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Regards croisés

I - Travail, Emploi, Chômage

Thème 2 - L’analyse keynésienne


du marché du travail
Les indications du programme

Fiche 2.1 : Comment s’articulent marché du travail et organisation


dans la gestion de l’emploi ?
Et Fiche 2.2 : Quelles politiques pour l’emploi ?

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES Pour rendre compte de la


spécificité de la relation salariale, on montrera l’intérêt de relâcher les
hypothèses du modèle de base en introduisant principalement les hypothèses
d’hétérogénéité du facteur travail et d’asymétrie d’information (…)
Afin de montrer que la diversité des formes et des analyses du chômage
explique la pluralité des politiques, on analysera les politiques
macroéconomiques de soutien de la demande globale pour lutter contre le
chômage keynésien
Acquis de première : salaire, marché, productivité, offre et demande, prix
et quantité d’équilibre, preneur de prix, rationnement, asymétries
d’information,
NOTIONS : Taux de salaire réel, coût salarial unitaire, salaire d’efficience,
salaire minimum, segmentation du marché du travail; Flexibilité du marché
du travail, taux de chômage, taux d’emploi, qualification, demande
anticipée, équilibre de sous-emploi
Partie 1 – La remise en cause
de l’analyse libérale du marché du travail
I - Constat
A –Une corrélation taux de chômage / protection
de l’emploi ?

1. Donnez le
mode de
lecture pour
l’Espagne
2. Pouvez vous
faire
apparaître
une relation
de
corrélation?
3. Que pouvez
vous en
conclure
Source : http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/53/66/73/PDF/Flayols-
Rigidites_du_marche_du_travail_et_chomage_quelles_relations.pdf
B - Les rigidités du marché du travail facteur de
chômage ?

« Il faut atténuer les rigidités du marché du travail », tous les pays de l’OCDE connaissent maintenant ce refrain,
notamment (mais pas uniquement) ceux qui affichent un taux de chômage élevé. Tel est en tout cas le message qui
court en filigrane d’un bout à l’autre de la Stratégie de l’OCDE pour l’emploi, ensemble de recommandations mis
au point au milieu des années 1990, et qui se caractérisent tout autant par leur parti pris résolument libéral que par
leur absence de contenu social
En fait, l’argument qui veut que des marchés du travail déréglementés et des structures plus souples permettent de
renforcer le niveau d’activité économique n’est pas convaincant
Une récente étude du Centre d’analyse des politiques économiques (CEPA) de la New School University de New
York a trouvé très peu d’éléments permettant de conclure que la déréglementation constitue le meilleur moyen
d’accroître l’emploi.. De son côté, la Banque mondiale a publié récemment une étude qui arrivait à la conclusion
suivante : les économies affichent de meilleures performances lorsqu’elles peuvent s’appuyer sur des marchés du
travail coordonnés que dans le cas contraire.
l’Irlande, autre petit pays, a enregistré une forte baisse du chômage et un accroissement de l’emploi dans les années
1990. Pourtant, ce résultat n’a pas été obtenu en réformant le système de prestations sociales ou les institutions du
marché du travail, comme le préconise la Stratégie pour l’emploi. Au contraire, les autorités se sont appuyées sur
ces structures pour coordonner la politique économique et la politique sociale. En fait, le système irlandais de
négociation salariale a été à nouveau centralisé. La longue phase d’expansion économique qu’a connue le pays a
été consolidée par une succession de pactes sociaux dans le cadre desquels – plutôt que de réclamer de grands
sacrifices en termes d’emploi et de protection sociale – on a mis l’accent sur la participation, la confiance et même,
la modération des travailleurs
Source : http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/821
Questions :
1. Les études empiriques valident-elles la stratégie libérale prônée par l’OCDE depuis les années 80?
B - Les rigidités du marché du travail facteur de
chômage ?

