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Instrumentation électronique CNA à réseau R/2R

Démonstration : CNA à réseau R/2R

1 Introduction

Cette démonstration consiste à prouver, par récurrence, que le réseau R/2R se comporte bien comme un
convertisseur numérique-analogique. Le schéma ci-dessous présente les circuits dont on va chercher les
équivalents Thévenin. Les circuits 0, 1, ..., N-2, N-1 correspondront respectivement aux rangs 0, 1, ..., N-
2, N-1, du raisonnement par récurrence.

Pour le nième circuit (correspondant au rang n ∈ [0; 𝑁 − 1] de la démonstration), on cherchera l’équivalent


Thévenin entre les deux points suivants :

1. La masse
2. Le point de potentiel 𝑉* (tel que précisé ci-dessous)

La résistance équivalente de Thévenin du nième circuit sera notée 𝑅,- (𝑛).

La force électromotrice équivalente de Thévenin du nième circuit sera notée 𝐸,- (𝑛).

Rr
Circuit 0
V0 V1 VN-2 VN-1
R R R

2R 2R 2R 2R 2R
Circuit 1

b0 b1 bN-2 bN-1

Vref Vref

Circuit N-2
Circuit N-1

Figure 1 - Délimitation des circuits dont on va chercher les équivalents Thévenin

Cette démonstration comporte deux étapes : d’abord, concernant l’impédance (ici purement résistive)
équivalente de Thévenin du circuit de rang n, une formule sera proposée puis démontrée par récurrence.
Cette étape sera rapide, car la résistance de Thévenin se calcule pour les générateurs passivés ; la valeur
des bits 𝑏3, 𝑏5 , … n’interviendra donc pas.

Ensuite, de la même manière pour la force électromotrice des équivalents Thévenin des circuits, une
formule sera proposée puis démontrée par récurrence.

G. Le Vaillant ISIB – Bloc 3 et bloc C 1/8


Instrumentation électronique CNA à réseau R/2R

Cela permettra de donner l’équivalent Thévenin du circuit connecté à l’entrée inverseuse de


l’amplificateur opérationnel. Enfin, cet amplificateur opérationnel sera considéré et la formule énoncée
dans le cours sera démontrée.

2 Résistances équivalentes Thévenin

On cherche à démontrer l’hypothèse « 𝑅,- (𝑛) = 𝑅 », et ce ∀𝑛 ∈ [0; 𝑁 − 1].

2.1 Initialisation

Nous allons vérifier que l’hypothèse est bien vraie au rang 0.


On s’intéresse uniquement au circuit ci-dessous, dont la source 𝑉9:; est passivée (elle est donc reliée à la
masse du circuit).

Circuit 0
V0 V1 VN-2
R R R

2R 2R 2R 2R
Circuit 1

b0 b1 bN-2 bN

Vref

Circuit N-2

On remarque que peu importe la valeur du bit 𝑏3 , l’interrupteur va relier le circuit à la masse. La
résistance équivalente de Thévenin est dont le résultat de la mise en parallèle des deux résistances de
valeur 2𝑅 :
𝑅,- (0) = (2𝑅) ∥ (2𝑅) = 𝑅
L’hypothèse est donc vraie au rang 0.

2.2 Récurrence

Supposons que l’hypothèse soit vraie au rang 𝑛. Essayons de démontrer qu’elle est alors vraie au rang
𝑛 + 1.
Le circuit considéré est celui présenté ci-dessous :

G. Le Vaillant ISIB – Bloc 3 et bloc C 2/8


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Circuit n
V0 V1
Vn+1 VN-2 VN-1
R R R

Rth(n)=R
2R 2R 2R 2R 2R
Eth(n)=? Circuit n+1

b0 b1 bN-2 bN-1

Vref

Or, le théorème de Thévenin nous précise que les sources doivent être passivées pour calculer les
impédances équivalentes. Le circuit considéré est donc :

Circuit n
V0 V1
Vn+1 VN-2 VN-1
R R R

R
2R 2R 2R 2R 2R
Circuit n+1

b0 b1 bN-2 bN-1

Vref

La résistance vue entre le point 𝑉*?5 et la masse est donc :


𝑅@- (𝑛 + 1) = (𝑅 + 𝑅) ∥ (2𝑅) = (2𝑅) ∥ (2𝑅) = 𝑅
Par récurrence, on peut donc affirmer que ∀𝑛 ∈ [0; 𝑁 − 1], 𝑅,- (𝑛) = 𝑅.

G. Le Vaillant ISIB – Bloc 3 et bloc C 3/8


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3 Forces électromotrices Thévenin


EFGH
On cherche à démontrer l’hypothèse « 𝐸,- (𝑛) = ∑*CD3 𝑏C IJKLMN », et ce ∀𝑛 ∈ [0; 𝑁 − 1].

