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Méthodes numériques

en
Ingénierie

Présenté par:
Dr. J. Ferahtia
Introduction générale

I. Introduction générale
Un grand nombre de problèmes tels que les équations du second degré, les
intégrales admettant une primitive facile à calculer, les équations différentielles
possède une solution exacte ou analytique.
Cependant

Des problèmes tels que les équations polynomiales de degrés >5 , la majorité
des équations différentielles, les problèmes dont on ne connaît pas la solution
analytiques, problèmes dont la solution analytique est Inconnue ou inexploitable
exemple:équations transcendantes telles:
a.cos2x+b.ex+c=0
y’’ cos2x+x3y’+cy=0
ne peuvent être résolus de manière exacte.

d’où
Le seul moyen de calculer la solution, lorsqu’elle existe, est de l’approximer
numériquement. C’est le domaine de l’analyse numérique.

Le chapitre des mathématique qui a pour but d’arriver aux valeurs numériques
s’appelle analyse numérique.
Introduction générale

La grande partie des calculs numériques se fait sur ordinateur. Mais pour que
les machines soient capable de faire des calculs, il faut les programmer, donc
…….écrire des programmes, qui est l’objet principale de l’analyse numérique.
Cours d’analyse numérique
Introduction générale

Définition algorithmique
mathématique :: la
générale : l’analyse la résolution algorithmique
mathématique
numérique estde d’unnumérique
le l’analyse
domaine problème
des comporteoù
mathématiques
s’intéresse:
-à L’approximation
l’on
l’étude
étudiedes d’un problème
desconditions d’existence
algorithmes permettant et d’unicité
de résoudre
mathématique décrit
de enproblèmes
lades termes
solution d’opérateurs
ainsi qu’aux de
de l’analyse
l’analyse
performances(i.e. dérivées,
mathématiques intégrales,..)
duauprocédé
moyen de
de résolutionpar (convergence,
un problème numérique
calcul arithmétique. défini au moyen
stabilité, précision…).
des seuls opérateurs arithmétiques.
- L’élaboration d’un procédé de résolution de ces problèmes numériques associé.
Introduction générale

Analyse numérique

Sciences de
l’ingénieur

Informatique

Mathématiques
Simulations numériques de phénomènes complexes
"Scientific Computing / Computational Sciences"

Modélisation Analyse mathématique Résolution numérique


et programmation

objectif : objectif :
• étude
• décrire le comportement des équations
de systèmes précédentes
physiques pour
beaucoup de problèmes n’ont pas de solutions analytiques :
• existence,
prédire, optimiser, contrôler unicité de solutions
le comportement de ces systèmes
recours aux ordinateurs pour la résolution
• mise en équation des•• choix
nature des solutions : stables,
phénomènes
(et étude) physiques
de la méthodeobservésinstables, régulières,
de résolution
• sous-entendu : hypothèses,
•singulières,
des ...
écrituredomaine de validité
algorithmes limité,
de résolution
description partielle parfois erronée
• analyse de la réalité, ...
de la solution
Introduction générale

Objectifs du calcul numérique

 proposer des algorithmes pour calculer une solution approchée

 contrôler les différentes sources d’erreurs propres à l’approximation numérique

 tenir compte du fait que plusieurs algorithmes peuvent être utilisés pour
résoudre le même problème.

 fournir des valeurs numériques, c-à-d en fin du compte des nombres réels.
Introduction générale

Domaines d’application

physique, mécanique, géophysique, aéronautique, génie civil,


électromagnétisme, météorologie, sciences de l’environnement
(pollution, nappes phréatiques, inondations, ...), biologie,
chimie, finance, ...
Cours d’analyse numérique
Introduction générale

Les Méthodes numériques élémentaires couvre plus particulièrement


les sujets suivants :

– Analyse d’erreurs ;

– Racines d’une équation algébrique ;

– Systèmes d’équations linéaires et non linéaires ;

– Méthodes itératives et systèmes dynamiques ;

– Interpolation ;

– Différentiation et intégration numériques ;

– Equations différentielles ordinaires.


Calculs numériques approchés
Chapitre I: Calculs numériques approchés

Il fait combien le calcul de :

2 * 2  2?
Réponse :

Il fait combien le calcul de :

1-3*(4/3-1)?
Réponse :
Chapitre I: Calculs numériques approchés

Autre exemple :

Si on demande à un ordinateur d’effectuer les sommations suivantes


En utilisant les quantités :
a=1020, b=-1020, c=1

1ère opération :

(a+b)+c= 1

2ème opération
a+(b+c)= 0
Chapitre I: Calculs numériques approchés

Pourquoi l’ordinateur fait-il tant d’erreurs?

Réponse :

Parce qu’il ne connaît qu’un nombre finit de nombre !


Chapitre I: Calculs numériques approchés

À chaque fois qu’on effectue un calcul numérique, l’on est confronté aux erreurs

Qu’est ce qu’une erreur?

D’où viennent les erreurs?

Quelles conséquences ont-elles?

Comment analyser leurs effets?


Chapitre I: Calculs numériques approchés
I-1 Nombre approché

Un nombre approché x̂ est un nombre légèrement différent du nombre exact x


et qui dans le calcul remplace ce dernier.

I-2 Erreur absolue

On appel erreur absolue dx d’un nombre approché x̂la valeur absolue de la


Différence entre le nombre exacte x et le nombre approché

d x  x  xˆ
L’écart relatif est le rapport :
xˆ  x
x  ou xˆ  x 1   x 
x
Chapitre I: Calculs numériques approchés

I-3 Erreur relative


L’erreur relative ex d’un nombre approché est la valeur absolue de l’écart relatif

xˆ  x d x
e x  x   si x0
x x

L’erreur relative fournit une information plus pertinente sur la grandeur réelle
de l’erreur.
Chapitre I: Calculs numériques approchés

I-4 Sources d’erreurs

Les quatre principales sources d’erreurs :

 erreurs de modélisation

 erreurs sur les données

 erreurs dues à la représentation des nombres sur ordinateurs

 erreurs de troncatures ou de discrétisation


Chapitre I: Calculs numériques approchés

• les erreurs de modélisations proviennent de l’étape de mise d’un problème


sous forme mathématique (la mise en équation)

• pour réduire le degré de complexité d’un phénomène physique,


erreur de modélisation

• l’erreur de modélisation peut être contrôlée par un choix convenable du


modèle mathématique.
I-5 Erreurs sur les données

 elles sont liées à l’imprécision des mesures physiques

 elles peuvent être réduites en améliorant la précision des mesures


I-6 Représentation décimale approchée des nombres réelles

La notation la plus utilisée est la représentation en virgule flottante:

x   m.b p

où :
x: nombre réel
b: base de numération
m: la mantisse
p: exposant

Sur ordinateur les calculs sont généralement en base 2 et les résultats affichés en
base 10.
La mantisse m est écrite en virgule fixe possédant un nombre maximum N de
chiffre imposé par la mémoire de l’ordinateur:

N
m  0, a0a1...............an   ak b  k , b 1  m  1
k 1

La précision relative d’un chiffre réel est donnée par:

x m b  N
  1  b1 N
x m b
Puisque l’exposant p est compris entre deux nombres entiers, L  p U
Alors, les nombres réels pouvant être représentés sur machine sont compris
Entre deux valeurs xmin et xmax:

