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Exercices - Suites - études théoriques : corrigé

Autour de la convergence

Exercice 1 - Vrai/faux - L1/Math Sup - ?

1. Faux ! Penser à un = n et vn = −n.


2. Faux ! Par exemple, un = (−1)n et vn = (−1)n .
3. Vrai. Raisonnons par l’absurde et supposons que (un + vn ) converge. Alors, on peut écrire
vn = (un + vn ) − un
et donc (vn ) converge comme somme de deux suites convergentes, ce qui est faux !
4. Faux. Par exemple, un = 0 et vn = n.
Exercice 2 - Questions de cours - L1/Math Sup/Master Enseignement - ?
Ce petit exercice est là pour vérifier que l’on a bien compris la définition des limites.
1. Supposons que cela ne soit pas le cas. Il existe donc un entier N tel que uN > l. On
peut alors trouver ε > 0 très petit tel que l + ε < uN . Mais alors, pour tout n ≥ N ,
par croissance de la suite (un ), on a l + ε < uN ≤ un . Ceci contredit la définition de la
convergence de (un ) vers l.
2. Il suffit là encore d’écrire les définitions. On veut prouver que (un ) tend vers +∞. Soit
A > 0. Puisque (un ) n’est pas majorée, il existe un entier N tel que uN ≥ A. Mais alors,
puisque la suite (un ) est croissante, pour tout n ≥ N, on a un ≥uN ≥ A. Ce qui est écrit
en gras est exactement la définition d’une suite tendant vers +∞.
Exercice 3 - Suite convergente à valeurs dans Z - L1/Math Sup - ?
Soit l la limite de (un ). Appliquons la définition d’une suite convergente avec ε = 1/4. Il
existe un entier n0 ∈ N tel que, pour n ≥ n0 , on a
|un − l| < 1/4.
On a alors, d’après l’inégalité triangulaire,
1 1 1
|un − un0 | ≤ |un − l| + |l − un0 | ≤ + = .
4 4 2
Ainsi, un et un0 sont des entiers dont la distance est inférieure à 1/2 : ils sont nécessairement
égaux. On a démontré que pour n ≥ n0 , un = un0 , c’est-à-dire que la suite est stationnaire.
Exercice 4 - Minimum de deux suites - L1/Math Sup - ?

1. Soit ε > 0. Il existe deux entiers n0 et n1 tels que


n ≥ n0 =⇒ l − ε ≤ un ≤ l + ε, (1)
n ≥ n1 =⇒ l − ε ≤ vn ≤ l + ε. (2)
Prenons maintenant n ≥ max(n0 , n1 ). Alors, min(un , vn ) = un ou bien min(un , vn ) = vn .
Dans le premier cas, on applique le résultat (1), dans le second, le résultat (2). Dans tous
les cas, on obtient que
l − ε ≤ min(un , vn ) ≤ l + ε.
C’est bien que la suite (min(un , vn )) converge vers l.

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2. (a) Intuitivement, si (un ) converge vers l et (vn ) converge vers l0 avec l < l0 , il est clair
que un sera inférieur à vn pour n assez grand. Pour prouver cela en appliquant la
définition des suites, il suffit de choisir un ε > 0 tel que l + ε ≤ l0 − ε. Par exemple,
0
ε = l 2−l convient. Appliquant la définition de la convergence pour cet ε > 0 fixé, on
trouve deux entiers n1 et n2 tels que

n ≥ n1 =⇒ l − ε ≤ un ≤ l + ε,
n ≥ n2 =⇒ l0 − ε ≤ vn ≤ l0 + ε.

Posons n0 = max(n1 , n2 ). Alors, pour n ≥ n0 , on a

un ≤ l + ε ≤ l0 − ε ≤ vn .

(b) Fixons ε > 0. On sait qu’il existe n1 ∈ N tel que

n ≥ n1 =⇒ l − ε ≤ un ≤ l + ε. (3)

De plus, d’après la question précédente, il existe n0 ∈ N tel que

n ≥ n0 =⇒ un ≤ vn .

