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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

UNIVERSITE D’ANNABA

Faculté de médecine .
Département de chirurgie dentaire .
module de prothèse.
préparé par :
DR HAMLAOUI MALIKA.
m.hamlaoui@facmed-annaba.com

Articulateurs et arcs faciaux

PROGRAMME : PROTHESE COMPLETE.


3°année
Année universitaire : 2008-2009

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Introduction :
L’évolution dans la conception des articulateurs va suivre celle concernant les différentes
théories de l’occlusion et de l’équilibration prothétique.
Initialement on a recherché l’équilibre de l’occlusion statique, à cette conception correspond
les occluseurs.
Secondairement, on s’est orienté vers l’équilibre des forces des mouvements de latéralité et
de protrusion, et à cette période vont naitre les articulateurs qui ont pour but de reproduire
avec précision :
· les mouvements d’ouverture.
· les mouvements de propulsion.
· les mouvements de latéralité.

1. définition :
Un articulateur est un instrument de diagnostic et de traitement, destiné à transférer et à
analyser au laboratoire les relations statiques et dynamiques entre la mandibule et le
maxillaire.

2. description d’un articulateur type :


L’articulateur est un système de double tripode se déplaçant l’un par rapport à l’autre : Cela
sous entend :
-une branche inférieure avec 2 boules condylaires postérieures, et un point d’appui antérieur
qui est la table incisale .elle reproduit la mandibule.
-une branche supérieure inverse qui comporte des boitiers plus ou moins réglables en regard
des boules .Dans la partie antérieure, la tige incisive repose sur la table incisale .elle
reproduit le maxillaire supérieur.
Quand les boules condylaires sont solidaires de la branche inférieure, l’articulateur est dit
type arcon. Ce système est le plus proche de la réalité
Quand elles sont solidaires de la branche supérieure l’articulateur est antiarcon.

3. Définition de l’arc facial:


C’est un instrument en forme d’arc qui sert à enregistrer la position du maxillaire supérieur
par rapport aux ATM ou précisément par rapport à l’axe charnière du patient et à
transférer cette position sur l’articulateur.
Le modèle supérieur occupera donc une position identique par rapport à l’axe
charnière de l’articulateur.
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Définition de l’axe charnière :
C’est un axe virtuel passant par le centre de rotation de chaque condyle, dans les petits
mouvements d’ouvertures et de fermetures de la mandibule.
Il est localisé d’une manière précise grâce à un
localisateur d’axe charnière : exp. Arc d’Almore
Ou arbitrairement à 13mm en avant du tragus sur une
ligne allant du bord supérieur du tragus à l’angle
externe de l’œil
ou bien à 11mm en avant du tragus et à 5mm au
dessous de ce point. L’axe charnière des articulateurs
anatomiques coïncide avec celui du patient.

Description de l’arc facial anatomique:


On a 2 sortes d’arcs anatomiques:
Pour une localisation cutanée :
Un arc avec une fourchette qui sera mise en
bouche, des embouts condyliens qui seront
ajustés en regard de l’axe charnière et un
pointeau sous orbitaire qui sera mis en regard
du point le plus déclive de l’orbite (point sous
orbitaire).

Pour une localisation auriculaire :

Un 2° arc avec une fourchette, des olives


auriculaires qui seront introduites dans le
conduit auditif externe, et une butée nasiaque
en forme de demi-cylindre qui sera placée au
dessus du nez, contre le nasion

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4. classification :
-les occluseurs
Non adaptables
-les articulateurs géométriques anti-arcons
semi-adaptables
arcons
-les articulateurs anatomiques
Entièrement adaptables
4.1. Les occluseurs ou C1 selon LEJOYEUX:
Ce sont des appareils qui ne possèdent que de simples mouvements d’ouverture et de
fermeture comme une simple charnière.

4.2. Les articulateurs géométriques : C2 de LEJOYEUX:


C’est des articulateurs non adaptables, Leur principe est que l’axe charnière de l’articulateur
ne coïncide pas avec celui du patient : il est situé au niveau des centres instantanés de
rotation.
-Définition du centre instantané de rotation :
L’ouverture mandibulaire n’est pas une rotation pure mais une roto translation si le
mouvement d’ouverture et de fermeture est réduit, l’axe de rotation varie peu, d’où la
recherche du centre instantané de rotation. Ce centre est plus bas et plus en arrière que l’axe
charnière dans les mouvements d’ouverture et de fermeture, il est en haut et en avant, dans le
mouvement de propulsion.

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Exemple le gysi ou le new simplex de gysi qui sont géométriques et non adaptables.

4.3. Les articulateurs non adaptables :

-Définition des articulateurs non adaptables : Ils permettent des mouvements


horizontaux (latéralité, propulsion) et verticaux (ouverture, fermeture) mais ne permettent
pas d’orienter les trajectoires condyliennes qui sont : la pente condylienne et l’angle de
Bennett.

- définition de la pente condylienne : elle correspond à l’angle formé par le trajet du


condyle le long de la racine postérieure de l’apophyse zygomatique dans un mouvement de
propulsion, par rapport au plan horizontal de référence qui est le plan de francfort.

