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Machines thermiques 183 +) Etude thermodynamique Comme pour les autres moteurs, 'efficacité 7 du moteur de =W re Os W étant le travail regu et Q- la chaleur que le moteur regoit de l'ensemble des sources chaudes le long de isotherme 3-4, Puisque le gaz est parfait, on a le long de cette isotherme = dv vi 0. = Oras = — Wh = [pov=ner, [= rin ($4) On obtient W en ajovtant les contributions des quatre portions du cycle : We aa + Wes + Waa + Wet 0 et Ws. = 0, puisque les volumes sont constants. En outre, le long des isothermes 1-2 vi Y Wiz = aT; In (#) et Wy.4 = —nRT3 In (i) Finalement : vs aks 4 AR(Ts ~T;)In (#) a n= MBA 1-8 ‘Ainsi, le moteur de Stirling a méme efficacité que le moteur de Camot fonctionnant entre les mémes températures, et ceci grce & la récupération de chaleur dans la zone R Ordre de grandeur : Dans le cas de lair, assimilé & un gaz parfait diatomique (y = 1,4) et fonctionnant entre les températures T, = 400 K et T; = 1200 K, on trouve ‘Mm ~ 0,66. En raison des faibles pertes lors des échanges thermiques, I’efficacité réelle du cycle de Stirling est proche de Tefficacité théorique. w IIL.S.—Centrales thermiques classiques et nucléaires : cycles de Rankine et de Hirn Les centrales thermiques classiques et nucléaires utilisent souvent de l'eau comme fluide calopor- teur. Elles ne different que par la nature du combustible utilisé pour faire fonctionner la bouilloire «dans le premier cas, le combustible est du charbon, du fuel ou du gaz, alors que dans le second, la cha- leur est fournie par les neutrons issus de la fission de I'uranium 235 (cf. Relativité) 4a) Fonctionnement du cycle Le fluide s'enrichit en phase liquide dans le condenseur : c’est la portion 4 — 1. représentée sur le diagramme (T,$) de la figure 10.10. Il est pompé de la pression py dans le condenscur & la pres- sion pz dans la bouilloire & l'aide d'une pompe d'alimentation qui fournit un faible travail. Dans la bouilloire en 2, le fluide est chauffé, ce qui permet de le transformer progressivement en vapeur satu- rée jusqu‘au point 3. Cette vapeur se détend ensuite de fagon isentropique jusqu' au point 4; une partie s'est transformée en liquide. Le mélange liquide-gaz. pénétre alors dans le condenseur oi il se liqué- fie, Ce eyele differe de celui de Carnot dans la portion 1 —2 qui n'est pas tout fait une isentropique : comme on préfere travaller en 1 en phase liquide, cette portion comporte deux parties, une premitre isentropique de 1 81" et une seconde isobare de I” 8.2 au point de saturation. Ce cycle est connu sous le ‘nom de cycle de Rankine (du nom de I'ingénieur écossais J. Rankine). 184 10. Machines thermiques FIG, 10.10. Fig. 10.11 +) Etude thermodynamique i Leefficacité mq du cycle de Rankine s'érit : “Ww = St 1% Q a Q (04 Qe est la chaleur fournie par ensemble des sources chaudes dans la portion 1-2-3 et Qy est la cchaleur regue par le fluide dans la portion 4-1 : ™ Hy et Qp=Hy—Hy Puisque ces transformations se font & pression constant (ef. chaptre 9). On en d&duit hy Dans la pratique, on se rapproche plut6t du cycle de Hirn qui présente l'avantage d’éviter la condensation sur les parois de la machine lors de la détente isentropique (Fig. 10.11). On réalise la portion 3 — 3! en surchauffant la vapeur, & la sortie de la bouilloire par échange thermique avec un fluide extéricur, Jusqu’a environ 700 K ; la détente se produit alors‘en dehors de la courbe de saturation, Remarque : Le travail W, regu (algébriquement) par le fuide au cours de la détente de la vapeur satu- rante dans la turbine est obtenu en appliquant le premier principe dans le cas des systémes ouverts (cf. chapitre 13). On trouve, le régime étant stationnaire et la détente adiabatique W, = Hy — Hy. De méme, le travail fourni par la pompe vaut W, = Hy — Hy . ©) Diagramme de Mollier Comme ‘nest directement relié aux enthalpies, on utilise souvent le diagramme de Mollier, (HS), du nom du physicien allemand R. Mollier (Fig. 10.12). Ce diagramme comporte trois réseaux de courbes : des isobares, des isothermes et des isotitres en masse de vapeur. Il est alors possible de situer les points