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Addictions
COGNITIVO-COMPORTEMENTALE
Dr V. Boute Makota
DIU TABACOLOGIE
29 mars 2012
1
INTRODUCTION
TCC reposent sur l’Analyse Fonctionnelle du
comportement.
Ont pour objectif d’agir sur les apprentissages
accompagnant le développement de l’addiction.
De nouveaux comportements peuvent être appris selon
stratégies bien codifiées.
Objectifs de la Thérapie Cognitive:
- efficacité personnelle,
- apprendre au sujet à réduire réactions émotives
excessives,
- lui apprendre à modifier ses croyances erronées à
l’origine de ses pensées dysfonctionnelles.
2
INTRODUCTION
Alliance Thérapeutique.
3
Règles de bases en T.C.C.
1) Rapport collaboratif:
qualités qu’un thérapeute doit développer (Roger):
empathique/ authentique/ chaleureux et professionnel.
Adopter un style relationnel empathique permettant une
alliance thérapeutique.
4
Rapport Collaboratif
Empathique: centré sur réalité du patient.
Authentique: à l’aise avec ses propres sentiments,
sans entrer dans confrontation des points de vue;
révélation de soi peut faciliter le patient à faire de
même.
Chaleureux: contact visuel, distance de
communication, tonalité de la voix, expression du
visage et du corps.
Professionnel: connaître ses compétences et limites
5
Méthode socratique/4R
6
Le rapport collaboratif
Passer du
stade: Deux
personnes
« qui
s’évaluent »
Au stade:
Deux
personnes
« qui
travaillent
ensemble
pour
résoudre les
problèmes »
7
Les 4 R
Reformuler: avec les mots du patient (capacité à refléter
le vécu).
Recontextualiser: Questions ouvertes: Où? Quand?
Comment? Avec qui?
Résumer: demander si l’on reflète bien les propos du
patient; possibilité de faire résumer.
Renforcer: faciliter l’expression du patient, reconnaître
difficulté à aborder le problème, encourager.
Demander le Feed-Back.
Questions Ouvertes.
8
Questions ouvertes
9
1R: Recontextualiser
10
Exemple:
14
Exemple:
En début de séance
En fin de séance
Des résumés pour l’AF
Faire “un état des lieux” de la thérapie
→ Il permet de vérifier que P et T sont “sur la même
longueur d’onde”
16
Astuce
17
4R: Renforcer
C’est “arroser ce que nous souhaitons voir
pousser”
Les faits / Les qualités de la personne
Au début, un R puissant est de reconnaître
d’emblée l’ampleur de la souffrance du
patient ou la pertinence de ses demandes.
18
Modalités de renforcement
Renforcer les ressources du patient: Les p
développent des stratégies souvent efficaces pour faire face ou
ne pas aller plus mal. Il est intéressant de savoir les repérer, de
pouvoir appuyer la thérapie sur ces compétences et de savoir les
développer.
Favoriser les perspectives constructives:
présenter les aspects positifs de ce que le P perçoit comme
négatif/difficile.
Renforcer les progrès
Réattribuer au patient les résultats qu’il
obtient: les p ont tendance à attribuer les progrès à la
thérapie et pas suffisamment aux efforts; ce type de R améliore
leur sentiment personnel d’efficacité
19
Les 4R: Conclusion
Permettent d'obtenir rapidement un RC: RC se remarque au
niveau non verbal: le P regarde moins le T et davantage le problème, et verbal: le contenu
comportements
émotions pensées
21
TCC : principaux acteurs
Situation
Comportement
(stimulus)
Cognitions (pensées) :
« Ce qui me traverse l’esprit »
22
Situation déclenchante (ex)
émotions
comportement
conséquences
23
SITUATION : avant une réunion avec
prise de parole
Conséquences Comportementales:
Je prends rapidement 2 verres
24
Objectifs des T.C.C.
- Etudier le comportement-problème (définir,
mesurer, quand et comment il se produit)
- puis comment le modifier par l’action sur
chacun des différents paramètres: comportements,
émotions, pensées.
Obtenir un changement dans la façon
d’appréhender les choses et/ou dans la façon d’agir.
25
anticipation
Situation déclenchante
Thérapies
comportementales, comportement
Jeux de rôle
conséquences
26
Techniques comportementales
28
Thérapie cognitive
Amener le patient à élargir le champ des possibles, à
critiquer sa manière de penser et d’interpréter
les événements en analysant et modifiant ses
schémas de fonctionnement cognitif.
