Vous êtes sur la page 1sur 20
+4444 Les Collections Jasmine? Critique des CEuvres littéraires Tome I Les bouts de bois de Diew, Ousmane SEMBENE Dans la dédicace de Les bouts de bois de Dieu, \'éminent éerivain et réalisateur sénégalais Ousmane SEMBENE écrit: « 4 vous, Banty Mam Yall, A mes fréres de syndicat et a tous les syndicalistes et & leurs compagnes dans ce vaste monde, je dédie ce livre. » Plus loin, il ajoute : « Les hommes et les femmes qui, du 10 octobre 1947 au 19 mars 1948, engagerent cette lutte pour une vie meilleure ne doivent rien & personne ni & aucune « mission civilisatrice », ni d un notable, ni a un parlementaire. Leur exemple ne fut pas vain : depuis, V'Afrique progresse. » Dis lors, le lecteur comprend aisément que Les bouts de bois de Diew Ousmane SEMBENE traduit engagement de I'auteur et celui de tous les peuples du monde en quéte de liberté et d’égalité. Elles ne s'obtiennent qu’au prix d’incessantes luttes contre le systéme esclavagiste qui crase les peuples. Le roman se présente comme la pure traduction de ladversité de la vie pour inciter les Peuples a la lutte. Ce récit révéle la vie d’un peuple oi les classes dominantes imposent leur diktat aux pauvres pour les plonger davantage dans la misére et le désespoir. De ce fait a littérature ne sauraitrester indifférente ‘et silencicuse face a cette vampirisation des sociétés quelles qu’elles soient. Ousntane SEMBENE refuse cette idée méme de cette déshumanisation et de cette situation esclavagiste pour mieux porter haut la voix des peuples d’ Afrique et du monde. C’est pourquoi le lecteur trouvera dans cet ouvrage des thémes qui restent d’actualité dans nos sociétés actuelles souvent en proie aux tristes réalités qui dégradent la condition humaine. De ce fait, une prise de conscience s"impose et la Tutte pour la quéte d’égalité et de liberté devient une urgente nécessité pour la survie des peuples baillonnés et martyrisés, en illustrent les propos d'Ibrahima Bakayoko cité par Samba N’Doulougou a la page 45 du roman : « Ce ne sont pas ceux qui sont pris par force, enchainés et vendus comme esclaves qui sont les vrais esclaves, ce sont ceux qui acceptent moralement et physiquement de Vétre. » Crest ce qui traduit la volonté affichée des défenscurs de Iégalité ct de la liberté des peuples & soutenir ’idée selon laquelle chaque individu, chaque peuple, chaque pays quel qu’il soit, doit vaillamment lutter pour son honneur et sa dignité afin de se libérer des chatnes de lesclavage qui l'anéantit et, ancien Président burkinabé Thomas SANKARA, le pére de la révolution, a cet effet, laissait entendre ceci « Lesclave qui n'est pas capable d'assumer sa révolte ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de ses malheurs s'il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d'un maitre qui prétend laffranchir. Seule la lutte libére ! » 1. La biographie et jobibliographie de Pauteur 1, La biographie de Pauteur Diaprés ses pitces e'Etat civil, Ousmane SEMBENE est né le 8 janvier 1923 Ziguinchor, une ville de la ‘Casamance au Sénégal. Mais dans un entretien paru dans Le Soleil en 1993, il affirme que sa date de naissance réelle est le 1* janvier 1923 car son pére s'est accordé un temps de réflexion avant de le déclarer a I’Etat civil. Ousmane SEMBENE est issu d’un milieu modeste. Ses parents sont des Lébous ayant quitté la presqu'ile du Cap-Vert pour la Casamance. A partir de huit ans, il entre a l'école Escale, l'actuel Collége d'enseignement général Malick FALL, mais il n'y reste pas, soit & cause de son indiscipline, soit en raison d'une exclusion de Pétablissement & lage de treize ans. Il est alors envoyé chez son oncle maternel Abdourahmane DIOP qui fa premiére école en langue frangaise & Marsassoum en 1922. Il y fréquente également Técole coranique. Vers 1936, il est envoyé a Dakar pour préparer le certificat d'études mais se trouve renvoyé aprés tune altercation avec le directeur de I’école Pierre PERALDI qui voulait leur enseigner le corse. Pendant cette période, il exercice le métier de mécanicien et de magon tout en s'intéressant au cinéma, Le film Les Diewx du stade de Leni Riefenstahl provoque l'un de ses premiers chocs esthétiques. II méne également une vie studieuse et spirituelle. Aprés la vi du