Vous êtes sur la page 1sur 6

Chapitre1 : Les caractères essentiels responsable.

responsable. Cette somme d’argent doit être égale à la valeur de La règle de morale est individuelle dans son application.
de la règle de droit et des autres règles ce préjudice. (Son application dépend de la seule conviction de chacun,
de conduite. de son choix, on est libre de respecter ou de ne pas
La contrainte : Elle peut être :
respecter la règle de morale).  La règle de droit est
**Directe lorsqu’elle est exercée sur la personne elle-même,
Section1 : Les caractères de la règle de droit : comme, par exemple, l’expulsion d’une personne d’un local obligatoire : (son application ne dépend pas de la volonté
occupé illégalement par cette personne. **Indirecte lorsqu’elle de chacun). Elle s’impose à tout individu lorsque les
 Le caractère général : n’est pas exercée sur la personne elle –même mais sur ses conditions de son application sont requises.
biens, comme l’exemple d’un débiteur qui ne paie pas sa dette. c- Une autre différence concerne la sanction :
La règle de droit est une disposition impersonnelle, qui ne
s’adresse pas à une personne déterminée individuellement, mais 2/ Les sanctions en matière pénale : L’inobservation de la règle de droit fait subir à son auteur une
à toutes les personnes qui remplissent les conditions
sanction prévue par la loi. Quant à la règle de morale, elle ne
d’application de cette règle. Les crimes : Sont les infractions les plus graves. Ils sont
comporte pas de sanction au sens juridique du terme. Elle « ne
sanctionnés par les peines suivantes: la peine de mort, la
La loi «doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit comporte que des sanctions psychologiques (remords de
réclusion perpétuelle, la réclusion à temps de 5 à 30 ans, la
qu’elle punisse » l’individu, réprobation de ses semblables).
résidence forcée, la dégradation civique….
d- Au niveau de leur contenu :
 Le caractère obligatoire : Les délits correctionnels : Ils sont sanctionnés par des
peines d’emprisonnement allant d’1 an à 5 ans. La morale pose de grands principes qui doivent guider les
Les règles impératives ou d’ordre public : comportements, comme l’honnêteté dans les contrats.
Ces règles s’appliquent obligatoirement  Les particuliers, Les délits de police : Ce sont les délits aux quels le Le droit, quant à lui, contient des règles précises qui
comme les tribunaux ne peuvent, en aucun cas, en écarter la législateur inflige des peines d’emprisonnement dont le permettent aux particuliers de « connaître avec précision les
mise en application ; maximum ne dépasse pas 2 ans. situations visées par ces règles ». Pour qu’ils peuvent se
Exemple (La règle qui interdit le vol - La règle qui fixe le smic comporter conformément à ce qu’exigent la loi.
– le cas de la dot…) Les contraventions : Elles sont des infractions les moins
