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B. Des ressources en eau inégalement disponibles (ƒ minutes)
Etude de cas - questions 2 et 4 page 89 puis contextualisation avec les doc. pages 94-95
• La Jordanie connaît l’une des plus graves pénuries d’eau : chaque Jordanien ne
dispose que de 200 m3 d’eau par an (alors qu’un Français dispose de 2800 m3 d’eau par
an). La Jordanie connaît une situation de stress hydrique, c’est-à-dire que ses besoins en
eau sont supérieurs à ses ressources qui ont baissé de deux tiers depuis vingt ans.
• Plusieurs facteurs expliquent une telle situation. Le climat aride explique le déficit en
pluies (moins de 300 mm de pluies par an). De plus, le pays n’a pas d’importantes
nappes souterraines : elles sont situées au Sud-Est du pays, dans la partie la plus
désertique et la moins habitée du pays. Enfin, les besoins en eau ont fortement augmenté
sous l’effet de la croissance démographique (+ 3,3% par an) et l’élévation du niveau de
vie. La population étant plus nombreuse, il faut produire plus donc irriguer davantage
pour la nourrir. De plus l’IDH a progressé – et avec lui, le revenu et le confort des
familles – donc les besoins en eau ont augmenté : eau courante à la maison…
• Bien que tous les Etats du Moyen-Orient ne disposent pas des mêmes ressources en
eau, la tendance générale est à la pénurie, mais dans des proportions différentes. La
quasi-totalité des Etats du Moyen-Orient est en situation de stress hydrique car ils sont
en milieu aride, ne disposent pas d’importantes ressources et enregistrent une croissance
démographique élevée. Seuls deux Etats disposent de quantités d’eau confortables pour
la région, la Turquie et l’Irak, car le Tigre et l’Euphrate traversent leur territoire.
• A l’échelle mondiale, touts les Etats n’ont par les mêmes ressources en eau :
- certains disposent de grandes quantités d’eau (+ de 10 000 m3 par an et par
hab.) car, malgré leur consommation, les précipitations compensent ;
- certains disposent de quantités moyennes (de 3000 à 10 000 m3 par an et par
hab.) car ils se situent aux latitudes tempérées et consomment beaucoup ;
- certains disposent de très faibles quantités (- de 3000 m3 par an et par hab.)
car ils se situent dans les zones arides et consomment de plus en plus.
C. Des ressources en eau toujours plus sollicitées (ƒ minutes)
Etude de cas - question 3 page 89 puis contextualisation avec le doc. 5 page 99
• Les principales régions agricoles de Jordanie se situent à proximité de la seule source
d’eau directement accessible, la vallée du Jourdain. L’eau y est puisée pour irriguer des
cultures de légumes qui demandent beaucoup d’eau (tomates, concombres) et
d’agrumes qui n’en demandent presque pas. Ces cultures sont destinées à être vendues,
c’est la raison pour laquelle elles poussent sous serre, pour stimuler leur croissance.
• Sur cette photo, on voit d’immenses champs de blé en plein désert. Les champs sont
circulaires car un forage est creusé au centre d’où part une rampe d’arrosage de
plusieurs centaines de mètres de long qui pivote à partir de ce forage. Cette technique,
nécessaire pour produire en zone aride, est pourtant remise en cause car elle consomme
des volumes très importants d’une eau extraite de nappes non renouvelables.
• A l’échelle mondiale, la consommation d’eau a littéralement explosé au XXème siècle :
elle a été multipliée par dix en un siècle alors que, dans le même temps, la population
mondiale a quadruplé : les hommes consomment donc plus. Dans les pays du Nord ou
dans les pays du Sud, l’agriculture consomme plus des deux tiers de l’eau car il faut
produire toujours plus pour se nourrir ou pour vendre (il faut environ 4000 litres d’eau
pour faire pousser un kilogramme de riz). La demande industrielle reste importante,
notamment dans les pays du Nord, où elle est un secteur clé de l’économie. Mais c’est
aujourd’hui dans les villes que la demande explose : que ce soit dans les pays du Nord –
où la grande majorité de la population est citadine – ou dans les pays du Sud – où la
croissance urbaine est très soutenue –, c’est en ville que les besoins augmentent le plus
vite pour satisfaire le confort des populations dont le niveau de vie s’améliore.
