans le secteur de la vente détail et les services
(Global Entrepreneurship Monitor, 2010 ; Saleh, 2011 ; Tahir-Metaiche, 2013). Le choix de
secteur est généralement lié par la préférence et l’expérience personnelle, les contraintes
financières et la construction de projet en se basant sur la connaissance et la vision traditionnelle
des compétences et les rôles sociaux féminins (Cornet et Constantinidis, 2004 ; Fairlie et Robb,
2009).

Les femmes entrepreneurs sont présentées moins intégrés dans les réseaux d’affaires traditionnels
inventer par l’hommes, cela expliquerait par plusieurs femmes plus d’orientation vers les réseaux
d’affaire féminins (Hampton, Cooper et McGowan, 2009 ; Constantinidis, 2010 ; Hamouda,
Henry et Johnston, 2003). En effet, Les réseaux professionnels des femmes entrepreneurs sont
composés généralement de leur environnement proche, famille et amis (Bogren, Von Friedrichs,
Rennemo et Widding, 2013 ; Hampton, Cooper et McGowan, 2009).

Les entreprises des femmes entrepreneurs sont plus petites que celles dirigées par les hommes
quel que soit sur le nombre des salariés que sur les indicateurs financiers et le taux de croissance
se prouver faible en liant avec le secteur d’activité (Al-Alak et Al-Haddad, 2010 ; Cornet et
Constantinidis, 2004 ; Lee-Gosselin, Housieaux et Villeneuve, 2010 ; Rooney, Lero, Korabik et
Whitehead, 2003 ; Watson, 2006).

Plusieurs études ont montré que l’activité entrepreneuriale est liée par la réaction dynamique entre
les facteurs socio-environnementaux et les caractéristiques individuelles car l’objectif de
développer les approches qui se basent sur l’étude de réalités contextualisées (Gasse, 2003 ; Ahl
et Marlow, 2012 ; Bloom et Van Reenen, 2010 ; Ahl et Nelson, 2014).

2. Les théorises push (nécessité) versus pull (opportunité)

La recherche entrepreneuriale est subdivisée en deux corps primordiaux nommés « pull » et «


push » (J. Kirkwood et C. Cambell-Hunt, 2007 ; L. Schjoedt et K. Shaver, 2007 ; B. Gilad et P.
Levine, 1986). Selon des auteurs, Il existe deux types d'entrepreneurs : « l'entrepreneur
d'opportunité et l'entrepreneur de nécessité » (Gabarret et Vedel, 2012, p. 81 ; Giacomin et al.,
2010, p. 213).

2.1 La théorie Pull : opportunité et indépendance

La théorie « pull » est l’entrepreneuriat d’opportunité qui a deux volets, le premier est
économique qui est lié par la détection d’une opportunité d’affaires et le deuxième non
économique qui est lié par le désir d’indépendance (Z. Acs et al. 2005 ; P. Reynolds et al. 2002).

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La théorie « pull » considère que la création d’entreprise est une solution d’une culture
entrepreneuriale (K. Hughes, 2003). En effet, Cette approche constitue de deux approches qui
sont le désire d’interdépendance et l’opportunité d’affaires qui sont une manière positive qui
présente la création d’entreprise comme choix personnel et volontaire en montrant que
l’entrepreneur doit caractériser par la reconnaissance et l’exploitation des opportunités des
affaires (J. Kirkwood et C. Campbell-Hunt, 2007 ; S. Shane et S. Venkataraman, 2000).

La littérature a donné une place importante pour l’opportunité d’affaire sans avoir une définition
consensus pour ce concept (M. CassonE et N. Wadeson 2007). Dimov (2007) affirme que « There
is at present no agreed upon understanding, neither theoretical nor empirical, of what
oppportunity recognition entails ».

La notion de l’opportunité est très présente dans toutes les définitions de l’entrepreneuriat, il est
un facteur de motivation « pull » (S. Shane et S. Venkataraman, 2000 ; F. Adaman et P. Devine,
2002 ; Z. Acs et al. 2005 ; P. Reynolds et al. 2002 ; J. Mc Mullen et al. 2008 ; J. Hessels et al.
2008).

L’opportunité est un éclaircissement de l’entrepreneuriat qui est expliqué comme une découverte
et une utilisation des opportunités d’affaires (Shane et Venkataraman, 2000). En effet,
L’entrepreneur opportuniste est conduit généralement par le désir et la recherche d’un profit
économique en revanche que d’autres entrepreneurs sont attirés vers la création d’entreprise
même si le bénéfice est limité pour réaliser le désir de l’indépendance (P. Reynolds et al. 2002 ;
A. Carsrud et M. Brännback, 2011 ; K. Hughes, 2003).

