Logique Formelle Chapitre 2

Logique formelle
Chapitre 2
Le Calcul des Prédicats
Logique du 1er ordre

CP1
Logique formelle 1
Calcul des prédicats Syntaxe
Limite du langage des propositions

 La logique propositionnelle permet de décrire
que des constructions simples du langages
Par exemple, il ne permet pas de faire allusion
aux propriétés d’une variable. Exemple: (x>3
) x est un nombre
Il leur reconnaît simplement deux états : elles
sont vraies ou elles sont fausses
Il ne permet pas non plus de décrire des
relations entre plusieurs variables. Exemples:
• (x=y), la relation d'égalité, x<y la relation <
• Ali assiste à un cours de logique, assiste relation
entre Ali et coursLogique
de logique
formelle 2
• Youssef est le père de Mohamed
1
Limite du langage des propositions
Il ne permet pas d'exprimer que des propriétés soient

vraies pour
• « certaines valeurs » d'une variable:  x,(x<3)
• ou pour « toutes les valeurs » d'une variable. ( x, (x=x) )
 La logique des prédicats, ou logique du premier ordre
est plus expressive, et permet de représenter ces types de
connaissances relatifs à des environnements complexes.
Logique formelle 3
Calcul des prédicats
I – Syntaxe
1. Le langage du premier ordre

2. Termes du langage
3. Formules du langage
4. Variables libres, variables liées
5. Substitution dans les formules
II – Sémantique
Logique formelle 4
2
1- Alphabet du langage du 1er ordre

Le langage du calcul des prédicats est formé de :
+ Un ensemble infini dénombrable de symboles de variables
X = { x, y, z, …, v, w, …}
 Des connecteurs logiques :  ,  ,  ,  , 
+ Des quantificateurs :
 quantificateur existentiel ( « il existe » )
 quantificateur universel ( « pour tout » )

 Des symboles auxiliaires ’(’ ’)’ ’,’
suite
Logique formelle 5

+ Un ensemble infini dénombrable de symboles de prédicats (relations)
R = UnR n = {P, Q, R,…, p, q, r, …}
R0
• R n : ensemble des relations d’arité n (n-aire)
(c-à-d ayant n arguments)
• R 0 : l’ensemble des relations d’arité 0
(les variables propositionnelles)
 Des constantes logiques : V , F
+ Un ensemble infini dénombrable de symboles de fonctions
F = Un Fn = { f , g, h,… , a, b, c, …}
F0 = { constantes }
Logique formelle 6
3
L’alphabet du langage du premier ordre est l’ensemble
A1= { ,  ,  ,  ,  } U {, } U {V,F} U { (, ) , ,} U R U F U X
Remarques
• On retrouve l’alphabet du langage des propositions
A0 = { ,  ,  ,  , } U {V, F} U { (, ) } U R 0
(R = R 0 , F =  , X = )
• Si parmi les relations (les éléments de R ) il y a la relation de

l’égalité ‘=‘ , on dit que le langage est un langage égalitaire
Logique formelle 7
2- Termes du langage
Les termes sont construits à partir des variables X et des

symboles de fonctions F, il sont définis comme suit:
1. une variable est un terme (  X )
2. une constante est un terme ( F0)
3. si f  Fn et t1,…, tn sont des termes ( n > 0) alors

f (t1…tn ) est un terme
4. rien d’autre n’est un terme
Logique formelle 8
4
Exemple
f(x,g(y,z)) est un terme si f et g sont des symboles de
fonction d’arité 2 ( F2 )
Arbre de décomposition d’un terme f

L’arbre de décomposition
x g
du terme f(x,g(y,z))
y z
Logique formelle 9
Théorème de lecture unique

Pour tout terme t  T (F,X) un et un seul des cas suivants se
présente :
1. t est une variable (tX)

2. t est une constante ( t  F0 )
3. il existe un unique symbole de fonction f  Fn (n >0)
et un unique n-uplet de termes (t1, …, tn)
tels que t = f(t1, …, tn)
Peut être sautée " = " égalité syntaxique
Logique formelle 10
5
Substitution dans les termes
Soient
• t un terme
• x1, x2, …, xn des variables deux à deux distinctes
t [ x1  t1 , x2  t2 , …, xn  tn ]
est le mot obtenu en substituant respectivement

les termes t1, t2, …, tn aux variables x1, x2, …, xn
Proposition
Le mot t [x1  t1, x2  t2, …, xn  tn ] est un terme
Logique formelle 11
Exemples
• y [x1  t1, x2t2, …, xntn] = y ( y une variable  X )
• a [x1  t1, x2t2, …, xntn] = a ( a une constante  F0 )
• f(x1, x2,…,xk) [x1  t1, x2  t2, …, xk  tk,…, xn tn]
= f(t1,…,tk)
Logique formelle 12
6
3- Formules du langage
Définition Formule atomique

A est une formule atomique ssi
A s’écrit sous la forme P(t1,…,tn) avec
• P est un symbole de prédicat n-aire (P  R n)

• t1,…, tn des termes (  T (F,X)n )
On note par A(R, F, X) l’ensemble des formules atomiques
Remarque:
 Si n = 0, une formule atomique est une variable propositionnelle
Logique formelle 13
Définition Formules bien formées

L’ensemble L(R , F , X ) des formules de 1er ordre est le plus
petit ensemble contenant A(R, F, X) U {V,F} et qui est clos pour
les opérations suivantes :
A  L (R , F , X )  ( A )
A, B  L (R , F , X )  (A ＃ B) ＃  { ,  ,  , }
A  L (R , F , X ) et x  X  (␢x A) ␢  { ,  }
Logique formelle 14
7
Définition Formules bien formées

