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Lecture analytique 6

Excipit
De “Bel-Ami, à genoux…” jusqu’à “au sortir du lit.”
Question possible
• En quoi l’excipit répond-il à l’incipit?

• Relisez l’incipit avant de commencer. Vous devrez l’avoir en tête pour


pouvoir faire les comparaisons qui s’imposent.
Plan
• Dans le cas d’une question qui porte sur les liens entre l’incipit et
l’excipit, (sur l’évolution du personnage entre les deux textes par
exemple) on pourra au préalable effectuer une comparaison entre
ceux-ci.
• I Comparaison: le chemin parcouru par GD
• II L’apothéose de Duroy
• III L’ironie du narrateur
Idées pour l’intro
• Présenter l'auteur et l'œuvre : Bel-Ami.
• Excipit centré sur le mariage de Bel-Ami et de la fille d’une ancienne
maîtresse, femme d’un grand patron de presse
• Le passage permet de se rendre compte du chemin parcouru par Bel-
Ami, l’arriviste parvenu à ses fins.
• Plus qu'un mariage, Maupassant nous présente la cérémonie comme
un sacre.
• On sent bien la présence ironique de l’auteur.
• Fin ouverture sur une suite que l'on peut imaginer.
Comparaison entre les 2 textes: l’arriviste arrivé.
• 3 ans se sont écoulés entre les deux textes (28 juin 1880- 20 octubre 1883). En 3 ans GD a bien évolué!
• Le roman commence non loin de l’église de la Madeleine et se termine quand GD en sort. (regardez sur un plan de Paris, La
Madeleine, Bourbon… Je sépare les comparaisons par un / …)
• Plusieurs éléments ont changé: Allure de mauvais garcon, conquérant brutal un peu rustre. Ce qu’il ressent est extériorisé
par ses gestes (coups de tête)/ Sort de l’église (lentement, d’un pas calme), fier de lui. Ce qu’il ressent est intériorisé (c’est
le narrateur qui nous l’indique).
• Il était dans une gargotte, des bourgeoises etc… assises, sans le sou le regardaient. Il était frustré/il est devant le Tout-Paris,
assis aussi et en admiration devant lui, on le jalouse même (on a vu le sens de la position assis/debout)
• Il sort de la gargotte seul. C’est un anonyme./il est accompagné (Il prend le bras de Suzanne). La foule des anonymes (le
peuple de Paris) est venue pour lui.
• Il regardait ces gens, cherchant une proie, attendant qqchose de la vie/il ne voit personne (sauf Mme de Marelle qu’il
apercoit, et il se laisse aller au souvenir. Voir plus loin), il n’attend plus rien de personne (il ne pense qu’à lui), il est ARRIVÉ.
• On trouve aussi les thèmes principaux du roman: La politique, les femmes, l’argent…
• la figure “politique” de Forestier, son ami qui va le faire employer à la Vie Francaise/le Palais Bourbon (chambre des
députés) sur lequel il a des visées claires (faire un bond d’un portique à l’autre).
• On passe de la mention de la maitresse de musique, des prostituées, qui souligne sa frustration à sa femme et sa maitresse
(qui lui rappelle les plaisirs (baisers, caresses, lèvres, désir, polysémie du verbe reprendre). La scène de pardon (la douce
pression de la main tendue) est pleine d’implicites. GD demande la main (au sens d’épouser) de Suzanne) mais il prend
physiquement la main de Marelle ).
• La caissière qui lui rend la monnaie, Pbm d’argent au départ/Il a épousé une fortune immense.
• Premier mot du roman au féminin, la Femme est centrale, elle a tout permis à GD. Mais le dernier mot, lit, ne fait pas de lui
un héros, mais un aventurier sans grandeur, dans le secret des alcôves.
L’apothéose de GD
• Les références à la gloire de GD sont multiples dans ce passage:
• Les procédés stylistiques: La Métaphore filée qui le présente comme « un roi qu'un peuple venait acclamer », montre qu’il agit comme tel : Il
« serrait des mains… saluait, répondait aux compliments » avec une joie démesurée « affolé de joie… balbutiait ». On peut relever aussi le Champ
lexical de la foule dans tout le texte. Elle est immense, et comparée à une masse. Cette masse anonyme, informe (comparaison liquide au fleuve,
noire, bruissante) n’existe que parce que GD est arrivé là (elle est venue là pour lui, pour l’admirer, l’envier… A ce titre, la sortie de l'Eglise est une
véritable procession royale) Elle met en relief l’individu GD. D’ailleurs, il n’y a que lui, sa femme est effacée (3 ou 4 occurrences).