Général De Gaulle au Sénégal en février 1942, il est mobilisé par armée frangaise et intégre les tiailleurs sénégalais au sein du 6* Régiment d'arilleie coloniale. La date précise de son incorporation reste incertaine. II est issu de la classe de 1943, l'age du service m tant fixé 4 20 ans, il est probable qu'il ait intégré l'armée le 1* février 1944, comme son ami Djibril MBENGUE. Cotte difficile expérience le marque profondément et nourrt ses sentiments anticolonialistes. A la fin de la guerre, il revient 4 Dakar, Voué au chémage, Ousmane SEMBENE décide de reprendre le chemin de Europe, ce continent pour lequel il avait auparavant risqué sa vie. En 1946, il embarque clandestinement pour la France et débarque & Marseille, oi il vit de différents petits travaux. Il est notamment docker au port de *+0*Critique des CEuvres litéraires TomeI = 43- Critique des Euvres littéraires Tome I+**** Scanned with CamScanner Marseille, place de 1a JONCNY, PENA Si ee its ew Hangals YU yy hiveloppe des convictions marxistes et militantes. Il milite contre la guerre en Indochine et pow Vindgpendance de |'Algérie, I joue ailleurs comme figurant dans Le Rendez-vous des quais de Paw CARETTA qui témoigne de la solidarité entre les indépendantistes indochinois et les dockers de la C.G.T. Sy vision de la littérature est militante, ce qui le pousse ¢’ailleurs a inciter les Africains a la prise de conseienc. ‘effective en tant que peuple dominé. En 1960, it publie Les bows de_bois de Dieu, roman consider aujourd hui comme un classique de la littérature négro-africaine dexpression frangaise dans de nombreuy ‘ays d'Aftique de l'Ouest, En 1960, l'année de Vindépendance du Soudan frangais ~ qui devient le Mali ~ « ‘du Sénégal, Ousmane SEMBENE rentre en Afrique. Il voyage a travers différents pays dont le Mali, lz Guinée, le Congo. tl commence a penser au cinéma, pour donner une autre image de I’Afrique, il veut montre, la réalite& travers les masques, ls danses et les représentations. En 1961, il entre dans une école de cinéma ¢ Moscou en Russie I réalise ds 1962, son premier court-métrage Borom Saret (le charretier), suivi en 1964 par Naw, En 1966, il sort son premier long-métrage, qui est aussi le premier long métrage négro-africain dy continent, initld La Noire de... qui obtient te prix Jean-Vigo dés la méme année. D'emblée, Ousmang SEMBENE se place sur le terain de a critique sociale et politique avec Ihistoire d'une jeune Sénégalaise qui quite Son pays et sa famille pour venir en France travailler chez un couple qui humiliera et la traitera en esolave la poussantjusqu’au suicide, Considéné comme Yun de ses chefs-d'euvre et couronné par le Prix de ly critique internationale au Festival de Venise, Le Mandat, publié en 1968 est une comédie acerbe contre la nouvelle bourgeoisie sénégalaise, ayant poussé ses tentacules avec l'indépendance, En 1969, il est invité ay premier Festival panafticain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, FESPACO, par les fondateurs dy festival, dont ine fait pas partie, En revanche, & partir de 1970, i prend un role trés important dans le festival et participe & son envol, Jusqu’d sa mor, il prendra part au FESPACO, tout en refusant de participer & I ccompétition, pour lasser émerger dautres cingastes, En 1979, son film Ceddo est interdit au Sénégal par le ‘Gsident Léopold Sédar Senghor qui justfie cette censure par une « faute » dorthographe : le terme “ceddo ve sorirait (selon lui) quravec un seul « d », Le pouvoir sénégalais ayant & coxur de ne pas offenser les ‘Autorités religieuses, notamment musulmanes. Ousmane SEMBENE relate la révolte & la fin du XVII* siécle es Ceddos, vaillants guerriers tradtionnels aux convictions animistes qui refusent de se convertir. II attaque tinsiavee virulenee es invasions conjointes du cathoisisme et de islam en Afrique de Ouest, leur role dans \e délitement des structures sociales tradtionnetles ave la complicité de certains membres de aristocratic ‘esa. En 1088, malgré le prix spcial da jury regu au Festival de Venise, son film, Camp de Thiaroye, ne son MS 6n France, I a acquis ainsi une réputation de film censuré, Ce long-métrage est un hommage aux Naailleurs sénégatais et surtout une dénonciation d'un épisode aceablant pour