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L’hypothése de Riemann porte sur les zéros de cette fonction en dehors du domaine de convergence qu’on vient de voir, ce qui peut sembler n'avoir aucun sens. Liexplication tient dans la notion de prolongement analytique : on peut démontrer qu'il existe une fonction holomorphe unique définie pour tout complexe (différent de 1, oi elle présente un péle simple) et coincidant avec zéta pour les valeurs oi cette derniére est définie ; on note encore ¢(s) cette nouvelle fonction. L'une des techniques* pour construire ce prolongement est la suivante. = Ilest d'abord facile de vérifier que, pour s de partie réelle > 1, ona co (yet (1-2) (s) = als > ee m= or la série de droite (appelée fonction éta de Dirichlet) converge pour tout s de partie réelle strietement positive®. On prolonge ainsi C A tous les s + 1 de partie réelle > o (méme ceux de la forme 1 + 2ikn/In(2) avee k entier non nul, car on montre qu’en ces points, la fonetion posséde une limite finie), = On montre ensuite, pour tout s de partie réelle strictement comprise entre 0 et 1, lidentité fonctionnelle ms (a) = 2¢at sin($) T(1—s) ¢(1—s) ou I’ est la fonction Gamma d'Euler. II devient alors possible d'utiliser cette formule pour définir Zéta pour tout s de partie réelle négative (avec ((0) = —1/2 par passage a la limite) On en déduit que les entiers pairs strictement négatifs sont des zéros de zéta (appelés zéros triviaux) et que les zéros non triviaux sont symétriques par rapport a l'axe Re(s) = 1/2 et sont tous de partie réelle comprise, au sens large, entre 0 et 1 ; cette région du plan complexe s'appelle la bande critique. De plus, il n'y a aucun zéro sur laxe Re(s) = 1 (ce résultat est équivalent au théoreme des nombres premiers”, voir section historique ci-dessous). Du coup, I'hypothése de Riemann peut se reformuler si o < Re(s) < 1et sis est un zéro de ¢ (ou, ce qui revient au méme, de 1), alors sa partie réelle ains vaut 1/2. Historique de la conjecture « [..]es ist sehr wahrscheinlich, dass alle Wurzeln reell sind. Hiervon ware allerdings ein strenger Beweis zu wiinschen; ich habe indess die Aufsuchung desselben nach einigen fliichtigen vergeblichen Versuchen vorliiufig bei Seite gelassen, da er fiir den niéichsten Zweck meiner Untersuchung entbehrlich schien. » « [..] il est fort probable que toutes les racines soient réclles. Bien sir, une démonstration rigoureuse en serait souhaitable ; pour le moment, aprés quelques vagues tentatives restées vaines, j'ai provisoirement mis de cété la recherche d'une preuve, car elle semble inutile pour l'objectif suivant de mes investigations. » — énoncé par Riemann de I'hypothése, dans V'article de 1859 ; Riemann y parle d'une fonction obtenue a partir de zéta, dont toutes les racines devraient étre réelles plutot que sur la ligne critique.

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