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Revue Marocaine de Gestion et d’Economie, Vol 4, N°9, Juillet–Décembre 2018

Les déterminants de la structure financière des PME


marocaines : cas de la ville de Meknès.

Par :

Mohamed OUDGOU

Doctorant attaché au Laboratoire d’Études et de recherche Économiques et


Sociales. Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales. Université
Moulay Ismaïl, Meknès, Maroc

Résumé :
La théorie financière prouve que certaines entreprises privilégient de se financer
seulement par les fonds propres alors que d’autres se privilégient une structure mixte
composée des fonds propres et des fonds empruntés. Le choix d’une structure financière
dépend de plusieurs facteurs. Notre objectif dans cet article est de déterminer empiriquement
les facteurs qui conduisent les PME à préférer une structure financière.

Pour tester nos hypothèses, nous avons élaboré un modèle de régression multiple. Il
s’appuie sur un ensemble de facteurs retenus de la littérature qui s’avèrent déterminants dans
le choix d’une structure financière. La validation du modèle s’appuie sur un échantillon de 48
PME de la ville de Meknès.
Mots clés : Fonds propres, endettement, structure financière, PME.

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Introduction
Le rôle des PME dans le développement économique et social est fortement reconnu
dans plusieurs travaux académiques et institutionnelles (Torres, 1998 ; St-Pierre, 2004 ;
OCDE, 2007). Elles représentent environ 90% du total des entreprises dans chaque pays et
génèrent plus de 50 % du PIB (OCDE, 2002, 2007). L’importance des PME dans l’économie
marocaine se confirme statistiquement. Selon Maroc-PME (2013), elles représentent plus de
93% des entreprises, créent 50% des emplois, contribuent à hauteur de 20% au PIB, 30% aux
exportations et 40% à la production nationale. Cependant, ces entreprises font face à des
difficultés rédhibitoires internes et externes dont le recours à l’endettement est la difficulté la
plus considérable. Cette problématique, rend la croissance des PME marocaines très difficile,
ce qui les pousse à se pencher sur la survie au lieu de l’innovation. Or, même si les pouvoirs
publics, sont conscients de l’importance des PME et ont déployé des efforts considérables,
tels que, la création des dispositifs de soutien et exercer des pressions sur les établissements
de crédit, le recours des PME à l’endettement demeure un problème chronique. Résoudre la
problématique de financement des PME marocaines constituera surement un enjeu majeur de
développement pour le pays. Ceci, incite tous les intervenants (institutions et chercheurs) à
l’élaboration des diagnostics objectifs afin de déterminer les vrais obstacles et de proposer des
solutions permettant à nos PME de se lancer et de jouer le rôle de la locomotive de
l’économie.

De façon générale, les PME sont caractérisées par une forte opacité informationnelle,
font face à des coûts de financement prohibitifs et/ou à un rationnement de crédit en l’absence
de réelles garanties à fournir aux bailleurs de fonds (Ang, 1992; Berger & Udell, 1995; De
Bodt, Lobez, & Statnik, 2005; Lobez, 1988). Par ailleurs, le problème de financement varie
selon les caractéristiques de l’entreprise, de ses dirigeants, de son environnement économique
et financier. Dans cette perspective, nous nous concentrons dans le présent travail sur le
problème d’endettement des PME marocaines en déterminant les facteurs propres à ces
entreprises expliquant leur recours à l’endettement. La population cible est constituée d’un
échantillon des PME issues de la ville de Meknès. En effet, les études portant sur les
déterminants de la structure financière dans cette région sont absentes.

La revue de la littérature théorique relative à la structure financière avait pour point de


départ l’article fondateur de Modigliani & Miller (1958). Sous la base des hypothèses
restrictives, ces auteurs montrent que la valeur de l’entreprise est indépendante du mode de
financement (endettement ou capitaux propres). De plus, la structure financière n’a aucun
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effet sur les décisions d’investissement, d’où l’existence d’un ratio d’endettement optimal. La
remise en cause des hypothèses de base du modèle de Modigliani & Miller (1958) a contribué
grandement au développement des théories de la structure financière, mais de façon
contradictoire. Pour se rapprocher de la réalité, Modigliani et Miller (1963) ont pris en compte
la déductibilité des charges financières sur le résultat imposable. L’introduction de cette
variable (fiscalité) dans l’analyse a bouleversé les décisions d’investissement et de
financement. A cet effet, les entreprises préfèrent l’endettement à d’autres sources de
financement, puisqu’elles peuvent bénéficier de la déductibilité des charges financières
(Modigliani et Miller, 1963). La remise en cause de l’hypothèse d’absence de conflits entre
actionnaires et dirigeants a donnée naissance à la théorie d’agence (Jensen & Meckling,
1976). Selon cette théorie, l’endettement permet de minimiser les conflits d’agence entre
actionnaires et dirigeants mais peut créer des conflits entre l’entreprise et ses bailleurs de
fonds, à cause de l’existence des asymétries informationnelles dans la relation de
financement. Afin de limiter ces conflits d’intérêts, les bailleurs de fonds introduisent souvent
des clauses restrictives dans le contrat de la dette et/ou exigent des garanties. Ces mécanismes
ont pour objectif d’inciter l’entreprise emprunteuse à respecter ses engagements et réduire le
risque de substitution d’actif (Besanko & Thakor, 1987). Dans ces conditions, la structure
financière optimale résulte, selon la théorie de l’arbitrage, par l’arbitrage entre les avantages
générés par l’endettement (déductibilité fiscale des charges financières) et les coûts de faillite
générés par les conflits avec les bailleurs de fonds. En outre, l’endettement peut être utilisé
comme outil de signalisation de la qualité de l’entreprise dans un environnement caractérisé
par l’asymétrie d’information (Leland & Pyle, 1977; Ross, 1977). Une forte asymétrie
d’information peut conduire les entreprises à utiliser massivement les ressources de
financement internes, en cas de besoin elles font appel à la dette qu’à l’augmentation du
capital (Myers & Majluf, 1984).