Tarmée coloniale francaise en ‘Atique, qui se déroula & Thiaroye en 1944, Le film ne sera diffuse en France que vers le milieu des années Ngee ‘Le fils Ousmane SEMBENE et Mbissine Thérése DIOP, lors d'une soirée a la Cinémathéque frangaise e 2008 ont rendu hommage au réalisateur. En 2000, avec Faat KINE, il commence un triptyque sur « "hérofsme au quotidien », dont les deux premiers volets sont consacrés la condition de la femme africaine (le troisigme, La Confiérie des Rats était en préparation). Le second, Moolaadé en 2003, aborde de front le thme tres sensible de excision, Le film relate Mhistoire de quatre fillettes qui fuient I'excision et trouvent refuge auprés d'une femme, Collé Ando (jouée par Ia Malienne Fatoumata Coulibaly), qui leur offre hospital (le moolaadé) malgré les pressions du village et de son mari, Ousmane SEMBENE a récolté sette oecasion une nouvelle kyrielle de récompenses en 2004 : prix du meilleur film étranger décerné par la stitique américaine, prix Un certain regard a Cannes, prix spécial du jury au festival international de Marrakech entre autres. II revendique un cinéma militant et va lui-méme de village en village, parcourant Afrique, pour montrer ses films et transmetire son message. Le 9 novembre 2006, quelques mois avant sa ‘mort, i eyo, la residence de Fambassadeur de France & Dakar, les insignes doffcier de ordre de la Légion honneur de la République frangaise. Malade depuis plusicurs mois, il meurt 4 lige de 84 ans a son domicile 4 YofT le 9 juin 2007, test inhumé au cimetigre musulman de Yor. 2, La bibliographie de auteur Les produetions litéraires : Ledocker noir, 1956; Opays, mon beau peuple !, 1957 ; Les bouts de bois de Diew, 1960 +#444L¢s Collections Jasmine Les Collections Jasmine*#**# Scanned with CamScanner + Les Collections Jasmine! Critique des (uvreslittéraires Tome Nohalaus. 1962, ‘LManmaitan, 1964 5 ‘Ls Mandal, 1965 Yshi-Ciosane, on, Blanche-Gonése suivi de Le Mandat, 1966, P. A, reed, 2000 ‘Nala, Présence af 1973, weed. 1995 ; Le Dernier de Empire, 1981 5 ‘Nuwam, suivi de Taaw, 1987 Presence africaine. ig un eur et ‘Courts métrages : ‘Bovom Sarret, 1963 ; ‘L'Empire songhay, (documentaire), 1963 ‘Nias, 1961 Taay, 1970, LaNoite de... 1966 Le Mandat, (Mandabi), 1968 ; Ennital, (Dieu du tonnerre), 1971 ; Xala, 1974; Coddo, (+ acteur), 1977 : Camp de Thiarove, 1987; Guelwaar, 1992 ; Exat King, 2000; Moolaadé, 2003. Il. Le résumé de louvrage 1. Le résumé d’ensemble di ‘ouvrage Les bouts de bois de Diew, retrace avec réalisme la grive des cheminots de la Régie Dakar-Niger du 10 setobre 1947 au 19 mars 1948, période oi a majeure partie des pays afficains eroulent sous le joug de la domination coloniale. Au plan socio-éonomique, les travailleurs de la compagnie sont victimes d’exploitation de la part de leurs employeurs blancs et voient leurs conditions de vie se dégrader au jour le jour, C'est cette situation esclavagiste devenue insupportable qui pousse la plupart d’entre eux a se révolter en vue d’obtenir les mémes traitements que leurs collégues frangais. Hs exigent des allocations familiales, une retraite satisfaisante et un salaire égal a travail égal. Face a un arrét de travail, l'administration coloniale n'est pas rite 4 céder aux nobles revendications des travailleurs de la compagnie. La tension devient palpable. Les ‘deux camps s'opposent et s'affrontent, laissant place & la révolte, & la répression et a la violence. Malgré le ‘désespoir qui anime les travailleurs en raison des mesures drastiques qui leur sont imposées, mesures se traduisant par la coupure d’eau dans la ville, la suspension des salaires, a coupure des vivres, les travailleurs restent determings et vivement mobilisés dans cette lute oi leur survie en dépend. Les houts de bois de Diew st une incitation & "6galité et & la liberté des hommes face aux systémes capitalistes qui les rendent esclaves. engagement de auteur tient leu de cette volonté de défendre les malheurs de tous les peuples opprimés du monde. Dans nos sociétés aux différences sociales, ethniques et raciales palpables od les injustices prennent le dessus, il appartent a la littérature de restaurer la dignité de homme en vue de lui assurer un mieus-tre, ‘Ousmane SEMBENE ne déroge & cette régle. Ce roman est