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LA PLUS BELLE HISTOIRE DU MONDE. Enfant timide, timorée, de complexion délieate, Louise jeny naquit dans la Cité Ardente ot fur baptisée en Saint-Nicolas, le jour ma Belle famille chrétionne : huit mourra en bas age ; un fils sera Jésuite ; un autre tome bera gloricusement & I'Yser lors de la guerre 1418 ; un troisiome en reviendra grand invalide. L'ainée dos filles vverra quatre de ses fils monter a Tautel. Les siens, tous lee chers sions, qu’elle aima pardela les grilles, une affection si vive et si profondément surnaturelle { M. Wigny, le pire, commercant en gros en textiles, ami des arts, membre du conseil de fabrique et de la Con- ference de Saint-Vincent de Paul de l'église SaintPholien, ftsit un ehrétion d'une piéee. Ne cnfants jeinassent des Tage requis ? Lorsque, au cloftre, la nouvelle de sa mort inopinge fondra sur elle, le eoup Vatteindra en plein ecur. ~ Quelle perte pour maman ! Les gargons sont encore si jeunes ! Premier réflexe ct une des earactéristiques de sa vie + ‘a ce momenta Ja charge du noviciat. chant Vabime de sa peine, s’étonna de sa sérénité. — Il ne suifit pas de lire et admirer Ia doctrine du Pére de Caussade, lui répondivelle. Il sagit de la mettre A quoi servirait In lecture des beaux livres, si nous ne nous efforcons pas dy conformer nos actes ? Fabandonne les miens a 1a Providence. Second trait marquant : cette imperturbable égalité @humeur, fruit de son abandon & Dieu. Quant & Mime Wigny, tout aussi sinedrement ehrétienne que son mari et vivant sa foi d'admirable fagon, elle aura occasion et le courage de répéter en différentes circon- stances : — Mes enfants sont a Dieu ot & leur devoir, avant d'étro ame Sa fille Rédemptoristine, se faisant Yécho des viriles lecons recues au foyer paternel, pourra dire en temps de douloureases épreuves familial — Maman connait son catéchisme. I faut aimer Dion par-dessus toutes choses. Aimer Diew pardessus toutes choses... Or, depuis toujours peutétre, cest le désir de Ia fi ete d’aimer Dieu uniquement, L’exeellence du miliew domestique, Ia sérieuse formation au Sacr&Coeur — dont elle gardera V'énergique empreinte — favoriseront Ie tou- hait de son eceur. Lapel du Christ en croix, du Rédempteur dépouillé, relentit et Senracine. Elle se’donne toute. Elle se donne pour apprendre, jour aprés jour, Tamoureux travail de ressemblance, Cest li toute la vocation de la Rédempto- ie: sortir delleméme pour faire place au Maitre sppauvrir de soi pour senrichir de Lui, afin Quand Diew éclaire notre ame. on voit ce que Ton est, ou plutot ce qwon nest pas, et en voyant ce néent pécheur on ne peut que Sécrier: AVOIR ETE TANT AIMEE ! Sen M MarieStanislas de Jésu: ile Rédemptoristine 1882-1952. quill continue en elle sa in rédemptrice. En dépit des défectuosités inhérentes & "humaine nature, malgré Ja hastesse de ses humbles servantes, le ToutPuissant peut accomplir en elles de sublimes choses. C'est sa gloi Lui de se servir de notre limon pour qu’y paraisse son wre et que se perpétue le salut des mes. Le 29 septembre 1905, Lonise Wigny franchissait la cliture du monastére Saint-Alphonse i Malines. Crest la plus belle histoire du monde, Cest Ta plus belle histoire Camour, chantent nos Jeunes. Sous le nom de Seur MarieStanislas de Jésus choisi par dévotion — elle sembarque pour vivre la plus belle histoire qui soit au monde : Ia passion amour de Diew. Elle n’ignore pas, avec Sainte Marguerite-Marie, qu'un amour crucifié veut des erucifiés Pamour ; aussi niestce pour goiter aux seules joies nuptiales spirituelles quelle se livre. Sur terre, le Christ n'a prié, travaillé, souffert que pour les ames. Elle priera, travaillera, souf- frira avee Lui pour Tes ames. Sans aucun retour en ar- Jamais. Elle ne