Objectif : La règle de droit impérative a pour but la graves. Elles sont punies par une détention de moins d’un mois 2- Le droit et la religion :
protection de l’intérêt général. ou d’une amende allant de 30 à 1200 dh.(Ex : contravention du
Les règles religieuses sont des « commandements
Les règles supplétives ou interprétatives de volonté : Code de la route...)
imposés par la religion ». Au sein de la religion, on distingue,
La règle supplétive est celle qu’on peut ne pas appliquer si on généralement, deux types de règles : les règles de culte et
manifeste une volonté en ce sens ; Section 2 - Les caractères des autres règles de conduite :
les règles relatives aux « mo’amalat », c’est-à-dire les
Exemple (La livraison de la marchandise doit se faire au
1- Le droit et la morale : règles qui régissent les rapports sociaux. C’est ce deuxième
magasin du vendeur. Mais le législateur a donné la possibilité type de règles religieuses qu’il faut comparer avec celles de
de choisir un autre endroit pour la livraison…)  Les ressemblances : droit.
 Objectif : La règle de droit supplétive a pour but la
protection des intérêts privés. Le caractère de généralité n’est pas spécifique à la règle de « La question des rapports entre le droit et la
 Le caractère coercitif : droit, mais on le retrouve également pour la règle de morale. religion se pose différemment d’un système juridique à
Celle-ci, elle aussi, n’est pas destinée à une personne l’autre ».
La règle de droit est sanctionnée par la puissance publique : déterminée nommément ; elle est adressée à toute personne
Il y a des systèmes juridiques qui écartent totalement
(Seul l’Etat est habilité à faire respecter les règles de droit en vivant en société et dont elle veut guider le comportement.
les règles religieuses du domaine de l’organisation des rapports
imposant des sanctions en cas de leur violation). De nombreuses règles de droit sont empruntées à la morale. sociaux. Les règles religieuses dans ces systèmes dits laïcs ne
(Ex : L’assistance à une personne en danger) sont ni obligatoires, ni sanctionnées. Leur respect dépend
1/ Les sanctions en matière civile :
 Les dissemblances : uniquement du bon vouloir des individus, et leur violation
La nullité : Une sanction qui consiste à priver de tout effet n’expose pas leurs auteurs à des sanctions.
un acte juridique contraire à la règle de droit (Ex : l’adoption a- Au niveau de leur finalité :
A l’inverse, il existe des systèmes juridiques qui ont
ordinaire...) *La règle de morale tend à la perfection individuelle intégré des règles religieuses en leur sein. Dans de tels
*La règle de droit a pour objectif d’assurer l’ordre social. systèmes, la règle religieuse ne se distingue guère de la règle de
Les dommages-intérêts : C’est une somme d’argent que doit
droit.
recevoir la victime d’un dommage de la personne qui en était b- Au niveau de leur application :