Dans cette perspective, Les auteurs sont intéressés par l’opportunité comme un processus : C’est
passer de la découverte à l’exploitation, la construction d’opportunités, la transition d’une idée
en opportunité d’affaires etc. (W. Gartner et al. 1992 ; A. Shapero et L. Sokol, 1982). En effet,
L’opportunité est une situation dans laquelle de nouvelles matières premières, de nouvelles
marchandises, de nouveaux services et des méthodes d’organisations qui peuvent être vendu à un
prix supérieur que leur cout de production, elle est satisfaisante si le bénéfice réalisé est plus
grand que le cout d’opportunité de l’entrepreneur (S. Shane et S. Venkataraman, 2000 ; S. Shane
et al. 2003).

L’entrepreneur est caractérisé par sa capacité à déterminer les opportunités en rapportant une
décision du commencement de cette affaire (S. Shane et S. Venkataraman, 2000 ; N. Langowitz
et M. Minniti, 2007 ; P. Arenius et M. Minniti, 2005). La détention de certaines caractéristiques
personnelles permettrait d’entrer les opportunités d’affaire (I. Grilo et R. Thurik, 2004). En effet,
Le pouvoir de saisir une opportunité est une particularité entrepreneuriale qui relie la décision de
débuter une affaire (S. Shane et S. Venkataraman, 2000 : N. Langowitz et M. Minniti, 2007 ; P.
Arenius et M. Minniti, 2005).

Selon les économistes, nous pouvons distinguer différents types d’opportunité spécifiquement en
innovation. L’opportunité s’existe dans l’innovation (J. A. Schumpeter, 1934). L’entrepreneur
est une conciliation qui va bénéficier les insuffisances du marché en trouvant un profit pour
réparer l’équilibre (I. Kirzner (1973).

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Plusieurs critères peuvent repousser l’individu vers l’entrepreneuriat plus que les facteurs de
motivations économiques comme les désirs d’autonomie, la satisfaction au travail et
l’accomplissement (DS. Cromie, 1987). Cependant, Il existe des autres facteurs de motivation
pour entreprendre notamment, Le rejet des emplois routiniers et ennuyeux peut pousser l’individu
à créer les entreprises (D. Bradley et J. Roberts 2004). En plus, nous pouvons ajouter des autres
facteurs sont plus importants que la motivation économique notamment la satisfaction au travail,
l’accomplissement et les désirs d’indépendance (S. Cromie, 1987).

2.2 La théorie push : nécessité et insatisfaction

La théorie « push » est l’entrepreneuriat de nécessité qui a deux aspects, le premier de nature
économique, l’effet de n’est pas trouvé un emploi et le deuxième de nature non économique qui
est lié par l’insatisfaction au travail (Z. Acs et al. 2005 ; P. Reynolds et al. 2002 ; D. Bradley et
J. Roberts, 2005 ; C. Stoner et F. Fry, 1982 ; R. Brockhaus, 1980 ; A. Cooper, 1971).

L’entrepreneuriat de nécessité est le pire choix à l’emploi (Cowling et Bygrave, 2002). Pour cela,
Il a besoin des facteurs qui motivent l’entrepreneur de nécessité notamment l’environnement
économique, politique et social qui peuvent impacter sur le niveau de contrainte (Tessier-
Dargent, 2014). Toutefois, Certains auteurs ont démontré que l’environnement doit consolider
les aptitudes des entrepreneurs après une analyse aux différents services des entrepreneurs (GEM,
2011 ; Gwija, Eresia-Eka et Iwu, 2014 ; Mano, Iddrisu, Yoshino et Sonobe, 2012 ; Ozgen et
Minsky, 2007 ; McKenzie et Woodruff, 2013).

Les entrepreneurs qui sont motivés par les facteurs push sont généralement des personnes qui
veulent prouver leur valeur dans la société par la création d’une entreprise pour améliorer la
qualité de vie (M. Peters et al. 2009 ; A. Carsrud et M. Brannback, 2011 ; B. Gilad et P. Levine,
1986). Toutefois, Les entrepreneurs de nécessité saisissent l’environnement économique, social
et politique d’une manière négative ce qui impacte sur leur comportement (Hechavariaet
Reynolds, 2009). Les facteurs de développement reconnus de l’entrepreneuriat par nécessité sont
l’augmentation du nombre des chômeurs, les réformes qui diminuent le niveau des retraites et la
diminution des contraintes de l’entrée pour créer une entreprise (Tessier-Dargent, 2014).

