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DU BILAN COMPTABLE AU BILAN FINANCIER

Le contenu et la présentation du bilan comptable sont normalisés et, d'une certaine


façon, figés. Son utilisation pour une lecture en termes de liquidité et d'exigibilité
comme pour une lecture fonctionnelle exige des retraitements de contenu et de
présentation.
Ainsi le bilan comptable constitue l'outil de base de l'analyse financière. Pour
effectuer une analyse financière, le bilan doit refléter la réalité économique de
l'entreprise, or le bilan comptable présente des inconvénients :
• Il est difficile d'estimer la valeur de revente des stocks, la durée de vie utile des
immobilisations et la valeur de recouvrement des créances clients. Aussi,
l'augmentation de la valeur des immobilisations n'est pas généralement pris en
compte pour calculer les amortissements.
• Il n'intègre pas plusieurs éléments ayant une valeur économique tel que les
ressources humaines.
Le bilan financier doit présenter le patrimoine réel de l'entreprise afin d'orienter
efficacement la prise de décision.

 Du bilan comptable au bilan liquidité - exigibilité

La confection du bilan liquidité - exigibilité exige un classement systématique des


actifs par ordre de liquidité croissante et des passifs par ordre d'exigibilité croissante.
Ce qui implique un reclassement des dettes et des créances en fonction de la durée
qui sépare la date d'établissement du bilan de leur échéance, ainsi qu'un certain
nombre de retraitements.
Le reclassement des créances et des dettes en fonction de leur durée résiduelle
d'échéance s'appuie essentiellement sur l'état des échéances des créances et des
dettes.
Les créances, qu'elles fassent partie de l'actif immobilisé ou de l'actif circulant, y
sont classées en créances à moins d'un an et en créances à plus d'un an.
Les dettes y sont classées en trois catégories : celles dont l'échéance est à moins
d'un an, celles dont l'échéance est comprise entre un et cinq ans, celles dont
l'échéance est à plus de cinq ans. Pour l'élaboration du bilan liquidité - exigibilité, les
deux dernières catégories sont fusionnées pour obtenir le montant des dettes à long
et moyen terme. Les retraitements ont trait à divers postes de l'actif et du passif.
• Il est tout d'abord d'usage de faire disparaître de l'actif certains postes censés
n'avoir aucune valeur vénale et considérés comme des actifs fictifs. o Parmi ces
actifs fictifs : les frais d'établissement, les charges à répartir sur plusieurs
exercices, les primes de remboursement d'obligations, les écarts de conversion -
actif...
En contrepartie de leur élimination, il y a lieu d'amputer les capitaux
propres pour un montant équivalent.
• Côté passif, plusieurs retraitements, lorsqu'ils sont possibles, doivent être
effectués :
o le résultat net de l'exercice doit être réparti (les dotations aux réserves, le
report à nouveau font partie des capitaux propres, et les dividendes à
distribuer, des dettes);
o les dettes fiscales latentes pesant sur certains éléments des capitaux
propres (telles les subventions d'investissement, les provisions pour
hausse de prix) doivent être rattachées aux dettes à plus d'un an ;
o les provisions pour risques et charges, peuvent être, en fonction de leur
objet et de leur date probable d'utilisation, ventilées entre les capitaux
propres, les dettes à long et moyen terme et les dettes à court terme ;
o les comptes courants d'associés, lorsqu'ils sont bloqués, sont assimilables
aux capitaux propres ;
o les écarts de conversion - passif qui représentent un gain de change
peuvent être également assimilés aux capitaux propres.
 Du bilan comptable au bilan fonctionnel

Le bilan comptable normalisé est un bilan hybride, fonctionnel et patrimonial à la


fois : bien que sa présentation et, notamment, le classement des actifs et des passifs
soient de type fonctionnel, son contenu même reste patrimonial. Aussi son
retraitement consiste –t -il à le rendre plus fonctionnel encore dans sa présentation et
à l'affranchir dans son contenu des contraintes du droit patrimonial en y introduisant
des éléments de contenu qui n'y figurent pas.
Pour rendre plus significative sa présentation d'un point de vue fonctionnel :
o les amortissements et les provisions pour dépréciation sont transférés au
passif (et, par conséquent, les actifs apparaissent pour leur valeur brute) ;
o les concours bancaires courants et les soldes créditeurs de banques sont
extraits des emprunts et des dettes financières où elles figurent et isolés
en vue du calcul de la trésorerie.
o Le principal élément qui y est introduit corresponds aux effets escomptés
non échus .
Dès qu'ils sont escomptés, les effets de commerce disparaissent de
l'actif du bilan comptable. Pour autant, jusqu'à leur échéance, ils sont
représentatifs d'opérations d'exploitation et ont une signification
fonctionnelle. En conséquence, ils sont réintégrés dans les créances
d'exploitation et l'on augmente d'un montant équivalent les concours
bancaires courants (l'escompte étant un substitut financier du découvert).
Les informations sur le montant des effets escomptés non échus et des
créances cédées sont données dans l'annexe.

Principe de construction du bilan financier

Le bilan comptable ne reflète pas la réalité économique et financière du patrimoine


de l'entreprise. Il faut, donc, poser les questions suivantes:
- Les différents postes représentent - ils des véritables valeurs pour
l'entreprise? - Toutes les valeurs sont - elles traduites au bilan?

 Retraitements
Les conditions de passage du bilan comptable au bilan financier font l'objet d'un
relatif consensus sur le plan pratique, malgré l'absence de normalisation. Les
retraitements correspondent à des recommandations issues de l’expérience et ne
sont pas des règles impératives. Ils sont, généralement, fonction de l'objectif
poursuivi par l'analyste. Dans le souci d'avoir une représentation économique du
bilan, l'analyste peut être conduit à réévaluer les éléments de l'actif.
- Actifs non courants
Malgré que le nouveau système comptable prévoit la réévaluation du bilan, il
convient pour l'analyste financier d'effectuer des réévaluations pour donner une
image économique.
Dans le cas où l'on constate une plus - value (ou moins - value) latente à l'actif, elle
doit être équilibrer par l'enregistrement d'un montant égal en augmentation (ou en
diminution) des capitaux propres (ou avoir des actionnaires ou avoir des
propriétaires).
- Autres actifs non courants
Pour un examen de la situation financière, les financiers considèrent les autres actifs
non courants comme des non -valeurs et doivent être déduites de l'actif et
parallèlement, déduites des capitaux propres de l'entreprise.

- Résultat de l'exercice
Le résultat de l'exercice représente l'excédent du total des revenus et des gains d'un
exercice donné sur le total des charges et des pertes de ce même exercice. Que ce
soit cette différence est positive (bénéfice net) ou négative (perte), elle est
présentée sous la rubrique des capitaux propres selon le nouveau système
comptable des entreprises.
o Perte de l'exercice
La perte constitue de point de vue financier une "non valeur".
Pour établir le bilan financier, il y a lieu de retrancher le résultat déficitaire du
montant du poste capitaux propres.
o Bénéfice de l'exercice
L'analyse financière utilise le bilan après répartition des bénéfices pour
distinguer la part revenant à l'entreprise (qui vient augmenter les capitaux
propres) et la part qui sera distribuée aux actionnaires (qui vient augmenter les
dettes à court terme hors exploitation).
Le résultat bénéficiaire qui figure au bilan sous le nom de "bénéfice net" est
soumis à l'Assemblée Générale des actionnaires ou associés appelée à
examiner et approuver notamment le bilan, l'état dé résultat et décider les
modalités de répartition des bénéfices.