Introduction à l’étude de droit (cours de M.Tajrioui) Centre FARESS AHBAR ISMAIL


La différence fondamentale entre les deux types de Deuxième principe : le droit naturel est basé sur un principe Parmi les théoriciens de l’école positiviste juridique,
règles : supérieur de justice inscrit dans la nature des choses dont le on peut citer le philosophe allemand Hegel, chez qui le
*L’obligation et la sanction dont se dote la règle de droit ont droit positif doit être inspiré. positivisme étatique trouve son expression la plus forte dans
pour origine l’Etat
cette phrase : « Tout ce qui est étatique est juridique et tout ce
*Dans le cas de la règle religieuse, l’obligation et la sanction Troisième principe : les partisans du droit naturel
trouvent leur fondement dans les textes religieux. qui est juridique est étatique ».
soutiennent que la désobéissance aux lois positives contraires à
On peut ajouter une autre différence : « les sanctions la justice naturelle assurée par le droit naturel est légitime, voire 2 – Le positivisme sociologique :
religieuses peuvent être aussi bien des sanctions de l’au-delà, un devoir.
des sanctions promises pour une autre vie, que des sanctions Le positivisme sociologique voit dans le droit un produit de
qui sont d’application immédiate ». !!! Ces principes sur lesquels reposent les théories idéalistes ou
la société. En d’autres termes, c’est la société qui se trouve à
du droit naturel ont été vivement critiqués, On peut résumer ces
l’origine des normes juridiques à travers ses coutumes, ses
principales critiques comme suit :
Chapitre 2 : Le fondement de la règle de droit usages, ses mœurs et ses pratiques.
 Le fait d’être inexactes. Les immenses différences qui
Selon Emile Durkheim le droit est un fait de société qui
existent entre les différentes législations en vigueur hier peut être observé. Il ne découle pas de la volonté de l’Etat, mais
Section 1- Les théories idéalistes ou du droit naturel :
ou aujourd’hui dans des pays différents, montreraient
de ce qu’il appelle « La conscience collective du groupe
Sont les théories qui admettent l’idée de l’existence de ce qu’aucun droit immuable et universel ne peut être dégagé.
social ».
qu’elles appellent « le droit naturel ». Elles définissent celui-ci  Le fait d’insister sur la nécessité pour le droit positif de se
conformer au droit naturel. Les Critiques :
comme étant un ensemble de règles idéales de conduite
humaine, supérieures aux règles de droit positif, immuables et  Le fait d’avoir légitimé la résistance aux lois contraires au  Le positivisme juridique a « reconnu trop de pouvoirs à
universelles qui s’imposent à tous droit naturel. Reconnaître aux individus le droit de l’Etat» ?
désobéir aux lois positives injustes, c’est-à-dire non
« Cela revient à dire que la règle de droit n’est justifiée que conformes au droit naturel, pourrait mener au désordre et Quant au positivisme sociologique, on peut retenir deux
dans la mesure où elle est conforme à ces règles idéales, à l’anarchie. critiques fondamentales qui lui ont été adressées :
supérieures dont elle doit être inspirée ».
Section 2- Les théories positivistes :  D’abord, on reproche à ses partisans d’avoir utilisé des
notions ambiguës et imprécises, comme la notion de
Pour les idéalistes, la désobéissance aux lois positives Les théories positivistes rejettent catégoriquement la notion « conscience collective du groupe » employée par le
contraires aux lois naturelles deviendrait un devoir. Selon le de droit naturel, l’idée d’une norme supérieure à laquelle doit se sociologue français Emile DURKHEIM, et la notion
mot célèbre de Calvin : « lorsque les lois sont injustes, les conformer la règle de droit positif. Selon ces théories, il n’y a inventée par le juriste sociologue Louis DUGUIT : « la
séditieux ne sont pas ceux qui les violent, mais ceux qui les d’autre droit que celui qui est mis en œuvre à un moment masse des consciences individuelles ».
font ». donné, dans une société considérée. On l’appelle « droit  On reproche, également, au positivisme sociologique de
positif ». donner une place démesurée à la coutume et aux mœurs. Il
 Selon Aristote le droit naturel est un principe supérieur de
justice, inscrit dans la nature des choses. On peut dire qu’il y a deux grands courants positivistes : le ne voit dans la loi que le reflet de ces mœurs en négligeant
 Selon les romains le droit naturel est tout « ce qui a courant positiviste juridique ou étatique et le courant le rôle de l’Etat dans la création de la règle de droit
toujours été bon et juste ». positiviste sociologique.
Si l’on veut résumer les définitions données au droit naturel, 1- Le positivisme juridique ou étatique : Chapitre 3 : Classification des règles de droit
on dira que celui-ci repose sur trois grands principes :
L’idée centrale que soutiennent les partisans de ce qu’on Section 1 – Le droit privé :
Premier principe : « le droit naturel est universel et
appelle le positivisme étatique ou juridique, c’est que le droit
immuable. = l’existence de règles qui seraient valables pour
procède exclusivement de la volonté de l’Etat. En d’autres Le droit privé est l’ensemble des règles qui régissent les
tous les pays et toutes les époques. On peut citer à cet égard la
termes, seul l’Etat est habilité à créer la loi ; il est la seule et rapports des individus entre eux ou avec les personnes morales
règle qui impose le respect de la parole donnée».
unique source de la règle de droit. privées et les rapports de ces dernières entre elles, ainsi que les

