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Section Sciences Economiques ™ No.

23/2009

GOUVERNANCE, QUALITÉ DES INSTITUTIONS


ET ATTRACTIVITÉ EN MATIÈRE D’IDE

Sami HAMMAMI
Mohamed CHAKROUN
Faculté de Sciences Economiques et Gestion de Sfax,Tunisie

Résumé
Cet article s’enrichit des récents travaux théoriques et empiriques étudiant le lien
entre qualité des institutions et performances économiques et sociales à long terme des
nations, pour plaider en faveur de l’introduction du phénomène institutionnel dans
l’explication de l’attractivité des pays et des régions en matière d’IDE. L’étude empirique
utilise des données en coupe transversale pour 145 pays sur la qualité de la gouvernance. Six
groupes de pays sont ainsi distingués afin de tenir compte des spécificités régionales. Les
résultats montrent une corrélation significative entre la qualité des institutions et l’attractivité
en matière d’IDE, mais avec de fortes disparités selon l’indicateur institutionnel ou le groupe
de pays retenu.

Mots clés
IDE, gouvernance, qualité des institutions

I. Qualité des institutions et attractivité en matière d’ide : une revue de la


littérature

Comprendre pourquoi les firmes décident de s’internationaliser et de choisir de


s’implanter dans tel pays ou dans telle région plutôt que dans tel ou dans telle autre est une
question qui suscite davantage l’intérêt des économistes ; elle est devenue « quasiment
stratégique pour les autorités économiques et politiques qui s’efforcent d’attirer sur leur
territoire […] les investissements étrangers» (Mayer & Mucchielli, 1999). Mais, la réponse
s’avère difficile. Non seulement les variables qui façonnent le comportement des firmes
multinationales sont multiples et disparates, mais aussi les stratégies de celles-ci sont toujours
changeantes en réponse aux changements incessants de l’environnement politico-économique
mondial.
Capturer le comportement des firmes multinationales à l’intérieur d’un cadre
théorique reste ainsi une tâche ardue. Depuis 30 ans, plusieurs théories ont vu le jour avec
comme objectif commun d’expliquer le développement des FMN, le déploiement de leurs
activités, le processus de globalisation économique et l’émergence de réseaux transnationaux.
Chaque théorie s’est tenue, compte tenu de son champ d’application, d’expliquer le
comportement des firmes vu d’une manière globale ou sous certains aspects spécifiques.
D’un autre coté, on a assisté ces dernières années à une prolifération de travaux qui
construisent le bien fondé d’une approche institutionnelle dans l’analyse de l’attractivité des
nations en matière d’IDE.
L’investissement est affecté à la fois par les risques et la rentabilité qui dépendent
beaucoup du cadre institutionnel des pays. Ainsi, comme le soulignent Gray & Jarosse (1993),
les investisseurs étrangers désirent opérer dans un environnement caractérisé par la réduction
des incertitudes et des coûts de transaction.
Les Annales de l’Université Valahia de Târgovişte