Ce qui est apparent: émotion, comportement
Ce que l’on cherche: cognition
Ce que l’on peut creuser: processus cognitifs et
schémas cognitifs.
Ce n’est pas un bras de fer « arguments contre
arguments ».
29
Thérapie cognitive
Schémas cognitifs: représentations de l’expérience
préalable qui donne un sens au vécu, incluant la
vision du monde, des autres ou de soi-même.
Produisent une pensée impérative,inconsciente, qui
traite automatiquement l’information. Aboutissent à
un jugement immédiat, global et stable.
Contiennent un ensemble de règles inflexibles qui se
présente le plus souvent dans un lien de causalité ou
d’immuabilité (ex: « je ne peux prendre le risque
d’aimer car je risque d’être abandonné », « on me
fait tout le temps du mal », « pour être heureux, je
dois tout réussir… je dois être aimé de tous »).
30
Axes de Travail pour les addictions
Rapport collaboratif.
Motivation du patient.
Situations à risque.
32
Modèle du conditionnement
répondant (Théories d’apprentissage,
Pavlov)
L’association répétée de la consommation de substances avec certaines
situations spécifiques finit par induire un conditionnement répondant : des
stimuli environnementaux peuvent induire des envies compulsives de
consommer.
Stimulus conditionnel
Stimulus inconditionnel
- matériel (seringue, etc…)
Héroïne/injection
- présence de dealers, etc…
Réponse
inconditionnelle Réponse
conditionnelle
- Craving
- Syndrome de sevrage
33
Modèles du conditionnement
opérant (Skinner)
- Sensations agréables
- Détente
Renforcement P
Consommation
compulsive
Renforcement N
- Sensations de manque
- Emotions négatives
34
Modèles du conditionnement
opérant
1) Modèle 1 : évitement de la souffrance du syndrome de manque
(Wilker)
- arrêt de consommation de drogues ;
- découverte de l’inconfort du syndrome de manque ;
- prévention et effacement des manifestations désagréables;
- maintien et aggravation de la dépendance.
35
Modèle d’apprentissage social (Bandura)
Modèle
Stimulus
Réalisation du
Réponse
comportement
Motivation
Renforcement
Conséquences
Renforcements:
régulier
externe, vicariant, auto-
renforcement par anticipation 37
Modèle cognitif (Beck)
Activité des schémas
Filtrage et sélection des informations
nouvelles
Gestion de l’action
38
Schémas Cognitif Dysfonctionnel
Le modèle cognitif de la toxicodépendance (Beck,
1993) fait appel à la notion de schémas
dysfonctionnels
39
Schémas cognitifs dysfonctionnels
relatifs aux substances psycho-actives
40
Schémas cognitifs
Symptomatologie
Attentes vis à vis de l’alcool
anxio-phobique
Croyances dysfonctionnelles
Pensées automatiques +
Bénéfices de
« craving » l’alcoolisation
Croyances permissives
consommation de produit
41
Croyances dysfonctionnelles
Elles répondent au schéma cognitif du patient
autour de la problématique alcoolique,
42
Croyances permissives
Pensées ou croyances par lesquelles le
patient s’autorise à consommer
43
Pensées favorisant la consommation
D’après Beck et al. (1993)
Cognitive therapy of substance abuse, New York, Guilford Press
Stimulus activateur
Pensées Pensées
anticipatoires anticipatoires
positives Envie de fumer
soulageantes
= Emotion
Pensées permissives
Comportement = fumer
44
Stimulus activateurs
et pensées associées
- Psychologique
Stimulus Social (anxiété, stress,
activateur (convivialité..) dépression…)
- Manque (sevrage)
Pensées Pensées
Pensées anticipatoires anticipatoires
associées positives soulageantes
45
Schémas dysfonctionnels et rechute
46
Principales techniques et
applications pratiques de
TCC
Les stratégies utilisent à la fois des techniques
comportementales et cognitives.
I. Analyse fonctionnelle
II. Entretien motivationnel
III.Stratégies globales : réorganisation du mode de vie
IV. Stratégies comportementales
V. Stratégies cognitives
- restructuration cognitive
- balance décisionnelle
VI. Stratégies de coping
47
ANALYSE FONCTIONNELLE
48
L’analyse fonctionnelle (ex)
Permet de comprendre le déroulement des cognitions
(pensées automatiques), des émotions et des
comportements.