Questions :
1. Quelles répercussions
devraient avoir selon les
néo-classiques les
rigidités du marché du
travail?
2. Comparez la situation
de la France et des USA,
les résultats
observéssont_ils les
résultats attendus par les
théoriciens néo-
classiques ?
C- Les allocations chômage source de
chômage?
Taux net de remplacement et durée de versement des prestations d’AC
Durée de versement des Taux de remplacement net
prestations d’assurance moyen sur 60 mois de chômage
chômage (en % des gains nets en situation
d’emploi)
France 23 mois (2e) 57 % (3e) 1. Quels critères déterminent la
Allemagne 12 mois (4e) 66 % (2e)
Italie 6 mois (7e) 22 % (7e) générosité du système
Espagne 21 mois (3e) 49 % (5e)
Pays-Bas 24 mois (1er) 66 % (1er) d’allocations chômage ?
Royaume-Uni 6 mois (7e) 53 % (4e)
Etats-Unis 6 mois (6e) 36 % (7e) 2. Opérez une typologie par pays
Japon 8 mois (5e) 48 % (6e)
Source : OCDE
de la générosité du système
Une indemnisation record pour les chômeurs français ?
Dépenses Taux de chômage Effort
d’allocations chômage
d’indemnisation (en %) d’indemnisation 3. Opérez une typologie par pays
(en pt de PIB)
France 1,5 (3e) 9,8 (2e) 0,15 (4e) du niveau de taux de chômage
Allemagne 2,2 (1er) 9,1 (3e) 0,24 (2e)
Italie 0,4 (6e) 8,8 (4e) 0,05 (6e) 4. Ces deux classements sont-ils
Espagne 1,0 (5e) 11,3 (1er) 0,09 (5e)
Pays-Bas 1,3 (4e) 4,1 (6e) 0,32 (1er) identiques?
Belgique 1,8 (2e) 7,9 (5e) 0,23 (3e)
Zone euro 1,13 8,9 0,13 5. Un système d’indemnisation
Source : OCDE, calculs Lemoine (2005) généreux crée-t-il du chômage de
Principales caractéristiques du chômage
longue durée?
Royaume-
En moyenne annuelle France Allemagne Italie UE 25
Uni
Chômage (en millions) 2,5 4,6 1,9 1,4 19,5
dont part du chômage (en %)
— indemnisé 53,0 81,6 — 30,0 51,1
— de longue durée 41,3 53,1 49,9 21,1 45,5 Source : E.Heyer
Sources : Eurostat, enquête sur les forces de travail, calculs Lemoine (2006).
C- Les allocations chômage source de
chômage?

Cet impact est ambigu :


1- d’un côté, l’octroi d’indemnisation importante
pendant une longue période n’incite pas le
chômeur à reprendre rapidement un emploi et
perturbe alors le fonctionnement du marché du
travail.
2- de l’autre, en permettant aux demandeurs
d’emploi de disposer de plus de temps et de
moyen, elle favorise la stabilité de l’activité -en
lissant la consommation après licenciement,
Source : E.Heyer
l’emploi et la productivité.
D – Une comparaison France Allemagne
chômage et pauvreté

la stratégie allemande au cours de la crise, c’est-à-dire réduire le temps de travail en recourant massivement au travail à temps partiel et aux
dispositifs de chômage partiel. Rappelons que 35 % des salariés allemands sont embauchés à temps partiels contre 17 % en France et qu’au
cours de la crise 1,6 million d’Allemands sont passés dans un dispositif de chômage partiels contre 235 000 en France, ce qui leur a permis de
continuer à réduire le chômage pendant la crise
Source : http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/?p=2478#more-2478
Questions :
1. Comparez l’évolution du taux de chômage de la France et de l’Allemagne entre 1992 et 2012
2. Comment ont évolué les taux de pauvreté en France et en Allemagne
3. Comment expliquer ces évolutions divergentes ?
II – Explications: les effets pervers engendrés
par les politiques néo-classiques

Les néo-classiques préconisent pour remédier au chômage de diminuer les salaires


afin d’inciter les entreprises à embaucher.
• Selon Keynes cette solution serait efficace si elle était appliquée par une seule
entreprise : sa compétitivité augmenterait , elle gagnerait des parts de marché ,
sans que la demande effective globale ne chute
• Mais toutes les entreprises adoptant le même comportement ( passager clandestin)
ce qui est rationnel au niveau individuel peut générer des effets pervers au niveau
collectif (relativisation de la main invisible d’A Smith)
• En effet , comme toutes les entreprises baissent les salaires, la demande effective
chute, les entreprises sont donc incitées à produire moins et à réduire leurs
effectifs. On peut donc assister à une hausse du chômage
• Le risque de cercle vicieux n’est pas à écarter comme l’a montré l’exemple de la
crise de 29
II – Explications: les effets pervers engendrés
par les politiques néo-classiques

Quand une entreprise diminue les salaires

Baisse Baisse prix Augmentation


salaire de vente part de marché embauche

Quand toutes les entreprises diminuent les salaires

MAIS
Baisse de la Baisse de la baisse Si toutes
production demande de la les
consom- entreprises
mation Baissent
Chômage les salaires
Augmente
Partie 2 – Les explications macro-économiques :
l’analyse keynésienne
I – L’analyse keynésienne du marché du
travail
A – Les déterminants de l’offre de travail

L’offre de travail à court terme est indépendante du taux de salaire réel


car :
1. Les ménages soumis à l’incertitude et à l’illusion monétaire
ne peuvent anticiper l’évolution des salaires réels
2. Les ménages ne peuvent décider individuellement de la
durée du travail ( elle est fixée par la loi : ex 35 heures en
France)
3. L’offre de travail dépend de variables socio-économiques qui
n’évoluent que dans le long terme (activité féminine,
immigration, etc.)

