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Les produits financiers alternatifs au Maroc : Pratique et

perspectives
Bouchra Radi, Imane Bari
Dans La Revue des Sciences de Gestion 2012/3 (n° 255-256), pages 153 à 159
Éditions Direction et Gestion
ISSN 1160-7742
ISBN 9782916490342
DOI 10.3917/rsg.255.0153
© Direction et Gestion | Téléchargé le 17/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.179.192.142)

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 255-256 – Finance 153

Les produits financiers alternatifs

Concepts et pratiques alternatives


au Maroc :
Pratique et perspectives
par Bouchra Radi et Imane Bari

L
e nombre d’institutions financières islamiques dans le
monde est passé d’une seule en 1975 à plus de 300
dans plus de 75 pays. Elles se sont concentrées dans
le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est (le Bahreïn et la Malaisie
sont les principaux centres), mais apparaissent aussi en Europe
et aux États-Unis. Le total de leurs avoirs dans le monde est
estimé à 1 000 milliards de dollars US et il augmente d’environ
15 % à 20 % par an.
Cet essor peut être expliqué par trois raisons : la forte demande
du grand nombre de musulmans, qui recherchent des services
financiers conformes à la Charia ; l’augmentation de la manne
Bouchra RADI pétrolière, qui fait exploser la demande d’investissements accep-
Enseignante de comptabilité, de contrôle de gestion
tables dans la région du Golfe et la compétitivité des produits
et d’audit à l’École Nationale du Commerce et de
de la finance islamique, qui attire les investisseurs, musulmans
Gestion (ENCG), Université Ibn Zohr, Agadir. Maroc.
ou non. (M. Qorchi, 2005)
Professeur habilitée à diriger les recherches en « Économie
Toutefois, Les banques islamiques ne sont pas encore autorisées
et Gestion », spécialité : Gestion. Chercheur en gestion,
à opérer directement sur le territoire marocain, malgré leurs
finances, développement durable et responsabilité sociale
maintes tentatives.
des entreprises. Membre du laboratoire Entreprenariat
La banque centrale (Bank Al Maghrib - BAM) a néanmoins cédé
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Finance et Audit, École Nationale de Commerce et de
aux pressions internes, en élaborant, en octobre 2006, le cadre
Gestion, Université Ibn Zohr, Agadir Maroc.
réglementaire pour trois produits conformes à la Charia islamique :
Ijara, Mourabaha et Moucharaka.
L’objet de notre article est d’étudier l’expérience marocaine en
la matière, notamment en analysant les contraintes de commer-
cialisation des trois produits à travers la synthèse des études
réalisées et le recueil des avis des gestionnaires bancaires et
des conseillers et spécialistes en finance islamique.
À ce titre, nous allons commencer par examiner le secteur bancaire
marocain, les principes et avantages du banking islamique et la
situation marocaine avant d’analyser les risques et les difficultés
de mise en place ainsi que l’adaptation progressive du contexte.

Imane BARI 1. Physionomie du secteur bancaire


Enseignante de comptabilité, mathématiques financières
et stratégie des entreprises à l’École Supérieure de marocain
Technologie d’Agadir (ESTA), Département Techniques
Aucune économie ne peut véritablement se développer sans être
de Management, Université Ibn Zohr, Maroc. Doctorante
soutenue par un secteur financier jouant pleinement et effica-
en Sciences et Techniques de Gestion, Labo. :
cement son rôle, particulièrement en tant qu’accompagnateur
Entrepreneuriat Finance et Audit, École Nationale de
de l’entreprise et du secteur privé.
Commerce et de Gestion, Université Ibn Zohr, Agadir
Au Maroc, le législateur a voulu doter le système bancaire et
Maroc.
financier d’un cadre juridique moderne, ouvert, évolutif et adapté