Cet environnement se rattache à la réglementation inhérente aux législations qui


régissent l’activité des firmes étrangères. Une telle réglementation peut receler des obstacles
défavorisant l’implantation des firmes étrangères et provoquant ainsi un effet de détournement
des flux d’IDE vers les pays dotés d’une législation plus souple et transparente. En outre, dès
lors que cet environnement détermine parallèlement le système de motivations des firmes
locales, leur efficience, leur spécialisation et leur compétitivité, sa qualité déterminera en
grande partie la qualité des IDE rentrants.
Michalet (1999) décompose les déterminants de l’IDE en deux types : (i) les pré-
déterminants ou pré-conditions de l’attractivité et (ii) les déterminants nécessaires qui sont
importants pour que les pays fassent partie de la « Short List 1 ». Le cadre politique et
macroéconomique fait partie des pré-déterminants de l’IDE et il constitue même le premier
déterminant de l’IDE des multinationales. La stabilité du régime politique garantit en partie la
prévisibilité de la rentabilité des projets d’investissement, ce qui permet à l’investisseur de
choisir parmi les pays candidats lors de la délocalisation. A ce cadre politique et économique,
s’ajoute aussi le cadre général réglementaire de l’IDE qui, si satisfaisant, permet normalement
à un pays de faire partie de la « Long List ». Ce cadre général comprend les règles et les
règlements régissant l’entrée et l’activité des investisseurs étrangers (liberté des transferts de
capitaux et régime de change), les normes de traitement des filiales étrangères (politique
fiscale et commerciale, législation sociale, flexibilité de l’administration, sécurité sociale) et
les règles de fonctionnement des marchés (politique de concurrence ; système légal,
réglementaire et judiciaire).
Malheureusement, peu de travaux empiriques ont été réalisés sur l’impact des
structures institutionnelles sur le volume de l’investissement direct étranger, et les résultats
issus des différentes études semblent plutôt mitigés. D’un côté, on peut supposer qu’une firme
préférera exporter (plutôt que de réaliser un IDE) vers un pays où la protection est faible,
même lorsque les coûts de production y sont inférieurs : l’accord de licence et/ou
l’investissement direct étranger se révéleraient trop risqués. A l’inverse, on peut considérer
que l’IDE est effectué pour dissuader les imitateurs potentiels, en assurant une présence locale
de la firme du Nord ; dans ces conditions, un renforcement des DPI limite l’incitation à rester
dans le pays d’accueil, en l’absence d’autres avantages à la localisation.
Lee et Mansfield [1996] testent la relation entre le volume de l’IDE américain dans 14
pays d’accueil et la protection des droits de propriété dans ces pays. Outre les DPI, les
variables indépendantes incluent la taille du marché du pays d’accueil, le stock total d’IDE, le
degré d’ouverture du pays. L’étude conclut à un effet positif et significatif de la variable DPI
sur le volume d’IDE.
Maskus [1998a ; 1998b] confirme ces premiers résultats. Il étudie le pouvoir
explicatif des DPI dans l’IDE américain vers 46 pays sur la période 1989-1992 en utilisant un
système d’équations simultanées (ce afin de prendre en compte l’effet des DPI sur les ventes
des filiales, les exportations vers ces filiales et le volume d’actifs des filiales américaines). Il
intègre également la taille du marché, la protection tarifaire, l’intensité en R&D des filiales, la
distance des pays étudiés par rapport Etats-Unis et les incitations à l’investissement procurées
par les gouvernements locaux. Les DPI sont mesurés par l’indice de Rapp & Rozek[1990] 2 .