Repère les situations à risque.
Repère les facteurs de maintien, et permet de comprendre
le cercle vicieux dans lequel se trouve le patient (boucles
de rétroaction): les conséquences bénéfiques à court
terme de la prise du produit participent au maintien de
l’addiction (renforçateurs pharmacologiques/sociaux).
Prise en compte du milieu familial et social.
Comprend l’analyse motivationnelle (désir de
changement).
49
Situation Schéma cognitif
Signification
personnelle
Pensées automatiques
+
Émotions
Affrontement
Évitement
compulsions Facteurs de
comportement maintien
entourage 50
Les 6 Stades du changement
(Prochaska/DiClemente)
Le processus du développement
de dépendance aux substances
psycho-actives traverse ces
différents stades
51
Les stades de préparation à
l'arrêt du cannabis BDN2003-17PEC-010
Ne recommence pas
Maintien
Fumeur
Recommence
satisfait
Arrête
Envisage de Essaie
s’arrêter d’arrêter
Décide de préparation
s’arrêter
Source : DiClemente CC, et al. J Consult
Clin Psychol, 1991; 59: 295-304 52
MOTIVATION
Avant la prise en charge, repérer le niveau de
motivation: dans quel stade est le patient dans le
cycle de Prochaska et Diclemente?
Si stades de Pré-contemplation ou Contemplation
Entretiens Motivationnels (~4 séances):
- objectif= Prise de décision.
- Risques personnels encourus, responsabilité
personnelle du changement, avis de changement
clairement énoncé (abstinence conseillée), menu
des ≠ options/alternatives de changement, empathie
du thérapeute, stimuler et développer sentiment
d’efficacité personnelle (optimisme).
53
Les principes des EM
Manifester de l’empathie
MATIN
APRES-
MIDI
SOIR
55
Stratégies globales : Réorganisation
du mode de vie, gestion de temps
JE SUIS
DEMAIN : AUJOURD’HUI :
SATISFAIT A :
Je prévois de faire J’ai fait
(de 0-100 %)
MATIN
APRES-MIDI
SOIR
56
Stratégies globales : Réorganisation
du mode de vie, recherche d’activités
alternatives (ex)
Cours de danse
Piscine
Exposition
Peinture
Etc.
57
Techniques issues des
stratégies
comportementales
1. Contrôle du stimulus
58
TECHNIQUE D’EXPOSITION
59
EXPOSITION GRADUEE
PRINCIPE: habituation de la réponse
psychophysiologique de peur et
extinction de la réponse d’évitement.
Patient expérimente décroissance
de l’anxiété et le manque de
conséquences négatives lors des
confrontations aux stimuli phobiques.
Cf courbe d’extinction de l’angoisse.
60
COURBE DE LA REPONSE EMOTIONNELLE EN
PRESENCE DU STIMULUS AVERSIF
Intensité de la
Réponse A B
émotionnelle
Ligne C D
de base
Stimulus
anxiogène
Durée de exposition
61
EXPOSITION GRADUEE
TECHNIQUE: 3 grandes règles:
- Prolongée d’au moins 50% de l’angoisse
- Progressive : 1 à 2 items/séance de ¾ d’heure
- Répétée : entraînement en séance et à domicile
jusqu’à niveau presque 0 d’angoisse.
- Pas de relaxation en principe car on travaille sur
l’anxiété.
62
Phobie Spécifique :
Traitement sur une séance
Exemple: Exposition in vivo + modeling
- Rester dans la situation sans jamais l’éviter jusqu’à ce que
l’angoisse chute
- Le patient est encouragé à approcher par paliers progressifs
l’objet phobique jusqu’à ce que l’angoisse diminue
Quand l’anxiété tombe on demande d’approcher davantage
l’objet phobique
La séance s’arrête quand l’angoisse a diminué de 50%
patient
63
EXPOSITION GRADUEE
En imagination puis in vivo
MAIS c’est l’exposition in vivo la plus
efficace.