Posons N = max(n0 , n1 ). Pour n ≥ N , on a min(un , vn ) = un et donc, d’après (3) :

l − ε ≤ min(un , vn ) ≤ l + ε.

C’est bien que la suite (min(un , vn )) est convergente vers l.


On peut aussi prouver directement le résultat (sans séparer les deux cas) en remarquant que
min(a, b) = a+b+|a−b|
2 , mais c’est moins formateur !
Exercice 5 - Partie entière - L1/Math Sup - ?
n
Pas nécessairement ! Par exemple, prenons la suite (un ) définie par un = (−1)
n . (un ) converge
1 −1
vers 0. Mais, u2p = 2p et donc E(u2p ) = 0, tandis que u2p+1 = 2p+1 ∈] − 1, 0[ et donc
E(u2p+1 ) = −1. La suite (E(un )) n’est donc pas convergente puisqu’elle admet deux suites
extraites admettant des limites différentes.
Exercice 6 - Somme - L1/Math Sup - ?
Le plus simple est de partir de l’inégalité suivante :

0 ≤ a − un ≤ a − un + b − vn = (a + b) − (un + vn ).

Du théorème d’encadrement, on tire que (a − un ) converge vers 0, ou encore que (un ) converge
vers a.
Exercice 7 - Produit - L1/Math Sup - ?
On va montrer que (un ) et (vn ) convergent toutes les deux vers 1. Procédons par l’absurde.
Quitte à échanger les rôles joués par (un ) et (vn ), on peut supposer que (un ) ne converge pas
vers 1. On sait donc qu’il existe ε > 0 tel que, pour tout N > 0, il existe n := n(N ) ≥ N avec
|un − 1| > ε, soit, puisque 0 ≤ un ≤ 1,

un < 1 − ε.

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D’autre part, puisque (un vn ) converge vers 1, on sait qu’il existe N1 > 0 tel que, pour tout
n ≥ N1 , on a
1 − ε ≤ un vn .
Mais alors, pour un n ≥ N1 tel que un < 1 − ε, on a

1 − ε ≤ un vn ≤ un < 1 − ε.

Ceci est absurde, ce qui achève la preuve du fait que (un ) et (vn ) convergent vers 1.
On aurait aussi pu (plus simplement) raisonner à partir du théorème d’encadrement, en remar-
quant que
un vn ≤ un ≤ 1.

Exercice 8 - Critère de d’Alembert - L1/Math Sup - ?

1. (a) Par définition, il existe un entier n0 tel que, pour tout n ≥ n0 , on a


un+1
≤ l + ε.
un
On a alors, pour tout n ≥ n0 :
un un−1 un +1
un = × × · · · × 0 × un0
un−1 un−2 un0
n−n0
≤ (l + ε) un0 .

(b) D’après la question précédente, on a 0 ≤ un ≤ (l + ε)n−n0 un0 . Or, (l + ε)n−n0 tend


vers 0 lorsque n tend vers +∞. Par le théorème d’encadrement, (un ) tend vers 0.
2. Puisque l > 1, on peut trouver ε > 0 tel que l − ε > 1. Il existe alors un entier n0 tel que,
pour tout n ≥ n0 , on a
un+1
≥ l − ε.
un
Par un raisonnement en tout point similaire à celui de la question précédente, on obtient

un ≥ (l − ε)n−n0 un0 .

Puisque (l − ε) > 1, la suite (l − ε)n−n0 tend vers +∞. Il en est de même de (un ).
3. Pour un = n, un+1 /un tend vers 1 et (un ) tend vers +∞. Pour un = 1, un+1 /un = 1 et
(un ) tend vers 1. Pour un = 1/n, un+1 /un tend vers 1 et (un ) tend vers 0. On ne peut
donc rien conclure dans ce cas.

Exercice 9 - Jouer avec la définition


 - L1/Math Sup - ?
1 1
Soit ε > 0. Puisque la suite k k tend vers 0, on peut trouver un entier K tel que K ≤ ε.
 