L1
xmin  b  x  b  xmax
U
Exemple :

Considérant une notation binaire b=2 à virgule flottante qui utilise 1 bit pour le signe
m=23 bits pour la mantisse et 8 bits (signe inclus) pour l’exposant p.

xmax 2 2 2 1
U 7

Si un nombre réel quelconque xIR n’appartient pas au sous ensemble


IF(b,m,L,U)IR, des nombres réels qui peuvent être représentés et manipulés sur
ordinateur, l’approche typique est d’arrondir x de façon à ce que le nombre arrondi
Appartienne à IF.
Résolution d’équation à une variable
de type f (x)=0

Zéros de fonctions non- linéaires


Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-1 Principe

Les méthodes de résolution de f (x)=0 sont des méthodes itératives. Elles

consistent à construire une suite xn convergente, le plus rapidement possible,

vers x*.
Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-2 Rappels
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Objectif
y=f(x)
Résoudre l’équation :

f(x)=0

x
r1 r2 r3 r4

Points d’intersections de f(x)


Trouver les racines ri
avec l’axe des x
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Objectif
y=f(x)

1- Séparation des racines:

On cherche pour la (m+1)ième racine,


un intervalle [a,b] tq:
x
f(a).f(b)<0 r1 r2 r3 r4

a b
2- Méthodes de séparation des racines:
Si f(x) est continue sur [a,b] et N le nombre de racines de f(x)=0, alors:

f(a).f(b)>0 N est nul ou pair


f(a).f(b)<0 N est impair

3- Si f(x) est strictement monotone dans [a,b] alors l’existence d’une racine implique
son unicité.
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-2 Récurrence
II-2-1 Formules de récurrence

Terme au Terme actuel


stade précèdent Récurrence simple xn
Xn-1

S1=a1
S2=a1+a2=S1+a2
Plusieurs termes Récurrence multiple Terme actuel
S3=a1+a2+a3=S2+a3
précédents xn
…..
xn-1,xn-2,…,xn-k
Sk=a1+a2+…+a k=Sk-1+ak
… Suite de Fibonacci Suite de Chebychev
Sn=a1+a2t0+…….+a
=1 n=Sn-1+an T0(x)=1
t1=1 T1(x)=x
t2=2 T2(x)=2x2-1
t3=3 T3(x)=4x3-3x
t4=5 …..
……..
Tk+1(x)=2xTk(x)-Tk-1(x)
tk=tk-1+tk-2
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-2-2 Principe d’itérations

Autre approximation plus


Approximation de
n- itérations Proche de la solution vraie
la solution vraie
(convergence pas toujours assurée)

Début Estimation initiale de la solution : x0

x1=F(x0)
x2=F(x1)
….
xk=F(xk-1) Converge X* solution du problème
….
xn=F(xn-1)
Ne converge pas tout le temps.
Inconvénient
Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthode I:
méthode des substitutions successives
(point fixe)
Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-3 Principe de la méthode des substitution successives ou méthode du point fixe

Le principe est de remplacer f (x)=0 par une équation équivalente x=F(x) et


Construire une suite récurrente définie par

 x0 fixé dans l' intervalle a, b



 xn1  F(x n )

Cette méthode est dite itérative.


Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthodes de substitutions successives ou méthode du point fixe.

II-3-1 Principe

Ecrire f(x)=0 sous forme de x=F(x)


Avec F: nouvelle fonction de f.

Exemple :
f(x) =x2 + 3 ex – 12 = 0

x=F1(x)= x2 + 3 ex – 12 + x
Problème:
Non
x =F2(x)= 12- 3 ex unique

x= F3(x)=ln(12-x2)/3
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthodes de substitutions successives

II-3-2 Principe

Soit
x* : solution vérifiant f(x*)=0 donc x*=F(x*)
et x0 estimé de x*.

x0 x=F(x) x1=F(x0)
Substitution x2=F(x1)
x3=F(x2)
……
Problème
xn=F(xn-1)
Suite {x0,x1,x2,……,xn,…} converge-t-elle vers x*?
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthodes de substitutions successives


II-3-3 Théorème
Si F(x) de l’équation x=F(x) possède une dérivée qui vérifie :

| F’(x) |  m < 1  x  IR

Alors  x0  IR la suite

{x0,x1,x2,…..xn,....} générée par xi=F(xi-1)(i=1,2,3,….,n) converge vers x*

solution de x=F(x) donc f(x)=0

la racine x* est unique

Comportement de l’erreur d’estimation:


Si l’on note en=xn-x* l’erreur d’estimation de la nième itération, alors
lim en+1/en=F’(x*)
n
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthodes de substitutions successives

II-3-4 Ordre d’une méthode:

Comment savoir si la suite xn+1=f(xn) converge rapidement vers la racine x*?


C-à-d, comment diminue l’erreur d’une itération à la suivante.

Définition:
Une méthode de résolution de f(x)=0 est dite d’ordre p si:

lim en+1/(en)p=k=Cste k≠0


n

Exemple : la méthode des substitutions successives est du premier ordre (p=1)


Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Exemple:
soit f(x) = 2 tg x – x – 1 = 0

- Réécrivez cette équation sous forme x=F(x)?


- Laquelle des écritures préfériez vous? Pourquoi ?

Solution
x=F1(x)=2tgx-1
x=F2(x)=arctg((x+1)/2)

Calculons la dérivée
1 1
F’1 (x)=2/cos2(x) F2' ( x) 
2
1
 x  1
2

Il est clair que F’1(x) >1 et F’2(x)<1 donc on choisit F’2(x)


Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthode II
méthode de Dichotomie
(bissection)
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-4 Méthode de dichotomie (Dichotomie de Bolzano)

L’estimé xk de la kième itération est évalué par:

xk=(xd+xg)/2
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-4-1 Exemples

Soit la suite définit par le terme ordre n+1:

Xn+1=(xn+a/xn)/2

Sachant que le calcul s’arrête quand xk+1-xk<e

1- Trouvez le terme de convergence (solution)


2- Que représente le terme de convergence?
Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthode III:
méthode Regula - Falsi
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-5 Méthode d’interpolation régulière Regula- Falsi

Domaine borné [xg, xd] où x* [xg, xd]


y=f(x) La corde coupe x l’axe en x1 et définit
deux triangle semblables:

yd (x1-xg/0-yg)=(xd-x1/yd-0) d’où

x1=(ydxg/yd-yg)-(ygxd/(yd-yg)  première
estimée
Alors on continu à calculer les estimés
x1,x2,… à quel interval appartient x*?
xg x x [xg,x1] ou [x1,xd] ?
1 2 x
x* xd
yg
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthode d’interpolation régulière Regula- Falsi

On définit P=yd.y1 P<0 la racine est dans [x1,xd]

Soit

P=f(xd).f(x1) P>0 la racine est dans [xg,x1]

On procède par itération

Si P<0 xg=x1
yg=y1 Réitérer | xg - xd | <e

Si P>0 xd=x1
yd=y1
Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthode III
méthode de Newton Raphson
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

II-6 Méthode de Newton- Raphson


Soit la fonction f(x) continue et continuellement
f(x) dérivable au voisinage de x*.

f(x) Tracer la tangente à chaque


point (xn,f(xn))