aussi le fourmillement de la vie familiale qui hascule entre tradition et modernité. Les uns, attachés aux valeurs ancestrales pronent et défendent leur authenticité, les autres, fagonnés par la culture occideaitale étalent leur hybridité, C'est la traduction réaliste des rélités issues de ce choc culturel ressenti par Afrique aprés la colonisation, 2, Le résumé des différents chapitres ***Critique des Guvreslittéraires Tome] =45- Critique des Giuvres littéraires To Scanned with CamScanner Les Collections Jasmine! Critique des Muyres Mitéraires Tome ayoko on ore wee ee, Doin son viseur sur ta comeennles jojabe MANE clan us o6 prépare Ie Weve” foonh@lt alert hes son noun ot so prea Gewesile be Ad*}ibid ft: le narrateur offe une description de ba ville et ‘00 s*est réunie ta famille un apreseanidl ide mi-ootobee souciouse, revient sur tes terribles évenenents qu It Ad’ jibid’ji se prdpare pour Passemblée den be u aie prepare pn , y oppose tg ud -emice = justifications dAd'jiouty. Pour elle Peccte ne nev Arlen a he a ae wr ‘éracinement de "Afcain aujourd ha Un inchent langales so ne te bi : Nbérée par Fatoumata fa femme a ia vox TMT yo {tres poignant de vieux Mamadou Keita, les cheminot revient sur les conditions exderables dans besa expose le traitement dis déchaine et erée un tumulte. La col’re monte d Isse place & la colére. On passe et In gréve de Bamako est décidée & Vunanimité pour le lendemain & Vaube, Le chapitte se referme concession des Bakayoko a la nuit tombée, lua cli te récit commence par une description dégodtante de ‘hits, La ville de Thiés rime avec miseF,* dlésespoir, Le jour de la gréve, les hommes ne sont pas si sOrs de V'engagement pris la veille. La peu ' esprits. Samba N’Doulougou tente de rassurer les plus sceptiques et, plus motivés ta veille, hesitants plusieurs d’entre eux. A présent, les divisions se font sentir. Bachirou évoque l"inopport de cette oFere soutenue par certains ouvriers. Samba N'Doulougou, plus déterminé que jamais, gaivaniee As milieu du brouhaha, la siréne retentit au moment ot Boubacar veut prendre la paroie: La peur anime ta foule & Je moment devient glacial. Samba N’Doulougou harangue la foule en grimpant sur les paules de Boubcar Les soldats chargent. Régne alors le chaos. Les autres femmes du marché, ameutées par Dieynaba, arriven , la rescousse armes blanches a la main. Les affrontements laissent des victimes dont une des jumelles ¢ Maimouna la femme aveugle. Maimouna : les dirigeants syndicaux installent leur quartier général dans le local de Vinspection du traval dliscutent et font le bilan de cette journée tendue et agitée. On dénombre huit morts et d’énormes blesses |. cheminots décident d'une assemblée générale aprés enterrement des morts pour le lendemain, A Dakar, des échauffourées. Au domicile de Yaye Dieynaba, elle se charge de soigner les blessés & l'autre bowe, ville. Maimouna la femme aveugle y est admise. M. Dejean, agent général n'est pas ouvert au ditn. Ignorant les problémes des ouvriers, il prend des dispositions radicales pour mettre de ordre. Il regoit my ses collaborateurs dont Isnard, le chef d’atelier d’ajustage, un ancien de la coloniale, Victor adjoint és, M, Dejean et Leblanc. IIs identifient tous Doudou et Ibrahima Bakayoko comme les principaux menews aréve. M. Dejean est ferme et catégorique. II faut acheter la conscience des principaux leaders et migu o.. un syndicat fantoche pour noyer la détermination des grévistes. I charge ses collaborateurs de remplr sx n. Le soleil se couche sur Thiés et la gréve illimitée s'y est véritablement installée, Les avis ux Partagés. Certains craignent la souffrance & endurer. IIs prennent conscience de la révolution qui allait mae permettant de rompre avec les principes colonialistes qui les écrasent. Pour s’en convainere, le naman renchérit & la page 63 du roman en ces termes : « ... ils comprirent qu’un temps était révolu, le temps dom » Parlaient les anciens, le temps oit l'Afrique était un potager. », p. 63. Daouda-Beaugosse : au bureau du syndicat 4 Dakar dans la matinée, au réveil, les uns et les autres ent des discussions. Ramatoulaye est trés soucieuse depuis le début de la gréve car elle a plus de bows nourtir. Elle s’empresse de rejoindre le boutiquier Hadramé, Elle lui demande des vivres a erédit. Had veut plus faire de crédits puisque M. Dejean a mis ses menaces a exécution. Sous Pinsistance de Raman grande est sa déception devant l’indifférence glagante du commergant qui les encourage Areprendre Be Elle sollicite I’aide de son frére El Hadji Mabigué qui lui aussi fait la sourde oreille. Chemin faisant.