Dès lors à court terme l’offre de travail est constante (droite


parallèle à l’axe des ordonnées)
B– Les déterminants de la demande de travail

La demande de travail des entreprises dépend de deux variables :


 Les entreprises n’embauchent que si cela est rentable pour elles : il faut
donc que les taux de salaire réels soient inférieurs ou égaux à la
productivité marginale du travail

 Mais cette variable qui est la seule prise en compte par les néo-classiques
(en raison de la loi des débouchés de JB Say) doit être complétée selon
Keynes par la prise en compte d’une seconde variable : le niveau de la
demande effective c’est-à-dire de la demande solvable anticipée par les
entreprises (fonction de la propension à consommer et du niveau
d’investissement )

Dès lors selon Keynes il est possible que l’on se situe au plein emploi des facteurs
de production; mais ce n’est qu’un cas envisageable parmi d’autres .
Malheureusement il est plus probable que l’économie connaisse une situation de
sous emploi.
B– Les déterminants de la demande de
travail

Niveau de la
Propension
Revenu des
x à conso
= demande
familles de conso
Loi psychologique Niveau de
Demande la D.E.
de monnaie Taux
d’intérêt
Offre de Niveau de la
monnaie demande Niveau de la
e.m.c. d’invest production

Le schéma Profits attendus d’une


keynésien (M. unité supplémentaire
de K investi
Stewart) Niveau de
(rentabilité)
l’emploi
Source :www.ac-reims.fr/datice/ses/Respedag/edskeynes04.mic.ppt
B– Les déterminants de la demande de travail

L'explication la plus évidente du chômage est que les entreprises ne produisent pas assez pour avoir
besoin d'employer tous les salariés. Cette insuffisance de la production vient d'une demande elle-même
insuffisante adressée aux entreprises lors des crises économiques.
Pourtant, la majorité des économistes refusent cette explication, car ils supposent que les marchés sont
équilibrés, ce qui est résumé par la "loi de Say". Il y a deux siècles, l'économiste français Jean-Baptiste
Say affirmait que l'achat d'un produit ne peut se réaliser qu'avec la valeur d'un autre. "Un produit terminé
offre, dès cet instant, un débouché à d'autres produits pour tout le montant de sa valeur" [1]. Autrement
dit, puisque la demande naît des revenus distribués lors de la production, il ne peut pas y avoir de
surproduction globale. John Maynard Keynes résumera plus tard la loi de Say par la formule "toute offre
crée sa propre demande".
Encore faut-il que le niveau de production permette le plein-emploi. S'il n'y a pas de contrainte de
débouchés, les entreprises produisent tant qu'elles peuvent embaucher. Il ne devrait donc pas y avoir de
problème. Mais Keynes explique que, si les perspectives de demande sont mauvaises, l'investissement
est faible. La production l'est donc aussi, et l'emploi par voie de conséquence.
Pour parvenir à cette conclusion Keynes part de l'hypothèse que le niveau de l'emploi dépend de la
demande de biens adressée aux entreprises. Celles-ci n'embauchent que si elles envisagent de produire
davantage
Source : A Partienty, D'où vient le niveau élevé du chômage ? ici
Questions :
1. Pourquoi selon les néo-classiques l’économie ne connaît-elle pas de chômage?
2. Que rétorque Keynes ?
C- La détermination de l’équilibre sur le
marché du travail dans l’analyse
keynésienne
Questions :
1. Rappelez le mécanisme
de détermination de
l’équilibre sur le
marché du travail néo-
classique
2. Quelle est la solution au
chômage dans l’analyse
néo-classique?
3. Sur quel marché est
déterminé l’équilibre
(ou le déséquilibre sur
le marché du travail
dans l’analyse
keynésienne ?
4. En quoi la solution néo-
classique au chômage
se révèle –elle
inadaptée ?
C- La détermination de l’équilibre sur le
marché du travail dans l’analyse
keynésienne
Si la propension à consommer et le montant de l'investissement nouveau engendrent une
demande effective insuffisante, le volume effectif de l'emploi sera inférieur à l'offre de
travail qui existe en puissance au salaire réel en vigueur et le salaire réel d'équilibre sera
supérieur à la désutilité marginale du volume d'équilibre de l'emploi. Cette analyse nous
explique le paradoxe de la pauvreté au sein de l'abondance. Le seul fait qu'il existe une
insuffisance de la demande effective peut arrêter et arrête souvent l'augmentation de
l'emploi avant qu'il ait atteint son maximum. L'insuffisance de là demande effective met un
frein au progrès de la production alors que la productivité marginale du travail est encore
supérieure à sa désutilité.
J. M. Keynes (1936), Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (livres I à
III) Éditions Payot, 1942
Questions :
1. Quels sont selon Keynes les deux déterminants essentiels du volume effectif de l’emploi
?
2. Expliquez le paradoxe de la pauvreté au sein de l’abondance
Conclusion - Les explications de
l’évolution du chômage en France
1 – L’évolution de la consommation
3 5