L'ensemble des formules du 1er ordre L(R , F , X ) est formé
comme suit:
1. Une formule atomique est une formule
2. V et F sont des formules
3. Si A est une formule alors ( A ) est une formule
4. Si A et B sont des formules alors ( A  B ) , ( A  B ) ,
( A  B ) , ( A  B ) sont des formules
5. Si A est une formule alors pour toute variable x  X
( x A) et ( x A) sont des formules
6. Rien d’autre n’est une formule
Logique formelle 15
Remarques
• L’ensemble L(R , F , X ) des formules de 1er ordre est appelé

le langage du 1er ordre ou le langage du (calcul) des
prédicats du 1er ordre. On le note également par L
• L’ensemble des formules propositionnelles
L0 = L (R 0 , Ø, Ø )
Logique formelle 16
8
Arbre de décomposition d’une formule

Soit la formule x ( y ( P(t,y)  z Q(x,f(z)) ) )
x x
y y
 
P(t,y) z P z
t y Q
Q(x,f(z))
Arbre homogène Arbre hétérogène x f
Logique formelle
z 17

Théorème de lecture unique
Pour toute formule A ∈ L , un et un seul des 4 cas suivants se
présente :
1. A  A(R, F, X ) U { V, F }
2. il existe une unique formule B  L telle que A = ( B)
3. il existe un unique symbole de connecteur binaire
＃{,, , }
et un unique couple de formules ( B, C )  L2
tels que A = (B ＃C)
4. il existe une unique formule B et un unique quantificateur
␢  { , } tels que A = (␢x B)
" = " égalité syntaxique
Logique formelle 18
9
Définition Sous formules
Soit A une formule. L’ensemble des sous-formules de A,
noté Sf(A), est défini par induction comme suit :
• si A un atome alors Sf(A) = {A}
• si A =  B alors Sf(A) = {A} U Sf(B)
• si A = B # C alors Sf(A) = {A} U Sf(B) U Sf(C)

#{,, , }
• si A = ␢x B alors Sf(A) = {A} U Sf(B)

␢  { , }
Logique formelle 19

Exemple A : x ( (y P(f(x, y), z))  Q(z) )
Sf(A) = {A} U Sf( (y P(f(x, y), z))  Q(z) )

= {x ((y P(f(x, y), z))  Q(z))}U{(y P(f(x, y), z))  Q(z)}
U Sf(y P(f(x, y), z)) U Sf(Q(z))
= {x ((y P(f(x, y), z))  Q(z)) ; (y P(f(x, y), z))  Q(z)}
U { y P(f(x, y), z)} U Sf(P(f(x, y), z)) U {Q(z)}
= {x ((y P(f(x, y), z))  Q(z)) ; (y P(f(x, y), z))  Q(z) ;
y P(f(x, y), z) ; P(f(x, y), z) ; Q(z) }
Remarque
Les différents sous-arbres de l’arbre de décomposition d’une
formule donnent les différentes sous-formules de la formule
Logique formelle 20
10
Portée des quantificateurs (scope)
x (P(x)  x Q(x)) (x P(x))  Q(x) x (P(x)  Q(x))
x (P(x)  x Q(x)) (x P(x))  Q(x) x (P(x)  Q(x))
x
 x
 x Q

P x
P x P Q
x Q
x x x
x suite
Logique formelle 21

Portée des quantificateurs (suite)
x (P(x)  Q(y)) x (P(x)  y Q(x))
x (P(x)  Q(y)) x (P(x)  y Q(x))
x
x


P y
P Q
x Q
x y
x
 La portée est liée au dernier nœud père
Logique formelle 22
11
4- Variables libres, variables liées
Définition Variables libres (free)
Soit A une formule. L’ensemble des variables libres de A, noté
Var(A), est défini comme suit :
 si A est un atome ; de la forme P(t1,…, tn) ; alors
Var(A) = Var(P(t1,…, tn)) = Var(t1) U … U Var(tn)
 si A =  B alors Var(A) = Var( B) = Var(B)
 si A = B ＃ C avec ＃  {  ,  ,  ,  } , alors
Var(A) = Var(B ＃ C) = Var(B) U Var(C)
 si A = ␢x B avec ␢  { , }, alors
Var(A) = Var(␢x B) = Var(B) \ {x}
Logique formelle 23
Définition Variables libres d’un terme

Toutes les occurrences des variables d’un terme t sont des
variables libres de t
c-à-d
 Var(x) = { x }
 Var(c) =  ( c constante)
 Var(f(t1,…, tn)) = Var(t1) U … U Var(tn)

( f symbole de fonction )
Logique formelle 24
12
Définition
Une formule A est dite close si Var(A) = 
(A n’a pas de variables libres)
Exemple
A : x y P(f(x, y), z) C : x P(x)
• Var(A) = Var(y P(f(x, y), z)) \{x}
= (Var(P(f(x, y), z)) \{y}) \{x}
= ((Var(f(x, y)) U Var(z)) \{y} ) \{x}
= ((({x, y} U {z})) \{y}) \{x} = (({x, y, z}) \{y}) \{x} = {z}
donc A n’est pas close
• Var(C) = Var(x P(x)) = Var(P(x)) \{x} = {x} \{x} = 
donc C est close
Logique formelle 25
Définition Variables liées

Soit A une formule. L’ensemble des variables liées de A, noté
BVar(A) (B pour bound), est défini comme suit :
 si A est un atome alors BVar(A) = 
 si A =  B alors BVar(A) = BVar( B) = BVar(B)
 si A = B ＃ C ; avec ＃  {  ,  ,  ,  } ; alors
BVar(A) = BVar(B＃C) = BVar(B) U BVar(C)
 si A = ␢x B ; avec ␢  { , } ; alors

BVar(A) = BVar(␢x B) = BVar(B) U {x}
Logique formelle 26
13
Exemple
A : x (P(x, y)  Q (x))  y (  P(x, y)  z Q (z))
B C
BVar(B) = BVar(P(x, y)  Q(x))) U {x}
= (BVar(P(x,y) U BVar(Q(x))) U {x}
= ( U ) U {x} = {x}
BVar(C) = BVar(  P (x, y)  z Q (z)) U {y}

= (BVar(P(x,y)) U (Bvar(Q(z)) U {z}) ) U {y}
= ( U ( U {z}) ) U {y} = {z, y}
BVar(A) = BVar(B) U BVar(C) = {x, y, z}