- Réserve légale : La loi impose aux sociétés anonymes, aux sociétés en


commandite par actions et aux sociétés à responsabilité limitée de faire sur
le bénéfice net de l'exercice (diminué, le cas échéant, des pertes
antérieures), et avant qu'il devienne le bénéfice distribuable, un
prélèvement d'un vingtième, affecté à la formation d'un fonds de réserve
appelé, réserve légale. Ce prélèvement cesse d'être obligatoire lorsque le
montant de la réserve légale a atteint 10 % du capital social.
- Premier dividende ou intérêt statutaire ou dividende statutaire : C'est un
premier dividende prévu par les statuts et versé aux actionnaires ou
associés. Il est fixé sous forme de pourcentage du montant libéré et non
remboursé du capital.
- Réserves (autre que la réserve légale) : Pour faire face à des difficultés
inattendues, pour renforcer sa trésorerie ou pour prévoir un
développement futur, l'entreprise constitue d'autres réserves que la
réserve légale.
Ces réserves peuvent être indiquées dans les statuts de l'entreprise
(réserves statutaires) ou résulte d'une décision de l'assemblée générale des
actionnaires (réserves facultatives ou autres).
- Dividendes supplémentaires ou superdividendes : Après avoir prélevé la
dotation à la réserve légale, l'intérêt statutaire, les autres réserves, le solde
bénéficiaire s'il existe un, peut être affecté en tout ou en partie aux
actionnaires (deuxième dividende).
Le superdividende est versé sans distinction à toutes les actions qu'elles
soient entièrement libérées ou non, partiellement ou totalement
remboursées. Les actions de jouissance, qui n'ont pas droit au premier
dividende reçoivent intégralement le superdividende.
- Tantièmes : Les administrateurs peuvent recevoir une part du bénéfice sous
forme de tantièmes. Les tantièmes ne peuvent être distribués que si les
dividendes des actionnaires sont effectivement distribués. Le maximum
légal est égal à 1/9 du total du superdividende et du dividende des parts
(parts de fondateurs).
- Parts de fondateurs :Les parts de fondateurs sont des titres n'ayant pas de
valeur nominale, mais donnent le droit à une certaine partie des bénéfices
réalisés, et éventuellement, au boni de liquidation.
Ces parts sont généralement attribuées au moment de la constitution de la
société en récompensant les fondateurs des études et démarches
effectuées.
- Résultat reporté : Après avoir payé l'ensemble des réserves et des
dividendes, il reste généralement un reliquat de bénéfice sans affectation
appelé résultat reporté.
Il faut signaler que le résultat reporté peut représenter des pertes si par
exemple, l'entreprise a accumulé des résultats déficitaires et n'a pas encore
résorbé ces pertes par des bénéfices ou par réduction du capital. Le
résultat reporté négatif vient en déduction des capitaux propres.
Tableau de répartition des bénéfices

Élément Montant
Bénéfice net de l'exercice (n)
+ ou - Résultat reporté (n- 1)
- Réserve légale
= Bénéfice distribuable
- Intérêt statutaires
- Réserves statutaires
- Réserves facultatives
- Autres réserves
= Reliquat
- Deuxième dividende
- Part de fondateurs
- Tantième
= Résultat reporter

Dans une optique d'analyse financière, la partie du résultat qui va être


éventuellement distribuée sous forme de dividendes, superdividende, de parts
de fondateurs et de tantième (part d'administrateurs) devrait être soustraite
du résultat et de la faire passer en dettes à court terme hors exploitation.
L'autre partie affectée aux différentes réserves et au résultat reporter vient en
augmentation des capitaux propres.
Certaines entreprises présentent leur bilan après répartition, c'est –à -dire que
le redressement en question à déjà été effectué.
- Subventions d'investissement Ce poste enregistre les subventions
accordées par l'État ou les collectivités publiques en vue d'acquérir ou de
créer des immobilisations. Il est destiné à la fois à faire apparaître au bilan
le montant des subventions jusqu'à ce qu'elles aient rempli leur objet, et à
permettre aux entreprises subventionnées d'échelonner sur plusieurs
exercices la constatation de l'enrichissement provenant de la subvention.
La subvention d'investissement relative à des biens amortissables doit être
intégrée chaque année dans l'état de résultat du montant de la dotation
aux amortissements relatives à ces immobilisations.
La subvention, d'investissement relative à des biens non amortissables qui
nécessitent l'accomplissement de certaines obligations, doit être intégrée
chaque année au résultat du ou des exercices qui supportent le coût
d'exécution de ces obligations.

Du point de vue, financier, toute subvention d'équipement doit être


analysée de la manière suivante.
o puisqu'elle doit être réintégrée dans les résultats, elle sera soumise à
l'impôt sur les bénéfices. Une part de la subvention restera donc
dans les fonds de l'entreprise après imposition (ajoutée au capitaux
propres).
o l'autre part, qui représente l'impôt, constitue un engagement que
l'on peut assimiler à une dette de l'entreprise qui sera payée
ultérieurement. Il s'agit de distinguer le montant à payer dans une
période de moins d'un an (dettes à court terme hors exploitation) et
le montant à payer dans plus d'un an (dettes à plus d'un an).

- Provisions pour risques et charges


Les provisions pour risques et charges sont des fonds prélevés sur les
résultats pour faire face, par anticipation, aux charges prévisionnelles
résultant de risques identifiés inhérents à l'activité de l'entreprise qui ne
sauraient être prises en charge, en totalité, sur l'exercice. Pour les financiers,
elles sont assimilées soit à des fonds propres si leur caractère est incertain,
lointain (semblables à des réserves) soit aux dettes si leur caractère est
certain. Soit à des dettes à long terme, soit aux dettes à court terme en
fonction de la date de réalisation du risque qu'elles couvrent.
Les provisions à caractère de réserves peuvent être affectées en totalité aux
capitaux propres.

Réintégration des engagements pris : Les effets escomptés et non échus

Les effets escomptés et non échus sont des créances qui ont donné lieu à une
mobilisation , c'est- à- dire que l'entreprise les a cédés à sa banque en contre
partie de liquidités.
La logique financière nous conduit à entreprendre les mesures de redressement.
Avant d'effectuer une analyse financière, il est nécessaire de redresser le bilan
en incorporant le montant des effets portés à l'escompte et non échus (notes
aux états financiers) aux créances de l'actif.
La réincorporation des effets escomptés (effet à recevoir) est compensée au
passif par l'addition du même montant de crédit d'escompte aux concours
bancaires courants et solde créditeurs de banque. L'escompte n’est en fait,
qu'une forme de crédit et l'entreprise conserve le risque de non paiement du
débiteur. Ce regroupement des postes traditionnels : clients, effets à recevoir et
effets portés à l'escompte, permet d'avoir une vue d'ensemble sur le montant
des crédits accordés par l'entreprise à sa clientèle. De même, au passif, il
conviendra de mettre en relief l'ensemble des concours bancaires effectivement
obtenu par l'entreprise.

Mise en évidence de la Situation Nette Réelle


Elle correspond à la richesse réelle des actionnaires. Il s'agit essentiellement du
capital apporté par les actionnaires (capital social et primes d'émission), des
bénéfices laissés par ceux- ci à la disposition de l'entreprise au cours des années
(réserves légales, facultatives, report à nouveau) plus ou moins -values latentes,
provisions à caractères de réserves, provisions pour risques et charges non
justifiées, part de la subvention d'équipement représentant des capitaux
propres.
Actifs Capitaux propres et passifs
Actifs immobilisés Situation nette réelle
- Immobilisations incorporelles - Capital social
- Immobilisations corporelles - - Réserves
Immobilisations financières - Résultat reporté
Stocks - Réserves Spéciales de Réévaluation
- Matières premières Passifs non courant
- Stocks et en-cours - Dettes à long et moyen terme
Créances d'exploitation Passifs courants
- Passifs courants d'exploitation
- Clients et comptes rattachés - Fournisseurs et comptes rattachés
- Effets escomptés et non échus - Avances reçues des clients - État, T.V.A
- État, T.V.A déductible (à collectée (due)
récupérer) - Rémunérations dues
- Avances versées aux fournisseurs - Sécurité sociale et autres organismes
- Avances au personnel sociaux
- Charges constatées d'avances - Produits constatés d'avance
d'exploitation Passifs courants hors exploitation
Créances hors exploitation - Dettes diverses (dividendes à verser)
d'exploitation - Fournisseurs d'équipement
- Créances diverses - Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices)
- Capital souscrit, appelé non versé Concours bancaires et autres passifs
- Valeur mobilière de placement financiers
non transformable en liquidité - Concours bancaire courant
immédiate
- Solde créditeurs de banque
- Liquidités et équivalent bénéf
- Effets portés à l'escompte et non échus
ices) de liquidités
- Valeur mobilière de placement immédiatement transformable en
liquidité
- Banque
- Caisse

ETUDE DE L’EQUILIBRE FINANCIER DE L’ENTREPRISE

Présentation de la notion de fonds de


roulement : Fonds de roulement
patrimonial ou fonctionnel ?