L’insatisfaction au travail est la cause primordiale qui peut pousser l’individu vers
l’entrepreneuriat puisque la probabilité est faible de trouver un travail satisfait dans une autre
organisation (D. Bradley et J. Roberts, 2005 ; C. Stoner et F. Fry, 1982 ; R. Brockhaus, 1980 ; A.
Cooper, 1971). Néanmoins, Cette insatisfaction est un déterminant pour l’intention de départ qui
peut repousser la personne vers la décision de créer une nouvelle activité au lieu de chercher un
emploi ou de changer un poste ou l’organisation (R. Brockhaus, 1980 ; Besseyre des Horts et V.
Nguyen, 2010).

La nécessité et l’insatisfaction peuvent pousser les femmes à risquer dans le domaine


entrepreneurial par la mobilisation des moyens très modestes pour avoir une autonomisation
financière et avoir une vie indépendante aux autres. Ce qui fait que l’entrepreneuriat féminin est
devenu une demande sociale forte parce qu’il permet de produire l’emploi en contribuant à la
création de richesse (Prévost, 2011 ; Hoffman, 2003 ; Brush et al, 2006 ; Bruyat, 1993 ; Fayolle,
2004). Ces genres d’entrepreneurs peuvent négliger les programmes gouvernementaux car ils ne

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sont pas parfois accessibles, en continuant l’évolution et très difficile surveiller (Brown et al.
2006).

2.3 D’autres facteurs de motivation

La littérature a déterminé plusieurs raisons qui pousse l’individu pour devenir un entrepreneur et
les motivations non économiques concurrencent vivement les motivations économiques (S.
Cromie, 1987). Plusieurs recherches ont montré que les éléments essentiels qui ont pris un
premier rang de motivation pour entreprendre, le désir d’autonomie, le besoin d’accomplissement
et la possibilité de créer son propre entreprise (T. Verstraete et B. Saporta, 2006).

La société moderne, se divisée et individualiste, les personnes trouvent que la création d’une
entreprise donne un sens de la vie et une méthode qui peut améliorer leur qualité de vie (E.-M.
Hernandez, 2006b ; M. Peters et al. 2009). Concernant les entrepreneurs sociaux recherchent un
profit social pour améliorer la société (A. Carsrud et M. Brannback, 2011).

Les dernières études sur la motivation entrepreneuriale repartissent les entrepreneurs en trois
catégories principales : motivation « pull », motivation « push » et les motivations mélangées («
mixed motivation ») (I. Verheul et al. 2010).

3 L’entrepreneuriat féminin : une source d’autonomisation économique

La littérature donne une place importante à l'entrepreneuriat comme source importante


d'autonomisation des femmes (Prévost, 2011 ; Hoffman, 2003). En effet, Cette dernière est un
processus qui augmente le capital humain, financier et matériel pour bénéficier les opportunités
économiques (Rapport CEA, 2017). Pour la Banque Interaméricaine pour le Développement
(BID) définit l’autonomisation des femmes comme « l’expansion des droits, des ressources, et
de la capacité des femmes à prendre des décisions et à agir de façon indépendante dans les
sphères sociales, politiques et économiques ».

D’après le fondateur de la banque Grameen en Bangladesh et le prix noble d’économie


Muhammed Yunus, l’entrepreneur féminin est moyen efficace pour lutter contre le chômage et
la diminution de la pauvreté dans les zones rurales parce qu’il occupe une place particulière
comme une source importante de revenu, et l’autonomisation (Muhammed Yunus, 2007 ;
Hoffman, 2003).

Les Nations-Unies définissent l’empowerment des femmes par cinq composantes : « Le sentiment
de l’estime de soi pour les femmes, le droit de faire des choix, le droit d’accéder aux opportunités
et aux ressources, le droit de pouvoir contrôler leurs vies au sein et à l’extérieur du ménage ; la
capacité d’influencer des changements sociaux visant à créer un ordre social et économique plus
juste, tant sur les scènes nationales qu’internationales » (Nations-Unies, 2001).