+3,0 % l'an

2 4

3 +0,9 % l'an +1,9 % l'an


1
+3,5 %
2 l'an
+0,6 % l'an
0

1
-1
0

-2 Evolution de l’indicateur de confiance des ménages


-1
86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
-3
91 93 95 97 99 01 03 05 07 09 11 Evolution de la consommation en France

Questions :
1. Périodisez l’évolution de la confiance des ménages
2. Périodisez l’évolution de la consommation en France
3. Pouvez vous faire apparaître un lien entre les 2 évolutions, expliquez le
1 – L’évolution de la
consommation

Pas moins de 580 milliards de dollars : c'est la somme


plutôt rondelette dont a été amputée la fiche de paie des
salariés du monde entier en 2009, au bénéfice des profits
des entreprises. Un gros chèque qu'ils auraient
normalement dû toucher, compte tenu de leur
productivité, si le partage des richesses ne s'était une
nouvelle fois déformé au détriment de la masse salariale.
Choquant ? Ce n'est pas la question. Il ne s'agit pas ici
de faire de la morale ou de la politique. Dangereux ?
C'est bien là tout le problème ! Car, au-delà des débats
sur le "juste" partage des richesses, il est une réalité bien
plus implacable : ce mouvement de balancier complique
la sortie de crise dans les grands pays occidentaux et
affaiblit, à terme, leur potentiel de croissance, au
détriment des patrons comme des salariés. Questions:
Source: Il faut augmenter les salaires , Emmanuel 1. Comment ont évolué la
Lechypre - publié le 24/11/2010, L’Expansion productivité et le salaire depuis
2001?
2. En quoi est-ce un problème d’après
L Expansion?
1 – L’évolution de la consommation

L'Occident menacé par la sous-consommation


Cette pression sur l'emploi et les rémunérations, au
moment où le robinet du crédit a été sérieusement
resserré, condamne l'Occident à se priver du moteur de la
consommation, qui absorbe pourtant entre 60 et 70 % du
PIB. "Privées de ce socle de demande, les entreprises ne
sont pas incitées à investir et consacrent une partie
démesurée de leurs profits à cajoler leurs actionnaires, au
risque d'entretenir une spirale dans laquelle s'auto-
alimentent sous-investissement et sous-consommation",
déplore Patrick Artus, le directeur des études économiques
de Natixis, auteur, avec la journaliste Marie-Paule Virard,
de Pourquoi il faut partager les revenus (La Découverte).
Source: Il faut augmenter les salaires , Emmanuel 1. Quelle est la conséquence de la
Lechypre - publié le 24/11/2010, L’Expansion sous-consommation ?
2- L’évolution de l’investissement
productif
Pourquoi s'inquiéter aujourd'hui d'une tendance qui
s'est amorcée dans les années 90 et n'a pas empêché
de connaître de longues années de prospérité ? "Parce
que les salariés sont allés chercher ce qu'ils n'avaient
plus sur leur feuille de paie auprès des banques et des
sociétés de crédit pour maintenir leur train de vie",
explique Daniel Cohen, professeur à l'Ecole
d'économie de Paris. Résultat : en quinze ans, leur
endettement a doublé presque partout.
Mais la crise a sonné la fin de cette prospérité à
crédit. Soumises à des contraintes de rentabilité
implacables par leurs actionnaires, les entreprises
arbitrent plus que jamais le partage de leur chiffre
d'affaires au détriment des salariés. Conséquence :
dans tous les grands pays industrialisés sauf au Japon,
les profits sont au moins aussi élevés qu'en 2007,
alors que la masse salariale a été sérieusement
1. Comment les salariés ont-ils pu continué
rabotée.
à consommer?
Source: Il faut augmenter les salaires , Emmanuel
2. En quoi la crise de 2007 remet-elle en
Lechypre - publié le 24/11/2010, L’Expansion
cause cette stratégie?
2- L’évolution de l’investissement
productif
3
Evolution du moral des chefs d’entreprises 19 91