Introduction à l’étude de droit (cours de M.Tajrioui) Centre FARESS AHBAR ISMAIL


rapports des individus et des personnes morales privées avec libertés et différents droits dont bénéficient les citoyens  Le droit pénal : Le droit pénal tend à assurer le maintien de
l’Etat qui n’agit pas en tant que puissance publique. collectivement etindividuellement. l’ordre social. Et à ce titre, il peut être rattaché au droit
 Le droit administratif : Englobe les règles relatives à public. Le droit pénal peut être rattaché au droit privé
Il comprend plusieurs branches dont les principales sont lorsqu’il « protège les individus dans leur vie, dans leur
l’organisation et au fonctionnement des administrations
les suivantes : honneur et dans leur propriété».
publiques et des services publics, ainsi qu’à leurs rapports
entre eux et avec les particuliers, mais en agissant en tant que  La procédure civile : Elle détermine les règles selon
 Le droit civil : La branche la plus importante du droit lesquelles les particuliers peuvent assurer la défense de leurs
puissance publique.
privé. Il est « le tronc du droit privé » (Ph. MALINVAUD) droits et précise celles relatives à l’organisation et au
 Le droit des finances publiques : Rassemble l’ensemble
Il comprenait toutes les règles qui régissaient les rapports fonctionnement des juridictions.
des règles relatives aux ressources et aux dépenses de l’Etat,
des particuliers entre eux et leur vie privée. « Il demeure ce  Le droit du travail : Selon de nombreux auteurs, le droit de
des collectivités publiques et des services publics. On
que l’on appelle le droit commun, » C’est l’ensemble des travail relève du droit privé dans certains aspects, et du droit
l’appelle aussi le droit fiscal.
règles qui gouvernent par exemple : (mariage, divorce, public dans certains d’autres
 Le droit international public : Comprend les règles qui
filiation)
régissent les rapports des Etats entre eux et leurs rapports
 Le droit commercial : On l’appelle plus volontiers
aujourd’hui droit des affaires.  C’est l’ensemble des
avec les organisations internationales, ainsi que les règles Chapitre 4 – Les sources du droit
relatives à l’organisation, au fonctionnement et aux
règles juridiques applicables aux commerçants et régissant Section 1 – Les sources directes
compétences de celles-ci
les actes de commerce accomplis par toute personne. Il
Section 1 – Les sources
1 – Les sources internationales de ladirectes
règle de droit :
est en perpétuel changement beaucoup plus que le droit civil Section3-Les critères de distinction du
parce qu’il régit une matière assez dynamique 1 – Les
 sources internationales
Les traités internationauxde la règle
(Accords de droit :
conclus entre
droit public et du droit privé
 Le droit international privé : L’ensemble des règles qui  LesEtats souverains
traités et déterminant
internationaux (Accords les règles
conclusapplicables
entre Etats
régissent les rapports entre particuliers, rapports qui Le premier critère est relatif à leur finalité. Si le droit public a dans leurs
souverains et rapports).
déterminant Onles
lesrègles
appelleapplicables
aussi conventions,
dans leurs
comportent un élément étranger Il comporte ainsi des pour objectif de satisfaire l’intérêt général, le droit privé se soucie de pactes, ou chartes.
rapports). On les appelle aussi conventions, pactes, ou
règles qui définissent les conditions d’acquisition de la la satisfaction des intérêts individuels.
chartes.
On peut distinguer deux types de traités : traités
nationalité pour les étrangers, leur statut, les lois applicables Le deuxième critère est relatif à leur caractère. Les règles de  On bilatéraux
peut distinguer(conclus entrededeux
deux types traitésEtats.),
: traitésetbilatéraux
traités
et les juridictions compétentes. droit public sont des règles impératives auxquelles il n’est multilatéraux. (conclus par plus de deux
(conclus entre deux Etats.), et traités multilatéraux. Etats).
pas possible de déroger, alors que les règles de droit privé (conclus
Au par Maroc,
plus de la deux
signature
Etats). et la ratification des
Section 2 – Le droit public : insistent« sur la volonté individuelle, les sujets de droit pouvant
 Auconventions internationales
Maroc, la signature et la relèvent
ratificationde des
la compétence
conventions
fréquemment en écarter l’application»
Selon J. L. AUBERT c’est l’ensemble des « règles qui du Roi. Mais l’article 55 de la
