EXPERTS
CHRISTOPHE BARBIER
Éditorialiste politique, conseiller de la rédaction de « Franc-Tireur »
SYLVIE MATELLY
Économiste et directrice adjointe à l'IRIS
ÉMILIE TORGEMEN
Cheffe adjointe du service société – « Le Parisien-Aujourd'hui en France »
GAËL MUSQUET
Météorologue spécialiste de la prévention des catastrophes naturelles
Le "blizzard du siècle". C'est ainsi qu'est décrit outre-Atlantique l'épisode météorologique extrême que vivent les Etats-Unis. Le froid extrême qui s'est abattu depuis plusieurs jours dans le pays a été accompagné d'importantes chutes de neige et de vents puissants, notamment dans la région des Grands lacs. C'est le chaos dans les transports routiers comme aériens et des milliers de vols de la période de Noël ont dû être annulés. Le bilan humain, lui, est dramatique, avec déjà plus de 60 décès comptabilisés. À Buffalo, une jeune femme de 22 ans est morte dans sa voiture, piégée par la neige. Le contraste est saisissant au regard de la situation en France. L'année 2022 y a été la plus chaude de l'histoire. Elle a également été ponctuée d’événement climatiques extrêmes, notamment une sécheresse remarquable par sa durée et son étendue. Sur l’ensemble de l’été, le deuxième plus chaud de notre histoire, un nombre record de 33 jours de vagues de chaleur a été enregistré. Aujourd'hui encore, les températures sont bien au-dessus des moyennes de saison en cette deuxième semaine des vacances de Noël. Elles accélèrent la fonte de la neige dans les stations de basse et moyenne montagne. Cette douceur a fortement perturbé l'activité des stations de ski, particulièrement celles situées en basse montagne, entraînant la fermeture de la moitié des pistes en France, selon Domaines skiables de France. Sur les plages en revanche, on peut déjà apercevoir des baigneurs. 2022 est un symptôme du changement climatique en France. Remarquable dans le climat actuel, elle pourrait devenir normale en 2050.
Cela pose la question de l'adaptation à cette nouvelle donne environnementale, mais également celle de la lutte pour limiter ce changement. L'énergie semble être la reine des batailles. Mais en la matière, la France est en retard sur le déploiement de la production d'électricité renouvelable. C'est ce que révèle un rapport élaboré à partir des données du réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d'électricité. Selon ce même document, l'Espagne fait au contraire partie des meilleurs élèves européens. Dans le pays les sources d'énergie renouvelable représentent près de 47% du total de l'énergie générée. Ce sommet historique a été possible grâce à l'augmentation de la production d'électricité d'origine éolienne et solaire photovoltaïque. Ces deux sources ont battu des records : l'éolien a pris la tête du mix, avec plus de 23%, tandis que le photovoltaïque a atteint 8% de la structure de production. Les nombreuses zones peu peuplées, le cadre juridique porteur ou encore le tissu industriel de pointe sont autant de facteurs qui expliquent que l'Espagne est actuellement l'un des marchés les plus intéressants pour les investisseurs.
En France, face à une politique environnementale que certains ne jugent pas à la hauteur des enjeux, des citoyens se mobilisent. C'est notamment le cas au sein de la jeune génération. De plus en plus de jeunes rejoignent le collectif Dernière Rénovation. Journée de formation, brief juridique, risque de garde à vue… L’engagement n’est pas anodin, mais pour eux le jeu en vaut la chandelle. Il s'agit de mettre l’urgence environnementale sur le devant de la scène. Leur mode d'action est le blocage d'axes de circulation, comme le périphérique parisien. Ces bloqueurs suscitent parfois de vives tensions chez une partie de la population, exaspérée par leurs actions. Dans la droite ligne des mouvements de désobéissance civile, et au risque de crisper l’opinion ils mettent la pression sur le gouvernement… Leur seule revendication : la rénovation thermique de tous les bâtiments d’ici 2040.
Comment ada