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CHAPITRE 12 Le processus de sexuation Ala nai ! naissance, l'enfant est déclaré gargon ou fille selon son sexe biologi ‘ : | firme eat atten pourra sembler évident que lenfant s’af- sant de caté des sae son existence. Et pourtant, en lais- rndent difficile la diff es physiologiques et génétiques qui sentpasassuré d’étr renciation sexuelle, un pett enfant nese parle de hui de tell ee ou fille. Meme dans les cas ou!’on ou comme fille le maniére qu'il se teconnaisse comme gargon dete fille o ees son sexe biologique, Je fait d’assumer Guestionn uu d’étre gargon ne se passe pas sans accrocs et sans lequel ' se Crest le résultat du processus de sexuation dans ding} « enfant entre dés sa toute petite enfance: Freud Vindique : « Nous avons reconnu qu'une importance particuliere nu qr yyenfance (usd’s CoM ans parce quielles Rvient 0 it aux premieres années fi ns. Premiérement» de la sexualité, qut enviro a n) pour plusieurs raisoh™ ‘mprennent le premier epano’ jgsement laisse des incitations wiécisives POT Ja vie sexuelle de la matu- nté!, » entation: applications », Nouvelles conférences de psycha- ent jane 1984 P 197. 10 eon, Les MODALITES DE LA SEXUATION DANS L'ENFANge Lacan distingue dans son oe one - Lrangoisse, leg cin modalités selon lesquelles se développe la vie sexuell, def! 4 partir de son rapport aux objets fondateurs de son a fant oe ’i] propose d’appeler objets a, soit ce qui vienty, tence, qu ul prop jon'du'sujet a PAutre: C Insére, is chuter dans la relation du sujet a I’Autre. Ce Processus q, Paras n'est pas a considérer selon des stades de devel panel sur un mode chronologique, comme Pavait Proposs Karl Abraham, mais plutét selon les caractéristiques Patticy. ligres de chaque objet dans la relation du sujet al Autre, Au niveau du rapport a l'objet oral, il y a « besoin dang P Autre” ». Le bébé, en prélevant un objet dans |’ Autre, devient sujet, caril décompléte |’Autre, entrant ainsi en relation avec cet Autre. « Au deuxiéme étage, celui de |’objet anal, vous avez la de- mande dans|’Autre. C’est lademande éducative parexcellence, entant qu’elle se rapporte a l’objet anal. Aucun moyen d’attraper quelle est la véritable fonction de cet objet anal, si vous ne le Sentez pas comme étant le reste dans la demande de I’Autre’.» Vient ensuite Pétage quiest le pivot de l’instauration du corps comme sexué, le troisiéme étage, celui du phallus dont la fonc- eed eet Par la reconnaissance du manque d'un ene feste comme tel et qui fonde la sexualité comme eres Gece Ue Vangoisse de Hans a occasion de ses Premiéres rections, il précise ue «la jou cca seats her lui est dt a cease ae ees me Saisir au Niveau eymbaa. ae enfantn ep as la ay. ment. Et essentiel] ent, ¢ "que ce qui se manifeste réelle- sci estle Phallus lorsenyapntn ost Pas assume par le symbo- lem erectiles i os 'S Ses manifestations ‘orsqu’i ‘ Nes, Produisant un aa Se signale dan, i E et jouj. 2 '€Matique, L? fon a de Jouissance sang signification, 2 aca ne hallique question 31M Simba, Lie Xp a 4.Lacan ‘angoisse, 14 eee a otalement le gargon : « Qu'est-ce que c'est que ¢a5? », til. Cet événement sexuel vient ébranler un aa 5 ouvrant un gouffre dans le monde ima, 2 i isOl Sabet ginaire oy P i qvait provisoirement trouvé abri. C’est entrée brusque du exuel dans le corps, et le sujet ne sait comment y faire face, rome est alors une maniére de mettre du signifiant dans reel, Cor enfant, débordé par la jouissance qu'il éprouve, ne ouve PAS dans | appareil signifiant ce qui lui permettrait de comprendre ce qui lu arrive. La réalité sexuelle submerge renfant, il est effrayé, il n’a que des « débris de langage » a sa dsposition, avec lesquels il va falloir qu’il « se débrouille », ur « faite la coalescence, pour ainsi dire, de cette réalité sexuelle et du langage® ». C’est insuffisant. De plus, il n’y a pas dans Autre tous les éléments signifiants propres a rendre compte dela réalité sexuelle. C’est « la jouissance dans |’Autre’ » qui suscite 'angoisse de castration permettant d’entrer dans le rocessus du consentementa la castration. Etre sexué, c’est par définition perdre une part du vivant. D’autre part, il n'y a pas decomplémentarité entre homme et femme, il n'ya pas non plus dematurité génitale. Et puis, il n’y a pas de signifiant pour inscnire lafeminité dans V'inconscient, si bien que la femme n’apparait que comme mére dans l’inconscient, et donc sur un mode hallique : enfant est le phallus dela re a cehi du fantasme, Nous avons affaire a la puissance la forme majeure de toute du désir humain. Dans ce qui est ‘@ et est condamné Possession, la possession on Pun mirage de puissance’ ». 