- Penser à demander cotation de l’anxiété
68
Techniques issues des stratégies
comportementales
3. Le jeu de rôle
69
agressivité
Affirmation de soi
passivité
70
Diagnostic du déficit en affirmation de soi
72
Techniques d’entrainement à
l’affirmation de soi
73
Le jeu de rôle
Définition de la situation-problème
Choix des participants
Premier essai
Feedback sur le premier essai
Mise au point de variantes
Deuxième essai avec variantes
Feedback…
74
La communication non verbale
80% de l’impression que nous font les autres,
Distance interpersonnelle
Contact visuel
Posture
Mimiques, gestes
Intonation,débit,hauteur de la voix.
75
Situation-problèmes
Faire une demande
Savoir dire non
Faire une critique
Recevoir une critique
Faire un compliment
Recevoir un compliment
Engager une conversation
76
Stratégies issues du modèle cognitif
Restructuration cognitive :
Le passage à l’acte de prise de drogue correspond à
une situation à haut risque à laquelle participe la
manière dysfonctionnelle de penser.
77
78
Situation- Pensées Pensées
Comportement
émotion automatiques alternatives
79
Stratégies issues du modèle
cognitif
Situation- Pensées Pensées
Comportement
émotion automatiques alternatives
Décrire Ecrire les pensées Ecrire les Alternatif
l’évènement précis automatiques pensées Adapté
ou le fil d’idées qui (dysfonctionnelles) opposées aux
produit l’émotion qui précèdent ou pensées
et déclenche la accompagnent automatiques, ce
consommation l’émotion sont les pensées
que vous jugez
plus rationnelles
81
Stratégies issues du modèle cognitif
a) Restructuration cognitive
82
MODELE DE PREVENTION DE
LA RECHUTE DE MARLATT
83
Modèle de Prévention de la Rechute de
MARLATT
Description et classement situations à haut risque ou
déterminants.
Déterminants intrapersonnels:
Émotions négatives (frustation, colère, culpabilité, tension,
anxiété, dépression, solitude, ennui…)
Réactions à situations de stress, difficultés financières, autres
événements de vie pénibles
Mauvais état physique (sevrage, douleur, maladie, fatigue…).
Etat émotionnel positif plaisir, liberté, fête.
Test d’autocontrôle (capacité à contrôler, volonté, voir l’effet…)
Envies compulsives (craving) en présence ou non de stimuli
84
Modèle de Prévention de la Rechute de
MARLATT
Déterminants interpersonnels:
Conflits interpersonnels (médiateur émotionnel)
Pression sociale forte (offre insistante, contexte de buveurs
« modèles »)
Renforcement émotions + dans contexte interpersonnel
SHR similaires dans ≠ comportements de conso:
pression sociale
Tabagiques pression sociale
85
Modèle de Prévention de la Rechute de
MARLATT
la situation
86
Modèle de Prévention de la Rechute de
MARLATT
87
Modèle de Prévention de la Rechute de
MARLATT
SHR
88
Modèle de la prévention de rechute
de MARLATT & GORDON
Effet de violation
d’abstinence 89
Modèle de Prévention de la Rechute de
MARLATT
91
Prévention de la rechute
Définition (coping) :
Le coping désigne un processus stabilisateur dans la gestion des
évènements éprouvants.
96
Entraînement aux coping ou aux
compétences d’ajustement
97
Entraînement aux coping ou aux
compétences d’ajustement
Renforcement communautaire:
Aider le patient à réorganiser sa vie pour que l’abstinence
soit plus gratifiante que la consommation!
- s’engager dans activités plaisantes non liées à la SPA
- se réinsérer dans une vie professionnelle satisfaisante
- Développer des relations gratifiantes avec personnes peu
impliquées dans conduites de conso
- Impliquer l’entourage dans processus thérapeutique.
Un bon réseau social de soutien augmente les chances de faire face
efficacement: réintégration de la famille, des anciens amis, des
nouveaux amis, groupes, hôpital de jour, CATTP, association,
etc…
98
Cadre des interventions TCC
Thérapie Individuelle: le plus souvent TCC en
entretien individuel en alternance avec thérapie de
groupe, sauf si patient très réticent pour toute
approche en groupe.