Le fonds de roulement désigne :


Dans le contexte de l'analyse en termes de liquidité et d'exigibilité,
la différence entre les passifs à moyen et long terme et les actifs à
long terme (ce qui revient à une comparaison entre les dettes à court
terme et les actifs à court terme) : C’est le fonds de roulement
patrimonial (ou financier).
Dans le contexte de l'analyse fonctionnelle, la différence entre les
ressources stables et les emplois stables : C’est le fonds de roulement
fonctionnel.

La relation fondamentale d'équilibre financier et les différentes


situations possibles de trésorerie

La trésorerie mesure le degré d'ajustement du fonds de roulement au


besoin en fonds de roulement :
Trésorerie = fonds de roulement - besoin en fonds de roulement.
Elle peut être positive ou négative.
Si, en dépit d'une trésorerie négative, l'entreprise a pu éviter la
défaillance, c'est tout simplement qu'elle a pu bénéficier de concours
bancaires courants (ce que l'on appelle des crédits de trésorerie) lui
procurant les disponibilités nécessaires pour honorer ses échéances ;
on vérifie donc, a posteriori, au bilan, que les disponibilités égalent la
somme de la trésorerie et des concours bancaires courants :
Disponibilités = trésorerie + concours
bancaires courants, soit encore :
Trésorerie = disponibilités- concours bancaires courants.

SCHÉMAS DU BILAN CORRESPONDANT AUX SIX SITUATIONS


POSSIBLES DE TRÉSORERIE
Fonds de roulement Fonds de roulement négatif
positif (FR+) (FR -)

Besoin en fonds de
roulement positif (BFR BFR+ FR
+) T+ +
FR - T-
BFR+ FR BFR+
+
T-

Besoin en fonds de
roulement négatif (BFR T + FR+ FR- BFR
-) BFR- T+ -

FR- BFR
-
T-

Il convient de remarquer au passage que la trésorerie ne se confond


pas avec les disponibilités. On la qualifie donc de nette pour bien la
distinguer des disponibilités. La notion de trésorerie est donc le
révélateur de la façon dont l'entreprise a maintenu son équilibre
financier. Six situations sont possibles (voir schémas).

• Situation n°1 : L'entreprise dispose d'un fonds de roulement


positif supérieur à son besoin en fonds de roulement : sa
trésorerie est positive ; il s'agit là d'une situation
satisfaisante, sous réserve cependant que la trésorerie soit
correctement utilisée, c'est à dire placée dans des
conditions correctes de rémunération.

• Situation n°2 : L'entreprise dispose d'un fonds de roulement


positif mais insuffisant pour couvrir son besoin en fonds de
roulement : sa trésorerie est négative et son équilibre
financier repose sur des concours bancaires.
Cette situation est souvent celle d'entreprises connaissant
une forte croissance de leur activité et, corrélativement, de
leur besoin en fonds de roulement ; et qui n'ajustent qu'avec
retard leur fonds de roulement à ce besoin.

• Situation n°3 : L'entreprise dispose encore d'un besoin en


fonds de roulement positif, mais, de plus, a un fonds de
roulement négatif (en d'autres termes, ses opérations
courantes lui procurent des ressources) : sa trésorerie est
positive ; cette situation est évidemment très favorable et,
en plaçant sa trésorerie, l'entreprise réalise des produits
financiers qui améliorent sa rentabilité. Certaines
entreprises dans cette situation parviennent à couvrir des
pertes d'exploitation grâce à des produits financiers.

• Situation n°4 : L'entreprise a un fonds de roulement négatif,


un besoin en fonds de roulement positif et, donc, une
trésorerie négative; elle doit son équilibre financier aux
banques qui lui accordent des crédits à court terme. Une
telle situation est généralement le symptôme d'une
rentabilité insuffisante et de graves difficultés.

• Situation n°5 : L'entreprise a un fonds de roulement négatif,


mais inférieur en valeur absolue à un besoin en fonds de
roulement négatif; sa trésorerie est positive. Situation
paradoxale qui est celle de certaines sociétés exploitant des
hypermarchés : leur formule d'exploitation leur permet en
effet de tirer de leurs opérations courantes des ressources
suffisamment stables pour leur permettre de financer une
partie de leurs immobilisations.

• Situation n°6 : L'entreprise a un fonds de roulement négatif


et supérieur en valeur absolue à un besoin en fonds de
roulement négatif : sa trésorerie est négative et son
équilibre financier est réalisé grâce à des concours bancaires
courants. Cette situation est, comme la situation n°4, le
symptôme de difficultés.

Pour analyser l’équilibre financier, il est nécessaire d’étudier les


évolutions respectives du besoin en fonds de roulement et du fonds
de roulement. Une telle analyse est fondée sur la confrontation de
bilans successifs.

L'analyse des évolutions respectives du fonds de roulement et du besoin en


fonds de roulement

• Le fonds de roulement se trouve alimenté en continu par la capacité


d'autofinancement, par les dotations aux amortissements et aux provisions
augmentés du résultat net non distribué (réserves).
Par ailleurs, il est modifié ponctuellement par les opérations
affectant les immobilisations (investissements et
désinvestissements), le capital (augmentations et, plus
rarement, réductions), les emprunts (nouvelles émissions et
remboursements).
Ces opérations entraînent des discontinuités dans son
évolution mais, entre deux de ces discontinuités, il évolue de
façon assez continue au rythme de la constitution de la capacité
d'autofinancement.
• Le besoin en fonds de roulement de l'entreprise peut être décomposé en deux
parties :
- une première partie dont les composantes sont directement aux
opérations d'exploitation, le besoin en fonds de roulement
d'exploitation :
• Stocks et en-cours  Avances • Charges constatées d'avance
et acomptes versés sur • Avances et acomptes reçus sur
commandes commandes
• Créances d'exploitation • Dettes d'exploitation
• Produits constatés d'avance
(-) BFR d’exploitation (+)

- une deuxième partie dont les composantes, bien que résultant


d'opérations courantes, sont moins dépendantes du cycle d'exploitation,
le besoin en fonds de roulement hors exploitation :
• Créances diverses  Dettes diverses
(-) BFR hors exploitation (+)