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II. Des aménagements hydrauliques qui transforment les paysages
Description précise et fonctions Acteurs et moyens mis en œuvre Problèmes et tensions
des aménagements hydrauliques pour la construction et l’entretien découlant des aménagements
- les barrages (doc. 3 page 89, 10 et - les Etats sont les seuls à pouvoir - la construction d’un barrage noie
11 page 91, 13 page 92, 18 page 93) financer la construction et l’entretien une partie de la vallée en amont, ce
sont des murs qui barrent un cours de barrages (souvent réalisés grâce qui entraîne des expropriations et la
d’eau pour créer une retenue et aux techniques des entreprises de destruction d’une partie de la faune,
parfois pour produire de l’énergie ; BTP des pays riches) ; de la flore et du patrimoine ;
- les puits (doc. pp 86-87, 3 page 89, - les puits sont creusés dans tous les - la construction de puits est souvent
A. Des aménagements de 8 page 90, 17 page 93) sont des Etats de la planète, soit par les à l’origine de tensions voire de
stockage et de distribution forages dans le sous-sol destinés à particuliers eux-mêmes ou par des conflits pour le partage de l’eau
puiser l’eau des nappes qui est aussi associations (pour le compte de ceux entre les communautés qui en ont la
stockée dans des citernes (1 page 88) qui n’ont pas l’argent) ; gestion et la jouissance.
- les canaux (doc. 2 page 88, 11 page - souvent, les agriculteurs financent - l’aménagement de canaux d’irriga-
91, 13 page 92) sont des couloirs eux-mêmes les canaux mais ils sont tion entraîne très souvent une baisse
d’écoulement creusés entre les aussi parfois réalisés l’Etat quand du débit des cours d’eau dans
champs pour les irriguer. l’ampleur des travaux est importante. lesquels ils puisent.
- les usines de dessalement (doc. 6 - les usines dessalement sont toujours - la technique du dessalement rend le
et 7 page 90) pompent l’eau de mer le fait des pétromonarchies du golfe prix de l’eau très élevé car le
et la rendent douce en séparant le persique car elles sont les seules à procédé nécessite des moyens
sel de l’eau. Elles doivent faire face pouvoir financer des aménagements importants. Cette eau n’est donc pas
B. Des aménagements
au manque d’eau douce. aussi onéreux (grâce au pétrole) ; accessible à toutes les populations.
de traitement - les stations d’épuration sont des - les stations d’épurations sont bâties - les stations d’épurations sont source
bassins aménagés pour décanter dans les villes, surtout des pays de mauvaises odeurs, dues à leur
puis nettoyer les eaux usées avant de riches. Elles sont financées par les activité même. Elles entraînent donc
les rejeter dans la nature. mairies avec l’aide de l’Etat. souvent un mécontentement.
- les barrages (doc. 3 page 89, 10 et les Etats sont les seuls à pouvoir - la construction d’un barrage noie
11 page 91, 13 page 92, 18 page 93) financer la construction et l’entretien une partie de la vallée en amont, ce
sont des murs qui assurent la régula- de barrages (souvent réalisés grâce qui entraîne des expropriations et la
tion du débit des cours d’eau donc aux techniques des entreprises de destruction d’une partie de la faune,
C. Des aménagements
limitent les inondations. BTP des pays riches) ; de la flore et du patrimoine ;
de protection - les digues sont des murs bâtis le - seuls les Etats – et notamment ceux - les digues accélèrent la vitesse
long des cours d’eau pour protéger du Nord – ont la compétence et les d’écoulement des eaux donc, en cas
les zones à proximité du cours d’eau moyens de faire des aménagements de crue exceptionnelle, peuvent
contre l'es inondations. d’une telle ampleur. aggraver les effets d’une inondation.
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III. L’eau, un bien sérieusement menacé donc précieux
A. Une ressource à partager (ƒ minutes)
Etude de cas - questions 1 et 4 page 92 puis contextualisation avec le doc. 11 page 103
(ressources mondiales en eau) et le doc. pages 94-95 (tensions pour l’eau en Tunisie).
• Au Moyen-Orient, le partage de l’eau crée des tensions entre Israël, la Palestine et la
Jordanie. Le Jourdain – qui fait office de frontière entre les trois pays – est un fleuve
international dans lequel ils ne se privent pas pour puiser. Mais les dérivations libanaise,
syrienne et israélienne ponctionnent déjà une grande partie des ressources donc il ne
reste plus grand’chose pour la Palestine et la Jordanie. Le différend porte aussi sur les
captages dans les nappes situées en Cisjordanie et le long du littoral méditerranéen.
• Le conflit qui sévit de 1948 entre Israël et Palestine est aussi une guerre pour l’eau. En
effet, l’Etat d’Israël a besoin d’importantes quantités d’eau mais ne disposent que de
faibles ressources. Israël, qui occupe 55% du territoire prélève 86% des ressources en
eau de la région ! Par conséquent, il puise forcément cette eau hors de ses frontières, ce
qui provoque la colère des Palestiniens et des Jordaniens.