internationales relèvent de la compétence du Roi. Constitution, dispose
Mais
régissent l’Etat et les collectivités publiques ainsi que leurs Le troisième critère concerne les juridictions compétentes. que certains
l’article 55 de la traités être ratifiés
Constitution, disposequ’après avoir traités
que certains été
rapports avec les citoyens» L’application des règles de droit public relève de la compétence êtrepréalablement
ratifiés qu’après approuvés parpréalablement
avoir été le Parlement. approuvés
Il s’agit despar
des juridictions administratives, alors que l’application du droit paix, d’union,
le Parlement. Il s’agit des traités de paix, d’union, de la
traités de de la délimitation des
Selon Rémy CABRILLAC: « Le droit public comprend privé revient aux juridictionsordinaires. frontières,des
délimitation de commerce,
frontières, de de commerce,
ceux qui engagentde ceux les qui
traditionnellement l’ensemble des règles qui, dans un Etat donné, finances
engagent lesde l’Etat .de l’Etat .
finances
Le quatrième critère concerne l’objet de la règle de droit. Le
président à l’organisation même de cet Etat et celles qui droit public régit l’Etat et les collectivités publiques ainsi que  CetCet article
article donne donne
au Roi auleRoi
droitlededroit de soumettre
soumettre au
au Parlement,
gouvernent les rapports de l’Etat et de ses agents avec les leurs rapports avec les citoyens, tandis que le droit privé s’ilParlement,
le veut, touts’il le traité
autre veut, avant
tout sa autre traité avant
ratification. sa
 Après
particuliers ». gouverne les rapports entre particuliers. ratification.par
sa ratification  le Après sa ratification
Monarque, le traité pardoitleêtre
Monarque,
publié au
le traitéOfficiel
Bulletin doit êtrepourpublié au Bulletin
qu’il Officiel pour
soit opposable qu’il
aux parties
Le droit public se subdivise en de nombreuses branches : Le cinquième critère a été résumé par J. L. AUBERT comme soit opposable aux parties contractantes.
suit : « tandis que l’administration est admise à exercer ses contractantes.
 Le droit constitutionnel : L’ensemble des règles qui définissent droits directement (pouvoir d’action d’office), le particulier ne Lestraités
Les bénéficient––ils
traitésbénéficient ilsd’une
d’unesuprématie
suprématiepar
par
la forme de l’Etat, précisent la forme du régime politique, les peut exécuter les siens que sous l’autorisation du juge ». rapportààl’ordre
rapport l’ordrejuridique
juridiqueinterne
interne??
pouvoirs publics : leur constitution, leurs compétences, les Section 4 –Les droits mixtes :  La première lecture : Le Maroc admet le principe de
rapports entre eux et avec les citoyens, ainsi que les différentes
la prééminence des conventions internationales par
Introduction à l’étude de droit (cours de M.Tajrioui) Centre FARESS rapport au droit interne selon les arguments
AHBAR suivants
ISMAIL:
 La souscription du Maroc à la Convention de Vienne
 La première lecture : Le Maroc admet le principe de la  Le texte de loi qui émane du Gouvernement et déposé par le Dahir qui doit être contresigné par le Chef de
prééminence des conventions internationales par rapport Chef du Gouvernement sur le bureau de l’une des deux Gouvernement.
au droit interne selon les arguments suivants : Chambres parlementaires est appelé projet de loi. On appelle  Selon M. J. ESSAID: « La promulgation ne concerne que la
 La souscription du Maroc à la Convention de Vienne proposition de loi, le texte qui émane des parlementaires. La Constitution et les lois votées par le Parlement ». Cette
relative au droit des traités. Cette Convention consacre la proposition de loi est un texte proposé soit à titre individuel, promulgation s’assigne un double objectif : (Constater que
primauté du droit international sur le droit interne selon soit à titre collectif dans le cadre notamment des activités des la loi a été régulièrement votée par le Parlement et
l’article 26 qui explique que « la règle « pacta sunt groupes parlementaires.  Remarque : l’initiative Ordonner l’exécution de cette loi)
servanda » signifie que tout traité en vigueur lie les législative gouvernementale est beaucoup plus importante d- La publication de la loi
parties et doit être exécuté par elles de bonne foi ». que celle émanant du Parlement.  Pour qu’une loi soit applicable, il faut qu’elle soit publiée.