Il arrive que le besoin en fonds de roulement hors exploitation, surtout lorsqu'il


est négatif, joue un rôle important en matière d'équilibre financier.
Toutefois, le plus souvent, ce rôle est assez limité et l'analyse porte essentiellement
sur l'évolution du besoin en fonds de roulement d'exploitation.
Les variables explicatives de cette évolution sont nombreuses, mais, la nature de
l'activité de l’entreprise étant considérée comme une donnée de l'analyse, deux
variables exigent une attention particulière : le niveau d'activité et la gestion du cycle
d'exploitation.
Toutes choses égales par ailleurs, tant que la nature de l'activité de l'entreprise ne
change pas, le besoin en fonds de roulement d'exploitation reste sensiblement
proportionnel au chiffre d'affaires. L'étude de son évolution s'appuie donc sur le ratio:
BFR d'exploitation / Chiffre d'affaires
Ce ratio mesure en quelque sorte son poids dans le chiffre d'affaires.
Une modification dans le temps de ce ratio nous incite à s'intéresser à la gestion du
cycle d'exploitation, c'est à dire aux délais (ou aux rotations) caractéristiques de cette
gestion (le délai de stockage, le délai de crédit - clients, le délai de crédit -
fournisseurs.
Il va de soi qu'un allongement du délai de stockage ou du délai de crédit accordé
aux clients augmente le besoin en fonds de roulement d'exploitation; qu'à l'inverse
leur réduction le diminue. De la même façon, l'augmentation du délai de crédit
fournisseurs le diminue; et une réduction de ce même délai l'accroît.
Outre ces deux variables, l'activité et la gestion, d'autres variables peuvent influer
sur le niveau du besoin en fonds de roulement d'exploitation. Parmi elles, citons le
mouvement des prix relatifs : l'entreprise dont les prix de vente croissent plus vite
que les prix d'achat voit, par exemple, assez souvent son besoin en fonds de
roulement croître plus vite que son chiffre d'affaires (en effet, toutes choses égales
par ailleurs, le volume de ses créances croit plus vite que celui de ses dettes envers
ses fournisseurs) ; ce qui peut lui causer des problèmes de trésorerie.

De quelques évolutions types

Schématisons quelques cas types d'évolution du fonds de roulement et du besoin


en fonds de roulement. Dans tous ces cas, nous supposerons que le fonds de
roulement n'évolue que sous l'influence de la capacité d'autofinancement.

• Cas n°1 : Le besoin en fonds de roulement reste rigoureusement proportionnel


au chiffre d'affaires, ce qui témoigne d'une bonne gestion de ses différentes
composantes. Quant au fonds de roulement, il croît plus rapidement que le
chiffre d'affaires ; cette évolution révèle une bonne capacité d'autofinancement
et une bonne rentabilité. Cette double évolution fait que la trésorerie, de
négative au départ, devient positive. Ce cas est celui d'une entreprise dont la
croissance s'accompagne d'un renforcement de son équilibre financier.
• Cas n°2 : Le besoin en fonds de roulement croît plus vite que le chiffre d'affaires,
tandis que le fonds de roulement augmente très faiblement, ce qui a pour
conséquence d'augmenter le déficit de trésorerie.
Ce cas est aussi celui d'une entreprise en croissance, mais qui gère mal son cycle
d'exploitation et dont, par ailleurs, la capacité d'autofinancement et la
rentabilité sont sans doute assez faibles.
• Cas n°3 : Le besoin en fonds de roulement continue à augmenter alors que le
chiffre d'affaires stagne. Quant au fonds de roulement, il diminue. De positive, la
trésorerie devient négative.
Ce cas est celui d'une entreprise en stagnation qui réalise des pertes, lesquelles
amenuisent son fonds de roulement, et qui ne parvient pas à. réduire son besoin
en fonds de roulement.

• Cas n°4 : Le besoin en fonds de roulement suit rigoureusement l'évolution du


chiffre d'affaires, il diminue proportionnellement. Mais la récession du chiffre
d'affaires entraîne sans doute des pertes qui affectent le fonds de roulement,
lequel diminue.
Ce cas est celui d'une entreprise en récession qui gère plutôt bien son besoin en
fonds de roulement, mais dont les ressources stables se révèlent
progressivement insuffisantes.
ANALYSE FINANCIERE DE L’ENTREPRISE PAR LES RATIOS

Les ratios sont des instruments traditionnels de l'analyse financière. La


définition d'un ratio est simple. C'est un rapport entre deux grandeurs
caractéristiques extraites des données comptables. Les ratios s'expriment par un
nombre, un pourcentage ou une durée.
Les ratios permettent une bonne analyse de l'entreprise sous les conditions
suivantes
• Il faut comparer les ratios de l'entreprise à des ratios de référence qui
peuvent être un ratio moyen (du secteur …).
• Il faut disposer d' une série de ratios de façon a étudier leur évolution.
• Compte tenu de toutes les combinaisons possibles, il existe une infinité de
ratios. Il faut donc sélectionner une batterie de ratios représentative et
adaptée aux objectifs recherchés par les utilisateurs.
Une analyse par les ratios connaît un développement remarquable de ses
domaines d'application, en particulier avec l'utilisation des méthodes de score. Elles
permettent d'évaluer le risque de défaillance des entreprises en utilisant une
combinaison de ratios comptables.
Les ratios peuvent être classés en 4 groupes
• les ratios de structure du bilan,
• les ratios de synthèse,  les ratios de gestion,
• les ratios de rentabilité.
-

1. Les ratios de structure de l'actif

La structure de l'actif de l'entreprise dépend de la nature d'activité et du secteur


auquel elle appartient.
L'établissement des ratios de structure de l'actif représente une forme d'analyse
verticale du bilan. Il s'agit d'exprimer la valeur de certains postes de l'actif en
pourcentage de l'actif total. Malgré leur simplicité, quatre de ces ratios apparaissent
largement significatifs.

Ratios Principales indications fournies

Immobilisations corporelles / Actif Ce ratio fournit des informations sur l'importance


total des immobilisations corporelles dans l'actif. Il
dépend essentiellement de la nature d'activité
exercée par l'entreprise.

Immobilisations financières / Actif Ce ratio traduit la stratégie de croissance externe


total adoptée par l'entreprise ainsi que l'importance des relations financières que
l'entreprise entretient avec les entreprises dans lesquelles elle détient les
participations

Valeurs d'exploitations / Actif total Ce ratio mesure l'importance relative du stock. Il


Créances clients / Actif total
dépend de la nature de l'activité, de la durée du
cycle de fabrication et de stockage de l'entreprise.

Ce ratio donne une idée sur la politique de


l'entreprise en matière de délais de paiement
accordés à la clientèle. Il dépend généralement du
secteur d'activité, de la taille de l'entreprise, de la
qualité des produits vendus, du prix de ventes des
produits... etc.
2. Les ratios de structure du passif

Les ratios relatifs à la structure du passif reflètent la composition des ressources de


l'entreprise. Ils expriment sa politique de financement, puisque cette dernière
consiste à combiner les diverses ressources accessibles à l'entreprise, selon les
conditions possibles de coût et de durée.

Ratios Principales indications fournies


Capitaux propres / Passif total Ce ratio mesure le poids des capitaux propres dans
l'ensemble des ressources.
C'est un indicateur global relatif à l'autonomie
financière de l'entreprise, appréciée sur
l'ensemble de son financement.

Dettes totales / Passif total Ce ratio, d'endettement, permet de connaître la


politique de financement de l'entreprise. Il
traduit le poids des dettes totales dans le
passif.

Capitaux permanents / Passif total Ce ratio traduit le poids des ressources à plus
d'un an (capitaux propres, dettes à long et
moyen terme) dans l'ensemble des ressources.
C'est un indicateur global relatif à la stabilité du
financement.

Capitaux propres / Endettement Ce ratio traduit la capacité de l'entreprise à faire


total face à son endettement, c'est-à-dire la part des
fonds propres dans l'ensemble des dettes de
l'entreprise.
Il mesure l'autonomie à terme de l'entreprise.

Dettes à long et moyen terme / Ce ratio mesure l'endettement à long et moyen


Capitaux propres terme de l'entreprise. Il est fréquemment appelé
"ratio de levier" (leverage ratio).

3. Les ratios de synthèse

Les ratios de synthèse, également calculés à partir des éléments du bilan, comparent
certaines composantes de l'actif à des composantes du passif. On procède
généralement à une comparaison entre éléments à plus d'un an puis à une
comparaison entre éléments à moins d'un an.