s'appartient plus, Elle est & Lui. rds levée >, «vie suchumaine » trace sa_plun le Seigneur est Ta, avec sn grice, qui Pappelle i cette vocation de co-rédemptrice. Et, « quand on a Dieu, fon a tout». Plus tard, une de ses enfants Ventondra dire : — On entre pour Dieu. Qu’on Lo laisso faire ! Ge sera son mot dordre, son leitmotiv. Coeur done intransigeante droiture, ime supérieure voyant plus Join que Ii moyenne, esprit large, jugement sir et pondéré, aux ntipodes des « dévotionnettes » — telle nous Ia dépeint un de nos Péres qui I’'a particaliére- ment connue, Ses Supérieures comprennent bien vite ‘quelles restources sont en elle. Formation claustrale en conséquence, dés qu'elle est sous la direction de la Mére Marie-Majella de bénie mé- moire, autre ime élite. Aucune des bévues, des petites faiblesses. propres aux novices ne lui sont passées. On Yexorce do mille maniéres pour chasser timidité et mux tisme. Il faut commencer par obéir humblement pour commander un jour. Extrémement distinguée, d’éducation parfaite, elle est maintes fois mort eause de son port majestueux contraire au maintien religieux. A cette école, le Seigneur forme sa petite vietime qu’ll désire totalement abandonnée entre ces mains, virile, éta- Blie dans sa paix. Ia de grands desseins sur elle. A peine atelle émis ses vorux, qu'une pleurésie la survenu quelques jours plus tt, avant sa profession, Veitton gardée ? Mais Diew Ja yeut. Il la yeut généreuse quoique de faible santé, car ainsi restoravelle aprés sa longue convalescence. En 1914, elle occupe déji le poste de Mere Vieaire ot de Maitresse des novices. Et cest la fuite sous les boulets 300 ss et cest Poxil en Angleterre. A Wavre-Notre: Dame, of 1a Communauté se réfugie momentanément, elle « Ie bonheur de rencontrer, sous Tuniforme, celui de ses fréres qui tombera a I'Yser. Pais cest la Iourde responsabi Ini faut mer en remplagant sa Supéricure souvent alitée. C'est, ‘en exil surtout, en Belgique ensnite, le souci de préserver Ja vie réguliére et contemplative, celui de ne pas em- piéter sur Tautorité. D'oit une sévérité que dancunes trouvent excessive. — Vai paru rigide, avoueratelle, mais songez i ma position délicate : il me fallait veiller ne pas m'attirer affection des Sours au détriment de Vautorité en charge. Gette déférence envers Vautorité, comme elle la porte haut! Qu’elle soit & Ia téte de la Communauté oi son devoir est de Ja faire respecter en sa personne, qu'elle soit subordonnée, ce sera toujours le méme calte, Te de foi. Aussi, lorsque ses anciennes filles wprocheront de son lit de malade, son influence sera tout empreint de tact ot de scrupuleuse réserve. le que tu sois Supérieure ¥ Sexclama son cher Jésnite rentré de = mission lointaine et se souvenant sans doute de quelque Iaeune chez sa Louise d'autrefois. — Crest Te bon Di a tout fai Grende Mere, remarquait de son cété une Seeur, vous n’étes plus Ta mémo-depuis votre élection. — Gela ne doit pas vous étonner. Lorsque, agenouillée devant la grille du chur, j'entendis Te représentant de Dien m¥adresser ces paroles: «Nous vous confirmo: Par notre autorité, afin que vous soyex Mire et Sup: rieure de cotte famille de JésusChrist, au nom die Pre et du Fils et du Saint Esprit», j'ai senti quelque cho: de Ia paternité divine descondre en moi et m'envahir. Ui faut avoir yéeu cela pour le comprendre. Au nom du Pore, du Fils, du Saint-Esprit, Trinité auguste 4 laquelle elle a une dévotion spéefale. Agoni- sante, quelques instants avant de mowrir, elle ouvrira les youx en entendant son inlirmiére terminer le Magni- fieat par le Gloria Patri ‘A la téte de la Communauté, sa vertn s'exeren ot + qui m’a changée, Le bon Diew ise elle-méme, un oubli complet de soi, un heureux esprit organisation et sa belle humeur de