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Concepts et pratiques alternatives

aux différentes mutations. L’objectif est de renforcer son rôle escomptés peuvent être divisés en deux catégories : les effets
dans la collecte des dépôts et le financement de l’économie, et liés à la modification des taux d’intérêt et ceux liés à l’allocation
d’appuyer les efforts d’investissements dans le secteur privé. des ressources. Grâce à l’effet marge, il est possible d’assister
Cependant, ces aspirations restent encore insatisfaites en raison à une diminution des taux d’intérêt réels avec des conséquences
des facteurs intrinsèques à ce système. favorables sur l’investissement ; en même temps, l’amélioration
des circuits de financement de l’économie devrait permettre une
meilleure exploitation des avantages comparatifs en favorisant
1.1. Historique du système bancaire l’affectation des ressources dans les emplois les plus intéres-
marocain sants, les plus rentables et, par conséquent, améliorer l’efficacité
économique nationale (Centre Marocain de Conjoncture, 2002).
La libéralisation du système bancaire a été entamée en 1991 à
travers diverses mesures, dont :
– la levée de l’encadrement du crédit et le remplacement du 1.2. C
 aractéristiques de l’environnement
contrôle quantitatif direct par des mesures qualitatives indirectes bancaire marocain
(réserve monétaire, ratio de solvabilité, de liquidité et de division
de risque…) ; Actuellement, le système bancaire marocain est diversifié en
– la libéralisation des taux d’intérêt créditeurs et la libéralisation termes d’actionnariat, incluant des participations étrangères très
progressive des taux d’intérêt débiteurs, avec institution d’un significatives. Il est aussi caractérisé par un niveau de concentra-
taux de référence variable mensuellement pour les crédits à long tion assez relatif (les quatre premières banques contrôlent plus
terme et annuellement pour les crédits à moyen et long termes ; de 50 % du marché). Les entrées et les sorties dans le secteur
– la suppression des emplois obligataires, exception faite pour sont peu nombreuses et la distribution des parts de marché est
certains qui sont destinés à disparaître progressivement, et la relativement stable. En effet, celles-ci sont dominées par peu
permission donnée aux établissements bancaires d’émettre de banques et la compétition en matière de prix est très faible.
des certificats de dépôts – titres dont la maturité varie de 10 L’existence d’un certain contrôle sur le taux et la déficience du
jours à 7 ans –, qui devrait renforcer leurs ressources longues. marché financier crée un environnement dans lequel les banques
La déréglementation bancaire avait pour but l’accroissement de n’ont pas de concurrence avec d’autres sources de financement.
l’efficience, en assurant une meilleure allocation des ressources, La supervision des banques est assez forte, que ce soit au
en réduisant le coût de l’intermédiation et en renforçant le rôle niveau du système global (par la banque centrale) ou au niveau
du système bancaire dans la collecte des dépôts ; ceci afin de de chaque banque. De ce fait, l’organisation interne des établis-
soutenir la croissance économique, notamment par le dévelop- sements de crédit souffre d’un excès de centralisation. En effet,
pement des crédits d’investissements. les décisions importantes, notamment celles relatives au crédit,
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La loi bancaire de 1993, qui est survenue dans ce contexte, visait sont traités par les services centraux, ce qui réduit les agences
la promotion du développement économique par le biais de la régionales à de simples collecteurs de dépôts, alourdit les
mobilisation de l’épargne et de la bancarisation de l’économie. circuits d’octroi de crédit et désharmonise la redistribution des
Après l’achèvement de la suppression des emplois des banques ressources issues du système. Ceci peut s’expliquer notamment
en juin 1998, l’effort des autorités monétaires s’est orienté par le fait que les meilleures compétences en matière d’analyse
vers le renforcement de la concurrence entre les banques, ce de risques relèvent des sièges, alors que dans les agences il
qui s’est traduit par un renforcement de la solidité du système y a un manque de compétences. Ce qui réduit les analyses de
bancaire et une décrue significative des taux d’intérêt débiteurs risque, lors de la demande d’un crédit, à des procédures de
(F. Oualalou, 2002). pure forme dont les erreurs éventuelles seront couvertes par
La loi n° 34-03, a été adoptée afin de remédier aux lacunes une prise de garantie (Conjoncture, 2005).
de la loi de 1993, notamment en ce qui concerne le rôle des
commissaires aux comptes qui se trouve raffermi et étendu à la La concentration du système et la faiblesse de concurrence
vérification du respect des dispositions comptables et pruden- faussent donc le jeu d’un marché libéral et permet de procurer
tielles et à l’évaluation de l’adéquation du système de contrôle des avantages consistants à certaines entreprises et d’en
interne des établissements concernés. désavantager d’autres, spécialement les PME. Ces dernières
Les différentes réformes du système bancaire avaient comme ont des difficultés importantes d’accès au crédit bancaire, elles
objectif d’accroître l’efficience du secteur financier. Elles voient leurs demandes de crédit refusées, principalement à cause
comptaient tirer un ensemble d’avantages, tels que l’améliora- du manque ou d’insuffisance de garanties (estimées lourdes),
tion des circuits de financement suite à un accroissement de la et accessoirement par manque de confiance, soit vis-à-vis de
concurrence et une affectation optimale des ressources ; l’aug- l’activité de l’entreprise, soit vis-à-vis de l’entrepreneur lui-même
mentation des gains de productivité grâce à une rationalisation (F. Mourji, A. Mourji & A. El Gourch, 2001). Par conséquent, elles
de l’activité bancaire et financière ; la baisse consécutive des ne peuvent pas accéder au financement de leurs activités et de
coûts d’intermédiation et la diversification de l’offre. Les effets leurs investissements.