Ratios Principales indications fournies

Capitaux permanents / ActifsCe ratio traduit les conditions de financement


immobilisés des immobilisations.
Lorsqu'il est supérieur à 1, il signifie que les
capitaux permanents permettent de financer la
totalité des actifs immobilisés et de financer
une partie des actifs circulants.

Capitaux propres / Actifs Ce ratio mesure la part des immobilisations immobilisés


financée par des fonds propres. Il mesure
l'importance de financement propre dans le
financement de ses investissements.

Actifs circulants / Dettes à courtCe ratio, de liquidité globale, correspondant au terme


concept du Fonds de Roulement permet
d'évaluer la capacité de l'entreprise de faire face
à ses échéances à court terme.
Valeurs réalisables et disponibles /Ce ratio, de liquidité relative, mesure également
Dettes à court terme mais de façon plus étroite la capacité de remboursement à
court terme de l'entreprise. Son niveau dépend de la nature d'activité, de la vitesse
de rotation des stocks ...

Valeurs disponibles / Dettes à courtCe ratio, de liquidité immédiate, mesure une


terme capacité ou une difficulté de remboursement
instantanées de l'entreprise si les fournisseurs
exigent le remboursement immédiat.
Il fournit des indications quant au seuil de sécurité
face aux décaissements futurs.
4. Les ratios de Gestion

Ces ratios fournissent les indications qualitatives les plus riches pour l'analyse du
bilan. Ils traduisent le rythme auquel certains éléments du bilan sont renouvelés,
dans le cadre de l'activité de l'entreprise et servent à contrôler la gestion de
l'entreprise (immobilisations, stocks, créances commerciales, ... ).
Ils permettent de mesurer la liquidité des stocks et des créances commerciales, d'une
part et l'exigibilité des dettes fournisseur d'autre part.

Ratios Principales indications fournies

Ventes / Actif total Ce ratio, de rotation de l'actif, mesure l'efficacité de l'entreprise


dans l'utilisation de l'ensemble de ses moyens.
Plus ce ratio est élevé, meilleure est la gestion des
actifs.

(Stocks Moyen / Ce ratio traduit le temps de renouvellement des Coût d'achat de


marchandisesstocks. La gestion est d'autant plus efficace que vendues) x 360 jours
ce délai est faible. Un allongement de ce délai peut révéler un sur-stockage,
l'existence de produits difficiles à écouler, mauvais contrôle, erreurs de
prévision...etc.

(Encours clients / Ventes à crédit Ce ratio indique le délai moyen de crédit (TTC)) x
360 jours accordé par l'entreprise à ses clients.
Il mesure l'efficacité de la gestion du crédit et la
politique de recouvrement des créances de
l'entreprise.

(Encours fournisseurs / Achat de La valeur de ce ratio indique le délai moyen de


matières à crédit (TTC)) x 360 crédit que les fournisseurs consentent à
jours l'entreprise. Il permet
de vérifier le respect des conditions offertes par
les fournisseurs.

Fonds de Roulement Net / Besoin Evaluer la situation de trésorerie de l'entreprise en


Fonds de Roulement et la couverture du Besoin en Fonds de
Roulement par le Fonds de Roulement.

Charges financières / Charges Ce ratio mesure le poids des charges financières


courantes dans les charges courantes de l'entreprise.

Charges d'intérêts à L.M.T./ Dettes Evaluer le coût des capitaux empruntés


à L.M.T.
Dettes à L. M. T. / Capacité Mesurer la durée que l'entreprise pourra
d'Autofinancement rembourser ses dettes à plus d'un an avec le fruit
de son activité.
5. Les ratios de rentabilité

Les ratios de rentabilité fournissent des indications relatives à la capacité de


l'entreprise à générer du résultat. En réalité, il n'y a pas une rentabilité mais plusieurs
rentabilités. On peut calculer le rapport du résultat par rapport au total ou à une
partie de l'actif utilisé (la rentabilité est dite économique) ou le résultat par rapport
aux capitaux financiers utilisés (la rentabilité est dite financière)...

Ratios Principales indications fournies


Résultat Net / Capitaux Propres Ce ratio mesure la rentabilité financière, du
point de vue des propriétaires qui ont
apporté les capitaux propres.

Résultat Net / Ventes Ce ratio, appelé ratio ou taux de la marge nette,


traduit l'efficacité globale de l'entreprise sur
l'ensemble de ses activités. Il permet d'apprécier
la politique de prix pratiquée par les entreprises.

Résultat Net / Actif Total Souvent appelé ratio de rendement des actifs. Ce ratio
traduit la capacité de l'entreprise à valoriser
ses actifs sur l'ensemble de ses activités
industrielles, commerciales et financières.

Marge Brute (ou marge Ce ratio traduit la politique de marge commerciale ) /


pratiquée par l'entreprise. L'étude de ce ratio Ventes est essentielle pour les
entreprises
commerciales.

Cours de l'action / Bénéfice par Appelé multiple cours-bénéfice ou Price-


action Earnings Ratio (PER). Il mesure
l'appréciation que le marché boursier
formule sur les perspectives bénéficiaires
des entreprises cotées. Un multiple élevé
signifie que le marché formule des
anticipations favorables sur les résultats
futurs et
l'investisseur est donc disposer à acquitter
un prix immédiat élevé par rapport au
niveau des bénéfices actuels.

Résultat Brut d ‘Exploitation Ce ratio, appelé rentabilité économique,


/Actif total mesure la performance de l'entreprise dans
l'exercice de son
métier.

Capacité d'autofinancement /Ce ratio mesure le rendement des


Immobilisation nettes immobilisations. L'analyse de son évolution dans le temps et
sa
comparaison avec d'autres éléments de
comparaison sont intéressantes.
Le Tableau De Financement : Le Tableau Des Emplois Et Ressources
Du bilan différentiel au tableau de financement

Le bilan comptable peut être considéré comme l’état à un moment donné des stocks
d’emplois et des stocks de ressources dont dispose l'entreprise. La mise en évidence
des flux d'emplois et de ressources engendrés au cours de l'exercice peut donc
s'appuyer sur la confrontation, ligne par ligne, du bilan de fin d'exercice avec le bilan
de début d'exercice.
Cette confrontation se fait par différence des postes des deux bilans, de fin
d’exercice et du début d’exercice établis avant répartition: on élabore ce qu'il est
convenu d'appeler un bilan différentiel.
On procède ensuite à une classification des différences calculées en flux d’emplois et
en flux de ressources selon qu’elles correspondent à une sortie ou à une entrée de
fonds ; on obtient ainsi le tableau de financement.
Pour construire le tableau de financement, il s'agit :
o d'une part, à calculer les variations de chaque poste du bilan entre le début et
la fin de l'exercice,
o d'autres part, à reclasser ces variations en flux, soit d'emplois, soit de
ressources :
 toute augmentation d'un poste d'actif ou toute diminution d'un poste
de passif fera ressortir un flux d'emplois (besoin à financer ou
augmentation d'un besoin).
 toute diminution d'un poste d'actif ou toute augmentation d'un poste
de passif mettra en évidence un flux de ressources (dégagement de
ressource ou ressources supplémentaires).

Au - delà de la mécanique comptable exposée ci - dessus, quelques remarques


s'imposent :
- les variations se calculent à partir de deux bilans successifs avant
répartition du résultat;
- les variations se calculent à partir de bilans en valeur brute.
- l'annexe est particulièrement indispensable pour l'élaboration du
tableau definancement (les tableaux des immobilisations, des
amortissements et des provisions peuvent apporter toutes les informations
utiles à son élaboration).

Toutefois, certaines variations peuvent exiger une analyse plus détaillée ou poser des
problèmes d'interprétation.
 Ainsi, la variation des immobilisations brutes est la somme de flux
d'acquisition (investissements) et de flux de cessions (désinvestissements) :
Immobilisations – Immobilisations Acquisitions Cessions
brutes de brutes de = (au prix - (au prix
fin de période début de période d'acquisition) d'acquisition)

Un tableau de l'annexe permet de connaître le montant respectif ( des


acquisitions et des cessions de la période et d'éclater la variation des
immobilisations en emplois (les acquisitions) et en ressources (les cessions).