2 … dans les services


… dans l'industrie
18 87
1

0 17 83

-1
16 79

-2

15 Taux d'investissement Taux d'utilisation des 75


-3 productif capacités de production
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 (ech. droite)
14 71
81 83 85 87 89 91 93 95 97 99 01 03 05 07 09 11

Questions :
1. Périodisez l’évolution du moral des chefs d’entreprise
2. Périodisez l’évolution du taux d’investissement et du taux d’utilisation
des capacités de production
3. Pouvez vous faire apparaître des liens entre les 3 évolutions, expliquez
les
3 – L’évolution du solde budgétaire
20 20 20 3
Scénario hors choc des politiques
3
de restriction budgétaire
10 11* 12* 2
3,8 % en 2011
2

1 2,5 % en 2012 1
Scénario central
0 0
PIB 1,4 1,6 0,8
-1 -1

Solde des APU (en point de PIB) -7,1 -5,8 -5,2 -2 -2

Taux de chômage 9,4 9,2 9,7 -3 -3

-4 -4
Scénario où seule la France respecte son Scénario central OFCE
engagement budgétaire -5 1,6 % en 2011 -5
0,8 % en 2012
-6 -6
PIB -0,5 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12

Solde des APU (en point de PIB) -4,5


10, Questions :
Taux de chômage 3 1. Périodisez l’évolution de l’outgap
Scénario où les pays de la zone euro respectent 2. Quels effets l’évolution du solde
leurs engagements budgétaire a-t-elle sur la croissance
PIB -1,7 et sur le taux de chômage
Solde des APU (en point de PIB) -4,5 (distinguez les différents scénarii
10,
Taux de chômage 9
Conclusion - Les explications de
l’évolution du chômage en France
En pourcentage de la population active
12
Taux de chômage

10

dernier point connu


INSEE (série trimestrielle,
6 9.7 2012Q2
France métropolitaine)
Eurost at (série mensuelle,
10.7 octobre 2012
avec DOM)

4
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
Sources : INSEE, Eurostat
© Coe-Rexecode
Question :
1. Pouvez vous relier l’évolution du taux de chômage français aux déterminants vus
dans les Diapos précédentes ?
II – Les politiques Keynésiennes de lutte
contre le chômage
A- La politique budgétaire
L'idée que l'Etat peut stimuler l'activité économique en jouant sur la demande est ancienne. Les politiques de grands
travaux ont par exemple été très utilisées lors de la crise de 1929, notamment aux Etats-Unis avec la Tennessee Valley
Authority de Roosevelt. En effet, en commandant des travaux à des entreprises désoeuvrées, l'Etat injecte du pouvoir
d'achat dans l'économie et les entreprises sont amenées à recruter des salariés qui, à leur tour, dépenseront plus.
Lorsque la demande semble insuffisante pour absorber la production que fourniraient les entreprises si elles tournaient à
plein régime, une telle intervention de l'Etat relève du simple bon sens. Cependant, la politique budgétaire n'a acquis de
fondement théorique solide qu'à partir des travaux de John Maynard Keynes. Jusque-là, en effet, le credo des
économistes était que le marché devait pouvoir s'autoréguler, le mouvement des prix ramenant l'équilibre après un choc
l'ayant momentanément déstabilisé.
Le grand mérite de Keynes est d'avoir montré que l'équilibre invoqué par les économistes peut fort bien s'accompagner
d'un chômage durable si les prévisions pessimistes des entrepreneurs les conduisent à investir insuffisamment. Seul l'Etat
peut rompre cet équilibre de sous-emploi en créant une demande supplémentaire, favorisée par des dépenses publiques
nouvelles ou par la diminution des impôts. Cette demande supplémentaire a un effet puissant sur la production, grâce au
mécanisme du multiplicateur: les dépenses publiques engendrent des revenus pour les entreprises ou les ménages, ces
dépenses entraînent une nouvelle production, d'où une nouvelle distribution de revenus. Inversement, une croissance trop
rapide qui entraîne des tensions inflationnistes peut être freinée par la hausse des impôts ou par la diminution des
dépenses publiques. L'Etat disposerait ainsi, avec le budget, d'un instrument efficace pour réguler l'économie, les
politiques de relance augmentant la demande pour réduire le chômage et les politiques de rigueur la freinant pour
combattre l'inflation. Ces politiques sont dites contracycliques, car elles contrarient le cycle économique et l'atténuent.
Les politiques budgétaires keynésiennes ont été adoptées avec succès par la plupart des pays dans les années 1950-1975.
On leur reconnaît généralement un certain rôle dans la stabilité exceptionnelle qui a régné à l'époque
Source : http://www.alternatives-economiques.fr/a-quoi-sert-la-politique-budgetaire_fr_art_964_51542.html
Questions :
1. Comment l’Etat peut-il agir pourmaintenirle chômage au niveau le plus bas possible sans exacerer les tensions
B - La politique monétaire
Face à la crise, un peu partout dans le monde, on assiste –contrairement à ce qui s’était passé en 1929- à
des politiques monétaires actives voire activistes des Banques Centrales. Partout ou presque en effet, ici
aussi, on a assisté ces derniers mois à la baisse des taux directeurs des Banques Centrales qui les ramène à
un niveau proche de zéro (…) En abaissant leur taux directeur et en particulier le taux de refinancement des
banques auprès de la Banque Centrale –principal instrument de politique monétaire-, les Instituts
d’Emission entendent rendre l’argent moins cher et faciliter donc –avec cette baisse des taux d’intérêt- le
"retour" du crédit pour relancer l’économie, tant par la consommation que par l’investissement.
Il est clair que cette politique monétaire de relance par le biais de la manipulation des taux d’intérêt est
clairement d’inspiration Keynésienne, et, plus spécialement, l’effort pour réanimer l’investissement privé
par la politique monétaire du taux d’intérêt. KEYNES lui-même soutenait déjà en 1936 dans sa "théorie
générale" que "la politique la plus avantageuse consiste à faire baisser le taux de l’intérêt par rapport à la
courbe de l’efficacité marginale du capital jusqu’à ce que le plein emploi soit réalisé". Et de persuader que
cette politique de relance par la monnaie est possible et efficace grâce à l’action de la monnaie sur
l’économie par le biais du taux d’intérêt, avec une séquence du type :
Augmentation de la masse monétaire => Baisse du taux d’intérêt => Accroissement de
l’investissement privé=> Augmentation de la production et du revenu => Augmentation de l’emploi
Source : http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture
Questions :
1. Opposez les politiques monétaires menées pendant les crises de 29 et de 2007
2. Pourquoi Keynes préconise-t-il une baisse des taux d’intérêt pour relancer l’emploi ?
Partie 2 – Hétérogénéités et rigidités endogènes
au marché du travail
Section 1 - rigidités endogènes
au marché du travail
Introduction : une information
imparfaite et asymétrique
Document 8 p 336 :
Questions :
1. Quel est le postulat sur lequel repose le modèle
néo-classique?
2. Rappelez la définition de l’asymétrie
d’information
3. Quelles sont les 2 formes d’asymétrie
distinguées dans le texte ?
4. En quoi remettent-elles en cause le modèle Néo-
classique traditionnel ?
Introduction

