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POUVOIR, INSTITUTIONS
ET VIE POLITIQUE
UPC 2013-2014
Bibliographie générale
Les Manuels
ARDANT (Ph.) et MATHIEU (B.), Institutions politiques et droit constitutionnel,
L.G.D.J.
CHANTEBOUT (B), Droit constitutionnel et science politique, Armand Colin
COHENDET (M.-A.), Droit constitutionnel, Montchrestien, Collection Focus
CONSTANTINESCO (V.) et PIERRE-CAPS (S.), Droit constitutionnel, PUF,
Collection Thémis Droit
FAVOREU (L.) et autres, Droit constitutionnel, Dalloz
GICQUEL (J.), Droit constitutionnel et institutions politiques, Montchrestien
HAMON (F.) et TROPER (M.), Droit constitutionnel, L.G.D.J.
PACTET (P.) et MELIN-SOUCRAMANIEN (F.), Droit constitutionnel, Armand
Colin
TURPIN (D.), Droit constitutionnel, P.U.F.
Un recueil de textes
RIALS (S.), Textes constitutionnels français, Paris, P.U.F., 24e éd., Que sais-je,
2012
HAMON et TROPER RIALS
Droit constitutionnel Textes constitutionnels français
L.G.D.J. Lextenso Editions P.U.F. Que sais-je ?
Bibliographie (suite)
Ouvrages Exercices et
théoriques méthodologie
GUASTINI (R.), Leçons de théorie Annales Droit constitutionnel, Dalloz
constitutionnelle, traduit et ARDANT (Ph.), Droit constitutionnel et
présenté par Véronique Champeil-
institutions politiques. Conseils,
Desplats, DALLOZ, coll. Rivages
du droit, 2010 exercices, L.G.D.J.
HART (H.L.A.), Le concept de droit, COHENDET (M.-A.), Méthodes de
trad. fr. Van de Kerchove (dir.), travail. Droit public, Montchrestien.
Bruxelles, PFUSL, 1976
MEUNIER (J.), Commencer son droit.
KELSEN (H.), La théorie pure du Conseils et méthodes, Dalloz
droit, trad. fr. C. Eisenmann,
Paris, Dalloz, 1962 PACTET (P.), Exercices de droit
constitutionnel, L.G.D.J.
SIEYES (E.J.), La théorie
constitutionnelle en ligne sur PORTELLI (H.), Droit constitutionnel,
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6 Dalloz, Collection Hypercours
k730453
Bibliographie (suite et fin)
Revue Pouvoirs http://www.revue-pouvoirs.fr/
Revue du droit public et de la science politique
Revue française de droit constitutionnel
Jus Politicum : http://www.juspoliticum.com/-Revue-.html
Les Cahiers du Conseil constitutionnel http://www.conseil-
constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/nouveaux-
cahiers-du-conseil/les-nouveaux-cahiers-du-conseil-
constitutionnel.5069.html
Le blog français de droit constitutionnel http://www.bfdc.org/
Le blog du CERCOP http://cercop.over-blog.com/
Les sites officiels des institutions juridictionnelles et politiques
françaises
ARTICULATIONS DU COURS
INTRODUCTION GENERALE : LE
DROIT CONSTITUTIONNEL
PREMIERE PARTIE - THEORIE
GENERALE DE L’ETAT
DEUXIEME PARTIE - REPERES
HISTORIQUES CONSTITUTIONNELS
FRANÇAIS
INTRODUCTION GENERALE :
LE DROIT CONSTITUTIONNEL
ensemble de normes
→ le droit par branche
science
→ ce que « droit » veut dire
Le droit constitutionnel dans la
théorie du droit et des normes
Insatisfaisant…
Critère formel
La forme du système juridique est
hiérarchisée
DONC N1 = N2
Exemple de hiérarchie
dynamique
1) Tel juge est autorisé à prononcer des
peines de prison = code de procédure
pénale/norme N1
2) M. Machin doit être puni de 5 ans de
prison = jugement/norme N2
DONC N1 produit N2
La définition positiviste du
droit constitutionnel
C'est le droit relatif à la constitution qui,
d'un point de vue matériel, est un
ensemble de normes caractérisées par
leur objet (ce à quoi elles touchent) ;
et, d'un point de vue formel, un
ensemble de normes situées à un
niveau particulier dans la hiérarchie des
normes (le niveau le plus élevé).