99
PLACE DES TCC
DANS LE SEVRAGE TABAGIQUE
100
Conditionnement Pavlovien
Les « sonneries » chez le fumeur
101
Les renforcements du comportement
Supprime
la sensation de manque
Renforcement
négatif
COMPORTEMENT
= Tabagisme
Renforcement
positif
Apporte
des sensations positives
102
Apprentissage social
103
Première consommation
Effets
Aversifs Effets
(Evitement) neutres
Renforcements
Dépendance psychique
Consommation régulière
« La prévention
des rechutes
commence au
début de la prise
en charge »
105
La triple dépendance au tabac
106
Evaluation de la dépendance
psycho-comportementale
0 10
Geste
Situations conviviales (fêtes, soirées….)
Plaisir
Réponse au stress
Stimulation intellectuelle
Soutien pour le moral
Contrôle de l’appétit et du poids
107
Bilan psychologique
110
Préparation de
l’arrêt du tabac
EN TCC
111
Extinction du stimulus
■ Auto-observation du comportement
112
Agenda
- repas
- alcool
- fumeurs
- fêtes
114
Les situations déclenchantes
2. émotions négatives
- colère
- pensées négatives
115
Les situations a risque
3. Conditionnement
- café
- téléphone
- trajets de voiture
- routines au travail
- sortie du chien
...
116
Extinction du stimulus
- observation du comportement
- connaissance des situations déclenchantes
- dissociation situations déclenchantes /
comportement
- apprentissage
- déconditionnement
- augmentation du sentiment d’efficacité
personnelle
117
En pratique
Ne pas fumer
- en voiture
- au téléphone
- après le repas
- pendant le café
118
Soutien social - 1
- Annonce du projet
- Constitution de son équipe de
soutien
- Famille, travail, amis, professionnels de
santé
- Réduction de l’exposition
- Famille, travail
119
Soutien social - 2
- Encouragements
- Rapports quotidiens
120
Rien de tel que l’expérience
121
Gérer ses envies de fumer après
l’arrêt
Contrôle du stimulus
Stratégies cognitives d’opposition
Stratégies cognitives
d’accompagnement
Stratégies comportementales
122
Contrôle du stimulus
3 stratégies (exemple : café => cigarette)
L’ évitement : éviter (dans un premier temps)
de boire du café
La substitution : remplacer le café par une
autre boisson chaude (thé, infusion…)
Le changement : modifier la situation
déclenchante (contexte) : prendre son café
dans un autre endroit, dans une autre tasse,
à un autre moment…
123
Gérer les envies de fumer:
contrôle des situations déclenchantes
124
Stratégies cognitives d’opposition (1)
127
Stratégies comportementales
129
Stade de maintien
Réussite
130
Stade de maintien
Objectifs
131
Prévention des rechutes
LA THERAPIE
COGNITIVE
132
Fiche à 3 colonnes de Beck
Moment
Quand ? Période particulière pour le sujet ? (et en quoi ?)
Endroit
Où ? Raisons qui font que cet endroit favorise la
reprise
Seul ou avec d’autres personnes (qui ?)
Avec qui ? Rôle de ces personnes dans la reprise
Stimulus activateur
Pensées Pensées
anticipatoires anticipatoires
positives Envie de fumer
soulageantes
= Emotion
Pensées permissives
Comportement = fumer
134
Pensées à l’origine de la rechute
Pensées
« Je vais passer un bon
anticipatoires
moment »
positives
Pensées
« Je vais me détendre »
anticipatoires
« Je vais me calmer »
soulageantes
« Une petite cigarette,
Pensées
ce n’est pas bien grave »
permissives
« Je l’ai bien méritée ! »
135
Pensées et émotions associées
Guichenez P. Courrier des addictions 2006 ; 8 : 90-1
Pensées Émotions
« Aujourd’hui, c’est la
fête, j’en fume une, Agréables
Pensées
demain j’arrête » (plaisir,
minimisantes
« Une, ce n’est pas bien être)
grave »
136
Effet de violation de l’abstinence
et donc risque de :
- perte de contrôle
- rechute
137
Ou au contraire
- banalisation
- confiance en sa capacité de contrôler
et donc risque de :
- répétition
- rechute
138
Plan d’urgence
Face à une reprise de tabac
141
Stade de reprise (rechute)
La règle et non l’exception
« Que m’enseigne-t-elle ? »
(cycle de Prochaska)
Persistance de la
dépendance physique
Stress aigu
Stress chronique
Prise de poids
Dépression
Perte de motivation
Environnement
(convivialité)
143
Principales causes des rechutes (2)
dans le tabac
Environnement : situation conviviale,
présence de fumeurs…
Emotions négatives:
Stress chronique
Stress aigu : colère, évènement de vie
douloureux
Tristesse, ennui
Situations spécifiques (stimuli
déclencheurs variés) : café, téléphone, voiture,
144
activités routinières…
Principales causes des rechutes (3)
dans le tabac
Nostalgie de la cigarette
Souvenir de ses effets psycho-actifs
Souvenir de ses effets physico-chimiques
(goût dans la bouche, air chaud dans le
pharynx)
Perte de motivation
Difficulté d’identification : l’ex-fumeur ne
se « reconnaît » plus (perte des repères
d’identité) 145
Les différentes rechutes
(Isabelle Clauzel. « Ne plus fumer ». Retz)
La reprise programmée
(rechute par étapes)
Pensées en boule de neige
ou « effet cascade »
Les DASC favorisent
l’exposition à une SHR.