caractéristiques du cycle et d’en déduire les enthalpies et les différentes efficaci- tes, Machines thermiques 185 CCourbe de saturation Fic, 10.12. IV. — EXEMPLES DE REFRIGERATEURS ET DE POMPES A CHALEUR ‘On peut classer les machines & cycle inversé en deux groupes : 4) Dans le premier, on utilise un compresseur qui améne le fuide des zones de faible pression dans ’évaporateur vers celles des fortes pressions dans le condenseur: les cycles inversés de ce groupe qui sont le plus souvent utilisés sont le cycle de Brayton pour les machines monophasées et le cycle de Him pour les machines diphasées. ii) Dans le second, les machines ne regoivent aucun travail; on les appelle des machines & absorp- tion car elles utilisent la Variation de a solubilité du fluide dans un solvant, par exemple de I'ammoniac dans T'eau, en fonction de la température. Elles présentent I'avantage sur les premigres de ne pas com- porter de compresseur, ce qui les rend plus légeres et moins bruyantes, Elles ont été inventées par deux jeunes ingénicurs suédois, C. Munters et Baltzar von Platen, IV.1.—Machines a air : cycle de Joule inversé Les réfrigérateurs ot les pompes & chaleur en phase uniquement gazeuse fonctionnent généralement avec de I'air elles équipent notamment les cabines d’avion & climatiser et les trés grosses installations qui nécessitent de grandes quanttés de fluide caloporteur. Le cycle décrit par I’air est un cycle de Joule inversé 1~4-3-2; sur la figure 10.13, on I'a représenté dans le diagramme (TS). Fic, 10.13, Les efficacités en réfrigérateur et pompe & chaleur s’écrivent, respectivement 186 10. Machines thermiques: avec Q. = Ms.2= Gla Ts) =-GlTy— Ts) <0 et Qp = AM = G(T Th) > 0 Ten résulte, en tenant compte des relations déja Gtablies dans I"étude du eycle direct 1 1 1 -14+(-T)[(Ts-T) -1+Te/T 14 af" e 1 1 =(=T)(G—T) 1=7/h IV.2. —Machines a fluide condensable : cycle de Rankine inversé Les machines & cycle inversé comportant un fluide condensable sont le plus souvent utilisées dans Jazone de température —50°C & 100 °C . Les fluides les plus couramment employés sont I'ammoniac (NHS) , le dioxyde de carbone (CO;) et les dérivés bromés. Le fluide suit un cycle de Rankine inversé dans lequel les portions 4-3 et 2-1 ont 66 modifiges : la premire est située en dehors de la courbe de saturation et la seconde est isenthalpique. Sur la figure 10.14, on a représenté un réftigérateur avec ses différents éléments : évaporateur a Vinterieur et en haut de la chambre froide, le compresseur alimenté électriquement, le condenseur qui est un serpentin situé a Iextérieur et & Parrigre du réfrigérateur et enfin le détendeur dans lequel seffectue la détente isenthalpique Ordre de grandeur : Un kilogramme de fréon enleve par cycle, & la source froide, une quantté de chaleur de Pordre de 100 43. Evaporateur Evaporsteur Ty Oy Détendeur oa Condenseur Q. Condenseur 7, eur Compreseur Fig, 10.14 IV.3. Machines & absorption Dans les réfrigérateurs et les pompes & chaleur & absorption, on ne fournit pas de travail mais de la chaleur par l'intermédiaire d'une source thermique auxiliaire, appelée le bouilleur , de température 7) (Fig. 10.15), Les bilans énergétique et entropique au cours dun tel cycle s'écrivent alors, en désignant par Qp la chaleur fournie par le bouilleur : WM iso BE=O.+Q+Q,=0 et itt Machines thermiques 187 avec S* > 0. Sur un diagramme de Raveau, on obtiendrait le point de fonctionnement en tragant les deux droites : , Q=-0,-% ¢ o=-7.(4+8+5 : “ (F a ‘On voit, en comparant au diagramme analogue représenté sur la figure 10.3b, que Qp joue le réle de W etdone Qs > 0. En out, tout se passe comme si 'entropie créée était augmentée de Qp/Ts . ce qui ‘montre qu’un tel réfrigérateur est thermodynamiquement moins efficace que celui fonctionnant avec un travail, On élimine Q. en ajoutant ces deux équations apres avoir multiplié la premiére par (—1/T<) On trouve i ‘ ; i a(-z+q)+0(-z+q) 18-8 Comme Ty < Te, Oy > 0, Qy > 0 et $* > 0, on en déduit que Ty doit Ete plus grand que T-. Leficacté 7, se déduitaisément : OF _ WTe~1/To-~ 5 /Qs ___1 ne) eal EQ AG TTI @ |S TT; {que la température de la source Ainsi, efficacité maximale