L'autre point de vue
théorique
Point de départ du raisonnement :
ce qui justifie une norme n'est pas
nécessairement une norme.
Ce peut être un fait qui s'impose, une
volonté qui n'est pas issue du système
juridique.
circonscriptions multiples
La répartition des sièges
entre les listes
Plusieurs méthodes existent
Ce qu'on cherche d'abord :
déterminer le nombre de voix à obtenir
pour avoir un siège
OUTIL : Le quotient électoral
nb suffrages exprimés
___________________
nb de sièges à pourvoir
La répartition des sièges
entre les listes
ETAPE N°1
Calculer le nombre de sièges à attribuer à
chaque liste
La génération de la République
La seule façon d'ériger un tel pouvoir commun, qui puisse
être capable de défendre les hommes de l'invasion des
étrangers, et des torts qu'ils peuvent se faire les uns aux
autres, et par l'assurer leur sécurité de telle sorte que, par
leur propre industrie et par les fruits de la terre, ils puissent
se nourrir et vivre satisfaits, est de rassembler tout leur
pouvoir et toute leur force sur un seul homme, ou sur une
seule assemblée d'hommes, qui puisse réduire toutes leurs
volonté, à la majorité des voix, à une seule volonté (...)
Définition de la République
(l’État) par T. Hobbes
Une personne unique, en tant que ses
actes sont les actes dont les individus
d'une grande multitude, par des
conventions mutuelles passées l'un avec
l'autre, se sont faits chacun l'auteur, afin
qu'elle puisse user de la force et des
moyens de tous comme elle le jugera
utile pour leur paix et leur commune
protection.
Chap. XVIII Des droits des
Souverains d'institution
Ce qu'est l'acte d'instituer une République
Déconcentration
Subordination hiérarchique
Etat unitaire décentralisé
(cas 2)
Les normes locales peuvent être prises
par des autorités décentralisées, dont les
représentants sont élus dans les
collectivités locales.
Décentralisation
Autonomie
Conséquence : Extension du principe
démocratique sur le territoire
Formes complexes :
l’État composé
Il existe tout un éventail d’Etats à forme
composée selon la rigidité du lien qui unit
leurs composantes.
Le plus rigide est l’État fédéral et le moins
rigide est l’Union d’Etats-Nations.
Les principes du fédéralisme
On analyse l’État fédéral comme la
combinaison de 2 principes :
le principe de la participation
Les Etats membres participent à la formation des
décisions de l’Etat fédéral.
le principe d’autonomie
Les Etats membres établissent leur propre
constitution, adoptent leurs propres lois, les
exécutent, désignent leurs gouvernants, disposent
d’un appareil judiciaire.
Le rôle de la constitution
La constitution fédérale organise la
participation des Etats membres à la
formation des normes fédérales.
Mais l’autonomie des Etats membres
n’existent qu’en vertu de normes
fédérales.
La constitution implique une
hiérarchisation des normes fédérales et
fédérées.
Le rôle de la constitution (2)
La constitution fédérale
détermine les compétences des organes
fédéraux
énumère les matières qui relèvent des
compétences fédérales
impose le principe selon lequel l’impôt
est levé par l’Etat fédéral
Autres conséquences
L’Etat membre n’a pas la compétence de
sa compétence : il n’est donc pas
souverain
La constitution des Etats membres
n’implique pas un pouvoir constituant
total
Les lois des Etats membres doivent être
conformes à leur constitution, mais aussi
à la constitution fédérale.
L’État régional
Le cas de l’Espagne est celui d’un État
régional à forme composée
La constitution ne parle pas de
fédération. Mais le modèle est plus
proche d’un Etat composé que d’un Etat
unitaire, même décentralisé.
L’Union d’Etats-Nations
Contrairement à l’État fédéral, la
communauté d’Etats qui a été instituée
n’est pas elle-même un véritable État.
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Critique de la répartition
trialiste
La fonction de juger n’est qu’une
variante de la fonction exécutive.
DONC la répartition trialiste ne tient
pas.
ET le maintien de la répartition
traliste a une visée idéologique :
Faire apparaître un pouvoir
judiciaire.
La fonction législative
Définition: C’est la fonction qui
consiste dans la confection de la
loi
Article 24 alinéa 1
de la constitution 1958
Le Parlement vote la loi.
Il contrôle l'action du
Gouvernement.
Il évalue les politiques publiques.
(...)