147
Exemple d’ « effet cascade »
Déculpabiliser
Positiver
149
Reprendre
la balance décisionnelle
Continuer Changer
le comportement le comportement
153
Technique de résolution de problème
3/ PRISE DE DÉCISION :
Cette étape demande du temps et une analyse à
court et à long terme des avantages et des
inconvénients de chaque solution et permet le choix
de la solution la plus réaliste.
La solution a/ est choisie :
- Avantage à court terme : Il accepte et c’est beaucoup plus facile pour moi
maintenant.
- Avantage à long terme : Il prend l’habitude de davantage tenir compte de mes
demandes.
- Inconvénient à court terme : Il va falloir que je lui dise, j’aurais préféré qu’il
devine, je vais devoir franchir mes difficultés par rapport aux demandes
directes.
- Inconvénient à long terme : Peut-être que cette attitude correspond à un
dysfonctionnement plus profond du couple où mes besoins sont négligés. En
raison de cet inconvénient possible, je choisis d’utiliser beaucoup de diplomatie
et de fermeté pour remettre le couple vers une meilleure direction.
155
Technique de résolution de problème
4/ Passage à l’ACTION :
ex : Le week-end il est moins fatigué, on passe souvent
des moments agréables, je vais lui en parler ce week-
end.
5/ ÉVALUATION :
J’évalue le résultat de la solution choisie, si le résultat
est trop insuffisant, je reprends le processus grâce
aux nouvelles informations récoltées lors de la phase
4/.
156
Technique d’exposition réalité
Les premières semaines d’arrêt sont passées. Il valait mieux au
début éviter les stimulus. C’est le moment d’apprendre à être en
contact avec le tabac, car si on n’évite pas, ce contact est
quotidien à notre époque. Il faut prévoir aussi l’avenir,
l’inattendu, ce qui pourrait paraître délicieux et ce même
quelques années après l’arrêt du tabac.
S’exposer, c’est aller au contact du tabac et apprendre à
supporter ou même parfois y être indifférent et petit à petit
savoir au plus profond de soi : « C’est supportable ».
Faire la liste des situations à risque du plus facile au plus
difficile :
Par exemple :la pause, la cafétéria, le coin fumeur, la
photocopieuse, traverser le wagon fumeur…
-
157
Technique d’exposition réalité
Exemple d’exposition :
- Je vais dans un tabac, il y a une longue file d’attente, j’achète des
timbres. Je peux voir l’étalage de tous ces paquets de
cigarettes, cigares, objets du tabac…
Je supporte l’odeur (à certains moments agréables, à d’autres très
déplaisantes) de la fumée des voisins.
Je vois ma marque préférée d’avant.
Petit à petit je supporte toutes ces sensations, tous ces souvenirs,
l’envie qui parfois peut monter très fort, intense, mais BRÈVE.
J’attends que ce moment parfois très aigu se passe, le plus
souvent en quelques minutes. La lutte n’est pas nécessaire.
C’est l’attente qui ramènera un moment moins aigu et plus
tranquille.
158
Technique d’exposition réalité
Choisissez une situation à risque.