Logique formelle 27
Exemple (suite)
A : x (P(x, y)  Q (x))  y (  P(x, y)  z Q(z))
B C
Var(B) = Var(P(x, y)  Q(x)) \{x} = {x, y, x} \{x} = {y}
Var(C) = Var( P (x, y)  z Q(z)) \{y}

= ( Var(P(x,y) U (Var(Q(z) \{z}) ) \{y}
= ( ({x, y} U ({z} \{z}) ) \{y} = {x}
Var(A) = Var(B) U Var(C) = {x, y}
Logique formelle 28
14
Remarque
Le nom d’une variable peut être en même temps libre et lié
mais pas son occurrence (une occurrence ne peut être que
libre ou liée mais pas les deux en même temps)
Exemple
suite
Logique formelle 29
A : x (P(x, y)  Q (x))  y (  P(x, y)  z Q(z))


Var(A) = {x, y}
BVar(A) = {x, y, z} x y
 
P Q  z
x y x P Q
x y z
Logique formelle 30
15
Remarque
 Une variable liée par «» est dite

quantifiée universellement
 Une variable liée par «» est dite

quantifiée existentiellement
Logique formelle 31

5- Substitution dans une formule
a) Substitution de termes à des variables
Soient
• A une formule
• t1, …, tn des termes
• x1, …, xn des variables
Le mot A[x1t1, …, xntn] est calculé récursivement
comme suit :
 si A = P(s1, …, sn) (A atome) alors
P(s1, …, sn)[x1t1, …, xntn] =
P(s1[x1t1, …, xntn], …, sn[x1t1, …, xntn])
suite
Logique formelle 32
16
 si A =  B ( B)[x1t1, …, xntn] =  (B[x1t1, …, xntn])
 si A = B # C ; avec #  { , , , } ; alors
(B # C)[x1t1, …, xntn] =
B[x1t1, …, xntn] # C[x1t1, …, xntn]
 si A = ␢x B ; avec ␢  {, } ;
• si x  {x1, …, xn} alors
(␢x B)[x1t1, …, xntn] = ␢x (B[x1t1, …, xntn])
• si x  {x1, …,xn} ; soit x = xi ; alors
(␢x B)[x1t1, …, xntn] =
␢x (B[x1t1, …, xi-1ti-1, xi+1ti+1, …, xntn])
Logique formelle 33
En résumé
Seules les occurrences des variables libres peuvent être
substituées les variables les variables liées ne peuvent pas être
substituées
Remarque
La substitution interdit l’introduction de variables liées
On doit passer par le renommage (notion à voir dans la partie
sémantique)
Logique formelle 34
17
Exemple
Soit la formule A
x (y (R(y,x)  (x = z))  xz (R(y,z)  (f(z,x) = c)))
Logique formelle 35
Solution
Soit la formule A
x (y (R(y,x)  (x = z))  xz (R(y,z)  (f(z,x) = c)))
A[x  g1(y1), y  g2(z1), z  g3(x1)] =
x (y (R(y,x)  (x = g3(x1)))  (xz (R(g2(z1),z)  (f(z,x) = c)))
Remarque
La substitution interdit l’introduction de variables liées
On doit passer par le renommage (notion à voir dans la partie
sémantique)
Logique formelle 36
18
Proposition
Soient A une formule, t1, …,tn des termes et x1, …, xn des
variables, alors
le mot A [x1t1, …, xntn] est une formule
Logique formelle 37
b) Substitution des variables propositionnelles d’une

proposition par des formules
Soient A : p  ( q  r )
B1 : x  R(y,x)
B2 : P(y,z)  z R(y,f(z))
B3 : Q(f(c),z)
A [ p ← B1, q ← B2, r ← B3] = B1  ( B2  B3)
= x  R(y,x)  ( (P(y,z)  z R(y,f(z)))  Q(f(c),z))
Logique formelle 38
19
Théorème
Soient
• A une formule propositionnelle
• B1 , B2,…, Bn des formules d’ordre 1
• p1, p2, …, pn des variables propositionnelles
alors le mot A [ p1 ← B1, p2 ← B2, …, pn ← Bn ]

est une formule d’ordre 1
Remarque
On peut construire l’ensemble de toutes les formules d’ordre 1
par substitution des variables propositionnelles dans les
formules d’ordre 0
Logique formelle 39
Calcul des prédicats
I – Syntaxe
II – Sémantique
1. Structure et L-structure
2. Interprétation d’une formule
3. Satisfiabilité - Validité
4. Equivalence et conséquence sémantique
5. Formes clausales
Logique formelle 40
20
Calcul des prédicats Sémantique
Soit le théorème suivant sur les entiers naturels (division

euclidienne) :
« Pour tout couple d’entiers naturels (x,y),
il existe un unique couple d’entiers naturels (z,t) tel que
t < y et x = y * z + t »
Soit la formule de 1er ordre suivante :

x y z t ( ( P(t,y)  E(x,f(g(y,z),t)) ) 
z’ t’ ( (P(t’,y)  E(x, f(g(y,z’), t’ )))  (E(z,z’)  E(t,t’)) ) )
Logique formelle 41
x y z t ( ( P(t,y)  E(x,f(g(y,z),t)) ) 
z’ t’ ( (P(t’,y)  E(x, f(g(y,z’), t’ )))  (E(z,z’)  E(t,t’)) ) )
Cette formule formalise la division euclidienne à condition

que :
• le symbole de prédicat P représente ‘<’ , le symbole E
représente ‘=’
• les symboles de fonction f et g représentent
respectivement les symboles ‘+’ et ‘ * ’
• les variables x, y, z , t, z’ et t’ sont des entiers naturels
Logique formelle 42
21
Pour pouvoir interpréter une formule il faut :
 Un domaine: un univers D sur lequel les éléments de X