Liggeoise, toujours égale, qu'elle af- fronte diffiealtés et eroix de tous genres qui vont la talonner sans cesse, Maitrise ellemémo an point que certaines Ia eroiront insensible, ce dont elle soufirira en silence. Oubli complet de soi. Les éprouvées a ponvaient trou- ver de jour et de nuit, au grand dam des infirmiéres quand, quelques jours aprés sa réélection en 1981, 8 santé Tut si sérieusement atteinte qu’on Tadministra et quielle fut condamnée i de continuels ménagements. Oubli de soi encore dans sa conception du devoi Celuici, une fois connu, rien ne Tarréte : ineompréhen- sions, reproches, jugements erronés. Les sujets sont néralement enclins i juger C'aprés Io seal bout qu'il: voient, alors que Fautorité tient tous les fils, Une nature comme Ia sienne, voguant en pleines eaux, tent double- ment Tétroit horizon du rivage. — D'an mot je pourrais éelaiveir telle situation, eon- fiatelle un jour, ot co mot, je ne puis pas le dire! Diseréte, prudente, aimant Ja paix jusqu’’s mécontenter Jes deux parties par sa conciliation, elle ne cherche pas BO Sattirer affection. Ce détachementla est un hel hom- mage a Tui rendre, paree qu'il exige dn conrage. Au dela des caduques affections humaines, il y a le devoir, et Te devoir c'est Dieu. — Dieu seul est digne Pattirer nos regards... Qu’aucun, désir ne sélove dans notre cur si ce n'est celui de Le posséder, recommandait-lle, pratiquant elle.méme Ta pre- midre ce qu’ello enseignait. ‘ Son grand esprit de pauvreté, extérieure pour ce qui est a son usage, intérieure par un total détachement, Ta fait monter, elle, dans la possession de Dieu. Et Dieu no vient jamais sans Iumiére. Et Dieu est amour. « Avoir 416 tant aimée 1 Pour Ie hon ordre de la maison, pour observance, elle gendarme. La cloche amnoncant la fin de la réeréx tion est pour elle Tn voix du Bien-Aimé Tinvitant au silence, au «soul & seule ». Au chorur, alors méme qu'une défense médicale tras stricto Tempéche d'y donner de la voix, elle suit attentivement le saint Office. Elle y a attitude une ame unie au Maitre, lone le Seigneur. Son imposante et belle prestanee Jui fait un air raide qui glace Tune ou autre, Une jeune Soeur, & qui elle ‘ochait doucement dene pas Sire ouverte plus tot, ona en toute franchise la difficulté qu'elle ressen. Taborder. Tmmédiatement Ia Mare se reeonnut : — Je sais que je suis ain ‘est vrai. La jeune Sour Geoutée, comprise, emporta de son en- trotien de quoi l'aider, sa vie entiére. Toutes celles qui pergaient Ia raideur de Venveloppo Aécouvraient avee bonheur et profit sa véritable person- nalité toute de bonté, dhumilité, de dévouement, de droiture. Rien de miévre dans ses encouragements, dans ses exhortations. La Rédemptoristine est une ame aposto- lique qui doit souffrir, peiner en yue de la Rédemption, “Sans doute, In vie est dure et parfois bien difficile, Ja lutte est pre tant du cété spirituel que oiatériel, con: eédaitelle, mais ne nous laissons pas abattre, Estee digne ames qui doivent vivre de fos er Wespérnnee 2... Crest par des visées apostoligaes et Ia pensée du Ciel qu'elle reléve et galvanise Tes eviurages. Depuis quelques années lle vest installée i Vinfir- merie, tout en présidamt eneore divers actes communs, Dieu sait au prix de quelles souffranees morales et phy- siques. Ainsi Pachéve son dernier 1 En 1940, Je régime des alertes passées en cave ui yaut, tune congestion pulmonaire qui aggrave son état et Palite définitivement. ‘Désormais, ee sera Yexistence en marge de sa chére Communauté. Enoore en charge, elle avait écrit & une de ses filles en clinique : + Laissez-vous bien faire par Jésus, sentir son indantiscement est tine grice >. Progressivement, elle sentira le sien, — La eroix, la sonffrance sont de grandes graces, avait- elle dit aussi dans un