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Concepts et pratiques alternatives


Plus encore, les PME ont encore un accès très limité aux finan- aux services bancaires à cause de leur pauvreté, leur métier (les
cements spécialisés (crédit-bail, factoring…) et le capital-risque établissement bancaires ciblent surtout les employés) ou leurs
reste jusqu’à maintenant peu développé et élitiste. convictions religieuses.
D’un autre côté, les banques ont affiché une forte liquidité, (le Cependant, si l’on utilise le taux de bancarisation usuellement
rapport liquidité/total des actifs a pratiquement doublé entre 1998 appliqué par Bank Al-Maghrib et qui correspond au rapport
et 2004, passant de 62.7 % à 120.8 %). Au lieu d’être drainée entre le nombre de comptes (y compris les comptes : Comptes
vers les investissements du secteur productif, sous forme des Chèques Postaux et Caisse d’épargne nationale ouverts chez
emprunts à long terme, cette forte liquidité a profité plutôt aux Barid Al-Maghrib) et le total de la population, il a atteint 40 % de
ménages. la population en 2007, soit un niveau comparable à celui affiché
Le marché monétaire marocain se caractérise actuellement par les pays de standing similaire, mais toutefois inférieur par
par une sous-liquidité bancaire de 22,3 milliards de dirhams1. rapport à celui des pays développés.
Laquelle reflète un déséquilibre persistant sur le marché du Afin d’augmenter le taux de bancarisation, les banques marocaines
crédit depuis 2007. doivent notamment renforcer et diversifier l’offre commerciale.
Au titre de l’année 2009, le résultat net des établissements L’accord signé par les membres de l’OMC en décembre 1997 sur
de crédit s’est apprécié de 5 % pour atteindre 10,5 milliards la libéralisation des services financiers prévoyait la libéralisation,
de dirhams, compte tenu de l’évolution notable du produit net à partir de mars 1999, des activités internationales des diverses
bancaire. Un PNB tiré par la performance de la marge d’intérêt sociétés financières dans 95 % du marché mondial.
et, dans de moindres mesures, de la hausse du résultat des Au Maroc, bien que la présence indépendante des sociétés finan-
activités de marché. Après la hausse de 22 % en 2008, le total cières étrangères soit encore très timide, cet accord constitue
des concours des établissements de crédit a enregistré en un signal en direction des établissements bancaires pour se
2009 une progression de 10,7 %. Le taux moyen des créances préparer à affronter, dans l’avenir, la concurrence internationale
en souffrance du secteur est resté globalement stable à près et à adapter leurs structures aux nouvelles contraintes de la
de 6 %. (BAM, 2010). globalisation des marchés financiers.
D’ailleurs, les établissements bancaires marocains sont faible-
ment exposés à la crise financière, en raison principalement d’un
système de régulation et de contrôle strict qui limite étroitement 2. Principes et avantages
l’accès direct des institutions financières aux financements en du Banking Islamique
monnaies étrangères. En effet, seuls 3 à 4 % des actifs et des
