Écoute de 66 min
MANIFS, SONDAGES
évaluations:
Longueur:
7 minutes
Sortie:
31 janv. 2023
Format:
Épisode de podcast
Description
EXPERTS
BERNARD VIVIER
Directeur de l’Institut Supérieur du Travail
Spécialiste du dialogue social
FANNY GUINOCHET
Éditorialiste - « France Info » et « La Tribune »
Spécialiste des questions économiques et sociales
SOAZIG QUÉMÉNER
Rédactrice en chef du service politique - « Marianne »
BRUNO JEUDY
Éditorialiste politique
Bis repetita. Après un mouvement très suivi le 19 janvier, les organisations syndicales organisent aujourd'hui une
nouvelle journée de mobilisation et de grève contre la réforme des retraites. Le patron de la CGT Phillipe
Martinez espérait ce matin "autant de monde, si ce n'est plus" dans la rue. Il y a dix jours, pas moins de 1,12
million de manifestants selon les autorités (plus de 2 millions selon les syndicats) s'étaient retrouvés pour faire
plier le gouvernement sur son projet phare. Cette deuxième journée de mobilisation apparait donc comme un
test pour le mouvement social.
Face aux manifestants, le gouvernement a changé de ton ces derniers jours. Fini la carte de la "pédagogie" et du
"dialogue", place à la fermeté. À l'image de la Première ministre Elisabeth Borne, qui déclarait dimanche dans une
interview à France Info que le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans prévu par la réforme n'était
"plus négociable". Une posture inflexible reprise par plusieurs poids lourds de l'exécutif, très présents dans
l'espace médiatique ces derniers jours.
Dans ce bras de fer, le nombre de gréviste semble en baisse aujourd'hui. Selon les syndicats, ils sont 36,5% à la
SNCF, contre 46,3% le 19 janvier. Selon la direction d'EDF, il y a 40,3% de grévistes dans l'entreprise, contre 44,5%
le 19 janvier. La mobilisation serait également en baisse dans la fonction publique d'Etat, avec 19,4% de grévistes
contre 28% le 19 janvier, selon le ministère de la Fonction publique. Si on observe donc un recul de la grève dans
plusieurs secteurs, les manifestations semblent, en revanche, accueillir plus de monde. À la mi-journée, le constat
est encourageant pour le mouvement social. "Tout ce qui nous remonte partout en France ce sont de très très
gros chiffres, largement aussi bien voire mieux que le 19 janvier dernier", a déclaré le chef de file de la CFDT
Laurent Berger, tandis que son homologue de la CGT a annoncé qu'il fallait durcir le ton. "C’est bien nous sommes
plus nombreux que le 19 janvier dernier", a assuré Philippe Martinez depuis la place d'Italie, peu avant le départ
du cortège parisien. "Il y aura une suite et même des suites, si le gouvernement ne change pas et n'écoute pas",
avait-il lancé ce matin sur RMC-BFMTV.
Le constat est clair, le mouvement est massif. Et face à un gouvernement qui joue désormais la fermeté, le conflit
pourrait être amené à durer. Dans cette hypothèse, les syndicats conserveront-ils le contrôle de l'action ? Ou se
retrouveront-ils débordées par leur base et par des mouvements mouvements extérieurs, comme celui observé à
Noël à la SNCF ?
L’automne dernier, un collectif composé de plusieurs centaines de contrôleurs s'était en effet organisé sur
Facebook, en dehors de tout cadre syndical. Ils avaient entamé leur mouvement début décembre, en déposant un
préavis de grève pour le week-end de Noël. Ces salariés n'étaient pas les représentants des organisations
habituellement en première ligne au moment des blocages. Ces quelque 3500 membres du "collectif national
ASCT" rejetaient même toute accointance avec les syndicats, bien que ces derniers aient fini par les soutenir. En
parallèle de l'actuelle mobilisation, ce scénario pourrait se reproduire.
