M
4ème Master Finance
Année universitaire 2012-2013
EVALUATION D’ENTREPRISE
-Ingénierie Financière-
Contenu
L’Entreprise a une valeur parce qu'elle possèdent des éléments qui ont eux
même une valeur : la valeur de l’entreprise est alors une collection d’éléments
de patrimoine (théorie 1).
Toutefois, une collection d’éléments ou de biens n’a de valeur que s’ils
permettent d’engendrer des flux de revenus: la valeur de l’entreprise réside
alors dans la capitalisation de ces flux sur le marché (théorie 2).
Pourquoi évaluer ?
Enjeux
Les besoins d’INFORMATION sur la valeur de la firme sont de plus
en plus variés: stratégies de croissance, opérations boursières,
redéploiement industriel, fusions-absorptions, dissolution,
liquidation judiciaire, rachat…
La VALEUR de la firme peut fondamentalement varier suivant le
SENS de l’opération: une évaluation dans le cas d’une liquidation
ou cessation d’activité, n’est pas la même que dans le cas d’une
stratégie de croissance.
Démarche de l’évaluation
La valeur d’une entreprise peut exister sans échange, elle repose sur une
appréciation THEORIQUE fondée sur les concepts d’utilité et d’arbitrage
(ou classement) effectué par l’investisseur ou l’évaluateur par rapport aux
autres biens disponibles.
Le prix d’une entreprise est un FAIT. Il résulte d’une transaction effectuée
lors de la confrontation d’une offre et d’une demande; il intègre l’ensemble
des considérations objectives et subjectives avancées par l’acheteur et le
vendeur au cours de la négociation.
La transformation de la valeur en prix requiert l’existence d’une
confrontation entre une offre et une demande réelle.
L’évaluateur intervient avant la négociation finale, il ne sera donc
concerné que par la valeur.
Entreprise
Diagnostic
INFORMATION Pratique
Nature de Evaluation:
Diagnostic Marché
l’opération VALEUR
Négociation
PRIX de
transaction
Opinion Faits
Si l'on soustrait du montant total de l'actif du bilan d'une entreprise, la partie qui sert à «
couvrir » les dettes figurant au passif, le solde est le patrimoine qui reste à l'actionnaire.
On l'appelle l'« actif net comptable » ou situation nette.
Haut du
=Fonds propres – dividendes - NV
bilan
A.N.C
ou
Valeur mathématique comptable
Bas du
=total actif – (passif exigible + dividendes +NV) bilan
La valeur mathématique comptable est exclusivement fondée sur les données tirées de la comptabilité
Exemple:
Considérons le bilan de fin d’exercice une S.A ‘’M’’, affichant un capital social de 2.500 mDH entièrement libéré divisé
en 12.500 actions de valeur unitaire de 200 DH. Les autres composantes de fonds propres sont constituées de réserves
pour 375 mDH, d’un report à nouveau positif de 113,5 mdh et d’un résultat net bénéficiaire de 338 mdh. Les autres
composantes du passifs sont: les provisions pour risques pour 165mDH et les dettes à court terme pour 2.567,9mDH. Le
total net de l’actif est de 6.059,4mDH
En outre, la direction de la société propose de distribuer un dividende par action de 20 DH.
Calculer la valeur mathématique comptable par le haut et le bas du bilan.
CORRECTIONS REEVALUATIONS
Eléments
ACTIF NET
Incorporels
VALEUR DE L’ENTREPRISE = COMPTABLE + Corrections + +
(ANC)
Eléments hors
exploitation
• Redressements et/ou
neutralisation des éléments
d’actif et passif
L’actif net es défini comme étant l’excédent du total des biens et droits de
l’entreprise (actif) sur le total de ses dettes envers les tiers (passif exigible).
Par suite:
Actif net réévalué = Actifs réévalué – Passif exigible
La nécessité de la réévaluation résulte de ce que la dépréciation monétaire, les
modalités d’amortissement, l’évolution de certains prix de marché (terrains
notamment), les modalités de comptabilisation peuvent entrainer de très fortes
distorsions entre le bilan économique et le bilan comptable.