Les prédictions théoriques issues de ce corpus sont parfois contradictoires (Frank et


Goyal, 2005). Les premières études empiriques qui ont testé leur validation se sont intéressées
principalement aux grandes entreprises (Anderson & Fraser, 2000; Rajan, Servaes &
Zingales, 2000). La question de leur applicabilité et de leur pertinence dans l’explication des
choix financiers des PME demeure sous étudiée et partiellement validée (Belletante &
Levratto, 1995, Denis, 2004). Dans cette perspective, plusieurs auteurs se sont penchés aux
déterminants de la structure financière des PME à la lumière de la théorie financière
applicable aux grandes entreprises (Adair, 2014; Benkraiem, 2010; Holmes & Kent, 1991;

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Trabelsi, 2006; Ziane, 2004b; Colot et Croquet, 2007; Molay, 2010). A la lumière de cette
revue de littérature et dans la même ligne de ces travaux, nous avons voulu apporter notre
pierre à l’édifice en répondant à la question : Quelle sont les principaux facteurs qui peuvent
expliquer le recours des PME (de la région Meknès) à l’endettement ?

En se référant à la revue de la littérature empirique, nous retenons qu’il n’existe pas un


cadre théorique qui englobe l’ensemble des théories et duquel seraient déterminées les
variables explicatives de la structure financière des PME. Cela nous a conduits à dériver les
principaux déterminants de l’endettement de la revue de la littérature évoquée précédemment,
dont les signes peuvent être parfois contradictoires.

Pour ce faire, nous commencerons à sélectionner les variables explicatives de


l’endettement (1). En deuxième lieu, le choix du terrain et la provenance des données (2). En
troisième lieu, nous présentons les principaux déterminants de la structure financière issus de
notre étude empirique (3). Finalement, nous présentons les principales conclusions, les limites
et les prolongements de l’étude (Conclusion).

1. Grille des hypothèses et des variables


1.1. La variable dépendante : endettement des PME
La variable d’endettement retenue dans notre étude empirique est le ratio d’endettement
total (DTL). Ce dernier traduit la politique financière poursuivie par une entreprise et a été
utilisé par Friend et Lang (1988), Drobetz et Fix (2003) Hovakimian (2005) et (Hakmaoui &
Yerrou, 2013). Selon Rajan et Zinglas (1995) le ratio d’endettement total ne constitue pas un
indicateur pertinent pour apprécier le risque de faillite de l’entreprise emprunteuse. En effet,
le ratio d’endettement à court terme et celui de long terme sont pris en considération par
plusieurs auteurs. Cassar et Holmes (2003) utilisent le ratio des dettes à long terme par ce
qu’il est plus stable que celui des dettes à court terme. Selon Nguyen et Ramachandran (2006)
le ratio des dettes à court terme est utilisé par les banques car elles s’intéressent dans leurs
appréciations de la solvabilité de l’entreprise à la fois au niveau des dettes à long terme et des
dettes à court terme. Ce ratio est utilisé également par Titman & Wessels (1988). En dépit de
la divergence des définitions du ratio d’endettement, le ratio d’endettement total est le plus
utilisé dans la littérature.

1.2. Les variables indépendantes

La taille (TAIL) : Il n’est pas toujours évident de s’appuyer sur la littérature afin
d’émettre une hypothèse quant au signe attendu de l’influence de la variable taille sur
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l’endettement des PME. En effet, la taille ne fait pas référence à une théorie bien précise, mais
elle relève de la doctrine dans les études empiriques sur l’endettement (Dubois, 1984). Selon
Titman & Wessels (1988), Rajan et Zingales (1995), les entreprises de grande taille ont une
faible probabilité de faillite car elles exercent des activités diversifiées ce qui réduit la
volatilité des cash-flows, contrairement aux entreprises de petite taille (Lehmann &
Neuberger, 2001). D’un autre côté, la taille permet d’évaluer la solvabilité et d’apprécier la
qualité de l’information et donc, est un proxy de l’asymétrie d’information et des contraintes
financières. En relève dans la littérature que les problèmes de la production et de divulgation
de l’information sont plus importants pour les PME, par conséquent ont plus de difficultés à
s’endetter (Ang, 1992 ; Beck & Demirguc-Kunt, 2006 ; Cleary, 2006 ). Dans le même sens,
notre étude porte particulièrement sur les PME, dès lors, nous nous attendons à ce que la
relation entre la taille et l’endettement soit négative.

Certes, la majorité des études empiriques constatent une relation positive entre la
variable taille de l’entreprise et le niveau d’endettement (Rajan et Zingles, 1995 ; Booth et al,
2001 ; Graham, 2000 ; Hovakimiam, Opler et Titman, 2001 ; Fama et French, 2002 ;
Hakmaoui et Yerrou, 2012), d’autres constatent une relation négative (Carpentier et Suret,
2000), sans effet (Fontaine et Njiokou, 1996) ou non significative (Kremp et al, 1999b).
L’effet de cette variable reste donc ambigu.

La taille est mesurée par plusieurs indicateurs : l’effectif permanent, la valeur ajoutée, le
total bilan et le chiffre d’affaires. Dans notre article, nous retenons la mesure la plus fréquente
à savoir le logarithme du total actif (TAIL), utilisée notamment par Omri & Bellouma (2008),
Bellone et al (2010), Silva (2011) et par Benkraiem & Miloudi (2014)

Le secteur (SCT) : Le secteur d’activité constitue un indicateur important du type de la


structure du capital et de la décision d’endettement. En effet, les entreprises du même secteur
d’activité sont confrontées aux mêmes risques (Dubois, 1984 ; Psillaki, Tsolas et Margaritis,
2010). Généralement, les entreprises du secteur de services et de commerce ne recourent que
faiblement à l’endettement dans la mesure où ils n’ont pas assez d’actifs à présenter comme
garantie aux banques. Inversement, les entreprises du secteur industriel, se caractérisent par
une structure d’actif rigide et ont un accès facile aux crédits bancaires. Selon Harris & Raviv
(1991) les entreprises du même secteur semblent avoir des structures financières similaires.
Riding, Haines et Thomas (1994) montrent que les entreprises non manufacturières ont plus
de difficultés à accéder aux découverts bancaires que les entreprises manufacturières. Dans le
cadre de cette étude nous anticipons une relation positive entre le taux d’endettement et le
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secteur d’activité industrie. Ce dernier est une variable Dummy, prend 1 si l’entreprise
appartient au secteur industriel, et 0 pour le secteur commerce.