À côté du conflit, un sujet demeure sous les radars. Celui de la retraite progressive. Et pour cause, moins de 25
000 salariés bénéficient aujourd'hui de ce dispositif. Il permet, notamment, d'amoindrir le choc psychologique du
passage d'une activité salariale très chronophage à l'absence totale d'obligation professionnelle que confère une
retraite pleine et entière. Un salarié proche de l’âge auquel il est en droit de mettre un terme à sa ca
BERNARD VIVIER
Directeur de l’Institut Supérieur du Travail
Spécialiste du dialogue social
FANNY GUINOCHET
Éditorialiste - « France Info » et « La Tribune »
Spécialiste des questions économiques et sociales
SOAZIG QUÉMÉNER
Rédactrice en chef du service politique - « Marianne »
BRUNO JEUDY
Éditorialiste politique
Bis repetita. Après un mouvement très suivi le 19 janvier, les organisations syndicales organisent aujourd'hui une
nouvelle journée de mobilisation et de grève contre la réforme des retraites. Le patron de la CGT Phillipe
Martinez espérait ce matin "autant de monde, si ce n'est plus" dans la rue. Il y a dix jours, pas moins de 1,12
million de manifestants selon les autorités (plus de 2 millions selon les syndicats) s'étaient retrouvés pour faire
plier le gouvernement sur son projet phare. Cette deuxième journée de mobilisation apparait donc comme un
test pour le mouvement social.
Face aux manifestants, le gouvernement a changé de ton ces derniers jours. Fini la carte de la "pédagogie" et du
"dialogue", place à la fermeté. À l'image de la Première ministre Elisabeth Borne, qui déclarait dimanche dans une
interview à France Info que le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans prévu par la réforme n'était
"plus négociable". Une posture inflexible reprise par plusieurs poids lourds de l'exécutif, très présents dans
l'espace médiatique ces derniers jours.
Dans ce bras de fer, le nombre de gréviste semble en baisse aujourd'hui. Selon les syndicats, ils sont 36,5% à la
SNCF, contre 46,3% le 19 janvier. Selon la direction d'EDF, il y a 40,3% de grévistes dans l'entreprise, contre 44,5%
le 19 janvier. La mobilisation serait également en baisse dans la fonction publique d'Etat, avec 19,4% de grévistes
contre 28% le 19 janvier, selon le ministère de la Fonction publique. Si on observe donc un recul de la grève dans
plusieurs secteurs, les manifestations semblent, en revanche, accueillir plus de monde. À la mi-journée, le constat
est encourageant pour le mouvement social. "Tout ce qui nous remonte partout en France ce sont de très très
gros chiffres, largement aussi bien voire mieux que le 19 janvier dernier", a déclaré le chef de file de la CFDT
Laurent Berger, tandis que son homologue de la CGT a annoncé qu'il fallait durcir le ton. "C’est bien nous sommes
plus nombreux que le 19 janvier dernier", a assuré Philippe Martinez depuis la place d'Italie, peu avant le départ
du cortège parisien. "Il y aura une suite et même des suites, si le gouvernement ne change pas et n'écoute pas",
avait-il lancé ce matin sur RMC-BFMTV.
Le constat est clair, le mouvement est massif. Et face à un gouvernement qui joue désormais la fermeté, le conflit
pourrait être amené à durer. Dans cette hypothèse, les syndicats conserveront-ils le contrôle de l'action ? Ou se
retrouveront-ils débordées par leur base et par des mouvements mouvements extérieurs, comme celui observé à
Noël à la SNCF ?
L’automne dernier, un collectif composé de plusieurs centaines de contrôleurs s'était en effet organisé sur
Facebook, en dehors de tout cadre syndical. Ils avaient entamé leur mouvement début décembre, en déposant un
préavis de grève pour le week-end de Noël. Ces salariés n'étaient pas les représentants des organisations
habituellement en première ligne au moment des blocages. Ces quelque 3500 membres du "collectif national
ASCT" rejetaient même toute accointance avec les syndicats, bien que ces derniers aient fini par les soutenir. En
parallèle de l'actuelle mobilisation, ce scénario pourrait se reproduire.
À côté du conflit, un sujet demeure sous les radars. Celui de la retraite progressive. Et pour cause, moins de 25
000 salariés bénéficient aujourd'hui de ce dispositif. Il permet, notamment, d'amoindrir le choc psychologique du
passage d'une activité salariale très chronophage à l'absence totale d'obligation professionnelle que confère une
retraite pleine et entière. Un salarié proche de l’âge auquel il est en droit de mettre un terme à sa ca
Sortie:
31 janv. 2023
Format:
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