Une assemblée parlementaire est
un organe législatif partiel (2 cas)
a) participation d'une
seconde chambre
b) participation de l'exécutif
Sur le bicaméralisme
(ou bicamérisme)
Chambre basse élue au SUD
Chambre haute élue autrement
Ex. Monarchie constitutionnelle : membres
héréditaires ou nommés par le monarque
(cf. Lords britanniques ou Chambres des
Pairs en France sous la Restauration,
1814)
Ex. État fédéral : représentants des États
fédérés (cf. Sénat aux États-Unis : 2
sénateurs par État)
Le bicaméralisme en France
Article 24 alinéa 4 C°58:
Le Sénat, dont le nombre de membres
ne peut excéder trois cent quarante-
huit, est élu au suffrage indirect. Il
assure la représentation des
collectivités territoriales de la
République.
Deux remarques
1) L’autre chambre n’est un OLP que si
elle peut réellement s’opposer à la
formation de la loi
2) Le pouvoir de la seconde chambre peut
être de retarder l’adoption définitive de la
loi ou permettre un débat plus
« réfléchi »
Organes législatifs partiels (4)
2) Le corps électoral statuant par voie
de référendum
Il existe des représentants élus. Mais
sur certaines questions, les électeurs
sont appelés à se prononcer
directement sur le fond même des
questions.
Art. 3 al 1 Constitution 1958
La souveraineté nationale
appartient au peuple qui l'exerce
par ses représentants et par la
voie du référendum.
Art. 11 Constitution 1958
Le Président de la République, sur
proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions
ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées
peut soumettre au
au Journal Officiel,
référendum tout projet de loi portant sur
l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes
relatives à la politique économique, sociale ou
environnementale de la nation et aux services publics
qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification
d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution,
aurait des incidences sur le fonctionnement des
institutions.
POUR OU CONTRE?
Les arguments de la théorie démocratique
Vote = Référendum
Début
Le référendum se substitue au
vote parlementaire
Vote d'orientation
Référendum = Vote
Début d'orientation
Loi = vote
Le vote populaire est combiné parlementaire
au vote parlementaire
Vote de confirmation
Loi = vote
Début parlementaire
Référendum = Vote
Le vote populaire est combiné de confirmation
au vote parlementaire
Veto
Loi = vote
Début parlementaire
Référendum négatif =
Début vote abrogatif
Loi en vigueur
= référendum abrogatif
Initiative parlementaire
constitution britannique
L'institution du référendum a longtemps
été controversée et considérée comme "
inconstitutionnelle " car contraire au
principe de la souveraineté du
Parlement.
Chaque référendum doit être autorisé par
une loi spécifique. En principe, le
Parlement peut donc décider d'organiser
un référendum sur tout sujet de son
choix et en régler la procédure.
Référendums en Grande-Bretagne
Référendums nationaux :
- Maintien du Royaume-Uni dans la Communauté
européenne (1975Y)
- Mode de scrutin-vote alternatif (2011N)
Référendums régionaux :
- Indépendance de l'Irlande du Nord (1973N)
- Dévolution en Écosse (1979Y, 1997Y)
- Dévolution au Pays de Galles (1979Y, 2011Y)
- Administration de Londres (1998Y)
- Accord Irlande du Nord-Good Friday Agreement (1998Y)
- Dévolution Nord-Ouest de l'Angleterre (2004N)
Référendums annulés et prévus
2005 : Référendum national « gelé » sur le
TCE
???? : Référendum sur l'adoption de l'euro
???? : Référendum sur l'appartenance à
l'UE
SUD SUD
PEUPLE
En définitive, le chef de l’Etat est bien
irresponsable.
Responsabilité pénale ?
- Oui. C'est leur raison d'être.
Régime mixte
Actes relatifs aux fonctions : responsabilité
politique exclusive
Autres : responsabilité de droit commun
Autres organes exécutifs
a) L’administration subordonnée à
l’autorité hiérarchique ministérielle
b) les démembrements
→ Les autorités décentralisées
→ Les AAI non soumises à la hiérarchie
administrative et libre d’instructions du
gouvernement
Débat n°1 : Y a-t-il un
« pouvoir » juridictionnel ?
1°) Y a-t-il une fonction de juger distincte
de la fonction exécutive ?
2 niveaux de distinction :
1) Les formes de gouvernement
2) Les régimes politiques
Les formes de gouvernement
Qui détient le pouvoir ?