La profitabilité (ROA) : l’effet de la profitabilité sur l’endettement des entreprises a


fait l’objet de nombreuses controverses théoriques et empiriques. Selon Benkraiem (2010), la
profitabilité permet de faciliter l’accès des entreprises à l’endettement bancaire. Dans une
optique d’asymétrie d’information et dans le cadre de la Pecking Order Theory (Myers &
Majluf, 1984), les entreprises ont une préférence pour les ressources internes puisque
l’endettement est couteux en termes d’intérêt, de contrôle et d’indépendance. Ce raisonnement
considère la profitabilité comme indicateur de disponibilité d’autofinancement et soutient un
lien négatif entre la profitabilité et l’endettement (Titman & Wessels, 1988). Cette relation
négative est validée empiriquement par (Harris & Raviv, 1991), Rjan et Zingales (1995),
Fama et French (1999), Michaelas et al. (1999), Benkraiem (2010), Colot & Croquet (2007).

A l’instar de Benkraiem (2010) et Colot & Croquet (2007), nous mesurons la


profitabilité par le ratio résultat de l’exercice sur le total actif. Nous attendons une relation
négative entre la profitabilité et le niveau d’endettement.

La rentabilité (ROE) : la rentabilité est l’un des principaux déterminants du taux


d’endettement des entreprises avancé dans la littérature théorique et empirique. Selon la
théorie du financement hiérarchique, les entreprises les plus rentables sont capables de
s’autofinancer et ne recourent à l’endettement qu’en cas d’insuffisance des fonds internes.
Cette théorie préconise une relation négative entre la rentabilité de l’entreprise et son niveau
d’endettement. Cette relation négative est validée par plusieurs auteurs : Harris & Raviv
(1991), Biais et al, (1995), Rajan et Zingales (1995), Kremp & Stöss (2001), Colot & Croquet
(2007) ainsi que Rafiki (2008) dans une étude réalisée sur les entreprises marocaines cotées
en bourse de Casablanca. Cette constatation s’oppose à celle de la théorie de compromis.
Cette dernière prédit une relation positive entre l’endettement et la rentabilité. Selon cette
optique, la rentabilité constitue une garantie pour les créanciers sur la capacité des entreprises
à rembourser les dettes. Par conséquent, une amélioration soutenue de la rentabilité devrait
conduire à une augmentation des dettes au sein de l’entreprise. D’après cette théorie, les
entreprises rentables et ayant un faible risque de défaillance financière devraient s’endetter
pour bénéficier de la déductibilité fiscale des charges d’intérêts.

Dans notre contexte et suivant les prédictions de la théorie de compromis, et le lien


positif validé dans le contexte marocain par Hakmaoui et Yerrou (2013), nous considérons

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que les entreprises les plus rentables offrent une garantie supplémentaire aux créanciers et
recours davantage à l’endettement.

Plusieurs ratios utilisés pour mesurer la rentabilité. A l’instar de Colot & Croquet
(2007), Rafiki (2008), nous utilisons la rentabilité financière mesurée par le ratio résultat net
de l’exercice sur les capitaux propres.

La croissance (CRO) : un taux de croissance élevé est susceptible de peser sur la


capacité d’autofinancement et pousserait en conséquence l’entreprise à recourir à
l’endettement. Selon Myers (1977) les entreprises à forte croissance tendent à avoir un taux
d’endettement faible. Elles sont considérées comme risquées et trouvent des difficultés à
accéder aux crédits bancaires. Suivant cette optique, la croissance devrait être reliée
négativement au niveau d’endettement surtout pour les PME (Adair & Adaskou, 2011). Dans
le même ordre d’idée, la théorie du financement hiérarchique a démontré que les entreprises
en croissance se caractérisent par un besoin de financement externe élevé, dont l’endettement
est le plus approprié (Ziane, 2004a). Selon Chittenden, Hall et Hutchinson (1996) les PME
qui ont un potentiel de croissance recourent massivement à l’endettement bancaire car ils ont
du mal à accéder aux marchés financiers.

De ces considérations théoriques nous constatons que l’effet de la croissance sur le


niveau d’endettement est ambigu. Si l’on se réfère à la théorie du financement hiérarchique,
un effet positif est attendu. Cependant, un effet négatif est attendu si l’on se réfère à la théorie
d’agence. Dubois (1985), Bourdieu et Cloin (1993), Shuterim et al. (1993), Adair & Adaskou
(2011), Kremp & Stöss (2001), Trabelsi (2006), Ziane, (2004a), ont relevé dans leurs études
empiriques un lien positif entre la croissance et le taux d’endettement. Ce qui confirme la
POT et infirme la théorie d’agence. D’autres études ont confirmé qu’il existe un lien négatif
(Rajan et Zingales, 1995 ; Johnson, 1997 ; Gaud et Jani, 2002 ; Hakmaoui et Yerrou, 2013 ;
Benkraiem et Anthony, 2014).

L’estimation de la croissance diffère d’une étude à l’autre. Les études empiriques


utilisent généralement le Q de Tobin (De Jong et Veld, 2000), calculé par le rapport de la
somme de la capitalisation boursière augmentée de la dette totale sur le total de l’actif
comptable. Wanzenried (2002) a utilisé la variation relative de l’actif total entre deux
périodes. Colin-Sédillot (1993), Adair et Adaskou (2011) utilisent le taux d’investissement
calculé par les immobilisations corporelles sur la valeur ajoutée. Pour Gardner et Trzcinka
(2002), la croissance peut être mesurée par le ratio : les dépenses d’investissements sur l’actif

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total. Il est également utilisé par Hakmaoui et Yerrou (2012). Rafiki (2008), dans une étude
sur les entreprises marocaines cotées en bourse de Casablanca, a utilisé le taux de croissance
du chiffre d’affaires. Ce dernier undicateur est utilisé aussi par Benkraiem et Anthony (2014).

Dans notre étude, nous attendons un effet négatif du taux de croissance du chiffre
d’affaires sur le niveau d’endettement des PME.

Le risque (RSQ) : le risque se compose du risque financier et du risque économique.


Le premier est associé à l’utilisation de l’endettement. Le deuxième est lié à la volatilité du
résultat d’exploitation (Dubois, 1987) et/ou du résultat net (Titman et Wessels, 1988). En
effet, le niveau de bénéfice détermine la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes. Un
faible bénéfice traduit un risque potentiel de faillite, ce qui conduit l’entreprise à réduire son
niveau d’endettement. La relation négative entre la variabilité des bénéfices et l’endettement
est prédite par la théorie du ratio cible, la théorie de l’agence et la théorie du financement
hiérarchique. Cette relation négative est validée dans plusieurs travaux empiriques (Castanias
1983 ; Bradley, Jarell et Kim, 1984 ; Bevan et Danbolt, 2000 ; Benkraiem, 2010 ; Hakmaoui
et Yerrou, 2013). Cependant, à cause des problèmes d’aléa moral, surtout le risque de
substitution d’actif, la relation entre le risque et le taux d’endettement pourrait être positive.
Le recours à l’endettement est considéré comme une solution des conflits d’intérêts entre
actionnaires et dirigeants.