Le
Ondéveloppement
considère ainsi en quesérie
le meilleur
de Taylor
au
estimé
voisinage
est: de x* autour de xn:
xn+1=xn+en
n)+f’(xnainsi n)+(x*-xn) /2!f’’(x
2
x On obtient
f(x*)=f(x )(x*-xl’algorithme de n)
+…..Newton- Raphson:
x2 x1 x0
n-f(xn)/f’(xn)
Sachantxn+1que
=xf(x*)=0:
f(xn)+f’(xn)(x*-xn)=0

L’approximation de l’erreur
(n=0,1,2….n max)
e:
en= - f(xn)/f’(xn)
Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthode de Newton- Raphson

II-6-1 Convergence

Théorème

Soit (a,b) un intervalle telle que:

f (a) . f (b) < 0

 x[a,b] f ’(x) ≠ 0

 x[a,b] f ’’(x) ≠ 0

Alors f (x)=0 possède une seule racine dans [a,b] et  x0 [a,b] alors:

la suite xn+1= xn- f (xn) / f ’(xn) converge quadratiquement


Cours d’analyse numérique

Chapitre II: Résolution d’équations à une variable

Méthode de Newton- Raphson

Convergence

Pour assurer la convergence on choisira un x0 telle que la condition de Fourier


Soit vérifier:

f ’’(x0) . f (x0) > 0


Résolution des systèmes d’équations linéaires
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-1 Rappel sur les matrices

III-1-1 Définition

Une matrice est un tableau rectangulaire d’éléments, généralement


des nombres ou des fonctions. Ces grandeurs sont généralement des
réelles ou des complexes.

III-1-2 Notation

Une matrice A de dimension m*n est notée A  IR m*n.


Cette matrice est une matrice de m lignes et n colonnes.

a11 a12 ……..a1n


a21 a22 ……..a2n
A=[aij]= . .
. aij. .
.
am1 am2……….amn
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Une matrice V qui ne comporte q’une seule colonne, V IRm*1 est


Vecteur colonne
v1
v2
.
V= .
.
vm
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

 Addition

Soient AIR m*n et B  IRm*n , l’addition de ces deux matrices est donnée :

C = [cij] = [aij+bij]
Note: A et B de même dimension, ainsi que C
Il en va de même pour la soustraction
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

 Produit

Étant donné AIR m*n une matrice, es b un scalaire, alors les éléments de la matrice
C est donnée par

cij = b aik

La matrice C=bA est de même dimension que A, C  IR m*n


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-1-3 Multiplication matricielle

Règle

La multiplication entre deux matrices n’est définie que lorsque leurs dimensions
son compatibles: le nombre de colonne de la matrice gauche de l’opérateur doit
correspondre au nombre de lignes de la matrice à droite de l’opérateur.

Si A  IR m*n, et si B  IR n*p , la multiplication entre les matrices A et B donne une


Matrice C de dimension m*p:

n
cij   aik bkj
k 1
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-1-4 Opérateur de transposition

La transposée d’une matrice A est la matrice AT (notée aussi A’)

Définie par A  IR m*n, AT  IR n*m

A=[aij]m*n , AT=[aji]n*m
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Propriétés

(AT)T=A

(A+B)T=AT+BT

(AB)T=BTAT
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-2 Matrices particulières

III-2-1 Matrice nulle

Une matrice dont tous les termes son nuls.

Notée A=0, aij=0,  i,  j


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-2-2 Matrice diagonale

Une matrice diagonale A  IR n*n est une matrice carrée dont tous les
éléments non diagonaux sont nuls: aij=0,  i ≠ j

a11 0 0 ………..0
0 a22 0 …..…...0
.
A=[aij]= . aij 0
.
0 0 ……………ann
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-2-3 Matrice identité

Une matrice identité est une matrice diagonale A  IR n*n (carrée) dont tous les
éléments diagonaux qui sont unitaires et les éléments non diagonaux nuls:

aij=0,  i ≠ j

A=I

aii=1 , i=1,2,..n
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Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-2-4 Matrice triangulaire

Une matrice triangulaire supérieure (respectivement inférieurs) est une matrice carrée
A  IR n*n dont les éléments qui se trouvent au-dessous (respectivement au-dessus)
de la diagonale principale sont nuls:

aij=0,  i > j ( i < j )


a11 0 ……...0
a11 a12 ………..a1n a21 a22 ….....0
0 a22 …..…...a2n .
. (respectivement A=[aij]= .
A=[aij]= . ain . 0
. an1 an2 ………ann
0 0 ……… 0 ann
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-2-5 Matrice symétrique et antisymétrique

A  IR n*n une matrice carrée

Si A=AT , alors A est dite matrice symétrique

Si AT=-A , alors A est dite matrice antisymétrique


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Propriétés

A.0 =0.A =0

A+0 =0+A =A

A.I =I.A =A
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Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-3 Déterminant d’une matrice

On appel déterminant d’une matrice A carrée, A  IR n*n le nombre notée det(A)


ou |A|:

n
det( A)   (1) i 1 ai1 det( Ai ) Où Ai est la matrice obtenue
i 1
en rayant la 1ére colonne et
la i-ème ligne.
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-3-1 Propriétés des déterminants

det(AB)=det(A).det(B)

det(A-1)=1/det(A)
D E 
det(A)= det( F G ) =det(G)det(D-EG-1F)=det(D)det(G-FD-1E)
 
D E  IRn*n , D  IRm*m et les matrices E,F et G sont en
Où A  accord avec celle de A et D, D-1 doit exister.
 F G 
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Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-3-2 Théorèmes:

1. Si tous les éléments d’une ligne (colonne) d’une matrice A  IR n*n sont nuls
alors det(A)=0

2. Si tous les éléments d’une ligne (colonne) du déterminant d’une matrice A  IR n*n
Sont multiplier par un scalaire k, alors le déterminant est multiplier par k.

3. Si B est obtenue à partir de A  IR n*n en échangeant deux de ces lignes (colonnes)


Alors det(B)=-det(A).

4. Si B est obtenu à partir de A  IR n*n en faisant passer la ième ligne (colonne)par


dessus p lignes (colonnes), alors det(B)=(-1)pdet(A)

5. Si deux lignes (colonnes) de A  IR n*n sont identiques, alors det(A)=0

6. Si, aux éléments d’une ligne (colonne) on ajoute k fois les éléments correspondants

D’une autre ligne (colonne), la valeur du déterminant reste inchangée.


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-4 Mineurs et cofacteurs

Les mineurs mij des éléments aij d’une matrice A carrée, A  IR n*n , sont les
déterminants de la partie restante de A lorsqu’on ne tient pas compte de la
Ligne i et la colonne j.

III-4-1 Les
III-4-2 Mineurs
cofacteurs
directeurs (leading minors)

m1=a
Les cofacteurs cij11(∆ij) des éléments aij d’une matrice carrée A, A  IR n*n, sont donnés :
 a11 a12   mn=det(A)
m2  det   


 a 21 a
cij=(-1)i+jmij
22

 a11 ..  
m3  det   

 .. a33  
……
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-4-3 Matrice adjointe

La matrice des cofacteurs cij des éléments aij de la matrice A, A  IR n*n , lorsqu’elle
est transposée, est appelée la matrice adjointe de A.
T
c11...........c1n 
 Propriétés . 
 
