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Chapitre 3 : La phonétique combinatoire (lois phonétiques) Dans le chapitre précédent, nous avons vu comment définir et classer les sons d’une langue, en particulier le frangais. Or, un son n’apparatt presque jamais isolément. Un son sinsére dans un énoncé. Il appartient a la phonétique combinatoire de relever, de décrire et d'expliquer les phénomeénes qui découlent du caractére continu du discours. 3.1 Les Syllabes Une syllabe est, grosso modo, une suite d’une ou plusieurs consonnes gravitant autour d'une voyelle, De fait, une voyelle peut a elle seule tenir lieu de syllabe ex. : 8 [a]. Le plus souvent, la voyelle est précédée d’une ou de plusieurs consonnes ; on dit alors que la syllabe est ouverte (so) ; autrement dit une syllabe est ouverte si elle se termine par une voyelle prononcée (ex. : lit [liJ). La voyelle peut aussi étre suivie d'une ou de plusieurs consonnes et la syllabe est alors fermée (sf) ; autrement dit, une syllabe est fermée si elle se termine par une consonne prononcée (ek. tarte [taut]). Dans ce dernier exemple, la syllabe est fermée bien que le mot se termine par une voyelle, mais elle est non prononcée, Dans « Paris » [palri], les deux syllabes sont ouvertes bien que la graphie de Paris comporte une consonne finale, mais elle est non prononcée, La délimitation de la syllabe n’est pas toujours aisée, particuliérement lorsque deux consonnes se rencontrent. Afin de délimiter la syllabe, M. LEON et P, LEON (1997 :32) proposent les divisons syllabiques suivantes: ‘a) Toute consonne seule, entre deux voyelles, se lie & la syllabe suivante (ex. : dé-ci- dé). b) Les consonnes doubles représentent généralement une seule consonne prononcée (ex. : arrivé [a}ailve). ©) Les consonnes dites liquides « R » et « L » ne se séparent pas de la consonne qui les précéde (ex. : patrie [paltWi], oubli (ul bli). @) Om Gerers de ces deux groupes, deux consonnes différentes se séparent (ex. : admis acim), tactque [tak|Dk) perdu [peat|dy], aictuene [ail film], taileur [taljoex], tuyau Belo Ls shape tare stiminte. | est alors possible de comprendre Faccent 3.2 Distribution et timbre des voyelles Les voveties manahes et les voveties fermées /\/ /y/ /u/ n'ont qu'un seul timbre (fermé) Gans touties les powtions. En revanche, les voyelles & double timbre /e/ et /t/, /ce/ et /0/, © sve lahat de la distribution complémentaire. Om appeie citutor «Forde Capparition dun phone dans une suite donnée. Dans % Sh Ae ke fa a bos Gistritution différentes : initiale, en syllabe fermée ; mediate, en syflabe fermee . et finwie, en sylabe ouverte. On peut encore préciser si la sylabe est accentuate ou non » (M LEON et P. LEON, 1997 :33). Ainsi, nous pouvons Otcer miner hes lox girtraies de ka prononciation des voyelles dites & double timbre, en se Peterare 2 fons 2 We mature de Wa syabe et b la place de la voyelle dans son contexte. (2 bo de aamroucer compémentawe pour \s prononciation des voyelles 8 double timbre, om trargas, Céronce de & manstre savante +(e, (OF et (a on syltatee accentude ouverte sont fermés, © 1G, fond e/a) en syftate accentude termée sont ouverts Jel tid Jol et jae) | jofet jaf Sylabe ouverte st ces (se) |S. ceux(o] |S. seau [so] Sytabe femée 2 sel(us) | 4. seul(son) | 6. sol (sal) ‘Table.04 : Distribution complémentaire des voyelles, (D’apres M. LEON et P. LEON, 1997 :33) Pour le frangass standard, les cas 2, 3 et 5 appliquent sans exception la loi de distribution compiémentaire. En revanche, existe des exceptions concernant les autres cas : 1, 4 et 6 (M. LEON et P. LEON, op ct. p34) ait, alent comme dans mal, frals, lait, chantalent, + Le cas 1: les finales al, ais, tre (ctw), saut pour la graphic se prononcent souvent avec la voyelle ouverte de C «cai » en conjugalson qui sera transcrite (e] comme dans pariera [parlre} «Le @s 4: n'y @ guére que les finales en -euse comme dans danseuse, chanteuse, qui se prononcent avec le eu fermé de peu [pA]. = Leas 6: il ressemble au précédent, en ce sens que les terminalsons en -O8e et en -ause avec (2) final, comme dans rase, pose, pause, se prononcent avec la voyelle fermée de peau [po] = La graphie «et» en position finale se transc [guégale] rit [e] comme dans gringalet 3.3 La continuité A Yoral, on a tendance & attacher les mots les uns aux autres de telle sorte de le cécoupage graphique entre les mots disparat. Cest ce aun appelle la continuité. Le continuité comporte deux types denchainement: enchainement vocalique et Wenchainement consonantque. Il consiste & passer de la voyelle finale d'un mot a | interruption de voix (le premier mot se termine par une voyelle et le jot suivant commence par une voyelle) ex. : dans « Le vent 2 saccagé le port. » te fblstae fo sox [[], on enchaine directement entre le mot « vent» et le mot «a », entre la voyelle [6] et la voyelle [a] ; on fait donc un enchainement vocalique (EV) (3.3.2 L’enchainement consonantique 11 consiste & passer de la consonne finale d'un mot & la voyelleinitiale du mot suivant (le consonne et le mot suivant commence par une voyelle) ‘on enchaine directement entre le mot « il » et le la voyelle initiale du mot suivant sans premier mot se termine par. ex. : dans « Il accepte. » My mot « accepte », entre la consonne [1] et la voyelle [a] ; on fait donc un enchainement consonantique (EC), 1 ne faut pas confondre lenchainement consonantique et la liaison. Dans Venchainement consonantique, Ia consonne finale n’est pas muette, lz lizison on rend sonore une consonne finale qui, \fenchainement consonantique est obligatoire alors que la liaison ne Vest elle est prononcée, tandis que dans en principe, est muette. De plus, pas toujours. < 3.4 La liaison | ~~ La liaison est un souvenir d'un ancien état de langue ol toutes les consonnes finales se Prononcaient (Langlard, 1928), Elle est définie comme : « I'attachement de la consonne finale d'un mot a un mot commengant par un son vocalique, la consonne étant sinon, muette ou amule » (Schane, 1967 : 37). Dans « petituami », le «t» final de petit est Prononcé [ptitami] {Les seules consonnes de liaison vraiment fréquentes sont : [2] (t] [n}. La liaison avec /R/ ne concerne que quelques adjectifs : dernier, premier, léger (M. LEON et P. LEON, op.cit. 34), ~ S, % Z se prononcent [z] dans la liaison : tro/s amis [tswazami], deux amis [dezami), chez eux {feze) ; ~T, D se prononcent [t] dans la liaison : petit iaiot [ptitidjo], grand auteur [guitotcen] ; ~ N se prononce toujours [n] : un ami {énami).. La consonne de liaison s‘enchaine & la voyelle suivante, selon le principe général de la syllabation du francais : il est ici [i le | ti | si]. En générale, les contextes de liaison sont traditionnellement classés, depuis Delattre (1966), en trois catégories, définies 8 partir de critéres morphosyntaxiques ou lexicaux : les contextes ol Ia liaison est obligatoire (catégorique), ceux ot elle est facultative (variable) et ceux ol elle est interdite (erratique).. 3.4.1 Liaison obligatoire C3 Les “contextes de systématiquement réalisée quelles que soient /a situation de communication et les caractéristiques du locuteur (Age, sexe, statut social, ...). Cest- on obligatoire sont ceux pour lesquels la liaison est e elle se fait toujours indépendamment du registre. La liaison est généralement considérée comme obligatoire : 1. Entre le déterminent ou I'adjectif d’une part, et le nom ou ladjectif d’autre part : Les années, aux,armes, les,autres mots, deux.ans, cesvarbres, tout.dge, certains. éléves, grandJenfants, grands : liaison obligatoire, : liaison facultative «Le Francais typique, cestune plaisanterie, et pour moi les plaisanteries sontune part importante de la vie, Les comédienset les humoristes valent la peine quion lesécoute au moinsautant que lesexpertset les politiciens, car cest presque toujours le bouffon qui lche la vérité que personne n’aime admettre. »

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