Avant de procéder à la réévaluation proprement dite, il convient tout d’abord
d’opérer un tri à l’intérieur des éléments qui composent le patrimoine afin de
distinguer entre:
• Les éléments nécessaires à l’exploitation;
• Les éléments non nécessaires à l’exploitation (hors-exploitation) et qui peuvent
donc être réalisés sans nuire à l’efficacité de l’entreprise et constituent pour un
éventuel acquéreur l’équivalent d’une trésorerie disponible.
Mode opératoire :
1. Partir des capitaux propres comptables (au passif du bilan),
2. Effectuer les corrections suivantes pour obtenir le bilan corrigé.
Trois types de corrections :
a) Neutralisation :
• Diminution du fonds de commerce inscrit à l’actif pour sa valeur comptable dite historique et/ou sa
valeur d’apport ou de fusion,
• Diminution des immobilisations telles que terrains, constructions (valeur nette comptable) pour leur
valeur comptable dite historique détectées à l’occasion,
• Diminution des titres de participation inscrits à l’actif pour leur valeur nette comptable (après
provision).
La valorisation des stocks dépend, entre autres, des règles d'évaluation, des méthodes
de gestion interne, de la situation technologique et économique des produits. Dans
bien des cas, les stocks peuvent être soit sous-évalués soit sur-évalués.
Les créances commerciales feront l'objet d'un examen attentif. Elles seront nettoyées
ou diminuées par les impayés, compte tenu des délais de paiement accordés, des
retards de paiement, des créances douteuses et des créances définitivement perdues.
Les avoirs hors bilan. Exceptionnellement, certains points forts d'une entreprise
pourraient être valorisés, comme la disposition d'un réseau propre de distribution,
l'acquisition d'un véritable know-how interne, etc...
Les résultats de l'entreprise seront revisités en fonction des avantages "cachés" retirés et
des coûts estimés non en relation avec l'activité, mais de la hauteur des rémunérations
retirées par le chef d'entreprise et des associés.
L'analyse des provisions pour risques et charge doit être faite méticuleusement. Les
montants seront objectivés et, si nécessaire, réajustés à la baisse ou à la hausse.
Certains engagements de l'entreprise peuvent n'avoir pas été repris, alors qu'ils constituent
des dettes certaines dans le temps.
Les dettes hors bilan (Dettes futures prévisibles de l'entreprise dues par exemple à un
changement de législation).
Chaque poste de l'Actif et du Passif du Bilan (hors capitaux propres) sera corrigé par les plus-
values et les moins-values estimées. La différence entre l'Actif corrigé et le Passif corrigé
correspondra à l'Actif Net Corrigé.
Le Goodwill ?
Vg = ANCC + GW GW = Vg - ANCC
Dans l’absolu, on ne connaît pas la Vg et on l’estime par la moyenne arithmétique de la
valeur de rendement, qu’on obtient en capitalisant le résultat d’exploitation hors
charges financières et la valeur de l’ANCC:
Vg = (Vr+ANCC)/ 2
Avec Vr= RE x 1/t où t est le taux d’actualisation
D’où: Vg= (REx1/t+ANCC)/2
Exemple:
Si nous utilisons un taux de capitalisation de 12% et si nous reprenons les données de la
société ‘’M’’ :
ANCC: 3.967,1 mdh
Résultat d’exploitation : 1.583,2 mDH
Vr= 1583,2x1/12% = 13.193,3 mDH
Vg= (3.967,1+13.193,3)/2 = 8.580,2 mdh
Comme GW= Vg – ANCCC valeur du GW= 8.580,2- 3.967,1, soit 4.613,1 mDH
Valeur de l’action = 8.580,2/12.500= 686,4 DH
Ainsi:
Valeur Substantielle: c’est la valeur des actifs de l’entreprise y compris ceux utilisés
dans l’exploitation et dont elle n’est pas propriétaire (ex: les actifs en contrat de bail,
les éléments loués..) déduction faite des frais d’entretien de ces actifs.
