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Chapitre4 - Définition Des Produits Et Services IMF
Chapitre4 - Définition Des Produits Et Services IMF
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52 PLAN DE DÉVELOPPEMENT ET PROJECTIONS FINANCIÈRES POUR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE : GUIDE PRATIQUE
FIGURE 4.1
Identification des produits financiers
QFP 7
L’institution a l’intention
de modifier un produit
de prêt. Faut-il introduire
cette modification dans le
modèle sous la forme
d’un nouveau produit ?
masque la majorité des zones relatives aux produits non utilisés sur les pages
PROGRAMME/AGENCE et ADMIN/SIÈGE. Pour les institutions qui possèdent peu de
produits, cela permet de simplifier et d'alléger le modèle et les impressions. Le QFP 8
nombre de produits peut être augmenté à tout moment, en sélectionnant simple- Comment procéder si
ment un nombre plus élevé dans la liste. Si le nombre de produits est diminué, toutes l'institution possède plus
les données saisies concernant le(s) dernier(s) produit(s) sont effacées du modèle. de quatre produits de
prêt ou plus de quatre
Par exemple, si le nombre de produits est réduit de trois à deux, toutes les infor- produits d'épargne ?
mations relatives au produit 3 seront effacées. Tout produit de prêt comportant des
prêts en cours au premier mois des projections doit être indiqué dans le modèle, Proposer un choix trop large de
même s'il est destiné à être éliminé au début de l'année. Ceci est nécessaire pour produits financiers n'est généra-
lement pas conseillé, parce que
projeter les remboursements de tous les prêts en cours. les avantages perçus par la clien-
L'étape suivante consiste à saisir le NOM des produits de prêt dans les cellules tèle compensent rarement la
bleues. Ces noms seront utilisés dans l'ensemble du modèle pour identifier les in- complexité de gestion induite.
Si l'institution offre malgré tout
formations relatives à chaque produit de prêt. Pour des raisons de limitation d'es- plus de quatre produits de prêt
pace dans d'autres parties du modèle, les noms ne doivent pas excéder 25 caractères. ou plus de quatre produits d'é-
On suivra les mêmes étapes pour indiquer le NOMBRE DE PRODUITS D’ÉPARGNE pargne, il faut chercher un moyen
UTILISÉS et le NOM de ces produits. L'épargne obligatoire (épargne préalable à l'ob- de regrouper certains produits
sous une même catégorie.
tention d'un prêt) est considérée comme une partie du produit de prêt. Les pro- Étudier la façon (décrite dans
duits d'épargne dont il est question ici sont les produits d'épargne libre. ce chapitre) dont Microfin défi-
nit et traite les produits finan-
ciers peut vous aider à combiner
différents produits, avec une
4.2 Concevoir des produits de prêt performants perte de précision minimale. Par
exemple, si les caractéristiques de
La conception de produits de prêt performants ne se limite pas à définir des pa- deux produits sont identiques,
excepté pour le taux d'intérêt,
ramètres financiers de base, tels que le montant des crédits et les taux d'intérêt. vous pouvez modéliser les deux
Des produits de prêt performants servent deux objectifs : produits ensemble en appliquant
une moyenne pondérée des taux
● ils offrent un service demandé et de qualité à un nombre important et crois- d'intérêt (cette solution est no-
sant de clients ; tamment conseillée pour les dé-
● ils permettent d'atteindre et de maintenir la rentabilité de l'institution. pôts à terme, qui sont souvent
rémunérés à un taux qui varie en
Ce double objectif peut être atteint grâce à une conception de produit soi- fonction de la durée de dépôt).
gneuse, prenant en compte quatre éléments clés. Vous devez toujours réaliser
en priorité des projections pré-
D'abord, les produits de prêt doivent être le plus attractif et le moins coûteux cises pour les produits repré-
possible pour les clients, en répondant aux critères suivants : sentant la part la plus impor-
tante des ressources de l'ins-
● le montant et la durée doivent être adaptés à l'échelle et au type d'activité de titution. Si trois produits comp-
l'entreprise du client ; tent pour 90 % de l'activité de
● les montants de remboursement doivent être raisonnables ; cette dernière et quatre autres
seulement pour 10 %, les quatre
● les décaissements doivent être faits rapidement ;
plus petits peuvent probable-
● les coûts de transaction des clients doivent être minimisés1. ment être combinés sans perte
importante de précision.