¢ un examen de conscience en repassant dans sa téte le fil des événements. A la borne-fontaine, c'est SE file de femmes qui attendent vainement de l'eau. Houdia-M’baye : dans la concession de N’Diayéne, la grande famille de Ramatoulaye, \a fair! famille et le manque d’eau accroit le désespoir. Houdia M’Baye, la mére de neuf Bouts-de-bois~| retrouve dans le veuvage car son époux Badiane a perdu la vie lors des premiéres échauffourées.| *#**Les Collections Jasmine -46- Les Collections Jasmine***** Scanned with CamScanner Les Collections Jasvnlne/ Critique des Ouyres lttéraires Tome | ‘sur les souvenirs des beau view temps. Cette situation était des plus insoutenables. Mame Sofi use de sa luperie pour acheter & crédit eau du Toucouleur en vue de soulager la peine de sa famille mais cet acte n'est ‘pas ch godt du marchand. Devant la violence de la famille, le Toucouleur bat en retraite. La beauté de N’Deye ‘Vouti eat passée en revue figquenté Mécole frangaise et n'adhére pas A la vie que ménent les autres. ‘Cutivee par le bias du cinéma et de la lecture, N'Déye Tout réve d'un amour pur et parfait, nourrit un dépout ‘exaverbs pour les choses qui entourent : « Lorsque N'Déye sortat d'un cinéma (..), et qu'elle rentrait dans sean quartier, lle avait comme des nausées, la hone et la rage se pariageaient son caur. », p. 100, Arame dlemande & Hamatoulaye dere une lettre afin qu'elle puisse la remetire & son mari. Daouda Beaugosse le ‘Sovurtisan de Ramatoulaye arrive et Arame prend congé d'elle. Daouda propose le mariage a N’Déye Touti qui trouve que cela doit attendre, En réalité, ¢’est Ibrahima Bakayoko qu'elle aime, Le narrateur revient sur la ‘rencontre d'Ibrahima Dakayoko et Ramatoulaye et referme le chapitre sur le départ de Daouda. Vomatoutaye sla pénurie d'eau s€vit partout, Ls femmes attendent toujours I'arrivée du liquide précieux & la fontaine, Ramatoulaye tue Vendredi le bélier d°E1 Hadji Mabigué pour calmer la faim des membres de la famille N'Diayéne, Au sidge du syndicat, on fait les comptes des aides regues par les alligs. Alioune fait son ‘entrée et galvanise la troupe encore sceptique. II leur fat comprendre que M. Dejean et ses collaborateurs tiennent a les rencontrer bientét. La rumeur selon laquelle Ramatoulaye a tué Vendredi, le mouton d°E1 Hadji Mabigué se propage rapidement, La journée s'achéve dans la grande famille N’Diayéne avec une lueur «espoir interrompue par ruption de la police fait dans la concession N'Diayéne. Ils obligent Ramatoulaye & emettre le mouton tué. Elle ne se laisse pas féchir. La famille N’Diayéne affronte la police. “Tiémoko ¢ le narrateurrevient sur les briscurs de la gréve. Parmi eux, quelques-uns reprenaient en cachette le travail, Tiémoko avait pour cela recruté des commandos pour remettre de l'ordre dans les rangs. Les renégats sont bastonngs. Le cas le plis marquant est celui de Diara en raison de son ge avancé. Accusé de trahison, le nnarrateur évoque son jugement devant les huitjurés de la commission syndicale. La séance est présidée par Konaté dans une salle archicomble. Ils sont froids devant cette triste situation qui les rend tous dubitatifs. Les autres briseurs de gréve sont punis grace & la vigilance des commandos. Cependant, ils ne peuvent pas mettre {a main sur Diara qui était escorté par cing gendarmes. On apprend avec amertume que Diara se conduisat en iaitre en faisant descendre du train les femmes des grévistes qui se rendaient dans les villages environnants. La troupe de commandos volbntaires est renforcée par l'enrdlement de Sadio le fils de Diara pour mener & bien sa mission. A la gare, Tigmoko et Sadio son cousin sont pourchassés par les militaires. Ils se rendent chez Tbrahima Bakayoko pour emprunter un livre auprés d’Ad ‘Chemin faisan, Tiémoko qui se retrouve dans un dilemme explique a Sadio la honte qui couvrrait la famille s'il soumettait son oncle a la vindicte syndicale. Niakoro