K K
On en déduit que, pour tout entier n, on a 0 ≤ un ≤ ε + n. Or, la suite n n tend vers 0, et
K
on peut trouver un entier N tel que, pour n ≥ N , on a n ≤ ε. Ainsi, pour tout entier n ≥ N ,
on a prouvé que
0 ≤ un ≤ 2ε.

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C’est bien que la suite (un ) converge vers 0.


Exercice 10 - Comparaison logarithmique - L1/Math Sup - ??
Pour les deux questions, la clé est donnée par la formule suivante, qu’on prouve par récur-
rence sur n : pour tout n ≥ 0, on a
un vn
≤ .
u0 v0
La formule est en effet vraie au rang 0, et si elle est vraie au rang n, en utilisant l’hypothèse,
on déduit
un+1 un+1 un vn+1 vn vn+1
= × ≤ × = .
u0 un u0 vn v0 v0
1. Si (vn ) converge vers 0, alors on a
u0
0 ≤ un ≤ vn
v0
et donc par le théorème des gendarmes, (un ) converge vers 0.
2. Si (un ) tend vers +∞, alors on a
v0
un ≤ vn
u0
et donc (vn ) tend vers +∞.

Exercice 11 - Moyenne de Cesàro - L1/Math Sup - ??

1. (a) Posons M = max(|u1 |, . . . , |un0 |). On coupe alors la somme à l’indice n0 :

|u1 | + · · · + |un0 −1 | |un0 | + · · · + |un |


|Sn | ≤ +
n n
M + ··· + M ε + ··· + ε
≤ +
n n
M (n0 − 1)
≤ + ε.
n
M (n0 −1)
(b) Soit n1 un entier tel que n1 ≤ ε. Alors, pour n ≥ max(n0 , n1 ), on a

M (n0 − 1) M (n0 − 1)
|Sn | ≤ +ε≤ + ε ≤ 2ε.
n n1
Ceci prouve que (Sn ) converge vers 0.
−1
2. On a S2n = 0 et S2n+1 = 2n+1 . Ainsi, (Sn ) converge vers 0, alors que (un ) n’est pas
convergente. La réciproque du résultat démontré à la première question est donc fausse.
3. Posons vn = un − l et
v1 + · · · + vn (u1 − l) + · · · + (un − l)
Tn = = = Sn − l.
n n
On sait que (vn ) converge vers 0, donc, d’après le résultat de la première question, (Tn )
converge vers 0. Ainsi, (Sn ) converge vers l.

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4. Soit A > 0. Il existe n0 tel que, pour n ≥ n0 , on a un ≥ A. Posons aussi M =


max(|u1 |, . . . , |un0 |). Alors, pour n ≥ n0 , on a

un0 +1 + · · · + un |u1 | + |u2 | + · · · + |un0 |


Sn ≥ −
n n
A(n − n0 ) M n0
≥ − .
n n
A(n−n0 ) M n0
Maintenant, n − n converge vers A. Ainsi, il existe un entier n1 tel que, pour
n ≥ n1 , on a
A(n − n0 ) M n0 A
− ≥ .
n n 2
Finalement, pour n ≥ max(n0 , n1 ), on trouve

A
Sn ≥ .
2
Ceci prouve que (Sn ) tend vers +∞.

Exercice 12 - Produit de Cauchy - L1/Math Sup - ???


Fixons ε > 0. Il existe n0 ∈ N tel que, pour tout n ≥ n0 , on a simultanément

|un − u| < ε et |vn − v| < ε.

Pour n ≥ n0 , on coupe la somme définissant wn en trois parties, en isolant les termes du type
uk vn−k pour lesquels simultanément k ≥ n0 et (n − k) ≥ n0 . On écrit donc :
u1 vn + · · · + un0 −1 vn−n0 +1 un−n0 +1 vn0 −1 + · · · + un v1
wn = + +
n n
un0 vn−n0 + un0 +1 vn−n0 −1 + · · · + un−n0 vn0
n
:= an + bn + cn .