 La variation des amortissements correspond aux dotations de la période


diminuées des amortissements relatifs aux immobilisations cédées.

Amortissements Amortissements Dotations Amortissements de fin - en début = de la


période - des cessions
de période de période

Là encore, un tableau de l'annexe indique le montant des dotations de la période et


celui des amortissements correspondant aux cessions.
Les dotations aux amortissements ne mesurent pas en elles mêmes un flux
financier; elles ne sont en effet qu'une estimation des dépréciations subies par les
immobilisations de l'entreprise au cours de l'exercice et cette estimation n'a aucune
conséquence sur les disponibilités de l'entreprise. Néanmoins, on les fait
généralement apparaître en ressources dans le tableau de financement comme
élément du calcul de la capacité d'autofinancement.
Ainsi, dans le tableau de financement, on aura :
- Capacité d’autofinancement = Dotations aux amortissements + bénéfice
de l'exercice
 La variation du capital peut poser des problèmes d'interprétation dans la
mesure où il existe diverses modalités d'augmentation de capital. Ces
diverses modalités n'ont pas toutes la même signification financière.
o Une augmentation en numéraire donne, par définition, naissance à un flux
de ressources qui doit apparaître au tableau de financement.
o En revanche, une augmentation par incorporation de réserves procède d'un
simple virement comptable sans signification financière ; et en principe, on
ne fait pas apparaître le flux correspondant dans le tableau de
financement.

 La variation des réserves correspond en général à la partie non distribuée


du bénéfice. Dans cette hypothèse, elle ne correspond pas à une ressource
nouvelle puisque l'entreprise a déjà la disposition de son bénéfice, lequel
est produit par ses activités tout au long de la période comptable. En
conséquence, on ne fait pas figurer dans le tableau des emplois et des
ressources, pas plus que la partie correspondante du bénéfice. En revanche
la partie distribuée de ce dernier doit y figurer en emplois.

 La variation des emprunts corresponds à la somme d'emprunts nouveaux


et de remboursement d'emprunts antérieurs. Lorsqu'il est possible de
connaître leurs montants respectifs, on fait apparaître les emprunts
nouveaux en ressources et les remboursements d'emprunts antérieurs en
emplois.

 La variation des disponibilités peut s'interpréter mécaniquement. Les


disponibilités figurent à l'actif du bilan: leur augmentation constitue donc
un emploi pour l'entreprise et leur diminution, une ressource.

Par ailleurs et selon leur structuration et la conception financière de l'entreprise


qu'ils véhiculent, on peut distinguer deux grandes catégories tableaux : les tableaux
fonctionnels et les tableaux de flux de trésorerie.

Structure du tableau de financement

Il n'existe pas de modèle standard mais une multitude de modèle proposés par des
théoriciens et des praticiens.
Les tableaux de financement fonctionnels

Ces tableaux sont les homologues des bilans dits fonctionnels et expriment la
même logique financière d'affectation des ressources stables de l'entreprise au
financement de ses différents cycles de fonctionnement.
Le tableau de financement proposé se base sur une optique fonctionnelle, qui
consiste à reclasser les flux d'emplois et de ressources en quatre niveaux: celui du
cycle d'investissement et de financement, du cycle d'exploitation, du cycle hors
exploitation et du cycle et de la trésorerie.

Ces tableaux reprennent en dynamique les mêmes notions et vérifient la même


relation fondamentale.
Variation du fonds de = Variation des -Variation des roulement
ressources stables immobilisations Variation du besoin en fonds =
Variation des - Variation des dettes envers de roulement stocks + Variation les
fournisseurs
des créances
Variation de la trésorerie = Variation du fonds - Variation du besoin en de roulement
fonds de roulement

D’où le schéma de tableau de financement fonctionnel se présente comme suit :

Flux de ressources stables


- Capacité d'autofinancement
- Augmentation de capital
Flux d'emplois stables
- Dividendes distribués
- Investissement en immobilisations
- Remboursement d'emprunts
I - Variation du fonds de roulement fonctionnel
- Croissance des créances
d'exploitation -
Réduction des stocks
-Croissance des dettes fournisseurs
II -Variation du BFR d'exploitation
- Croissance des créances diverses
- Croissance des dettes diversesIII - Variation du BFR hors
exploitation
IV - Variation du BFR global (II +
III)
V - Variation de la trésorerie (I - IV)
+ Variation des concours bancaires
Variation des disponibilités

 La variation du fonds de roulement est la résultante des flux de ressources et


d'emplois qui affectent les ressources stables (capacité d'autofinancement,
augmentations de capital, nouveau emprunts, remboursements d'emprunt ... )
et les immobilisations brutes (investissements, désinvestissements, prises et
cessions de participation ... ) ;
 La variation du besoin en fonds de roulement global est la résultante des flux
d'emplois et de ressources induits par les opérations courantes d'exploitation
(variation du besoin en fonds de roulement d'exploitation) et hors exploitation
(variation du besoin fonds de roulement hors exploitation) ;
 la variation de la trésorerie, quant à elle, est la résultante la variation du fonds
de roulement et de la variation du besoin en fonds de roulement ; on peut
aussi la calculer par différence entre la variation des disponibilités et la
variation des concours bancaires courants.

L'interprétation d'un tableau de financement fonctionnel consiste à rechercher les


causes de la variation de trésorerie. Par exemple une diminution de la trésorerie peut
être due à une réduction du fonds de roulement: et une réduction du besoin en fonds
de roulement.
Dans ce cas, l'entreprise considérée n'a pas mobilisé suffisamment de ressources
stables pour financer les investissements qu'elle a réalisés. Les causes d'une telle
situation peuvent être multiples : faiblesse dans la capacité d'autofinancement,
mauvaise synchronisation entre emplois stables et ressources stables ( pas de plan
d'investissement ni de financement), investissements réalisés pour saisir une
opportunité... Bien qu'elle ait réduit son besoin en fonds de roulement, l’entreprise a
un besoin de trésorerie supérieur au montant des disponibilités dont elle disposait à
la fin de l'exercice N. Ce qui l'a conduit à solliciter des concours bancaires.
TABLEAU DE FINANCEMENT

Emplois Ressources
Augmentation des emplois stables : Augmentation de ressources durables: -
Augmentation d'immobilisations - Augmentation des capitaux propres corporelles,
incorporelles, financières (titres - Augmentation des emprunts à L. M. T de
participation, prêts à plus d'un an) Diminution des emplois stables : Diminution
de ressources durables: - Cession d'immobilisations corporelles
- Réduction des capitaux propres incorporelles, financières
(titres de - Remboursement d'emprunts à L. M. T
participation, prêts à plus d'un an) Distribution de
bénéfices mis en paiement Capacité d'Autofinancement :
dans l'exercice - Bénéfice net
- Amortissements et provisions

TOTAL 1 TOTAL 2 Variation du fonds de roulement : I = 2 - 1


Augmentation des Emplois d'exploitation Augmentation des ressources
- Augmentation des valeurs d'exploitation d'exploitation
(stocks, en-cours.) - Augmentation des dettes à court terme
- Augmentation des valeurs réalisables d'exploitation
Diminution des ressources d'exploitation Diminution des Emplois d'exploitation
- Diminution des dettes à court terme -Diminution des valeurs d'exploitation
d'exploitation (stocks, en-cours ... )
- Diminution des valeurs réalisables
TOTAL 3 TOTAL 4
Variation du besoin de fonds de roulement d'exploitation: II = 3 - 4
Augmentation des emplois à court terme Augmentation des ressources hors hors
exploitation exploitation
- Augmentation des créances diverses - Augmentation des dettes à court terme
Diminution des ressources hors hors exploitation
exploitation Diminution des emplois à court terme
- Règlement des dettes à court terme hors hors exploitation
exploitation - Diminution des créances diverses
Variation du besoin de fonds de roulement hors exploitation : III = 5 – 6
Augmentation des emplois de trésorerie Augmentation des ressources de
- Augmentation des valeurs disponibles trésorerie
(banque, caisse…) Diminution des - Augmentation des dettes bancaires à
ressources de trésorerie court terme ( concours bancaire
- Réduction des dettes bancaires à court courant, solde créditeur de banque et
C. terme (concours bancaire courant, solde C. P)
créditeur de banque) Diminution des emplois de trésorerie
- Réduction des valeurs disponibles
(caisse…)
TOTAL 7 TOTAL 8 Variation de la trésorerie nette: IV = 7 - 8
Dans une première analyse, on met en évidence les flux de ressources durables et les
flux d'emplois stables correspondant aux moyens structurels de l'entreprise :
Variation des ressources durables - Variation des emplois stables = Variation du
F.R.N.G.