Pour estimer le risque, Titma, et Wesseles (1988) utilisent la volatilité du résultat


opérationnel. Hakmaoui et Yerrou (2013) ont utilisé le bénéfice sur l’écart type du bénéfice.
Rafiki (2008) a utilisé l’écart type de la rentabilité mesurée par la CAF rapportée au total
actif, l’écart type de la rentabilité mesurée par le résultat net rapportée au total actif comptable
net, et la différence au carré entre le bénéfice net rapporté au chiffre d’affaires et la moyenne
des bénéfices des entreprises de l’échantillon. Dans notre étude, nous allons emprunter une
mesure du risque de Benkraiem (2010) selon laquelle le risque est mesuré par la valeur
absolue de la variation du résultat entre t et t-1.

Conformément aux études empiriques, nous postulons que la volatilité des bénéfices est
négativement corrélée avec le taux d’endettement.

Les garanties (GAR) : les garanties, particulièrement les actifs corporels, ont impact
sur le niveau d’endettement et la facilité avec laquelle accèdent les entreprises à
l’endettement. Les immobilisations corporelles sont moins sujettes d’asymétries
d’informations et perdent moins de valeurs par rapport aux immobilisations incorporelles, en
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cas de liquidation. Les risques d’aléa moral seront faibles pour les entreprises qui sont prêtent
à présenter à leur banque plus de garanties réelles. Pour la théorie d’agence (Jensen &
Meckling, 1976), l’existence d’une grande proportion d’immobilisations corporelles
représente une garantie pour les créanciers face aux problèmes de surinvestissement, ce qui
réduit en conséquence les coûts de l’agence. Pour la théorie du financement hiérarchique, les
entreprises qui ne détiennent qu’une faible part d’immobilisations corporelles dans leurs actifs
seront exposées aux asymétries d’informations. Dès lors, elles recourent à l’endettement qu’à
l’émission des actions (Harris et Raviv, 1991). Dans le même sens, les entreprises ayant une
importante part d’actifs réels peuvent bénéficier de conditions de financement favorables.

Rajan et Zingales (1995), Kremp et al, (1999), Hovakimian et al (2001) Frank et Goyal
(2003), trouvent une relation positive et significative entre les garanties et le taux
d’endettement. Toutefois, les résultats de Titman & Wessels (1988), ne sont pas concluants.
Hakmaoui et Yerrou (2013) trouvent une relation positive et significative entre les collatéraux
et le taux d’endettement. Dans l’ensemble des études empiriques, les garanties sont mesurées
par le ratio des actifs corporels nets plus les stocks sur le total actif (Adair & Adaskou, 2011;
Kremp & Stöss, 2001; Rafiki, 2008), par le ratio des actifs tangibles sur le total actif
(Benkraiem & Anthony, 2014; Benkraiem, 2010).

Conformément à ses prédictions théoriques et empiriques, il semble qu’il existe un


consensus sur l’effet positif des garanties sur le niveau d’endettement. Nous supposons alors
que l’endettement devrait corréler positivement aux garanties.

La liquidité (LQD) : le ratio de liquidité a pour objectif d’apprécier la capacité de


l’entreprise à couvrir ses dettes à court terme via ses actifs circulants. Ces dettes, sont par
nature rapidement exigibles. Selon Greenavay et al (2007) et Silva (2011), la liquidité traduit
la prédisposition de l’entreprise à honorer ses engagements de court terme par des éléments
d’actifs à court terme tels que la trésorerie. De plus, l’existence de dettes rapidement exigibles
telles que les crédits de trésorerie, constitue une source d’information pour les établissements
de crédit. Ils peuvent renseigner sur l’existence d’une relation de confiance à long terme dans
la mesure où ces crédits constituent une source d’information sur la qualité de la gestion de la
trésorerie et du niveau de liquidité pour les banques. En effet, le niveau de la liquidité dépend
du secteur d’activité et de la vitesse de rotation des stocks (Berger & Udell, 1995).

De ces considérations théoriques et à l’instar de Benkraiem & Anthony (2014), les


entreprises qui recourent aux crédits de trésorerie créent un lien de confiance avec les

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bailleurs de fonds et réduisent l’asymétrie d’information, ce qui leurs permettent de s’endetter


facilement. Une relation positive donc est attendue entre le niveau de la liquidité et le niveau
d’endettement total.

Le statut juridique (SJQ) : le statut juridique peut être un des facteurs explicatifs des
choix financiers de l’entreprise. Il délimite les droits et les obligations des dirigeants et des
actionnaires en matière d’ouverture du capital. Le statut juridique constitue une contrainte
pour les SARL dans la mesure où l’ouverture de capital et l’entrée de nouveaux actionnaires
nécessite l’autorisation des actionnaires existants. Par contre, dans les sociétés anonyme (SA),
la cession des actions n’exigent pas l’autorisation des actionnaires dont le nombre est infini.
De ce fait, il est difficile d’attirer des capitaux dans les SARL que dans les SA. Par ailleurs la
forme juridique influence sur la production de l’information financière. Les SA ont une
obligation de publier les résultats annuels ce qui n’est pas le cas pour les SARL. Par
conséquent, les premiers peuvent être moins risqués que les SARL. D’où, nous nous
attendons à ce que le taux d’endettement soit faible pour les SARL.

D’une manière générale, les entreprises marocaines adoptent le statut de SARL ou


SARL-AU et entrent dans la catégorie des PME que celles qui adoptent le statut SA. Ces
derniers sont généralement de grande taille, si ce n’est pas le cas, c’est la loi qui leurs exige
d’adopter ce statut, par exemple le seuil de capital, du nombre des actionnaires et du chiffre
d’affaires.

Suivant les données de notre échantillon, nous avons identifié deux formes juridiques :
SA et SARL. D’où, cette variable égale 1 si le statut juridique est une société anonyme (SA)
et 0 si elle est une société à responsabilité limitée (SARL).