(les variables) prennent leurs valeurs (la population du
monde décrit).
 Interprétation: une correspondance entre les fonctions et

les prédicats du LP1 avec les différents valeurs du
domaine.
 Domaine + interprétation définissent une L structure
Logique formelle 43
1- Structure et L-structure
Définition Structure
On appelle structure tout triplet (D, FD , RD ) composé de :
 un ensemble de valeurs D, appelé domaine
 un ensemble FD de fonctions sur D
 un ensemble RD de relations sur D
Logique formelle 44
22
Remarque
• Lorsque l’ensemble des fonctions FD est vide la structure
s’appelle un système relationnel
• Lorsque l’ensemble des relations RD est vide la structure
s’appelle une algèbre
Exemples
• (ℕ , { * , +, - } , { = , < , > } ) est une structure
• (ℤ , { < , >} ) est un système relationnel, FD est vide
• (ℕ , { * , + } ) est une algèbre, RD est vide
Logique formelle 45
Définition Interprétation
Une interprétation I du langage de 1er ordre L (X, F, R ) dans
la structure (D, FD , RD ) est une application de
F → FD et de R → RD
f ↦ fI=I(f) Q ↦ QI =I(Q)
C’est-à-dire qu’on associe à chaque fonction de F une

fonction définie dans le domaine D, et à chaque prédicat de R
une relation définie sur D.
Logique formelle 46
23
Définition Interprétation (suite)

Une interprétation I du langage de 1er ordre L (X, F, R ) dans
la structure (D, FD , RD ) est une application de
F → FD et de R → RD
f ↦ fI=I(f) Q ↦ QI =I(Q)
L’interpréatation I conserve les arités, c’est-à-dire:
 si f  Fn et n>0 alors fI : D n → D , fI  FD
 si n=0 alors fI est la constante de D associée à la constante f
 Si Q  R n alors QI  Dn, c’est à dire que QI est l’ensemble des n-
uplets définis sur D vérifiant la relation QI
Logique formelle 47
Définition L-structure
Soit L un langage du 1er ordre, on appelle L-structure, notée
(D, I), la structure associée au langage L par l’interprétation I
Logique formelle 48
24
Exemple 1: la division euclidienne

• Le langage
L ( X = {x, y, z , t, z’, t’,…} , F = {f, g}, R = {P, E} )
• Une structure possible est
( D = ℕ, FD = {* , +,-}, RD = {=, <,>} )
La L-structure associée au langage L est (ℕ, I) avec
l’interprétation I définie comme suit :
fI = ‘ + ’ , gI = ‘ * ’, PI = ‘ <’ , EI = ’ = ’
PI = ‘ <’ : ensemble des couples (x,y) ℕ2 tels que x<y,
PI={(0,1),(1,2),(2,3),(1,6),….}  ℕ2
EI = ’ = ’ : ensemble des couples (x,y) ℕ2 tels que x=y,
EI={(0,0),(1,1),(2,2),(3,3),….}  ℕ2
Logique formelle 49
Exemple 2
• Le langage :L ( X , F = {a,b}, R = {P, Q,G} )
• Une L-structure associée au langage L est (ℕ, I)
Avec l'interprétation I définie comme suit:
• aI = 0, bI = 1 , PI = { des nombres pairs}={0,2,4,6,…} ,
• QI = {(x,y) ℕ2 \ x>y}={(2,1),(1,0),(2,0)….}
• GI ={(x,y,z) ℕ3\ x<y<z}={(0,1,2),(1,2,3),(1,8,11),….}

Ainsi:
QI(2,1)=V car (2,1) appartient à ensemble QI
QI(1,2)=F car (1,2) n’appartient pas à ensemble QI
GI(2,1,0)=F car (2,1,0) n’appartient à ensemble GI
Logique formelle 50
25
Exemple 3
S= x, (infegale(a, sin(x))  infegale(sin(x),b))
Le langage: L1= L (X , F = {a,b,sin}, R = {infegal} )
Une structure possible est : ( D = ℝ , FD = {-1,1, sinus}, RD = {≤} )
Une L -structure (ℝ, I)) associée au langage L1 dans la structure( D = ℝ ,

FD = {-1,1, sinus}, RD = {≤} ) est donnée par l’interprétation I définie par :
• SinI=sinus (la fonction sinus définie sur ℝ)

• aI=-1 (la constante réelle -1)
• bI=1 (la constante réel 1)
• infegaleI= ensemble des couples (d1,d2)  ℝ 2 tels que d1≤ d2 c-à-d
• ={(d1,d2)  ℝ 2/ d1≤ d2}={(0,1),(0.5,0.51),…..}
Logique formelle 51
Exemple 4
Le langage: L1=L ( X , F = {f}, R = {P, Q} )
Une L-structure associée au langage L1 est (D, I), avec D

l’ensemble des étudiants de la classe, I définie par :
• PI = { (d1,d2)/ d1 est assis à côté de d2}

• QI = {(d1,d2)/ d1 est assis devant de d2}
• fI(d)=l’étudiant assis devant d
Logique formelle 52
26
Exemple 5
Le langage: L1=L ( X , F = {f}, R = {P} )
Une L-structure associée au langage L1 est (ℝ, I), I définie

par :
• PI = { les solutions du polynôme 3x2 +6x=0}
• fI (): la fonction opposée
D’où
• fI (1)=-1, fI (-2)=2
• PI (0)=V et PI (1)=F
Logique formelle 53
2- Interprétation d’une formule
Soient x1,…, xn des variables de X et d1,…, dn des

valeurs de D
Affectation
Les variables n’ont pas une interprétation fixée par une
L-structure. La notation:
(x1  d1, …, xn  dn) ou (x1, …, xn) (d1, …, dn)
désignent l’affectation des valeurs d1,…, dn aux variables

x1, …, xn . L’ordre est sans importance
Logique formelle 54
27
Interprétation des termes

Soient x1, …, xn des variables, d1, …, dn des valeurs D et
soit t un terme.
L’interprétation de t dans la L-structure (D, I), notée [t]I
est définie inductivement comme suit :
 si t = xi i[1,n] alors [t]I = [xi]I (x1  d1, …, xn  dn) = di
 si t = f(t1, …, tm) alors