Les auteurs ont montré que les ressources sont des activateurs qui stimulent le processus
d'authentification pour produire des résultats (Tromlerova et al, 2015). En fait, l'automatisation
des femmes a été la clé de leur succès dans la réduction de la pauvreté des ménages et la
réalisation des droits et du bien-être. Les bénéfices de cette autonomisation peuvent être transmis
aux générations futures (Golla et al., 2011 ; Upadhyay et al., 2014).

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Dans ce contexte, le processus d'empowerment repose sur trois composantes centrales
interdépendantes : ressource (ressource), agence (processus) et résultat (outcome) ((Kabeer, 2005
; Samman et Santos, 2009 ; Rowlands, 1997). Cependant, l'entrepreneuriat a une face cachée et
les impacts de l'autonomisation peuvent conduire non seulement à l'échec, mais aussi à des
conséquences négatives (Djodjo et al. 2017).

L'autonomisation économique est synonyme de progrès (Guérin, 2005). Cela nécessite des
investissements accrus dans les domaines d'activité où la participation des femmes est la plus
élevée (Manika, 2011). En fait, des organisations telles que le Programme des Nations Unies pour
le développement (PNUD), l'Organisation internationale du travail (OIT), la Banque mondiale et
l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) recommandent
l'importance de l'autonomisation économique et l’accès à l'emploi.

Les organisations internationales (Banque mondiale, PNUD, OCDE, CEA) réaffirment la relation
positive entre l'entrepreneuriat féminin et l'autonomisation des femmes. L'autonomisation des
femmes joue un rôle fondamental au niveau économique et social, notamment en ce qui concerne
la présence des femmes dans la structure économique.

4 L’entrepreneuriat féminin : Motivations et contraintes

Plusieurs sont les motivations qui poussent les femmes de risquer pour se lancer, Mais la
concrétisation du projet entrepreneurial sur le terrain entrave par des contraintes que nous allons
les voir.

4.1 Les motivations de l’entrepreneuriat féminin

La motivation est l’énergie, la force et guide d’action qui repousse l’individu pour satisfaire un
besoin ou répondre aux attentes d’objectifs déterminés par avance (P. Olson et D. Bosserman,
1984 ; A. Maslow, 1954 ; F. Herzberg, 1959 ; C. Alderfer, 1969 ; D. McClelland, 1953 ; E. Locke,
1968).

La motivation est une impulsion pour satisfaire un besoin déjà fixé et l’activation d’une
motivation est une expérimentation d’un besoin qui touche une communauté ou un territoire, un
groupe ou professionnel (A. Tounes et A. Fayolle, 2006 ; A. Maslow, 1954 ; F. Herzberg, 1959 ;
C. Alderfer, 1969 ; D. McClelland, 1953 ; E. Locke, 1968). Plusieurs auteurs confirment
l’existence d’une relation entre la motivation et la performance (M. Vivarelli, 2004 ; J. Block et
M. Wagner, 2010).

La motivation entrepreneuriale a été appris selon diverses approches. Elle est subdivisée en deux
corps « push » et « pull » (J. Kirkwood et C. Cambell-Hunt, 2007 ; L. Schjoedt et K. Shaver,
2007 ; B. Gilad et P. Levine, 1986). La motivation est aussi subdivisée en deux sous dimensions :
intrinsèque et extrinsèque, la première a un intérêt personnel et la deuxième qui poursuit un
comportement terminé comme le statut et l’argent (A. Carsrud et M. Brannback, 2011). Le Global
Entrepreneurship Monitor (GEM) est un programme qui expose et analyse l’activité
entrepreneuriale en respectant cette typologie dans le monde (Z. Acs et al. 2005).

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Les auteurs sont persuadés par la séparation entre les études économiques et psychologiques (A.
Carsrud et M. Brannback, 2011). La littérature économique a donné une partie essentielle de
l’entrepreneuriat en considérant que la décision de créer une entreprise est le résultat d’un
processus de maximisation pour l’individu compare les revenus de différentes activités en
choisissant le plus haut retour (P. Arenius et M. Minniti, 2005). D’un point de vue psychologique,
la motivation a été interprétée comme un préalable, une conduite qui vise à éviter la douleur et
chercher le bonheur et le plaisir (B. F. Skinner, 1963). Les études ont montré que la motivation
entrepreneuriale peut changer avec le temps (N. Williams et C. Williams, 2012).