4méconnaitre qu’il ne ’ gr diinventerle dispositifdu divan ‘est pourquoi Freud 4 eu : soustraire au regard de Panalysant Permettant a ’analyste ae ercer une influence par la pression qui, sans le savoir, esPer? el ah nde P récaite lative, le suj ate it., p. 338. jsse, op. cit.» P-3 6. Ibid, DBS og, Daneel P. ’ ié Peng n regard. Ce n’est pas appropnié a l'enfant ae a le Sard de l’analyste se fait discret afin de lei Réan, moins f e anal © laisser tou la place a la parole, de méme que l'analyste ne sen te conter par les regards parfois insistants de l'enfant dont ¢ Pas toujours de relancer le processus de parole, Y compris 3 tte le jeu ou le dessin. bate ty i ‘Au cinquiéme étage, enfin, « c’est la que doit Emerger, sou, une forme pure, le désir dans l’Autre’ ». C’est Vétage dela Wi, Lanalyste se tient coi, ne prend la parole que pour favoriser j parole de l’enfant, pour qui la voix de | analyste Peut étre yp soutien dans le processus de parole nécessaire a aborder ce qui se met en travers du sujet. SEXUATION ET SYMPTOMES Dans la petite enfance, phobie et fétichisme sont les deux grands axes symptomatiques par lesquels chacun cherche a parer al'angoisse devant Pexpérience du manque. A Lorsque le corps est gagné par le sexe, le symptéme survient Pour tenter d’endiguer le trop plein d’émotions et d’affects : il est « le signe et le substitut d’une satisfaction pulsionnelle qui n’a pas eu lieu», Le sujet est un étre de langage qui se constitue entre besoin, demande et désir, iln’y a pas qharmonie entte ces trois dimensions qui fondentl’existence humaine, mais he Contraire des écarts, des malentendus, des contradictions, . ea Ts ie symptime vient comme solution de compromis foumesitt “cs tensions et faire valoir de fagon occulte et "pport aPAute ace Mi n'a pas pu etre satisfate dans le ! utre : « Crest biena une étay 5 se cris- sent Pour l'enfant ce quill f ~ Clape précoce que ; Savoir leg symptémesit ql faut bien appeler par son nom, S symptéme } " 'sance refoulee aa Tamaniére détoumée de récupérer la 9. Ibid, IC i ue ©nscient, faute avoir droit de cité 10. Freud 8, inhiiag ‘teeny scant mR Jouis Ome, angoisse, Par: “rence & Gendve sure omni UE, 1978,» 7 7 122 Don ak 12. LLB PROCESSUS DE SEXUATION Fics de la parole adressée a VAutre. Et cela d’autant plus enfant n’apasles moyens d’avoir Connaissance de la diffé- “esexuelle, et des relations sexuelles entre ses Parents. II n’ar- pas a savoir dot viennent les enfants, Il est réduit a « une nance [..-] que P’état de Sa propre sexualité lui impose” », ssi est-il « inhibé dans la suite de ses Progrés" » et édifie-t-il es theories sexuelles « qui prennent une part déterminante sur forme que prendront les symptémes" », S THEORIES SEXUELLES INFANTILES Ces théories sexuelles trouvent leur origine dans les compo- santes de la pulsion sexuelle qui sont déja a l’ceuvre dans lorganisation de l’enfant. La premiére de ces théories consiste aattribuer a tous les humains un pénis. La deuxiéme veut donner une explication a un phénoméne qui ne peut pas échapper au tegard, grce auquel il n’est pas possible d’ignorer qu’un enfant se développe dans le ventre de sa mére. Il essaie d’imaginer comment |’enfant va en sortir, et il ne peut pas avoir l’idée d’une autre voie que I’ orifice intestinal : l'enfant doit étre évacué comme un excrément. C’est ce que Freud a appelé la théorie cloacale dela naissance. Une troisiéme théorie infantile qui se fait jour chez l'enfant est la conception sadique du coit, au hasard des observations, Ainsi l'enfant est-il orienté par des fantasmes éné > ‘ouissance en impasse, sans les clés pour la Senerateurs d'une Noun ir dans le réel pour résoudre les Téduire, ala recherche d’un oats le rendre trés nerveux et agité. questions qu’il se pose, ce Tt rile croient, un signe d’hyperac- Ce n'est pas, comme Bee ions d’inquiétude devant le fait tivité, mais bien des ae questions cruciales. de ne pouvoir résoudre felon Ta aie eoxuolle. Pans. PUF 1977. pp. 18-19.

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