- définition de l’angle de Bennett : c’est l’angle formé par le déplacement du condyle non
travaillant par rapport au plan sagittal médian.

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Schématiquement, le trajet du condyle non travaillant peut être séparé en deux parties ; une
partie initiale qui correspond au déplacement latéral immédiat ou immediat side shift, et une
autre partie correspondant au déplacement latéral progressif, l’ensemble forme l’angle de
Bennett moyen. L’enregistrement précis du déplacement en avant, en bas et en dedans du
CNT se fait avec un pantographe (appareil qui enregistre la RC et les mouvements
mandibulaires), mais pas avec les cires de morsures qui ne donnent qu’une valeur moyenne.

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4.4. Les articulateurs semi-adaptables : C3 LEJOYEUX :
En plus des mouvements verticaux et horizontaux, ils permettent la reproduction moyenne
des trajectoires condyliennes et l’orientation correcte des modèles par rapport à l’axe
charnière grâce aux arcs faciaux. Exemple le hanau et le dentatus.

4.5. Les articulateurs adaptables : C4 LEJOYEUX :


Ils permettent la reproduction intégrale de tous les mouvements mandibulaires, l’orientation
correcte des modèles par rapport à l’axe charnière, les trajectoires condyliennes exactes et
la distance inter condylienne : Le TMJ, le Whip Mix.

5. indications des articulateurs anatomiques adaptables et semi-


daptables :
Ø L’analyse occlusale pré prothétique ou préimplantaire.
Ø La réalisation des gouttières dans le cas d’ADAM.
Ø La réalisation de prothèses totales et surtout l’équilibration secondaire.
Ø La réalisation de prothèses fixes importantes ou d’ajustement occlusal.

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6. transfert des modèles sur le dentatus et sa programmation :

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6.1. La mise en articulateur des modèles nécessite :
6.1.1-la préparation du modèle >
en double base engrenée ou split cast
obtenue soit avec le moule de stephanis,
soit manuellement.
-manuellement :
-Rendre la base horizontale du modèle
bien lisse au taille plâtre et papier de
verre fin.
-tailler 6 encoches en V dans la base
du modèle :
2 dans la région canine
2 dans la région postérieure
Les encoches en V dont chaque bras est à 45°, s’étendent vers le centre du modèle de
2,5cm, sur une profondeur de 6 à 8 mm.
-enduire la base de super sep ou de verni.
-entourer la base de 3 tours de scotch d’électricien. Éviter de dépasser la base de plus
de 5mm
-coulée de la base secondaire
-tailler nettement le bord externe du split, et séparer en le plongeant dans l’eau
bouillante.
-fermer le split avec du scotch.il ne doit plus être ouvert jusqu’à sa manipulation sur
l’articulateur.

6.1.2-La préparation des maquettes d’occlusion :


La base doit être rigide et stable .on peut garder le PEI après suppression du manche, sans
détériorer le matériau à empreinte secondaire ou confectionner une base en résine auto.
Pour les bourrelets d’occlusion, utiliser de la pate de Kerr brune qui sera préformé en boudin
et collée à la base sur le sommet de la crête.
Après réglage en bouche de la maquette > et < à une DVO correcte, faire 4 encoches de 1mm
de profondeur sur la maquette >, à la hauteur des 2° M et des 1°PM.
Supprimer 1mm d’épaisseur de la maquette inférieure, au niveau prémolo-molaire,
Qui sera remplacé par de la cire.

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6.1.3-le transfert du modèle
> : se fait en plusieurs étapes
- localisation arbitraire de l’axe charnière et marquage de cet axe
et du point sous orbitaire, au crayon d’aniline sur la peau du patient.
- préparation de la fourchette de l’arc facial en mettant de la cire
moyco (hard) de part et d’autre.
-chauffer la cire à 52° et porter la fourchette en bouche
-demander au patient de serrer pour imprimer les encoches de la maquette > sur la cire de
la fourchette.
-vérifier la stabilité de la maquette > sur la fourchette.
-la tige de la fourchette doit se trouver du coté droit du patient et perpendiculaire à l’arc.
-régler les embouts condyliens, par rapport aux 2 points de l’axe charnière marqués.
-Mettre la pointe de l’index orbitaire en contact du point sous orbitaire marqué.
-serrer les vis de blocage de l’arc facial. -écarter les embouts des points d’axe charnière
marqués. -demander au patient d’ouvrir, et retirer l’arc.

-régler l’articulateur à sa position de base : 40° pour la pente condylienne, et 20° pour
l’angle de Bennett. La tige incisive bloquée en dessous de 0.

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-reporter l’arc sur l’articulateur : les embouts en regard de l’axe charnière ; l’index orbitaire
affleure le plan de Francfort de l’articulateur ; la tige incisive en dessous de 0 articulateur
fermé.
-articulateur ouvert, ôter le plan de Francfort, poser sur la fourchette la maquette
d’occlusion et le modèle > après avoir soutenue la fourchette. Fixer les galettes de montage.
-préparer un plâtre à prise rapide et à une consistance fluide, le poser sur la base du modèle et
fermer l’articulateur ; tige incisive au contact du plan incisif.

après la prise du plâtre, retirer l’arc.