chapitre. NotreSeigneur les a choi- ies et quand Il aime une ame et qu'll veut Ini donner Mor. Domets_visant Sreur Morte - Stonislas une place bien élevée dans son ciel, I Ini donne Poe: casion de beaucoup sontffrir. Un jour souffrant plus, un jour souffrant moins, elle vivra les douze années qui Iui restent, eouehée, dans une méme température, ne se sustentant quavee du lait — ce lait qu'elle na jamais pu boire ! — et quelques bis cottes. Pendant douze ans. La moindre infraction est payée de telles erampes qu'il faut y renoneer. Plus un fruit, une doucour, plus une once de viande, plus un Iégume. Plus rien que lait, lait, lait — biscottes. Pendant douse ans. Te sourire, Je n'ai qu'une chose i faire : «Lui». Voila unique nécessaire. Aux jours loiniains Angleterre oti, aux dates d'ado- ration Vexiguité du local vous tenait, entassées, des hei res durant, a la chapelle, elle avait eu cette phrase sign ficative pour une Sear qui geignait un peu sur Ia Ion gucur de cos tétea-téte : ‘Vous ne connaissez pas encore votre Epoux, je ime laisser envahir par Selon Pusage de notre Ordre, chaque porte de cellule a une sentence. La sienne est expressive avec ce texte de : Le but de notre vie tout entidre doit Gtre de nous unir & Dieu. Stunir 4 Dieu? En épousant sa volonté sainte. Entre les quatre murs de son infirm Ini est toujours loisible d'aimer Dieu, de se sanctifier, de mé- riter pour les ames, de penser aux autres en évitant ce qui leur peut déplaire, en leur rendant tous les modestes services encore en son pouvoir, en essayant do se suf. fire le plus possible pour leur épargner la fatigue, — en un mot de s‘oublier. Quelle féto ! Au deli dee contin. genees humaines, est Ia plus belle histoire du monde qui continue a Séerire. = Quill mYenvahisse ! La charité divine se dévoilant 4 une ame, cest foreé ‘ment tout le prochain qu'elle embrasse. Une des voisines de cellule, compugne de maladie, sonne-telle ? — Allezy vite, ditelle a son infin drex apres. Mais elle peut bien patienter un moment que j fini chez vous ? — Non, non, allez-y. Je puis bien attendre, moi Les Sceurs converses sont surchargées — manque de bras, santés qui flanchent —; il arrive que son pauvre Init Tui soit servi avee quelque retard, Excuses. Regrets Tl ne faut pas vous exeuser. Quiestce que ¢a peut faire que je boive plus t6t ou plus tard? Malade pas du tout exigeante, vor Wabord les autres pour moi, ca me presse Humblement, elle demande pardon i son infirmiére du moment quelle se eroit fautive, pour la moindre me, pour des manquements qui nen sont pa Le derni a Voceasion une fate intimo i la- quelle chaque Seour participait par la composition de quelques bouts rimés ayant trait & Ia charité elle sy de Toin, Sur un billet, elle inscrivit = ‘Soublier en tout et toujours, Voila la preuve de Pamour f Lignes écho de sa vie ! Lors du terrible bombardement nocturne de mai 1944, 303 quelques Safurs se réfugient chez elle, se sentant plus en sécurité 4 ses cétés que dans Pabri voaté oi elle est intransportable. Les avions piquent et se déchargent de eurs engins de mort. Le couvent branle, les ecours battent. — Je pense i ces malheureux qui sont atteints, mar. mure-telle. Pauyres. gens ! Ex ses Iévres remuent. Elle prie pour eux. Rivée & son Jit, dans Timpossibilité de pourvoir as il cllomémo, elle wa pas un retour sur sa sonnelle. Aux Seurs qui tremblaient, elle — Nous sommes entre lee maine de Dien, Tout ce qui touche de prés ou de Ioin In Communauté, Vimtérosse ; elle se tient au courant, non par curiosité, mais par esprit de famille, Jusqu’a sa mort elle fera partic du Conseil ; rien d'important ne se déeidera, sans que les Supérieures la consultent. De méme, une Sour atolle besoin de la parole qui apaise 7 Une autre éprouvesvelle Ia nécessité d’épancher