1
La « Short List » des investisseurs globaux correspond aux pays qui reçoivent plus d’un milliard $
d’IDE par an.
2
L’indice de R&R varie de 0 à 5. Une valeur égale à zéro indique l’absence de législation sur le brevet
ou bien encore d’importantes limitations au droit du brevet (exclusion de certains biens du domaine de
brevetabilité ; non application de la législation en vigueur sur le brevet).
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Son étude montre que les droits de propriété ont une influence positive et significative sur
l’IDE dans les PVD, ainsi que sur les exportations vers ces filiales et sur leurs ventes. Par
contre, les DPI n’ont pas une influence significative sur l’IDE dans le cas des pays
industrialisés. Ce résultat pourrait s’expliquer par la substitution de contrats de licence à l’IDE
lorsque les droits de propriétés sont suffisamment respectés.
On peut également s’interroger sur la relation entre le niveau des DPI et le contenu
technologique de l’IDE. Un premier résultat est obtenu par Lee & Mansfield [1996] : ces
derniers montrent que dans l’industrie chimique, les IDE des grandes firmes américaines sont
d’autant plus intensifs en R&D que les DPI dans le pays d’accueil sont respectés.
Samarzynska (2002) utilise des données au niveau des entreprises extraites d’une
enquête mondiale auprès de sociétés menées par la BERD en 1995 et portant sur l’IDE en
Europe de l’Est et dans les républiques de l’ancienne Union Soviétique. Elle conclut que l’une
des conséquences d’un régime laxiste en matière de DPI est de dissuader les investisseurs
étrangers dans les secteurs à haute intensité technologique fortement dépendants des droits de
propriété intellectuelle. En outre, dans tous les secteurs, des régimes de DPI faibles semblent
dissuader les investisseurs à produire localement et les incitent plutôt à distribuer des produits
importés.
Kumar (1996) obtient un résultat plus ambigu. Pour examiner les déterminants de la
multinationalisation des activités de R&D des firmes américaines, il considère trois types de
variables explicatives : (i) la nature et la taille de la production locale (ex. : orientation locale
de la production à l’étranger), (ii) les ressources du pays d’accueil (ex. : offre de main
d’œuvre qualifiée bon marché), (iii) la politique économique du pays d’accueil, en particulier
en matière de DPI (mesurés par l’indice de Rapp & Rozeck). Une première régression sur
l’ensemble de l’échantillon met en évidence le rôle significatif des DPI : un régime de forts
droits de propriété favorise l’intensité en R&D des filiales de firmes américaines. Dans un
second temps, l’auteur distingue les pays d’accueil industrialisés de ceux en voie de
développement : alors que le signe de la variable DPI demeure positif et significatif dans le
cas des pays développés, il devient négatif et peu significatif dans les cas des PVD.
L’étude de Seyoum (1996) conforte ce résultat. Pour un échantillon de 27 pays étudiés
sur la période 1975-1990, il observe que les DPI ont un effet positif sur les flux totaux d’IDE,
mais pas d’effet significatif sur les flux d’IDE à destination des pays en développement.
Ce surprenant résultat peut s’expliquer par la nature différenciée des activités de R&D
conduite dans les deux types de pays. Alors que dans les pays développés la R&D est
essentiellement orientée vers la création de nouveaux produits/procédés (et à ce titre elle est
très sensible au niveau des droits de propriété), celle effectuée dans les PVD est d’abord
destinée à adapter un produit existant (et souvent en fin de cycle de vie) aux caractéristiques
locales. L’impact des DPI sur l’investissement direct en R&D est donc différencié selon la
nature de la R&D menée à l’étranger.
Enfin, le niveau des DPI peut influer sur les formes de l’investissement direct
étranger, que ce soit au niveau de l’arbitrage JV/filiale à 100% ou de l’arbitrage filiale à
100%/licence. Par exemple, de forts DPI rendent plus probables le choix d’un accord de
licence ; ce dernier sera en effet plus facile à faire respecter. On peut donc supposer qu’un
renforcement des DPI entraîne une augmentation du nombre de contrats de licence par rapport
aux stratégies d’investissement direct dans la mesure où les coûts de transaction spécifiques
aux contrats de licences sont diminués. Les données d’enquêtes de Sherwood [1990] et de
Mansfield [1994] confirment effectivement que la faiblesse des DPI est un obstacle à la
conclusion de joint venture et de contrats de licence.
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Comprendre pourquoi une firme décide de s’implanter dans tel pays ou dans telle
région plutôt que dans tel ou dans telle autre suggère ainsi l’introduction du phénomène
institutionnel en tant que facteur déterminant de ce choix.
Dès lors que les institutions façonnent le comportement des agents économiques et le
système d’incitations auquel ils appartiennent, et que ce même comportement façonne leurs
performances économiques et technologiques, il convient de s’interroger non seulement sur
les déterminants tangibles et quantitatifs de l’IDE mais aussi et surtout sur la nature de la
relation qui existe entre la qualité des institutions qu’héberge le pays hôte et le volume d’IDE
qu’il peut espérer attirer, d’une part, et les secteurs dans lesquels ce pays souhaite que cet
investissement tienne place, d’autre part.
Si à un moment donné la spécialisation des pays s’explique uniquement par les
avantages comparatifs qu’ils détiennent (modèle ricardien) ou par leurs dotations factorielles
(modèle HOS), faisant de sorte que les IDE trouvent leur assise théorique particulièrement
dans la théorie traditionnelle du commerce international (modèle de Kojima), aujourd’hui
lorsque désormais le commerce intra-branche explique à lui seul plus de 80 % des échanges
internationaux on comprend très bien que les firmes multinationales ne se localisent pas
forcément dans les pays détenant un avantage comparatif tel que défini dans la théorie
ricardienne ou dans le modèle HOS. De fait, les faibles coûts salariaux des pays en
développement et l’abondance de leurs ressources naturelles n’ont pas empêché
qu’aujourd’hui plus de 80 % des flux d’IDE mondiaux se concentrent au sein des pays
développés.
La redondance des éléments théoriques avancés par la théorie traditionnelle dans
l’explication de la dynamique des IDE entre les différentes régions du monde tient semble-t-il
à l’ignorance ou du moins à la non prise en compte de certains aspects qualitatifs
fondamentalement institutionnels, qui sont certes extérieurs à la sphère productive réelle des
firmes mais dont les externalités peuvent s’avérer décisives en termes de leur impacts
potentiels sur la productivité de ces dernières et donc sur leur compétitivité.

II. Mesure quantitative de la qualité des institutions

Parallèlement à ces avancées théoriques et empiriques, les années quatre-vingt-dix ont