dettes du système bancaire sont libellés en monnaie étrangère. Le principe fondamental du Banking Islamique repose sur l’inter-
En majeure partie, ces actifs prennent la forme de dépôts auprès vention directe de la banque dans les transactions financées
de banques étrangères, françaises principalement. Une partie par elle. La rémunération qu’elle perçoit se justifie : soit par sa
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plus faible est investie en bons du Trésor, tandis qu’une part plus qualité de copropriétaire, aux résultats du projet financé (pertes
modeste encore est liée à des investissements dans des filiales ou profits) dans le cas d’une Moudharaba ou d’une Moucharaka ;
créées en relation avec les stratégies d’expansion régionale des soit par la prestation de commercialisation ou de location de biens
banques marocaines. préalablement acquis par elle, dans le cas d’une Mourabaha,
Au chapitre des dettes, les dépôts des non-résidents repré- d’un Ijara (Leasing/Location-vente) ou d’un Salam ; soit enfin, par
sentent seulement 1 % du total des dépôts des clients. Sur le la fabrication/construction de biens meubles ou immeubles par
marché interbancaire domestique, les besoins des banques en ses soins ou par des tiers, dans le cas d’un Istsina‘a.
monnaies étrangères sont satisfaits par la BAM. Les prêts à La règle générale est que la monnaie n’est, du point de vue
moyen terme accordés par des banques étrangères sont très islamique, qu’un simple intermédiaire et un instrument de mesure
rares. Les nouveaux produits financiers, notamment les produits dans les échanges de produits. Même si, en parallèle, elle assure
proposés aux fonds de pension marocains, qui étaient développés une fonction de réserve de valeur, elle ne peut produire de surplus
timidement en 2007, ont été stoppés net avec l’apparition de la que dans la mesure où elle est transformée préalablement en
crise. (L. Tayebi 2009) bien réel. (Albaraka-bank, 2007)
Les principaux bénéficiaires du concours bancaire sont les crédits Néanmoins, la Finance Islamique a une vision particulière sur le
à l’habitat et les crédits à la consommation, ces derniers peuvent partage des risques et des profits entre les différentes parties
certes augmenter la consommation, mais généralement des prenantes dans une transaction financière. La Charia préconise
produits importés, ce qui ne joue pas en faveur des entreprises un partage « équitable » des gains et des risques entre l’inves-
nationales et ne fait qu’aggraver le déficit commercial. tisseur (le prêteur) et l’entrepreneur (l’emprunteur), quelle que
Ceci dit, la majorité de la population (environ 80 %, exception faite soit la forme de financement utilisée. Une transaction finan-
des personnes ayant des comptes postaux), n’ont pas recours cière, qui transfère l’ensemble des risques associés à un projet
d’investissement sur une seule des parties prenantes, est donc
contraire aux principes de la Charia. Ainsi, certaines formes de
1. 1 euro est équivalent à 11 dirhams environ.
financement issues du système financier conventionnel sont tout

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Concepts et pratiques alternatives