Vs = ANCC+ passif exigible + éléments exploités sans en être
propriétaire – coûts de réparation et de remise en état
• Valeur du potentiel de croissance (Vpc) : Vpc théorique = CAF/t et Vpc nette = Autofin/t
Avec une CAF de 484,7 mDH Vpc = CAF/12% = 4.039,2 Mdh
Avec un AUTOFIN de 234,7 (484,7- 250) Vpc = AUTOFIN/12% = 1.955,8 mDH
166,7 200 246,1 317,4 323,1 383,6 543,5 579,1 678,3 1.055,5 1.134,8
Coûts cachés (fiscal, juridique, poids des dirigeants, poids des actifs hors
exploitation…)
Principes
La valeur de l’action est donc égale à la somme actualisée des dividendes futurs
anticipés :
n
Cours = ∑ Dt
t=1
(1+k)t
Où k est le taux d’actualisation c-à-d le taux de rentabilité exigé par
l’actionnaire et Dt le dividende anticipé de l’année t.
Ce modèle, dit aussi de "croissance perpétuelle", ne tient pas compte des plus values. En effet,
il considère que lorsque le flux de dividendes est perpétuel (c'est à dire qu'il tend vers l'infini),
la plus value n'a pas d'incidence sur l'évaluation de l'action.
g = (1-d)*k
• Il résulte de l’égalité précédente que le problème de l’évaluation du taux de
croissance anticipé des dividendes se ramène donc à celui de l’estimation de la
rentabilité financière future de l’entreprise c-à-d du taux k.
Pour déterminer le taux de croissance des dividendes, nous utiliserons deux observations :
On remarquera que Kc doit être supérieur à g pour que le modèle fonctionne. Autrement dit, le
taux de rendement attendu par les actionnaires doit être supérieur aux taux de croissance des
dividendes.
Exemple :
Soit une société Alpha, dont les investisseurs estiment que ses résultats ainsi que son
dividende devrait doubler en l'espace de 5 ans. La rentabilité exigée par les actionnaires est de
20% et le dernier dividende versé est de 5 euros par action.
Le taux de croissance des dividendes est donc égal à 14,87% pour les 5 prochaines années.
L'hypothèse que ce taux de croissance est perpétuel permet d'appliquer la formule de Gordon
et Shapiro.
La Bourse de Casablanca
La Bourse est un marché réglementé sur lequel sont publiquement négociées les valeurs
mobilières, il comprend :
Les opérations menées sur le Marché de Blocs obéissent aux conditions suivantes :
Porter sur un nombre de titres au moins égal à la Taille Minimum de Blocs (TMB).
Cette dernière est définie par la Bourse de Casablanca pour chacune des valeurs
et par référence à l'historique du volume des transactions.
Être conclues à un cours inclus dans la fourchette des prix moyens, issue de la
feuille de marché (Marché Central), pour les valeurs cotées en continu ou
déterminées sur la base du dernier cours d'ouverture, pour les valeurs cotées au
fixing.
En vertu des nouvelles dispositions de la loi 52-01, la Bourse de Casablanca dispose, depuis le 26 avril 2004, de 5 marchés de cotation à savoir ;
•Trois Marchés Actions.
•Un Marché Obligataire.
•Un Marché des Fonds (en cours de finalisation).
Le Marché Obligataire
Toutes les valeurs mobilières cotées à la Bourse de Casablanca sont négociées, sur le
système de cotation électronique à partir des stations de négociation installées au niveau
des sociétés de bourse. Les ordres de bourse saisis par les négociateurs des sociétés de
bourse sont automatiquement classés par limite de cours et par ordre chronologique dès
leur introduction sur la feuille de marché. Leur exécution est sujette à deux règles de
priorité :
Deux ordres de même sens à un même prix seront exécutés suivant leur ordre de
saisie.