été marquées par des percées substantielles dans le domaine de la mesure empirique des
variables institutionnelles. Ceci a donné une impulsion considérable aux analyses
comparatives entre pays sur les liens statistiques entre la qualité des structures
institutionnelles et la performance économique et sociale.
Plus fondamentalement, les précieux résultats révélés par l’enquête organisée par le
World business Environment Survey (WBES) et menée sur plus de 10 000 entreprises
réparties sur 80 pays étudiant l’impact des faiblesses institutionnelles sur leur comportement,
montrent des effets très différenciés. En effet, les impacts de chaque fragilité sur le
déroulement de l’investissement et des affaires dépendent largement du niveau de
développement des régions, de la taille et du secteur de l’entreprise.
Les indicateurs contenus dans la base de données confectionnée par Kaufmann et al.
(1999 a et b) et actualisés par Kaufmann et al. (2008) ont été le fruit d’une combinaison
d’environ 300 indicateurs de gouvernance compilée à partir de diverses sources de données
existantes. Les auteurs construisent six indicateurs agrégés correspondant à six compartiments
institutionnels fondamentaux pour 175 pays. Ces six volets sont défins comme suit : i)
« Voice and Accountability » : cette première grappe de variables renferme des mesures de
divers aspects du processus politique, des libertés civiles et des droits politiques. L’indicateur
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agrégé prétend saisir l’étendue de la participation des citoyens d’un pays dans la sélection de
leurs dirigeants politiques ; elle inclue en outre, des données sur l’indépendance des médias.
Ii) « Political Stability » : cet élément combine certaines mesures de la probabilité de
déstabilisation de l’Etat par la violence ou des moyens non constitutionnels. Il tente de capter
la continuité de la politique et la possibilité qu’ont les citoyens de choisir dans la paix, les
dirigeants au pouvoir. iii)« Government Effectiveness » : ce volet de la gouvernance est saisi à
partir de la combinaison de mesures de la qualité des prestations des services publics, de la
qualité de la bureaucratie, de l’indépendance des services civils et du degré de crédibilité de
l’Etat relativement à ses politiques et à la réalisation de ses engagements. Ces éléments
renseignent sur la capacité de l’Etat à produire et à accomplir de bonnes politiques et à offrir
des services collectifs de qualité. iv) « Regulatory Quality » : relativement ciblée sur la nature
de la politique elle-même, cette grappe renferme des mesures de l’incidence des politiques
interventionnistes sur les marchés telles que le contrôle des prix, de mauvaises supervisions
des banques, une régulation excessive et constituant des handicaps pour le développement des
transactions des entreprises. v) « Rule of Law » : ce volet de la gouvernance prend appui sur
des indicateurs mesurant l’ampleur de la confiance des agents dans les règles de la société et
de leur soumission à ces règles. Cela comprend les perceptions de l’incidence des crimes
violents et non violents, de l’effectivité et de la prévisibilité du système judiciaire et de
l’exécution des contrats. Plus généralement, cet indice donne une indication fondamentale sur
l’environnement juridique qui gouverne les interactions sociales et économiques. vi) « Control
of Corruption » : Cette mesure évalue les perceptions de la corruption par les agents. Celle-ci
étant définie comme l’utilisation du pouvoir public pour augmenter des gains privés. Ces
différents indicateurs de la gouvernance sont notés selon des indices allant de -2.5 à +2.5 et,
dans cette échelle, une valeur élevée signifie une très bonne qualité institutionnelle

III. Les déterminants institutionnels du comportement stratégique de


localisation des firmes à l’étranger : un modèle

Le modèle élaboré est testé sur un échantillon regroupant 145 pays. La régression est
menée sur des données en coupe transversale pour l’année 2005. L’ensemble des 145 pays
considérés dans l’étude est partagé en 6 groupes : le premier regroupe 19 pays de l’OCDE, le
second est constitué de 17 pays de l’Europe de l’Est, le troisième comporte 10 pays
partenaires de la méditerranée, le quatrième groupe comprend 14 pays de l’Amérique Latine,
le cinquième est composé de 8 pays asiatiques et le reste de l’échantillon forme le sixième
groupe. Ce découpage de l’échantillon permettra de comparer l’impact des grappes
institutionnelles sur l’attractivité des PPM à celui dans les pays de l’OCDE d’une part, et à
celui dans les PECO et les pays asiatiques d’autre part.
Dans cette étude empirique, les flux nets d’IDE sont expliqués par un ensemble de
déterminants économiques et institutionnels. Deux modèles sont ainsi estimés. Le premier
concerne l’ensemble de l’échantillon et prend la forme suivante :

IDE = a0 + + a1 . LIBi + a2 . CAPITA + a3 . CROISSi + a4 . INVESTi + a5 . EDUi + a6j . GOVJI


+ μi
i = 1, 2, …, 145 j = 1, 2, …, 6
IDE représente la part des flux nets d’ide dans le PIB du pays i. LIB est le taux
d’ouverture. CAPITA est le PIB/tête. CROISS est le taux de croissance moyen. INVEST est
l’effort d’investissement. EDU est la part des dépenses d’éducation dans le PIB du pays hôte.
Enfin, GOV est un ensemble d’indicateurs de la performance institutionnelle du pays hôte. Six
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indicateurs ont été retenus : DEMO est l’indicateur des ‘libertés civiles et démocratie’, STAB
évalue la stabilité politique du pays hôte, SECT mesure l’efficacité du secteur public, REG
renseigne sur la qualité de la régulation, LOIS est un indicateur de l’efficacité du système
judiciaire et du respect des droits de propriété, et CORR évalue le contrôle de la corruption
dans le pays hôte. Pour ces six indicateurs une note allant de - 2,5 à +2,5 est attribuée pour
chaque pays. Dans cette échelle, une valeur élevée signifie une très bonne qualité
institutionnelle.
Le second modèle prend en considération les différences éventuelles de
comportement entre les divers groupes. On définie six variables dummy de la façon suivante :
⎧1 si le pays i appartient au groupe j
D ji = ⎪⎨
⎪⎩0 si non
i=1, 2, … ,145 et j=1, 2, 3, 6
Le modèle est alors :
6
IDE = a0 + + a1 . LIBi + a2 . capita + a3 . CROISSi + a4 . INVESTi + a5 . EDUi + ∑
j =1
a6j . Dji