[t]I = [f(t1, …, tm)]I (x1  d1, …, xn  dn) =
fI([t1] I (x1  d1, …, xn  dn),…, [tm]I (x1  d1, …, xn  dn))
Logique formelle 55
• Si t =c, une constante ( F0 ), [c]I (x1d1, …, xndn) = cI la

constante associée au symbole c
Logique formelle 56
28
Définition Interprétation
• Soit A une formule du 1er ordre telle var(A)={x1,…, xn }
On appelle interprétation d’une formule A dans la L-structure

(D, I), la fonction [A]I var(A)D
Notée simplement [A]I
• L’interprétation de A dans la L-structure (D, I), est calculée

inductivement comme suit :
Logique formelle 57
Interprétation d'une formule (suite)
 A=V alors [V]I (x1d1,…,xndn) = VB
 A=F alors [F]I (x1d1,…,xndn) = FB
suite
Logique formelle 58
29
Interprétation des formules (suite)
 A=P(t1,…, tm) alors [P(t1,…, tm)]I (x1d1, …, xndn) =

PI ([t1]I (x1d1, …, xn dn), …, [tm]I (x1d1, …, xndn))=
VB si ([t1]I (x1d1, …, xn dn), …, [tm]I (x1d1, …, xndn))  PI
FB sinon
 [ A]I (x1d1, …, xndn) = B ([A]I (x1d1, …, xndn))
 [A ＃ B]I (x1d1, …, xndn) =
[A]I (x1d1, …, xndn) #B [B]I (x1d1, …, xndn) #  {  ,

, , } #B  {  B ,  B , B ,  B } suite
Logique formelle 59
Interprétation des formules (suite)
 [x A]I (x1d1, …, xndn) = VB si pour tout d  D

[A]I (x1d1, …, xndn, x  d) = VB
= FB sinon
 [x A]I (x1d1, …, xndn) = VB s’il existe d  D tel que

[A]I (x1d1, …, xndn, x  d) = VB
= FB sinon
• Les x1,…, xn sont les variables libres de la formule A,

ils sont évidemment distincts de x qui est une variable liée de A
Logique formelle 60
30
Exemple
A : x (P(x)  Q(f(x),a))
D = {1, 2} I : aI = 1 fI : 1  2
PI = {2} 21
QI = {(1,1), (1,2), (2,2)}
On a Var(A)=  donc on cherche à calculer [A]I=[x (P(x)  Q(f(x),a))]I

On doit alors déterminer [P(x)  Q(f(x),a)]I (xd) avec dD={1,2}
On a:
[P(x)  Q(f(x),a)]I (x1) = PI(1) B QI(2,1) = FB B FB = VB
[P(x)  Q(f(x),a)]I (x2) = PI(2) B QI(fI(2),aI)
= PI(2) B QI(1,1) = (VB B VB) = VB
Pour d = 1 et d = 2, la formule est vraie, donc [A]I = VB
Logique formelle 61
Exemple
B : x ( P(x,c)  P(y,f(y)) )
D1 = ℕ D2 = {0, 1} D3 = {0, 1}
I1 : cI1 = 0 I2 : cI2 = 0 I3 : cI3 = 1
fI1 : succ fI2 : 0  1 fI3 : x  1
PI1 : ‘≤ ‘ 10 PI3 : ‘=‘
PI2 : ‘=‘
suite
Logique formelle 62
31
Exemple (suite)
 [B]I1 = ((d ≤ 0)  (d1 ≤ succ(d1))) = V, pour tout d de D1
donc [B]I1 = V
 [B]I2(y→0)= F car d (en prenant d=1)D2/ (d = 0)  (0 = 1)= F

 [B]I2(y→1) = F car d D2 ((d = 0)  (1 = 0)) = F
donc [B]I2 = F
 [B]I3(y→0) = F car d (en prenant d=0)D3 ((d = 1)  (0 = 1))= F

[B]I3(y→1) = V car d ona ((d = 1)  (1 = 1)) = V
l’interprétation de [B]I3 dépend des valeurs de y
Logique formelle 63

Remarque
Caractère polymorphe de la fonction Interprétation
• Une interprétation I est une application
F → FD et R → RD
• Dans une L-structure (D, I) :

• l’interprétation d’un terme est une fonction de
T(F, X) , D n  D
• l’interprétation d’une formule est une application de
L(R ,F,X), D n  { VB, FB } (formule non close)
L(R ,F,X)  { VB, FB } (formule close)
Logique formelle 64
32
Remarque (suite)
Caractère polymorphe de la fonction Interprétation
dans le cas du CP0
• Une interprétation I est une application (distribution de

valeurs de vérité)
R 0 → { V B , FB }
• L’interprétation d’une formule propositionnelle est une
application de L 0  { V B , FB }
Logique formelle 65

3- Satisfiabilité - Validité
Définition Cas d’une formule close
Soient (D, I) une L-structure interprétant le langage de premier
ordre L(R ,F,X ) et A une formule close (Var(A) = )
 A est satisfaite (ou satisfiable) par (D, I) ssi [A]I = V
Notation (D, I) ╞ A
La L-structure (D, I) est appelée un modèle de A
 Une formule A est satisfiable ssi elle admet un modèle.
Elle est dite insatisfiable dans le cas contraire
 Une formule A est dite valide (tautologie) ssi
elle est satisfiable par toute L-structure. Notation ╞ A
Elle est dite invalide dans le cas contraire
Logique formelle 66
33
Clôture universelle et clôture existentielle

Soient
• A une formule non close
• Var(A) = {x1, …, xn} les variables libres de A
 On appelle clôture universelle de A, la formule

x1 … xn A
 On appelle clôture existentielle de A, la formule

x1 … xn A
Logique formelle 67
Définition Cas d’une formule non close

Soient (D, I) une L-structure interprétant le langage de premier
ordre L(R , F, X) et A une formule non close
 A est satisfiable ssi sa clôture existentielle est satisfiable
 A est valide dans la L-structure (D, I) ssi

sa clôture universelle est satisfaite par (D, I)
Notation (D, I) ╞ A
 A est valide universellement (tautologie) ssi
sa clôture universelle est valide Notation ╞ A
Logique formelle 68
34
Formule close Formule non close

Var(A) =  Var(A) = {x1, …, xn}
Il existe (D, I) : Il existe (D, I) : [x1 … xn A]I = V