Plusieurs classifications :
- ancienne
- contemporaines
Classification ancienne
Objectif : trouver le meilleur gouvernement
possible.
monarchie : efficacité
oligarchie : expertise
démocratie : égalité et justice
Nécessité (XVIIIe siècle)
Idéal = Forme mixte de gouvernement qui
combinerait toutes les qualités de
chacun des régimes
2) Totalitarisme vs Libéralisme
Critère : Les matières que régissent les
normes
3) Gouvernement pluraliste vs
Gouvernement moniste
Critère : présence ou absence d'une
compétition pour l'exercice du pouvoir
2) La règle de l'indépendance
Les autorités ou organes doivent être
mutuellement indépendants : ni
dissolution, ni responsabilité
ministérielle, ni contacts physiques entre
les organes, indépendances financière et
militaire
Critique : 4 objections
1) La souveraineté est indivisible
2) La logique de crise
3) La hiérarchie des fonctions et des
organes
4) La conception de Montesquieu n'est
pas une conception de la séparation des
pouvoirs
Reformulation
2 règles de distinction :
1) Distinction des fonctions législatives et
exécutives
2) Principe de séparation des pouvoirs
Fonctions législative et exécutive
ROUSSEAU : Le Contrat Social, Livre III,
chap. 1
« Toute action libre a deux causes qui concourent à la produire :
l’une morale, savoir la volonté qui détermine l’acte, l’autre
physique, savoir la puissance qui l’exécute. Quand je marche
vers un objet, il faut premièrement que j’y veuille aller ; en
second lieu, que mes pieds m’y portent. Qu’un paralytique
veuille courir, qu’un homme agile ne le veuille pas, tous deux
resteront en place. Le corps politique a les mêmes mobiles :
on y distingue de même la force et la volonté ; celle-ci sous le
nom de puissance législative, l’autre sous le nom de
puissance exécutive. Rien ne s’y fait ou ne s’y doit faire sans
leur concours. »
DONC L’exécution est subordonnée à la création
Règle négative ou
Interdiction du cumul
MONTESQUIEU, De l'Esprit des lois
« Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de
magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance
exécutrice, il n'y a point de liberté; parce qu'on peut craindre que le
même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques
pour les exécuter tyranniquement.
Il n'y a point encore de liberté si la puissance de juger n'est pas
séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. Si elle était
jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des
citoyens serait arbitraire: car le juge serait législateur. Si elle était
jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un
oppresseur.
Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps des
principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois
pouvoirs : celui de faire des lois, celui d'exécuter les résolutions
publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des
particuliers. »
LOCKE (1632-1704)
« Ce serait provoquer une tentation trop forte
pour la fragilité humaine que de confier à ceux-
là même qui ont déjà le pouvoir de faire les
lois, celui de les faire exécuter. »
ROUSSEAU
« Il n'est pas bon que celui qui fait les lois les
exécute, ni que le corps du peuple détourne
son attention des vues générales, pour la
donner aux objets particuliers. »
Signification de la doctrine de
la séparation des pouvoirs
1) Un principe négatif : ne pas concentrer
les pouvoirs entre les mains d’un seul.
2) Une répartition des fonctions :
spécialisation par autorité ou
« découpage » de la fonction en
plusieurs parties.
3) Une garantie contre le despotisme car
celui qui exécute la loi ne peut la
modifier à son gré et celui qui obéit à
l’autorité exécutive, obéit en fait à la loi :
il est donc libre.
Conception moderne et
classification
De la conception fonctionnelle de la
séparation des pouvoirs est issue une
classification des régimes politiques qui
présente des « dosages » différents
entre les deux grandes fonctions de
l’État : la fonction législative et la
fonction exécutive
On peut donc classer les régimes en
fonction de la séparation des pouvoirs
qu'ils mettent en œuvre
Axe des régimes de
séparation des pouvoirs
Régime d'équilibre
Prééminence d'une des organes : Prééminence du
assemblée: - régime gouvernement
Gouvernement parlementaire ou (régimes fascistes,
conventionnels ou séparation souple dictatures
Régimes des pouvoirs militaires, régimes
d'assemblées - régime de parti unique,
(C°1793, IIIe Rép, présidentiel ou monarchies
IVe Rép...) séparation rigide traditionnelles, Ve
des pouvoirs Rép.?)