. 
~ T
 
A  adj ( A)  cij  
. c

Ã.A=A.Ã=|A|.I  ij
où |A| = det(A)
. 

adj(AB) = adj(A).adj(B) 
cn1...........cnn 

adj(A)=CT, avec C=[cij]


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-5 Matrice inverse

La matrice inverse A-1 d’une matrice A carrée, A  IR n*n , est donnée par:

1adj ( A)
A 
det( A)
Pour qu’une matrice soit inversible, il faut que son déterminant soit ≠ 0

On dit alors que la matrice est régulière ou non singulière.


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Matrice inverse
Exemple 1 2 1
- Calculez la matrice inverse A-1de A 2 1 1
1 3 2

- Calculez le produit A-1.A, Que remarquez-vous?


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Matrice inverse
Solution
1- Calcul du déterminant

det(A)=a12c12+a22c22+a32c32

a12 a23  a11 a13  a11 a13 


 a12    a22    a32  
 31 33 
a a  31 33 
a a  21 23 
a a

Remarque: en choisissant judicieusement la ligne (colonne) par laquelle on effectue le développement, on peut très largement
Simplifier les calculs (ex. ligne (colonne) comportant des zéros)).
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Matrice inverse
Solution
1- Calcul du déterminant
det(A)=a12c12+a22c22+a32c32

a21 a23  a11 a13  a11 a13 


 a12    a22    a32  
 31 33 
a a  31 33 
a a  21 23 
a a

2 1 1 1 1 1
 2   1   3   2
1 2 1 2 2 1

Remarque: en choisissant judicieusement la ligne (colonne) par laquelle on effectue le développement, on peut très largement
Simplifier les calculs (ex. ligne (colonne) comportant des zéros)).
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Matrice inverse
Solution
2- Calcul de la matrice des cofacteurs

C  [cij ]   1 mij
i j

-1 -3 5
1 -3 5 ~
Matrice A  CT  - 1 1 - 1
 -1 1 1 adjointe Ã
5 -1 -3
1 1 -3
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Matrice inverse
Solution
3- Calcul de la matrice inverse
1 1 1
-
2 2 2
~
1 A 3 1 1
A   - -
det( A) 2 2 2
5 1 3

2 2 2
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Matrice inverse
Solution
4- Calcul du produit

1 0 0
A1. A  0 1 0  I
0 0 1
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Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-5-1 Propriétés de la matrice inverse

•(A-1)-1=A
•(A-1)T=(AT)-1
•(AB)-1=B-1.A-1 (par extension (ABC)-1=C-1.B-1.A-1,
si C est inversible)

•det(A-1)=1/det(A)
•A(In+A)-1=(In+A)-1A si (In+A)-1 existe
•A(In+A)-1+(In+A)-1A=In si (In+A)-1 existe
•A(In+BA)-1=(Im+AB)-1A si AIR m*n,BIR n*m,et si (In+BA)-1
existe

•A(In+AB)-1+A(In+BA)-1B=Im si AIR m*n,BIR n*m,et si (In+BA)-1


existe
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Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-6 Matrice augmentée

Considérant le système linéaire suivant:

Sa matrice augmentée est la matrice de taille m*(n+1)


a11 a12 a13 ….a1n x1 b1
a21 a22 a23 ….a2n x2 b2
. a
. 11 12 a . a13 …...a1n b1

A, b
………………….. . a23 …...a2n b2
. . a21 = a22
. .. . .
. . …………………....
. .
am1 am2 am3 ….amn x.n bm .
. .
am1 am2 am3 ….amn bm.
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Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-7 Indépendance linéaire des vecteurs

Soit un ensemble a1,a2,…..an de vecteurs de dimension m, et a1,a2,..,an un ensemble


de scalaire:
Soit A une matrice, AIRn m*n :
Le vecteur définit par c   a i ai forme une combinaison linéaire noté {aTi}
- Les colonnes de A soni linéairement
1 indépendantes si et seulement si A A est
une matrice non singulière de rang plein

L’ensemble {ai} est


- Les lignes de Alinéairement indépendant
son linéairement si :
indépendantes si et seulement si ATA est
non singulière
c=0  a1=a2=….=an=0

Une matrice carrée AIR n*n , est dite non singulière (ou inversible) si  B IR n*n tq:
A.B=B.A=I  det (A) ≠0
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-9 Rang
III-8 Trace d’une
d’une matrice
matrice

Le rang d’une matrice correspond au nombre maximum de colonnes ou de lignes


La trace d’uneindépendantes.
Linéairement matrice A, AIR n*n ,
C’est est égale
aussi à ladu
l’ordre somme des éléments
plus grand de lanon nul.
déterminant
diagonale de cette matrice:
Une matrice A, AIR n*n est dite de rang plein si: rang(A)=min(m, n).

 Propriétés: trace(A)=(aii)
rang(A)=rang(AT)=rang(AAT)=rang(ATA)
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-10 Norme d’une matrice

On appel p-norme d’une matrice A, AIR n*n , la norme:

1
 m n  p
A p    aij 
p

 i 1 j 1 

La norme matricielle (équivalente à la norme Euclidienne chez les vecteurs), on


L’appelle la norme de Frobenius:

A  A E  trace( AT A)
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

III-11 Valeurs et vecteurs propres

Soit A une matrice, AIR n*n, les valeurs propres li de cette matrice, sont les
racines de l’équation polynomiale:

det(A-liI)=0
L’ensemble des li de cette matrice constituent son spectre.

Les vecteurs propres Vi de cette matrice se déduisent :

AVi=liVi
det(A-liI)=0 est appelé polynôme caractéristique de A
liI-A est appelé matrice caractéristique de A
Deux matrices sont semblables si elles ont le même polynôme caractéristique
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Méthodes directes de résolution


des
systèmes linéaires
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

En analyse numérique, résoudre un système linéaires, c’est résoudre

Ax = b
Où A est une matrice (à priori) inversible , b est un vecteur, et X est le vecteur
inconnu.

Les questions attenantes à ce problème sont :

Calculer A-1, Det(A), valeurs propres de A, vecteurs propres de A


Une dizaine de méthodes existent, mais certains outils sont commun à
de nombreuses méthodes… (Pivot de Gauss, Décomposition en matrice
triangulaire,Méthode de substitution )
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Exercice

Calculer det(Ai) pour les cas suivants:

2 1 -1 3
1 2 3
1 2 0 1 2 1
A1  A2  2 1 - 1 A3 
1 1 3 3 2 0
0 2 4
1 1 2 3

- Quel est le nombre d’opérations arithmétiques effectuées pour chaque cas?

- Lorsque la matrice est de dimension n*n, quel est le nombre maximum


d’opérations à effectuer?

-Donnez la formule de récurrence?