Deuxièmement, les produits doivent garantir un taux élevé de remboursement
à l'échéance, ce qui assure un faible taux de défaillance, préservant le portefeuille
et réduisant au minimum les charges de provisionnement pour créances douteuses.
Un taux élevé de remboursement à l'échéance permet également à une institution
54 PLAN DE DÉVELOPPEMENT ET PROJECTIONS FINANCIÈRES POUR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE : GUIDE PRATIQUE
FIGURE 4.2
Résumé des définitions de produits
QFP 10
Comment procéder si je
ne connais pas le montant
moyen des prêts par cycle ?
FIGURE 4.3
Définition du montant moyen des prêts par cycle, hors inflation
Note : Cette figure ne fait pas apparaître les données de l’étude de cas.
FIGURE 4.4
Définition du montant moyen des prêts par cycle, compte tenu de l’inflation
QFP 11
Pourquoi les cellules
bleues apparaissent-elles
tantôt dans la colonne de
solde initial et tantôt dans
la colonne du mois 1 ?
Lorsque Microfin a besoin d'une
donnée de la période comptable
précédente pour effectuer des cal-
culs, les cellules de saisie bleues
correspondant à cette donnée ap-
paraissent dans la colonne SOLDE
INITIAL. C'est le cas, par exemple,
4.3.2 Étape 2 : définir les conditions de remboursement
pour le taux d'intérêt appliqué Pour définir les conditions de remboursement, il faut prendre en compte trois fac-
sur le portefeuille de crédits ini- teurs intervenant dans la projection des remboursements du principal des prêts : fré-
tial, car, même si le taux d'intérêt quence de remboursement, durée effective du prêt et période de grâce (figure 4.5).
du mois 1 est différent, le taux
précédent devra être appliqué sur
les crédits en cours. SPÉCIFIER LA FRÉQUENCE DES REMBOURSEMENTS
Dans d'autres cas, les données Concernant la FRÉQUENCE DES REMBOURSEMENTS, le modèle propose les options
historiques ne seront pas néces- suivantes :
saires pour effectuer les calculs.
Par exemple, les salaires versés aux ● remboursement quotidien, hebdomadaire ou bimensuel ;
employés au cours de l'année
● remboursement mensuel ;
précédente ne servent pas dans
les calculs ; les nouveaux salaires ● remboursement unique à l'échéance.
de l'exercice doivent donc être
saisis dans la colonne du MOIS 1. Bien que cela ne semble pas évident, les remboursements quotidiens, hebdo-
Il n'apparaît pas toujours madaires et bimensuels peuvent être regroupés, car dans les trois cas, plus d'un
clairement pourquoi les cellules remboursement arrive à échéance dans le mois, qui est la fréquence de projection
bleues sont placées dans une co-
de Microfin. Dans le cas de ces prêts, certains remboursements arrivent à échéance
lonne plutôt que dans une autre.
Les utilisateurs doivent donc être au cours du mois où les prêts ont été décaissés, de sorte que Microfin projette cer-
attentifs à saisir l'information à tains remboursements dans le mois de décaissement.
l'endroit correct.
ÉTABLIR LA DURÉE EFFECTIVE DU PRÊT
Par souci d'exactitude, le modèle calcule les remboursements en fonction de la
date à laquelle on suppose qu'ils seront effectués, plutôt qu'en fonction du ca-
lendrier établi initialement. Le calendrier de remboursement est établi au mo-
ment du décaissement ; il définit la durée contractuelle du prêt. Cependant, les
clients peuvent effectuer leur remboursement en avance ou en retard sur ce ca-
lendrier. Le nombre moyen de mois nécessaires aux clients pour rembourser leur
DÉFINITION DES PRODUITS ET DES SERVICES 59
FIGURE 4.5
Définition des conditions de remboursement
QFP 12
Comment procéder avec
des produits dont le
remboursement est
trimestriel ou variable ?