 Toutes les constitutions marocaines, depuis la première b- L’examen et le vote de la loi par le Parlement
Une fois la loi est publiée, personne ne peut désormais
constitution de 1962 jusqu’à la dernière adoptée le prétendre qu’il ignore l’existence de cette loi en application
premier juillet 2011, affirment la primauté des traités  « Les projets de loi sont déposés en priorité sur le bureau de du principe bien établi : « Nul n’est censé ignorer la loi ».
internationaux sur la loi interne. la Chambre des Représentants. Toutefois, les projets de loi  NB : La publication se fait dans le bulletin officiel.
 Un autre argument est fondé sur l’alinéa 4 de l’article 55 relatifs notamment aux Collectivités territoriales, au
B – L’application de la loi
de la Constitution qui précise que « Si la Cour développement régional et aux affaires sociales sont déposés
Constitutionnelle, déclare qu’un engagement international en priorité sur le bureau de la Chambre des Conseillers ». a- L’application de la loi dans le temps.
comporte une disposition contraire à la Constitution, sa  Pour la loi de finances, les amendements formulés par les
1- Le principe de la non-rétroactivité des lois
ratification ne peut intervenir qu’après la révision de la membres de la commission parlementaire peuvent être
nouvelles.
Constitution ». irrecevables par le Gouvernement au cas où leur adoption
aurait pour conséquence soit une diminution des ressources  « Une loi ne doit pas être appliquée à des actes ou à des faits
2 – Les sources nationales (ou internes) de la règle de droit.
publiques, soit la création ou l’aggravation des charges qui se sont passés avant son entrée en vigueur, en vue de
I- La Constitution : publiques. modifier ou d’effacer les effets juridiques produits sous
 Une fois le texte est examiné au sein de la commission y l’empire de la loi ancienne ». « La loi ne peut avoir d’effet
 C’est le texte fondamental qui se situe au sommet de la
compris les amendements, bien entendu, on procède au vote. rétroactif » art 6
pyramide des normes.
Après l’adoption par la commission du texte, vient alors la Mais ce principe n’est pas absolu. Il admet des exceptions, à
 Elle organise, dans le cadre de l’Etat, les différents pouvoirs
deuxième phase, c’est celle de son examen et son adoption au savoir :
publics, détermine leurs compétences et les rapports qu’ils
sein de la première Chambre saisie.
entretiennent entre eux, et définit les droits et libertés des  Cas d’une loi interprétative : Elle clarifie le sens ambigu de
 S’il est adopté par celle-ci, le texte sera transmis à l’autre
citoyens.  Le Royaume du Maroc a connu jusqu’à nos la loi antérieure. Dans certains cas, il arrive qu’une loi soit
Chambre qui l’examinera à son tour selon les mêmes
jours cinq constitutions (1962,1970, 1972, 1992, 1996 et tellement complexe ou obscure que sa mise en œuvre
modalités.  Si la seconde Chambre adopte le texte sans
2011). nécessite l’intervention du législateur lui-même pour la rendre
modification, celui-ci est définitivement adopté.  La
II- La loi : Constitution a prévu le cas où les deux Chambres plus explicite.
parlementaires n’ont pas pu être d’accord sur un texte  Cas d’une loi pénale plus favorable au condamné :
C’est toute disposition émanant de l’autorité publique investie Lorsqu’une nouvelle loi pénale est plus favorable au
identique. Alors selon l’article 84: « La Chambre des
du pouvoir législatif conformément à la Constitution du pays. condamné que la loi ancienne, le juge appliquera cette
Représentants adopte en dernier ressort le texte examiné »,
A - L’élaboration de la loi : nouvelle loi en faveur de l’inculpé.  Justifications : le souci
c- La promulgation de la loi d’humanité.
On entend par l’élaboration de la loi, les étapes par lesquelles
 C’est l’une des attributions royales. Selon l’article 50 de la  Cas des lois de procédure : C’est les règles qui organisent le
celle-ci doit passer avant d’être mise en application. A savoir :
Constitution : « Le Roi promulgue la loi dans les trente fonctionnement des juridictions et précisent la procédure à
a- La proposition de loi jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi suivre devant celles-ci. Ces nouvelles règles peuvent
définitivement adoptée, La promulgation se fait par un s’appliquer dés leur publication, même aux actes ou faits
 C’est la première étape de l’élaboration. Elle revient au Chef
du Gouvernement et aux parlementaires.