son cwur? Une troisiéme sollicitetelle son — Entrez La parole qui apaise, Voreille compatissante qui Je mot juste qui éclaire, on le regoit avec, en # on sourire dans eette atmosphére de ealme qui baigne sa cellule. Bon sourire, atmosphere sereine, humeur égale qui ne feront jamais soupconner Ia Tassitude physique. Paroles apaisantes et lumineuses pour les autres, alors quelle connait des périodes de douloureux ot angoissants serupules Ne pas demander un serviee qui ne soit absolument utile Ja hante jusqu’am bout, Peu de somaines avant sa mort, stant Ievée, elle tom- be. Crest Theure oii le souper est servi aux malades, L'in- firmiére passe et repasse devant sa porte ; olle n’aurait aw’a appeler pour quimmédiatement on vienne la rele- vor. Mais le service des autres en serait retardé. Elle attend qu'arrive son tour habituel. Alors, quand Vinfir- mire entre, afin de no pas Palarmer, elle Tui dit de sa voix la plus naturelle : — Je suis par terre. ‘Vu son poids, il fallut trois Sours pour Ia relever. Le matin de sa mort, Iucide, elle se rend compte que Yagonie commence. Ici encore, elle maurait quan petit gosto faire — qui lui est eneore possible — pour son- ner. A quoi bon? Son infirmiére ne peut plus rien pour elle. Vers quatre heures, Vinfirmidre ponsse Ia porte. La chére agonisante tourne faiblement Ia téte et lui sourit un sourire signifiant = — Que je suis heureuse que vous voila ! Elle ne Tet pas dérangée pour un empire. Elle qui a passé Ia majeure partie do sa vie religieuse 4 commander, est un modéle de soumission, Un mot ministre de Diew et Jes eraintes de sa conscience déli- cate sont refoulées. Une recommandation de sa Supé rieure et tout est dit, Une prescription du médecin, elle sera suivie i la lettre. Une défense de sa si dévouse infirmiére et c'est un ordre, C'était dans Jes derniers temps, aprés sa erise cardia. que. A cause du coeur et des plaies qui se forment, on Ya couchée sur Ie dos. La nuit, & bout, elle sonne, La Seur de garde aecourt, - Ne pourriezvous me tourner sur le e3té? Je nen puis plus. — Seeur X... a recommandé de vous Inisser sur Te dos, mais, pour yous soulager, je vais aller Ia trouver, Alors, elle, aussitét : — Non, non, ne la réveillez pas ; elle est si fatiguée. Ma bonne Mére Marie m’aidera. 304 SS Chaque fois que la souffrance Ia tenaille, elle appelle ainsi la Vierge 3 son secours. Jamais elle n’abusa de a faculté de parler que donne Ia Ragle a qu je. Lhheure du grand silence Ia trou 1 temps of, debout elle devait précher dexemple et veiller i le maintenir. irmire Satiardat dans sa cellule, Elle s'inquiétait : yn sonné Ja priére du soir? éponse elle arrétait net In conver- sation: — Ce n'est pas indispensable. Vous me direz cela de- Fidéle encore, malgré son état, aux récollections et retraites de Régie. Ces jours condamnée ss, elle la véeut_en com pagnie de Notre-Dame, «sa bonne Mére Marie ». C’est en ces jours bénis quelle déconvrit la Légion et sou- hhaita de s'y enrdler en tant que membre auxiliaire. La Madone Ia fit sa Iégionnaire an Ciel. fais deux mois, jour par jour, avant sa mort, elle eut Ia_grice démottre les veenx tolennels, selon le désir de VEglise. Diimmolation en immolation, le Seigneur préparait son Spouse aux noces éternelles. — Mon état estil assez grave pour étre administrée demanda-telle a Vinfirmiére. Que fories-vous ma place — Crest tonjours une grace. Je temps que ma vie ne tient qu’ un fil! Je vie chaque jour dans Ia pensée de la mort. Pour la quatritme fois, elle reeut Ie Sacrement des mourants, Préeédemment, dans Tuno de oe es, elle avai — Vous verrez, je ne mourrai pas cette fois encore, je Te sens. Maintenant, Ie terme approchai Le jeudi 31 juillet, en la féte de Saint Ignace, un de ses saints de prédilection, elle acheva sa belle