FIGURE 4.6
Définition des conditions d’épargne obligatoire
Microfin projette l'épargne obligatoire sans tenir compte du fait que l'institu- QFP 16
tion collecte les dépôts ou non. Ceci permet d'établir une valeur de référence du Comment procéder
volume d'épargne mobilisée, et de déterminer l'impact de l'épargne obligatoire si l'institution prévoit de
changer de méthode de
sur le coût supporté par le client. calcul des intérêts pendant
la période de projection ?
FIGURE 4.7
Définition de la structure de prix pour les produits de prêt
prêt ne peut pas être modifiée au cours des cinq années de projections. En outre,
la même méthode doit être appliquée à l'encours initial et à tout nouveau prêt
octroyé pendant la période de projection.
Une fois la méthode de calcul des intérêts spécifiée, l'étape suivante consiste à
saisir le TAUX D’INTÉRÊT APPLIQUÉ. Les taux d'intérêt doivent toujours être saisis
dans le modèle sous la forme d'équivalents nominaux et annualisés. Par exemple,
si une institution de microfinance applique un taux mensuel de 4 %, l'équivalent
à saisir est 48 %. Si elle applique un taux de 4 % toutes les quatre semaines, l'é-
quivalent à saisir est 52 % (4 % fois 13 périodes de quatre semaines par an).
Le taux d'intérêt appliqué sur des prêts octroyés avant le mois 1 des projections
doit être indiqué comme TAUX D’INTÉRÊT SUR L’ENCOURS EXISTANT. Si le taux
d'intérêt est modifié par la suite, il doit être indiqué comme TAUX D’INTÉRÊT SUR
LES NOUVEAUX PRÊTS. Le nouveau taux d'intérêt sera appliqué à tous les nouveaux
prêts déboursés, mais l'ancien taux continuera d'être appliqué sur les prêts antérieurs
au mois 1, jusqu'à ce qu'ils soient totalement remboursés. Cependant, le calcul des
TABLEAU 4.1
Possibilités de modélisation des commissions
Base de calcul
Type de commission Pourcentage Montant fixe
QFP 17
intérêts par Microfin est limité dès que les changements sont trop fréquents ou im-
Comment procéder si
portants11. De même, Microfin ne peut pas prendre en compte des taux d'intérêt plusieurs commissions
fluctuants dont les variations s'appliquent rétroactivement aux prêts existants. s'appliquent à un produit
Les COMMISSIONS représentent souvent une part importante du produit généré de prêt ?
par le programme de crédit. Dans les pays où les taux d'intérêt sont plafonnés par Si plus d'une commission préa-
une limite réglementaire, le produit des commissions est souvent structuré de lable ou périodique s'applique à
façon à constituer une part importante du produit de l'activité de crédit. un produit de prêt, il est possible
Les commissions peuvent être modélisées selon le mode PRÉALABLE, PÉRIO- de combiner les différentes com-
missions au moment de la saisie
DIQUE ou une combinaison des deux. Par ailleurs, elles peuvent être calculées sous dans le modèle. Par exemple, des
forme de pourcentages ou de montants fixes (tableau 4.1). Microfin détermine si frais de dossier de 1 % et une
la base de calcul est un pourcentage ou un montant fixe à partir du nombre saisi commission d'appui technique
par l'utilisateur : les nombres inférieurs à 1,00 sont interprétés comme des pour- de 2 %, tous deux appliqués sur
le montant initial du prêt, peu-
centages (par exemple 0,05 est compris comme 5 %), et les nombres égaux ou vent être simplement combinés
supérieurs à 1,00 sont interprétés comme des montants fixes. Cette approche est en une commission préalable de
utilisée dans plusieurs sections de Microfin. Ces sections sont clairement indi- 3 %. Cependant, si l'une des
commissions préalables est un
quées dans le modèle, mais les utilisateurs doivent tout de même prendre garde à pourcentage (disons 3 %), et
saisir correctement les nombres selon le mode sélectionné. l'autre un montant fixe (par
Dernier élément à prendre en compte pour fixer le prix d'un produit de prêt : exemple 10 par prêt), il faut in-
les prêts sont-ils indexés à une valeur refuge pour se prémunir contre l'inflation ? diquer dans le modèle un taux
effectif (disons 3,5 %), corres-
Ceci est indiqué sous la rubrique INDEXATION DES CRÉANCES SUR PRÊTS. Par pondant à une approximation
exemple, les prêts peuvent être libellés en monnaie étrangère, comme le dollar du produit généré par les deux
américain, qui est moins susceptible de perdre de sa valeur du fait de l'inflation. commissions.