Introduction à l’étude de droit (cours de M.Tajrioui) Centre FARESS AHBAR ISMAIL


juridiques antérieurs. « La justification : la nécessité d’une statue aussi sur la régularité de l’élection des membres du
Ce sont les actes pris par le Roi.  « par dahirs ».
meilleure organisation de la justice ». Parlement et des opérations du référendum.
 La Cour Constitutionnelle ne peut statuer sur la conformité L’interprétation selon laquelle le dahir est supérieur à
ou la non-conformité des lois ordinaires que s’il était saisie

Les dahirs
la loi :
2 – Le principe de l’effet immédiat des lois nouvelles.
à cet effet par le Roi ou par le Chef du Gouvernement ou  Le Roi est le « Représentant Suprême de la
 «Une loi nouvelle ne s’applique pas aux actes et faits par le Président de la Chambre des représentants ou par le Nation » C’est à dire que les députés ne peuvent pas
commis sous l’empire d’une loi ancienne ». Une loi Président de la Chambre des Conseillers ou par 1 /5 des prétendre être les seuls représentants de la Nation.
nouvelle n’a donc pas d’effet rétroactif. membres de la Chambre des représentants ou 40 des C’est à dire surtout que l’institution monarchique est
membres de la Chambre des conseillers./ art 132.
b- L’application de la loi dans l’espace : hiérarchiquement supérieure au Parlement ».
On parle du principe de territorialité des lois. Mais ce principe E-L’abrogation de la loi
Sont les actes pris par le Chef du Gouvernement
n’est pas absolu. Il admet quelques exceptions qu’on peut
 Abroger une loi, c’est mettre fin à son application dans le domaine qui ne relève pas de la compétence
résumer comme suit :
 Elle doit obéir au « principe du parallélisme des formes », du Parlement. Selon l’article 90 de la Constitution : « Le
 Certaines lois ne s’appliquent qu’aux nationaux. Comme les
c’est-à-dire, l’abrogation doit être entreprise par la même
droits de vote, d’éligibilité, d’accès à la fonction publique, Chef du Gouvernement exerce le pouvoir réglementaire ».
le devoir d’accomplir le service militaire ou civil, etc. autorité qui l’a créée.  Mais ce principe « admet des Les actes réglementaires de celui-ci doivent être
 Les règles relatives au statut personnel s’appliquent aux tempéraments ». Il est admis qu’une autorité supérieure « contresignés par les ministres chargés de leur exécution ».
marocains même résidant à l’étranger. La loi marocaine

Les décrets
puisse abroger une règle juridique dont l’origine est une Selon le même article, le Chef du Gouvernement peut
admet aussi que soient appliquées aux étrangers leurs lois
autorité inférieure.. déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres ».
nationales relatives à leur statut personnel., à condition,
toutefois, que l’application de cette loi ne soit pas contraire a- L’abrogation expresse Il y a deux sortes de décrets :
à l’ordre public marocain »,
 C’est lorsqu’une loi déclare expressément qu’une loi Les décrets d’application sont pris pour l’exécution de
 Les diplomates accrédités au Maroc. Ceux-ci sont soumis à
antérieure est abrogée. Elle peut être partielle ou globale. Elle la loi en précisant les conditions de sa mise en œuvre.
leurs lois nationales et à leurs juridictions.
ils sont donc subordonnés à la loi. Les décrets
est partielle lorsque la loi nouvelle « laisse subsister une
Pour toutes ces exceptions on applique ce qu’on appelle « le autonomes « représentent, des décisions spontanées du
principe de la personnalité des lois partie de la loi antérieure ».Elle est globale lorsque le texte pouvoir exécutif » selon J. L. AUBERT. On qualifie
C – L’autorité de la loi. nouveau abroge toutes les dispositions de la loi ancienne. ces décrets d’autonomes car ils ne sont subordonnés à
b- L’abrogation tacite aucune loi.
 La Constitution occupe le sommet de la pyramide des
normes ; vient ensuite la loi votée par le Parlement ; puis le Il y a abrogation tacite lorsqu’une loi nouvelle comporte des C’est les décisions administratives prises par un
règlement. Conformément au principe de la hiérarchie des dispositions incompatibles avec celles d’une loi ancienne qui ministre ou plusieurs ministres. Ils ont pour

Les arrêtés
normes, la loi doit être conforme aux dispositions de la n’est pas expressément abrogée. « En bonne logique, il n’est
Constitution, sinon elle est considérée inconstitutionnelle, objectif essentiel de mettre en exécution les lois, mais
pas possible d’appliquer au même moment deux textes
donc annulée. Il s’agit là du contrôle de la contradictoires. Il faut donc en déduire que la loi récente a aussi « les règles générales posées par le Chef de l’Etat
constitutionnalité des lois. implicitement abrogé la loi ancienne ». et le Premier ministre ».
 C’est la Cour Constitutionnelle à laquelle est confiée la
tâche de  vérifier si les lois votées par le Parlement sont III – Le règlement
B-L’autorité du règlement.
ou non-conformes à la Constitution.  Elle contrôle la La notion de règlement englobe l’ensemble des décisions
constitutionnalité du règlement intérieur de chaque émanant du pouvoir exécutif et des autorités administratives. Le règlement ne peut être non-conforme à la Constitution et à
Chambre du Parlement avant sa mise en application Elle la loi sinon il est considéré comme illégal. Il s’agit là du
A- Les catégories du règlement contrôle de la légalité du règlement.