Satisfiable
[A]I = V
Valide dans (D, I)
Il existe (D, I) : [x1 … xn A]I = V
Pour tout (D, I) :
Valide Valide universellement
[A]I = V
Pour tout (D, I) : [x1 … xn A]I = V
Logique formelle 69

Exemples
• A : x (P(x)  Q(f(x),a))
D = {1, 2} I : aI = 1 fI : 1  2 , 2  1
PI = {2} QI = {(1,1), (1,2), (2,2)}
• B : x (P(x,c)  P(y,f(y)))
D1 = ℕ D2 = {0, 1} D3 = {0, 1}
I1 : CI1 = 0 I2 : CI2 = 0 I3 : CI3 = 1
fI1 : ‘succ’ fI2 : 0  1, 1  0 fI3 : x  1
PI1 : ‘≤ ‘ PI2 : ‘=‘ PI3 : ‘=‘
suite
Logique formelle 70
35
Exemples (suite)
• [A]I = V donc (D, I) ╞ A (A satisfiable)
• [B]I1 = V (pour toute valeur de la variable libre y dans D1)

c-à-d [ y B]I1 = V
(D1, I1) ╞ B (B valide dans (D1, I1) )
• [B]I2 = F (pour toute valeur de la variable y dans D2)

donc B est invalide
• [B]I3(y→0) = F et [B] (y→1) = V c-à-d [ y B]I3 = V

donc B est satisfiable
Logique formelle 71
Exemples
• ╞ (P(x)   P(x)) (valide universellement)
• ╞ x (P(x)   P(x))
• ╞ x (P(x)   P(x))
• ╞  x P(x) => x P(x)
Propositions
 A est valide ssi  A est insatisfiable
 A est insatisfiable ssi  A est valide
Logique formelle 72
36
Remarque
 Le CP0 a un pouvoir de modélisation « faible » mais il est

décidable (il est toujours possible de savoir si une formule
est valide ou non)
 Le CP1 a un pouvoir de modélisation « fort » (on peut
modéliser beaucoup d’énoncés) mais on n’a pas un moyen
systématique pour savoir la satisfiabilité d’une formule
(encore moins sa validité)
Le CP1 est semi-décidable (notion à étudier ultérieurement)
Logique formelle 73
Proposition
Soient
• A une formule propositionnelle
• p1, p2, …, pn des variables propositionnelles
• B1, B2, …, Bn des formules d’ordre 1
Si A est une tautologie alors

A [ p1 ← B1, p2 ← B2, …, pn ← Bn ] est valide
(universellement)
Logique formelle 74
37
4- Equivalence et conséquence sémantique

Définitions
 A est conséquence logique de B ssi tout modèle de B est
un modèle de A Notation B╞ A
Dans le cas des formules non closes, on passe par la clôture
universelle : B ╞ A ssi ( Var(B) B) ╞ ( Var(A) A)
 Deux formules A et B sont sémantiquement équivalentes
c-à-d A≡B ssi A╞ B et B╞ A
Logique formelle 75
Propositions
1. B ╞ A ssi ╞ (B  A)
2. B ≡ A ssi ╞ (B  A)
 Toutes les propriétés de l’équivalence pour le CP0 relatives

aux connecteurs restent valables pour le CP1. Auxquelles il
faut ajouter des propriétés relatives aux quantificateurs.
Logique formelle 76
38
Propriétés
 Loi de conversion des quantificateurs
  (x A) ≡ x ( A)
•  (x A) ≡ x ( A)
•  x ( A) ≡ (x A)
•  (x ( A )) ≡ x (A)
 Loi de distribution des quantificateurs

 x (A  B) ≡ (x A)  (x B)
x (A  B) ≡ (x A)  (x B)
 Loi de permutation des quantificateurs de même
ordre
 x y A ≡ y x A
 x y A ≡ y x A
suite
Logique formelle 77
Propriétés (suite) loi de passage
 (␢ x A)  B ≡ ␢ x (A  B) x  Var(B)
␢  {, }
(␢ x A)  B ≡ ␢ x (A  B)
 A  (x B) ≡ x (A  B) x  Var(A)
A  (x B) ≡ x (A  B)
 (x A)  B ≡ x (A  B) x  Var(B)
(x A)  B ≡ x (A  B)
suite
Logique formelle 78
39
Propriétés (suite)
 x (A  B) ╞ (x A)  (x B)
 (x A)  (x B) ╞ x (A  B)
 x y A ╞ y x A
Logique formelle 79
Propriété de renommage
 x A ≡ y A [xy]
 x A ≡ y A [xy]
 Renommer les variables liées
 Le renommage est utilisé pour « purifier » une formule
c-à-d éviter d’avoir des occurrences libres et liées d’un
même nom de variable dans une même formule
 Le nouveau nom ne doit pas être un nom déjà utilisé dans
la formule comme variable libre ou liée
Logique formelle 80
40
Satisfiabilité et validité d’un ensemble de formules

Les notions de validité et de satisfiabilité s’étendent
naturellement à un ensemble de formules
Soient ℰ un ensemble de formules (évent. infinie)
 Un ensemble de formules ℰ est satisfiable ssi il existe
une L-structure qui satisfait en même temps chacune de
ses formules
 Un ensemble de formules ℰ est valide si chacune de ses
formules est valide
Dans le cas où l’ensemble de formules contient des formules
non closes on passe par la clôture universelle
Logique formelle 81

Equivalence et conséquence sémantique d'un ensemble de formules
Les notions de conséquence et d’équivalence sémantique
s’étendent naturellement à un ensemble de formules
 Une formule A est conséquence logique d’un ensemble de
formules ℰ (ℰ ╞ A ) ssi
tout modèle de ℰ est modèle de A
 Deux ensembles de formules ℰ et ℱ sont équivalents
(ℰ ≡ ℱ ) ssi
toute formule de ℰ est conséquence de ℱ et
toute formule de ℱ est conséquence de ℰ
Dans le cas où l’ensemble de formules contient des formules
non closes on passe par la clôture universelle
Logique formelle 82
41
Théorème de compacité
Version 1
Pour tout ensemble ℰ de formules de 1er ordre
ℰ admet un modèle ssi toute partie finie de ℰ admet un modèle
Version 2
Pour tout ensemble ℰ de formules de 1er ordre
ℰ est contradictoire ssi