.GOVi + μi
Si on pose : INDPIji = Dji .GOVi, le modèle 2 s’écrit :
Modèle 2 : IDE = a0 + a1 . LIBi + a2 . capita + a3 . CROISSi + a4 . INVESTi + a5 .
6
EDUi + ∑
j =1
a6j . GOVji + μi

i=1, 2, … , 145
Les indicateurs institutionnels proviennent de Kaufmann et al. (2008). Les autres
variables ont été compilées à partir du World Development Indicators (2007).
Le fait que les variables institutionnelles soient fortement corrélées entre elles nous a
conduit à mener une régression multivariée. La méthode d’estimation utilisée est les moindres
carrés ordinaires corrigés.
Les résultats des estimations effectuées ont été regroupés et présentés dans trois
tableaux selon les trois volets politique, économique et juridique de la gouvernance. Dans le
tableau 1 sont présentés les résultats des estimations relatives au volet politique que
renferment l’indicateur de la ‘stabilité politique’ (variable STAB) et celui de la ‘démocratie’
(variable DEMO). Les équations considérées sont les suivantes :

Equation 1 : IDEi = a0 + a1 . LIBi + a4 . INVESTi + a5 . EDUi + a61 .DEMOi + μi


Equation 2 : IDEi = a0 + a1 . LIBi + a3 . CROISSi + a4 . INVESTi + a5 . EDUi + a61 .DEMO1i +
a62 .DEMO2i
+ a63 .DEMO3i + a64 .DEMO4I + a65 .DEMO5I + a66 .DEMO6I + μi
Equation 3 : IDei = a0 + a1 . LIBi + a4 . INVESTi + a51 .EDUi ++ a61 .STABi + μi
Equation 4 : IDEi = a0 + a2 . CAPITAi + a4 . INVESTi + a61 .STAB1i + a62 .STAB2i + a63 .STAB3i
+ a64 .STAB4i ++ a65 .STAB5i + a66 .STAB6i + μi
i=1, 2, … , 145
DEMOji et STABji correspondent respectivement aux variables ‘SECT’ et ‘REG’, relatives au pays
i dans le groupe j, j=1, 2, 3, 4, 5, 6
Les résultats de l’équation 1 et de l’équation 3 relatifs à l’ensemble de l’échantillon
montrent que, globalement, la qualité des arrangements institutionnels et politiques n’exerce
pas un effet significatif sur l’attractivité des nations. Les coefficients des deux variables qui
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retracent l’étendue de la liberté de parole d’une part, et le degré de la stabilité politique


d’autre part, sont positifs mais non significatifs (0,66 pour la première variable et 0,27 pour la
seconde).

Tableau 1 : Résultats des estimations concernant le volet politique de la


gouvernance : Best results

Variables Equation 1 Equation 2 Equation 3 Equation 4


LIB 0.34* 0.04* 0.3*
---
(3.54) (4.14) (4.42)
0.19
CAPITA --- --- ---
(0.57)
0.12
CROISS --- ---
--- (0.08)
0.15* 0.15 * 0.15* 0.21*
INVEST
(2.53) (2.81) (2.86) (3.91)
0.17 0.004 0.05
EDU ---
(0.07) (0.019) (0.26)
0.66
DEMO --- --- ---
(1.29)
1.22***
DEMO1 --- --- ---
(1.85)
-0.83
DEMO2 --- --- ---
(-0.60)
-0.02
DEMO3 --- --- ---
(-0.01)
-0.46
DEMO4 --- --- ---
(-0.29)
-1.09
DEMO5 --- --- ---
(-0.50)
-0.48
DEMO6 --- ---
(-0.67)
0.27
STAB --- --- ---
(0.19)
0.44
STAB1 --- --- ---
(0.38)
0.61
STAB2 --- --- ----
(0.51)
1.38
STAB3 --- --- ---
(0.89)
0.27
STAB4 --- --- ---
(0.22)
3.45**
STAB5 --- --- ---
(1.96)
0.18
STAB6 --- --- ---
(0.29)
R2 0,29 0,36 0,26 0,41
*, **,***
significativement différent de zéro au seuil de 1%, 5%.et 10% respectivement.
Entre parenthèses et en italique figurent les t de Student.