Tableau 1 : Synthèse des variables du modèle


Types de Effets Code des Signe
Indicateurs de mesures
variables mesurés variables attenu
Variable Endettement
DTL Total des dettes/Total passif
dépendante total
La taille TAIL Logarithme du total actif en t. -
Le secteur SCT 1 : Industrie ; 0 : commerce +
Statut juridique SJQ 1 : SA ; 0 : SARL -
indépendantes
Les variables

Profitabilité ROA Résultat net/ Total actif -


Rentabilité ROE Résultat net/Capitaux propres +
Valeur absolue de la variation
Le risque RSQ -
du résultat net entre t et t-1
Variation du chiffre d’affaires
La croissance CRO -
entre t et t-1.
Les garanties GAR Immobilisations corporelles + +
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Stocks/Total actif
La liquidité LQD Trésorerie / Total passif +
Source : élaboré par nous-même sur la base de la revue de la littérature

2. Source des données et statistiques descriptives

Après avoir défini les variables indépendantes qui peuvent influencer le niveau
d’endettement des PME de notre échantillon, nous présentons dans la présente partie la
provenance des données de l’étude empirique ainsi que les statistiques descriptives des
variables explicatives et la variable expliquée.

2.1. Provenance des données

L’objectif principal fixé tout au long de cette étude nous oblige à avoir des informations
comptables et financières des entreprises de notre échantillon sur une durée au moins de deux
ans. Le caractère confidentiel de ces informations peut rendre la tâche extrêmement difficile
de recueillir ce type de données par un questionnaire.

Nous avons eu l’accès aux données comptables et financières dont disposent trois
fiduciaires installées à Meknès agréés par l’ordre des comptables. Notre base de données a été
construite à partir des données bilancielles obtenues auprès de ces trois fiduciaires à la fin de
2015, après dépôt définitifs des bilans à l’administration fiscale. Les données sont récentes et
datent de 2013 et 2014. Nous avons retenu l’année de 2014 comme année de référence.

En outre, le choix d’un échantillon composé des PME installées dans la ville de Meknès
et ses périphériques se justifie par plusieurs raisons. D’abord, la problématique de notre
recherche ne dépend pas d’une ville ou d’une région particulière. De plus, durant notre
exploration de la revue de la littérature théorique et empirique, nous n’avons trouvé aucune
étude dont la région et/ou la ville est une variable explicative du niveau d’endettement des
entreprises. De ce fait, les résultats qui seront tirés de cette étude peuvent être généralisés aux
entreprises de même secteur, taille et structure comparable. Du côté scientifique, la majorité
des études empiriques ont été effectué sur les entreprises installées dans la région du Grand
Casablanca ou au niveau national sous forme des rapports sur données macroéconomiques
(CDVM, 2010 ; Rigar, 2005 ; Rafiki, 2008), les autres régions restent sous étudiées.

La sélection de l’échantillon des PME nécessite tout d’abord une définition des PME
qui diffère d’un pays à l’autre et d’un organisme à l’autre. Dans cette étude, nous avons retenu
la dernière définition de Maroc-PME, qui considère la PME comme toute entreprise dont le
chiffre d’affaires annuel est moins de 175 millions de dirhams.

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Notre échantillon de départ était composé de 53 entreprises. Par souci d’homogénéité,


nous avons gardé seulement 48 entreprises après élimination des états de synthèse dont
l’information financière est incomplète ou vide. Nous avons constaté que la majorité des PME
n’ont pas de dette de financement à long terme. La présence des dettes fournisseurs et des
dettes bancaires de très court terme dans la partie passif de leurs bilans était suffisante pour
les retenir.

2.2. Statistiques descriptives

Notre échantillon est constitué principalement du secteur de l’industrie et de commerce.


Les entreprises se concentrent plus dans le secteur de commerce avec 77,1 %, les entreprises
industrielles ne représentent que 22,9 % du nombre total des entreprises de notre échantillon.

Concernant le statut juridique des entreprises, les sociétés à responsabilité limité


(SARL) représentent 85,4 % et les sociétés anonymes (SA) représentent 14,6% des
entreprises de notre échantillon.

En complément de l’analyse du secteur d’activité et du statut juridique, nous analysons


les principales caractéristiques financières de notre échantillon. Ces informations financières
sont les variables explicatives et la variable expliquée utilisées dans notre modèle.
Tableau 2 : Statistiques descriptives
N Quartiles
Variables Moyenne Ecart-type
Valide 25 50 75
DTL 48 1,4432 2,7704 ,5483 ,8465 1,4193
ROA 48 -,0884 1,0672 -,2085 ,0012 ,1356
ROE 48 ,1014 2,8955 -,0290 ,1882 ,5027
LQD 48 ,0251 ,0807 ,0000 ,0000 ,0017
GAR 48 ,4300 ,3404 ,0686 ,4169 ,7582
TAIL 48 5,5976 ,8233 4,9701 5,5767 6,2507
RSQ 48 2,1012 4,2073 ,2191 1,0000 2,1929
CRO 48 -,0828 1,1934 -,1548 ,0527 ,7833
Source : nos calculs.

La variable dépendante de notre modèle est le niveau d’endettement total (Dettes à long
terme, dette de passif circulant et de la trésorerie passif). Elle représente en moyenne 1,44 du
total de l’actif. Cette moyenne varie de 0,5483 à 1,4193 du total de l’actif selon le premier et
le troisième quartile. A première vue, il apparait que ces entreprises, sont relativement
endettées. Cependant, l’analyse des composantes de l’endettement total a montré que le
compte d’associé représente en moyenne 67,51 % du total passif, les dettes fournisseurs et
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comptes rattachés représentes 32,06 %, les dettes fiscales et les dettes bancaires de très court
terme représentent respectivement 13,62 % et 2,51 %. Les dettes de financement ne
représentent en moyenne que 1,15% du total passif. Cette situation montre que les entreprises
n’exploitent pas pleinement l’endettement à long terme et le substituent par d’autre moyenne
de financement tels que, le crédit inter-entreprises, les sommes apportées par les associés, les
dettes fiscales et sociales.

Concernant nos variables explicatives, pour l’ensemble des entreprises, nous constatons
qu’elles ont réalisé une faible performance qui s’établisse en moyenne à -8,84 %, contre 13,56
% pour les entreprises les plus performantes. Nous obtenons pour la rentabilité un
pourcentage de 10,14 % en moyenne. Toutefois, cette valeur s’établit autour de -2,90 % pour
les entreprises les moins rentables et de 50,27 % pour les entreprises les plus rentables
(troisième quartile). Les garanties, constituées par les actifs corporels et les stocks, sont en
moyenne de 43 %. Cependant 50% des entreprises ont des garanties inférieures à la moyenne
et qui s’établissent à hauteur de 41,69 %. La taille de l’entreprise, mesurée par le logarithme
du total de l’actif net, s’élève en moyenne à 5,59. Concernant le risque, nous remarquons que
la volatilité de cette variable est élevée (4,20). Les entreprises dont le résultat net est volatile
entre les deux périodes de l’étude, peuvent être perçues comme étant plus risquées, par
conséquent, ne recourent que faiblement à l’endettement. Le niveau moyen du taux de
croissance est à l’ordre de -8,28 %. Son écart type qui atteint 1,19, peut être expliqué par le
fait que la croissance diffère d’une entreprise à l’autre ou d’un secteur à l’autre. Ainsi, un
faible taux de croissance peut freiner le recours à l’endettement.