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Solution 2 1 -1 3
1 2 3
1 2 0 1 2 1
det(AA 1 
1)=(1.1-2.1)=-1 A2  2 1 - 1 A3 
1 1
det(A2)=1.det(2)-2.det(2)+ 3 3 2 0
3.det(2)=1.(1.4+1.2)-2.(2.4+1.0)+3.(2.2-1.0)=10
0 2 4
det(A3)=2.det(3)-1.det(3)-1.det(3)-3.det(3)=2.[1.det(2)-2.det(2)+1.det(2)]-1.[
1 1 2 3
0.det(2)-2det(2)+1det2)]-1.[0.det(2)-1.det(2)+1.det(2)]-3.[0.det(2)-1.det(2)+2.det(2)]=

Si Nk est le nombre totale d’opérations à effectuer pour calculer un det d’ordre k:

NExemple:
1=0
NPour
2=3 calculer un déterminant d’ordre 50 il faudra effectuer:
N3=3.N2+5
1064 opérations
……..
Si l’on considère qu’unpour
Nombre ordinateur effectue
d’un chaque opération en 1 microseconde
NK=kNK-1d’opérations
+2.K-1 (formule de le récurrence)
calcul déterminant
Il faudrait donc:

1050 ansAinsi!! pour


le calcul
N=4
N=3
d’unledéterminant
calculer
N=2 2 3
déterminantd’ordre
4 déterminants
d’ordren 50.
multiplicationsd’ordre 2
requiert:
-Le calcul de n déterminants d’ordre (n-1)
41 multiplications
3 addition (soustraction)
- n multiplications
3 additions (soustractions)
2
- n additions (soustractions)
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

a11x1+a12x2+…..+a1nxn=b1 a11 a12 a13 ….a1n x1 b1


a21x1+a22x2+…..+a2nxn=b2 a21 a22 a23 ….a2n x2 b2
a31x1+a32x2+…..+a3nxn=b3 Forme . . .
. matricielle ………………….. . . = .
……………………… . . .
. . . .
an1x1+an2x2+…..+annxn=bn an1 an2 an3 ….ann xn bn

n
noté Ax=b ou a x
j 1
ij j  bi (i=1,2,…..n)

n équations
n inconnues

Pour résoudre des systèmes linéaires :

- Méthodes directes
- Méthodes itératives
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Étude des solutions

Si det(A)≠0 (A régulière) solution unique

Exemple: x+y=3
x+2y=5

Si det(A)=0 (A singulière) système dégénéré (impossible ou indéterminé)

Exemple: 2x+3y=4 2x+3y=4


4x+6y=5 4x+6y=8

(0,8/6),(2,0),(1/2,1),(3/2,1/3)…..
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Systèmes linéaires à matrices particulières

Systèmes linéaires à matrice triangulaire inférieur

Ax=b où A: matrice triangulaire inférieur

La solution est donnée par :

i i 1
bi   aij x j   aij x j  aii xi i  1, n
j 1 j 1
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Systèmes linéaires à matrices particulières

Donc, si l’on connaît les (i-1) premiers éléments de x, le ième s’écrit:

1  i 1 
xi  bi   aij x j  i  1, n
aii  j 1 
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Systèmes linéaires à matrices particulières

Systèmes linéaires à matrice triangulaire supérieure

Ax=b où A: matrice triangulaire supérieure

La solution est donnée par :

n n
bi   aij x j  a x ij j  aii xi i  1, n
j i j i 1
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Systèmes linéaires à matrices particulières

Donc, si l’on connaît les (i-1) premiers éléments de x, le ième s’écrit:

1  n 
xi  bi   aij x j  i  n, n  1,....1
aii  j i 1 
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Résolution par la règle de Cramer: Ax=b


La méthode la plus connue de résolution des systèmes linéaires. Néanmoins, c’est
la moins recommandable !

det k  A
xk  avec
det( A) x=A-1.b
a11......a1,k 1 b1 a1,k 1........a1n
a21......a2,k 1 b 2 a2,k 1........a2 n
La méthode de Cramer )  impraticable en temps de calcul en plus de l’accumulation
det k ( Aest
.......lui post-multiplier le vecteur b.
Elle consiste à calculer A-1, puis
de l’erreur d’arrondi.
an1......an ,k 1 b n an ,k 1........ann
Exemple: pour un système n=50, le nombre d’opération =7.1067
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Méthode de Gauss

Question:
Comment résoudre le système Ax=b ?

Réponse :

Transformer le système Ax=B en A’x=b’ où A’ est une

matrice triangulaire supérieure


Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Méthode de Gauss

On transforme donc [A, b] en une matrice triangulaire supérieur (U) :

a21(1)=a31(1)=…..an1(1)=0
Étape 1
1. Pré multpliez [A,b] par E21(-a21/a11) (a11 est le pivot)
(annuler les termes sub- diagonaux de la première colonne)

Les termes de la deuxième ligne deviennent

a21(1) = a21 - (a21 / a11). a11 = 0


a22(1) =a22 - (a21 /a11). a12
……..
a2,n+1(1) = a2,n+1- (a21 /a11) . a1,n+1 (n+1: colonne du vecteur b)

Ou plus généralement :
a2j(1) = a2j - (a21 /a11). a1j (j=2,…..,n+1)
Cours d’analyse numérique

Chapitre III. Résolution des systèmes d’équations linéaires

Méthode de Gauss

Le système ainsi résultant, après cette première étape, s’écrit

a11 a12 a13 …. a1n x1 a1,n+1


0 a22(1) a23(1) …. a2n(1) x2 a2,n+1(1)
. . .
………………….. . . = .
. . .
. . .
0 an2(1) an3(1) …. ann(1) xn an,n+1(1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

Étape 2 • Pré multipliez [A,b] par E32(-a32(1)/a22(1)) (a22(1) est le pivot)


(annuler les termes sub- diagonaux de la deuxième colonne)

Les termes de la troisième ligne deviennent

a32(2) = a32(1) - (a32(1) / a22(1)). a22(1) = 0


a33(2) = a32 (1)- (a32 (1)/ a22(1)). a23(1)
……..
a3,n+1(2) = a3,n+1(1)- (a32(1) /a22(1)) . a2,n+1(1)

Ou plus généralement :
a3j(2) = a3j(1) - (a32(1) /a22(1)). A2j(1) (j=3,…..,n+1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

Le système ainsi résultant, après cette deuxième étape, s’écrit

a11 a12 a13 …. a1n x1 a1,n+1


0 a22(1) a23(1) …. a2n(1) x2 a2,n+1(1)
0 0 a33(2) ….…a3n(2) . a3,n+1(2)
. . = .
. .
. . .
0 0 an3(2)….. ann(2) xn an,n+1(2)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

Etape k:
On annule les termes sous- diagonaux de la kième colonne :

ak+1,k(k)=ak+2(k)=…….=an,k(k)=0

Prémultipliez [A,b](k-1) par Ek+1k(-ak+1,k(k-1)/akk(k-1))

Ainsi la kième ligne de [A,b](k-1) :

ak+1,k(k) = ak+1,k(k-1) - (ak+1,k(k-1)/ak,k(k-1)).ak,k(k-1) =0


ak+1,k+1(k) = ak+1,k(k-1) - (ak+1,k(k-1)/ak,k(k-1)).ak,k+1(k-1) =0
……………………
ak+1,n+1(k) = ak+1,n+1(k-1) - (ak+1,k(k-1)/ak,k(k-1)).ak,n+1(k-1) =0
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

• Pré multipliez [A,b] par (-a31/a11)