Les résultats de la deuxième étape d’estimation qui saisie les spécificités régionales
confortent l’ambiguïté qui caractérise le lien entre qualité des institutions politiques et
attractivité. Les deux mesures de performance institutionnelle constituent des déterminants
explicatifs de l’attractivité des pays de l’OCDE ainsi que celle des pays asiatiques. Cependant,
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on constate que ce n’est ni le cas des PPM ni celui des PECO (les coefficients associés aux deux
variables DEMO et STAB ne sont pas significatifs). Cette absence de lien économétrique entre
ces deux volets institutionnels et attractivité, signifie que l’afflux des IDE vers ces groupes de
pays n’est pas globalement expliqué par leurs avancées dans les domaines de la démocratie et
de la stabilité politique.
Le tableau 2 fournit les résultats respectifs des estimations qui ont porté sur les
compartiments relatifs à ‘l’effectivité de l’Etat’ et à la ‘qualité de la régulation’. Les équations
qui ont été considérées sont les suivantes :

Equation 5 : IDEi = a0 + a1 . LIBi + a2 . CAPi + a41 .INVESTi + a51 .EDUi + a61 .SECTi + μi
Equation 6 : IDEi = a0 + + a1 . LIBi + a2 . CAPi + a41 .INVESTi + a51 .EDUi + a61 .SECT1i +
a62 .SECT2i + a63 .SECT3i + a64 .SECT4i + a65 .SECT5i + a66 .SECT6i + μi
Equation 7 : IDEi = a0 + a2 . CAPi + a41 .INVESTi + a51 .EDUi + a61 .REGi + μi
Equation 8 : IDEi = a0 + a2 . CAPi + a41 .INVESTi + a51 .EDUi + a61 .REG1i + a62 .REG2i + a63
.REG3i + a64 .REG4i + a65 .REG6i + a66 .REG6i + μi
i=1, 2, … , 145
SECTji et REGji correspondent respectivement aux variables SECT et REG, relatives au pays i
dans le groupe j, j=1, 2, 3, 4, 5,6

Les résultats correspondant aux équations 5 et 7 montrent que l’indicateur ‘SECT’


comme l’indicateur ‘REG’ constituent des éléments pertinents de l’attractivité de long terme
(les coefficients relatifs sont positifs et significatifs). Cela montre en fait, que la capacité de
l’Etat à gérer efficacement les ressources et à formuler et mettre en œuvre des politiques et
des régulations de qualité, explique dans une large mesure les performances à long terme des
nations en termes d’attractivité. Cette conclusion globale pour l’ensemble des 145 pays vient
corroborer celles obtenues par plusieurs auteurs comme Knack et Keefer (1995 et 1997) et
Kaufmann et al. (2002), analysant les performances macroéconomiques des nations. La
comparaison des résultats de ces équations à ceux du tableau 1 (équation 1 et 3) laisse
suggérer que les volets de la gouvernance qui ont trait à l’efficacité des politiques
économiques et à la qualité de la régulation ont un impact beaucoup plus important que ceux
relatifs à la qualité des institutions politiques. La comparaison des coefficients obtenus dans
les équations 5 et 7 révèle en outre, que la variable agrégée du compartiment ‘effectivité de
l’Etat’ semble peser moins intensément que celle relative à la qualité de la régulation (le
coefficient estimé de la première variable est de 0,80 alors que celui relatif à la seconde est de
1,13).

Tableau 2 : Résultats des estimations concernant le volet économique de la


gouvernance :Best results
Variables Equation 5 Equation 6 Equation 7 Equation 8
LIB 0.3* 0,40*
--- ---
(4.23) (4,57)
0.69*** 0.81** 0.24 0.28
CAPITA
(1.70) (1.90) (1.28) (1.43)
0.22* 0.22* 0.26* 0.26*
INVEST
(4.24) (4.37) (5.45) (5.89)
0.15 0.27 0.13 0.13
EDU
(0.16) (1.06) (0.41) (0.64)
0.80***
SECT --- --- ---
(1.79)
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Variables Equation 5 Equation 6 Equation 7 Equation 8


0.37**
SECT1 --- --- ---
(2.02)
1.98
SECT2 --- --- ---
(1.13)
1.41
SECT3 --- --- ---
(0.73)
0.96
SECT4 --- --- ---
(0.62)
3.35***
SECT5 --- --- ---
(1.77)
1.72
SECT6 --- --- ---
(1.76)
1.13*
REG --- --- ---
(2.51)
1.15**
REG1 --- --- ---
(1.94)
0.67
REG2 --- --- ---
(0.5)
1.60
REG3 --- --- ---
(0.85)
0.70
REG4 --- --- ---
(0.38)
4.03*
REG5 --- --- ---
(2.39)
0.84
REG6 --- --- ---
(0.23)
R2 0,32 0,36 0,38 0,39
* ,**,***
significativement différent de zéro au seuil de 1%, 5% et 10% respectivement.
Entre parenthèses et en italique figurent les t de Student .