3. Méthodologie économétrique et résultat

Après avoir défini la variable à expliquer et les différentes variables explicatives, dans
la présente section, nous procéderons à la spécification de notre modèle économétrique afin
de tester nos hypothèses et interpréter les résultats.

3.1. Modèle économétrique de régression multiple

Conformément à la nature des variables de notre modèle théorique, nous utilisons un


modèle de régression multiple statique. Ce modèle permet d’étudier l’influence des variables
exogènes préalablement sélectionnées sur la variable endogène à savoir, l’endettement total.
L’estimation du modèle et la construction de l’équation de la régression ont été effectuée par
la méthode des moindres carrées ordinaires (MCO). Celle-ci, permet aussi d’indiquer de

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quelle manière les variables exogènes sont liées avec la variable endogène. Notre modèle
théorique de régression, est supposé linéaire, dont la formulation se présente comme suit :
𝐷𝑇𝐿 = 𝐶 + 𝛽1 ∗ 𝑇𝐴𝐼𝐿 + 𝛽2 ∗ 𝑅𝑂𝐴 + 𝛽3 ∗ 𝑅𝑂𝐸 + 𝛽4 ∗ 𝑅𝑆𝑄 + 𝛽5 ∗ 𝐶𝑅𝑂 + 𝛽6 ∗ 𝐺𝐴𝑅 + 𝛽7
∗ 𝐿𝑄𝐷 + 𝛽8 ∗ 𝑆𝐶𝑇 + 𝛽9 ∗ 𝑆𝐽𝑄 + 𝜀

Dans ce modèle théorique, la variable endogène est bien évidement le niveau


d’endettement total des PME de notre échantillon, alors que les variables exogènes sont les
facteurs issus de la revue de la littérature, à savoir : la taille (TAIL), la profitabilité (ROA), la
rentabilité (ROE), le risque (RSQ), la croissance (CRO), les garanties (GAR), la liquidité
(LQD), le secteur d’activité (SCT) et le statut juridique (SJQ). Il existe d’autres facteurs
hypothétiques affectant le niveau d’endettement et ne sont pas explicitement considérés : (ε).

Nous allons procéder maintenant au test empirique du modèle en deux étapes. La


première consiste à vérifier la qualité de la régression et la deuxième concentre sur l’étude de
l’effet de chaque variable sur le niveau d’endettement et la confirmation ou l’infirmation des
signes attendus.

3.2. Qualité des résultats de la régression multiple

Avant de tester le modèle théorique, nous avons effectué un test de multicolinéarité. Le


tableau ci-dessous présente la matrice de corrélation de Pearson entre les différentes variables
indépendantes.

Tableau 3 : Corrélation entre les variables indépendantes


1- 2- 3- 4- 5- 6- 7- 8- 9-
Variables
ROA ROE SCT LQD GAR TAIL RSQ CRO SJR
1-ROA 1
2-ROE ,317* 1
3-SCT ,113 ,037 1
**
4-LQD -,425 ,000 ,026 1
5-GAR ,051 -,254 -,067 -,193 1
*
6-TAIL ,010 -,174 -,326 ,072 ,215 1
7-RSQ -,129 ,117 ,059 -,029 ,042 -,020 1
* *
8-CRO ,320 ,115 ,211 -,123 ,291 -,028 ,003 1
9-SJR ,041 ,028 ,056 ,081 ,001 -,140 ,156 -,042 1
*. La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral).
**. La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).
La matrice de corrélation de Pearson montre certaines corrélations statistiquement
significatives entre les variables exogènes. Il s’agit particulièrement d’une relation négative et
significative entre la profitabilité et le ratio de liquidité. Ainsi une relation positive et
significative entre la croissance et la profitabilité, ce qui montre que les entreprises qui ont un

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taux de croissance soutenu sont les entreprises dont l’actif est composé des actifs tangibles.
La taille de l’entreprise est négativement et significativement corréler avec le secteur
d’activité.

Globalement, la matrice montre que le degré de corrélation entre les différentes


variables indépendantes est assez faible, ce qui montre l’absence de sérieux problèmes de
multicolinéarité entre les variables.

Le tableau 4 présente les résultats empiriques de notre modèle de régression multiple


« Entrée ». Ces résultats montrent que 80,00 % (R-deux) de la variabilité du niveau
d’endettement est expliquée par les variables introduites dans le modèle. Le test de Fisher
montre que le pouvoir explicatif est statistiquement significatif au seuil de 5%, car la valeur
de la statistique de F-Fisher est de 16,91 et sa signification tend vers zéro : Prob (16,91) =
0,0000. Après élimination du fait du hasard, le pouvoir explicatif réel (R-deux ajusté) s’établit
à l’ordre de 75,29% au lieu de 80,00%.

La vérification des hypothèses fondamentales du modèle théorique portant sur les


résidus sont vérifiées. Le test visuel a montré que la courbe de l’histogramme est centrée sur
zéro (moyenne =0,00 et l’écart type = 0,89), ce qui signifie que les résidus sont liés à des
erreurs de mesure. Le résultat est aussi satisfaisant via le test de la droite d’Henry dans la
mesure où les points forment une droite relativement diagonale. Le test d’autocorrélation des
erreurs s’effectué par la statistique Durbin-Wastson. Au seuil de 5%, la statistique D-W =
2,47 est supérieure à dL = 1,13, ce qui affirme l’absence d’autocorrélation des erreurs.
L’examen des paramètres : Tolérance et VIF, a montré qu’ils sont proches de 1, ce qui montre
l’absence de problèmes de multicolinéarité, ceci confirme les résultats de la matrice de
corrélation de Pearson (tableau 3). L’ensemble des tests convergent vers des résultats
identiques, ce qui constitue un bon indice du modèle empirique.