Sur le Marché Central, les valeurs mobilières sont négociées en fonction de leur liquidité :
La répartition des valeurs entre chaque mode de cotation est déterminée par la
Bourse de Casablanca.
Le cours retenu pour le calcul des indices et la diffusion de l’Information est le dernier
cours traité ou le cours ajusté en cas d'opérations sur titres.
Pendant cette phase, les ordres introduits, par les sociétés de bourse, sur le système de
cotation électronique sont automatiquement enregistrés dans la feuille de marché sans
provoquer de transactions.
L’ouverture :
Elle concerne les valeurs liquides. Elle comprend cinq phases. En plus de la
pré-ouverture et de l’ouverture, la séance
La séance :
Ainsi, les valeurs qui sont cotées au continu peuvent être traitées à
plusieurs cours pendant la même séance de cotation.
La clôture :
Durant cette phase, il est possible de saisir des ordres et de les exécuter au
dernier cours traité, ou à défaut au cours de référence et à ce cours
seulement.
Le Dahir portant loi n°1-93-211 a également prévu la mise en place d'un système de
garantie aux sociétés de bourse qui permet de dénouer durant un laps de temps
déterminé toutes les transactions réalisées sur le marché central et ce, quelle que soit la
situation de leurs contreparties (défaut titres ou défaut espèces). Ainsi, chaque société
de bourse constitue auprès de la Bourse de Casablanca des dépôts de garantie destinés à
couvrir les positions nettes non encore dénouées, détenues par elle dans le cadre des
opérations réalisées sur le marché central.
2002 : Création des indices MASI, MADEX, leurs sous-jacents et les indices sectoriels
Mode de calcul :
Cours = Dt
k-g
Remplaçant le g par (1-d)k
Cours = Dt
k – (1-d)k
Or, par définition Dt = dBPA
Cours = dBPA = BPA/k
Kd
En conséquence, le modèle conduit à montrer que le PER, mesuré par le ratio Cous/BPA,
est égal à l’inverse du taux de rentabilité exigée par l’actionnaire ou l’investisseur.
La PER permet donc d’expliquer, à posteriori, la formation du cours de l’action par la
relation suivante :
Cours = BPA x PER
Cette relation tend à montrer que plus le coefficient boursier est élevé et plus, pour un
même BPA, la valeur de l’action est élevée.
Donc :
• Cette méthode consiste à évaluer une entreprise sur base des cash-flows futurs générés
par l'investissement. La capacité pour une entreprise de produire des bénéfices et des flux
de trésorerie est une connaissance essentielle pour tout investisseur. Mais
malheureusement, ceux-ci ne sont pas connus a priori. Il s'agira de les apprécier au
mieux, notamment avec l'aide du plan d'affaires (Business plan).
• Les cash-flows représentent les résultats d'exploitation après impôt (hors résultats
exceptionnels), augmentés des charges non décaissées (amortissements et provisions),
diminués de l'augmentation des besoins en fonds de roulement (ou inversement).
• Les cash-flows seront corrigés et actualisés. On calculera à quelle valeur capitalisée ils
correspondent théoriquement, le taux d'évaluation se composant du taux d'intérêt du
marché, de la prime de risque de l'investissement et de la prime de non-liquidité.
• La méthode des flux futurs de trésorerie, également désignée sous le terme de Discounted
Cash Flow (DCF), est très largement admise en matière d’évaluation d’actif et traduit
financièrement qu’un actif «vaut ce qu’il rapporte».
• Cette méthode consiste à calculer, par actualisation, la valeur actuelle nette des flux
de trésorerie futurs attendus d’une activité. Dans le cadre d’une transaction, le
montant ainsi déterminé correspond au prix qu’un acquéreur devrait accepter de payer
pour un investissement donné, puisque cet investissement lui permettra de couvrir le coût
des capitaux (dette et fonds propres) qu’il engage.