La valeur des prêts peut également être indexée à un indice d'inflation officiel,
auquel cas les clients doivent rembourser (en monnaie locale) un montant de prin-
cipal plus élevé que celui qu'ils ont reçu, de façon à rendre un montant équiva-
lent en termes de pouvoir d'achat. Si l'on choisit une option d'indexation lors de
la fixation du prix des prêts, il n'est pas nécessaire que le taux d'intérêt comprenne
une prime de risque contre l'inflation. Si cette option est retenue, la section TAUX
D’INDEXATION DU PRODUIT de la page CONFIG. MODÈLE doit être complétée.
FIGURE 4.8
Analyse des produits de prêt dans le tableau analytique des prêts
QFP 18 Les modifications apportées au produit après le mois 1 ne sont pas prises en compte
Comment modéliser une dans cette analyse. Si l'institution envisage d'introduire un nouveau produit à un
commission d'assurance moment de la période de projection, elle doit le définir au mois 1. Les conditions
prélevée sur un produit
de prêt ? de prêt, telles que le montant et la durée du prêt, peuvent être indiquées dans la
colonne du MOIS 1 même si le produit n'est destiné à être utilisé qu'à une date ulté-
Il y a deux façons de modéliser rieure. Le modèle ne projette aucune activité avant le mois d'introduction du pro-
une commission prélevée à des
duit dans la page PROGRAMME. Si l'on n'établit pas que le prêt démarre au mois 1,
fins d'assurance (par exemple
pour garantir le remboursement le tableau analytique de l'étape 5 n'affichera aucune information, puisque les cal-
du prêt en cas de décès de l'em- culs sont fondés sur les données du mois 1.
prunteur). La première consiste Le tableau analytique des crédits reprend les données sur le montant et la durée
à exclure la commission des pro-
jections et à traiter l'assurance des prêts par cycle, et les complète. Le REMBOURSEMENT MENSUEL MOYEN com-
comme un service financier dis- prend le principal, les intérêts, ainsi que toute commission périodique, et permet
tinct (voir QFP 6). La seconde de montrer si les remboursements sont adaptés aux capacités des clients. S'il ap-
consiste à traiter cette commis- paraît que les remboursements sont trop élevés, la durée des prêts peut être al-
sion comme toute autre com-
mission appliquée sur le produit longée, ou leur montant réduit. Les colonnes TEMPS CUMULÉ indiquent le temps
de prêt (voir paragraphe 4.3.4). nécessaire aux clients pour atteindre un cycle de prêt supérieur et bénéficier de
Les versements correspondant prêts plus élevés. Les colonnes INTÉRÊT EFFECTIF indiquent le taux d'intérêt effectif
à cette assurance sont ensuite
total perçu par l'institution de microfinance à travers les intérêts, les commissions
comptabilisés en tant que pro-
duits par le modèle et non et l'indexation du produit, exprimé à la fois en valeur nominale (non retraité) et
comme des dettes, comme c'est réelle (retraité par rapport à l'inflation). Le taux d'intérêt effectif peut varier d'un
souvent le cas avec les assu- cycle à l'autre à cause des différences de terme des prêts. Les prêts à court terme
rances. Dans la section AUTRES
CHARGES D’EXPLOITATION de la
induisent des taux effectifs plus élevés lorsque des commissions préalables sont
page PROGRAMME/AGENCE, une appliquées, car la forte rotation du portefeuille implique davantage de prêts, donc
ligne de charge doit être incluse, davantage de commissions12.
indiquant le montant prélevé La dernière colonne, COÛT DONT ÉPARGNE OBLIGATOIRE, indique le coût du
sur ce fonds d'assurance. La
différence est considérée comme prêt du point de vue du client. Dans le calcul, l'épargne obligatoire est soustraite
un bénéfice. du montant du prêt reçu par le client, et donc traitée comme une augmentation
du coût du prêt (les valeurs apparaissant dans cette colonne ne seront précises que
si le taux de rémunération de l'épargne est indiqué ; voir paragraphe 4.4.1).