ℰ admet au moins un sous-ensemble fini contradictoire
suite
Logique formelle 83
Théorème de compacité (suite)
Version 3
Pour tout ensemble ℰ de formules de 1er ordre et pour toute

formule B
B est conséquence de ℰ ssi

B est conséquence d’au moins une partie finie de ℰ
Logique formelle 84
42
Remarque On appelle une théorie du langage L, un
ensemble de formules closes de L
Propositions
Soient
• L un langage du 1er ordre
• T = {A1, …, Am } et S = {B1, …, Bp } des théories de L
• A et B des formules de L
1. La formule A est contradictoire ssi

elle n’est satisfaite par aucune L-structure
suite
Logique formelle 85

Propositions (suite)
2. La formule A est conséquence sémantique de la théorie T
ssi T U { A} est contradictoire
3. Si T est consistante et S  T , alors S est consistante
4. Si T est consistante, alors T est finiment consistante
5. Si T est contradictoire et T  S ,
alors S est contradictoire
6. T ╞ A et T  S , alors S╞ A
7. T U {A} ╞ B ssi T ╞ (A  B) suite
Logique formelle 86
43
8. T ╞ (A  B) ssi T ╞ A et T ╞ B
9. {A1, … , Am} ╞ B ssi ╞ ((A1  …  Am)  B)
10. A est universellement valide ssi

A est conséquence de la théorie vide
11. A est universellement valide ssi

A est conséquence de toute théorie de L
12. T est contradictoire ssi T ╞ (A   A)

suite
Logique formelle 87

13. T est contradictoire ssi
toute formule du langage L est conséquence de T
14. T est contradictoire ssi pour toute formule
universellement valide A,  A est conséquence de T
15. T est contradictoire ssi pour toute formule
universellement valide A,  A est conséquence de T
16. T est contradictoire ssi il existe au moins une formule A
universellement valide telle que T ╞  A
17. {A1, …, Am} est contradictoire ssi
 A1  …   Am est une formule universellement valide suite
Logique formelle 88
44
18. T et S sont équivalents ssi Ils ont les même modèles
19. En remplaçant dans la théorie T chaque formule par une
formule équivalente, on obtient une théorie équivalente à T
20. Si T est contradictoire, alors
S est équivalente à T ssi S est contradictoire
21. La théorie T est équivalente à la théorie vide ssi
toute formule de T est universellement valide
22. Toute L-structure est un modèle de la théorie vide

23. La théorie vide est consistante suite
Logique formelle 89

24. L’ensemble de toutes les formules closes de L

est une théorie contradictoire
25. Les théories {A} et {B} sont équivalentes ssi
A et B sont sémantiquement équivalentes
26. Les théories {A1,…, Am} et {B1,…, Bp} sont
sémantiquement équivalentes ssi la formule
(A1  …  Am)  (B1  …  Bp) est universellement valide
27. Toute théorie finie est équivalente

à une théorie réduite à une seule formule
Logique formelle 90
45
Commentaires sur les quantificateurs logiques
 Quantificateur existentiel x
il existe x ; il y a (au moins) un x ; au moins un x,
certains x E
it Exists E
L’absence donne faux
 Quantificateur universel x
pour tout x ; quel(le)(s) que soi(en)t x ;
tout x ; tous les x , chaque x , chacun des x A
for All A
L’absence donne vrai
Logique formelle 91
Remarque
Cohérence de la notation ╞
(D, I) ╞ A I╞ A D╞ A ╞ A
(D, I) ╞ ℰ I╞ ℰ D╞ ℰ ╞ ℰ
B╞ A ℰ╞A
Logique formelle 92
46
5- Forme clausale
Forme prénexe
Une formule A est dite sous forme prénexe ssi
• A est de la forme
␢x1 ␢x2 … ␢xn B ␢  {, }
• et la formule B ne contient aucun quantificateur
On dit aussi forme normale prénexe
Logique formelle 93
Exemples
 La formule x y (P(x)  P(y)) est sous forme prénexe
 La formule (x P(x))  (y P(y))

n’est pas sous forme prénexe
 une forme prénexe de x (P(x)  x Q(x)) est

y x ( P(x)  Q(y))
Logique formelle 94
47
Une forme prénexe d’une formule peut être obtenue en

appliquant les transformations suivantes :
1. élimination des connecteurs  et 

• (A  B) ≡ (A  B)  (B  A)
• (A  B) ≡ ( A  B)
2. élimination des négations appliquées à des sous-formules

•  ( A) ≡ A
•  (A  B) ≡ ( A   B)
•  (A  B) ≡ ( A   B)
•  (x A) ≡ x ( A)
suite
•  (x A) ≡ x ( A)
Logique formelle 95
3. renommage des variables liées si nécessaire

• x A ≡ y A[xy]
• x A ≡ y A[xy]
4. application des lois suivantes :

• (␢ x A)  B ≡ ␢ x (A  B) ␢  {, }
• (␢ x A)  B ≡ ␢ x (A  B)
• (x A)  (x B) ≡ x (A  B)
• (x A)  (x B) ≡ x (A  B)
• (x A)  (x B) ≡ x y (A  B[xy])

• (x A)  (x B) ≡ x y (A  B[xy])
Logique formelle 96
48
Proposition
Toute formule admet une forme prénexe qui lui est
équivalente
Remarques
 Plusieurs formes prénexes d’une même formule peuvent
être obtenues (suivant l’ordre dans lequel on applique les
transformations). Elles sont toutes équivalentes
 De préférence, quand c’est possible, il faut remonter les 
devant les 
Logique formelle 97