Les termes de la troisième ligne deviennent

a31(1) = a31 - (a31 / a11). a11 = 0


a32(1) =a32 - (a31 /a11). a12
……..
a3,n+1(1) = a3,n+1- (a31 /a11) . a1,n+1

Ou plus généralement :
a3j(1) = a3j - (a31 /a11). a1j (j=2,…..,n+1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

• Pour annuler les termes ai1

ai1(1) = ai1 - (ai1 / a11). a11 = 0


ai2(1) =ai2 - (ai1 /a11). a12
……..
ai,n+1(1) = ai,n+1- (ai1 /a11) . a1,n+1

D’où la forme générale:

aij(1) = aij - (aij /a11). a1j (i=2,…..,n+1)


(j=2,…..,n+1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

Exemple:
2x+y-4z=8 Notation : 2 1 -4 8
3x+3y-5z=14 A= 3 3 -5 14
4x+5y-2z=16 4 5 -2 16

1er pivot 2
2ème ligne – 1ére ligne * 3/2 2 1 -4 8
0 3/2 1 2
3ème ligne – 1ère ligne*4/2 4
0 53 -2
6 16
0

2ème pivot: 3/2


2 1 -4 8
3ème ligne-2ème ligne*3/(3/2) 0 3/2 1 2
04 05 4-2 16
-4
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss
Notation : 2 1 -4 8
A= 3 3 -5 14
4 5 -2 16

1er pivot 2
2ème ligne – 1ére ligne * 3/2 2 1 -4 8
0 3/2 1 2
3ème ligne – 1ère ligne*4/2 4
0 53 -2
6 16
0

2ème pivot: 3/2


2 1 -4 8
3ème ligne-2ème ligne*3/(3/2) 0 3/2 1 2
04 05 4-2 16
-4

3ème pivot 4
D’où : 4z=-4 z=-1 Question
3/2y-1=2 y=2 Calculez le det des matrices intermédiaires
2x+2+4=8 x=1 Qu’est ce que vous remarquez?
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

Nombre d’opérations:
Pour passer de [A,b](k-1) à [A,b](k), il faut:

(n-k).(n-k+1) multiplications : nm
(n-k).(n-k+1) additions : na
(n-k) divisions : nd

1- Donc pour passer de [A,b] à [A,b](n-1) le nombre d’opérations sera:

n 1
n(n 2  1)
nm  na   (n  k ).( n  k  1) 
k 1 3
n 1
n(n  1)
nd   (n  k ) 
k 1 2
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

2- Pour résoudre le système triangularisé, on doit effectuer :

n 1
n(n  1)
nm  na   (n  k ) 
k 1 2
nd  n
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss

Donc, la résolution d’un système linéaire par l’algorithme de Gauss demande :

n(n  1)( 2n  5)
nm 
6
na  nm
n(n  1)
nd 
2
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Gauss avec pivot

Remarque

Jusqu’ici nous avons supposé qu’à chaque étape de la méthode


d’élimination de Gauss, le pivot a(k)k,k ≠ 0, l’inconvénient est que cette condition
n’est pas assurée pour une matrice inversible quelconque.
D’autre part, même lorsque cette condition est satisfaite, le pivot peut prendre des
valeurs |a(k)k,k| proches de 0, ce qui conduit à des instabilités numériques. C’est
pourquoi en général, nous avons recours à une étape supplémentaire de permutation
de lignes pour remplacer un pivot éventuellement nul par un autre pivot qui lui sera
non nul à coup sûr. Cette étape permet également de stabiliser l’algorithme
par rapport aux erreurs d’arrondi.
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

Consiste à transformer le système Cramérien :

Ax=b
en un système :

A’x=b’

Où A’ est la matrice identité d’ordre n.


Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

A la kième étape, on combine toutes les lignes (sauf la ligne k) avec la ligne k
(au lieu de ne le faire que pour les lignes d’indice supérieur à k).

On fait ainsi apparaître des 0 sur toutes la colonne sauf au niveau du pivot akk(k).
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)


Soit le système de Cramer :

a11 a12 a13 ….a1n x1 a1,n+1


a21 a22 a23 ….a2n x2 a2,n+1
. . .
………………….. . . = .
. . .
. . .
an1 an2 an3 ….ann xn an,,n+1

Etape 1: a) Normalisation
Remplacer a11 (pivot) par 1 résultant de la multiplication de la première ligne de [A,b]
par E1(1/a11), d’où:

a(1)1j=a1j/a11 (j=1,2,….,n+1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

b) Réduction
Les coefficients extra diagonaux de A son remplacés par :

a(1)21=a(1)31=……..=a(1)n1=0

Ceci s’obtient par la multiplication avec :

E21(-a21).E31(-a31)…..En1(-an1)

Soit :

a(1)1j = aij- ai1 .


a(1)1j
(i=2,3,….,n)
(J=1,2,….n+1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

d’où le système:

1 a12(1) a13(1) ….a1n(1) x1 a1,n+1(1)


0 a22(1) a23(1) ….a2n(1) x2 a2,n+1(1)
. . .
………………….. . . = .
. . .
. . .
0 an2 (1) an3 ….ann
(1) (1)
xn an,,n+1(1)

Etape 2 : a) Normalisation

Remplacer le pivot (a22(1)) par 1, en multipliant E2(1/a22(1)). La deuxième ligne devient :

a2j(2)=a2j(1)/a22(1) (j=2,……,n+1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

b) Réduction

Annuler les termes extra diagonaux de [A,b](1) en le multipliant E12(-a12(1)). D’où


La première rangée:

a12(2) = a12(1) - a12(1) = 0


a13(2) =a13(1) – a12(1) . a23(2)
……..
a1,n+1(2) = a1,n+1(1)- a12(1) . a2,n+1(2)

Soit en général:
a1j(2)=a1j(1)-a12(1).a2j(2) (j=3,….,n+1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

b) Réduction

Annuler les termes extra diagonaux de [A,b](1) en le multipliant Ei2(-ai2(1)). D’où


Les termes de la ième rangée:

ai2(2) = ai2(1) - ai2(1) = 0


ai3(2) =ai3(1) – ai2(1) . a23(2)
……..
ai,n+1(2) = ai,n+1(1)- ai2(1) . a2,n+1(2)

Soit en général:
aij(2)=aij(1)-ai2(1).a2j(2) (i≠2)
(j=3,….,n+1)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

Nous avons donc le système suivant :

1 0 a13(2) ….a1n(2) x1 a1,n+1(2)


0 1 a23(2) ….a2n(2) x2 a2,n+1(2)
0 0 . .
………………….. . . = .
. . .
. . .
0 0 an3 ….ann
(2) (2)
xn an,,n+1(2)
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

Kième étape:

Normalisation :
Le terme pivot akk(k-1) est remplacé par 1, en multipliant [A,b](k-1) par Ek(1/akk(k-1))

La kième ligne devient ainsi:

akj(k-1)=akj(k-1)/akk(k-1) j=k,…..,n+1

Réduction
Les termes extradiagonaux de la kième colonne sont annulés en multipliant
[A,b](k-1) par Eik(-aik(k-1)) d’où:
j=k+1,…,n+1
i≠k
aij(k)=aij(k-1)-aik(k-1)*akj(k) i=1,2,….,n
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthode de Jordan (Gauss- Jordan)

Nombre d’opérations :