• Un des principaux attraits de cette méthode est de mettre en lumière l’ensemble des
hypothèses sous-jacentes à une valorisation (croissance, rentabilité, investissements) et
ce, sur une longue période : les flux de trésorerie sont en effet modélisés, puis projetés
sur le long terme.
n CFi VT
VE = Σ +
i=1 (1 + CMPC)i (1 + CMPC)n
et
n CFi VT
VFP = Σ + – VD
i n
i=1 (1 + CMPC) (1 + CMPC)
avec :
VE : la valeur d’entreprise
VFP : la valeur des fonds propres
CF : le flux de trésorerie (free cash flow) généré par l’exploitation
CMPC : le coût moyen pondéré du capital
VT : la valeur terminale
VD : la valeur de l’endettement financier net.
Moyenne 550 K€
Taux Coût moyen pondéré du capital (CMPC) Coût des fonds propres (Kcp)
Avec :
Estimation du coût des fonds propres (KCP). Le coût des fonds propres est
une question qui fait l’objet de nombreux débats. Ce modèle permet
d’estimer la rentabilité exigée par un actionnaire selon la formule
suivante :
Kcp = Rf + (Rm – Rf) x ßcp
Rm : le risque de marché
Rf : le taux sans risque
ß: le coefficient de sensibilité au risque
Pour les sociétés non cotées, il est possible de procéder par analogie avec
le ß mesuré sur des sociétés cotées. Toutefois, cette approche n’est pas
nécessairement adaptée aux sociétés non cotées, en raison de leur faible
diversification, de leur dépendance par rapport à quelques clients et
hommes-clés, de la difficulté de négocier les titres de ces sociétés
(liquidité), etc.
Cette méthode est très utilisée actuellement car elle repose sur une idée simple: une
entreprise n’a de valeur que si, un jour, elle rapporte de l’argent.
Principes
Comme nous l’avons vu, l’approche actuarielle repose sur des prévisions complexes qui
sont à la base de la valorisation finale de la société. Par ailleurs, des hypothèses parfois
trop réductrices, notamment l’hypothèse de croissance stable de l’entreprise sur une
longue période, limitent la qualité de la valorisation par ces méthodes. Ainsi, banquiers
d’affaires et analystes financiers utilisent peu ces méthodes, notamment celles basées sur
l’actualisation des dividendes qui reflètent mal la création de valeur de l’entreprise. Ils
ne faut toutefois pas les rejeter car une méthode, celle de l’actualisation des free cash-
flows, est utilisée presque systématiquement pour valoriser les sociétés.
Mais, force est de constater que la méthode DCF est nullement exhaustive. Elle est
systématiquement complétée par des méthodes comparatives qui permettent d’apprécier
la société en tenant compte de son secteur et de ses concurrents.
L’approche comparative se base en effet sur les éléments suivants pour valoriser une
entreprise:
Des transactions comparables c’est à dire sur quelle valorisation et quels multiples
de sociétés similaires ont-elles été cédées.
Des sociétés présentant un profil similaire en termes de taille, marchés, risques,…
Des indices de références (indice boursier, capitalisation, PER…), que l’on utilisera si
l’on considère que l’entreprise est représentative de cet indice;
Un secteur d’activité si l’on considère que l’entreprise présente des caractéristiques
représentatives d’un secteur. On se basera alors sur les analyses et données du
secteurs pour évaluer la société.
Le PER
Il s’agit sans doute du ratio le plus utilisé. Il correspond au rapport cours bénéfice d’une
société. On peut l’exprimer de deux façons. Soit il est égal au rapport entre le cours
d’une action et le bénéfice net par action, soit il est égal à la valorisation (capitalisation
boursière pour une société cotée) sur le bénéfice net global.
Généralement, on dit que plus un PER est bas, plus l’entreprise est bon marché. En fait,
le PER obtenu doit être comparé au PER sectoriel. Ce ratio s’apparente en fait au délai de
récupération de l’investissement puisqu’il indique le nombre d’années de bénéfice qui
permettront de récupérer l’investissement initial.