la vieille trouve cette attitude des grévstes a sanctionner Diara immoral et complétement ven déphasage avec les lois coutumiéres et montre ouvertement sor lignation, Tiémoko et Sadio se rendent chez Konaté qui craignait lui aussi la division du groupe devant I’affaire Diara. Pour le moment, nest [pas encore entre leurs mains. Il est sous la protection des miliciens. Le jugement : Diara est face aux huit membres du juré pour le jugement. Les femmes notamment, témoignent, contre lui. Considéré comme un traitre, pour les uns, il doit subir les humiliations lies aux bastonnades, Devant d'interminables tergiversations, 'assemblée propose qu’il remette au comité l'argent qu’il a engrangé lors de son refus de manifester. Mamadou Keita, Pun des plus égés du groupe prend la parole et fait raisonner le public qui s'interroge sur la nécessité d’ulilisr la violence pour se faire justice. Diara est libéré et la lutte doit continuer. Diara, Sadio son fils et Ad’jibidjirestent dans la salle, C'est un fils impuissant qui digére mal les affronts dont a été victime son pére. Ad'jibid’ji et Mamadou Keita retrouvent leur domicile. I! se retire dans sa chambre. Niakoro ruminait ses vieux souvenirs. La petite Ad’jibid'ji lui tient bonne compagnie, Les femmes de la cour, conduites par Assitan, vont au marché de Goumé pour des provisions. Des gendarmes. viennent arréter Fa Keita, Tiémoko revient dans la famille N’Diayéne, I assiste& une scene de désolation. La koro qui s’opposait a T'arrestation de Fa Kea succombe & la barbaric des forces de l'ordre, défigurée gémit de douleur. Les femmes, de retour de Goumé prennent conscience du drame qui ‘abate sur la famille. Aprés Venterrement de Niakoro, les grévstes repartent au siége du syndical venait de ‘Mame Sofi: les femmes sont plus déterminées. E its groupes armés pour faire face & la ‘conjoncture. El Hadji Mabigué est l'une de leur vic ile, elles pillent et agressent. Dans la concession N’Diayéne, les causeries vont bon train. Mame Sofi, & la téte de son commando, revient s+se4Critique des Euvreslittéraires Tome] -47- Critique des Euvres litéraires Tome I+s+++ Scanned with CamScanner oS ex Cotectioo Hastnlng/ Critique des CRuvres tttévatres Tome I dexpédition, 1 ‘4 Ramatovlaye qui yeut se présenter au commissariat, Pew de HMP® Prby, gy ae la potice arrive glans | a N'Diayéne, Lille est violemment repoussée par 166 feria. do pale enflammée, 6¢ a! POVOque un incendie, Lune d’elle est tue par un policier, Hs es pompicrs aldés par les hommes Maltrisent le feu, Alioune fait savoir & Daouda qu'il doit prendre pay 5 une rencontre dla direction de Thids. N’Deye Touti réve et s'illusionne, Elle se proméne dans le incendié, quartier de son enfance, éprouyant dy dégodt pour toutes ces choses tant elle a toujours FEVE d’.g, monde paradisiague, Le commissaire, accompagné de ses hommes viennent chercher Ramatoulay® Maiy jp, femmes s'y opposent farouchement. Ramatoulaye accepte de se rendre au commissariat de Ia Méding accompagnée de N'Deye Tout! mais toujours en colére contre les propos racistes et discriminatoires qe, Blanes, Les autres femmes les suivent pour plus qassumance, A Vintéricur, le commissure tetien: Ramatoulaye, I appetle les pompiers en renfort pour disperser Jes femmes aux alentours ameuiées, |. Tépression est violente et sanglante et Houdia M'Baye la mére de Gréve est tuée sur le champ, Le Sérigng N'Dakarou, au milieu de ce désespoir fait son apparition et raisonne la foule sur les conséquences néfastes 4. leurs agissements avant de faire son entrée au bureau du commissaire de police. La, joue sur la carte de jy mediation. I pousse Ramatoulaye & reconnaitre son tort et A demander pardon @ son frere EI Hadji Mabipue ayant retiré sa plainte sa demande. En colére, Ramatoulaye sort avec N’Deye Touti en claquant la porte. Le Tarmes aux yeux, le corte accompagne la défunte au domicile N’Diayéne. Sounkaré le gardien-chef : immersion est faite au dépot, Le narrateur ressasse les souvenirs du View Sounkaré aux beaux vieux temps. Se promenant seul dans le dép6t, le vieil homme se sent abandonné. La fain, affaiblit son moral, Il retrouve le groupe de femmes qui palabrent avec l'intention de bénéficier de ley ‘elémence. Dieynaba rappelle au vieil homme Vinsuffisance