DÉFINITION DES PRODUITS ET DES SERVICES 67
Microfin comprend par ailleurs un outil, la feuille COÛT CLIENT, qui permet
d'affiner les calculs des taux d'intérêt effectifs et de prendre en compte d'autres élé-
ments relatifs au coût, susceptibles d'influencer la décision d'emprunt des clients.
Cette feuille se trouve dans l'un des onglets placés à la fin du fichier Microfin
(l'annexe 5 fournit des explications sur l'utilisation de cette feuille).
FIGURE 4.9
Établir des paramètres pour l’épargne obligatoire
68 PLAN DE DÉVELOPPEMENT ET PROJECTIONS FINANCIÈRES POUR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE : GUIDE PRATIQUE
non à la tête d'une micro-entreprise, a besoin d'épargner »13. Lorsqu'ils sont bien
conçus, les services d'épargne constituent pour les clients une forme de placement li-
quide et sûr, qu'ils peuvent investir dans une activité commerciale, ou utiliser à des
fins personnelles ou pour faire face à des situations d'urgence. Comparée à l'épargne
obligatoire, l'épargne libre confère au client une plus grande liberté dans ses dépôts
et retraits, et elle n'est pas nécessairement associée au programme de crédit.
Toutes les institutions de microfinance ne sont cependant pas prêtes à offrir des
services directs d'épargne libre. Risquer les dépôts des épargnants dans le portefeuille
de crédits ou dans d'autres placements requiert un degré élevé de prudence, de dis-
cipline et de compétences dans le domaine financier. Les institutions doivent non
seulement se mettre en conformité avec les textes législatifs et réglementaires rela-
tifs à la collecte de l'épargne14, mais également atteindre un niveau de rentabilité
durable et mettre au point un système de gestion financière rigoureux avant d'en-
visager d'accepter les dépôts. Tant que l'institution de microfinance n'a pas la capacité
institutionnelle suffisante pour gérer et garantir les dépôts d'épargne, il vaut mieux
qu'elle s'associe à une banque locale pour offrir ce service à ses clients.
La conception d'un produit d'épargne libre est fonction de trois paramètres prin-
cipaux15 :
● le montant minimum et maximum pouvant être déposé et retiré (y compris
les éventuelles conditions de solde minimum) ;
● la fréquence autorisée des dépôts et retraits (par exemple l'institution peut-elle
bloquer des fonds pendant une durée spécifique, ou les clients peuvent-ils faire
leurs dépôts et retraits librement ?) ;
● le taux d'intérêt appliqué sur les dépôts.
Plus la fréquence des retraits autorisés est faible, plus le taux d'intérêt sera
élevé ; en effet, l'institution peut utiliser les fonds pour des placements à long
terme, y compris dans son portefeuille de crédits, et les clients doivent trouver
une compensation au fait que l'accès à leurs fonds est bloqué sur une longue pé-
riode. À l'inverse, plus la fréquence des retraits et opérations autorisés est élevée,
plus le taux d'intérêt versé sera faible, puisque l'institution doit compenser le coût
généré par le traitement de nombreuses petites opérations. Les différentes com-
binaisons possibles de ces trois variables définissent différents produits d'épargne,
dont les dépôts à vue et les certificats de dépôt. En général, l'expérience a mon-
tré que les clients privilégient la sécurité des fonds, la facilité de dépôt et la sou-
plesse de retrait, plus que les taux d'intérêt élevés.
Notes
1. « Les coûts de transaction désignent les coûts relatifs à la demande, l'octroi et au rem-
boursement d'un prêt, auxquels s'ajoutent certains frais comme le transport, le traitement
administratif et le temps consacré à la demande de prêt qui n'est pas directement utilisé
à produire de la richesse dans l'entreprise » (Robert Peck Christen, Banking Services for
the Poor : Managing for Financial Success, Washington, D.C. : ACCION International,
1997, p. 116).