Le Global Entrepreneurship Monitor (GEM) est un programme qui expose et analyse l’activité
entrepreneuriale au monde en respectant cette double typologie (Z. Acs et al. 2005). Il existe deux
types de motivations, celle de nécessité qui est lié à la théorie de « push » et celle d’opportunité
qui est dans la théorie de « pull » (Z. Acs et al. 2005 ; P. Reynolds et al. 2002).

La littérature a donné une importante place pour la motivation « push/pull », d’autres recherches
ont présenté que le désir d’autonomie, la possibilité de créer un propre emploi et le besoin
d’accomplissement se mettent au premier rang comme motivation de créateurs (T. Verstraete et
B. Saporta, 2006). En effet, les individus deviennent des entrepreneurs pour plusieurs raison
notamment des motivations économiques et non économiques (S. Cromie, 1987).

Selon des approches, la motivation entrepreneuriale inspire la différence entre les études
économiques et psychologiques (. A. Carsrud et M. Brannback 2011 ; J. A. Schumpeter, 1934 ;
I. Kirzner, 1973, etc.). En effet, ils ont proposé de distinguer des théories de la motivation en
deux groupes : (1) les théories générales qui sont intéressées par les besoins d’accomplissement,
la vision, le contrôle, la passion de l’entrepreneur et le désir d’interdépendance, et (2) les théories
relatives à la tâche qui s’intéresse plus par le sentiment d’auto-efficacité ou la fixation d’objectifs
(S. Shane et al. 2003).

4.2 Les contraintes de l’entrepreneuriat féminin

L’entrepreneuriat est considéré comme un domaine masculin depuis des siècles puisque les
hommes sont impliqués fortement dans les activités entrepreneuriales (Brush, 2008, p 611). En
effet, Les chercheurs ont souligné que les contraintes normatives et les positions sociales se
basent principalement sur des croyances culturelles qui ne sont pas convenables pour le travail
des femmes d’une manière générale et spécifiquement les femmes entrepreneurs (Jamali 2009).

Plusieurs sont les contraintes qui freinent le démarrage des entreprises, les femmes entrepreneurs
ont des problèmes complémentaires expliqués par les valeurs socioculturelles discriminatoires,
des traditions immatérielles dans un environnement juridique et politique (Smallbone et al. 2000).

La littérature a soulevé huit obstacles essentiels : le manque d’expérience professionnelle, la


concentration sur des secteurs à faible rendement, la discrimination le plan financier externe,
L’insuffisance de réseaux d’entraide, les contraintes de conciliation entre la famille et le travail,
le manque d’argent et de temps pour faire des formations, l’insuffisance du rendement financier
et l’absence de soutien des conjoints (Légaré et St-Cyr, 2000).

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Dans cette perspective, les femmes sont discriminées particulièrement dans la création de
l’entreprise ce qui a expliqué par l’augmentation de taux de rejet de demande de prêt pour femmes
en comparant avec les hommes (Schwartz, 1979 ; Chavan, 2005 et Welter 2007 ; Swift, 1990 et
de Marleau, 1995). En revanche, la banque a montré dans des plusieurs études que les problèmes
d’accès au financement était une partie dépendant à l’accès des biens pour les femmes (Banque
mondiale, 2011).

Conclusion :

De ce qui précède, les différentes crises mondiales de différentes natures ont eu un impact
considérable sur la réalité économique des nations, engendrant plus de chômage et de pauvreté.
En plus, plusieurs pays n'ont toujours pas réussi à leur chômage structurel (Haile, 2003).

L’encouragement de l’entrepreneuriat d’une manière générale et spécifiquement


l’entrepreneuriat féminin était une demande sociale autant qu’une nécessité pour résoudre les
problèmes économiques et sociaux majeurs. La création d'entreprise est devenue une exigence
sociale pour divers acteurs : les États, les diverses institutions financières et les municipalités, les
institutions financières, etc. (Bruyat, 1993 ; Fayolle, 2004 ; Fortin, 2002).

L’entrepreneuriat féminin est de plus en plus une opportunité pour la femme, qui est motivé par
des facteurs tels que le désire de l’indépendance (J. Mc Mullen et al. 2008 ; K. Hughes, 2003 ;
K. Hughes, 2003). Cependant, l’entrepreneuriat féminin se heurte à des contraintes telles que le
manque de support (Jamali, 2009).

Le développement de l’entrepreneuriat féminin est devenu aujourd’hui un outil crucial permettant


de combattre l’exclusion sociale mais aussi de développement social et économique (Tchouassi,
2002 ; Boussetta, 2011).

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