• Variation des emplois stables :


o Distribution de bénéfices mis en paiement dans l'exercice :
Il s'agit des montants distribués au cours de l'exercice et relatif à
l'exercice précédent. Dividendes = Résultat de l'exercice (n-1) -
Augmentation des réserves et du report à nouveau
o Acquisition d'immobilisations (corporelle, incorporelles, financières).
Immobilisations brutes (31/12/n-1) + Acquisitions - Cessions =
Immobilisations brutes (31/12/n) o Réduction des
capitaux propres o Remboursement de dettes à Long
et Moyen Terme :
Dettes à Long et Moyen Terme (n- 1) + Dettes à Long et Moyen Terme
nouvelles -Remboursements des Dettes à L.M.T. = Dettes à Long et
Moyen Terme au 31/12/n

• Variation des ressources durables o Capacité


d'Autofinancement de l'exercice (C.A.F.).
la C.A.F. peut être calculée de la façon suivante:
 Résultat net de l'exercice
 + Dotations aux amortissements
 + Dotations aux provisions
 + Valeur comptable des éléments d'actifs cédés - Produits des
cessions d'éléments d'actifs - Reprises sur amortissement et
provisions - Part de subvention virée au résultat
o Cessions d'immobilisations. Il s'agit de prix de cession hors taxes o
Augmentation des capitaux propres. Seules les augmentations du capital
en numéraires et en nature constituent des ressources nouvelles. Les
subventions d'équipement constituent elles aussi des capitaux propres.
Elles font l'objet d'un amortissement annuel au même rythme que les
éléments d'actifs qu'elles ont permis d'acquérir.
o Augmentation des dettes à Long et Moyen Terme. La somme à retenir
doit être celle versée par les obligataires (s'il s'agit d'emprunt obligation).
Les primes de remboursement sont donc exclues.

Si la variation des ressources durables est supérieure à la variation des emplois


stables, la variation du F.R.N.G. constitue une ressource nette.
Au contraire, si la variation des ressources durables est supérieure à la variation des
emplois stables, la variation du F.R.N.G. constitue un emploi net.

Dans une seconde analyse, on met en évidence les flux de ressources et d'emplois
liés à l'exploitation (B.F.R.E.) et hors exploitation (B.F.R.H.E.) :
Variation des flux d'emplois d'exploitation et hors exploitation - variation des flux de
ressources exploitation et hors exploitation = variation du B.F.R.
• Variation des emplois d'exploitation et hors exploitation o
Augmentation des stocks et en-cours.
o Augmentation des créances d'exploitation brutes
o Diminution des dettes à court terme non bancaire d'exploitation et hors
exploitation.
• Variation des ressources d'exploitation et hors exploitation
o Augmentation des dettes d'exploitation
o Augmentation des dettes à court terme non bancaire hors exploitation o
Diminution des stocks et en-cours o Diminution des créances
d'exploitation.
Si la variation des emplois d'exploitation et hors exploitation est supérieure à la
variation des ressources d'exploitation et hors exploitation, il y a une augmentation
du Besoin en Fonds de Roulement.
Au contraire, si la variation des emplois d'exploitation et hors exploitation est
inférieure à la variation des ressources d'exploitation et hors exploitation, il y a une
diminution du Besoin en Fonds de Roulement. (dégagement net de fonds de
roulement sur l'exercice).
Enfin, l'équation fondamentale de l'équilibre financier :
F.R.N.G. - B.F.R. = TRÉSORERIE NETTE

de même, on a : Variation du F.R.N.G. Variation du B.F.R. = Variation de la Trésorerie


Nette

Rôle du Tableau de financement

• Dans une optique d'analyse historique, le tableau de financement permet donc à


l'analyste financier de comprendre comment les ressources dont a disposé
l'entreprise, lui ont permis de faire face à ses besoins.
Il permet ainsi de vérifier les différentes politiques d'investissement ou de
désinvestissement, de distribution ou d'autofinancement, d'endettement ou de
remboursement, de gestion du cycle d'exploitation, ...

• Dans une optique d'analyse prévisionnelle, le tableau de financement qui devient


alors le Plan de Financement, va permettre de vérifier l'équilibre financier
prévisionnel ou la faisabilité financière d'une stratégie.
Pour bâtir le Plan de Financement, on procède par un cheminement cohérent
depuis l'activité jusqu'à la structure de l'entreprise, pour arriver à la trésorerie.
Le tableau des emplois et ressources

Le tableau des emplois et ressources suivant, met en évidence non pas la variation
de trésorerie , mais la variation du fonds de roulement:

Variation du fonds de = Variation de la + Variation du besoin


roulement trésorerie en fonds de roulement

Ce tableau comprend deux parties :


 Dans la première, intitulée « Calcul de la variation du fonds de roulement net
global », sont inventoriés les flux de ressources « durables » (stables) et
d'emplois stables qui ont affecté le fonds de roulement pendant l'exercice.
Les flux de ressources stables comprennent : la capacité d'autofinancement
de l'exercice, les cessions ou réductions d'éléments de l'actif immobilisé, les
augmentations de capitaux propres, l'augmentation des dettes financières.
Les flux d'emplois stables, quant à eux, comprennent : les distributions
mises en paiement au cours de l'exercice (et relatives au bénéfice de
l'exercice précédent), les acquisitions d'éléments de l'actif immobilisé, les
charges à répartir sur plusieurs exercices, les réductions des capitaux
propres, les remboursements de dettes financières.
Par différence entre le total de ces flux de ressources stables et le total
de ces flux d'emplois, on détermine la variation de fonds de roulement net
global. Cette variation mesure une ressource nette si elle est positive, et un
emploi net si elle est négative.
 Dans la seconde partie, intitulée « Utilisation de la variation du fonds de
roulement net global », sont inventoriés les flux d'emplois et de ressources
qui déterminent, d'une part, la variation du besoin en fonds de roulement et,
d'autre part, celle de la trésorerie.
Dans cette partie, les flux d'emplois (augmentations des stocks, des créances
et des dettes) affectant le besoin en fonds de roulement sont assortis du
signe (-) ; inversement, les flux de ressources (diminution des stocks et des
créances, augmentation des dettes) sont assortis d'un signe (+).
Ainsi une augmentation du besoin est affectée du signe (-) et une diminution
est affectée du signe (+) ; il s'ensuit que le signe de l'« utilisation de la
variation du fonds de roulement net global » est l'opposé de celui de la
variation du fonds de roulement.
TABLEAU DES EMPLOIS ET DES RESSOURCES