est obtenue lorsque le cycle est réversible et fficacité ‘auxiliare est t2s supérieure & celle de la source chaude. On obticndrait, de la méme fagon, I’ de ce cycle inversé utilisé en pompe & chaleur Le fonctionnement de telles machines s’appuie souvent sur la liquéfaction de I'ammoniac par com- pression et refroidissement (cf. chaptre 9). Dans le schéma de la figure 10.15, on reconnait aisément les compartiments B et L du tube recourbé et scellé de la figure 9.12 : B est le bouilleur, entretenu par Ia combustion d'un gaz tel que Ie butane ou par un circuit électrique de chauffage, 2 Ia tempéra- ture Tp = 433 K (160°C) et L est la source chaude ou condenseur, la température T- = 293 K (20°C), Apres détente, le liquide s'évapore en empruntant Ia chaleur Qy ’\Ja source froide ou évapo- rateur, la température T; = 255 K (—18 °C). On ferme le cycle par une chambre & absorption, ou absorbeur, qui regoit les vapeurs de NH. issues de I'6vaporateur et qui alimente le bouilleur. Eveporteur fvaporacurT; ey Absorbeur Détendeur Condenseur a Condenseur 7, Bouilleur Bouilleur Fig. 10.1. CONCLUSION Retenons les principaux résultats sur les machines thermiques. (1) Les bilans énergétique et entropique sur un cycle s’éerivent : AE=W+Q=0 a AS=S+S=0 avec S>0 (2) Les résultats relatifs aux machines dithermes sont W4a+Q=0 & %+%4+s=0 wee 30 TT a 10, Machines thermiques Le cas réversible (5° = 0) correspond au cycle de Carnot constitué de deux évolutions isothermes séparées par deux évolutions isentropiques, 3) Dans les diagrammes (p,V) et (T,$) les différents cycles réversibles sont décrits dans le sens des aigulles d’une montre pour les moteurs, alors qu'ils sont décrits dans le sens inverse dans les refrigérateurs et les pompes & chaleur. (4) Les cycles les plus uilisés sont: — le cycle de Beau de Rochas (2 adiabatiques et 2 isochores) dans les moteurs & explosion, — Ie cycle de Diesel (2 adiabatiques, 1 isobare et 1 isochore) dans les moteurs Diesel, — leeycle de Brayton (2 adiabatiques et 2 isobares) dans les centrales thermiques et nucléaires, — leeycle de Stirling (2 isothermes et 2 isochores), — leeycle de Rankine (2 isothermes, | isentropique et 1 isobare) — lecycle de Brayton inversé dans les machines & ai. (5) Enfin,citons les eycles inversés & absorption au cours desquels les machines ne regoivent pas 4e trgval d'un compresscur mais de la chaleur par Pintermeédiaire d'une source thermique auxiliaire. P10- 1. Etude d'une machine frigorifique a aide d’un diagramme de Raveau => Une machine frigorifique ditherme (Q.,Q) fonctionne au contact de deux thermostats (T= 295K, T; = 263 K),, suivant un eycle iréversible, en recevant de l'extéricur le travail W |. Donner les relations Q-(Q;) traduisant le premier principe et le deuxitme principe. En déduire Vreficacité , du réfrigérateur et son rendement ren fonction de T., Tj, Qy et dela eréation d’en- twopie. 2. Ce réfrigérateur fonctionne suivant un eyele de Joule 1 ~2~3~4 inversé, constitué de deux isobares (1-4 et 3—2) et deux isentropiques 4-3 et 2-1: T) =T), Tr = 275K, Ts =T. et Ts = 278,1 K). Exprimer Q. et Qy en fonction des températures. En déduire la relation Q.(Q,) ccaractéristique de ce cycle, 3. Le travail regu au cours du cycle est W = 640 J. Trouver les droites du diagramme de Raveau Q(Q,) permettant de déterminer le point de fonctionnement. En déduire Q;, Qe, S®, ny ot r P10- 2, Climatiseur © Un local, de capacité thermique C = 4 x 10) kJ-K~', est initialement a la température de air extérieur Ty = 305 K.. Un climatiscur, fonctionnant de fagon cyclique réversible ditherme entre air extérieur comme source chaude et le local comme source froide, raméne la température du lo- cal 4 T, = 293 K en 1 h. Quelle est la puissance électrique moyenne P regue par le climati- seur? P10~ 3. Cycle de Pair dans un moteur Diesel & double combustion Dans les moteurs Diesel actuels, le cycle décrit par air est celui représenté sur la figure10.16 dans le diagramme de Clapeyron (p, V): la pression en I est I bar et la température 293 K., La pression Imaximale est 65 bar et la température maximale (en 4) 2173 K

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