Tableau 4 : Résultat de la régression multiple « Entrée »


Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C 9.682110 3.117167 3.106061 0.0036 ***
ROA -1.720336 0.242387 -7.097467 0.0000 ***
ROE 0.171473 0.082172 2.086757 0.0437 **
GAR 0.329445 0.690158 0.477346 0.6358
RSQ -0.087695 0.050538 -1.735231 0.0908 *
TAIL -1.244454 0.347952 -3.576513 0.0010 ***
LQD 11.50802 2.930847 3.926516 0.0004 ***
SJD -0.963337 0.800380 -1.203599 0.2362
CRO -0.125445 0.192398 -0.652005 0.5183
SCT 0.381062 0.525707 0.724855 0.4730
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R-squared 0.800236 Mean dependent var 1.443190


Adjusted R-squared 0.752924 Durbin-Watson stat 2.471686
F-statistic 16.91386 Prob (F-statistic) 0.000000
Source : nos calculs sur la base des résultats du modèle.
Dans l’ensemble, les variables introduites dans le modèle de régression multiple
« Entrée » ont données des résultats satisfaisant. D’après les résultats ci-dessus, cinq variables
sur les neuf sélectionnées influencent significativement la structure financière des entreprises
de notre échantillon. Ces variables sont : la profitabilité, la rentabilité, le risque, la taille et la
liquidité.

3.3. Présentation et discussion des résultats

Les résultats de notre modèle de régression multiple ont mis en évidence les signes des
coefficients relevés préalablement de la revue de la littérature. Conformément à notre revue
de la littérature, la taille, la profitabilité, la rentabilité, le risque et la liquidité, ont le même
signe attendu.

D’après les résultats de la régression (tableau 4), la variable taille (TAIL), mesurée par
le logarithme du total actif, est négativement et significativement corrélée (t= -3.576 et P-
value = 0,001) avec le niveau d’endettement total, ce qui confirme notre hypothèse énoncée.
Ces résultats signifient que le taux d’endettement n’est pas une fonction croissante de la taille.
Contrairement aux travaux qui ont constaté un effet positif de la taille sur le niveau
d’endettement (Rajan et Zingles, 1995 ; Booth et al, 2001 ; Graham, 2000 ; Hovakimiam,
Opler et Titman, 2001 ; Fama et French, 2002 ; Hakmaoui et Yerrou, 2013), nos résultats
convergent avec les résultats de Bourdieu et Colin (1993), Johnson (1997), Carpentier et Suret
(1999), Adair et Adaskou (2011). Cela révèle que les PME les plus asymétriques ont un faible
niveau d’endettement et préfèrent l’autofinancement, car il est moins assujetti aux problèmes
d’asymétrie d’information que l’endettement bancaire. Il signifie également que les PME
n’ont pas un portefeuille d’activité diversifié qui exige le recours à l’endettement
comparativement aux grandes entreprises, ce qui nous laisse penser que les PME sont
financièrement fragiles. Nous pouvons expliquer ce résultat aussi par le fait que les
entreprises de petite taille n’ont pas intérêt à s’endetter afin d’éviter toute perte de contrôle
total de leur entreprise.

Conformément aux arguments de la théorie du financement hiérarchisé, la variable


profitabilité (ROA) est négativement et significativement liée à l’endettement total. En effet,

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la statistique de Fisher est à l’ordre de -7,097 au seuil de 1% (P-value = 0,000). Ces résultats
contredisent dans notre contexte les arguments théoriques de la théorie du signal et de
l’équilibre statique pour lesquelles, la profitabilité est fonction croissante du niveau
d’endettement. Nos résultats, suggèrent donc que, les PME les plus profitables préfèrent les
ressources de financement internes aux moyens de financement externes. En effet, les
ressources internes ne réduisent pas le niveau de propriété et de contrôle des propriétaires
d’une part, et sont moins coûteux d’autres part. En cas de besoin de financement externe, les
dirigeants favorisent les dettes à court terme, généralement moins restrictives que les dettes à
long terme. Nos résultats corroborent les conclusions de Titman et Wessels (1988), Harris et
Raviv (1991), Colot et Croquet (2007), Fama et French (1999), Benkraiem (2010), Rajan et
Zingales (1995).

Concernant la variable rentabilité (ROE), les résultats de la régression montrent que


cette variable est positivement et significativement corrélée avec le taux d’endettement. Son
coefficient est positif et significatif au seuil de 5% avec t=2.086 et la P-value = 0.043. Ce
résultat est semblable aux résultats de Hakmaoui et Yerou (2013) obtenus d’après une étude
sur 100 dossiers de crédit d’une banque marocaine. Ceci confirme les prédictions de la théorie
de compromis selon laquelle les entreprises rentables devraient s’endetter afin de bénéficier
de la déductibilité fiscale des charges d’intérêts. Nous pouvons alors accepter l’hypothèse
selon laquelle la rentabilité est fonction croissante du niveau d’endettement. De plus
l’existence d’une rentabilité soutenue peut être interprétée par les bailleurs de fonds comme
un signal de la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements de dette. Ainsi peut aider
l’entreprise à faciliter la négociation des termes de contrat d’emprunt (Colot et Croquet,
2007).

Concernant l’hypothèse de risque (RSQ), il est à noter que son coefficient est de signe
négatif comme il est prévu et statistiquement significatif (t = -1.735 et P-value = 0.09). La
validation de cette hypothèse, peut nous laisser comprendre qu’une forte volatilité des
résultats peut conduire à augmenter le risque d’insolvabilité aux yeux des bailleurs de fonds.
Elle peut aussi aggraver les problèmes d’asymétries d’informations dans la mesure où les
prêteurs auront des difficultés à apprécier le risque de défaillance que de prévoir les futurs
résultats (DeAgelo et Masulis, 1980). Nous pouvons à ce stade suggérer que les PME les plus
risqués ne recours que faiblement à l’endettement. Globalement, nos résultats sont semblables
à ceux de notre revue de littérature (Castanias 1983 ; Bradley, Jarell et Kim, 1984 ; Bevan et
Danbolt, 2000 ; Benkraiem, 2010 ; Hakmaoui et Yerrou, 2013).
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Le ratio de liquidité (LQD) est positivement et significativement corrélé à l’endettement


total avec t=3.926 et P-value = 0,000. Ce résultat confirme notre hypothèse et nos
anticipations concernant l’effet de cette variable sur l’endettement total des PME. Cela reflète
la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements aux yeux des créanciers. Dans le même
sens, nous pouvons suggérer que les PME qui recourent aux dettes de très court terme sont les
plus prêtes à réduire l’asymétrie d’information afin de bénéficier d’autres sources de
financement de valeur importante et exigibles à long terme. Ainsi, ces entreprises génèrent
une liquidité qui permette la couverture des dettes immédiatement exigibles. Nos résultats
confirment ceux de Benkraiem et Anthony (2014).