2. Pour une estimation de la proportion des composantes du taux d'intérêt effectif, voir
Robert Peck Christen, Banking Services for the Poor : Managing for Financial Success
(Washington, D.C. : ACCION International, 1997, p. 113). Voir également CGAP, « Les
taux d'intérêt applicables aux microcrédits » (CGAP Étude spéciale 1, Banque mondiale,
Washington D.C., 1996) et Women's World Banking, « Principles and Practices of Financial
Management » (New York, 1994, p. 29-30) pour une analyse plus détaillée de la tarification.
3. Si la conception d'un produit est trop complexe, cela peut empêcher l'institution
de le gérer efficacement. C'est un point à ne pas négliger.
4. Voir Charles Waterfield et Ann Duval, CARE Savings and Credit Sourcebook (New
York : Pact Publications, 1996, p. 79-130) pour le traitement détaillé des méthodologies
de crédit.
5. Excepté dans le contexte de l'étude de cas, les montants sont présentés dans le guide
sans indication d'unité monétaire.
6. Microfin traite les créances douteuses différemment des remboursements en retard.
La part des décaissements mensuels de prêts projetée comme créances douteuses est sous-
traite des calculs de remboursement et est considérée comme perdue pour l'institution. Les
provisions pour créances douteuses sont alors augmentées pour compenser l'encours de
créances douteuses. Pour plus d'informations sur la façon dont Microfin projette les
créances douteuses, voir le paragraphe 6.3.3.
7. Microfin ne prévoit pas de période de grâce pour le paiement des intérêts. Pour les
institutions qui accordent cette période de grâce, le flux de trésorerie sera légèrement faussé
puisque le modèle suppose que le versement des intérêts se fait chaque mois.
8. Dans la plupart des cas, les clients n'ont pas accès à leur épargne obligatoire tant qu'ils
ont un prêt en cours. L'avantage potentiel pour le client de se servir de cette épargne
comme fonds d'urgence n'est donc pas valable.
9. Consulter l'annexe 5 pour davantage d'informations, ainsi que CGAP, « Les taux
d'intérêt applicables aux microcrédits » (Étude spéciale n° 1, CGAP, Banque mondiale,
Washington D.C., 1996) pour un traitement plus détaillé.
10. Le dépôt d'épargne est parfois requis un ou plusieurs mois avant le décaissement
du prêt. Microfin ne pouvant pas modéliser cette condition, les soldes de trésorerie se-
DÉFINITION DES PRODUITS ET DES SERVICES 71
ront légèrement sous-estimés pour les institutions qui sont dans ce cas (en supposant que
c'est l'institution qui collecte les dépôts d'épargne).
11. Lorsque le taux d'intérêt est modifié, Microfin considère l'encours au moment de
la modification, et projette son remboursement sur les x mois à venir, x étant la durée ac-
tuelle moyenne des prêts. Au cours de ces x mois, l'ancien taux d'intérêt (disons 30 %)
s'applique sur cet encours, tandis qu'aux nouveaux prêts s'applique le nouveau taux (di-
sons 36 %). Mais si le taux d'intérêt est à nouveau modifié (par exemple à 40 %) avant
que l'ancien portefeuille ne soit entièrement remboursé, le modèle appliquera à l'encours
restant de ce portefeuille le taux de 36 %. C'est pourquoi il peut y avoir des inexactitudes
dans les calculs d'intérêts si les modifications du taux d'intérêt sont fréquentes ou très im-
portantes. L'erreur ne sera cependant pas très grande si, par exemple, le modèle applique
un taux de 36 % au lieu de 30 % pendant quelques mois.
12. Voir CGAP, « Les taux d'intérêt applicables aux microcrédits » (Étude spéciale
n° 1, CGAP, Banque mondiale, Washington D.C., 1996) pour une explication détaillée
des taux d'intérêt effectifs et de leur calcul.
13. Craig Churchill, éd., « Establishing a Microfinance Industry » (Microfinance
Network, Washington, D.C., 1997, p. 42).
14. Dans la plupart des pays, la réglementation bancaire n’autorise la collecte des
dépôts d'épargne qu’aux institutions financières accréditées. La décision d'institutionna-
lisation est l'une des plus critiques à prendre pour une institution de microfinance (voir
le chapitre 2 sur cette question).
15. Charles Waterfield et Ann Duval, CARE Savings and Credit Sourcebook (New York :
Pact Publications, 1996, p. 56).