Pour passer de [A,b](k-1) à [A,b]k nous avons besoin de :

na=nm=(n-1)(n-k-1)
nd=(n-k-1)

Donc pour passer de [A,b] à [A,b]n nous avons besoin de :


n
na  nm   (n  1)( n  k  1)  n(n 2  1) / 2
k 1
n
nd   (n  k  1)  n(n  1) / 2
k 1
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Exemple :
Soit le système linéaire suivant:

2 1 - 4  8 
A  3 3 - 5  B  14
4 5 - 2 16

Trouvez les racines de ce système par la méthode de Gauss- Jordan


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Chap2. Systèmes linéaires

Solution :
1 1/2 - 2 4  Ligne 1/2
A(1)  0 3/2 1 2  Ligne 2-3*ligne 1
0 3 6 0  Ligne 3-4*ligne1

1 0 - 7/3 10/3  Ligne 1-1/2*ligne2


A( 2)  0 1 2/3 4/3  Ligne 2/(3/2)
0 0 4 - 4  Ligne 3-3*ligne2

1 0 0 1  Ligne 1+7/3*ligne3
A( 3 )  0 1 0 2  Ligne 2-2/3*ligne3 Ligne 3/4
0 0 1 - 1

On a directement les racines dans la 4e colonne


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Chap2. Systèmes linéaires

Calcul de la matrice inverse A-1

L’algorithme de Jordan opère le passage de la matrice C=[A,b] à la matrice [I,x]

X est la solution du système linéaire Ax=b d’où x=A-1b

Donc l’algorithme de Jordan fait la transformation:

C=[A,b]  D=[I,A-1b]
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Chap2. Systèmes linéaires

Exemple :
Calculez l’inverse de la matrice A:

1 3 3
A  2 2 0 
3 2 6 
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Chap2. Systèmes linéaires

Solution:
1 3 3 1 0 0 1 3 3 1 0 0
N : 2 2 0 0 1 0  R : 0 - 4 - 6 - 2 1 0 
3 2 6 0 0 1  0 - 7 - 3 - 3 0 1 

1 3 3 1 0 0 1 0 - 3/2 - 1/2 3/4 0 


N : 0 1 3/2 1/2 - 1/4 0  R : 0 1 3/2 1/2 - 1/4 0 
0 - 7 - 3 - 3 0 1  0 0 15/2 1/2 - 7/4 0 

1 0 - 3/2 - 1/2 3/4 0  1 0 0 - 2/5 2/5 1/5 


N : 0 1 3/2 1/2 - 1/4 0  R : 0 1 0 2/5 1/10 - 1/5 
0 0 1 1/15 - 7/30 2/15  0 0 1 1/15 - 7/30 2/15 

Vérifiez que A-1.A=I


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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Soit une matrice A inversible. Cette matrice peut être décomposée en:

P-1A=LU
d’où A=PLU
Avec:
P: est une matrice de permutation
L : matrice triangulaire inférieure avec des 1 sur la diagonale principale
U : matrice triangulaire supérieure.

Lorsque P est choisit matrice identité:

A=LU
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Théorème (Existence et unicité de la décomposition LU):

Soit A  IR n*n une matrice inversible. Supposons que toutes les sous- matrices
principales d’ordre 1 à n-1 de A soient inversibles. Alors il existe une unique
matrice L triangulaire inférieure à diagonale unité (ne comportant que des 1 sur
la diagonale) et une matrice U triangulaire supérieure inversibles, telle que:

A=LU
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

1 0............ 0  u11 u12 ..........u1n 


l
 21 1..............0  0 u22 ..........u 2n 
l31 l32 1.........0  0 0 u33 ......u3n 
A . 
.  . 
. 1 0  . 
   
ln1 ln 2 ....lnn1 1  0 0 0.......0 unn 

U est obtenue par la méthode du pivot de Gauss


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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Détermination des éléments lij

n
A=LU d’où aij   lik ukj
k 1

Le déterminant :

det(A)=det(L)*det(U)=u11*u22*….*unn
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Exemple :
Déterminer la factorisation LU de A, telle que L n’ait que des 1 sur sa diagonale
principale :

2 1 - 4 

A  3 3 - 5 
4 5 - 2 
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Solution
On se sert de la méthode du pivot de Gauss:
Etape 1:

2 1 - 4 
A (1)  0 3/2 1  Ligne2ligne2-3/2*ligne1
0 3 6  Ligne 3ligne 3-4/2*ligne1
Idée géniale: au lieu de garder le 0, on conserve dans cette case le coefficient
Par lequel on a multiplié L1

2 1 - 4 
A(1)  3 3/2 1 
4 3 6 
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Etape 2:

2 1 - 4 
A (1)  0 3/2 1 
0 3 6  Ligne 3ligne 3-3/(3/2)*ligne2
au lieu de garder le 0, on conserve dans cette case le coefficient
Par lequel on a multiplié L2 (c-à-d 3)

2 1 - 4 
A( 2)  3 3/2 1 
4 3 4 
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

U
2 1 - 4 
A ( 2)  
 3 3/2 1 
4 3 4 
~L
Plus précisément, on divise chaque colonne par l’élément diagonal pour
mettre des 1 sur la diagonale de L
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

1 0 0  2 1 -4 
L  3/2 1 0  U  0 3/2 1 

2 2 1  0 0 4 

Vérifiez que LU=A !!


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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Exemple :
Déterminer la factorisation LU de A, telle que L n’ait que des 1 sur sa diagonale
principale :

1 5 8 0
0 2 6 9 
A
1 5 11 7
 
0 2 6 13
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Résolution du système Ax=b

Résoudre Ax=b peut aussi s’écrire

Ax=(L U) x = L (U x) = b

Que l’on peut décomposer en deux étapes, avec une variable


intermédiaire : y

Ax=b  (LU)x=b  L (Ux) = b  L y=b avec y=Ux

1. Résoudre L y =b
2. Résoudre U x =y
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Exemple :
Résoudre le système Ax=b suivant:

2 1 - 4  8 

A  3 3 - 5  
b  14
4 5 - 2  16
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation LU

Remarques sur le déterminant:


n
1. Le déterminant d’une matrice triangulaire= u
i 1
ii

2. Après application de l’algorithme de Gauss le déterminant :

n
det( A)  det(U )   uii
i 1
3. Plus généralement, le déterminant d’une matrice=produit des pivots successifs
pour la décomposer.
n
det( A)   pi
i 1
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Chap2. Systèmes linéaires

Rappel
Définition: Matrice symétrique
Soit A une matrice carrée d'ordre n. On dit que A est symétrique si A = AT.
Définition Matrice définie positive
Soit A une matrice carrée d'ordre n. On dit que A est définie positive si elle vérifie la condition
suivante :

 x  IRn et x ≠ 0; xTAx > 0

Propriété si une matrice carrée A d'ordre n est symétrique définie positive alors :

aii > 0
aij2 < aiiajj i ≠ j
maxj;k |ajk| maxi |aii|

Théorème si une matrice carrée A d'ordre n est définie positive alors elle est inversible.

Corollaire si une matrice carrée A d'ordre n est définie positive, alors le système linéaire Ax = b
ou x et b appartiennent a IRn admet une solution unique.