Calcul de la variation du fonds de roulement net global Exercice N - Exercice N


1
Ressources durables
Capacité d'autofinancement de l'exercice ............
Cessions ou réductions d'éléments de l'actif immobilisé
 Cessions d'immobilisations
- incorporelles
- corporelles
 Cessions ou réductions d'immobilisations financières
Augmentation des capitaux propres :
Augmentation de capital ou apports
Augmentation des autres capitaux propres
Augmentation des dettes financières
Total des ressources (I)
Emplois stables
Distributions mises en paiement au cours de l’exercice
Acquisitions d'éléments de l'actif immobilisé
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
Charges à répartir sur plusieurs exercices
Réductions des capitaux propres (réduction de capital)
Remboursements de dettes financières
Total des emplois (II)
Variation du fonds de roulement net global:
Ressource nette (I - II) + +
Ou
Emploi net (II – I) ...... - Utilisation de la variation du fonds de roulement
net Exercice N - Exercice N
global 1
Variations « Exploitation »
 Variations des actifs d'exploitation Stocks et en-cours
Avances et acomptes versés sur commandes
Créances clients, comptes rattachés , autres
créances d’exploitation
 Variation des dettes d'exploitation
Avances et acomptes reçus sur commandes en cours
Dettes fournisseurs, comptes rattachés, autres dettes
d’exploitation
A. Besoin de l'exercice en fonds de roulement pour - l’exploitation
Ou dégagement de fonds de roulement par l’exploitation + +
Variations « hors exploitation » :
 Variations des autres débiteurs
 Variations des autres créditeurs
B. Besoin de l'exercice en fonds de roulement « hors exploitation »
Ou dégagement de fonds de roulement « hors
exploitation »
Variations « trésorerie » :
Variations des disponibilités
Variations des concours bancaires courants et des
soldes créditeurs de banques
C. Variation nette de trésorerie, + ou + ou
Utilisation de la variation du fonds de roulement net global
(A + B + C) :
Emploi net - -
Ou
Ressource nette + +
Les tableaux de flux de trésorerie

Structuration et interprétation du tableau de flux de trésorerie

Le tableau de financement, ainsi étudié, fourni une information globale sur la


variation de la trésorerie. Le tableau d'analyse de flux de trésorerie fait ressortir de
manière plus précise les causes et les composantes de la variation de trésorerie. Il
convient de signaler que le nouveau système comptable tunisien s'est enrichit d'un
nouvel état financier : "État des flux de trésorerie".
Le principal objectif de cet état de trésorerie est d'être le plus proche possible de la
réalité financière en appréhendant les véritables flux de trésorerie. Il permet
également d'évaluer la capacité de l'entreprise à générer des flux de trésorerie futurs,
d'évaluer sa capacité à honorer ses engagements, sa capacité à distribuer des
dividendes et à couvrir ses besoins de financement interne. Il a été préféré au tableau
de financement traditionnel basé sur les notions de variation du fonds de roulement,
variation du besoin en fonds de roulement et variation de la trésorerie pour plusieurs
raisons : - la trésorerie possède un caractère objectif par rapport au fonds de
roulement dont la détermination est tributaire des conventions comptables.
- caractère plus lisible de l'état de flux de trésorerie.
- l'état de flux de trésorerie se prête convenablement àà la présentation de données
prévisionnelles. Les analystes donnent beaucoup d'importance à l'Excédent de
Trésorerie d'Exploitation (E.T.E.) du fait qu'il informe les créanciers sur le risque à
court terme de l'entreprise. L'observation d'un E.T.E. durablement faible pour
plusieurs années, constitue un moyen de prévention de difficulté voire de faillite
des entreprises.
- la trésorerie est une question vitale pour une entreprise car celle -ci finance son
activité et assure sa pérennité
- la pratique internationale semble privilégier la présentation de l'état de flux
detrésorerie (Norme comptable internationale I.A.S. 7).
Le tableau de flux de trésorerie préconisé repose sur une analyse fonctionnelle de
l'entreprise à savoir la répartition des flux entre les trois fonctions de l'entreprise :
Exploitation, Investissement et Financement.
La classification la plus fréquente consiste à distinguer les trois grandes catégories
d'opérations suivantes : les opérations génératrices du résultat, les opérations
d'investissement et les opérations de financement. Il s'agit alors d'élaborer un
document qui mette en évidence la contribution de chacune de ces trois grandes
catégories d'opérations.
Les opérations génératrices du résultat induisent une variation de trésorerie qui
correspond à la capacité d'autofinancement après déduction de la variation du besoin
en fonds de roulement global.
Les opérations d'investissement induisent quant à elles une variation de trésorerie
égale à la différence entre les dépenses impliquées par les investissements et les
recettes liées aux désinvestissements de la période.
Les opérations de financement sont celles qui influent sur le niveau des ressources
externes de l'entreprise : augmentations et, éventuellement, réductions de ce
capital ; paiements de dividendes effectués au cours de l'exercice ; émissions et
remboursements d'emprunts... Le solde de toutes ces opérations mesure leur impact
global sur la trésorerie de l'entreprise.
En fonction de cette classification, le tableau des flux de trésorerie peut se
présenter comme suit :

Flux de trésorerie induit par les opérations génératrices du résultat


Capacité d'autofinancement
- Variation du BFR global
Flux de trésorerie induit par les opérations d'investissement

Flux de trésorerie induit par les opérations de financement

Augmentations de capital
-Dividendes distribués
- Remboursements d'emprunts

Bien évidemment, ce genre de tableau prend tout son intérêt s'il est pluriannuel : il
permet alors de suivre au cours du temps la structure de la variation globale de
trésorerie.
Par ailleurs, le nouveau "système comptable tunisien est favorable à la flexibilité
dans la conception des états financiers (modèle de. référence et modèle autorisé).
En effet, on distingue deux méthodes de présentation de l'État de flux de trésorerie :
la méthode directe (méthode de référence) où le solde des flux liés à l'exploitation
est déterminé à partir des principales catégories de rentrés et de sorties de fonds
découlant de l'exploitation au sens large et la méthode indirecte (méthode
autorisée) où le même solde est déterminé à partir du résultat net ajusté des
charges et des produits calculés, des plus ou moins values de cession et des
variations du besoin en fonds de roulement.

Ainsi le tableau des flux de trésorerie doit présenter les rentrées et sorties de fonds
de l'exercice, classées en activités d'exploitation, d'investissement et de financement.
Sa structure permet de mettre en évidence la variation globale de trésorerie comme
étant la somme de trois éléments :
o la trésorerie provenant des (ou affectée aux) opérations d'exploitation ;
o la trésorerie provenant des (ou affectée aux) opérations
d'investissement ; o la trésorerie provenant des (ou affectée aux)
opérations de financement.

Le tableau des flux de trésorerie selon la méthode directe (méthode de référence) se


présente comme suit :
Eléments Exercice N Exercice N- 1
Flux de trésorerie liés à l'exploitation
Encaissements reçus des clients
- Sommes versées aux fournisseurs et au personnel
- Intérêts payés
Impôts sur les bénéfices payés
Flux de trésorerie provenant de (affectés à)
L'exploitation (A)

Flux de trésorerie liés aux activités


D'investissement
- Décaissement, provenant de l'acquisition d'immobilisations corporelles et
incorporelles
+ Encaissement provenant de la cession d'immobilisations
corporelles et incorporelles
- Décaissement provenant de l'acquisition d'immobilisations financières
+ Encaissements provenant de la
cession d'immobilisafions financières
Flux de trésorerie provenant des (affectés aux)
activités d'investissement (B)

Flux de trésorerie liés aux activités de


Financement
+ Encaissement suite à l'émission d'actions
- Dividendes et autres distributions
+ Encaissements provenant des emprunts
Remboursement d'emprunts
Flux de trésorerie provenant des (affectés aux)
activités de financement ( C )

Incidences des variations des taux de change sur les


liquidités et équivalents de liquidités
Variation de trésorerie (A + B + C )
Trésorerie au début (D)
Trésorerie à la clôture (A+B+C+D )

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