Pôle Pôle
parlement présidenti
ariste aliste
Régime Régime
parlementaire présidentiel
britannique américain
Le régime parlementaire
3 organes spécialisés :
un PLT (fct° législ) + 1 chef d’E et/ou 1
gouvernement ou cab (fct° exéc)
Responsabilité
EXE Dissolution PLT
Caractéristique du régime
parlementaire :
Il existe des moyens d’action réciproque
entre les organes
La Chambre
- peut le révoquer à tout moment
- détermine sa composition
- détermine sa politique
2 variantes
Domination d’une coalition de partis
(« partitocratie ») : ex. IIIe et IVe Rép,
Italie
et
L'absence de responsabilité
politique du Gouvernement
La méthode : la constitution
La constitution est le moyen juridique
d'identifier et de mettre en œuvre le pouvoir
politique.
La méthode constitutionnelle ou
constitutionnalisme consiste dans
l'organisation d'une hiérarchie normative
dominée par le texte constitutionnel
entendu largement.
La constitution matérielle
La constitution matérielle est un contenu
particulier qui la signale comme
constitution.
Les sources de la constitution matérielle sont
tous les types de normes qu'elle contient.
D'un point de vue dynamique, ces sources
sont hiérarchisées (sous-section 1).
Mais à leur origine se trouvent des faits
(sous-section 2).
La constitution formelle
C'est l'ensemble des règles, quel que soit
leur objet qui sont énoncées dans la
forme constitutionnelle.
→ contenues dans un document spécial
portant le nom « constitution »
→ valeur supérieure à celle de toutes les
normes positives de l'ordre juridique
→ ne peuvent être modifiées que par une
procédure spéciale
Rigidité de la constitution
La rigidité de la constitution est un
critère de son existence
= une condition suffisante, mais pas
nécessaire
Rigidité de la constitution
La rigidité de la constitution ne signifie pas
qu'elle est intangible, mais qu'elle n'est pas
modifiable facilement.
ELARGISSEMENTS
les préambules des constitutions de 1958 et 1946
la DDHC 1789
les PPNT
les PFRLR
les PVC
les OVC
la Charte de l'environnement
Les lois organiques
Des lois ordinaires dont le contenu est
matériellement constitutionnel parce que
relatif à l'organisation et au
fonctionnement des pouvoirs publics
OU
= MODELE CENTRALISE
Pourquoi un juge spécialisé ?
→ méfiance à l'égard des juges ordinaires
compromis avec le précédent régime
dictatorial
→ moindre aura des juges que dans les
pays de common law
→ risque décuplé de divergences
jurisprudentielles dû au dualisme
juridictionnel
Options procédurales
L'injonction
→ Une personne peut demander à une
juridiction de délivrer contre une autorité
administrative un ordre de faire ou de ne
pas faire quelque chose visant à neutraliser
une loi viole des droits constitutionnels
Modèle européen (1/3)
le recours préjudiciel
c'est la question posée à la juridiction
constitutionnelle par une juridiction
ordinaire à l'occasion d'un litige
particulier à propos de la
constitutionnalité d'une loi applicable en
l'espèce
la question prioritaire de
constitutionnalité (2008)
Art. 61-1 al 1
Lorsque, à l'occasion d'une instance en cours devant une
juridiction, il est soutenu qu'une disposition législative porte
atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le
Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur
renvoi du Conseil d'État ou de la Cour de cassation qui se
prononce dans un délai déterminé.
Art. 62 al 2
Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de
l'article 61-1 est abrogée à compter de la publication de la
décision du Conseil constitutionnel ou d'une date ultérieure
fixée par cette décision. (...)
Modèle européen (2/3)
Le recours direct
c'est le recours qui permet à un justiciable
de saisir le juge constitutionnel sans
intermédiaire et sans filtre des tribunaux
ordinaires
Modèle européen (3/3)
La saisine par des autorités politiques
c'est le contrôle, le plus souvent facultatif,
suscité par les autorités politiques
habilitées à saisir le juge constitutionnel
par la constitution
Le déféré constitutionnel
Art. 61 al 3
Aux mêmes fins, les lois peuvent être
déférées au Conseil Constitutionnel,
avant leur promulgation, par le
Président de la République, le
Premier Ministre, le Président de
l'Assemblée Nationale, le Président
du Sénat ou soixante députés ou
soixante sénateurs.