• Champ lexical du regard: Tout à sa joie, GD aperçoit Mme de Marelle. Il comprends les non-dits de ses retrouvailles. "Il répondit gaiement" :
maîtrise absolue.
• Le souvenir amoureux qui accompagne la vision de Mme de Marelle le rend plus humain, mais sert surtout à montrer que rien ne change. Elle lui
tend la main comme la caissière, il prend, il garde, ne rend rien. Il est au centre, Il ne voit que lui « Il ne voyait personne. Il ne pensait qu'à lui" et "il
ne les voyait point »…
• Ce qui n’est pas sans rappeler l’acteur en train de jouer sa pièce: Théatralité : c'est un spectacle offert à la foule (Chacun avait regagné sa place). Les
mouvements de GD structurent le passage, il a une position centrale, c’est le sujet grammatical de toutes les phrases. La foule, comme au
spectacle, voit passer l’acteur principal (se souvenir de la scène de l’escalier et du reflet. GD joue un rôle à partir de ce moment-là, il est passé de
l’autre côté du miroir) Elle est venue « pour lui, pour lui, GD » (DIL, structure ternaire, crescendo, orgueil et autosatisfaction, narcissisme)
• Le décor: les portiques (x2. Galerie de colonnes) évoquent l’antiquité romaine, image de temple et d’arrivée triomphale. (Dans l’Antiquité, la
politique et la religión sont étroitement mélées). Le mot Palais ( Habitation des nobles) suivi du nom Bourbon (famille royale, élue de droit divin)
font écho à l’annoblissement du nom de Du Roy, comme s’il y avait dans ce changement un clin d’oeil du destin, une légitimité. Le Palais Bourbon
est de plus un haut lieu de pouvoir, équivalent au Sénat romain. L’Eglise où il se marie termine de sacraliser sa réussite: On assiste, avec le
sacrement du mariage a un véritable SACRE de GD comme pour les rois de France couronnés en la cathédrale de Saint Denis.
• Le texte se termine de manière symbolique dans la lumière du soleil.
• Il S’AGIT D’UNE APOTHEOSE.
L’ironie
• Mais GD ne sert pas le Dieu qui bénit son mariage. Maupassant tourne la religion en dérision pour montrer l’absence de valeurs
morales de GD.
• Il se sentait presque croyant (vb sentir et presque, double nuance qui ravale la croyance à une simple sensation passagère. Il est
plus proche de remercier une divinité porte bonheur comme l’antiquité en connait. Mammon, Le Veau d’or.
• L’Eglise qui le marie porte le nom de celle qui l’a lancé dans le monde et qu’il a épousé civilement.
• Champ lexical du plaisir dans l’église. Souvenirs de sa maîtresse. Son mariage en tant que lien sacré est sans valeur pour GD. Il est
sans vergogne
• Le pardon catholique est même galvaudé. C’est Dieu qui pardonne dans une église normalement, pas Duroy!
• La mariée, réifiée (comme un manteau à son bras) disparaît complètement au profit de Marelle, la seule associée à l’amour dans le
texte « Je t'aime toujours » . D’ailleurs, Suzanne dans la Bible : proie facile pour les hommes sans scrupules.
• La fin est cyclique, ouverte et dynamique. Tout concourt à montrer GD comme un sacré personnage (expression ironique: tout lui
réussit malgré ses lacunes) :
• Annonce des succès à venir (une carrière politique), avec le bond d’un portique à l’autre « il lui sembla qu'il allait faire un bond du
portique de la Madeleine au portique du Palais-Bourbon ». Bondir c’est faire un bond, sauter. Un geste similaire au défi que
Rastignac lance à Paris.
• Ce sont les péripéties amoureuses qui closent le roman. Bel-Ami n'a pas changé intérieurement, va recommencer sa relation avec
Mme de Marelle.
• Le texte s'achève sur "lit" lieu de plaisir et de débauche et sur la vision de Mme de Marelle rajustant ses cheveux avant sortir
(sauvegarde des apparences).
Conclusion
• La comparaison permet de voir le chemin parcouru.
• Un héros dans toute sa gloire. Dénouement ouvert sur sa vie
politique et amoureuse, brillantes
• Cependant dans le même chapitre, scène extrêmement violente qui
contraste avec le spectacle du mariage. Cette scène ne place pas le
chapitre sous l’image du triomphe mérité mais de celui de la
médiocrité.
• Bel ami est un arriviste violent qui réussit. Cela montre le pessimisme
de l’auteur et place son personnage comme un héro négatif, un
antihéros immoral.

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