• Ailleurs, on retrouve aussi des tensions à propos du partage de l’eau. A l’échelle
nationale, il peut y avoir concurrence entre des secteurs (mais aussi des régions). En
Tunisie, l’eau est réservée aux touristes du littoral, au détriment des paysans de
l’intérieur car le tourisme rapporte plus d’argent que l’agriculture. A l’échelle de la
planète, il existe des zones de tension pour l’eau. Elles se situent toutes dans des zones
de pénurie (Maghreb, Moyen-Orient …). Les conflits résultent de l’incapacité des Etats
à s’entendre sur le partage des ressources, faute d’une réglementation internationale
précise. Souvent, les Etats considèrent que l’eau appartient à celui qui la possède donc
ils n’hésitent pas à puiser, au détriment des Etats situés en aval sur le cours d’eau.
Cependant, sans que l’eau ne déclenche de véritables guerres, elle est un des enjeux des
conflits. Seule l’entente entre les Etats permet de mettre fin à ces tensions.
B. Une ressource à économiser (ƒ minutes)
Etude de cas - question 1 page 91 puis contextualisation avec le doc. 15 page 105
• L’Arabie Saoudite manque cruellement d’eau. Elle cherche donc des solutions pour
répondre à ses importants besoins en eau : les Saoudiens commencent par pomper l’eau
douce en surface (ce qui est pratique et peu coûteux mais loin d’être suffisant) avant
d’envisager les pompages dans les nappes fossiles (c’est la ressource essentielle dont
dispose l’Arabie Saoudite pour s’approvisionner en eau). Cependant, ces prélèvements
sont risqués car les nappes fossiles – du fait de leur profondeur – sont des réserves non-
renouvelables. Pour pallier ce problème, les Saoudiens ont mis au point une technique
économisant l’eau douce et utilisant les énormes quantités d’eau salée.
• Les usines de dessalement rendent l’eau de mer douce mais la technique est encore
onéreuse et peu productive. Cependant, elle progresse et permet de ne plus augmenter
les prélèvements des eaux de surface et de ralentir les pompages en nappe fossile. Ces
nouvelles solutions pour pallier le déficit en eau sont possibles grâce à la mobilisation
de moyens scientifiques donc financiers majeurs. Du fait du coût d’investissement et de
fonctionnement, seules les pétromonarchies du golfe ont recours au dessalement.
• La situation du Moyen-Orient révèle la nécessité impérieuse de mieux gérer les stocks
en eau. Bien qu’ils se refusent encore à le faire, les Etats devront trouver des solutions
pour économiser l’eau. A l’échelle mondiale, les Etats situés en zone aride et la plupart
des pays riches sont surconsomment et devront envisager des mesures d’économie. La
moitié des Etats de la planète n’est pas encore menacée car les apports en eau sont très
importants. Mais l’eau n’est pas toujours liquide ou potable et les prélèvements
augmentent sans cesse. Parmi les mesures envisagées pour économiser l’eau, on cherche
à lutter contre le gaspillage (goutte-à-goutte) et les pollutions (stations d’épuration).
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C. Une ressource à assainir
Etude de cas - question 3 page 93 puis contextualisation avec le doc. 16 page 105
• Dans les territoires palestiniens, les populations sont confrontées à deux difficultés
majeures relatives à l’eau. D’une part, les quantités disponibles ne sont pas suffisantes –
car les Israéliens prélèvent dans les réserves palestiniennes, déjà insuffisantes pour les
seuls besoins de la Palestine. C’est la raison pour laquelle les femmes tirent de l’eau
dans des puits collectifs et n’ont pas l’eau courante à la maison. D’autre part, l’eau est
très de piètre qualité. Elle est souvent polluée par les rejets agricoles ou industriels et les
conditions de prélèvement et de transport de l’eau n’assurent pas une hygiène
irréprochable (les conduites peuvent contenir du plomb, source de cancer ; la propreté
des sceaux destinés au transport de l’eau n’est pas toujours de plus parfaite.
• La question de la qualité de l’eau est à envisager à l’échelle internationale. D’après
l’OMS, 2,5 millions de personnes meurent chaque année car elles ont consommé une
eau polluée. Dans les pays du Sud, l’eau n’est pas traitée, faute de moyens : il en résulte
le développement de bactéries entraînant des maladies (gastro-entérite, choléra,
typhoïde…). Dans les pays du Nord, les polluants agricoles ou industriels rendent l’eau
impropre à la consommation. Il est nécessaire de traiter l’eau avant de la consommer.
• Ces traitements ont un coût sans cesse plus élevé : ils rendent l’eau potable
inaccessible à la majorité des populations dans les pays pauvres et contribuent à alourdir
la facture dans les pays riches. Pour certains, l’augmentation du prix de l’eau est un bon
moyen de forcer les hommes à l’économiser. D’autres disent que cette augmentation est
surtout préjudiciable aux plus pauvres (qui consomment peu) alors que les plus riches
qui gaspillent et polluent le plus (mais qui ont les moyens de payer)…