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Communication non verbale

dans le processus d’interprétation


Définitions
La communication non-verbale signifie simplement «
tout ce qui n’est pas la parole », en pratique : tout ce qui n’est
pas le langage verbal, considéré comme moyen le plus raffiné
et évolué à travers lequel les hommes entrent en relation
réciproque et comme une construction et un partage des
significations qui arrivent sans emploi de la parole.
La communication non verbale : silences, gestes,
postures, expressions faciales, ton de la voix, rythme de
l’élocution, vêtements… complètent le message auditif. Elle
exprime les émotions, les sentiments, les valeurs. Cette
communication renforce et crédibilise le message verbal
lorsqu’elle est adaptée, mais peut décrédibiliser ce même
message si elle est inadaptée.
Car tu es un interprète il faut tenir compte de tout ses
actions lors d'une interprètation.
DEFINITIONS DE LA COMMUNICATION NON VERBALE

Certains auteurs, comme Greene, 1980, préfèrent parler de


la communication qui emploie la parole ou de la
communication qui n’emploie pas la parole.
D’autres, comme Argyle (1975,1992), préfèrent nommer ce
type de communication de langage du corps, parce que
plusieurs signes non-verbaux sont exprimés à travers les
gestes et les mouvements des parties déterminées du corps.
Comment se fait la communication non verbale
On envoie et on reçoit en permanence des signes non verbaux qui
transitent par des expressions du visage, des gestes et postures, le ton de
notre voix, l'habillement, la coiffure, le maquillage, l’odeur, les silences,
le toucher. Le langage non verbal permet la communication entre
personnes de langues différentes : le rire et l’expression de la douleur
sont les expressions non verbales les plus universelles. Mais ces signaux
ne sont pas universels et ils doivent être interprétés en fonction du
contexte.
La signification d’un geste dépend de la situation, de l'émetteur, du
récepteur, de la culture, de la religion. Exemple : les vêtements blancs ou
noirs pour le deuil, selon la pratique religieuse dans différents pays.
On distingue plusieurs types de communications non-verbales :

* l'expression artistique : peinture, sculpture, photographie, tags... permettent


de véhiculer des messages ou de susciter des émotions. Ce sont des moyens de
communication non-verbale volontaires;

* les pictogrammes : représentations graphiques et schématiques, ils donnent


une information précise qui doit être comprise par le plus grand nombre sans
qu'il n'y ait forcément de champ sémantique commun (ex. certains panneaux
routiers, une notice de montage, l'étiquetage chimique, les signalétiques de
directions...). Ce sont aussi des moyens de communication non-verbale
volontaires;
* les artifices corporels : tatouages, piercings, maquillage voire
vêtements qui peuvent témoigner d'états d'esprit, d'appartenance ou de
revendications sont également des moyens de communication non-verbale
volontaires;

* l'expression corporelle : gestes, tics, regards, postures... qui sont le plus


fréquemment, chez les non-initiés, des actes de communication non-
verbale involontaires. D'ailleurs, en termes de psychologie et de sociologie,
ces expressions corporelles peuvent être assimilées à une forme de langage
gestuel inconscient qui trahit des émotions ou des sentiments. Cependant,
l'expression corporelle peut aussi être une forme de communication non-
verbale tout à fait volontaire, la langue des signes ou la danse en sont deux
exemples significatifs.
* les gestes : la gestuelle est révélatrice de l'état du communiquant. Les gestes sont
:
- ouverts => quand ils accompagnent le message verbal et en mettent en valeur le
contenu (ex. montrer du doigt pour désigner un endroit que l'on évoque, faire un
doigt d'honneur...);
- fermés => quand ils sont dirigés uniquement vers soi et non pas vers
l'interlocuteur, ils ont pour unique objectif de rassurer celui qui les émets (ex.
croiser les doigts pour se porter chance...);
- parasites => quand ils n'ont rien à voir du tout avec le contenu, ils trahissent le
stress, l'émotivité, le malaise (ex. un oeil qui cligne de façon répétitive, un ongle
que l'on ronge, un frottement compulsif...).