à fait conformes à l’esprit de la Charia et transposables dans un de tout contrôle par les autorités financières présentent des
système financier islamique alors que, d’autres, et notamment risques de fraude, de blanchiment d’argent ou de financement
le contrat de dette classique, en sont automatiquement exclues. d’activités criminelles ou terroristes (E. Jouini et O. Pastré, 2008).
(E. Jouini et O. Pastré, 2008) Cependant, le Maroc a refusé de nombreuses demandes (notam-
La participation aux risques de l’entreprise va conduire les ment celles de Qatar International Islamic Bank et de Noor Islamic
banques à adopter certains rapports banques – entreprises Bank), contrairement à ses voisins maghrébins qui ont autorisé
différents de ceux existant dans les banques classiques. Du l’introduction des banques islamiques.
fait de leur participation aux projets, les banques islamiques En fait, le Maroc souffre de l’absence de législation adaptée,
adopteront vis-à-vis de l’entreprise un rapport de partenariat. puisque le droit des contrats en vigueur (inspiré en grande partie
Elles se soucient de sa rentabilité future, de sa compétitivité du droit français) ne réglemente pas les contrats basés sur le
ainsi que de sa performance. Pour ce faire, elles jouent le rôle droit musulman, de même que le droit des sociétés.
du conseiller, allant même parfois jusqu’à déléguer certains de Les banques marocaines se sont organisées en lobby afin
leurs cadres pour participer directement à la gestion de l’entre- d’empêcher la création ou l’émergence du système bancaire
prise (M. Zein, 1992). islamique, car elles ont peur que ce système réalise un succès
Par ailleurs, la demande de financement des PME naissantes comme cela s’est produit dans d’autres pays musulmans.
nécessite des crédits à long et moyen termes, le développement Le gouvernement marocain n’est pas favorable à la création
des PME ne peut donc se faire qu’avec une politique basée sur d’un système bancaire islamique car celui-ci, en apportant une
des ressources longues. Malheureusement, les banques commer- dimension éthique et morale à la gestion de l’argent, risque de
ciales ont toujours privilégié le financement à court terme ou conduire à une islamisation des affaires, de la société et aussi
continuent d’exiger des garanties importantes parce que leurs de la politique (H. Zaouali, 2005).
principales ressources proviennent des dépôts à vue ou à terme. En octobre 2006, BAM a cédé aux pressions des banques et du
Toutefois, il ressort que les produits offerts par les banques marché, en élaborant, un cadre réglementaire pour trois produits
islamiques pourraient être particulièrement adaptés aux besoins conformes à la Charia islamique, dénommés produits alternatifs
des PME et ce, pour quatre raisons : (afin d’éviter l’adjectif « islamiques »), il s’agit de Ijara, Mourabaha et
– La faiblesse des PME en fonds propres est bien connue Moucharaka. Le but est d’élargir la gamme de services bancaires
et constitue, en effet, un obstacle majeur à l’accès au crédit et de contribuer à une meilleure bancarisation de l’économie.
bancaire ; or, le financement islamique n’exige pas d’apport en Ceci dit, les nouveaux produits financiers autorisés concernaient
fonds propres et moins de garanties par rapport aux banques uniquement le financement, et non les dépôts, puisque, selon
classiques. L’endettement excessif résultant de cette faiblesse BAM, les citoyens marocains, préférant conduire des transactions
en fonds propres entraîne des frais financiers importants et met sans intérêt, peuvent déposer leur argent auprès des banques
en péril l’équilibre financier de la PME tout entière ; or le finan- traditionnelles sous la forme de dépôts non productifs, ce qui
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cement islamique ne permet pas l’imposition d’intérêts fixes, est d’ailleurs le cas, car ils représentent actuellement 53 % des
il est basé sur le principe du partage des pertes et des profits. dépôts en espèces dans les banques marocaines. D’ailleurs, les
– La banque peut faire jouer son poids et ses relations, alors dépôts à vue auprès des banques ne cessent d’augmenter, ils
qu’une PME seule ne fait pas le poids sur les marchés et doit ont enregistré, en juin 2010, une variation positive de 7 % par
souvent subir des fluctuations importantes dans l’approvision- rapport à la même date de l’année précédente. Alors que, au
nement des inputs. cours de la même période, les dépôts à terme ont connu une
– La gestion de bon nombre de PME est loin de créer la confiance variation négative de 8,6 %. (BAM, 2010)
dans une banque ; or, le financement islamique privilégie la Ces produits sont alignés sur les règles prudentielles et
relation Banque - PME plutôt à long terme, dans un partenariat comptables de BAM. Les mesures de gestion des risques sont
avec notamment un rôle actif de la banque dans la gestion de les mêmes que pour les produits conventionnels.
l’affaire (voir la Musharakah). (I. BA, 2006) Plus encore, afin qu’elle s’aligne sur les standards internationaux,
l’offre de ces produits a donné lieu à la signature de contrats
établis sur la base des règles édictées par l’AAOFI - The Accounting
3. Situation marocaine and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions ».