3.1 Initialisation

Nous allons vérifier que l’hypothèse est bien vraie au rang 0. À cause de l’interrupteur commandable, le
circuit n’est pas linéaire : il va donc falloir étudier le circuit séparément pour chaque cas logique (chaque
valeur de 𝑏3).
3.1.1 Cas où 𝑏3 = 0

Circuit 0 V0 V1 VN-2
R R R

2R 2R 2R 2R

b0 b1 bN-2 b

On constate que 𝐸,- (0) = 0. Or, on peut bien écrire zéro sous la forme de l’hypothèse à démontrer :
3
𝑉9:;
𝐸,- (0) = 0 = P 𝑏C
23QC?5
CD3

G. Le Vaillant ISIB – Bloc 3 et bloc C 4/8


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3.1.2 Cas où 𝑏3 = 1

Circuit 0 V0 V1 VN-2
R R R

2R 2R 2R 2R
Circuit 1

b0 b1 bN-2 b

Vref

IR EFGH
On a alors dans ce cas un pont diviseur de tension, on obtient donc rapidement 𝐸,- (0) = 𝑉9:; =
IR?IR I

Or, à nouveau, cela peut s’écrire sous la forme de l’hypothèse :


3
𝑉9:; 𝑉9:; 𝑉9:;
𝐸,- (0) = = 𝑏3 3Q3?5 = P 𝑏C 3QC?5
2 2 2
CD3

Dans tous les cas, l’hypothèse est donc bien vérifiée au rang 0.

G. Le Vaillant ISIB – Bloc 3 et bloc C 5/8


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3.2 Récurrence

Supposons que l’hypothèse soit vraie au rang 𝑛. Essayons de démontrer qu’elle est alors vraie au rang
𝑛 + 1. Puisqu’on suppose l’hypothèse vraie au rang 𝑛, alors la valeur du bit 𝑏* est déjà incluse dans la
formule de 𝐸,- (𝑛). C’est donc le bit 𝑏*?5 qui va discriminer les deux cas logiques à considérer ici.

3.2.1 Cas où 𝑏*?5 = 0

Circuit n
V0 V1
Vn+1 VN-2 VN-1
R R R

Rth(n)=R
2R 2R 2R 2R 2R
Eth(n) Circuit n+1

b0 b1 bN-2 bN-1

On constate ici qu’on a un pont diviseur de tension classique, avec à une extrémité la masse à 0 Volt, et
IR S (*)
à l’autre extrémité le générateur à 𝐸,- (𝑛) Volts. On a donc 𝐸,- (𝑛 + 1) = 𝐸,- (𝑛) = TU
(IR)?(R?R) I

On peut écrire ce résultat sous la formule générale de l’hypothèse à démontrer :


*
1 1 𝑉9:;
𝐸,- (𝑛 + 1) = 𝐸,- (𝑛) = P 𝑏C *QC?5
2 2 2
CD3
*
𝑉9:;
= 0 + P 𝑏C
2*QC?5?5
CD3
*
𝑉9:; 𝑉9:;
= 𝑏*?5 (*?5)Q(*?5)?5 + P 𝑏C (*?5)QC?5
2 2
CD3
*?5
𝑉9:;
= P 𝑏C
2(*?5)QC?5
CD3

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3.2.2 Cas où 𝑏*?5 = 1

Circuit n
V0 V1
Vn+1 VN-2 VN-1
R R R

Rth(n)=R
2R 2R 2R 2R 2R
Eth(n) Circuit n+1

b0 b1 bN-2 bN-1

Vref

Ici, on n’a pas un pont diviseur de tension classique car 𝑉*?5 est entouré de deux sources de tension non-
nulles. Dans ce cas, à vide, le pont diviseur va imposer en 𝑉*?5 une somme pondérée des deux tensions
adjacentes 𝑉9:; et 𝐸,- (𝑛). Puisque les résistances sont égales à 2R de part et d’autre de 𝑉*?5 , alors la
somme pondérée va être une moyenne équilibrée. On aura donc :
𝐸,- (𝑛) + 𝑉9:;
𝐸,- (𝑛 + 1) =
2
Remarque : cette application rapide du pont diviseur de tension peut être formellement démontrée par
l’application du théorème de Millman au nœud 𝑉*?5 .
On peut transformer l’écriture du résultat précédent, pour qu’il corresponde à la formulation de
l’hypothèse à démontrer :
𝑉9:; + 𝐸,- (𝑛)
𝐸,- (𝑛 + 1) =
*
2
𝑉9:; 𝑉9:;
= 𝑏*?5 + P 𝑏C *QC?5?5
2 2
CD3
*
𝑉9:; 𝑉9:;
= 𝑏*?5 + P 𝑏C
2(*?5)Q(*?5)?5 2(*?5)QC?5
CD3
*?5
𝑉9:;
= P 𝑏C
2(*?5)QC?5
CD3

L’hypothèse est donc vraie au rang 𝑛 + 1 dans tous les cas. Par récurrence, elle est donc vraie jusqu’au
rang 𝑁 − 1.

G. Le Vaillant ISIB – Bloc 3 et bloc C 7/8


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4 Preuve de la formule finale

En utilisant l’équivalent Thévenin du rang 𝑁 − 1, on obtient le circuit suivant pour le montage du CNA
R/2R complet (incluant l’amplificateur opérationnel final) :

Rr

RTh(N-1)

ETh(N-1)
VS

On constate qu’il s’agit d’un montage inverseur, dont on connaît le gain :


𝑅9
𝑉V = − 𝐸 (𝑁 − 1)
𝑅@- (𝑁 − 1) @-
Or :
𝑅@- (𝑁 − 1)
XQ5 XQ5
W 𝑉9:; 𝑉
𝐸@- (𝑁 − 1) = P 𝑏C
2(XQ5)QC?5
= P 𝑏C 2XQC
9:;

CD3 CD3

D’où, au final :
XQ5
𝑅9 𝑉9:; 𝑏C
𝑉V = − P XQC
𝑅 2
CD3

G. Le Vaillant ISIB – Bloc 3 et bloc C 8/8

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