DEUXIEME PARTIE
Repères constitutionnels français
Marcel MORABITO, Histoire constitutionnelle de
la France de 1789 à nos jours, 12e éd., Paris,
Montchrestien, 2012
Petite chronologie de la
Révolution Française - 1788
5 juillet : Arrêt du Conseil d’État du Roi décidant de
réunir les États généraux
21 juillet : réunion des États généraux du Dauphiné
8 août : Convocation des États généraux pour le
1er mai
23 septembre : Que les États généraux soient
convoqués en la forme de 1614
27 décembre : Doublement de la représentation
du tiers
29 décembre : Marseille réclame l’augmentation du
nombre des élus du tiers état et le vote par tête
aux États généraux.
Petite chronologie de la
Révolution Française - 1789
janvier : « Qu'est-ce que le tiers état ? » de Siéyès
24 janvier : Règlement des États généraux et lettre de
convocation
26-27 janvier : Affrontements mortels à Rennes
7 février : Ordre de rédiger des Cahiers de doléances
mars à mai : Élection des représentants aux États
généraux
23 mars et 24 mars : Émeute de subsistances à Marseille
27 avril : Émeute à Paris
30 avril : Création de la société des amis de la
Constitution à Versailles, futur Club des Jacobins
2 mai : Présentation par ordre des 1200 députés au roi
Ouverture des États
généraux à Versailles
le 5 mai 1789
13 juin : 3 membres du clergé se joignent
au tiers état
Louis XVI ne réagit pas, son fils se meurt
17 juin : Le tiers état se
proclame Assemblée nationale
19 juin : Louis XVI fait fermer la salle des
Menus Plaisirs pour travaux...
20 juin : Le matin, les députés se
réunissent dans la salle du jeu de paume
et prêtent serment de ne jamais se séparer
tant que la France ne sera pas dotée d'une
constitution écrite
23 juin : Séance royale
Le roi déclare le maintien des trois ordres et
annule les délibérations du 17 juin tout en
acceptant la réforme fiscale des députés du
tiers
L'Assemblée nationale déclare inviolable la
personne de ses députés
27 juin : Le roi cède aux revendications,
renonce aux trois ordres et accepte
l'assemblée constituante
François BOUCHOT
© Photo RMN-Grand Palais
Le plébiscite
Arrêté des Consuls du 20 floréal an
X (10 mai 1802)
Article 1. - Le peuple français sera
consulté sur cette question
: "Napoléon Bonaparte sera-t-il
Consul à vie ?"
Senatus-consulte du 14
thermidor an X (2 août 1802)
Art. 1 Le Peuple français nomme, et le
Sénat proclame Napoléon Bonaparte
Premier consul à vie.
Article 2. - Une statue de la Paix, tenant
d'une main le laurier de la Victoire, et de
l'autre le décret du Sénat, attestera à la
postérité la reconnaissance de la Nation.
Article 3. - Le Sénat portera au Premier
consul l'expression de la confiance, de
l'amour et de l'admiration du peuple
français.
Le Senatus-consulte organique du
16 thermidor an X (4 août 1802)
Le principe du pouvoir en viager
2) Dualisme de l'exécutif
1 cabinet ministériel (resp) + 1 chef de
l’État (irresp)
Les moyens d'action
réciproque
1) Droit de dissolution (art. 5 L. 25 février 1875)
objectif : contrebalancer la responsabilité
ministérielle
Article premier
La forme du gouvernement de la France
est et demeure la République. En droit
celle-ci n'a pas cessé d'exister.
Article 2.
Sont, en conséquence, nuls et de nul effet
tous les actes constitutionnels, législatifs
ou réglementaires, ainsi que les arrêtés
pris pour leur exécution, sous quelque
dénomination que ce soit, promulgués
Article 1 alinéa 2
L.C. 2 novembre 1945
Le gouvernement est responsable devant
l'Assemblée ; mais le rejet d'un texte ou
d'un crédit n'entraîne pas sa démission.
Celle-ci n'est obligatoire qu'à la suite du
vote distinct d'une motion de censure
intervenant au plus tôt deux jours après
son dépôt sur le bureau de l'Assemblée
et adoptée au moyen d'un scrutin à la
tribune par la majorité des membres
composant l'Assemblée.
Difficultés
de la IVe République
Raisons d'être de la IVe République :
- Première constitution d’après-guerre
- Réagir au régime autoritaire précédent
- Mission : remettre un Parlement au centre des
institutions
Résultat :
La constitution du 27 octobre 1946 est adoptée à
l’issue d’un processus constituant d’un an mené par
une Assemblée constituante élue à l’occasion du
référendum du 21 octobre 1945.