On étudie séparément chaque terme an , bn et cn . On note M tel que, pour tout k, |uk | ≤ M et
|vk | ≤ M . Un tel M existe car les deux suites sont convergentes, donc bornées. Pour an et bn ,
on a :
M × M + ··· + M × M (n0 − 1)M 2 (n0 − 1)M 2
|an | ≤ = et |bn | ≤ .
n n2 n
Puisque (n0 − 1)M 2 /n tend vers 0, il existe n1 ≥ n0 tel que, pour n ≥ n1 ,

|an | ≤ ε et |bn | ≤ ε.

C’est donc cn qui doit être proche de uv. On va s’inspirer de la preuve du fait que le produit
de deux suites convergentes est convergent. Pour cela, on écrit
uv + · · · + uv
cn − uv = bn −
n
(un0 vn−n0 − uv) + (un0 +1 vn−n0 −1 − l) + · · · + (un−n0 vn0 − l) 2(n0 − 1)uv
= −
n n

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(on doit encore retirer les uv/n qui ne sont pas en correspondance avec un uk vn−k pour k ∈
n0 , . . . , n − n0 ). Mais, pour k allant de n0 à n − n0 , on a

|uk vn−k − uv| ≤ |uk ||vn−k − v| + |v||uk − u| ≤ 2M ε.

D’autre part, il existe n2 ≥ n0 tel que, pour n ≥ n2 , on a

2(n0 − 1)uv
≤ ε.
n
Ainsi, pour n ≥ n2 , on a
|cn − uv| ≤ 2M ε + ε.
En résumé, pour tout ε > 0, pour n ≥ max(n1 , n2 ), on a

|wn − uv| ≤ |an | + |bn | + |cn − uv| ≤ 2M ε + 3ε.

Ceci prouve que (wn ) converge vers uv.

Suites extraites - valeurs d’adhérence

Exercice 13 - Suites extraites - pour bien comprendre... - L1/Math Sup - ?

1. Extraire une suite consiste à sélectionner certains termes. Pour chercher les suites extraites
de (u2n ), il s’agit de trouver toutes les suites pour lesquelles chaque terme est de la forme
2n, c’est-à-dire est pair. (u3n ) ne convient pas (par exemple, pour n = 1, u3 n’est pas un
élément de (u2n )). En revanche, (u6n ) convient, car chaque entier de la forme 6n s’écrit
encore 2p, avec p = 3n. Ainsi, (u6n ) est extraite de (u2n ). Il en est de même de (u3.2n+1 )
et de (u2n+1 ), car par exemple 2n+1 = 2p avec p = 2n . Attention aux faux-amis (u2n ) et
(u3.2n ), qui ne conviennent pas à cause du terme correspondant à n = 0. Pour les autres
suites :
– Les suites extraites de (u3n ) sont (u6n ), (u3.2n ), (u3.2n+1 ) ;
– Seule la suite (u3.2n+1 ) est extraite de (u6n ) (remarquons que 3.2n+1 = 6p avec p = 2n ) ;
– Seule la suite (u3.2n+1 ) est extraite de (u3.2n ) ;
– Seule la suite (u2n+1 ) est extraite de (u2n ) (remarquons que 3.2n n’est pas une puissance
de 2) ;
– Seule la suite (u3.2n+1 ) est extraite de (u2n+1 ) ;
– La suite (u3.2n+1 ) n’admet pas de suite extraite dans la liste donnée.
2. Posons vn = uϕ(n) , et soit ψ : N → N strictement croissante donnant la suite extraite
considérée (vψ(n) )n . On a alors vψ(n) = uϕ(ψ(n)) . Or, ϕ◦ψ est strictement croissante comme
composée d’applications strictement croissante. La suite (vψ(n) ) est donc bien extraite de
(un ). Remarquons (c’est important !) le sens de la composition. On a bien ϕ(ψ(n)) et non
ψ(ϕ(n)).

Exercice 14 - Convergence des suites extraites - L1/Math Sup - ??

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1. Fixons ε > 0 et l la limite commune des suites (u2n ) et (u2n+1 ). Alors, puisque (u2n )
converge vers l,
∃n1 ∈ N, n ≥ n1 =⇒ |u2n − l| < ε.
De même, puisque (u2n+1 ) converge vers l,

∃n2 ∈ N, n ≥ n2 =⇒ |u2n+1 − l| < ε.