Selon les nouveaux keynésiens : ce sont les entreprises elles-mêmes qui, rationnellement, n'ont pas
intérêt à baisser les salaires.
Il suffit de réfléchir un peu aux conséquences qu'une baisse des salaires pourrait avoir. Cela pourrait
" désinciter " les salariés, avance George Akerlof, qui voit dans le salaire moins le prix de la force
de travail qu'une reconnaissance du niveau d'effort fourni : si l'employeur réduit cette
reconnaissance, le salarié sera amené à réviser à la baisse son implication. « Ils font semblant de
nous payer, nous faisons semblant de travailler » disait une blague soviétique pour expliquer la
faible productivité de la grande majorité des travailleurs de la « patrie du socialisme » (…)
Au total, le marché du travail ne fonctionne pas comme la théorie des marchés l'explique. Il a beau y
avoir un excès de main-d'oeuvre, le prix (le salaire) ne baisse pas et les mécanismes d'ajustement
ne peuvent donc pas jouer. Et s'il en est ainsi, ce n'est pas parce que des règles inadéquates ou des
syndicats ringards ou n'importe quoi d'autre empêcherait ces mécanismes d'opérer : ce sont les
entreprises elles-mêmes qui refusent - parce que c'est leur intérêt - de les mettre en œuvre
Source : Denis Clerc , Nouveaux keynésiens, les chantres du salaire d'efficience.in Alter éco n°168.
Questions
1. Expliquez la phrase soulignée
2. En quoi cela endogénéise-t-il les variables déterminant le chômage ?
I – La théorie des contrats implicites

 Explication de la rigidité des salaires par l’attitude face au risque

 Hypothèses :
 incertitude sur la conjoncture (sur les « états de la nature » demain)
 les salariés ont plus d'aversion pour le risque que les employeurs
 Ils préfèrent le versement régulier d'une somme fixe, aux fluctuations d’un salaire
flexible

 Les salariés cherchent à se prémunir contre des fluctuations de leur salaire


 conclusion d'un contrat implicite entre employeur et salarié :
 les salariés acceptent un niveau de salaire plus faible (et stable) que celui auquel ils
pourraient prétendre et correspondant à leur productivité marginale (plus élevé mais
instable)
 la différence constitue une prime d'assurance perçue par l'employeur