Réhabilitation de la fonction
parlementaire législative
La IVe République est un régime parlementaire
responsabilité
dissolution
SUD
PEUPLE
Contre les idées reçues
sur la IVe République
Grandes oeuvres politiques et sociales
Réf. Programme du Conseil national de la
Résistance (CNR), 15 mars 1944
« Aussi les représentants des organisations de la
Résistance, des centrales syndicales et des partis
ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.,
délibérant en assemblée plénière le 15 mars 1944,
ont-ils décidé de s’unir sur le programme suivant,
qui comporte à la fois un plan d’action immédiate
contre l’oppresseur et les mesures destinées à
instaurer, dès la Libération du territoire, un ordre
social plus juste. »
Programme du CNR
15 mars 1944 (extraits 1/5)
4) Afin d’assurer :
l’établissement de la démocratie la plus
large en rendant la parole au peuple
français par le rétablissement du
suffrage universel; (…)
Programme du CNR
15 mars 1944 (extraits 2/5)
5) Afin de promouvoir les réformes
indispensables :
a) Sur le plan économique :
(...)le retour à la nation des grands moyens de
production monopolisée, fruits du travail
commun, des sources d’énergie, des
richesses du sous-sol, des compagnies
d’assurances et des grandes banques ;
Programme du CNR
15 mars 1944 (extraits 3/5)
b) Sur le plan social :
le droit au travail et le droit au repos, notamment
par le rétablissement et l’amélioration du régime
contractuel du travail ;
un rajustement important des salaires et la
garantie d’un niveau de salaire et de traitement
qui assure à chaque travailleur et à sa famille la
sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie
pleinement humaine ;
Programme du CNR
15 mars 1944 (extraits 4/5)
un plan complet de sécurité sociale, visant à
assurer à tous les citoyens des moyens
d’existence, dans tous les cas où ils sont
incapables de se le procurer par le travail,
avec gestion appartenant aux représentants
des intéressés et de l’État ;
(…)
une retraite permettant aux vieux travailleurs
de finir dignement leurs jours ;
Programme du CNR
15 mars 1944 (extraits 5/5)
d) La possibilité effective pour tous les enfants
français de bénéficier de l’instruction et
d’accéder à la culture la plus développée, quelle
que soit la situation de fortune de leurs parents,
afin que les fonctions les plus hautes soient
réellement accessibles à tous ceux qui auront
les capacités requises pour les exercer et que
soit ainsi promue une élite véritable, non de
naissance mais de mérite, et constamment
renouvelée par les apports populaires.
Les 3 référendums de la IVe
Un référendum pour approuver le principe
d’une constituante (21 octobre 1945)
Article unique
Par dérogation aux dispositions de son
article 90, la constitution sera révisée par
le gouvernement investi le 1er juin 1958
(...)
L'astuce de la révision
constitutionnelle de 1958
(…) et ce, dans les formes suivantes : Le
Gouvernement de la République établit
un projet de loi constitutionnelle mettant
en œuvre les principes ci-après :
(...)
L'astuce de la révision
constitutionnelle de 1958
Conditions de forme :
= Volonté de De Gaulle :
- pouvoir de dissolution présidentiel
- incompatibilité min / plt
L'encadrement du Parlement
5 séries de mesures (ou leviers de
rationalisation) :
- statut des parlementaires
- organisation des travaux parlementaires
- pouvoir législatif
- pouvoir de contrôle du travail gouvernemental
- pouvoir budgétaire
L'encadrement du Parlement
Résultat : accord sur tout
Le référendum
du 28 septembre 1958
Les formalités subalternes :
→ la consultation du comité consultatif (1er-14
août)
Avis adressé au Président du Conseil :
- accord sur l'avant-projet
- assurances données sur la nouvelle
responsabilité gouvernementale et l'esprit du
référendum
- désaccord sur l'incompatibilité des mandats
- « Communauté » plutôt que « Fédération »
Le référendum
du 28 septembre 1958
Les formalités subalternes :
→ La consultation du Conseil d'Etat
cf. Discours de Michel Debré, 27 août 1958
Avis favorable donné le 3 septembre 1958
Le référendum
du 28 septembre 1958
La formalité décisive :
Consultation du peuple par référendum
Pour ou contre la constitution ?
= question-plébiscite
OUI
31 123 483 (82,60 %)
Dont 96 % des Algériens, soit 75 % des 4 412 171
électeurs inscrits
Bonne continuation !