Introduction à l’étude de droit (cours de M.Tajrioui) Centre FARESS AHBAR ISMAIL


C – Le domaine du règlement : celle de suppléance de la loi. Une dernière fonction de la
jurisprudence est celle d’adaptation de la loi, surtout lorsqu’ on
Selon l’article 72 de la Constitution « les matières autres
est devant des textes vieillis ou dépassés, ne répondant plus aux
que celles qui sont du domaine de la loi appartiennent au
exigences de l’évolution de la vie en société.
domaine règlementaire».
La jurisprudence, source de droit ?
Malgré la distinction claire entre le domaine de la loi et
celui du règlement, la Constitution a prévu, à ce propos, une Le juge ne trouve pas toujours de textes juridiques clairs
technique procédurale qui permet au Gouvernement de
pour les appliquer aux litiges qui se présentent devant lui. Dans
défendre ses compétences règlementaires « contre les
empiètements du pouvoir législatif ». ce cas, il est amené à interpréter ces textes, à en lever

IV- La coutume l’ambiguïté. En interprétant les textes non-clairs et en


comblant les lacunes juridiques, le juge crée, ainsi, ce qu’on
C’est une pratique habituelle, formée spontanément, et à
laquelle on se conforme par suite de la croyance à son caractère appelle « les précédents jurisprudentiels ». Ce sont ces
obligatoire. précédents jurisprudentiels qu’on considère comme sources de
A- L’élément matériel : droit.
Il est constitué du comportement qui devient habituel. 2 – La doctrine.
Un comportement ne devient coutume que s’il est général,
constant et ancien Selon J-L- BERGEL définit la doctrine est : « la
pensée des auteurs en matière juridique », c-à-d : les opinions et
B- L’élément psychologique :
thèses émises sur le droit par des personnes qui ont pour
Il est constitué de la croyance chez les sujets de droit fonction de l’étudier ou de le pratiquer (professeurs, magistrats,
au caractère obligatoire du comportement auquel ils se avocats, notaires, juges…) en interprétant les règles juridiques
conforment. Ils « jouent un rôle assez important dans la vie ou en les analysant dans les ouvrages juridiques, articles de
sociale mais n’ont pas juridiquement un caractère obligatoire ».. revues ou dans les notes publiées sur les décisions
jurisprudentielles ».
Section 2 – Les sources indirectes de la règle de droit
On peut dire que la doctrine est une source indirecte de la
1-La jurisprudence. règle juridique dans la mesure où elle exerce une influence
 Dans un sens large, le terme « jurisprudence » désigne qu’on peut qualifié de non-négligeable sur le législateur.  Il
l’ensemble des décisions rendues par les juridictions. Dans est, en effet, très souvent que les opinions défendues par la
un sens restreint, il désigne l’ensemble des décisions
doctrine trouvent leur concrétisation sous forme de lois.
rendues sur une question de droit.
 Mais il faut remarquer que pour qu’une décision puisse La doctrine a aussi une grande influence sur le juge « par
constituer une jurisprudence, il faut que cette décision se
les solutions qu’elle lui propose », par les interprétations qu’elle
répète.
donne aux textes de lois : lorsque, en effet, des lois ne sont pas
Le rôle de la jurisprudence.
claires, le juge se réfère trop souvent aux écrits de la doctrine
Le rôle de la jurisprudence se manifeste dans les relatifs à ces textes pour y élucider la volonté du législateur.
fonctions qu’elle accomplit. La première fonction est celle qui
consiste à interpréter la règle de droit.La deuxième fonction est

Introduction à l’étude de droit (cours de M.Tajrioui) Centre FARESS AHBAR ISMAIL

Vous aimerez peut-être aussi