histoire amour. C'éait A peu pré Theure of, chaque matin, JésusEucharistie venait a elle, Exact au rendez-vous, HI Temporta pour Ia communion éernelle. Dépouillée, sur Ia croix nue, elle avait murmuré : Cola m’est égal de vivre ou de mourir. Je wai plus qu'un désir : 1a volonté de Dieu. ‘See dernitres paroles supréme abandon : Je nai plus aucun Aésir, Les condoléances autographes do Son Eminence le Car- dinal van Roey — qui la visita a différentes reprises an cours de ses années d'infirmerie — portent qu'elle ea tant mérité et comme Supérieure et comme malade >. “cAyant_véeu et souffert avee une conformité. si en- i amourense au on plaisir de Dieu, lle sure ioc Valse peated les péchés des Sa cellule Son départ laisse un vide. Son Ia plus belle, Péternell Ja dileetion divine — réclame une repri mode pent-étee, mais une reprise quand méme. Au cour qui ceste de battre a Ia terre, il fant indispensable relive. Parco qu'il y a toujours des ame de Ia plaine & soutenir. Paree que Tamour de Dieu cherche toujours, pour Je monde, des missionnaires de la priére et du obscur. Parce qu’enfin, dans la suite des sitcles, il faudra sane esse Pautres Thérése de [Enfant Jésus pour serie «Dans Ie ewur de PEglise, ma Mére, je serai amour Cette histoire, ce chant d'amour ne. peuvent finir. MONIALIS OSS. & sauyer ot Varmée L'EGLISE CATHOLIQUE Crest sous ce titre que la «Bonne Presse» de Pa vient de faire paraitre (104 p. 250 fr. fr.) un trés eurieux petit livre du famous G. K. Chesterto Robert Aouad. Aprés une savoureuse Pr Belloc, nous trouvons ici six chapitres vivants, trés ima- és pleins humour, nous parlant de VEglise Catho- fique, des erreurs quant a elle, des obstacles réels sur la route menant a elle, du sentiment de plénitude de qui y entre et sy trouve tellement & Paise.. Bien diverses sont les voies qui y ménent, car: . Les remarques de Chesterton valent pour tous les cas de is Sappliquent avec une pertinence spé- le aux protestants anglais. «Les Protestants sont des Catholiques qui se sont égarés; c'est ce qu'on exprime vraiment en disant qu’ile sont chrétiens. Parfois, ils se sont égarés tr2s loin ; mais ils ont rarement suivi tout Aroit Je chemin de leur égarement particulier. Ainsi un calviniste est un catholique obsédé par ‘de In sow veraineté de Dieu. Mais quand il veut dire par Ti que Diew désire Ia damnation de certaines personnes, on peut dire sans exagérer qu'il est devenu un catholique plut6t_morbide... Un Quaker est un eatholique obsédé ET LA CONVERSION par Tidée catholique de donee simplicité et de vé Mais quand il veut dire par li que c'est un_mensonge de dire «yous», et un acte d'idolitrie d'éter son char peau devant une dame, i n'est pas exagéré de dire, chapeau, son cervean eat. branlant, En trouvé nécessaire de se dispenser de pareilles excentricités (et du chapeau) et d'abandonner Ia voie qui Paurait conduit tout droit a um asile Palié- Seulement chaque pas sur Ie chemin du retour au hon ens est un pas sur le chemin du retour au Catho- Tieisme. Dans la mesure of il était dans le vrai, il était Catholique ; et dans la mesure of il eétait égaré, il n'a pas &é capable de demeurer protestant Fr plus loin: «On a confusément confondu Tes remar- ques spontanées des convertis sur la paix de V'ime, avec Fidée de trouver un repos mental, au tens inaction mentale. On pourrait prétendre tout aussi bien qu'un homme qui vest complétement rétabli d'une attaque de par de la danse de Saint-Cuy manifoste sa bonne santé par une immobilité de pierre... Guérir de la para- Iysie mest pas cesser de se mouvoir, mais apprendre i se mouvoit. Pour la premiére fois, le eonverti catholique un point de départ pour penser juste et sérieusement.a» awavec on sa a lui 306

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