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Même si la notion de développement durable reste très discutée, elle s’est imposée comme
incontournable dans la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2007. Cela peut
s’observer à travers le Pacte écologique de Nicolas Hulot signé par la plupart des candidats, à
travers l’intégration de cette thématique dans de nombreux débats ou bien encore par la
dénomination d’un nouveau ministère dit « de l’écologie du développement et de
l’aménagement durables ».
Mentionné pour la première fois dans le rapport Brundtland en 1987, comme désignant le
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre à leurs propres besoins, cette notion suscite des interrogations,
en particulier en ce qui concerne ses relations avec la croissance économique. Si la question
de la compatibilité des deux notions semble moins discutée aujourd’hui, les débats portent
davantage sur le niveau de croissance naturellement soutenable pour l’environnement ;
Comment concilier une progression générale du niveau de vie sur l’ensemble de la planète
avec la préservation des grands équilibres écologiques ? Ne faut-il pas remettre en cause le
modèle de croissance en place, organisé sur la seule économie de marché ?
Pour répondre à cette problématique nous montrerons dans un premier temps qu’une
croissance élevée ne semble pas conciliable avec un développement durable, puis dans un
second temps nous verrons qu’une prise de conscience semble s’opérer dans de nombreux
pays ouvrant ainsi la perspective d’un nouveau modèle de croissance plus soucieux des
questions environnementales.
II) Mais les signes d’une prise de conscience sont manifestes et ouvrent la voie
vers un modèle de croissance plus soucieux de créer les conditions d’un
développement durable.
1) Une prise de conscience de plus en plus manifeste même si
beaucoup reste à faire.
• Une opinion publique de plus en plus sensibilisée.
S’il revient au rapport Brundtland d’avoir rendu public la notion de développement durable,
c’est incontestablement avec le sommet de la Terre de Rio que la notion fut diffusée à un
public plus large. La prise en compte croissante de cette problématique est manifeste mais sa
mise en œuvre est complexe. Si la sensibilisation des opinions publiques occidentales est en
marche, la perspective d’une décroissance remettant en cause les niveaux de vie semble peu
vraisemblable. Même si on peut attendre des citoyens une mobilisation individuelle, les
réponses sont nécessairement étatiques et interétatiques.
• Un processus en marche.
C’est l’ONU en 1983 qui ouvre la voie en commandant à Mme Brundtland un rapport sur
l’environnement et le développement à l’issue duquel, en 1987, sera diffusée la notion de
développement durable. A la fin des années 1980, la création d’un groupe d’experts, le GIEC
(groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) marque la volonté,
notamment des Etats-Unis d’ouvrir un programme de négociations intergouvernementales.
C’est la conférence dite « sommet de la Terre » de Rio en 1992 qui ouvre les négociations
entre Etats destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il faudra attendre 1998
pour que soit ratifié à Kyoto un protocole fixant un objectif quantitatif de réduction des
émissions de gaz à effet de serre. L’objectif global sur lequel se sont engagé les 156 pays
ayant ratifié le protocole est d’une réduction des émissions de 5.2% en 2008-2012 (document
4). Cet engagement collectif est assorti d’objectifs individuels, par pays en fonction de la
croissance estimée de leurs émissions. A titre d’exemples, l’objectif assigné à l’Europe est
une réduction de 8% et de 6% pour le Japon. Comme le souligne le document 4, l’incidence
des engagements pris est considérable et permettra une diminution de 20% du niveau
d’émissions en 2010 par rapport à ce qu’il aurait était si aucune mesure de restrictions n’avait
été adoptée. Il est par contre essentiel de signaler que les Etats-Unis, qui avaient pourtant joué
un rôle essentiel dans la première phase du processus, ne font pas partie des pays ayant ratifié
le protocole de Kyoto alors que l’objectif de réduction qui leur était assigné était de 7%.
L’entrée en application des engagements de Kyoto est effective depuis 2005 à la suite de la
Conférence de Johannesburg (2002).
Conclusion :