Théorème Soit M une matrice carrée réelle d'ordre n et non- singulière, alors la matrice A =
MTM est symétrique définie positive.
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation de Cholesky

La factorisation de Cholesky consiste pour une matrice hermitienne


définie positive A à déterminer une matrice triangulaire supérieure
R telle que :
A = RT R
La matrice R est en quelque sorte la racine carrée de A.
Cette décomposition permet notamment de résoudre des systèmes linéaires
du type Ax=b ou de calculer le déterminant de A qui n’est rien d’autre
que le carré du produit des éléments diagonaux de R
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation de Cholesky

Théorème (Factorisation de Cholesky d’une matrice)


Soit A  IRn*n une matrice définie positive. Alors il existe au moins une
matrice triangulaire supérieure R telle que :

A = RT R.

Si de plus les éléments diagonaux de la matrice R sont tous positifs alors la


factorisation correspondante est unique.

La décomposition de Choleski peut être assimilée a une décomposition


LU et ressemble a une méthode de Gauss.
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation de Cholesky

r11 0............ 0  r11 r21 ..............rn1 


r r .............0  0 r22 ..............r n2 
 21 22  
r31 r32 r33.........0  0 0 r33 ..........rn 3 
A . 
.  . 
. 0  . 
   
rn1 rn 2 ....rnn1 rnn  0 0 0.......0 rnn 

n
aij   rik r jk
k 1
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation de Cholesky

1 1/2 1/2 
A  1/2 1 1/2 
1/2 1/2 1 

1. Vérifiez que A est symétrique définie positive


2. Utilisez la factorisation de Cholesky pour trouver R
3. Résoudre le système Ax=b, avec b=[2 1 3]T
Solution

1 0.5 0.5 

R  0 0.866 
0.2887 
0 0 0.8165 

X=[1 -1 3 ]T
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Chap2. Systèmes linéaires

Factorisation de Cholesky

Donc pour la pième ligne de la matrice triangulaire supérieure :


p
a pj   rik r jk
k 1
p 1
  rik r jk rpp rjp
k 1
D’où l’algorithme suivant:
1/ 2
 p 1
2
rpp  a pp   rpk 
 k 1  p=1,n

 p 1

 rp  pk jk 
a  r r
rjp   
k 1
j  p  1, n
rpp
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Chap2. Systèmes linéaires

Conditionnement d’une matrice

Exemple : Donnez la solution du système suivant

10 7 8 7   x1  32
7 5 6 5  x  23
 . 2     X=[1 1 1 1]T
8 6 10 9   x3  33
    
7 5 9 10   x4  31

Perturbons quelques éléments du système de 1%, quelle sera la nouvelle solution?

10 7 8.1 7.2   x1  32


7.08 5.04 6 5   x  23
 . 2     X=[-81 137 -34 22]T
8 5.98 9.89 9   x3  33
    
6.99 4.99 9 9.98   x4  31
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Chap2. Systèmes linéaires

Conditionnement d’une matrice

Ainsi, l’exemple précédent montre qu’une faible perturbation (0.01) peut


entraîner de grands écarts sur la solution du système.
Ceci est typique des matrices mal conditionnées.

Le conditionnement d’une matrice A se calcul par :

Cond2 (A)=max(li)/min(li)

Le système le mieux conditionné est celui où cond2(I)=1


Plus Cond(A) est proche de 1, mieux est le conditionnement du système.
Cours d’analyse numérique

Chap2. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Pour les très grosses matrices on préférera les méthodes itératives :


elle convergent vers la solution progressivement:

L’objectif est de résoudre un système Cramérien de type:

Ax=b
Idée : Résoudre une équation du type : X=F(x)

avec une suite du type : Xk+1=F(Xk)

Xk convergera vers la bonne valeur de X.

Question : Comment transformer : AX=B en un équation du type


X=F(X) ? Où F est une opération linéaire ??
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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Réponse :

Transformer A =M-N

D’où : Ax=b  (M-N)x=b

et Mx=b+Nx

ainsi x=M-1b+M-1Nx=Px+c
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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Nous cherchons par récurrence une suite de vecteur x(i) obtenu à partir d’un
Vecteur x(0) et de la relation :

Xk+1=M-1Nxk+M-1b

La convergence de la suite xk vers la solution x* est donnée par le théorème suivant :


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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Le choix de la décomposition de A devra respecter les directives suivantes:

 (M-1N)<1
La résolution de Xk+1=M-1Nxk+M-1b doit être simple et nécessiter le moins
d’opérations possibles

Pour obtenir la meilleure convergence, (M-1N) doit être le plus petit possible.
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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Principales décompositions

Décomposition DEF :

A=D+E+F
 a11 0........0   0 0......... .........0   0 a 12 ........a 1n 
     
 0 a 22 ....... 0   21
a 0.......... ........ 0   0 0 .......... .a 2n 
D  .  E  .  F  . 
     
.  .   . .......... ... a n -1n 
     
 0 0. ........ a nn   n1 n 2
a a ..... a nn 1 0   0 0. .......... 0 

Nous obtiendrons donc la décomposition M-N à partir des différents types de


regroupement des ces matrices D,E,F
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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Principales décompositions

Méthode de Jacobi

On pose M = D , N = -(E+F)
M-1N=D-1(-E-F) ce qui implique

Xk+1=D-1(-E-F)xk+D-1b
Ainsi, si on exprime cette relation en fonction des éléments de A:

n aij bi
   , i  1,...n
(i ) (k )
x k 1 xj
j 1, j  i aii aii
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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Principales décompositions

Méthode de Gauss- Seidel


On pose : M=D+E , N=-F
On a : xk+1=-(D+E)-1Fxk+(D+E)-1b

Le calcul de l’inverse (D+E) peut être évité, si on écrit (D+E)xk+1=-Fxk+b

D’où

i 1 n
1 1 bi
  aij xk 1  a x 
(i ) ( j) ( j)
x
k 1 ij k
aii j 1 aii j i 1 aii
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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Principales décompositions

Méthode de relaxation
On se pose un paramètre w]0,2[ appelé facteur de relaxation :

D 1 w 
M  E N  D  F
w  w 
Et par conséquent :

D  1 w 
  E  xk 1   D  F  xk  b
w   w 
D’où
w i 1 n
 (1  w) xk  ( aij xk 1   aij xk  bi )
(i ) ( j) (i )
xk 1
aii j 1 j i 1
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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Convergence des méthodes itératives

Les méthodes itératives convergent si le rayon spectral (C)<1,mais comme le


calcul du rayon spectral est souvent difficile, on préfère utiliser un autre critère.

Cas des matrices à diagonale strictement dominante

Définition: une matrice est dite à diagonale dominante si :


n
i,1  i  n, aii  a
j 1, j i
ij

Elle est dite à diagonale strictement dominante si


n
i,1  i  n, aii  a
j 1, j i
ij
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Chap3. Systèmes linéaires

Méthodes itératives

Convergence des méthodes itératives

Théorème

Si A est une matrice à diagonale strictement dominante, alors A est inversible


et en outre, les méthodes de Jacobi et de Gauss- Seidel convergent.

Cas des matrices symétriques définies positives


Théorème

Si A une matrice symétrique définie positive, alors la méthode de Gauss- Seidel


et de relaxation (pour w]0,2[) convergent.

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