Bien qu’il s’avère d’une puissance impressionnante, notre cerveau n’est pas hermétique à certains phénomènes trompeurs. L’effet Stroop, du nom du psychologue qui l’a découvert dans les années 30, fait partie de ces biais qui empêchent parfois notre cerveau de se montrer aussi performant qu’à l’accoutumée.
Qu’est-ce que l’effet Stroop ?
Ce phénomène psychologique, découvert par le psychologue John Ridley Stroop, met en évidence l’interférence qui survient dans la réaction face à une tâche donnée lorsqu’une information conflictuelle perturbe la capacité du cerveau à réagir rapidement et précisément.
L’exemple le plus typique est celui des couleurs. Si vous devez identifier la couleur d’un mot, et que celle-ci ne correspond pas à ce qui est écrit (le mot « rouge » écrit en vert), votre cerveau va connaitre un délai supplémentaire pour identifier la couleur de l’encre utilisée.
En effet, lorsque le cerveau détecte le mot « rouge », il y associe la couleur correspondante. Si l’encre est de couleur verte, cela produit une discordance dans le processus de réflexion que le cerveau doit détourner. Il lui faut alors surmonter son impulsion initiale de dire « rouge » pour pouvoir identifier correctement l’encre verte. Il n’est pas rare que les personnes amenées à effectuer ce test se trompent.
Pourquoi le cerveau a-t-il du mal à traiter les informations conflictuelles ?
Notre cerveau présente de grandes capacités, notamment parce qu’il peut réaliser des raccourcis cognitifs efficaces qui nous font gagner du temps. C’est aussi ce qui le limite en cas d’information conflictuelle. D’après une étude menée en 2000 par McLeod et McDonald, la partie du cerveau dédiée à la reconnaissance de mots est plus rapide que celle dédiée au traitement des couleurs. Le cerveau va donc instinctivement d’abord porter attention au mot qui est écrit avant de traiter l’information de la couleur. Pour cette raison, il lui faudra plus de temps pour déterminer la véritable couleur perçue si elle ne correspond pas au mot écrit.
L’utilisation de l’effet Stroop de nos jours
Au-delà des tests ludiques menés pour tester l’effet Stroop, ce phénomène s’utilise aussi dans le cadre d’évaluation psychologique et dans le domaine des neurosciences. Il permet de juger l’attention sélective et le traitement cognitif, par exemple chez les personnes atteintes de troubles de l’attention ou de troubles de l’alimentation. Il révèle en outre la capacité ou non de contrôle des impulsions chez les individus sujets à des problèmes de comportements impulsifs.
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