Posons N = max(2n1 , 2n2 + 1). Alors, pour p ≥ N , si p est pair et s’écrit 2n, on a n ≥ n1
et si p est impair et s’écrit 2n + 1, on a n ≥ n2 . Dans tous les cas, on trouve

|up − l| < ε.

C’est bien que la suite (un ) converge vers l.


2. Posons un = (−1)n . Alors u2n = 1 et u2n+1 = −1, et donc (u2n ) converge vers 1, (u2n+1 )
converge vers −1 et (un ) ne converge pas.
3. Notons l1 la limite de (u2n ), l2 la limite de (u2n+1 ) et l3 la limite de (u3n ). Afin d’utiliser
le résultat de la première question, il s’agit de prouver que l1 = l2 . Considérons la suite
(u6n ). C’est une suite extraite de (u2n ) donc elle converge vers l1 . C’est aussi une suite
extraite de (u3n ), donc elle converge vers l3 . Par unicité de la limite, on obtient l1 = l3 .
Considérons ensuite la suite (u6n+3 ), suite extraite aussi bien de (u2n+1 ) que de (u3n ). En
raisonnant comme précédemment, on trouve l2 = l3 . Finalement, on obtient l1 = l2 et la
suite (un ) est convergente.

Exercice 15 - Suites extraites vérifiant certaines propriétes - L1/Math Sup - ??

1. Puisqu’une suite convergente est majorée, il suffit de prouver que, dans les conditions de
la question 2., la suite (un ) est convergente. On traite donc directement 2.
2. On va prouver que (un ) est convergente en prouvant qu’elle est majorée. Soit (uφ(n) ) une
suite extraite de (un ) qui est majorée, disons par M ∈ R. On sait que, pour une suite
extraite, on a toujours φ(n) ≥ n. On a donc un ≤ uφ(n) ≤ M . Ainsi, la suite (un ) est
croissante et majorée donc elle converge.
3. On va construire par récurrence sur n des entiers φ(n) tels que

φ(n + 1) > φ(n) et uφ(n) ≥ n.

Pour n = 0, il suffit de choisir φ(0) tel que uφ(0) ≥ 0. Supposons φ(n) construit, et posons
A = max(n, u0 , . . . , uφ(n) ) + 1. Puisque (uk ) est non-majorée, on peut trouver un entier
p tel que up ≥ A. Mais alors, par choix de A, il est clair que p ne peut être égal à
0, 1, . . . , φ(n). On a donc p > φ(n) et up ≥ n + 1. Le choix φ(n + 1) = p répond alors
aux exigences formulées. Mais alors la suite (uφ(n) ) est bien une suite extraite de (un ), car
l’application φ : N → N est strictement croissante. De plus, par construction, elle tend
vers +∞.

Exercice 16 - Valeur d’adhérence - L1/L2/Math Sup/Math Spé - ???

1. Puisque toute suite extraite d’une suite convergente converge vers la même limite, la seule
valeur d’adhérence d’une suite convergente de limite l est l.

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2. La suite (−1)n ne prend que les valeurs 1 et -1. Il est clair que toute suite extraite ne
prenant que l’une de ces deux valeurs ne pourra converger que vers 1 ou vers -1. L’ensemble
des valeurs d’adhérence est donc inclus dans {−1, 1}. D’autre part, en notant un = (−1)n ,
on a u2n = 1 et u2n+1 = −1. Ainsi, 1 et −1 sont effectivement des valeurs d’adhérence de
(un ). Pour la suite (vn ) définie par vn = cos(nπ/3), le même raisonnement prouve que les
valeurs d’adhérence sont cos(0), cos(π/3), cos(2π/3), c’est-à-dire 1,1/2,-1/2.
3. Posons u2n = 1 et u2n+1 = n. Alors 1 est valeur d’adhérence, et la suite (un ) est divergente.
De plus, 1 est l’unique valeur d’adhérence de (un ). En effet, considérons (uφ(n) ) une suite
extraite de (un ). Si φ(n) est un entier impair pour une infinité de termes, alors (uφ(n) )
est divergente. Sinon, φ(n) est pair sauf pour un nombre fini d’entiers n et (uφ(n) ) est
stationnaire donc convergente vers 1.
4. Puisque (un ) est bornée, le théorème de Bolzano-Weierstrass implique qu’elle admet au
moins une valeur d’adhérence a. Puisque (un ) diverge, on sait qu’il existe ε > 0 tel que,
pour tout A ∈ R, il existe n ≥ A tel que |un − a| ≥ ε. Faisant varier A, on fabrique
facilement une suite extraite (uφ(n) ) de (un ) telle que |uφ(n) − a| ≥ ε pour tout entier
n. Maintenant, la suite (uφ (n)) est encore une suite bornée. Elle admet donc une suite
extraite (uφ◦ψ(n) ) qui converge vers b, nécessairement différent de a. Mais (uφ◦ψ(n) ) est
encore une suite extraite de (un ), et b est une deuxième valeur d’adhérence de a.