de Ia ration mi iste. Humilig, i rebrov chemin, Dans la boutique du Syrien Aziz, il est de nouveau humilié comme un mendiant. II grignote y solitude et rumine les souvenirs de sa tendre enfance. Arrive son compagnon Bakary, issu de la méme @Age que lui. Ils échangent pendant un moment mais la conversation ne semble guére plaire au vieil qui sent se perdre ses dernigres forces. Un accident mortel emporte le vieil Sounkaré dans une fosse ; Pimtérieur du dépét. Penda : les femmes avaient presque tout vendu, Cette période de disette les pousse & tuer un vautour assouvir leur faim. Penda fait son entrée dans sa case ct perturbe la nuit de Maimouna l'ayeugle, En Maimouna a pris possession de Ia case de Penda sous I’autorisation de Dieynaba, A son réveil, Peng, napprouve pas l’idée que Maimouna ait élu domicile dans sa case aprés quelques jours d'absence. Elle ky dicte les regles de bonne conduite en sa qualité de jeune fille émancipée des temps nouveaux et rejoint y demeure. Lahbib demande a Penda de se charger de Ia distribution des rations alimentaires, Lahbib ct dey autres hommes supervisent Mopération & cause des incessantes disputes qui dégénérent souvent en Dagan, Pendant le service, une bagarre éclate entre Awa et Penda. Les hommes calment la situation, Doudou : en tant que responsable de ta gréve, il réalise le lourd poids qui pése sur ses épaules apres un mei, et demi de dure expérience. Doudou était a présent méconnaissable. Il regagne le domicile conjugal dans soirée. Oulaye contemple son mari couché et affaibli par les taches quotidiennes et le poids de l'ége. Ely revient sur les années oii ils ont vécu heureux aprés Ia demande en mariage faite par Doudou. Elle nour, intimement et intéricurement, I’intention que son mari l'embrasse mais celui-ci, accablé par les problémes q garsément son chemin, grignote ses déboires. Oulaye a honte de ce désir anormal, pervers, incompréhensibl, Wendant qu'elle dort, Doudou repasse le fil des événements marqués par la gréve et la lourde responsabilit [qui lui incombe, la souffrance des grévistes et les querelles intestines dans les familles. Au lever du jour, dar = petite pidce qui sert de bureau, la question du rationnement tant a l’origine des querelles dans les famill + olygames est résolue par les hommes. Isnard tente vainement d’acheter la conscience de Doudou pour bris am gréve, Doudou retrouve les siens au siége du comité. + es apprentis: les apprentis n’ont rien a faire et 's’adonnent a de louches activi mbriolage du camion d°Aziz le boutiquier. Ils utilisent frauduleusement la chambre & . ur en faire des lance-pierres. Magatte est & la téte de cette bande de commandos. Ils se nourrissent d'cisez zattus et ne s’intéressent plus aux maigres repas du domicile. Les parents semblent aussi les ignorer metmencent A s’attaquer 4 a volaille des Blancs sous l’ceil inquisiteur des femmes qui semblent ignorer le Ritures. Ils s’attaquent 4 présent au sac de riz du Syrien Aziz sous le commandement de Pend **Les Collections Jasmine - 48- _—_Les Collections Jasmine***** Scanned with CamScanner 2) Critique des Otuvres Uttéralres Tome f personne. Le riz n'a duré que deux jours pendant lesquels Ils festolent, Pena entvepreni de exer wn Comte femmes. Les enfants repartent au pied de leur baobab pour leur jeu habituel, fls s'adonnent plus tard & des ‘+006 Les Collections Jovi factes de vandalisme : phares de voitures, ampoules électriques, pare-brise, vitre police, rien n'est épargné, Certains parents guldés par la morale n'approuvent pas ces actes de vandalisne et interdisent ces actes indignes A leur progéniture, La psychoye est son paroxysme dans te quartier blanc et Ia sécurité y est renforeée. Lors de la chasse aux Kézards, Isard ouvee le feu sur les enfants. KA est tu6 wins) que Seng. Gorgui, lu, regoit une bale da jambe, Isnard rejoin fe quarter blane en tant qu'une vietime agressée Magatte qui a Ia vie sauve annonce Je drame au sidge du syndicat. La population de nouveau en colére est sows le choc. ‘Au « Vatican » : est un quartier chic de Thits oi l'on retrouve Les employés blancs & instar d'Isnard et de Leblanc. Ce quartier est caraetérisé par la joie de vivre, Mais & présent, la peur régne peu A peu dans ve miiew paradisiaque, Dans la