Source: diapos 36 à 42 http://s182403251.onlinehome.fr/IMG/ppt/chap04-cho2.ppt


I – La théorie des contrats implicites

 La rigidité des salaires résulte de la double nature du contrat


entre employeur et salarié :
 contrat de travail
 contrat d'assurance

 Mais, si le salaire est fixe :


 La rémunération ne dépend plus de la conjoncture
 Il n’y a plus égalité entre taux de salaire réel et productivité
marginale du travail
  existence de chômage : situation sous-optimale

 Par ailleurs, le salarié accepte un risque de chômage plus élevé :


si la conjoncture est mauvaise, l'entreprise ne peut réaliser qu'un
ajustement par les quantités  chômage involontaire
II - La théorie du salaire d’efficience

Idée : il existe un lien entre le niveau du salaire et l'effort productif du salarié : selon
les libéraux, c’est le niveau de productivité qui détermine le niveau de salaire

 Leibenstein (1957) : un travailleur correctement nourri est plus productif  il peut


donc être avantageux pour une entreprise d'élever ses salaires

 Yellen (1984) : pourquoi la firme, qui aurait intérêt à baisser les salaires lorsque le
chômage dépasse son niveau naturel, ne le fait pas ?
 cela n'augmente pas forcément son profit

 Conclusion : ce n'est peut-être pas la productivité qui oriente le salaire mais


l'inverse: la productivité est donc une fonction croissante du salaire

 3 modèles de salaire d'efficience peuvent être développés


A - Le modèle d’antisélection (Weiss, 1980)

 Existence d’asymétrie d'information: le candidat à l’emploi


connaît sa productivité dont le niveau reste indéterminé pour
l’entreprise

 L'employeur assimile l'exigence salariale à un signal sur la


productivité du salarié.
 Les candidats à un emploi n'ont pas intérêt à proposer des
salaires inférieurs aux salaires courants, car ils signaleraient ainsi
leur « mauvaise qualité »
 Les entreprises n'ont pas intérêt à réduire les salaires offerts
car les meilleurs démissionneraient

 Les « hauts salaires » sont un moyen de recruter et de conserver


les travailleurs à la productivité supérieure à la moyenne
B- Le modèle du « tire au flanc » (Shapiro &
Stiglitz - 1984)

 l'effort du salarié ne peut être ni contrôlé, ni mesuré 


comment inciter le salarié à travailler ?
 Sur un marché du travail en CPP, le salarié a intérêt à ne
fournir aucun effort
 la CPP est donc inefficace !!

 L'entreprise doit verser des salaires supérieurs à ceux du


marché pour rendre crédible la menace du licenciement
 Il faut que le salarié ait quelque chose à perdre
 Si toutes les entreprises en font autant, les différentiels de
salaire disparaissent.
 Mais : hausse des salaire  baisse de la demande de travail
 chômage involontaire
 Le risque de chômage devient une réelle incitation à
travailler.
C - Le modèle de rotation de la main d'œuvre :
Salop (1979) et Stiglitz (1974 & 1982)

 les entreprises versent des salaires supérieurs à ceux du marché


pour fidéliser leurs salariés et réduire les coûts de rotation de la
main d'œuvre
 Cette pratique engendre du chômage
 Cette idée rejoint les travaux de Piore & Doeringer (1971) sur la
« segmentation du marché du travail » :
 Sur le marché primaire : niveau de salaire élevé (supérieur à
celui du marché), carrières possibles, perspectives de promotion,
niveau élevé de qualifications, bonnes conditions de travail…
 Sur le marché secondaire : niveau des salaires moins élevé
(correspondant au taux du marché), perspectives de carrières
inexistantes (plus de précarité), des conditions de travail
difficiles
 Dans le segment primaire, les salaires plus élevés se justifient en
référence à la théorie du salaire d'efficience.
III – La théorie insiders-outsiders

 Lindbeck & Snower (1986) distinguent


 insiders = salariés de l'entreprise
 outsiders = chômeurs, candidats à l'embauche, dont l'intégration dans
l’entreprise, et donc l’accès à l'emploi, peut être retardée, voire empêchée, par le
comportement des insiders

 Existence de coûts de rotation de la main d'œuvre  pouvoir de négociation des


insiders : ils peuvent refuser de coopérer avec les nouveaux embauchés
 baisse de la productivité des nouveaux arrivants  hausse des coûts de rotation
 ils peuvent exiger des hausses de salaires en contrepartie de leur collaboration

 Si les insiders sont coûteux à remplacer, l'entreprise est incitée à leur verser des
salaires plus élevés que leur productivité marginale.