Actuellement, un grand nombre de Marocains considère les


établissements bancaires non conformes aux préceptes de 4. R
 isques, difficultés de mise en
l’islam et ne traite avec eux qu’en cas de besoin extrême. Quitte place et adaptation progressive
à recourir aux circuits parallèles, proposant des prêts exempts
d’intérêts, en particulier pour le financement immobilier. L’attrait du contexte
de ce type de financement réside dans le fait qu’il se revendique
charia compliant, la Charia interdisant toute transaction financière Le succès des produits islamiques dépend des facteurs intrin-
porteuse d’intérêts. Mais de telles pratiques existant en-dehors sèques aux établissements bancaires. La banque supporte des

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Concepts et pratiques alternatives


risques inhabituels pour une banque commerciale en tant que de la double taxation qui peut se traduire concrètement soit par
cocontractante aux termes du contrat de vente. L’ensemble le paiement double de la TVA (vente de biens), ou des droits de
des risques attachés à ce transfert de propriété et à la position mutation (foncier) ou encore des droits d’enregistrement dans
de revendeur que prend ainsi le banquier, n’entre évidemment le cas de cession de parts. Les frais supplémentaires ont alors
pas dans des schémas traditionnels. Sur le plan juridique, cela pesé lourd sur le coût de ces produits, ils les ont pénalisés sur
comporte un certain nombre de conséquences non négligeables. le plan concurrentiel. (A. El Akhdari, 2008).
Ainsi, le banquier supporte-t-il nécessairement la garantie des C’était le cas de Mourabaha, produit-phare du package alter-
vices cachés. Cette situation se traduit par un risque que le natif car il consiste en un double transfert de propriété. Il a été
banquier conventionnel ne peut ni ne sait prendre. (A. El Akhdari, assujetti, jusqu’à 2008, à une double imposition au titre des
2008). droits d’enregistrement, d’abord lors de l’acquisition du bien par
La multiplication des transactions d’achat, de vente et de location l’établissement de crédit, ensuite lors de la revente au client final
accumule les risques de documentation. Les risques opérationnels qui devait supporter la charge fiscale accumulée du début jusqu’à
s’en trouvent augmentés, d’autant plus qu’ils sont nourris par la fin. La loi de finances 2009 a pallié ce dysfonctionnement
les risques juridiques qui découlent de l’inflation contractuelle. en appliquant le droit d’enregistrement à la seule première opération
De surcroît, les risques d’exécution des contrats sont plus élevés d’acquisition qui est réalisée par la banque. Ainsi, l’acquéreur n’est plus
que pour de simples opérations de débours de liquidité. tenu de payer des droits d’enregistrement.
Enfin, les effets de viscosité organisationnelle induits par l’insuffi- Ce produit ainsi que les autres (notamment Ijara) ont été assujettis
sance de flexibilité des process peut dilater le temps de réaction à une surtaxation en matière de TVA, en appliquant le taux de
des banques islamiques, qui constitue aujourd’hui un avantage 20 % (taux appliqué sur les opérations commerciales), aussi
concurrentiel : les risques stratégiques s’en trouvent accrus. bien sur le remboursement du capital principal que sur la marge
(A. Hassoune, 2008) de la banque.
La finance islamique est un compartiment de la finance éthique. Ce n’est qu’en 2010, que la loi de finances a réduit la TVA de
Religieux, ses ressorts sont aussi d’ordres psychologiques et 20 à 10 %, taux en vigueur pour les opérations bancaires. Il