Notez tout ce qui se passe à ce moment (les
idées dans la tête, les sensations, les sentiments,
l’intensité de l’envie notée de 0 à 10 ;10 c’est le pire
qui ait été vécu par vous) :
-
-
…
159
Gestion du plaisir
Introduire (ou prendre conscience) un ou
deux moments de plaisir chaque journée : y
compris les petits moments (un rayon de soleil, une
douche, un objet aimé, la photos d’êtres chers, une
odeur agréable…)
En cas de perte de tonus, à fortiori de subdéprime,
faire l’agenda de la semaine (ou un ou deux jours
en semaine, un ou deux jours du week-end) heure
par heure.
Noter votre activité, le plaisir ressenti de 0 à 10.
Par exemple : écouter 1 disque 7/10 .
10 c’est le plus grand plaisir réel(et non fantasmé)
que vous avez déjà ressenti.
160
Mini relaxations et respirations
contrôlées minute
Pour éviter d’atteindre un seuil trop élevé de stress, il est
possible d’utiliser quelques petits moyens efficaces.
Une, deux ou trois minutes suffisent : un fichier en train
de se télécharger, un temps libre entre deux tâches, un feu
rouge, entre deux stations de bus…
Bien s’asseoir sur sa chaise, jambes dépliées, rien qui ne serre
le corps, détendre son visage, ses épaules, les mains.
Détendu(e), s’imaginer un moment qui a été reposant :
une ballade au bord de la plage…
Ou s’imaginer un moment qui a été très tonique : courir,
son sport préféré…
Respirer doucement, tranquillement jusqu’au ventre deux,
trois fois.
Marcher, bien sentir son corps, ses muscles, le contact avec le
sol.
Marcher, regarder, y a-t-il quelque chose de beau ? Un rayon de
soleil, l’eau de la pluie qui tombe, un reflet… 161
Mini relaxations et respirations
contrôlées minute
Inspiration/pause/expiration/pause
162
TABAC ET POLYADDICTIONS
163
TABAC ET ALCOOL
164
Epidémiologie en population
générale
Alcool = 1ère co-dépendance associée au tabagisme
Plus forte prévalence du tabagisme chez les consommateurs
d’alcool.
Plus forte proportion de consommateurs d’alcool chez les
fumeurs.
Association dose-dépendante: gros fumeurs boivent + que
petits fumeurs; gros buveurs fument + que petits buveurs.
Situation intermédiaire des anciens fumeurs.
Chez alcoolodépendants: 70 à 80% Tabagisme; très forte
dépendance tabac; >80% chez alcooliques en
traitement .
Sources: Lopez 2001 Addction Biol, Salayette 2002 Alcohol Clin Exp Res, Drobes
2002 Alcohol Clin Exp Res, Chi 2003 Alcohol Clin Exp Res , Rose 2002 Alcohol
Clin Exp Res, Sobell 2002 Alcohol Clin Exp Res
166
Signaux partagés
envie envie
de boire de fumer
boire fumer
167
Influence de l’arrêt de l’alcool sur la
consommation de tabac chez les alcooliques
stabilité
du nombre de cigarettes
de la cotinine
168
Sources: Aubin 1995 Eur Psychiatry, Aubin 1999 Addiction
Les obstacles à l’arrêt du tabac
chez les alcooliques
169
ARRET TABAC CHEZ ALCOOLIQUES
• Forte dépendance tabagique
• Mortalité : tabac > alcool
• Plus de la moitié envisage d’arrêter de fumer
• L’arrêt du tabac ne compromet pas le pronostic alcoologique
• Taux de succès: - abstinence < 1 an : réduit
- abstinence > 1 an : identique
• Quand ? Prendre en compte la maturation
motivationnelle
• Pas de traitement spécifique (Nicotine, TCC, Zyban,
Champix)
• Programmes tabacologiques auprès des alcooliques :
170
Motivationnels, aide à l’arrêt
Quel est le meilleur moment pour
envisager le sevrage tabagique ?
171
TABAC ET CANNABIS
172
TABAC ET CANNABIS
Co-consommation tabac-cannabis fréquente («
pétard, joint », narguilé)
Consommations corrélées avec renforcement
réciproque par augmentation de la dépendance à
chaque produit.
Tabac très addictogène (FD 20 % MD 40 %),
cannabis peu addictogène(FD 10 % MD 20 %)
Toxicité accrue de la fumée
Essentiel de la consommation entre 17 et 34 ans
(17-24 ans)
173
SEVRAGE PROBLEMATIQUE
motivation à l’arrêt imparfaite
registre de polyconsommation
prise en charge non codifiée
déficit en médicaments addictolytiques
(dépendance au cannabis)
suivi souvent long
facteurs de sévérité (fortes consommations).