Forme de Skolem
A partir d’une formule sous forme prénexe, on construit une
formule sous forme de Skolem en éliminant les quantificateurs
existentiels et en introduisant des symboles de fonctions et de
constantes dites de Skolem
Soit A une formule sous forme prénexe
A : ␢x1 ␢x2 … ␢xn B ␢  {, }
Une forme de Skolem de A est obtenue en réitérant le

processus suivant en commençant par la gauche de la formule
jusqu’à élimination de tous les quantificateurs existentiels
suite
Logique formelle 98
49
1. Si A est de la forme xi … ␢ xn B

c-à-d à gauche de xi, il n’y a aucun quantificateur, alors :
• on supprime xi
• on introduit un symbole de constante ci (constante de
Skolem)
• on remplace partout dans la formule B, la variable xi

par la constante ci
suite
Logique formelle 99
2. Si A est de la forme x1 …xm xi … ␢xn B

c-à-d à gauche de xi , il y a m quantificateurs universels,
alors :
• on supprime xi
• on introduit un nouveau symbole de fonction fi ayant m

arguments (fonction de Skolem)
• on remplace partout dans la formule B, la variable xi

par la fonction fi(x1, x2, … ,xm)
Logique formelle 100
50
Exemple
A : x y z u v w P(x, y, z)  Q(u, x, v, w)
x y z u v w P(x, y, z)  Q(u, x, v, w)
y z u v w P(a, y, z)  Q(u, a, v, w)
y z v w P(a, y, z)  Q(f(y,z), a, v, w)
y z v P(a, y, z)  Q(f(y,z), a, v, g(y,z,v))
La forme de Skolem de A est :

y z v P(a, y, z)  Q(f(y,z), a, v, g(y,z,v))
Proposition de Skolem
Soient A une formule sous forme prénexe et As sa forme
de Skolem
A est insatisfiable ssi As est insatisfiable
51
Forme clausale (forme standard)
La forme clausale d’une formule A est obtenue comme suit :
1. mise sous forme prénexe de A (on obtient la formule Ap)
2. mise sous forme de Skolem de Ap (on obtient la formule As)
3. suppression des quantificateurs universels
4. mise sous forme normale conjonctive de la formule restante
(on obtient Ac : B1  …  Bm chaque Bi est une clause)
On note la formule Ac ainsi obtenue sous forme d’un

ensemble de clauses {B1, B2, … , Bm}
Théorème
Soient A une formule et Ac sa forme clausale
A est insatisfiable ssi Ac est insatisfiable
Remarque
Pour le calcul des propositions, la forme clausale est la forme
normale conjonctive écrite sous forme de conjonction de
clauses
52
Remarque
Pour un ensemble ℰ = {A1, A2,…, An} de formules.
La forme clausale de ℰ est l’ensemble
ℰc = { B11, … ,B1m , B21, … , B2k , … , Bn1, … , Bnp }
A1c A2c Anc
Aic : forme clausale de la formule Ai
53

Logique Formelle Chapitre 2

Transféré par

Informations du document

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Logique Formelle Chapitre 2

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Logique formelle

Le Calcul des Prédicats

Logique du 1er ordre

Calcul des prédicats Syntaxe

Limite du langage des propositions

• Youssef est le père de Mohamed

Limite du langage des propositions

Il ne permet pas d'exprimer que des propriétés soient

Calcul des prédicats

1. Le langage du premier ordre

1- Alphabet du langage du 1er ordre

 quantificateur universel ( « pour tout » )

Calcul des prédicats Syntaxe

L’alphabet du langage du premier ordre est l’ensemble

A1= { ,  ,  ,  ,  } U {, } U {V,F} U { (, ) , ,} U R U F U X

• Si parmi les relations (les éléments de R ) il y a la relation de

Calcul des prédicats Syntaxe

Les termes sont construits à partir des variables X et des

3. si f  Fn et t1,…, tn sont des termes ( n > 0) alors

4. rien d’autre n’est un terme

Arbre de décomposition d’un terme f

Calcul des prédicats Syntaxe

Théorème de lecture unique

1. t est une variable (tX)

Peut être sautée " = " égalité syntaxique

est le mot obtenu en substituant respectivement

Calcul des prédicats Syntaxe

• y [x1  t1, x2t2, …, xntn] = y ( y une variable  X )

• a [x1  t1, x2t2, …, xntn] = a ( a une constante  F0 )

• f(x1, x2,…,xk) [x1  t1, x2  t2, …, xk  tk,…, xn tn]

Définition Formule atomique

• P est un symbole de prédicat n-aire (P  R n)

Calcul des prédicats Syntaxe

Définition Formules bien formées

Définition Formules bien formées

Calcul des prédicats Syntaxe

• L’ensemble L(R , F , X ) des formules de 1er ordre est appelé

Arbre de décomposition d’une formule

Arbre homogène Arbre hétérogène x f

Calcul des prédicats Syntaxe

• si A un atome alors Sf(A) = {A}

• si A =  B alors Sf(A) = {A} U Sf(B)

• si A = B # C alors Sf(A) = {A} U Sf(B) U Sf(C)

• si A = ␢x B alors Sf(A) = {A} U Sf(B)

Calcul des prédicats Syntaxe

Sf(A) = {A} U Sf( (y P(f(x, y), z))  Q(z) )

x (P(x)  x Q(x)) (x P(x))  Q(x) x (P(x)  Q(x))

Calcul des prédicats Syntaxe

x (P(x)  Q(y)) x (P(x)  y Q(x))

Calcul des prédicats Syntaxe

Définition Variables libres d’un terme

 Var(f(t1,…, tn)) = Var(t1) U … U Var(tn)

Calcul des prédicats Syntaxe

Définition Variables liées

 si A =  B alors BVar(A) = BVar( B) = BVar(B)

 si A = ␢x B ; avec ␢  { , } ; alors

BVar(C) = BVar(  P (x, y)  z Q (z)) U {y}

BVar(A) = BVar(B) U BVar(C) = {x, y, z}

Calcul des prédicats Syntaxe

Var(C) = Var( P (x, y)  z Q(z)) \{y}

Var(A) = Var(B) U Var(C) = {x, y}

Calcul des prédicats Syntaxe

A : x (P(x, y)  Q (x))  y (  P(x, y)  z Q(z))

 Une variable liée par «» est dite