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DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE DES MOTS FRANCAIS D’ORIGINE ORIENTALE (ARABE, PERSAN, TURC, HEBREU, MALAIS) PAR L. MARCEL DEVIC, W—4 ex NA gasp Gl dite ya Lge alt eoroliee ye Lanne Ye Zamaxnscuans. (Les Colliers d'or.) 4 PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC LXXVL. r PREFACE. Sous le nom de langues orientales, on doit com- prendre tous les idiomes de T’Asie, depuis Parabe et je turc, parlés sur les cdtes méditerranéennes, jus- qu’au chinois et au japonais qui touchent au Grand Océan. On y peut joindre le groupe des idiomes océa- niens, dont le malais est le type le plus répandu. Grace 4 l'humeur voyageuse de !’Européen, poussé par la curiosité scientifique ou par les besoins du commerce, il n’est peut-étre pas une de ces langues, jusqu’au dialecte le plus ignoré du massif altaique, qui n’ait glissé quelque mot dans nos vocabulaires. Un dictionnaire vraiment complet de tous les termes francais d’origine orientale devrait done toucher, par quelque point, a la presque totalité des langages qui se rencontrent 4 Test de ’Europe, depuis le 25° méridien jusqu’au 180°, c’est-d-dire sur prés de la moitié de Ja surface terrestre. En entreprenant le présent ouvrage , nous n’avions garde de nous essayer a une ceuvre d'une telle éten- due et si fort au-dessus de notre compétence. Ne sutor ultra crepidam, dit le plus sage des proverbes. Le groupe embrassé dans ce livre ne comprend que des Jangues musulmanes, I’arabe, le persan, le ture et le malais (avec Je javanais). On y a joint Thé+ breu, langue sceur de I’arabe. A vrai dire, si l'on A n PREFACE. ajoutait & notre recueil les mots d'origine chinoise, japonaise, siamoise, hindoue, etc. que nous avons été forcés d’omettre, le volume n’en serait pas nota- blement grossi. Peut-atre méme la plupart des termes de cette catégorie s’y rencontrent-ils comme nous étant parvenus par lintermédiaire des Arabes qui fréquentaient les mers de la Chine plusieurs siecles avant les voyages de Marco Polo, ou bien par le malais qui, dans Yextréme Orient, joue, comme on sait, le méme rdle que la langue franque aux Echelles du Levant, et sert aux échanges commer- ciaux entre toutes les nations du globe attirées par Yappat du lucre en ces lointaines et riches contrées. _ Quoique neuf en divers points, ce travail n'est pas le premier auquel ait donné lieu la recherche des éléments orientaux introduits dans notre voca- bulaire. Outre les publications assez nombreuses de savants étrangers tels que Cobarravias, Sousa, Ma- rina, Moura, Diez, Miller, Mahn, Narducci, etc. qui, sans s’occuper spécialement du francais, ont cependant éclairci bien des faits touchant Yorigine arabe d'un certain nombre de nos vocables, nous - avons en notre langue un ouvrage, dans lequel, sur la foi du titre, on pourrait espérer trouver tout ce qui se rapporte a ce genre de recherches. La pre- mitre édition du Dictionnaire étymologique des mots Jrangais dérivés de Parabe, du persan et du turc, par M. Pihan (1847), avait attiré Pindulgente attention du savant Et. Quatremére; la seconde, qui est de 1866, a été examinée, avec une bienveillance un peu plus sévére peut-dtre, par M. Defrémery, si

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