6.1.4-transfert du modèle inférieur :


-après détermination de la DVO et enregistrement de la RC.
Ø l’articulateur est à sa position de base : 40° pour la pente condylienne, 20° pour
l’angle de Bennett et la tige incisive bloquée à 0.
Ø -ouvrir l’articulateur, poser les maquettes d’occlusion collées sur leurs modèles.
-exécuter le mouvement de fermeture de l’articulateur (avec les index et les médius sous la
base du modèle< et les pouces sur la galette de montage supérieure) pour s’assurer de la
liberté des doigts entre le modèle et la plaque de montage <.
Ø -monter le modèle < avec un plâtre à prise rapide en maintenant la pression des doigts,
jusqu’a la prise complète.
-vérification de la relation centrée avec le split cast.

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6.2. Enregistrement et transfert des trajectoires condyliennes:
6.2.1. Enregistrement et transfert de la propulsion :
Se fait en 3 étapes :
-Préparation des cires de morsures ou check bites sur l’articulateur.
-L’articulateur est réglé avec une pente condylienne de 44°droite et gauche
Angle de Bennett à 0 droite et gauche
-L’articulateur simule une propulsion de 6mm :
tourner la petite vis 14a dans le sens contraire des
aiguilles d’une montre jusqu’à la graduation 6mm
après avoir débloquées les vis de l’axe charnière(13).
-Marquer sur les bourrelets d’occlusion > et < la
ligne du milieu et celle des canines.
-Fermer l’articulateur, une béance au niveau
postérieure apparait. Elle sera comblée par de la cire dite de
morsure qui sera modelée en fonction de la pente condylienne donnée à l’articulateur (44°).

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-enregistrement de la pente condylienne du patient :
Les maquettes d’occlusion sont insérées en bouche, les cires de morsures sont placées entre
les maquettes, le patient, avec un miroir dans la main est prié de s’entrainer et d’exécuter
plusieurs fois le mouvement de propulsion pure en essayant de faire coïncider les lignes des
milieux et des canines.
Lorsqu’il est apte à reproduire le mouvement, les cires seront réchauffées et replacées sur le
bourrelet <, le patient est invité à retrouver sa position de propulsion apprise précédemment.

-transfert des cires de morsures sur articulateur :


-remettre l’articulateur à sa position de base.-libérer les boules condyliennes(13).
-retirer la tige incisive.
-fermer l’articulateur dans la l’enregistrement protrusif.
-mesurer et mettre par écrit l’écartement en mm des boules condyliennes par rapport à la vis
d’arrêt antérieure.
-si l’écartement est inférieur à 4,5 mm, refaire l’enregistrement de la protrusion.
-si les écartements droit et gauche diffèrent de plus de2 mm, refaire la protrusion.
-débloquer la vis (11)d’arrêt de la pente condylienne d’un seul coté avec une main, et
appuyer sur la plaque de montage avec l’autre main de façon à ce que la maquette supérieure
reprenne sa place dans la cire de propulsion et que le tambour de la pente condylienne tourne
automatiquement et affiche la pente du patient ;
rebloquer la vis(11) et effectuer la même opération de l’autre coté.
Les 2 vis d’arrêt ne doivent jamais être libérées en même temps.
-vérification de la pente par un deuxième enregistrement, les valeurs les plus élevées de la
pente condylienne et de l’amplitude seront retenues.

6.2.2. Réglages des angles de Bennett :


Pour la construction des prothèses totales, généralement l’angle de Bennett est calculé à
partir de la formule de Hannau : A = H/8+12 H=pente condylienne
Dans le cas d’asymétrie, de problèmes articulaires ou d’équilibration secondaire,
l’enregistrement se fera avec des cires de morsures.

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7. les articulateurs semi_adaptables de 2°génération :
Ils permettent une approche simplifiée mais satisfaisante des mouvements mandibulaires.
Exemple le quick master qui est un articulateur anatomique semi-adaptable type arcon .on a
deux modèles :
un modèle avec des boitiers condyliens réglables : avec programmation de la propulsion
et de l’angle de Bennett .
Un modèle avec des boitiers condyliens fixes
Le quick lab 25M pente condylienne fixée à 25°conseillé pour la prothèse fixée.
Le quick lab 40M pente condylienne fixée à 40° conseillé pour la prothèse totale.

Conclusion :
Les articulateurs sont indispensables pour les cas spéciaux mais moins adaptés pour un
travail courant à cause des risques d’erreurs.
. Les articulateurs semi-adaptables de 2° génération permettent une manipulation plus aisée
avec une précision satisfaisante.
L’enregistrement par les cires de morsures des trajectoires condyliennes est relativement
imprécis. L’axiographie, technique précieuse d’aide au diagnostic des pathologies
articulaires, assure une programmation plus proche de la réalité anatomophysiologique.

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