famille Isnard od se tient le diner, i est la frayeur. L'aleool coule & lots aecompayné de pompeux diner et le lecteur s"imprégne peu a peu du vrai visage du colon blane dont les discours I'égard du Nagre sont entourés de mépris et de haine. lls abordent In détermination de Bakayoko et I'échee de la corruption d’Isnard & propos des trois million offerts & Doudou pour briser la gréve, Leblane est plongé dans un état d’ébriété et est raccompagneé par ses acolytes. Le retour de Bakayoko : ce chapitre marque le retour d'Ibrahima Bakayoko & la nuit tombée, Le lendemain, la salle ot doit se tenir la réunion avant la rencontre avec les représentants de Ia compagnie est pleine & craquer. Edouard linspecteur doit servir d'inlermédiair entre les travailleurs et Ia Régie. Dehors, les cris de la foule excitée, notamment dominge par les femmes, se mélent aux battements de tam-tam, Ibrahima Bakayoko qu’on n’a pas revu depuis longtemps déchire la foule et pénétre dans Ia maison du syndicat. Dehors, les femmes improvisent le chant laudatif a endroit de leurs valeureux époux en signe de soutien. Les propositions d’Edouard qui tendent & modifier certains points de revendications des travailleurs ne passent pas devant la détermination du leader Ibrahima Bakayoko. Edouard voit I"échec de sa mission en tant que négociateur. Lorsque les membres du comité demandent & Edouard d’attendre dehors pour consultation entre travailleurs, il disparait sous effet de la colére, Tous les travailleurs décident de continuer la lutte. La négociation a lieu au deuxiéme étage de Pimmeuble od M. Dejan et ses plus proches collaborateurs attendent les grévistes, Evidemment Ia négociation toume aux prises de bec et accouchent d'une souris, Les grévistes, encore déterminés, regagnent le si¢ge du syndicat. La marche des femmes : Lahbil a Bakayoko font le point de a rencontre sur fa place Aly-N'guer, Hs sont, a présent, plus détermi jamais a oursuivre cette gréve. Les hommes laissent les femmes s'exprimer pour la premiére fois en public et Penda laisse entendre qu’elles seront aux cOtés des hommes pour la marche sur Dakar. Sa prise de parole en public est pergue comme une onde de choc et certains hommes désapprouvent cette idée. Seul Ibrahima Bakayoko la juge intéressante. Elles entament la marche de Dal deux heures du matin. Une lettre venue de Bamako annonce a lbrahima Bakayoko la mort de la vi Niakoro, Ia blessure d’Ad'jibid'ji et Parrestation de Fa Keita. II décide néanmoins de poursuivee la lutte. Les ‘enfants sont convoyés dans les villages. A domicile, les larmes aux yeux, Dieynaba annonce Ia mort du petit Gorgui a Ibrahima et Lahbib, Quant a la marche des femmes, faim, soif, maladie, blessures et fatigue expliquent la situation infernale dans laquelle elles se retrouvent. A Sébikoutane, le groupe est accueilli par tune population enthousiasmée qui fait preuve d'une grande solidarité. A I’entrée de la ville, les soldats trent sur la foule, Samba N’Doulougou et Penda sont tués. Le meeting : les grévistes se heurtent 4 une campagne d’intoxication et de démoralisation orchestrée par les imams, les prétres, et les chefs spirituels. Lorsqu'Alioune demande de l'aide Ngaye, secrétaire des métallos et cégétiste, il se heurte a une autre diffculté, N’Gaye pose son implacable condition selon laquelle le meeting sera dirigé par le Gouvemeur Général, le député et le Sérigne N’Dakarou. Dans la mi-journée, les hommes s‘apprétent pour le meeting. Les femmes de Thiés sont accueillies honorablement par une foule en liesse, C'est avec une terrible frustration qu’Ibrahima Bakayoko apprend la mort de Penda et de Samba N'Doulougou. Au meeting, les autorités dont le Sérigne N’Dakarou, E! Hadji Mabigué, le Gouverneur, ainsi que Gaye de la C.G.T., prennent la parole & tour de réle, Is soutiennent indéfectiblement le patronat. Is demandent aux ouvriers d'interrompre leur gréve qui porte énormément préjudice A toute Ia communauté, C'est alors qu’Ibrahima Bakayoko a qui on a refuisé la parole se saisit du micro, Soutenu par une bonne partie *****Critique des Guvres ittérairesTomel —-49- Critique des GEuvres littéraires Tome 1* Scanned with CamScanner ‘s+404¢5 Collections Jasmine Critique des CEuvres littéraires Tome **#**

Vous aimerez peut-être aussi