En considérant les variables muettes (résultats des équations 6 et 8), on constate que
l’impact de ce bloc de variables ne se présente pas selon la même intensité pour les différents
groupes de pays. On constate d’une part, que seuls les coefficients relatifs aux pays asiatiques
et de l’OCDE présentent des signes attendus et significatifs. L’attractivité des PPM, des PECO et
des pays de l’Amérique Latine est elle aussi positivement corrélée avec leurs performances
institutionnelles, considérées du point de vue de l’efficacité du secteur public et de la qualité
de la régulation, mais les coefficients associés à ces deux volets ne sont pas pour autant
significatifs. Ce résultat concorde avec les premières conclusions qui se dégagent de l’enquête
sur les 10 000 entreprises menée par le World Business Environment Survey (Batra et al. May
2002) soulignant l’impact très différencié des variantes institutionnelles sur l’environnement
des entreprises en fonction de leurs appartenances régionales. Cette enquête révèle plus
particulièrement que le premier obstacle identifié comme fortement contraignant des
entreprises des pays de l’OCDE est relatif aux taxes et à la qualité de la régulation. Autrement
dit, un pays qui réussit à asseoir une fiscalité optimale et une réglementation permissive à
l’échange et à la production est un pays qui garantit un environnement propice à
l’investissement et aux affaires.
D’autre part, on remarque qu’il existe une différence significative entre l’effet des
variables ‘SECT’ et ‘REG’ sur l’attractivité de long terme des pays asiatiques et celle des pays
de l’OCDE. Ce résultat semble tout à fait probant, dans la mesure où les pays de l’OCDE
accueillent déjà plus de 80% des investissements directs étrangers dans le monde. Ils sont
également les pays qui hébergent les structures institutionnelles les plus développées et les
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plus performantes dans le monde. Les progrès qu’ils peuvent ainsi réaliser en matière de
gouvernance, bien qu’ils soient censés contribuer à améliorer davantage leur attractivité,
n’exercent pas leur effet de la même manière ni avec la même amplitude lorsqu’il s’agit de
pays émergents tels que les pays asiatiques 1 . A long terme donc, une meilleure efficacité du
secteur public et une amélioration de la qualité de la régulation dans ces pays, est en mesure
de les rendre aussi attractifs que les pays de l’OCDE en matière d’IDE.
Ces conclusions au sujet de l’impact différencié de la qualité des structures
institutionnelles en fonction des blocs régionaux se révèlent encore davantage dans les
dernières estimations qui concernent les aspects juridiques de la gouvernance. Les équations
considérées sont les suivantes :

Equation 9 : IDEi = a0 + a1 .LIBi + a2 . CAPITAi + a4 .INVESTi + a51 .EDUi + a61 .LOISi + μi


Equation 10 : IDEi = a0 + a1 .LIBi + a2 . CAPITAi + a4 .INVESTi + a61 .LOIS1i + a62 .LOIS2i +
a63 .LOIS3i + a64 .LOIS4i + + a65 .LOIS5i ++ a66 .LOIS6i + μi
Equation 11: IDEi = a0 + a1 .LIBi + a2 . CAPITAi + a3 .CROISSi + a4 .INVESTi + a61 .CORRi +
μi
Equation 12: IDEi = a0 + a1 .LIBi + a2 . CAPITAi + a61 .CORR1i + a62 .CORR2i + a63 .CORR3i +
a64 .CORR4i + a65 .CORR5i + a66 .CORR6i + μi
i=1, 2, … , 145
LOISji et CORRji correspondent respectivement aux variables LOIS et CORR, relatives au pays i
dans le groupe j, j=1, 2, 3, 4.

Les résultats obtenus dans les équations 9 et 11 du tableau 3, concernant l’ensemble


de l’échantillon, révèlent un impact positif et significatif des structures liées respectivement
au ‘système juridique et droit de propriété’ et au ‘contrôle de la corruption’ sur l’attractivité
de longue période des pays. Autrement dit, cette dernière s’explique dans une large mesure
par le niveau de développement des institutions juridiques et des droits de propriété en
particulier, ainsi que par la maîtrise des activités liées à la corruption (les coefficients estimés
relatifs aux variables ‘LOIS’ et ‘CORR’ sont respectivement de 0,82 et 1,23).