sociaux. Par conséquent, son capital « réputationnel », son image, s’appliquera sur la marge bénéficiaire de la banque sans toucher
sa crédibilité sont autant d’actifs intangibles mais puissants ; le montant « principal » de l’emprunt, comme dans le cas d’un
ils sont aussi source de risques. Les risques de réputation emprunt avec intérêts. La taxation des produits alternatifs s’ali-
sont difficiles à identifier, à cerner, à quantifier et à réduire. (A. gnera sur celle des produits classiques.
Hassoune, 2008) D’ailleurs, la loi de finance 2010 a instauré d’autres réformes
Un système financier islamique doit faire face aussi bien aux fiscales favorisant les produits alternatifs. Ainsi, dans le cadre
risques communs encourus par les banques traditionnelles en d’un contrat Mourabaha, la rémunération convenue d’avance
tant qu’intermédiaires financiers (de crédit, de marché, d’illi- avec la banque sera déduite dans la limite de 10 % du revenu
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quidité, opérationnel, etc.), qu’aux risques qui lui sont propres. global imposable du salarié.
En effet, la rémunération des dépôts d’investissement par une Aussi, le traitement des acquisitions par contrat de crédit-bail
ponction des bénéfices induit un risque de retrait, un risque immobilier a été harmonisé avec les autres modes de financement
fiduciaire et des risques commerciaux déplacés. (T. Khan et H. en ce qui concerne les droits d’enregistrement.
Ahmed, 2002)
Les banques marocaines ont commencé à commercialiser les Concernant les établissements bancaires, les produits islamiques
produits islamiques en octobre 2007. Les lancements succes- étaient ressentis comme une menace pour les produits conven-
sifs de ces produits dits alternatifs se sont toutefois effectués tionnels. De plus, les ressources humaines manquent de compé-
discrètement, ce qui est largement justifié. tences en ce domaine.
En effet, les montages de financements islamiques sont généra- D’un autre côté, les banques et sociétés de financement sont
lement structurés de telle manière que plusieurs transferts obligées de se procurer de l’argent à prêter sur le marché inter-
de propriété sont nécessaires, chaque transfert de propriété bancaire existant. Ainsi, le produit lui-même est conforme à la
supposant un droit de mutation (une taxation). Charia, mais le système est mixte. C’est pourquoi les oulémas
Lors de leur lancement, et malgré l’intérêt manifesté par les (savants dans la Charia) marocains sont toujours divisés sur le
clients, les produits islamiques ont eu du mal à décoller car ils caractère licite ou non de cette famille de produits.
coûtent plus cher que les produits classiques. Afin d’éviter une remise en question de leur conformité, certaines
D’une part, le taux de rentabilité exigé par la banque est au banques de la place ont entamé leurs préparatifs pour ouvrir des
maximum car le prix fixé est définitif et ne peut donner lieu à structures spécialisées exclusivement dédiées à la commercia-
aucune révision par opposition au taux d’intérêt. Ce qui génère lisation des produits dits alternatifs. Ces dernières disposeront
des marges à supporter par le client plus importantes que les de leurs propres capitaux et pourront prouver que leurs fonds
intérêts supportés dans le cadre d’un financement conventionnel. proviennent de produits à marge conforme à la charia. Cette
D’autre part, le cadre juridique marocain n’était pas encore adapté option est également utile sur le plan technique, car elle permet
aux montages de la finance islamique, ce qui a posé le problème le regroupement des produits bancaires alternatifs d’un établis-