Prenons l’exemple d’une société dont le titre cote 150 sur les marchés financiers et à un
bénéfice par action de 10. Cette société à un PER de 15 (150 / 10), on dit qu’elle
capitalise 15 fois ses bénéfices. Autrement dit, si aujourd’hui un investisseur achète une
action de cette société, il lui faudra 15 exercices à situation constante pour récupérer son
investissement initial qui est de 150. Le PER permet donc de juger le prix de marché d’un
titre.
On comprend son intérêt dans une optique de valorisation. En établissant un PER sectoriel
moyen ou le PER moyen d’un « peer group », on obtient facilement une évaluation de la
société en multipliant le bénéfice de la société à valoriser par le PER moyen.
L’approche comparative par le « peer group » est assez délicate à mettre en œuvre. Il
faudra bien choisir son échantillon et procéder à une analyse poussée. C’est pourquoi, son
application est délicate pour les PME non cotées, dans la mesure où il est plus difficile
d’obtenir des informations financières poussées sur des entreprises comparables. En
revanche, elle est beaucoup utilisée pour les procédures d’introduction en bourse,
puisque il sera assez facile de trouver un « peer group » sur les marchés financiers. Dans
tous les cas, la pertinence de la valorisation dépendra de la qualité des critères retenus.
Il existe un certain nombre de ratios utilisés par les investisseurs et les professionnels de
la finance qui permettent d’affiner les valorisations finales de sociétés. Le principe est
toujours e même : à partir d’un « peer group », les analystes tirent des ratios moyens qui
permettent d’évaluer un société comparable au « peer group ». Ces ratios les plus
courants sont les suivants :
Le ratio de capitalisation des cash-flows ( P/ MBA ou P / CF)
Le ratio de capitalisation de l’EBE (permet de ne pas tenir compte des
amortissements). Il est noté généralement P / EBITDA (notion anglo-saxonne)
Le ratio capitalisation sur résultat d’exploitation (P / Rex)
Cette approche devrait être intégrée au rapport de l’évaluateur, d’abord parce qu’elle
fournit une bonne information de l’engagement financier de l’acquéreur, ensuite car
elle mesure l’incidence éventuelle de cet apport sur la valeur même de l’entreprise.
En effet, les besoins d’injection de fonds supplémentaire dans l’entreprise peuvent
affecter à la baisse son évaluation finale.
ETUDES DE CAS
• En définitive, la valorisation d’une société est une délicate alchimie dans laquelle intervient
des ingrédients fixes, mais aussi des critères variables et donc de la créativité. On ne peut
définir qu’une ligne directrice des méthodes de valorisation mais en aucun cas être
exhaustif. Les professionnels procèdent au cas par cas, en personnalisant les critères et les
hypothèses retenues à partir des spécificités de la société à évaluer.
• La difficulté de ces opérations réside donc moins dans l’application d’une méthode que dans
le choix des hypothèses et dans le choix de la méthode elle même.
C’est pourquoi, la valorisation finale reflète systématiquement la réalité économique et non
la valeur économique de l’entreprise. La valorisation d’une société prend en compte une
pluralité de critères qui vont influencer plus ou moins sensiblement la valorisation finale,
mais qui ne reflèteront jamais la valeur comptable de la société.
Valoriser une entreprise, c’est avant tout évaluer ses forces, ses faiblesses, ses spécificités
et ses potentialités par rapport à ses concurrents.
Connaître la valeur de son entreprise est essentiel à plus d’un titre. Mais ce qui importe
surtout, c’est de savoir quelles activités et quels processus créent de la valeur dans votre
organisation. Une fois que vous aurez repéré et compris ces éléments créateurs de valeur,
vous serez sur la bonne voie vers une plus grande réussite, quelle qu’en soit votre définition.
Vous pourrez ainsi prendre des mesures concrètes afin de protéger ou d’améliorer la valeur
de votre entreprise.