Le protocole d’autopsie du
mercredi établit 72 heures,
c’est-à-dire environ trois jours
avant. Ce qui signifie que le
décès a eu lieu le dimanche.
Le même jour, la PTJ a commencé son
enquête et étant donné que le
gouvernement avait exigé que le coupable
soit trouvé dans 24 heures, elle s’est
concentrée sur les trois hommes qui
travaillaient le matin à l’école: deux
professeurs et un professeur
auxiliaire/surveillant: Odón Mendoza.
L’enterrement de
Patricia Flores
La foule se concentre à la
«plaza Murillo» , le centre
politique de Bolivie, oû se
trouvent le palais présidentiel
et le parlement, en plus de la
cathédrale métropolitaine.
Odón Mendoza vivait dans un foyer pour
personnes avec des problèmes d’alcool.
Tant la direction et les autres habitants du
foyer ont témoigné que lui était au foyer
du samedi soir au lundi matin sans sortir et
qu’il ne sortait que le lundi à l’heure
habituelle pour aller travailler.
Donc, 24 heures après avoir trouvé le
cadavre, la PTJ savait deux choses: que le
crime n’a pas pu avoir lieu le vendredi 27 et
qu’il allait être très difficile de trouver le
coupable. C’est pour ça qu’ils ont choisi
Odón Mendoza – il venait d’une autre
région (Potosí) et vivait séparé de sa
famille
Les policiers commençaient à falsifier les
dates de leurs documents pour faire
coïncider la date du décès avec le scenario
qu’ils avaient construit : qu’Odón Mendoza
aurait intercepté la fillette à l’entrée de
l’école, le 27, l’aurait séquestrée dans le
dépôt et l’aurait assassiné ce même matin,
quand tous les élèves étaient dans leurs
classes.
Seulement voilà, en plus de la date du
décès qui exclut complètement cette
version, ce matin-là, Odón Mendoza n’est
pas entré seul à l’école sinon accompagné
par le professeur de musique.
Et, durant la matinée, Odón Mendoza ne
veillait pas sur la tranquillité de l’école dans
les couloirs, comme c’était sa tâche, sinon
se trouvait dans une salle de classe car il
devait remplacer une professeure qui était
en congé ce jour-là car elle fêtait son
anniversaire.
La PTJ, évidemment, n’a jamais interrogé
de possibles témoins…
https://www.lecourrier.
ch/107157/bolivie_seuls
_les_pauvres_sont_en
_prison
Pour plus d’information, vous pouvez aller sur le
blog http://justice-en-bolivie.blogspot.com/
où nous avons par exemple réuni les articles du
Courrier sur le cas d’Odón Mendoza
http://justice-en-
bolivie.blogspot.com/2017/04/la-presse-et-le-
cas-odon-mendoza.html
Face à toute cette injustice, nous avons déposé
plainte auprès de la Commission
Interaméricaine des Droits Humains et sommes
en attente d’une décision sur la recevabilité.