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Concepts et pratiques alternatives

sement dans une seule filiale, ce qui facilitera l’établissement financement relativement récente qui fait intervenir trois acteurs
des comptes sans intérêt, la spécialisation, etc. principaux :
– le fournisseur (fabricant ou vendeur) du bien,
– le bailleur (en l’occurrence la banque qui achète le bien pour
Conclusion le louer à son client),
– le locataire qui loue le bien en se réservant l’option de l’acquérir
Malgré leur coût élevé, le manque de communication sur les définitivement au terme du contrat de location.
produits islamiques et la faible formation des cadres bancaires, De la définition précédente, il découle que le droit de propriété
ces produits ont connu un grand succès auprès des Marocains. du bien revient à la banque durant toute la période du contrat,
En effet, le nombre des dossiers du produit Mourabaha a tandis que le droit de jouissance revient au locataire.
presque doublé entre 2008 et 2009, en passant de 2 768 (soit Istisna’a : c’est un contrat d’entreprise en vertu duquel une
un encours de 344 millions de dirhams) à 4 081 dossiers (soit partie (MOUSTASNI’I) demande à une autre (SANI’I) de lui fabri-
457 millions de dirhams). quer ou construire un ouvrage moyennant une rémunération
Signalons que, outre des trois produits islamiques actuellement payable d’avance, de manière fractionnée ou à terme. Il s’agit
commercialisés que sont Mourabaha, Ijara et Moucharaka, BAM d’une variante qui s’apparente au contrat Salam, à la différence
et le Groupement professionnel des banques du Maroc ont décidé que l’objet de la transaction porte sur la livraison, non pas de
de mettre deux nouveaux produits destinés aux entreprises, sur
marchandises achetées en l’état, mais de produits finis ayant
le marché. Il s’agit du contrat Salam, qui convient parfaitement
subi un processus de transformation.
au financement des artisans et agriculteurs, et du contrat Al
Moucharaka : c’est une association entre deux parties (ou plus)
Istisnaâ, qui ressemble au leasing réservé aux professionnels
dans le capital d’une entreprise, projet ou opération moyennant
et qui peut concerner autant les biens meubles que les biens
une répartition des résultats (pertes ou profits) dans des propor-
immeubles.
tions convenues. Elle est basée sur la moralité du client, la
Le lancement des deux nouveaux produits ne peut être opéré
relation de confiance et la rentabilité du projet ou de l’opération.
avant de parfaire leur traitement fiscal en collaboration avec la
Mourabaha : c’est un contrat de vente au prix de revient majoré
Direction générale des impôts.
d’une marge bénéficiaire connue et convenue entre l’acheteur et
Toutefois, le Maroc doit fournir plus d’efforts en matière de forma-
le vendeur. La Mourabaha peut revêtir deux aspects :
tion dans la finance islamique, la réforme fiscale et juridique.
Certes, l’ouverture des structures spécialisées dans les produits transaction directe entre un vendeur et un acheteur,
islamiques ne peut que favoriser leur commercialisation et transaction tripartite entre un acheteur final (ou donneur d’ordre
augmenter le taux de bancarisation de l’économie. Cependant, le d’achat), un premier vendeur (le fournisseur) et un vendeur inter-
Maroc doit revoir sa politique envers les banques islamiques. En médiaire (exécutant de l’ordre d’achat).
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fait, les filiales des banques traditionnelles ne peuvent remplacer Salam : peut être défini comme un contrat de vente avec livraison
les banques islamiques au sens propre du terme, parce qu’elles se différée de la marchandise. Ainsi, contrairement à la Mourabaha, la
limiteront à commercialiser 5 produits au plus (Mourabaha, Ijara, banque n’intervient pas comme vendeur à crédit de la marchandise
Moucharaka, Salam, Istina’a), alors que la gamme des produits acquise sur commande de sa relation, mais comme acquéreur,
offerts par les banques islamiques est plus large. Aussi, il y aura avec paiement comptant d’une marchandise qui lui sera livrée
toujours une partie de la population qui refusera de recourir à à terme par son partenaire.
ces filiales en raison de la mixité du système.
Enfin, les banques islamiques permettront l’entrée des fonds
importants entraînant l’accroissement des investissements et Bibliographie
l’amélioration du niveau du développement du pays. Une évolution
qui ne peut être réalisée par les banques en place actuellement. Albaraka Bank, Les instruments de la banque islamique, www.
albaraka-bank.com

Glossaire d’Andria Aude « Existe-t-il des alternatives aux banques capita-


listes ? » Un éclairage sur d’autres pratiques financières (re)créant
AAOIFI - The Accounting and Auditing Organization for Islamic du lien social », La Revue des Sciences de Gestion 2011/3-4
Financial Institutions : c’est un organisme international basé à (n° 249-250) 176 pages. I.S.B.N. 9782916490298
Bahreïn et spécialisé dans la conformité des produits financiers
Ba Ibrahima, « PME et institutions financières islamiques »,
à la Charia, il compte 130 membres, représentant 29 pays.
Synthèse de Bérangère Delatte, site/annuaire horizon local de
Charia : Loi canonique musulmane régissant la vie religieuse, Globenet.org, 2006, version archivée en ligne sur :
politique, sociale et individuelle.
Ijara : c’est un contrat de location de biens assorti d’une promesse http://www.globenet.org/horizon-local/ada/2596pme.html -
de vente au profit du locataire. Il s’agit d’une technique de consultée le 25 avril 2012

mai-août 2012
Dossier III
La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 255-256 – Finance 159

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Dossier III

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