Tableau 3 : Résultats des estimations concernant le volet juridique de la


gouvernance : Best results
Variables Equation 9 Equation 10 Equation 11 Equation 12
LIB 0.3* 0.92 1.06 1.99*
(4.23) (1.50) (1.75) (3.48)
0.7*** 0.56*** 0.54** 0.19
CAPITA
(1.70) (1.80) (1.95) (0.62)
0.13
CROISS --- --- ---
(1.08)
0.22* 0.20* 0.21*
INVEST ---
(4.28) (3.70) (3.84)
0.4
EDU --- --- ---
(0.21)
1.23*
LOIS --- --- ---
(1.97)
1.44***
LOIS1 --- --- ---
(1.71)
LOIS2 --- 0.31 --- ---

1
Chine, Singapour, Hong Kong, Thailande, Phillipines, Malaisie, Indonésie, Inde.
Section Sciences Economiques ™ No. 23/2009

Variables Equation 9 Equation 10 Equation 11 Equation 12


(0.21)
1.71
LOIS3 --- --- ---
(0.70)
0.02
LOIS4 --- --- ---
(0.01)
3.81**
LOIS5 --- --- ---
(2.12)
1.04
LOIS6 --- --- ---
(1.51)
0.82**
CORR --- --- ---
(2.62)
1.62***
CORR1 --- --- ---
(1.85)
1.51
CORR2 --- --- ---
(0.79)
1.23
CORR3 --- --- ---
(0.49)
0.04
CORR4 --- --- ---
(0.03)
3.52**
CORR5 --- --- ---
(2.30)
1.46***
CORR6 --- --- ---
(1.66)
2
R 0,35 0,38 0,24 0,39
* , **,***
significativement différent de zéro au seuil de1%, 5% et 10% respectivement.
Entre parenthèses et en italique figurent les t de Student.

Comparativement, il semble que le poids de la première variable du volet juridique


sur l’attractivité est supérieur à celui de la seconde. Ce volet majeur de la gouvernance
considéré comme un service public par excellence (World Bank, 2002, p7) semble expliquer,
dans une bonne mesure, l’attractivité des nations.
Les résultats montrent aussi que l’effet de ce volet juridique de la gouvernance est
plus important dans les pays asiatiques que dans les pays de l’OCDE. Cela nous conduit à
conclure que le niveau de développement du système judiciaire et des droits de propriété et
l’étendue du contrôle de la corruption contribuent d’une manière substantielle dans la
l’amélioration de l’attractivité des pays asiatiques. Ce dernier résultat corrobore ceux relevés
par Batra et al. (2002) qui montrent que 66% des entreprises interrogées au sein des pays du
MENA affirment que la corruption constitue la rigidité la plus lourde faisant obstacle au
développement et à la croissance de leurs établissements.

Conclusions

L’introduction du phénomène institutionnel dans l’appréhension des déterminants de


l’attractivité des nations en matière d’IDE se révèle intéressante en ce qu’elle propose une
nouvelle piste dans l’étude du choix de localisation des firmes à l’étranger. Dans cette étude,
les déterminants usuels tels que la taille de marché du pays hôte, son potentiel de croissance et
l’importance de ses ressources physiques et humaines expliquent toujours et de manière
significative les performances des pays en termes d’attractivité. Nos résultats empiriques
montrent que seule l’attractivité des pays de l’OCDE et des pays asiatiques est sensible, dans
une perspective de long terme, à la qualité de leurs structures institutionnelles, alors que ce
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lien est statistiquement nuancé dans le cas des PECO et des PPM. Ce résultat a priori
surprenant appelle à formuler les remarques suivantes : i) la fragilité institutionnelle des
PECO et des PPM explique leur retard économique et social vis-à-vis des pays asiatiques et
de l’OCDE ainsi que leur faible attractivité en matière d’IDE. ii) le renforcement de la qualité
des structures institutionnelles au sein de ces pays les aiderait certes à améliorer leur
attractivité mais sans que ceci se réalise au détriment des pays asiatiques et de l’OCDE,
possédant déjà des structures institutionnelles plus solides et plus performantes. iii) les
performances économiques et la bonne gouvernance sont les faces d’une pièce unique. L’écart
de croissance et de développement entre les pays de l’OCDE et les pays asiatiques, d’une part,
et les PPM et les PECO, d’autre part, explique aussi l’écart constaté au niveau de leurs
performances en matière d’attractivité. iv) le choix de localisation des firmes à l’étranger
s’intègre dans le cadre d’un processus continu d’apprentissage. Choisir de rester dans un pays
ou dans une région dont les structures institutionnelles sont déjà renforcée et consolidées est
moins risqué que de choisir d’investir dans un autre pays ou dans une autre région qui réalise
des progrès au niveau du renforcement de ces structures.

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