 Les salaires refètent les coûts de rotation propres à chaque entreprise et la capacité
des insiders à capter cette « rente de situation ».

 Cette analyse s'articule bien avec le concept d'hystérèse : le chômage, une fois qu'il
a augmenté, n'a que très peu tendance à revenir à son niveau antérieur
Section 2– Hétérogénéité du facteur
travail et segmentation du marché du
travail

Document 7 p 335 :
Questions :
1. Caractérisez la main d’oeuvre
employée dans les grandes
entreprises(GE), présente-t-elle les
mêmes caractéristiques que celle
des PME ?
2. Comparez les modèles de gestion
de la main d’œuvre des GE et des
PME
3. Expliquez les différences de
modèles de gestion de la main
d’œuvre
I – Des modes de gestion différente
suivant les entreprises

Document 7 p 335 :
Questions :
1. Caractérisez la main d’oeuvre
employée dans les grandes
entreprises(GE), présente-t-elle les
mêmes caractéristiques que celle
des PME ?
2. Comparez les modèles de gestion
de la main d’œuvre des GE et des
PME
3. Expliquez les différences de
modèles de gestion de la main
d’œuvre
I – Des modes de gestion différente
suivant les entreprises
II – Qui déterminent des types d’emplois
différents

Caractéristiques Marché primaire Marché secondaire

Durée du travail Temps plein Temps partiel ou CDD


Salaires Elevés Faibles ; salaire minimum
Avantages sociaux Importants Aucun ou peu
Conditions de travail Bonnes Mauvaises
Sécurité d’emploi Assurée Aucune
Type de contrat CDI CDD
Stabilité de l’emploi Grande Faible (+ risques chômage)
Contrôle du travail Faible Grand
Syndicalisation Fréquente Rare
Possibilité de promotion Fortes Faibles
Possibilité de formation Fortes Faibles
Caractéristiques des Hommes ,25-45 Femmes, jeunes, non qualifiés
salariés ans, qualifiés

Diapositive 1 - SES Dijonses.ac-dijon.fr/spip/IMG/ppt/marchetravail2.ppt


III – Un modèle qui évolue
Dans ce domaine, depuis la fin des années 70, le temps des firmes constituées chacune en un seul et unique marché
interne (au moins pour les plus grandes d’entres elles) semble révolu. « Ainsi, même dans le secteur le plus primaire
(marchés internes) des segments du marché du travail, on peut exhiber des différences justifiant une opposition entre
deux sous-secteurs, pour peu que l’on détaille les caractéristiques des emplois » (Glaude, 1986.p869). En clair, au sein
d’une même firme, des salariés appartiennent au marché externe et d’autres au marché interne. Cette évolution correspond
bien à une recherche de flexibilité externe, En effet, il s’agit de conserver un volant de salariés précaires afin d’absorber
les chocs conjoncturels. Parallèlement, des structures de petite taille appartiennent aussi au marché externe pour la
majorité de leurs salariés car elles n’ont pas un horizon suffisant pour proposer des plans de carrières. L’externalisation de
nombreuses fonctions par les grandes entreprises à partir des années 80 et le développement des sociétés de services
participerait aussi au développement du marché externe via des nouvelles formes de salariat (…)
Ainsi, se développe une population de précaires et la principale évolution qui explique les écarts entre flux et stock est
que cette population s’inscrit dans la précarité à long terme. Ceci traduit une évolution fondamentale de la partition entre
marché externe et marchés internes. Jusqu’aux années 80, le CDD restait, en effet, majoritairement un emploi de passage
vers le CDI. Si cela est toujours vrai pour les plus diplômés qui transitent par l’emploi non qualifié précaire vers la
qualification ou la stabilité (Beduwé, 2008), ce n’est plus le cas pour nombre de salariés (Amossé, 2003).
Le changement n’intervient donc pas tant dans l’ampleur que dans la nature des mobilités. Comme le souligne Friot
(2006), stabilité et insécurité vont paradoxalement de pair. Mais c’est au coeur des mobilités contraintes que se jouent les
inégalités. Ainsi, De Larquier et Rémillon (2006), observant les transitions sur une longue période à partir de l’enquête «
Histoire de vie », concluent à l’absence de tendance nette à l’augmentation des mobilités. En revanche, elles soulignent
l’indéniable hausse de l’insécurité sociale avec une polarisation accrue sur certains segments de la main d’oeuvre
Source : [PDF] La segmentation actuelle du marché du travail est-elle ... - Cereq
Questions :
1. Explicitez les stratégies d’externalisation mises en œuvre par les entreprises
2. Ces stratégies touchent-elles toutes les catégories de la population ?

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