Lorsqu'ils sont volontaires, les gestes doivent être amples et non-retenus afin de
traduire une forme d'assurance et une envie de communiquer.
* les regards et les expressions du visage : le visage est un élément
mobile du corps, il permet de traduire les émotions qui sont
essentielles à la communication. Un sourire, une grimace, un
clignement d'oeil, un visage fermé ou ouvert ont une signification
précise et permettront toujours d'appuyer la communication verbale.
Ils permettront de gagner la bienveillance du récepteur ou, au
contraire, de susciter sa méfiance. Le regard est capital car il permet de
soutenir l'attention du public, de l'auditeur. Il permet aussi de percevoir
les réactions de la ou des personne(s) en face. Toute communication
verbale doit s'appuyer sur une maitrise parfaite du regard.
* les postures : elles génèrent des rapports au mouvement mais aussi à
la domination ou à la soumission. Il est donc capital de prendre
conscience de sa posture lors d'une communication. On relève quatre
postures fondamentales, deux en rapport au mouvement et deux en
rapport à la verticalité :
- vers l'avant (mouvement) => qui témoigne d'une attitude d'ouverture
aux autres, de partage;
- vers l'arrière (mouvement) => qui marque la crainte voire la fuite;
- en extension (verticalité) => qui évoque une forme de domination;
- en contraction (verticalité) => qui traduit une attitude de soumission.
Quelques références à propos de
la communication non-verbale
- La bible de la communication non-verbale, par Jean-Claude
Martin, Editions Leduc S., 2010
- La communication non-verbale - comprendre les gestes :
perception et signification, par Guy Barrier, ESF éditeur, 2010
- La communication non-verbale - ce que vous êtes parle plus
fort que ce que vous dites, par Patrice Ras, Jouvence Editions,
2009.
L’interprétation en contexte
Les significations non verbales ne sont pas indépendantes de la situation et du
contexte de communication dans lesquels les comportements sont produits.
L’interprétation des comportements corporels est influencée par le moment (par
exemple sourire en regardant une personne) et le lieu (par exemple des funérailles)
de leur apparition. Un comportement non verbal est rarement émis isolément. Son
interprétation peut être influencée par la présence simultanée d’autres signaux,
verbaux et non verbaux. Par exemple, pour interpréter un geste, on peut se baser sur
sa seule représentation iconique (la forme ronde que trace la main). Mais, sans le
contenu verbal concomitant, il peut être difficile d’en trouver la signification exacte
(s’agit-il d’un ballon ou d’une tomate ?). Pour l’interpréter, on doit alors s’appuyer
sur la situation dans laquelle il est émis (selon que l’on se trouve dans une cuisine
ou sur un terrain de football).
L’interprète, au cours de l’acte de l’interprétation, participe à un
processus de communication. Le message qu’il produit se compose
donc d’éléments verbaux et d’éléments non verbaux, tous deux étant
d’égale importance pour établir une relation optimale avec l’auditeur.

Il est consacrée une riche littérature aux éléments verbaux dans la


production de l’interprète et sur les méthodes d’enseignement dans ce
domaine. Meme s’il n’y a pas d’études complets sur les aspects non
verbaux de l’interprétation; ceuxci sont souvent considérés comme le
contour du message verbal et non pas comme une partie fondamentale
de la communication.
Jean Herbert lorsqu’il identifie les tâches de
l’interprète - comprendre, transposer, parler –borde
notamment les différents éléments de la présentation (
la voix, les silences, le regard, etc.) car “si une
commission oublie vite un défaut de prononciation, un
zézaiement ou autre [...] elle risque de s’irriter d’une
voix trop sèche ou trop aiguë ou trop chantante, d’un
débit confus ou trop saccadé ou trop lent ou trop rapide
”.
Déjan Le Féal lorsqu’elle décrit les différentes
phases du processus de l’interprétation consécutive
(IC), attribue une grande importance à la voix.

Seleskovitch identifie une progression dans


l’apprentissage de l’IC, pendant lequel la troisième et
dernière phase devrait être entièrement consacrée à
l’expression orale.
VOIX
 vitesse de l’exposition
 homogénéité du rythme
 intonation
 volume de la voix (plus élevé ou
 beaucoup plus bas)
 tremblement de la voix
 toux nerveuse ou raclement de la gorge
 pauses remplies (“ehm”, etc.)
 soupirs
 faux départs
EXPRESSIONS DU VISAGE
 grimaces ou expressions non liées à
 l’exposé
 absence de bon contact avec le public
 humidification ou mordillement
 fréquents des lèvres
 respiration incorrecte
 déglutition très accentuée
POSTURE
 gesticulation excessive
 tremblements
 tripotement d’objets ( du stylo ou des
 coins du bloc-notes)
 tripotement des cheveux
 se gratter
 remuer continuellement les pieds ou
 les jambes
 oscillations du corps (de gauche à
 droite ou d’avant en arrière)
On vous propose…
 exercices pour la voix ( la lecture de différents types de
textes; concentration sur le ton, le volume, l’articulation, la
sonorité)
 exercices pour le contact avec le public (se tenir devant une
caméra, à avoir une bonne posture assise et debout, à bien
gérer les feuilles utilisées pour les notes de la consécutive.
 exercices de relaxation et de respiration (prendre conscience
de l’importance d’une respiration correcte, respiration qui
nous permet de nous relaxer et de mieux contrôler les
éléments essentiels de la présentation).
L’image donnée par l’interprète est extrêmement
importante, surtout lors du premier contact avec le
public, pendant les quelques secondes qui s’écoulent
entre le moment où l’orateur a terminé de parler et le
moment où l’interprète se prépare à présenter sa
consécutive.
Toute l’attention est concentrée sur lui, sur son aspect
physique, sur sa façon de rester assis ou debout, sur sa
capacité d’attirer l’attention du public à travers le
regard.
Conclusion
L’interprétation des signaux non verbaux apparaissant dans une
interaction sociale est une question de recherche importante en
psychologie. Celle-ci offre des cadres théoriques et des outils
méthodologiques pour comprendre comment les comportements non
verbaux informent sur la personnalité, les émotions, les compétences
ou les attitudes des personnes en interaction sociale. Elle propose des
techniques de mesure et de classification des comportements non
verbaux prenant en compte la relation continue, probable et iconique
du signe non verbal à son référent.
Bibliographie

http://olivier-moch.over-blog.net/article-la-communication-non-verbale-120875953.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Communication_non_verbale

https://www.univ-montp3.fr/infocom/wp-content/REC-La-communication-non-verbale2.pdf

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