174
CE QU’IL FAUT FAIRE
175
QUANTIFIER LA CONSOMMATION (ESCAPAD 2003)
Usage quotidien - tous les jours, dernier mois 5-10 %
Usage régulier - ≥ 10 ≤ 29 fois, dernier mois 6-10 %
Usage répété - 1 à 9 fois, dernier mois 20-25 %
Usage occasionnel - 1 à 9 fois, 12 derniers mois 6-12 %
Expérimentation - ≥ 1 fois, pas dans les 12 mois 40-50 %
OPIACES + +
ALCOOL + ±
PSYCHOSTIMTS + _
TABAC ± ±
CANNABIS ± _
TRANQUILLISTS ± _
184
Algorithme d’intervention face à un polyconsommateur de SPA (J. Perriot)
Toujours repérer les consommations et proposer une aide à l’arrêt
Identifier le niveau et la sévérité des consommations En cas de demande d’aide à l’arrêt prendre en charge ou
orienter ?
Informer sur les risques des consommations et les bénéfices de Et son niveau de compétence pour assurer la prise en charge.
l’arrêt. Conseiller l’arrêt. - situations hautement problématiques
-orienter vers une structure spécialisée (centre expert en
tabacologie, CSST)
- prise en charge
Informer sur les modalités de l’aide à l’arrêt, proposer une aide -TCC et suivi étalé dans le temps (> 12 mois)
en reparler. Discours empathique et disponibilité. -compensation du manque et contrôle du craving»
-prévention des effets secondaires du sevrage (troubles anxio-
dépressifs, etc)
-stratégie de prévention de la reprise
-Solutionner les problèmes psychopathologiques, addictologiques
Toujours renforcer les non ou ex consommateurs et socio-économiques associées.
185
BIBLIO
Comment arrêter de fumer ? (Poche) de Gilbert Lagrue (Auteur), Henri-
Jean Aubin (Auteur), Patrick Dupont (Auteur); Ed Odile Jacob, 2004.
Arrêter de fumer ? de Gilbert Lagrue (Auteur). Ed Odile Jacob, 2006.
Faire face aux dépendances . Charly CUNGI. Editions Broché.
Ne plus fumer. Clauzel I. Edition Retz.
Aubin HJ et al. Alcoologie et Addictologie 2000 ; 22 : 313-8.
Guichenez P. Courrier des addictions 2006 ; 8 : 90-1.
Dupont P. Revue du Praticien (Médecine générale) 2003 ; 17 : 1083-6.
Comment arrêter l'alcool ? de Pierluigi Graziani (Auteur), Daniela Eraldi-
Gackiere (Auteur). Ed Odile Jacob, 2003 (guide pour s’aider soi-même).
186
Stratégies issues du modèle
cognitif
Fiche d’auto-enregistrement
Date Heure Situation : Perception Emotions : Pensées Attente : ce -Craving,
Où je me Ce que je automatique que je veux - pensées
trouve ressens s ou ce que je permissives
souhaite .-
(schémas) Comporte-
ment
d’obtention
de prise de
drogue
01/02 9 h 00 Chez moi Seul, Rejet : Toujours tout Me sentir Craving
attendant tristesse, seul, personne mieux avec 10/10
que le pleurs ne m’aime une prise de Pensées
téléphone drogue permissives
sonne (soulageante) (raisonne-
ment
Je ne sais déculpabili-
pas quoi sant)
faire prise
187
Stratégies issues du modèle
cognitif
Situation- Pensées Pensées
Comportement
émotion automatiques alternatives
Décrire Ecrire les pensées Ecrire les Alternatif
l’évènement précis automatiques pensées Adapté
ou le fil d’idées qui (dysfonctionnelles) opposées aux
produit l’émotion qui précèdent ou pensées
et déclenche la accompagnent automatiques, ce
consommation l’émotion sont les pensées
que vous jugez
plus rationnelles
Seul chez moi Toujours seul, Mes parents m’ont J’appelle mon
Tristesse, colère personne ne appelé, il y a 2 référent
m’aime jours, ils peuvent Activité plaisante
être occupés ce
jour !
188