Par ailleurs, les résultats de l’estimation montrent que les garanties, la croissance, le
statut juridique et le secteur d’activité n’expliquent pas le niveau d’endettement des
entreprises. Toutefois, les résultats révèlent que les signes des coefficients de ces variables
sont les mêmes évoqués au niveau de notre modèle théorique.

D’après les résultats de l’estimation, la variable croissance des ventes (CRO), affiche un
coefficient négatif mais loin d’être significatif (t= -0.652 et la P-value = 0.518). Ce résultat
montre qu’il n’existe pas de relation significative entre la croissance des ventes de l’entreprise
et son niveau d’endettement. Nos résultats d’estimation corroborent avec ceux de Benkraiem
et Anthony (2014), Hakmaoui et Yerrou (2013) et de Rajan & Zingales (1995). Ainsi, ces
résultats confirment l’hypothèse de Myers (1977) selon laquelle les entreprises à forte
croissance tendent à avoir un taux d’endettement faible, car elles sont considérées comme
risquées et ont plus de difficultés à trouver un financement externe. Cette logique devrait se
traduire par la recherche d’autres sources de financement alternatives qui sont adaptées à la
croissance de l’entreprise.

La variable garantie (GAR) est positivement corrélée avec le taux d’endettement mais
non significative (t=0.477 et P-value = 0.635). Ce signe positif confirme les prédictions de la
théorie de compromis et rejoint le sens des résultats de Rajan & Zingales (1995), Kremp & al
(1999), Hovakimian et al (2001), Frank & Goyal (2003), Adair et Adaskou (2011),
BenKraiem et Anthony (2014). En effet, les PME sont considérées comme trop risquées et
affichent un taux de défaillance élevé, d’où l’importance des coûts d’agence chez ces
entreprises. En raison de ces différents risques, les bailleurs de fonds leurs exigent une
panoplie de garanties qui ne se limitent pas uniquement aux stocks et aux actifs corporels,
mais peuvent inclure aussi les biens personnels du propriétaire. Donc, la non significativité de
cette variable peut être justifiée par notre mesure imparfaite des garanties. De ce fait il est
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intéressant de noter que la mesure adoptée se limite aux éléments bilanciels et non à
l’ensemble des garanties présentées aux bailleurs de fonds, d’une part. D’autre part, les crédits
bancaires ne représentent en moyenne dans le total des dettes que 1,15%, ce qui justifie le
faible recours des PME à l'endettement bancaire qui demande des suretés personnelles et
réelles aux PME.

Finalement, le statut juridique et la classification sectorielle ne semblent pas des


déterminants de la structure financière des PME de notre échantillon. Nos résultats semblent
logiques, puisque l’échantillon est composé essentiellement des entreprises du secteur de
commerce et ceux dont le statut juridique est SARL. Néanmoins, le signe attendu des deux
variables semble être validé. Pour la classification sectorielle, il semble que les entreprises du
même secteur font face aux mêmes risques et bénéficient des conditions de financement
similaires et ont des structures financières similaires. Ce résultat rejoint l’étude de (Adair &
Adaskou, 2011), (Dubois, 1984), (Psillaki, Tsolas, & Margaritis, 2010). Cependant pour ces
études, le secteur et le statut juridique ont un effet significatif sur la structure financière.

Conclusion
Après avoir effectué une revue de la littérature existante au sujet des déterminants de la
structure financière des PME marocaines, nous avons soulevé que ces entreprises sont
souvent négligées dans les études empiriques. Ainsi, les études réalisées se concentrent
particulièrement sur la région de Casablanca. De ce fait, nous avons souhaité réaliser une
étude économétrique afin de comprendre l’effet de certaines variables propres aux PME sur le
niveau d’endettement total. Pour ce faire, nous avons constitué un échantillon de 48 PME de
la ville de Meknès et ses périphériques. Les résultats économétriques montrent l’existence de
facteurs propres aux caractéristiques de bilan des PME. Sur les neuf variables testées, cinq
d’entre elles semblent avoir un effet statistiquement significatif sur le niveau d’endettement
pour l’exercice 2014. Ces cinq variables sont, la profitabilité, la rentabilité, le risque, la taille
et la liquidité. Conformément à nos hypothèses, le sens de l’effet de chaque variable sur le
niveau d’endettement est confirmé. D’abord, la rentabilité et la liquidité ont un effet positif
sur le niveau d’endettement, alors que la taille, le risque et la profitabilité impactent
négativement le degré d’endettement des PME de la région Meknès. Ensuite, la structure de
passif de ces entreprises, est majoritairement dominée par le compte courant d’associé et les
dettes à court terme d’une part, et la quasi-inexistence des dettes à long terme. Nos
conclusions à ce niveau viennent corroborer celles de Rafiki, (2008) relevées dans une étude

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sur les entreprises marocaines cotées en bourse. Par conséquent, nous avons pu constater que
les variables insérées dans notre modèle confirment les principes de la théorie du financement
hiérarchique. Ainsi, les conclusions de cette théorie et de la théorie d’agence pouvaient
expliquer la problématique d’endettement des PME. Pour rappel, les conclusions de la
pecking order theory veulent que les entreprises les plus asymétriques préfèrent
l’autofinancement à l’endettement et l’endettement à l’ouverture du capital.

Malgré l’importance de ces résultats et les résultats de la majorité des études sur le sujet
de la structure financière, le problème de financement des PME reste complexe. En effet, le
recours à l’endettement ou à un autre mode de financement dépend de plusieurs facteurs non
seulement bilanciels et qui doivent être pris en considération dans l’analyse. Le faible recours
des PME à l’endettement peut être aussi expliqué par la culture des dirigeants, le caractère
familial de l’entreprise, la structure de propriété, la relation avec les bailleurs de fonds. Ces
variables ne peuvent être intégrées dans l’analyse que par une étude basée sur questionnaire.
Cette étude pourrait donc être poussée plus loin en intégrant plusieurs éléments dans le
modèle, agrandir la taille de l’échantillon, varier les secteurs d’activité, analyse les de
financement par secteur et sur plusieurs périodes. Ceci pourrait améliorer l’explication des
facteurs de choix d’une structure financière par les PME de la ville de Meknès.

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