Exercice 17 - Suites de Cauchy - L1/Math Sup - ???

1. Soit (un ) une suite convergente de limite l. Soit ε > 0. Il existe n0 ∈ N tel que, pour
n ≥ n0 , on a
|un − l| < ε.
Mais alors, pour tous p, q ≥ n0 , on obtient

|up − uq | = |(up − l) + (l − uq )| ≤ |up − l| + |uq − l| < 2ε.

Ceci prouve que (un ) est bien une suite de Cauchy.


2. (a) On applique la définition d’une suite de Cauchy avec ε = 1. Alors on sait qu’il existe
N ≥ 1 tel que, pour tout p, q ≥ N , on a |up − uq | ≤ 1. En particulier, fixant q = N ,
on a pour p ≥ N
|up | ≤ |uN | + 1.
Il est alors clair que |un | est majoré par

max(|u0 |, . . . , |uN −1 |, |uN | + 1).

(b) Soit a la limite de la suite extraite (uφ(n) ). Fixons ε > 0. Puisque (un ) est une suite
de Cauchy, il existe N ≥ 1 tel que, pour p, q ≥ N , on a |up − uq | ≤ ε. De plus,
puisque (uφ(n) ) converge vers a, on sait qu’il existe un entier n tel que φ(n) ≥ N et
|uφ(n) − a| ≤ ε. Maintenant, si p ≥ φ(n), alors

|up − a| = |up − uφ(n) + uφ(n) − a| ≤ |up − uφ(n) | + |uφ(n) − a| ≤ 2ε.

Ceci prouve que la suite (un ) converge bien vers a.


(c) Il suffit désormais d’appliquer le théorème de Bolzano-Weierstrass...

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Limite inférieure-limite supérieure

Exercice 18 - Limite inférieure, limite supérieure - L2/Math spé - ?


On remarque que
4p + 1 4p + 3
u4p = , u4p+1 = 0, u4p+2 = − et u4p+3 = 0.
4p 4p + 2
Ainsi, limp→+∞ u4p = 1, limp→+∞ u4p+1 = limp→+∞ u4p+3 = 0 et limp→+∞ u4p+2 = −1. On en
déduit que lim supn→+∞ un = 1 (c’est la plus grande limite d’une suite extraite de (un )) tandis
que lim inf n→+∞ un = −1.
On peut faire la même chose avec vn pour trouver
4p 4p + 2
v4p = v4p+2 = 0, v4p+1 = et v4p+3 = − .
4p + 1 4p + 3
On obtient de même lim supn→+∞ vn = 1 et lim inf n→+∞ vn = −1.
Enfin, combinant les deux calculs précédents, on trouve
4p + 1 4p 4p + 3 4p + 2
u4p +v4p = , u4p+1 +v4p+1 = , u4p+2 +v4p+2 = − et u4p+3 +v4p+3 = − .
4p 4p + 1 4p + 2 4p + 3

Ainsi, lim supn→+∞ (un +vn ) = 1 et lim inf n→+∞ (un +vn ) = −1. En particulier, on a lim supn (un +
vn ) 6= lim supn un + lim supn vn .

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